Bishônen Basket
Une Corbeille de Bô Mecs



bishonen basket Auteur: Kitsune
Adresse : a.kitsune@wanadoo.fr - dolly_kitsune@hotmail.com
Base: Fruits Basket
Genre: Yaoi, lemon
Rating : PG-13
Disclaimer : Fruits Basket appartient à Natsuki Takaya.


Chapitre 19



-Ako! Dépêche-toi, bon sang!
-Mais j'ai un caillou dans ma chaussure!

Le jeune officier attendit patiemment que son coéquipier se redressa. Celui-ci haussa les épaules.

-Oh, et puis ça va, y'a le temps! Ce n'est qu'une ronde, après tout, n'est-ce pas?

L'autre prit un air atterré par le peu de sérieux de son partenaire. Même si Ako était nouveau et ne connaissait pas encore beaucoup de choses sur le type de vie qui pouvait être menée à travers leur métier, qu'il obéisse au moins à son aîné!
Ils tournèrent à un angle de rue, passèrent devant une petite ruelle, quand le plus expérimenté des deux s'arrêta.

-Ah, on n'est pas allé voir par ici…

Ako soupira.

-Mais Ryuuuuu…Y'a rien par là! Ce n'est qu'une vieille rue toute vide!

Il arrêta de plaindre et frissonna quand l'autre lui lança un regard noir.

-Justement! Ca t'occupera, grogna Ryu.

Il tira Ako par la manche de son uniforme et l'entraîna avec lui. Ils marchèrent à peine deux minutes dans la ruelle, quand tout à coup Ako, qui s'était finalement lancé en avant en donnant des coups de pied dans un gros gravier, s'arrêta brusquement en poussant un cri. Ryu regarda par dessus l'épaule de son ami, et grimaça.

-Beuah…Mais c'est quoi?

Il prit un long bâton, et toucha le corps rigide avec l'extrémité.
Il fit une nouvelle grimace, de dégoût cette fois.

-Je t' avais bien dit qu'il fallait aller par là…Y'a souvent des trucs dans des endroits comme ça! Euh…Ako? Ca va pas?

Son camarade s'était éloigné de quelques mètres et ne retenait pas son dernier repas, qu'il déversait allègrement sur le goudron.

-Beuh…Je suis allergique au saumon! Gémit-il entre deux renvois.

* *
*


Kyo s'étira longuement, allongé sur le canapé du salon. Le jour traversant les vitres translucides l'avait réveillé. Pourquoi avait-il dormi ici, déjà?
Il se souvient en grognant de l'occupant de sa chambre.
Les os de son cou craquèrent bruyamment lorsqu'il tourna la tête pour achever son réveil. Puis il se frotta la nuque. Et regarda l'horloge.
Il n'était que six heures et demi.
Du matin.
Il se leva, encore ballotté entre un demi sommeil et un demi réveil, et s'assit sur une chaise, dans la cuisine. Il comprenait un peu ce que ressentait Yuki à chaque lever, pour une fois.

Sa cuillère tournait lentement dans son bol de café. Il bailla. Dans une heure et un quart d'heure, il reprendrait le travail scolaire.
Il s'étonna de ne pas avoir encore vu l'autre espèce de Saumon-Girl tourner autour de la cuisine, tel un carnivore veillant sur son territoire.
Levant les yeux, et les ouvrant un peu plus qu'à demi, il remarqua Ritsu, endormi la tête posée sur la table de cuisine. Une bouteille en verre blanc était posée à côté. Se frottant les yeux, Kyo attrapa la bouteille et s'en versa un bol. Le lait ne serait peut-être pas très frais, resté en dehors du réfrigérateur toute la nuit. Quel gâchis…
Il en but une grande gorgée, et se figea aussitôt, surpris par la boisson. Ce n'était pas du lait. Bien au contraire. Il avala, et se tourna de nouveau vers le Singe endormi. Ses joues étaient légèrement rougies par l'alcool. Il avait dû boire toute la nuit, ce n'était pas impossible. Quant à la raison, au vu du caractère peu enclin aux confidences qu'avait Ritsu, ce n'était même pas la peine d'y réfléchir ou d'en parler.
Il laissa donc l'affaire "Ritsu bourré" dans un coin et continua son petit déjeuner.

Un moment plus tard, le Chat quitta la salle de bain, ses cheveux encore trempés, l'eau qui s'en échappait ruisselant sur sa peau et ses vêtements.

-Ca m'éneeeeerve, grogna-t-il. La flotte ne devrait pas couler comme ça, ça arrangerait bien du monde!

Il secoua la tête. Ses cheveux avaient une particularité, laquelle le mettait toujours hors de lui chaque fois que cela arrivait; elle absorbait l'eau et prenait des heures pour sécher correctement. Autrement dit, quand il allait au lycée…

-Hey! T'éclabousse partout! S'exclama une voix derrière lui. Va t'ébrouer ailleurs!

Kyo se retourna vers Yuki. Celui-ci, malgré son expression ensommeillé comme à l'habitude, avait l'air d'une humeur massacrante. Sûrement le contrecoup de l'accident du tremblement de terre. Son ensemble tee-shirt et short, qu'il portait pour la nuit, était parsemé de taches plus froncées, c'est-à-dire l'eau envoyée par le Chat.

-T'as rien à dire, répliqua Kyo.

Yuki eut un mouvement d'humeur. Il venait de se réveiller dans un lit qui n'était pas le moins du monde le sien, mais celui de Kyo. Et les égratignures de son visage le brûlant, cela n'arrangeait rien.
Kyo ajusta sa serviette autour de son cou pour éviter que ses vêtements se mouillent encore plus qu'ils ne l'étaient.

-Allez, va bouffer, grogna-t-il en se dirigeant lui-même vers les escaliers.

Suivi de près par Yuki qui dévia ensuite vers la cuisine, le Chat s'assit sur le canapé du salon et alluma le poste de télévision qui trônait sur un meuble de bois.
Un reportage se déroulait sur les lieux du concert. Ou plutôt, vers l'endroit du concert. Dans une ruelle de ce quartier.

-"Ce matin, lors d'une ronde habituelle, deux gendarmes ont découvert le cadavre d'une jeune fille…"

Kyo se tourna vers la porte de la cuisine, à genoux sur le canapé, les bras passés par dessus le dossier.

-Eh, Yuki! Tohru n'est pas rentrée, hier soir?

Une réponse négative, plus grognée qu'articulée, lui parvint.

-"Violée, puis égorgée…"

Kyo tendit l'oreille. La caméra venait de se diriger vers un passant, enveloppant un court instant le visage d'une jeune fille, par inadvertance. Il grimaça. La peau était blanche, presque bleue. Les yeux écarquillés et retournés. Les lèvres entrouvertes, laissant échapper un filet de sang séché par le passage de la nuit.
Il reprit sa position pour parler vers la cuisine, se sentant étrangement en pleine forme.

-Yuuukiiiiiiiiii! S'exclama-t-il.
-QUOI ENCORE ?!

Mauvaise idée - mauvaise idée - mauvaise idée - mauvaise idée…

-Euh…Non, rien je te raconterai ça plus tard…

Ca ne réussissait décidément pas à la Souris de dormir dans un lit autre que celui qui lui était destiné…La prochaine fois, il ne se gênerait pas et récupèrerait le sien. Mais où mettre Yuki, dans ce cas? Dans le canapé? Pas la meilleure des choses pour rester en vie après le réveil du Maudit…

Yuki rangea son bol. Kyo l'avait mis dans sa propre chambre. Certainement une décision de Ritsu. Il jeta un coup d'œil au Singe, par la même occasion. Il s'était bien saoulé, la veille…Bonjour la gueule de bois qu'il aurait au réveil.

* *
*

Lorsqu'ils arrivèrent à leur établissement, de nombreux élèves eurent la surprise de voir un jeune garçon adossé au mur de l'enceinte de l'établissement. La taille mince, les cheveux courts et mordorés recouverts d'une casquette-boule noire, une moue boudeuse formée par les lèvres pulpeuses; les yeux à demi cachés derrière une petite paire de lunettes de soleil à la monture fine.
Ses habits d'origine visiblement étrangère lui donnait un air complètement décontracté malgré la crispation qu'il avait dans son attitude. Il semblait attendre quelqu'un.
Certains essayèrent de l'aborder, sans résultat. Il ne décrocha aucun mot, secouant seulement la tête. Quelques élèves s'inventèrent un faux prétexte pour rester devant le portail, dans un groupe qui s'élargissait de plus en plus au fil des minutes qui s'écoulaient.
Il leva soudain la tête en voyant deux silhouettes arriver à leur tour. L'une lui était inconnue, contrairement à l'autre. Il s'avança vers eux, notant au passage que les élèves curieux le suivaient des yeux.
Yuki haussa un sourcil lorsque le garçon lui sourit en avançant vers lui.
Aussitôt, quelques ricanements fusèrent du regroupement au portail. Soma, alias l'homosexuel de service. Ils ne se demandaient plus ce que faisait ce garçon ici.
Yuki secoua la tête tandis que Kyo commençait à se poser des questions sur tous les changements qu'il pouvait y avoir eu pendant son absence, en plus de ceux qu'il avait découverts dans sa propre famille.
L'inconnu baissa ses lunettes en les faisant glisser le long de l'arrête de son nez, dévoilant deux grands yeux gris bleu.

-Nat'? S'étonna-t-il.

Le garçon hocha la tête. Il avait l'air bien plus jeune en version masculine que féminine.
Aux côtés de Yuki, Kyo ne savait pas ce qu'il devait faire, ou dire. Nat', chanteur de l'un de ses groupes favoris, et travesti depuis le début, se tenaient devant lui, parlant à Yuki.
Remarquant son trouble, Nat' lui sourit également, quoiqu'un peu plus intimidé par le jeune homme. Il se tourna de nouveau vers Yuki.

-Je suis désolé, dit-il.
-Pardon?
-Je vous ai menti, à tous…Mais pour passer incognito, je n'avais pas d'autre moyen. Et les autres membres du groupe également…
-Pourtant, tout le monde vous connaissait en…Fille…Non?

Nat' hocha la tête.

-Oui, c'était amusant…Mais au bout d'un moment, on en a eu marre. Voilà tout. Sûrement l'adolescence, ajouta-t-il.

Yuki haussa les épaules en assurant que, de toute façon, il n'en avait rien à faire. Kyo évita de dire son opinion, ne sachant trop lui-même ce qu'il pensait.
Et puis, le concert avait été bien…
Le concert!
Il se souvint aussitôt d'un petit détail.

-Yuki, y'a un truc qu'il faut savoir…commença-t-il, essayant d'attirer l'attention du jeune homme.

La Souris se tourna vers lui.

-Hm?
-Tohru…

Les traits de Yuki se crispèrent immédiatement.

-Qu'est-ce qu'elle a, celle-là?
-Ben…
-Elle est morte, coupa Nathan en voyant l'hésitation de Kyo.

Il reçut deux regards différents. L'un lançait des éclairs d'agacement pour s'être fait couper la parole, l'autre était stupéfait.

-Nooooooon…!?

Nat' hocha fortement la tête, accompagné de Kyo.

-Siiiiiiiiii !
-Mais comment…?
-C'est passé au journal, ce matin, expliqua Kyo. Y'a eu un petit plan sur elle.

Yuki en resta comme deux ronds de flan.

-…Je ne savais pas qu'il y avait des saumon-philes au Japon…

Les deux autres soupirèrent en hochant la tête. Pour eux aussi, cela avait été une révélation traumatisante.
* *
*


-Papaaaa! S'exclama-t-il joyeusement.

L'adolescent étouffa un cri d'horreur en voyant de l'autre côté de la porte habituellement close. Celle qu'il avait aujourd'hui ouverte.
Son père.
C'était son père.
Cet homme à l'expression fourbe, sournoise. Un sadisme amusé émanait de lui. Le jeune garçon allongé sur le lit tremblait de tous ses membres, écrasé sous le poids de l'homme. Celui-ci se tourna aussitôt vers son fils.

-Shiguré?

Un sourire étira largement les lèvres fines de l'homme. La grande main s'empara d'une barre de fer posée au côté du lit.

-Viens donc t'amuser, mon petit "Ange"…

Le jeune homme se réveilla en sursaut sur un banc du parc des Soma, un cri au bord des lèvres, juste au moment qu'il détestait le plus dans ce rêve. Ou plutôt ce cauchemar.
Shiguré secoua la tête. Il s'en souvenait encore. Toutes ses séances de psychanalyse n'avaient pas atteint leur but. Il se souvenait encore de tout.
Tout…
Mais…
Si lui s'en souvenait, qu'en était-il de lui? Seul, sans aide véritable de la part de la famille? Comment avait-il fait?
Il était devenu violent. C'était compréhensible. Il faisait exactement les mêmes choses que celles qui avaient été expérimentées sur sa propre personne. Ou plutôt, ce qui pouvait générer les mêmes résultats.
Comment lui-même n'avait-il pas succombé à la folie, malgré ses tendances de plus en plus marquées au fil des années? Son propre père…
Un homme fourbe, imprégné de cruauté, sadisme. Perversion extrême.
Comment cet homme pouvait-il être son père? Adolescence meurtrie. Tuée. C'était tout ce qu'il avait gagné. Trop.

* *
*


Le jeune homme eut une quinte de toux, se retournant dans ses draps. Ils étaient encore glacés. Il ne parvenait plus à se réchauffer. La sortie avait peut-être été plus néfaste que prévu…
Comme l'en avait averti Hatori.
Akito secoua la tête. Il ne voulait plus entendre parler de ce médecin. Mais comment l'éloigner sans attirer l'attention du reste de la famille?
Si seulement Shiguré avait suivi les même études de médecine que le Dragon…
Son soupir retentit dans la chambre vide. Il écouta longuement le silence, et referma les yeux. Hatori n'avait plus reparu depuis l'incident survenu plus tôt. Le Dragon possédait les mêmes gènes que lui. Mais il ne s'en rendait pas compte. Ou il les maîtrisait…

Il tendit soudain l'oreille en entendant un petit déclic. Il se retourna aussitôt vers la porte de sa chambre. Une silhouette se découpait dans l'encadrement. La porte se referma silencieusement.
Akito se dressa à demi sur son lit.

-Qui est là?

Dans l'ombre de la chambre, il ne voyait rien d'autre que les contours de la personne.

-Shiguré? Appela-t-il avec un soupçon d'espoir.

Immédiatement, une main se plaqua autour de sa gorge, tandis que le matelas s'affaissait légèrement sous un nouveau poids.

-Que…?

Il fut coupé par une bouche violente qui prit possession de la sienne, alors qu'un corps se pressait contre lui sans douceur.
Il essaya de se dégager. L'autre avait une certaine force, largement supérieure à la sienne.
L'horreur s'introduisit peu à peu dans l'esprit d'Akito. Le cauchemar ne s'était jamais terminé. Il n'avait fait que continuer, sur une petite note symbolisant un semblant de pause de l'histoire. et quelqu'un avait de nouveau appuyé sur le bouton de mise en marche.
Il sentit soudain son kimono s'écarter de son corps, les draps se soulevant traîtreusement. Le kimono de l'inconnu se retroussa jusqu'à la taille de ce dernier.
Même si proche de lui, il ne pouvait distinguer les traits de son visage.
Un genou se cala brusquement entre les cuisses d'Akito, bougeant avec violence entre elles.
Il aurait tant aimé crier.
Appeler quelqu'un.
De l'aide.
Au lieu de voir son cauchemar se répéter comme autrefois.
Il eut un hurlement de douleur étouffé quand l'inconnu le pénétra violemment en écartant ses cuisses d'un coup brusque. L'homme se mit à ruer, de plus en plus brutalement, comme essayant de le déchirer de l'intérieur.
Les cris du jeune homme commencèrent à emplir la pièce. Il ne pouvait réfléchir de façon cohérente.
Quelqu'un…
Quelque chose…
N'importe quoi!

-SHIGUREEEEEEEE !

Les mouvements de l'homme se firent encore plus brutaux dès qu'il eut entendu le cri. Le visage indistinct se rapprocha de nouveau de celui d'Akito. Sa bouche se plaça près de l'oreille du chef de famille.

-Ne prononce plus jamais ce nom, murmura-t-il.

Akito trembla de plus belle.
Il reconnaissait cette voix.
Presque la même que lui.
Son héritier principal.
Il hoqueta au coup de langue coquin qu'il reçut dans le cou. Ses yeux déjà débordant sous la douleur se libérèrent, déversant leurs larmes sur les joues blanches.

-Pour…Quoi…Toi? Réussit-il à demander.

Deux lèvres se posèrent derrière son oreille.

-Voyons, Akito…Qui ne vous aimerait pas?

La bouche se tordit en un sourire cruel contre sa peau.

-Et moi…Je vous adore, susurra-t-il.

Je t'adore, petit. Tu veux jouer? J'ai des jeux très amusants à te proposer. Tu vas voir, ça va te plaire, j'en suis certain…
Même la manière de parler était sensiblement la même.

-Je…

Un nouveau coup de rein l'empêcha de parler pendant quelques instants. Il suffoqua, tentant de retrouver son souffle dans ce qui lui était imposé.

-JE TE HAIS, HATORI !

* *
*


-Eh, Yuki!

Kyo rejoignit le jeune homme en trottinant. Celui-ci ne fit qu'accélérer son allure.

-Yuki!
-Qu'est-ce que tu veux? Grogna la Souris.

Le roux l'arrêta en se plaçant devant lui, et baissa les yeux sur les mains du lycéen. Un papier froissé se trouvait encore entre ses doigts, depuis qu'il l'avait sorti de son casier quelques minutes plus tôt. Yuki détourna le regard et essaya de dégager Kyo de son chemin. Le Chat ne fit que persister à rester et le corps de la Souris se bloqua soudain.

-Euh…Yuki?

Le jeune homme posa inconsciemment sa tête contre l'épaule de son cousin. Le poing était toujours crispé sur le bout de feuille. Passant doucement une main dans le dos de Yuki, Kyo réussit à attraper le papier, et le leva à hauteur des yeux, contre les faibles protestations de l'autre Soma.

-"Hors d'ici, sale pédé", lut-il à voix basse.

Yuki trembla légèrement.

-Au début, commença-t-il, ce n'était que des moqueries lancées comme ça…Personne n'y prêtait attention…

Sa main s'accrocha à la chemise de Kyo, s'agrippant fortement au tissu.

-Mais depuis quelques jours…

Il secoua la tête. Il ignorait pourquoi il parlait de cela à Kyo, celui qui lui avait fait un coup relativement bas concernant sa relation avec Haru. Il le repoussa et repartit dans le couloir.

-Eh, Yuki! Qu'est-ce que je fais de ça, moi? Demanda Kyo en le rattrapant.

La Souris sourit tristement.

-Je m'en fiche, dit-il, fais comme tu veux, j'en ai déjà une poubelle pleine dans ma chambre.

Il s'éloigna, quittant l'intérieur du bâtiment.
Quelques instants à peine plus tard, alors qu'il était assis à la table du réfectoire scolaire, le Chat le rejoignit avec son plateau.

-Qu'est-ce que tu fais là? Demanda Yuki un peu abruptement.
-Il faudrait que tu m'explique certaines choses…Pour le cours, ajouta-t-il précipitamment.
-Demande au délégué, répliqua-t-il.
-C'est toi, lui rappela Kyo.

Yuki soupira. Il avait oublié, avec tout cela. Il posa ses baguettes. Kyo haussa un sourcil en voyant qu'il se levait pour partir.

-Eh, tu ne manges pas?
-'Pas faim, grogna la Souris.

Kyo prit la banane posée sur son propre plateau et la lui tendit.

-Mange au moins ça, lui conseilla-t-il.

Le jeune homme soupira, mais accepta et mit le fruit dans sa poche.

-Je verrai plus tard.

Il partit, laissant l'autre seul, encore une fois. Kyo soupira. Il était encore bon pour n'être au courant de rien, comme à l'habitude. Il était toujours mis à l'écart des problèmes de la famille. Puis tout le monde se plaignait qu'il n'avait rien à faire de leurs ennuis.
Dans ce cas-là, cela concernait des évènements qui lui rappelait presque ceux de Kisa vis-à-vis de sa classe. Les brimades. Cette fois au sujet des tendances sexuelles d'une personne.
Plusieurs minutes plus tard, Kyo errait dans la grande cour de l'établissement. Finalement, il n'avait pas beaucoup mangé.
Il dévia, sans trop s'en rendre compte, vers les terrains de sports. Il ralentit en constatant la présence de la Souris - encore une fois - dans les parages. Assis sur une marche, devant les vestiaires.
Kyo se mit légèrement à l'écart, au pied d'un vieux chêne, veillant à ne pas se faire remarquer.

Yuki soupira. Kyo savait donc maintenant qu'il avait quelques ennuis avec les autres élèves. Mais pourquoi donc était-il allé le lui dire?
Posant sa main sur la dalle froide des marches, son bras frôla sa poche et son contenu. Il en sortit la banane et sourit.

Kyo regardait toujours dans sa direction. Ah, la banane…Il observa le jeune homme éplucher le végétal, puis l'entourer de sa bouche, ses lèvres épousant la forme du fruit. Une sensation connue, et pourtant toujours étrange, parcourut le corps de Kyo lorsqu'il vit les lèvres avancer doucement le long du fruit à la couleur presque laiteuse.
Il se reprit brusquement, réalisant qu'il déviait totalement, alors qu'il évitait généralement de penser à ce genre de choses au lycée.
Mais quand même, ces mouvements étaient assez suggestifs…
Il jeta de nouveau un coup d'œil vers le jeune homme. Celui-ci passa un bout de langue sur ses lèvres rendues légèrement collantes par le sucre du fruit.
Kyo abandonna la lutte mentale, puis posa son coude sur son genou, et son menton dans la paume de sa main. La journée n'était peut-être pas si mauvaise, après tout, contrairement à ce qu'il avait imaginé au premier abord. Même si Yuki rechignait encore à lui adresser totalement la parole.
Se souvenant soudain de quelque chose, Kyo se leva. D'un pas assez rapide, il s'approcha de Yuki et s'assit à ses côtés, le retenant par la manche lorsqu'il voulut se sauver.

-Taratata, tu restes ici, toi! Va falloir que tu m'explique certaines choses, quand même…

La Souris fronça les sourcils.

-Tu…
-Je t'énerve, je sais. Je veux juste savoir ce qui s'est passé depuis deux semaines! Tout le monde est bizarre!

Yuki lui fit brusquement lâcher sa manche et se rassit.

-Franziska et Tohru, dit-il simplement. Je crois que tout à commencé à partir du moment où Tohru s'est mise à la fréquenter.

Kyo réfléchit un bref instant.

-La brune qui était avec Tohru au concert, quand on l'a vue?
-Hm, oui.

Le Chat fit une grimace de dégoût.

-Mais quelle horreur! Un vrai boudin, cette fille!

Yuki se retint de sourire. Au moins, Kyo ne risquait pas de se mettre du mauvais côté, lui aussi.

-Elles ont fait circuler une rumeur à mon sujet, suite à une pique de Shiguré, à un repas auquel Franziska était invitée…

Kyo se souvint de ce soir-là. Les deux jeunes filles étaient montées dans sa chambre, pour le voir.
Nous aussi, on a un différent avec Yuki…
Elle avait dit cela, sûre d'elle. Comme si elle savait qu'il y avait toujours eu des problèmes entre eux. La langue de Tohru avait dû fourcher, comme bien souvent.

-Et depuis…C'est monté en un crescendo. Des simple remarques aux menaces, de la part des élèves. Les professeurs me regardent de travers, pour la plupart. Enfin, quand ils n'essaient pas de me mettre la main aux fesses…

La voix de Yuki était de plus en plus basse à mesure qu'il parlait.

-Je…Comprends, murmura Kyo.

Lui-même avait donc bien fait de toujours faire attention. Les rares personnes au courant étaient soit des inconnus, soit parfois des membres de sa famille, dans le même cas que lui.

-Ne les écoute pas, lui conseilla-t-il.

Yuki ne fit pas attention au fait que généralement, Kyo ne faisait rien pour aider les autres personnes, et encore moins lui, et hocha vaguement la tête.

-Hm. 'Vais essayer…
-Yuki…Haru ne dit rien à ce sujet?
-…Ca ne te regarde pas.

Cette fois, Kyo ne l'empêcha pas de partir, fixant le sol goudronné. Haru n'était donc pas au courant. Normal. Il faisait certainement attention à ne rien dire sur ses tendances pour éviter ce genre de problèmes.
Pour le Chat, rien n'avait changé, ou presque. Il découvrait tout juste les nouveaux élèves. Tous les autres se comportaient normalement avec lui. Contrairement à l'attitude qu'ils avaient envers Yuki. C'était plutôt gênant de constater cette différence soudaine.

* *
*


Hiro sortit du petit bois qu'il avait emprunté pour se rendre plus rapidement chez Shiguré. Il n'avait pas revu Kisa depuis le concert, et les cours étant finis, elle devait certainement être avec cette niaise de Saumon-girl, puisque d'une part elle n'était pas chez elle, et d'autre part elle adorait ce Poiscaille avarié.
Il fit le tour de la maison, entrant par la porte-fenêtre de derrière.

-Kisaaaaaaaa! Appela-t-il.

Il vit un léger remue-ménage vers le canapé et se dirigea vers le meuble.

-Bah, Ritsu? Qu'est-ce que tu fabriques ici?

Le Singe entrouvrit les yeux, allongé sur le canapé.

-Crie pas…grogna-t-il.
-Ne me donne pas d'ordres! Qu'est-ce que tu fiches ici?

Ritsu referma les yeux, son crâne vibrant douloureusement face à la voix du garçon.

-Je dois surveiller les gosses…
-…Quels gosses?
-Kyo, Yuki, Tohru…Et euh…Ch'ais p'us…Y'en a d'autres?

Hiro prit un air peiné. Ritsu avait l'air complètement à côté de la plaque. Il s'assit sur un bout de coussin, et regarda le jeune homme.

-Toi, dit-il, tu as bu…
-Hm…
-Et pourquoi donc? Encore à cause de lui?
-Hm.
-Mais laisse-le tomber, à la fin! Y'a assez d'ennuis comme ça dans la famille! Et lui aussi en a suffisamment…
-Je sais…murmura Ritsu.

Hiro soupira.

-Tu t'accroches toujours pour rien, toi aussi…

Le Singe haussa les épaules.

-Peu m'importe…S'il pouvait être heureux…C'est comme si ça ne pouvait par être le cas…
-Je ne l'ai pas vu, avoua le garçon, mais Shiguré avait l'air d'un mort vivant en sortant de la chambre d'Ayame, samedi soir…
-S'il te plait, tais-toi…
-Tu ne lui as jamais dit…

Ritsu passa une main sur son visage raidi par sa gueule de bois.

-Tais-toi!
-Tu changes de caractère comme les saisons, Ritsu, dit Hiro en se lavant soudain. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre, avec toi. Seras-tu froid? Chaleureux? Ou hésitant entre deux temps? Tes parents ont passé tout leur temps à s'excuser pour toi auprès des gens, dès ta naissance, à cause de ça principalement.

Le souffle ralenti, Ritsu écoutait, trop calmement; il ne bougeait pas.

-Je me suis toujours demandé comment tu avais fait pour finir comme tu l'es maintenant…Entre ce que tu montres et ce que tu es, c'est le jour et la nuit, vraiment…

Ritsu en eut assez et se leva, sa tête le lançant douloureusement. Il se dirigea vers la porte et l'ouvrit. Il la désigna au garçon.

-Prends-la, dit-il.
-Pardon?
-Prends la porte. Va-t-en. Casse-toi. Fous le camp. Tu te barres d'ici ou je continue?

Hiro serra les dents et retint un grognement accompagné d'une remarque qui ne serait certainement pas du goût de l'homme - l'espèce de travesti qui lui servait de cousin. Récupérant son habituelle expression de supériorité, le garçon passa la porte, assenant au passage un coup de pied magistral dans un des tibias du Singe, et partit ensuite en courant, sans demander son reste.


A suivre


Kit: Nyuuuuuuuuu!!! Y'en a qui m'ont presque harcelée pour avoir le chapitre 19 =_= C'est effrayant u_u Mais je pouvais pas le faire >__< (<= cella qui pouvait pas relire ses leçons alors qu'elle a le brevet dans une semaine)
…Argh, en parlant de brevet =_= A cause de ce truc, le chapitre 20 sera soit en avance pour sa sortie, soit en retard u_u Mais comme je suis censée "réviser" **regarde les oiseaux**, il risque plus d'être en retard qu'autre chose…
Et après, je déménage, et là, je ne sais pas combien de temps je serais séparée de mon ordi chéri T_T
Donc voilà, et encore et toujours un grand merci pour votre soutien à tous!! >__<

Chapitre 19 de Bishonen Basket? Le chapitre 20 qui sort bientôt…Hourra! C'est ma fic la plus longue! (^^o)

Et maintenant, place au bonus ^^o

BONUS

Les tribulations de Kit' à Furuba-Land -épisode 12-

Kit **débouche le champagne**: Yatta Hatori!!! Tu l'as faaaaaaaiiiiiiiiiiiiit!!!!! ^.^
Hatori: …**honte-honte-honte** u_u°
Akito: Seigneur…Mais qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter un tel sort?? é.è
Kit: Bah…T'es un peu beaucoup pervers et sadique ^^ faut bien qu'il y ait une raison à ça, quand même, nan? :p
Akito:…Mais si j'ai pas envie?? T_T
Kit: sisisisisisi, moi z'ai envie ^______________________________^
Shiguré **change de sujet** : et ton arrêt maladie? C'était comment?
Kit: …Parle pas de malheur =_=
Kyo: tant que ça? ^^o
Kit: VOUS M'AVEZ MANQUEEEEEEEEEEE !!!!! TT___TT
Les Furubayiens: …Pas toi…u_u
Kit **retrouve soudain la patate**: ALLEZ? TOUT LE MONDE RETOURNE A SON POSTE DE L'EPISODE 10!!!!! ^w^
Ainsi, quelques minutes plus tard, dans une chambre de la résidence SM…Euh Soma ^^o
Kit: Tu t'égares, là…
Narrateur: u_u Une mauvaise habitude…
Kit: me demande si je vais te garder, touah…=_= Allez, va reprendre ta place dans la chambre avec Kikitouille et Yukinouchet :p
Donc, dans la chambre… =_=
Yuki: AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Narr: O.O°
Akito: ^^ c'est marrant, hein?
Yuki: "O.O" OUAAAAAAAARGH!!!!!!!!!
Akito: ^^ et là, c'est mieux, peut-être?
Yuki: Ourgh T__T
Narr: T_T Y me fais peur…C'est si terrible que ça??
Yuki: Tu peux pas imaginer…
Akito: J'ai bien fait de lui montrer ces photos d'Ayame quand il était petit ^^ Ca le met dans un état meeeeeeerveilleux!!

Yuki: =_= Oscours…C'est une véritable torture…Snif…
Narr: …Aïe…Je crois que je connais déjà ma sentence TT___TT
Akito a-t-il d'autres photos terrifiantes à montrer à Yuki? Va-t-il seulement montrer des photos? Et quelle est donc cette sentence tant redoutée du narrateur qui écrit les lemon de Kitsune? La réponse…Dans l'épisode 13!!
Kit: MOUAAAHAHAHAHAAAAAHAHAHAAAAAAA!!!! XD



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