Un amour secret



un amour secret Auteur: Eleawin
E-mail : IleanaN8@aol.com
Site : www.Trowa-Barton.fr.st
Disclaimer : Les personnages ne sont pas à moi... malheureusement.
Genre : Angst, One-shot, Yaoi


Il se donnait complètement à lui, il lui offrait tout ce qu'il possédait, son amour, son corps, absolument tout ; il voulait être entier à lui, en sa possession.
Il l'aimait. Il l'aimait si fort, si intensément, il aurait été prêt à tout pour lui. En échange de son amour...

Heero était venu le voir cette nuit. Son regard cobalt avait plongé dans le sien ; il s'était ensuite glissé contre lui, dans la tiédeur de son lit, et il l'avait laissé faire, sans comprendre.
Quand ses mains s'étaient mises à effleurer son corps, il avait d'abord cru à un songe. Mais lorsque les lèvres chaudes dont il avait toujours rêvé se posèrent sur les siennes, alors son coeur se remit à battre dans sa poitrine.

Il l'avait accueillit et l'avait laissé lui faire l'amour. Il s'était entièrement donné, sans aucune retenue ; il voulait être à Heero, lui appartenir, il voulait qu'il l'aime et lui offre son coeur. Il voulait s'enivrer de son parfum, de sa peau, de la douceur de ses gestes quand il l'embrassait ou le caressait ; il aimait se voir dans son regard, parce que dernier lui reflétait une image de lui belle et désirable, lui qui ne parvenait pas à se regarder dans un miroir.

Son corps s'était mêlé au sien, leurs jambes entrelacées, et ils étaient retombés sur l'oreiller, le souffle court, le cœur battant.
Dans le silence rassurant de la chambre, il s'était laissé porter par le sommeil, lové contre l'être qu'il aimait...


Quand il se réveilla le lendemain matin, Heero était parti...
Il ne savait pourquoi, cette constatation l'emplissait de tristesse. Il aurait tellement voulu qu'il reste à ses cotés..! Cette nuit avait l'allure d'un rêve, mais comme tous les rêves, ne semblaient durer qu'un fugace instant...

Il s'était lentement levé et prenait son temps pour se préparer. Il savait qu'il arriverait le dernier en bas. Comment réagirait-il devant Heero, après ce qu'il venait de se passer ? Ses pensées étaient teintées à la fois d'espoir et d'appréhension, de joie et de peur...
Mais il ne parvenait pas à se débarrasser du sentiment d'angoisse qui lui étreignait le coeur ; pourquoi Heero était parti ?

La descente de l'escalier fut presque un cauchemar. Chaque marche semblait lui souffler une réponse différente : " Il t'aime...", " Il ne veut plus te voir. ", " Il a peur. ", " Il regrette ", " Il s'est servi de toi..."
Il n'écouta pas leurs murmures et pénétra dans la cuisine ; Wufei lisait un journal, Quatre s'occupait du café, Duo s'endormait sur la table et...
Son coeur se mit à battre la chamade... Heero buvait tranquillement son café, pianotant sur son portable.

" Bonjour Trowa.. " fit Duo d'un air ensommeillé.

Il lui rendit son salut d'un signe de tête, et vint s'asseoir lentement, face au Japonais. Heero n'avait même pas levé la tête à son entrée.

" Passé une bonne nuit ?" demanda Duo en baillant.
" J'ai dormi comme un bébé ", fit Quatre avec bonne humeur.
" Bien ", fit Wufei.
" Hn. " fut la réponse d'Heero.

Trowa baissa la tête, le coeur serré.
Hn ?
Alors pour Heero, cette nuit ne représentait donc rien ? Pour lui, ce n'était qu'un soir comme tous les autres, qui ne revêtait aucune importance à ses yeux ?
Il aurait voulut lui poser la question, lui demander des explications, mais il ne pouvait pas ; pas devant les autres.

Duo lui reposa la question. Il ne répondit qu'un léger hochement de tête, saisissant la tasse de café que Quatre lui tendait.

Le petit déjeuner se fit dans un silence presque complet, chacun émergeant de sa nuit à sa façon. Trowa gardait la tête baissée, n'osant même pas jeter un seul regard vers celui qui...
Il ne voulait plus y penser. Oublier, c'était la meilleure des choses à faire. Mais...
Il ne pouvait pas ! Il voulait comprendre, comprendre pourquoi celui qu'il aimait se comportait comme s'il n'existait pas ! Était-ce donc cela ? Était parce qu'effectivement aux yeux d'Heero il n'était rien ?
Pâle Trowa, fade Sans-Nom qui vole une existence qui n'est pas la sienne... Peut-être qu'Heero n'avait pas tort ? Peut-être qu'il n'était rien ?

La sortie de Wufei, Duo et Quatre de la cuisine le fit revenir à lui ; il était à présent seul avec Heero.
L'heure était venue aux explications.

" Heero... "

Le regard que le Japonais tourna vers lui le glaça : serein, froid et tranquille. Un regard qui ne lui révélerait rien, qui ne reflétait qu'un intérêt poli.

" Oui Trowa ? "

Voix totalement désintéressée. Voix sans inflexions, sans émotions particulières...
Le peu de courage qu'il avait réuni s'effilocha complètement.

" .. rien."

Sourire condescendant.

" Dépêches-toi de manger, n'oublies pas qu'on a une mission ce matin..."

Sur ce, il quitta la pièce, laissant un Trowa désemparé, détruit.
Ca faisait mal...
L'amour peut faire plus de mal que la guerre peut-être ; qui aurait dit qu'un soldat tel que lui ne succomberait pas sur un champ de bataille mais d'une peine de coeur ? Douce ironie...
Il plongea son regard dans sa tasse ; le café était corsé, d'un noir intense, noir comme son âme en ce moment, noir comme son coeur. Il aurait voulu mourir. C'aurait été plus facile... Mourir avec les honneurs, pour l'anonyme qu'il était, valait mieux que mourir de désespoir. Il monterait dans Heavyarms tout à l'heure, et irait détruire une base d'Oz. Un accident était vite arrivé... et ce serait mieux comme tout le monde.

Les yeux lui piquaient mais il pleurerait pas ; les hommes ne pleurent pas, n'était-ce pas ce que Duo lui avait dit un jour ?
Mais il avait tout donné, et ça faisait mal, terriblement mal de voir que l'on s'est trompé, que celui qu'on aime vous rejette, vous ignore, se comporte comme si... comme si rien ne s'était passé.

Mais n'était-il pas un soldat ? Un soldat ne se laisse pas abattre ; un soldat se bat jusqu'au bout contre l'adversité, un soldat même mortellement touché doit continuer à croire en la vie.
Il ne se laisserait pas abattre par Heero ; non, même s'il souffrait, il n'avait pas le droit de s'enfuir comme un lâche, il devait tenir tête. N'était-ce pas ce qu'on lui avait apprit ?

Il reposa sur la table sa tasse qu'il n'avait pas touché et sortit de la cuisine.
Aujourd'hui, il avait une base à détruire...


" Enfin rentré ! " s'écria Quatre avec soulagement.
" Mouais " grommela Wufei. " Cette mission était vraiment insupportable, et avec Barton qui n'en faisait qu'à sa tête ! Je ne l'avais jamais vu comme ça... "
" Je ne sais pas ce qu'il a... Où est-il d'ailleurs ? "


Chaleur, brûlure, brûlure sourde tout le long de son corps, caresse brûlante sur sa peau.
Les larmes coulaient, il pouvait se le permettre, ici personne ne pourrait le voir. Il n'avait pas su résister ; il était faible.
Désespoir.
Souffrance.
L'eau chaude continuait à couler le long de son corps, à ruisseler sur ses joues, cachant les larmes de peine, expression de sa douleur.

Il l'aimait tellement !
Se souvenir de ses caresses, de ses baisers étaient la pire des tortures, tortures qui le rongeaient à un tel point que c'en était insupportable ! Il l'aimait, il l'aimait trop, il n'arrivait même pas à lui en vouloir. Mais c'était sa faute ! Ou la mienne ?
Il ne lui avait jamais rien demandé, il n'attendait rien venant de sa part ! C'était lui qui était venu le trouver !
Les sanglots lui étranglaient la gorge, sanglots silencieux et combien douloureux.
Il se recroquevilla sous la douche, sous la pluie brûlante qui parvenait à peine à égaler l'autre souffrance, si vive et si grande...

Et qu'il avait honte... Il ne voulait plus se montrer, il aurait voulut se cacher pour le restant de ses jours. Il ne voulait plus le voir, il ne voulait plus qu'il le voit. S'en aller, très très loin, là où il pourrait oublier, même s'il doutait qu'il n'y arrive jamais...
Il lui avait pourtant offert tout ce qu'il possédait, mais ce n'était pas assez ?
Il avait baissé toutes ses barrières, l'avait laissé lui faire ce que personne ne lui avait fait, et ça ne lui suffisait pas ?
Il l'ignorait, ou non, pire, se comportait comme si rien ne s'était passé, comme s'il n'était qu'un individu parmi tant d'autre qui méritait à peine sa considération !
Il essaya de se calmer. Heero faisait naître en lui des sentiments que jamais personne ne lui avait fait connaître. Il perdait le contrôle, et ça, il ne pouvait pas se le permettre.


" Trowa ! " cria Wufei à travers la porte. " Ca fait plus d'une heure que tu es dans la salle de bain, on a pas le droit de prendre une douche, nous !? "

Aucune réponse. Le Chinois patienta quelques minutes avant de voir la porte s'ouvrir. Un grand nuage de vapeur s'échappa dans le couloir.

" Barton, t'as voulu te faire un sauna ou quoi ? " fit Wufei, abasourdi par la chaleur de la pièce.

Trowa sortit, enveloppé dans son peignoir.
Wufei le regarda passer, la peau rougie et les cheveux trempés. Il marchait tête basse, comme s'il portait sur ses épaules tout le poids du monde et s'engouffra dans sa chambre sans lui adresser la moindre parole.

" Barton ! " appela le pilote du 05, essayant de le retenir. " Barton ! Attends.. Trowa ! "

Quatre sortit soudain de sa chambre.

" Laisse ", fit-il à Wufei. " Je vais lui parler..."

Le blond pénétra dans la chambre obscure. Il laissa la porte entrouverte, laissant passer un raie de lumière du couloir.
Trowa était assis sur son lit, les genoux ramenés à sa poitrine. Quatre ne pouvait voir que ses deux yeux scintiller dans la pénombre.

" Qu'est ce qui ne va pas, Trowa ?" murmura t-il en s'asseyant sur un coin du lit. " Ce n'est pas la peine de me mentir, je sais que quelque chose cloche."

Le français ne répondit pas mais ferma les yeux, comme pour chasser ses mauvaises visions. Gentiment, Quatre posa sa main sur son épaule.

" Tu peux tout me dire tu sais ? Je suis ton ami..."

Trowa secoua doucement la tête. Son regard croisa celui azur du petit Arabe, et il se força à sourire :

" Un cauchemar... C'est juste un cauchemar. Ca va passer, ne t'inquiètes pas, Quatre. "

Le blond eut un petit rire cristallin. Sans que le châtain ne puisse faire un geste, il l'enlaça et l'obligea doucement à poser sa tête sur son épaule.

" Shh, Trowa... " souffla t-il en le berçant tendrement. " J'ai sais ce que tu ressens, je l'ai sentis moi aussi. Ne garde pas ça pour toi, s'il te plait... Duo, Wufei et moi, nous sommes là, nous t'aiderons."

Il cueillit délicatement la larme qui coulait le long de la joue de son ami. Les yeux de Trowa scintillaient, ils scintillaient d'une douleur contenue et d'une farouche résistance. Quatre sourit. Gentiment, il repoussa les couvertures et l'installa.

" Dors, Trowa, dors, et oublis tes cauchemars... Oublis le s'il le faut. Mais rappelle toi que nous autres nous serons toujours là..."


********


" Il s'est endormi... "

Duo se leva, l'air passablement irrité.

" Heero va m'entendre, je vais le tuer. Comment peut-il.. "
" Arrête ", le coupa Quatre.

Avec légèreté, le blond s'approcha de lui pour déposer un léger baiser sur ses lèvres.

" Nous ne devons pas nous en mêler. La seule chose que nous puissions faire, c'est apporter tout notre soutien à Trowa... "


********


Il est si beau quand il dort... On dirait un ange, un bel ange qui se serait coupé les ailes...
Je ne te veux aucun mal, Trowa, si tu savais.. Je veux que tu sois heureux, je veux que tu puisse vivre. Je sais que je te fais du mal, mais c'est pour ton bien.
Un soldat doit rester un soldat s'il veut survivre.
Un soldat ne doit avoir qu'un seul objectif, celui de sa mission.
Je suis ce soldat.
Je ne pourrais jamais te rendre heureux, je le sais, et je préfère te voir souffrir maintenant et guérir que de te voir mourir, mourir pour moi ou mourir d'amour... Peux-tu seulement le comprendre ?
Si les choses allaient autrement, je te dirais combien je t'aime, je te dirais à quel point notre nuit a été merveilleuse !
Tu souffres et j'ai mal, Trowa.
Mais peut-être qu'un jour tu comprendras...


Une dernière caresse, un dernier baiser ; deux présents volés, qu'il gardera à jamais dans son coeur. La porte se referme sur lui, et sur un amour à peine né déjà étouffé...
Un amour secret..


Fin



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