Bishônen Basket
Une Corbeille de Bô Mecs



bishonen basket Auteur: Kitsune
Adresse : a.kitsune@wanadoo.fr
Base: Fruits Basket
Genre: Yaoi, death
Rating : PG-13
Disclaimer : Fruits Basket appartient à Natsuki Takaya.
Note: Chapitre dédié à ma 'tite Shinigami Maxwell ^_~ je t'avais promis qu'il y aurait ça dedans…è_é


Chapitre 15



Dès que Yuki avait aperçu les personnes qui venaient à la sortie, il avait compris qu'il n'allait pas que s'amuser. Il avait croisé le regard froid du chef de famille. Akito. Il était donc guéri…Il en avait vaguement entendu parler de ça, mais comme pour tout ce qui concernait Akito, il n'y avait guère prêté attention.

Son regard se posa aussitôt sur Haru, légèrement à l'écart. Yuki le rejoignit. Ils se mirent un peu en retrait par rapport aux autres, surveillant néanmoins le moment du départ qui n'allait pas tarder.

Haru passa ses bras autour du cou de la Souris et l'attira tout contre lui. Il posa sa tête dans le creux de l'épaule du lycéen, soupirant d'aise.

-Je suis content de te revoir…murmura-t-il.
-Moi aussi…

C'était vrai. Malgré ses sentiments, parfois trop forts, qu'il avait pour Kyo, Yuki était rassuré par la présence du Bœuf. Mais il espérait quand même qu'ils n'auraient pas la visite surprise de Black pendant le concert…Kyo était encore fragilisé par ses blessures, il n'avait pas tellement envie qu'il aille à l'hôpital. Même s'il était presque sûr que ce ne serait pas pour déplaire à Haru. D'après ce qu'il avait pu voir, celui-ci était assez jaloux et plutôt protecteur.

Il sourit en sentant les lèvres de son premier amant glisser de son épaule découverte par le tee-shirt à col très large jusqu'à son cou. Haru le poussa doucement jusqu'à ce que son dos touche un mur.

Yuki poussa un soupir quand Haru défit un peu l'arrangement de son tee-shirt dans son pantalon, pour passer sa main dessous. Ses doigts fins glissèrent sur sa peau pâle, la caressant doucement en de petits mouvements légers, parfois circulaires.

La bouche d'Haru avait remonté le long de la mâchoire de son partenaire, pour atteindre ses lèvres qu'il prit dans un petit geste tendre.

-Hum, hum…

Yuki se figea, et Haru se sépara de lui et tournant la tête vers l'arrière.

-C'est bon? Vous vous êtes bien débraillés?

Kyo s'approcha d'eux et poussa Haru sur le côté, se plaçant d'office devant Yuki.

-Evite de te déshabiller avant la moitié du concert, ce serait gênant, le Rat, dit-il.

Haru fronça les sourcils et serra les poings.

-Ne lui parle pas comme ça!
-La ferme.

Kyo plaqua une de ses main sur le bassin de Yuki, le faisant sursauter, et glissa l'autre sous la ceinture du pantalon noir, emportant le pan de tee-shirt avec.

-Kyo…
-Pas foutu de rester habillé correctement…grogna celui-ci.
-Kyo, arrête!

Le roux leva les yeux vers ceux du jeune homme aux fines mèches argentées. Celui-ci lui prit les mains et les ôta de ses vêtements, une expression crispée sur son visage. Il était devenu pâle.

-Je peux me débrouiller seul, articula-t-il d'une voix hachée.

De ses mains tremblantes, il acheva de rentrer son vêtement dans son pantalon. Kyo haussa les épaules.

-Au départ, c'était juste pour vous dire que nous allions partir, mais bon.

Il tourna les talons et rejoignit le reste des Soma prêts au départ. Haru et Yuki en firent de même.

Tout à coup, au moment où Kyo montait dans la grande voiture qui tenait plus de la fourgonnette qu'autre chose, une silhouette brune et rouge se jeta sur le Chat, le faisant basculer à terre.

-Kaguraaaaaaaaaa ! S'exclama-t-il.
-KYO-KUUUUUUUUUN !!! POURQUOI NE M'AS-TU PAS DIT QUE TU ETAIS GUERIIIIIIII ?!! TU ES MECHAAAAAAANT !!!

Yuki lâcha brusquement la main de Haru, et se rua sur la jeune fille. Il la sépara du jeune homme qui hésitait fortement à se relever, en cas de nouvelle attaque, et restait donc allongé par terre pour le moment.

-Yukiiiiiiiii! Couina-t-elle en tapant de ses poings sur les mains du garçon qui entourait sa taille fine de ses bras. Lâche-moi!
-Cht cht…Calme-toi d'abord ! lui intima la Souris.
-Tu m'avais promis! chouina Kagura.

Kyo haussa un sourcil. Que pouvait donc avoir promis Yuki ?

-Je sais, je sais.

Elle cessa de gigoter et il la libéra.

-Alors pourquoi ? Toi non plus, tu ne sais pas tenir tes promesses ?
-Si, mais c'est juste qu'il n'est pas complètement remis. Alors ne le brusque pas, d'accord ?

Elle lâcha un profond soupir, et hocha la tête.

Kyo s'assit et épousseta ses vêtements. C'était certainement une promesse du genre de la prévenir dès sa guérison… Erg…

Mais si c'était ça, pourquoi Yuki avait-il menti en disant de son ennemi qu'il n'était pas encore tout à fait guéri? Mais au moins, il aurait peut-être la paix pour encore quelques temps, qui sait ?

-OH LES GOSSES !!! s'écria une voix.

Ils se tournèrent tous vers Shiguré. Le Chien grogna et leur montra la portière ouverte.

-Dépêchez-vous ou on va être en retard!

Le ton du Maudit n'était pas à la plaisanterie. Bien loin de là. Ni une ni deux, les jeunes gens entrèrent enfin dans le véhicule.

Kyo s'installa au fond, contre une vitre, et Yuki dut s'asseoir à côté de lui, en raison du peu de places restantes, Haru faisant de même avec lui.

D'où au final, Yuki était coincé entre Kyo et Haru.

Et ils partirent enfin.

Au bout d'à peine cinq minutes, Haru avait passé un bras autour des épaules de Yuki, et celui-ci avait posé sa tête sur l'épaule du Bœuf. A chaque virage, il se rapprochait encore plus du corps de Haru, mais il en était de même pour celui de Kyo, qui glissait souvent vers le sien, par à-coups. Le problème dans ce véhicule, c'était que les ceintures n'étaient qu'aux deux premiers rangs.

Un nid de poule sur le chemin, et Kyo fut projeté sur Yuki. Celui-ci ferma les yeux, crispé sur Haru, tentant tant bien que mal de ne pas prêter attention au corps chaud qui bougeait contre lui. Il les rouvrit pourtant en sentant une main posée sur ses fesses, comme il était à demi allongé sur Haru. Il jeta un coup d'œil derrière lui. La main appartenait à…

Kyo?!

-Hey ?! s'exclama-t-il aussitôt en devenant cramoisi.

Le Chat le regarda vaguement, fixa un instant sa propre main et l'ôta calmement, en la faisant glisser vers le bas. Yuki se demanda un moment s'il ne le faisait pas exprès.

-Désolé, murmura-t-il.

Il se tourna de nouveau vers sa vitre et se remit à observer le paysage qui défilait.

Yuki soupira imperceptiblement. Il était fatigué d'avance par cette soirée. Et ça ne faisait que commencer.

Il referma les yeux quand la main de Haru se mit à lui caresser le dos en de grands mouvements lents.

Plus tard, le paysage presque campagnard changea radicalement. Les arbres disparurent au profit de nombreux bâtiments. Puis encore après, de hautes barrières se dressèrent sur les côtés de la route.

Hatori trouva difficilement une place pour garer leur encombrant moyen de transport.

Au moment où il descendait, un détail se rappela à Yuki. Il trottina jusqu'à Shiguré.

-Il ne devait pas y avoir Tohru et sa copine?

Shiguré acquiesça.

-Elles viennent par leurs propres moyens.

Yuki fit la moue. Il avait espéré, en ne les voyant pas parmi eux, qu'elles auraient eu un empêchement et qu'il n'aurait pas eu à les supporter, elles et leurs railleries désobligeantes.

-Je ne pensais vraiment pas qu'il viendrait, dit Haru d'une voix assez basse.

Yuki se tourna vers lui.

-Qui donc ?
-Akito.

La Souris regarda dans la direction du chef de famille. Il était vêtu assez simplement. Des habits aussi sombres qu'à l'accoutumée. Un pull étroit au col montant, sur un pantalon simple.

-Je croyais qu'il était encore malade, continua Haru. Hatori ne laisse jamais personne entrer dans sa chambre.

Yuki parut surpris.

-Ah bon ? Pourtant, Shiguré…

Le Bœuf secoua la tête.

-Plus maintenant! En début d'après-midi, aujourd'hui, il a voulu venir le voir, comme d'habitude, mais cette fois la visite lui a été interdite. C'est sans doute pour ça qu'il a l'air de mauvaise humeur… Parce qu'il croyait aussi qu'Akito ne viendrait pas… Hatori lui a dit qu'il n'était pas en état…

Tout en parlant, Yuki, Kyo et Haru s'étaient peu à peu détachés du reste des Soma, partant à la rencontre des rues animées. Tous les petits commerces étaient ouverts, les restaurants comme les boutiques. D'étonnantes illuminations égayaient toutes les rues, les devantures de bâtiments.

-Je ne connaissais pas cet endroit, remarqua Yuki.

Il se rappela la brève campagne qu'ils avaient traversée.

-Normal, grogna Kyo. C'est une nouvelle petite ville, elle a été bâtie par des étrangers, très vite. Le nom est bizarre, c'est…Euh…

Il sembla chercher un instant.

-Ah! "Petit Paris" [1].

Ils se concertèrent du regard.

-Ca me dit vaguement quelque chose, fit Haru. C'est pas du français? [2]
-Peut-être, répondit le Chat [3].
-J'y suis! Dit soudain Yuki. "Paris", c'est la capitale de la France, non?

Ils hochèrent la tête.

-Et "Petit", ça veut dire…Euh…

Ils avaient toujours eu des problèmes de vocabulaire dans cette langue… [4]
Ce fut Kyo qui s'en souvint le premier.

-Je sais! C'est 'petit'!
-Donc, si on met ça dans l'ordre, cette ville est un petit Paris?

Ils se regardèrent de nouveau. Les Français étaient parfois bizarres… [5]

-Ils ont quoi de particulier, à Paris, déjà? Demanda brusquement Haru.
-Je crois qu'il y a un gros machin en fer, suggéra Kyo. Mais quant au nom…
-Un tour, il me semble, fit Yuki.

Son regard accrocha soudain deux silhouettes, trop connues à son goût.

-Erf, elles!

Kyo frappa de son poing dans la paume de son autre main.

-Oui, c'est ça! Eiffel! T'as une de ces mémoires, dis donc!

Haru acquiesça.

-Ouais, parce qu'ils ont de ces noms à la con, là-bas! [6]

Yuki secoua fortement la tête.

-Mais non! Regardez là-bas!

Ils tournèrent leurs yeux dans la direction que leur indiquait la Souris. A quelques boutiques d'eux, Tohru et Franziska observaient avec un intérêt certain une collection de boules de neige, au travers d'une vitrine d'un magasin spécialisé.

-… Berk, fit Haru après un moment de flottement. Deux saumons pour le prix d'un. Si quelqu'un veut pêcher, je lui laisse volontiers ma place.
-Merci, sans façon, renchérit Yuki avec une grimace.
-On peut se passer de poisson avarié, acheva Kyo d'une voix rauque.

Légèrement surpris, Yuki leva les yeux vers le visage du Chat. Celui-ci affichait un air de profond dégoût.

Il ne comprenait pas trop pourquoi. Autant lui-même avait quelques raisons pour ne plus apprécier la morue, autant Kyo avait toujours semblé beaucoup aimer cette fille, malgré sa niaiserie affligeante et tout le reste. Quant à Haru, celui-ci n'avait pas toujours été en accord parfait avec les Saumons-Girl en tous genres.

Tout à coup, Haru se racla la gorge, attirant l'attention des deux jeunes gens qui l'accompagnaient, après avoir brièvement consulté sa montre.

-Hum, et si nous y allions? Pour trouver un bon emplacement pas trop chiant d'où nous verrons et entendrons bien, si possible, avant que ça commence…

Ils acquiescèrent.

Le concert se déroulerait sur une scène assez spacieuse, en plein air. Elle était entourée de barrières assurant la protection minimum qu'il fallait aux vedettes de la soirée. Déjà une foule importante était rassemblée devant, attendant le début avec une certaine impatience.

-Il y a du monde, remarqua Yuki. Ils sont si connus que ça?
-Tu rigoles ?! S'exclama Kyo. On parle d'eux partout depuis un moment! Et chez eux, c'est encore pire, depuis plus longtemps!
-Oh…

Et lui qui en apprenait tout juste l'existence grâce à cette sortie…

-Oh! Regarde celle-ci, Franziska!

L'Allemande sourit face à l'engouement trop naïf de la jeune fille pour de simples boules de neige en verre.

Puis, elle se frappa brusquement le front du plat de la main.

-Ah! Tohru, est-ce que tu pourrais m'attendre ici quelques minutes, s'il te plait?
-Bien, sûr, pourquoi?
-Euh, j'ai quelques petites choses à faire que j'avais un peu oubliées, en fait…
-D'accord ! Si je peux t'aider en quoi que ce soit…
-Non, non ! Ce n'est pas la peine !

Pour un peu, l'empressement de Tohru à toujours vouloir rendre service pourrait tout faire rater.

Surtout la surprise destinée à la Japonaise…

-Alors tu m'attends là, d'accord?
-Oui, oui !

Franziska partit en courant, laissant Tohru toute à son admiration pour les objets de verre, et emprunta une petite ruelle. Après une ou deux minutes à courir ainsi, elle s'arrêta devant une impasse située sur le côté et y fit face. Plaçant deux doigts dans sa bouche, elle siffla. Deux coups stridents pour prévenir que c'était elle.
Plusieurs silhouettes bougèrent dans l'ombre.

-Yo Franziska ! Fit une voix masculine.

Elle mit ses mains sur ses hanches et sourit.

-J'en ai trouvé une, dit-elle.
-Super! Répondit une autre voix. Elle est là?
-Je vous l'amène dans quelques minutes.
-Et elle est comment?
-Ca va. On vous l'a arrangé, quand même ! Une vraie cruche ! Vous n'aurez aucun mal avec elle, elle ne comprend rien à ce genre de choses !

Un sourire brilla dans l'ombre, sur un visage caché.

-Parfait…

Franziska fit demi-tour en trottinant, pour retrouver l'endroit où elle avait laissé Tohru seule.

Ils trouvèrent un coin où s'installer. Contre un mur, tout près de la scène, ils pourraient voir parfaitement les membres du groupe des NEG-Z. Ils l'avaient atteint en traversant de nombreux groupes d'adolescents en furie.

Yuki s'y adossa, Haru venant prendre place contre lui. L'ambiance extérieure était peut-être de plus en plus chaude et agitée, mais pas entre eux trois. Elle commençait même à refroidir sérieusement, là…

Elle avait pourtant été agréable, quelques minutes plus tôt, quand ils discutaient tranquillement dans la rue.

Haru attira doucement Yuki contre lui, le serrant légèrement contre lui. Kyo les regardaient vaguement, se demandant comment ils avaient pu finir ensemble, depuis le temps qu'Haru courait après Yuki. Il avait toujours cru que la Souris était un hétérosexuel irréversible.

Haru lança un regard sur le côté en direction de Kyo. Haineux. Kyo ne comprit pas pourquoi Haru le regardait ainsi. Pourquoi il ne l'appréciait pas. Il souvenait juste vaguement du début de leur engueulade, plus tôt, avant d'entrer dans la voiture. Sur la façon dont il avait parlé à Yuki.

"Pas de quoi s'énerver comme ça," songea-t-il.

Un coup d'œil rapide sur la manière dont Haru tenait Yuki. Le Bœuf le regardait toujours avec une expression mauvaise. Mais cette fois, ses lèvres bougèrent lentement, en silence.

Il est à moi.

Kyo haussa un sourcil, surpris.

Qu'est-ce que le jeune homme voulait donc dire par là? Aurait-il peur de se faire prendre son amant?

Toujours était-il qu'il risquait de se faire un autre ennemi… Pour une chose aussi idiote. Même s'ils n'avaient pas toujours été amis, tous les deux.

Il observa du coin de l'œil le Bœuf le quitter du regard, pour déposer ses lèvres sur la peau pâle du cou de Yuki. Celui-ci ferma les yeux, savourant ce contact léger et agréable.

Kyo détourna le regard. Il n'aimait pas trop voir les gens se faire des papouilles en public. Ca le gênait.

…Depuis quand ça le gênait ?! Même lui, ça ne l'avait jamais embêté de le faire!

Pourtant, là, il n'était pas très à l'aise. Il se sentait en trop. Cette impression était habituelle, puisqu'il était toujours considéré comme étant 'en trop' parmi les Soma, mais elle s'était accentuée.

Il se souvint soudain de quelque chose. Le matin, au retour de Yuki, il avait voulu lui parler, mais Shiguré était arrivé.

Il allait se faire tuer, s'il les interrompait maintenant…

…Ce n'était pas tout à fait comme s'il n'avait pas l'habitude, non…?

Il jeta un coup d'œil vers les deux amants. Haru maintenait fermement Yuki contre le mur, l'embrassant passionnément. Kyo était presque sûr que s'ils n'étaient ici, ils seraient déjà en train de…Hum. En pleine action.

Mais vraiment, il n'aurait jamais pensé que Yuki se rendait dans des endroits comme celui de la veille.

Et lui qui était à ce moment-là avec l'autre crétin…Il n'aimait pas trop ce type, mais bon. Ce n'était pas comme s'il avait eu le choix. C'était soit ce grand baraqué, soit l'espèce de gros mollusque qui n'arrivait pas à se décider pour ses tendances, s'il était hétérosexuel ou gay…

Le choix avait été vite fait.

Il aperçut soudain du mouvement du côté des deux autres Soma. Haru s'était légèrement défait de Yuki, pour regarder en direction de la scène.

Il fit de même.

Et un grand sourire vint illuminer son visage.

Yuki regarda dans la même direction que tout le monde. Le soleil avait depuis un certain temps décliné à l'horizon, mais personne ne s'en était vraiment rendu compte jusqu'à présent. Mais maintenant, les projecteurs étaient braqués sur la scène.

Soudain, tout le monde sursauta, sauf quelques personnes qui se mirent à rire doucement, quand une explosion eut lieu en plein milieu de la scène, l'inondant d'une fumée épaisse. Le bruit produit fut presque assourdissant. Yuki fut étonné de voir que de plus en plus de personnes souriaient grandement. Dont Kyo.

Et soudain, la fumée se dispersant plus rapidement que la normale, apparurent sur la scène quatre personnes.

Trois filles et un jeune homme.

L'une aux cheveux courts, aux formes généreuses, coiffée en d'épais pics aux extrémités teintes de noir sur la couleur naturelle châtain. D'une taille moyenne, c'était elle la plus en avant sur la scène.

La suivante était grande et mince, en apparence pudique, d'une candeur presque angélique par ses vêtements et sa position, tête basse. Mais lorsqu'elle la releva, se fut pour faire découvrir un visage sur lequel avait été tracés symboles et runes, d'une peinture noire tranchant brutalement avec la couleur blanche de la peau. Ses longs cheveux blonds étaient relevés en un chignon sévère.

Quant à la troisième, ses cheveux mi-longs noirs étaient complètement ébouriffés, ses yeux constamment fermés aux paupières recouvertes par un épais maquillage noir donnant une impression d'orbite vides fixant le public et tout l'entourage.

Lorsque la première tourna la tête de leur côté, Yuki étouffa un cri de stupeur. Elle ! C'était elle ! Sous ce maquillage gothique, ces vêtements noirs en skaï et en mailles, aux dentelles sombres. Il reconnaissait parfaitement ce regard bleu parsemé de gris, mais cette fois, son éclat était entièrement à la provocation pure et dure. La timidité avait été totalement éradiquée.

-Nat'? s'interrogea-t-il à haute voix.

Kyo se tourna vers lui, surpris.

-Hein? Je croyais que tu ne connaissais pas les NEG-Z?!
-C'est… Elle en fait vraiment partie?!
-Bien sûr idiot ! Sinon, elle ne serait pas là-haut!

Yuki reporta son regard sur les trois filles. Les autres lui rappelaient vaguement quelque chose, mais sous ce maquillage et cet accoutrement, c'était difficile de dire s'il les connaissait. C'était déjà un miracle s'il avait reconnu Nat', alors les autres !

Quant au garçon, il avait disparu dans le fond de la scène, hors des projecteurs.

-Tu la connais d'où, alors ? Continua Kyo, insistant. Télé ? Radio ?

Yuki secoua la tête.

-Pas du tout ! Nat' est dans notre classe !
-QUOI ??!!

Kyo se jeta sur Yuki, sans qu'Haru ait pu avoir le temps de le stopper.

-Tu déconnes, hein ?!
-Euh… Non…

Ils s'arrêtèrent net. La musique s'était mise en route. C'était Nat' au micro, sa voix étrangement rauque en doublé avec le jeune homme chantant avec elle. Le début était simple. Dans une langue étrangère. Puis soudain, le rythme explosa, sauvage.

Cette musique était étrangement prenante…

-Franziska, où m'emmènes-tu? Demanda Tohru à la jeune fille.

L'Allemande ne répondit que d'un sourire taquin.

-C'est une surprise, dit-elle.

Tohru se laissait faire, sans rien dire contre. Franziska l'entraînait avec elle, la tenant fermement par la main.

Elles empruntèrent une petite rue, la parcourant juste une minute. Très peu de temps.

Au bout de cet espace de temps, un morceau de rue perpendiculaire à la leur arriva.

Elles s'arrêtèrent. Franziska siffla comme elle l'avait fait plus tôt, et deux hommes émergèrent de l'ombre de l'impasse.

Tohru ne comprit pas tout de suite. Puis tout alla très vite. L'un des deux hommes l'empoigna fermement par les bras, tandis que l'autre plaquait ses grandes mais sur la taille fine de la lycéenne, juste au-dessus des fesses.

-Mais que… F… Franziska? Qu'est-ce que ça veut dire?

Elle lança un regard empli d'incompréhension à la jeune fille. Celle-ci sourit royalement.

-Ca veut juste dire que pour toi, c'est fini, dit-elle d'un air guilleret qui coupait avec ses paroles et leur sens. Adolphe ? Appela-t-elle ensuite.

Un jeune homme sortit à son tour de l'impasse, les mains dans les poches, et rejoignit Franziska en souriant. Cette dernière arrangea légèrement sa coiffure.

-Bon, maintenant Tohru, fit-elle, tu m'excuseras, mais nous avons un concert à voir, mon Adolphe et moi. Amusez-vous bien avec elle, les gars!

Ils partirent tous les deux, le sourire aux lèvres, et disparurent dès le premier tournant.

Tohru poussa un cri lorsqu'un des hommes glissa sa main sous sa jupe, pour la mettre dans sa petite culotte, touchant l'intérieur chaud, caressant du doigt les lèvres humides qui les attendaient anxieusement, palpitantes.

* *
*


Ayame s'était isolé dès le début, quand ils étaient sortis de la voiture. Mais il était obligé de surveiller un jeune au minimum. Avisant Kagura qui restait seule elle aussi il s'approcha d'elle.

-Kagura ? Tu ne vas pas avec les autres ?

Elle secoua la tête.

-Les garçons sont partis depuis longtemps, murmura-t-elle.

Ayame soupira. Kagura était pourtant une jeune fille mignonne, même si elle pouvait parfois avoir tendance à s'énerver. Pourquoi Kyo la refusait-il ainsi?

Il posa sa main sur son épaule frêle.

-Allez, viens. On va essayer de s'approcher un peu plus de la scène. On ne voit pas bien d'ici…

Il commençait à avancer, mais la jeune fille le retint.

-Non… Je n'ai pas envie… Enfin, je veux dire… Ce concert… Ca ne m'intéresse pas du tout…

Elle poussa une petite exclamation quand il l'entraîna vers le fond, un peu à l'écart de la foule. Il s'accroupit devant elle.

-Ca ne t'intéresse pas ?

Elle acquiesça.

-Alors pourquoi es-tu venue, dans ce cas ?

Elle se mordit la lèvre inférieure, fixant le sol de ses grands yeux.

-Parce que… Il y avait Kyo qui venait…

Elle baissa la tête. Ayame chercha le regard de l'adolescente pour y planter le sien.

-Juste parce qu'il était là ?

Elle hocha de nouveau la tête. Le Serpent sourit.

-Alors, on est deux à ne pas apprécier ce concert…
-Hein ?

La jeune fille haussa un sourcil de surprise.

-Ah bon ?

Il se redressa, et tendit une main vers elle, qu'elle accepta.

-Les rues sont animées, à cause du concert. Si on allait y faire un tour?
-D'accord !

Ils s'éloignèrent de la foule complètement hypnotisée, au bord de l'hystérie pour la majorité d'entre eux.

Du coin de l'œil, Shiguré les observa s'éclipser discrètement. Ainsi, même en remplissant sa fonction de surveillance des jeunes, Ayame avait réussi à partir de là. Il tourna légèrement son regard vers le côté, rencontrant un bref instant les iris d'un gris brun. Le médecin était aux côtés d'Akito. Sa main du Dragon se serra un peu plus sur l'épaule du jeune chef des Soma. Celui-ci grimaça brièvement avant de lever les yeux vers Hatori. Puis suivit la direction des yeux de l'homme. Vers Shiguré. Et baissa de nouveau les yeux sur ses pieds.

Le Chien soupira. Ritsu, qui était à ses côtés et qui pour une fois tenait de rester calme sans s'égosiller à demander pardon au monde entier, le remarqua.

-Shiguré ? Vous n'allez pas bien ?

Il haussa les épaules.

-Finalement, cette sortie m'énerve, dit-il.

Il se frotta le bras d'agacement, et fixa de nouveau les deux autres Soma un bref instant. Au même moment, les chanteurs changèrent radicalement de rythme. Celui-ci bougeait encore plus, bien que cela soit difficilement possible. Des dizaines de personnes se mirent à se déplacer, invitant à une danse endiablée la première personne de sexe opposé qui leur tombait sous la main. Une jeune femme allait se jeter sur Hatori, lorsqu'elle se prit un autre corps de plein fouet. Shiguré tressaillit. C'était Akito. Il était vrai que le jeune homme se devait de protéger la famille de son terrible secret…

Pendant qu'elle relevait le jeune homme, Hatori fut happé par une partie de la foule et disparut du champ de vision des Soma.

-Désolé, s'excusa la femme, vous n'avez rien ?

Akito grogna. Cette femme avait l'air vraiment idiote. Elle lui rappelait l'autre espèce de Saumon tant appréciée des membres de sa famille.

Il la repoussa légèrement. Ses forces n'étaient toujours pas entièrement revenues, remarqua-t-il avec amertume. Il allait devoir faire attention.

Shiguré s'approcha de lui, laissant Ritsu seul.

-Akito-sama?

Le jeune chef de famille sursauta et leva les yeux vers lui. Ses yeux d'ébène habituellement étrécis étaient grands ouverts.

-Shiguré…

Il se colla contre le Chien, agrippant le kimono de celui-ci de sa main aux doigts fins. Shiguré savait que c'était un geste sans rien derrière, comme lorsqu'Akito enlaçait Hatori quand celui-ci venait le voir, à une certaine époque. Il soupira, entourant le corps du jeune homme de ses bras.

-Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-il.
-…Rien. Rien du tout.
-Vous êtes fatigué ?

Akito ne répondit pas. Le Chien se déplaça lentement sur le côté, dans un coin plus calme. Il se pencha au-dessus du jeune homme.

-Vous n'avez pas l'air d'aller, remarqua-t-il. Que se passe-t-il ?

Akito se laissa tomber assis sur le sol, et s'adossa contre un petit poteau.

-Je l'ignore, murmura-t-il. On dit que les gens changent…

Shiguré s'assit à ses côtés.

-Que voulez-vous dire ?
-Hatori est… Bizarre, depuis quelques temps…Avant, il arrivait souvent en retard quand je l'appelais… Ou il n'était pas là…Mais maintenant, il est toujours présent… Trop… Il en fait trop… Je ne peux même plus sortir… Ni faire quoi que ce soit… Il m'empêche de me lever, trouvant toujours une quelconque excuse… A cause de ma maladie…

Il pencha la tête en arrière, une main posée sur ses yeux.

-Pour une fois, je voudrais qu'il s'éloigne, comme avant…

Shiguré demeurait silencieux. D'un certain côté, ce que lui disait Akito l'arrangeait. Mais dans un autre… Il ne savait pas s'il devait se réjouir véritablement de ses paroles. Il ne faisait que parler d'Hatori.

Akito ne remarqua pas le renfrognement du Chien.

-Il me fait presque peur, des fois… murmura-t-il.

Shiguré eut l'air un peu surpris.

-Mais… Pourquoi ne pas le lui dire, dans ce cas ?
-Je ne sais pas… Il…

Akito se tut. S'il parlait de cela à Shiguré, celui-ci allait peut-être mal le prendre… Le laisser…

La musique changea encore une fois. Shiguré se releva pour rejoindre Ritsu. Il baissa les yeux en sentant la main du jeune homme attraper la sienne et le retenir.

-Akito…?

Celui-ci gardait la tête baissée.

-Reste…

Shiguré sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il sourit et se rassit, légèrement plus proche du Soma qui ne le lâchait pas.

-D'accord…

* *
*


Haru s'était placé dans le dos de la Souris, doucement, et avait entouré sa "victime" de ses bras. Il avait enfoui son visage dans le cou du jeune homme, et posait doucement ses lèvres sur la peau fine et blanche. Il balançait lentement son corps contre le sien au rythme de la musique.

Non loin de là, Kyo dansait avec une jeune fille, sans trop s'approcher d'elle pour autant.

Les yeux mi-clos, Yuki suivait vaguement le mouvement de son partenaire. Il souleva légèrement ses paupières, son regard tombant alors sur celui du Chat. Les yeux rouges étaient ostensiblement étrécis et le fixaient. Il n'avait pas l'air de bonne humeur, contrairement au tout début de la soirée. Mais dès que Kyo se rendit compte que Yuki le voyait, il détourna les yeux pour les reporter sur la jeune fille l'accompagnant.

Yuki sentit soudain la présence chaleureuse blottit dans son dos le quitter. Il tourna la tête vers Haru et eut juste le temps de le voir disparaître dans la foule, emporté par toute une bande qui, semblait-il, l'avait pris pour cible.

Ce fut le moment que choisit Kyo pour délaisser sa partenaire. Yuki s'adossa au muret, baissant les yeux sur le sol.

-On entendra rien, si on reste ici, commença Kyo.

La souris hocha la tête. Apparemment, il voulait parler. Il ne savait pas si c'était une bonne idée, en fait…

Kyo prit la main du jeune homme et l'entraîna plus loin, le faisant passer à travers la foule en le tenant fermement pour ne pas le perdre.

Ils arrivèrent dans les rues presque désertes. Kyo avisa un banc sur un trottoir et s'y assit, imité par Yuki. Celui-ci restait silencieux.

-Eh bien… On peut dire que certaines choses ont changé… commença-t-il.

Yuki se raidit. Il s'en rendit compte.

-J'ai été surpris en te voyant, hier soir… Je n'aurais jamais cru ça de toi…

Il voyait bien que le jeune homme se décomposait au fur et à mesure, depuis qu'il l'avait emmené ici, sur ce banc.

-Surtout avec Haru, continua-t-il.

Un sursaut, presque imperceptible.

-J'ai eu du mal à m'y faire. Depuis le temps que tu le repoussais…

Yuki posa son regard sur un arbre, y mettant toute son attention. Ou presque, le reste complètement ouvert à tout ce que pouvait dire Kyo.

-Oui… C'est étrange… répéta Kyo. Je demande comment il a fait pour t'avoir, lui…

Le Chat avait accentué le dernier mot. Mais pourquoi donc ? Il y avait comme un regret, ou plutôt… Peut-être une pointe de jalousie…?

Yuki ne put s'empêcher de soupirer. Kyo appuyait juste là où il ne fallait pas en ce moment. Et cela faisait mal de l'entendre dire ce genre de choses.

-Mais bon, continua le Chat [7], si vous vous aimez…

Cette fois, Yuki eut comme l'impression qu'une lame tranchante lui avait été enfoncée dans la poitrine et que quelqu'un - ici Kyo - s'amusait à la tourner et la retourner sadiquement dans sa chair. Il était en plein cauchemar, c'était certain ; Kyo… Kyo était persuadé qu'il vivait le "parfait amour" avec Haru… Qu'il était heureux comme cela…

-C'est très bien pour vous, ajouta le rouquin.

Et en plus il disait cela…

Alors que c'était Kyo qu'il aimait… Une bête histoire d'hormones, de presque désespoir, qui faisaient qu'il avait succombé à Haru… Mais avec le Bœuf, ce n'était pas… C'était tout simplement physique…

-C'est bien dommage, soupira enfin Kyo.

Le Chat avait parfaitement remarqué et compris tous les changements d'expression, sauf un, qu'il n'arrivait pas à déterminer.

Yuki releva la tête.

-Pardon ? Demanda-t-il, peu sûr de ce qu'il avait entendu.
-J'ai dit "c'est bien dommage". Les filles seront certainement très tristes des tendances de leur si précieux prince.

Yuki se renfrogna. Il avait presque cru à autre chose. Kyo, quant à lui, ne retint plus tellement son sourire, puisque la Souris ne le regardait pas. Il avait eu l'air si déçu… Cette moue rageuse lui allait comme un gant…

Kyo se maudit intérieurement. Un beau défaut professionnel… Même s'il avait bien l'impression que c'était un peu différent des autres fois…

Il tendit sa main et prit doucement la base du visage fin entre ses doigts. Yuki se tendit aussitôt. Que lui voulait-il ? Les yeux du roux étaient plongés dans les siens. Kyo se pencha légèrement sur lui et posa ses lèvres sur celles du jeune homme. La Souris écarquilla les yeux sous la surprise, sa stupéfaction s'agrandissant lorsque Kyo alla un peu plus loin, lui mordillant doucement les lèvres pour les ouvrirent et introduire une langue curieuse à l'intérieur. Et sans se poser plus de question, Yuki accepta la demande.

Mais Kyo s'écarta aussitôt de lui.

-Tiens donc, fit-il en souriant, Haru ne te contente pas assez ?

Yuki rougit violemment ; il s'était fait avoir par ses sentiments.

-Idiot… Mais ressens-tu vraiment quoi que ce soit pour lui…?

Avant que Yuki ait pu analyser le contenu de la question et réagir, Kyo se leva et partit, le plantant seul sur le banc.

Il avait encore perdu.

* *
*


-Ayame, murmura Kagura, pourquoi ne parlez-vous plus comme avant?

Adossé à un mur, le jeune homme haussa un sourcil. Puis il soupira.

-J'ai… Quelques raisons…
-Pourquoi êtes-vous parti? Continua-t-elle.

Visiblement, elle avait décidé de lui faire passer un interrogatoire.

-J'avais besoin de m'éloigner de la résidence.

Kagura n'eut pas l'air tout à fait satisfaite de la réponse.

-Plutôt vous éloigner de quelqu'un…? tenta-t-elle.
-Peut-être…

Son expression se fit lointaine.

-…C'est fort probable…

Quel idiot. Tout ce qu'il n'avait jamais confié à qui que ce soit, cette petite allait s'en douter, le savoir… Il y avait pourtant Shiguré qui savait… Mais c'était bien différent. Ils étaient tous deux dans le même cas l'un et l'autre. Ils ne pouvaient réaliser leur vœu le plus cher, et encore moins le dire aux personnes concernées, sans risquer de voir tout disparaître.

-Ayame… Est-ce que vous aimez quelqu'un…? Demanda doucement la jeune fille.

Il se raidit. Elle s'en rendit compte. C'était un point sensible.

-Désolée, murmura-t-elle.
-Ne le sois pas. Ce n'est pas de ta faute.

Sa voix était basse, traînante.

-Est-ce que… Cette personne… Est au courant?
-Non. Il ne le faut pas.

Elle fut surprise du ton abrupt qu'il employa. Il était rare qu'il parle ainsi.

-Ayame…
-Hm?
-Qui…
-Oh, mais que voyons-nous ? Deux jolies petites créatures !

Ils se figèrent. Plusieurs hommes se tenaient devant eux en souriant d'un air peu engageant.

Ayame grogna. Il savait bien que ce n'était pas une heure pour traîner dans les rues, mais jamais il n'aurait pensé que toutes les rumeurs courant sur ce genre de choses étaient véritablement fondées.

Ils étaient encore à une distance respectable.

Le Serpent se pencha doucement sur Kagura, près de l'oreille de la jeune fille.

-Kagura, écoute…murmura-t-il.

Elle déglutit. Elle n'avait pas encore été habituée à ce genre de situation.

-…Tu vois l'espace sur le côté…?

Elle hocha presque imperceptible la tête. Si les hommes les encerclaient, ce n'était pas complètement fermé. Un tout petit espace demeurait sur le côté.

-Quand je te ferais signe, tu courras là-bas… Cherche un Soma.

Ils se rapprochaient.

Ayame se redressa. Il étrécit ses yeux dorés. Tout à coup, il donna une tape dans le dos de Kagura. Ni une ni deux, elle se jeta en avant, passant juste dans l'espace indiqué par son grand cousin.

Quelques-uns la regardèrent s'échapper rapidement.

L'un d'eux se tourna ensuite vers Ayame.

-Pas mal. Mais maintenant, comment vas-tu faire pour toi, ma jolie ?

Un sourire sadique lui rappelant celui d'Akito se dessina sur le visage de l'homme. Les traits fins de celui-ci, même s'ils étaient plus marqués par le temps, étaient bien semblables à ceux de leur jeune chef de famille.

Mais il avait l'air bien plus dangereux que celui-ci.

L'homme attrapa brutalement le visage d'Ayame, et le fixa droit dans les yeux.

-Tiens donc… Mais tu es un Soma, toi !

Ayame se mit soudain à avoir peur de l'homme. Peur de cette lueur de folie dangereuse qui s'était allumé dans les yeux sombres.

Il lui rappelait vaguement quelqu'un… Une personne qu'il avait connu… Et dont on lui avait souvent parlé lorsqu'il était adolescent…

Mais il ne savait plus qui… Des choses horribles étaient arrivées pendant cette période…

L'homme fourra sauvagement son visage dans le cou d'Ayame, mordant sans douceur la peau blanche et fine.

Un cri de douleur retentit.

-J'adore… Les Soma… fit l'homme en passant sa langue sur la plaie d'où perlait le sang.

Un fou… C'était un malade…

Il se rendit compte que les autres hommes n'étaient là que pour faire la surveillance. Ils s'étaient tous retournés et fouillaient les environs du regard.

Ayame se figea quand la grande main se posa avec violence sur sa jambe, remontant durement tout le long, sous le tissus de la longue tunique.

L'autre main de l'homme l'avait immobilisé dès le début contre le mur tandis qu'il s'appuyait de tout son poids sur lui.

-Tu vas voir, 'petite', tu vas adorer ça… murmura-t-il d'une voix rauque.

Ayame serra les dents comme l'homme écrasait sa bouche contre la sienne. Il ne voulait pas…

* *
*


Kagura tenta de se frayer un chemin dans la foule dense, y arrivant péniblement. Elle haletait. La course avait été un peu trop longue. Peut-être même qu'il était trop tard pour Ayame… Qu'il n'avait pas pu s'en sortir…

S'il arrivait quoi que ce soit au Serpent, tout serait de sa faute, à elle.

Elle buta soudain contre un torse et s'étala sur le sol, quelques personnes s'écartant comme elles le purent pour ne pas lui marcher dessus.

-Kagura?

La voix était légèrement déformée à cause de la musique trop forte. Elle leva les yeux vers la personne qu'elle avait bousculée.

Son regard s'illumina aussitôt, effaçant à demi les craintes qu'elle avait eu quelques secondes plus tôt.

-Hatori !

Le Dragon la releva.

-Où cours-tu comme ça?
-Hatori ! C'est… C'est Ayame ! Il… Il est peut-être en danger !

Elle entreprit de le tirer avec elle, lui expliquant en chemin, pendant qu'ils couraient.

-C'est peut-être trop tard ! Il faut se dépêcher !

Décidément, songea Hatori, cet idiot faisait vraiment tout pour l'énerver.

* *
*


La main posée sur la bouche de sa victime, le jeune homme écarta le couteau de la gorge de la jeune fille. Il lâcha le corps encore chaud qui s'effondra à terre et remonta sa braguette.

-Vraiment, soupira-t-il, je ne sais pas si c'est parce que c'est le pays du sushi ou quoi que ce soit d'autre, mais Franziska ne nous amène plus que des saumons-girl, en ce moment…

Son camarade acquiesça.

-Ouais…

Il jeta un œil au cadavre abusé à la fin de son vivant.

-M'enfin, elle pourrait au moins regarder leur tête, avant de les amener!
-Ouais, c'est sûr !
-Celle-là, elle n'était pas bonne du tout…

Et l'autre d'hocher la tête.

-C'est terrible…

* *
*


Etalé sur le sol, écrasé sous le corps de son agresseur, Ayame n'avait plus aucune pensée cohérente. Tout ce qu'il voulait, c'état disparaître.

Sa tunique avait été remontée sur son corps, son caleçon baissé.

Il poussa un nouveau cri quand l'homme entra de nouveau en lui.

Il sentait le sang s'écouler entre ses jambes. La douleur était cuisante, envahissante. Elle se propageait dans l'ensemble de son corps tandis que l'homme sortait et revenait en vas et viens infernaux et brutaux de son corps.

Il n'en pouvait plus. Les mains le maltraitaient elles aussi, sans se soucier de sa douleur.

Il sentit les larmes couler, pour atterrir en d'épaisses gouttes sur le sol froid. Il cria de nouveau à une nouvelle intrusion encore plus brusque que les autres.

Devant ses yeux brouillés, une image commença vaguement à se former. Un visage. Souriant. Calme. Une masse de cheveux bruns foncés tombant devant un de ses yeux gris.

[-Dis, on se mariera ensemble, quand on sera grands ?]
-Ha…To…Ri…

L'homme le posséda encore et encore.

[-Laisse-moi, Aya.]
-HATORIIIIIIIIIIIIIII !!!

* *
*


Nat' se retourna brièvement alors qu'elle chantait. Ce concert serait le dernier. Tant mieux. Derrière eux, dans l'ombre, Zaro faisait un doublage parfait. Il fit alors le signe prévu, juste à la fin de la musique. Elle retourna alors en face du public.

C'était absolument… Parfait.

-<> s'exclama-t-elle en promenant ses yeux sur toutes les personnes présentes. <>

Yuki était revenu vers la scène, à un endroit différent que celui où il était avec Kyo et Haru plus tôt.

Il s'accouda à une barrière, et fixa les musiciens.

C'était bien Nat'. Pas de doute. Même sous cette épaisse couche de maquillage, elle était bien reconnaissable.

Mais de quel genre de surprise pouvait-il s'agir ?

Il vit alors un jeune homme s'avancer, venant du fond de la scène. Puis, très vite, il passa devant les trois jeunes filles alignées, et tira d'un coup sec sur des lanières dépassant des côtés des vêtements de chacune d'entre elles. Un grand 'shlac' se fit entendre dans les micros non loin.

Souriant de toutes leurs dents, elles attrapèrent dans un parfait ensemble un côté de leur vêtement, et tirèrent brusquement sur le pan de leur vêtement situé sur le côté. Le tissu vola hors de la scène. Chaque membre du public avait les yeux complètement exorbités. Yuki en faisait partie, fixant Nat' avec stupéfaction.

Nat'.

Aussi fausse que les autres.

Ou plutôt…

Aussi faux.

Sur la scène, il y avait à présent trois garçons. L'un d'eux ôta la perruque blonde qu'il portait pour découvrir une chevelure platine aux mèches courtes.

Celui censé s'appeler "Guess" prit la parole en remettant en ordre ses cheveux noirs.

-<>

L'accent que Yuki avait déjà remarqué une fois chez Nat' était plus prononcé et reconnaissable chez ce garçon-là.

Français.

Zaro s'avança de nouveau vers les "stars" de la soirée.

-<> sourit-il.

La perte des vêtements ne leur avait laissé qu'un short à chacun.

Il passa devant eux, les nommant à tour de rôle.

-<>

* *
*


Les deux hommes écoutaient le silence étrange du public.

-Il doit se passer quelque chose, suggéra Shiguré.

Ni Akito ni lui n'avait fait le moindre geste depuis que le chef avait retenu le Chien. Et ce n'était pas du tout un problème pour celui-ci.

Akito ne répondit pas, les yeux rivés sur un gravier un peu plus gros que les autres sur le goudron, près de son pied. Shiguré soupira. Il aimait cette proximité qu'il avait enfin avec le jeune homme, mais il ne savait qu'en faire à présent. C'était tellement… Soudain… Inattendu, qu'Akito ait cette réaction avec lui…

Il ne voulait pas que tout cela s'arrête.

* *
*


Il avait du mal à reprendre son souffle. Ils étaient partis. Enfin.

S'une main fébrile, il rabattit le bas de sa tunique comme il le put sur ses jambes. Il était épuisé, en sueur.

Douloureux.

Sale.

Souillé.

Et il savait qui était cet homme. Une immondice. Tout comme avant.

Allongé sur le sol, une grande tache de sang sous lui, coulant toujours entre ses jambes, Ayame ferma les yeux, pleurant de nouveau. Il souhaitait qu'Hatori n'ait pu le soigner quelques années auparavant, que Shiguré ne l'ait pas arrêté il y avait de cela plusieurs jours. Il désirait purement et simplement mourir.

-Ayameeeeeeeee !

Le jeune homme grimaça lorsqu'une main se voulant douce -et l'étant- se posa sur lui. Son corps était recouvert d'hématomes douloureux. Ils entrouvrit les yeux, tombant sur le visage inquiet et désolé de la jeune Kagura.

-Ayame… Pardon… sanglota-t-elle.

Derrière elle, il aperçut une paire de jambes hautes et minces. Son regard remonta le long comme il le put. Puis il referma ses paupières lourdes d'épuisement en reconnaissant l'homme.

Il avait fallu que ce soit lui.

Qu'il le voit dans cet état.

Tout ce qu'il ne voulait pas.

Hatori se pencha sur lui, et posa sa main sur la joue du Serpent.

-Kagura, dit-il, regroupe tous les autres membres de la famille. Tant pis pour le concert. On rentre. Et vite.


A suivre


Kit': Avant, le bonus habituel, je voudrais remercier tous ceux qui m'encouragent pour cette fic, ça me fait plaisir, et fait accélérer les choses, en plus ^^o (qui a dit "OH NOOOOOON!!!!", que je le châtre ???). C'est plutôt étonnant, vous êtes de plus en plus nombreux O.o !!! Merci à tooouuuus!!

Au fait, j'avais promis la mort du Saumon à Shinigami Maxwell ^^ Ca te va comme ça pupuce ? lol
Et aussi un graaaaaaand coucou à Akuma (ma béta-lectrice que je remercie aussi de corriger toutes ces horribles fautes que je fais ^^o), Kitty, Zaz…KIKOOOO LES COUPIIIIIIIIINEUUUUUUUUUUUUUUUH!!!! ^_______^o **vous fait vous payer la honte de votre vie**

BONUS

Les tribulations de Kit' à Furuba-land -épisode 8-


Tous les Furubayiens ont été ramenés de force à Furuba-Land par le parasite qui les a enfin retrouvé après s'être pommé comme une c**** quatre ou cinq fois dans Asile-Land…
Les Furubayiens **sont tombés par hasard sur la raison du squattage de leur monde par le parasite**: O.,O HEIIIIIIIIIN????!!!!!!!
Ayame: … Mais… Pourquoi ça tombe sur moi?? T_T
Kit **ramène sa fraise** : oh! Qu'est-ce que vous avez trouvé là? **prend les feuilles de leurs mains** Ah, ça…^^o C'était bien au moins?
Les Furubayiens: =____= Mais c'est quoi, CA??
Kit **récupèrent ses feuilles**: è_é C'est le chapitre 15 de Bishonen Basket! Nyeeeeeeeh eheheheh!!!
Ayame:…-____________-"
Shiguré: Tiens, c'est marrant…
Kyo: T'as réussi à trouver quelque chose de marrant dans c'te fic, toi?
Shiguré: ^^o Euh…Non, mais je remarquais juste que les chapitres étaient plus longs qu'avant…Et que ça arrivait plus vite…
Kit: Viiiiiiiii!!! ^_^ J'ai augmenté mon rythme de production!
Yuki: (peut-on vraiment s'en réjouir? -_-o) Pourquoi?
Kit: passke j'ai plus que cette fic à faire… C'est la dernière alors je la soigne! ^w^ Vous allez déguster, les gars !! MOUAHAHAHAHAAAAAAAA!!! **rire satanique et psychotique et sadique**
Les Furubayiens: Oscours…Elle est folle…On est foutus …
Ce ne sera apparemment pas aujourd'hui que les Furubayiens se débarrasseront de la folle…
Yuki **bute le narrateur** : ENFOIRE!!! TU VAS NOUS PORTER LA POISSE!!!
Kyo: C'est Kit qui l'avait engagé, il était là pour ça…
Shiguré: …Elle va nous en mettre un autre pire que celui-là…
Yuki **responsable N°1**: Merde…**planque le cadavre dans un placard** eheh…hop! Ni vu ni connu ^^o

[1] En français dans le texte.

[2] …Hum, je sais, je sais…Je m'attaque encore à eux…Pauvres Français, veuillez me pardonner… ^^o (Comment ça 'non'??!!)

[3] Le Chat Power Ball et ses micro perles actives! looool => a trop regardé les pubs débiles qui passent à la télé…

[4] Et voici comment on meuble une fic : avec un truc débile dont on se moque complètement, c'est-à-dire la traduction d'un nom de ville…

[5] Aïe! Patapé!!

[6] …Okay…**inspire profondément** QUI A DIT QUE J'ETAIS CONTRE MON PAYS NATAL ??!!! (Bon, d'accord, un 'tit peu, mais ça se voit pas tant que ça…Si?)

[7] …Ok ok ^^o je refais pas le coup de la pub…



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