L'ace de coeur
Auteur : Honigiri
Genre : Romance, triste sur la fin
Disclaimer : aucun des personnages de One Piece ne m'appartient, ils appartiennent à leur
auteur (dc pas à moi ^_^). Si j'ai écrit cette fic, c'est pour
mon propre plaisir et pour celui (j'espère) des lecteurs.
Chapitre 1
Il regardait le Vogue-Merry s’éloigner de plus en plus, jusqu’à ce
qu’il ne soit plus qu’un point sur l’horizon. Avec un pincement
au cœur, il se décida enfin à s’en aller. Il s’allongea
sur sa légère embarcation et s’endormit.
Elle s’approchait de lui … avec douceur elle prenait sa main au
creux des siennes, lui caressait les doigts … elle avançait encore,
devenant à chaque pas plus audacieuse. Il voyait ses pupilles danser
dans l’obscurité. Sa robe ondoyait gracieusement, épousant
ses formes. Elle n’était plus qu’à quelques centimètres
de son visage … l’espace qui les séparait s’amenuisait
seconde après seconde. Il ferma les yeux, peut-être de peur de
découvrir, dans son visage maintenant si proche, quelques défauts
qui viendraient entacher l’image de perfection qu’il avait d’elle.
Ses cheveux glissèrent le long de son épaule, et vinrent lui
chatouiller le visage. Détachant l’une de ses mains, elle repoussa
sa chevelure dans son dos. Elle se pencha encore un peu, jusqu’à lui
effleurer les lèvres. De sa main libre, il lui prit le cou afin que
ce qui n’était alors qu’un effleurement devienne un véritable
baiser. Il resserra son emprise sur elle … il l’embrassa … d’un
coup de langue, il entrouvrit sa bouche … il était prêt à aller
beaucoup plus loin…
...quand il se réveilla. Il se redressa, se tourna, cherchant autour
de lui la jeune fille qu’il croyait avoir embrassée, pour finalement
se rendre compte que tout cela n’était qu’un rêve.
Un simple rêve qui n’avait aucune chance de se réaliser.
Il regarda ses mains, en songeant que ce qu’elles avaient caressé n’était
qu’un souffle, qu’il ne parvenait pas et ne parviendrait jamais à saisir, à part
dans son sommeil. Pourtant, il sentait encore sur ses doigts les mains de la
princesse. D’un geste de rage, il piétina sa chemise qu’il
avait enlevée pour se mettre à l’aise. Avec un soupir,
il se rallongea, espérant revoir celle qui ne pouvait l’aimer
et qu’il ne pouvait aimer qu’en songe
*
* *
« Quand est-ce qu’on bouffe ?
- C’est bientôt cuit !!!!!
- J’espère que tu nous as réservé le meilleur morceau
!
- Mais oui, Nami-san ! ?
- Bien !
- Bon, elle arrive, la bouffe ? » demanda le brun, en tapant sur la table
avec sa fourchette et son couteau … qu’il déposa, ou plutôt
jeta, dès que Sandy, le cuistot, eut posé devant lui le plat
fumant. Il saisit le morceau de viande à pleines mains, mordit dedans,
et en trois bouchées son assiette et même le plat étaient
vides.
«
Ahhhhhh !!! Luffy !!!! T’as tout englouti !!! On dirait Wapol !!! Comment
t’as fait ça ? Apprends-moi !!
-Ah, Pipo, C’est tout un art …*air blasé, main sur le cœur*
Je t’apprendrai, un jour….
- Luffy !! T’es qu’un gros morfale !! J’avais spécialement
préparé les meilleurs morceaux pour Nami-san ? et Nico-chan ?
!!!!
- Ta gueule, Sourcil en Vrille …
- Tu m’cherches, tu m’cherches, hein, c’est ça, tu
m’cherches !!!! Eh ben tu vas me trouver, face de melon !!!!
- Quoi quoi quoi ? Quelqu’un aurait-il par hasard, parlé de melon
au jambon de pays ??? *bave au coin de la bouche, melons dans les yeux*
- Pff … Laisse tomber. T’es totalement out, Luffy
- Ahhhh … j’avais cru …
- Bah, tu crois mal.
Luffy, dépité, retourna s’allonger au soleil, doucement
bercé par la conversation “agitée” de ses deux amis.
Le tangage du bateau, allié à la chaleur qui régnait,
contribuait à augmenter sa torpeur. Petit à petit, sa perception
du monde qui l’entourait s’amenuisait, jusqu’à devenir
nulle.
« Vivi, dès qu’on a trouvé le One Piece, on vient tous à Alabasta,
et on se fait une super-méga-giga fiesta !!!! OK ? ». « Sans
problème !!! Revenez vite !!! ». Dans son sommeil, les souvenirs
se mêlaient aux rêves. « Vivi !!!! Vivi !!!! On l’a trouvé !!!!
On l’a !!! On est super-méga-giga riches !!!! On va pouvoir faire
la super-méga-giga fiesta !!! Chuis trop content !!! » La prenant
par la taille, il la fit tournoyer dans les airs. Ses cheveux, exceptionnellement
dénoués, flottaient librement dans le vent. Ce soir là,
elle était plus belle que jamais. Les pommettes roses de plaisir, elle
le regardait avec … douceur … affection … et même plus
que ça. C’était de l’amour qui brillait dans ses yeux.
Des yeux qui, à cet instant, pétillaient d’un amour intense.
Pour lui. Tout à sa joie de se découvrir aimé, il ne fit
guère attention à la personne dont la silhouette commençait à se
profiler derrière les épaules de la princesse qu’il tenait
serrée dans ses bras. Il savourait cette étreinte, comme s’il
savait déjà au fond de lui-même qu’elle n’allait
pas durer. La silhouette se dessinait maintenant nettement sur les dunes. Mais
Luffy ne la remarquait toujours pas. Sa tête, alors nichée au creux
de l’épaule de celle qu’il aimait, remonta lentement le long
de son cou, pour suivre les lignes de son menton, et finalement arriver à ses
lèvres … auxquelles il trouva un goût étrange. Il rouvrit
ses yeux et regarda ce qu’il venait d’embrasser. Une main. La main
de cet inconnu, venu de l’ombre, et qui commençait à se débarrasser
de son manteau d’obscurité, révélant une personne
qu’il connaissait. Et cette personne l’empêchait d’embrasser
celle pour qui il aurait donné son trésor, sa vie, son âme … Et
l’Ombre personnifiée emmenait lentement mais sûrement sa princesse
vers elle, vers les entrailles de la nuit. Il la voyait s’éloigner,
sans pouvoir lui-même bouger, retenu par une force qu’il ne parvenait
pas à vaincre. La seule chose qu’il réussit à faire
fut de pousser un long gémissement : « Noon … Pas Vivi … »
« Eh ben, vieux, qu’est-ce qui te prend ? Tu murmurais tout seul
dans ton sommeil !!
- Demi-tour.
- Que … Comment ? Demi-tour ? Mais pourquoi ?
- Parce que je te le dis.
- Mais …
- Il n’y a pas de mais qui tienne. Quelqu’un est en danger, et
je tiens à aller sauver ce quelqu’un.
- Qui ça ?
- Qui que ce soit, et tu n’as pas à savoir qui c’est, il
est de mon devoir d’aller sauver cette personne.
- Bon. Ok. Je baisse les bras et t’obéis, ô Grand Chef.
- Direction Alabasta.
*
* *
L’embarcation dérivait, mais son propriétaire n’en
avait que faire. Ses pensées étaient concentrées autour
d’un seul et même point, une certaine princesse aux cheveux bleus … Et
lui qui à chaque seconde s’éloignait un peu plus de celle
que son cœur et sa raison avaient choisie !! Sa décision était
prise. Il actionna quelques leviers, et le bateau entama une courbe, qui se
transforma en ligne droite lorsque l’avant du bateau fut pointé sur
Alabasta.
*
* *
«
Au revoir, les amis !!! A bientôt !! »
Elle baissa son bras. « Adieu », murmura-t-elle. « On se
reverra un jour, je vous le promets… ». Elle détourna la
tête. Foulant de ses sandales le sable fin, elle entama, à pied,
le long chemin du retour.
- Koin ??
- Non, Karoo, je préfère rentrer seule. Pars devant, et dis à mon
père que je ne serais pas de retour avant ce soir.
- Koin ??
- Parce que j’ai besoin de réfléchir, et de me retrouver
seule pour parvenir, je l’espère, à remettre mes idées
en place
- …
- Vas-y, je te dis !!
Et Karoo partit. Lorsque le nuage de poussière se dissipa, Vivi se rendit
compte qu’elle était au milieu du désert, en plein milieu
de journée. Elle qui voulait être confrontée à ses
pensées, se retrouva face à la chaleur étouffante qu’elle
n’avait pas perçue tout d’abord, toute préoccupée
qu’elle était de voir ses amis partir. Elle sentait le soleil
taper dur sur sa tête. Elle qui était vêtue de sa robe de
cérémonie, se rendit compte que contre les dangers du désert,
celle-ci était bien inutile. Sa tête se mit à tourner.
Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds, et elle s’effondra.
Elle était allongée à même le sol. Le flou régnait
dans la pièce, elle n’arrivait pas bien à distinguer ce
qui se trouvait autour d’elle. Ses cheveux dénoués flottaient
autour de sa figure. Elle ouvrit les yeux, pour découvrir qu'elle n'était
pas seule. Un jeune homme était assis à ses côtés,
la regardant reprendre le contrôle de ses sens encore engourdis. Engourdis
? Engourdis par quoi ? Elle se demandait. « Je t'ai trouvée au
milieu du désert, seule, évanouie. Je t'ai portée jusqu'ici,
au palais. Tu dors depuis maintenant une journée entière. » Elle
regarda par la fenêtre, et vit que le soleil entrait à flots,
dessinant sur le sol et le lit d'étranges motifs d'ombre. Elle se redressa
... pour retomber aussitôt sur ses draps, sous la poussée de la
main du jeune homme. Elle posa ses doigts sur ce qui la clouait au lit, et
remonta lentement le long de son bras, pour arriver à son épaule.
La prenant fermement, elle le repoussa. Peine perdue. Sous une apparence de
douceur, la force du jeune inconnu était très grande. Renonçant à se
lever, la princesse le regarda dans les yeux ... des yeux qui se rapprochaient
dangereusement ... des yeux qui la faisaient à présent loucher.
Elle cilla. Ces yeux … elle les connaissait ! Malgré le flou,
elle le reconnaissait. Comment avait-elle pu douter de son identité ?!
Elle le connaissait depuis maintenant un bon bout de temps. « … ! » Elle
voulut murmurer son nom, mais seul un léger souffle sortit de sa bouche.
Un souffle qui se transforma en soupir quand l’homme lui prit les lèvres,
et s’étendit sur elle. Elle se demandait avec inquiétude
et envie ce qui allait suivre. Il se redressa et sourit. Ce sourire était
de ceux auxquels on ne peut pas résister … et encore moins quand
on est allongée, enlacée par le producteur de ce sourire. Comme
prévu, elle ne put résister. Il commençait à délacer
de ses doigts fins le haut de sa robe …
En sueur, elle s’éveilla.
«
Ah ! Princesse ! Vous voilà enfin réveillée ! Si vous
saviez combien votre père et moi nous nous sommes inquiétés
pour votre santé… !
- Igaram … Où suis-je ?
- Eh bien ! Au palais, bien sûr ! Où voudriez-vous être
?
- N…nulle part, Igaram. Nulle part.
- Parfait ! Je vais dire à Terracota de te préparer un bon petit
repas, de quoi de remettre sur pieds au plus vite, pour la cérémonie
de demain.
- Une…une cérémonie ? Demain ??
- Evidemment ! Vous n’étiez pas au courant ?
- Mais pourquoi ? Où ? Quand ?...
-…et comment, c’est cela ?
Il sourit, ce qui découvrit une large dentition…et un morceau
d’épinard.
- Demain, Sa Majesté Cobra organise une petite réception privée
(rien que deux petites centaines d’invités) en votre honneur,
en l’honneur de la réussite notre mission, en l’honneur
de la mort de Crocodile, de la délivrance du pays, de Chapeau de Paille
et de son équipage, du sacrifice de Pell, de la dissolution de Baroque
Works … et de la décision de reconstruction de l’oasis de
Yuba. Tout cela pour vous dire que cette fête sera la plus magnifique
des fêtes jamais organisées à Alabasta.
- Bien, merci, Igaram. Peux-tu me laisser seule maintenant, s’il te plait
?
- Bien sûr.
Igaram partit. Vivi se leva, fit quelques pas dans la pièce, foulant
des pieds les épais et moelleux tapis qui couvraient le sol de sa chambre.
Elle repensa à ce rêve qu’elle venait de faire. Ce qu’il
s’était passé durant ce songe commençait à s’effacer
de sa mémoire. Il ne lui restait à présent que des lambeaux,
des fragments. Il lui semblait se souvenir qu’il s’agissait d’un
passage, d’un moment avec un garçon. Mais qui était-ce
donc ? Elle ne parvenait pas à s’en rappeler, bien que ses efforts
pour que son visage lui revienne en mémoire soient énormes. Il
lui restait de son rêve une impression de flou, de …
« De pas net ? »
Vivi sursauta, et avec un mouvement d’une rapidité étonnante
pour une jeune fille qui vient de sortir d’un lourd sommeil, elle se
retourna et saisit dans sa poche ses lames. A la vue de la personne qui avait
prolongé sa pensée, elle s’arrêta net.
« … ! Vous !!! »
- Eh oui, c’est moi. Cela semble vous surprendre quelque peu …
- Mais …
- Mon arrivée vous émeut-elle à ce point ?
- Mais …
- Tiens … Il m’avait pourtant dit que vous étiez une jeune
fille intelligente, mais apparemment votre vocabulaire semble se limiter à deux
mots : « vous » et « mais ». Je dois avouer que je
suis plutôt déçu. Par contre, pour ce qui se rapporte à votre
beauté, il ne m’avait pas menti. Vous êtes aussi jolie qu’il
me l’avait dit. Et sachez qu’un compliment venant de sa part est
plutôt rare, alors profitez de celui-là. Il n’en sortira
pas beaucoup d’autres de sa bouche, et encore moins si vous êtes
en face de lui. Sur ces mots, au revoir, belle enfant.
*
* *
« Igaram !!! Comment avance l’organisation de notre petite fête
?
- Bien, Votre Majesté. Tout sera prêt pour ce soir.
- Et ma fille ? Est-elle prête ? Car vous vous souvenez bien que …
- … Oui, je sais. Elle sera prête dans une trentaine de minutes.
- Il faut qu’elle soit la plus belle possible. Je veux qu’elle
lui fasse bonne impression.
- Mais, Votre Majesté, vous savez qu’il est d’ores et déjà follement
amoureux d’elle !
- Je sais bien, mais peut-être qu’une robe qui ne serait pas à son
goût, ou une coiffure mal faite, ou encore des chaussures dont la couleur
jurerait avec celle de ses vêtements suffirait à le faire changer
d’avis. Et n’oublions pas que ce mariage est d’une importance
cruciale pour notre pays. De plus, ce n’est pas un mariage d’intérêt,
car il est amoureux d’elle, et je suis sûr que dès qu’elle
le verra et qu’elle le connaîtra un peu mieux, elle sera entièrement
d’accord pour que nous les unissions au plus vite. Igaram, n’êtes
vous pas de mon avis ?
- Votre Majesté, je dois avouer que, de la manière dont vous
venez de le dire, cela paraît tout à fait honnête, mais …
- … Mais ?
- Je trouve que, malgré tout le respect que je vous dois, c’est
tout de même de la manipulation. Vous ne lui laisserez pas le choix.
Le seul choix qu’elle aura, et encore si vous ne la lui imposez pas,
sera celui de la robe qu’elle portera. Vous la coincez, et vous allez
lui imposer sa vie future.
*
* *
«
Eh !! Luffy !! On arrive !!
- Hein ? Quoi ? On arrive où ?
- Tais-toi, face de melon, c’est au capitaine que je parle !
- C’est bon, Sourcil en vrille, t’énerves pas ! Luffy, peut-être
que toi tu pourras me répondre ; on arrive où ?
- A Alabasta.
- A Alabasta ???!!! Mais on en vient, d’Alabasta !!
- Et on y retourne. Point barre, à la ligne.
- Mais t’es fou ou quoi ?
- Ouais, Zoro, t’as raison. Il est encore plus fou que d’habitude.
- … Je ne suis pas fou … je dois simplement aller aider une personne
qui a besoin de moi. Une personne qui va sombrer si elle n’est pas secourue
dans les plus brefs délais. Quand au danger, je pense que cette personne
elle-même n’en a pas conscience. Ce danger émane d’un
endroit d’où elle ne pourrait jamais supposer qu’il viendrait.
C’est pour cela que je dois aller l’avertir de ce qui plane autour
d’elle, et si elle en ressent le besoin, ou si elle n’est pas capable
de se défendre seule, je l’aiderai.
- Ya des fois où il semble presque sensé, notre capitaine !
A suivre...