Chantage
Auteur : Magical Girl
Kiki (si vous raccourcissez en Kiki, je ne serai pas
vexée)
E-mail : magical_girl_kiki@yahoo.fr
Série :Gundam Wing
Genre : yaoï, +/- sérieux , torturage de Quat-chan (et pourtant c’est
l’un de mes chouchous), légèrement OOC pour certains.
Couples : 5+Sally+5, 4+ ?, ?+4
Disclamer : Vais-je vous surprendre si je vous annonce que ces magnifiques
bishônens
ne sont pas à moi ? Non, n’est ce pas ? C’est vraiment dommage.
J’aimerai bien m’endormir un jour câliner par cinq jeunes
et fougueux pilotes.
Chapitre 1 : Mascarade
Le patio de la maison de Quatre était un véritable paradis, un émerveillement
des sens. Situé au milieu de la bâtisse, il était dallé de
marbre blanc veiné de bleu qui n’était pas sans rappeler
les yeux du propriétaire des lieux. Au centre du patio, une fontaine également
en marbre et représentant un envol de colombes déversait doucement
son eau claire dans un murmure apaisant. Tout autour de celle-ci, des fauteuils
et des chaises en rotin blanc avaient été installés pour
l’occasion afin que les invités puissent converser tranquillement.
Mais ce qui était le plus impressionnant, c’était le foisonnement
de fleurs et de plantes, exotiques ou non, qui remplissait tout l’espace
et cherchait à envahir celui qu’on lui avait refusé pour
que l’homme puisse assister à leur épanouissement. Leurs
parfums embaumaient l’air, légèrement entêtants mais
si délicats que l’on passait outre pour goûter à l’harmonie
qu’ils créaient. La verrière du plafond, fermée
pour l’instant, dispensait de la lumière sans discontinuer tous
les jours de l’année et en ce début de printemps, la chaleur était
douce et accueillante.
Oui, ce patio était une petite merveille dont Quatre pouvait s’enorgueillir
et on comprenait sans difficulté que cette pièce puisse être
sa préférée. Elle lui ressemblait tellement; non en fait
elle était à son image: douceur et fragilité mais aussi
force et passion réunies dans une seule et même pièce comme
en ce petit prince du désert.
Tous les invités discutaient gaiement de tout et de rien, attendant
impatiemment l’arrivée de leur hôte pour enfin goûter
au plaisir d’être tous réunis. Bien que tous travaillaient
pour ou avec la Winner Corp, depuis la fin de la guerre, ils ne s’étaient
jamais retrouvés au complet. Cela allait être chose faite dès
que Quatre aurait fait son apparition.
Eparpillés parmi les fleurs, un verre à la main, les héros
de la guerre retrouvaient leurs amis :
Devenu chef du département informatique de l’entreprise de Quatre,
Heero bavardait avec son homologue de la sécurité, Trowa, et
avec son ancien rival aujourd’hui architecte de la multinationale Zechs.
Assis sur de larges fauteuils, Duo, directeur des relations publiques, taquinait
un Wufei, attaché à la section culturelle et légèrement
rougissant, sur le ventre de sa compagne et future épouse, à savoir
Sally. La jeune femme radieuse, médecin en chef de la Winner Corp, affichait
en effet un ventre bombé annonçant un heureux événement
d’ici quelque mois, et discutait près de la fontaine avec la reine
de Sank.
Les conversations étaient désinvoltes et joyeuses. Pendant quelques
instants, Quatre arrivé sans que personne ne remarque sa présence
plus qu’attendue, observa ses amis le cœur serré par la joie
qui régnait dans la pièce. Un sourire mélancolique étira
ses lèvres, quand il pensa qu’il ne participerait pas pleinement à cette
félicité. Il allait jouer un rôle pour que ses amis ne
se doutent de rien. Son expression se transforma néanmoins en sourire épanoui
quand il reçut de plein fouet un américain survolté qui
venait de l’apercevoir.
- Quat-chan, c’est pas trop tôt, tu t’es fait désiré.
Ca va se payer très cher, crois-moi.
- Désolé Duo, un petit problème à régler
mais maintenant je suis à vous, lança-t-il à tout le monde,
du moins si j’arrive un jour à avaler une bouffée d’air.
Duo ne l’avait en effet pas lâché, étranglant consciencieusement
son patron. Il relâcha son étreinte d’un air penaud pour
ensuite éclater de rire, il fut immédiatement suivi dans son
hilarité par toute l’assistance. Quatre soupira intérieurement;
il venait de dire son premier mensonge de la journée mais certainement
pas le dernier, la quiétude de tous était le prix de cette mascarade
qu’il s’imposait. Il passa dans les rangs pour serrer tout le monde
dans ses bras et les conversations reprirent pour ne devenir qu’une,
portant sur la santé des uns et des autres.
Au bout de quelques minutes, on vint leur annoncer que le repas était
servi. Délaissant le patio, ils se dirigèrent vers la salle à manger
où ils firent honneur aux plats confectionnés par le chef français
du jeune PDG. Le repas fut égayé par les blagues de Duo, les
vociférations de Wufei et les ’’baka’’ de Heero,
le rire cristallin des femmes présentes et les sourires de tous. Ils étaient
heureux d’être ensemble et ne le cachaient nullement. Même
Quatre. Il avait pourtant de plus en plus de mal à dissimuler les douleurs
qui lui comprimaient la poitrine, craignant sans cesse que quelqu’un
ne découvre son manège. Mais il appréciait tout de même
d’être avec ses amis, notamment celui assis en face de lui, celui
qui faisait battre son cœur plus vite et augmentait ainsi ses malaises
sans en avoir la moindre idée.
A la fin du repas, ils repassèrent au patio en discutant toujours
pendant que Réléna les quittait pour se reposer, le voyage depuis
Sank ayant été très long. Ils parlèrent pendant
quelque minutes du nouveau processeur développé par leur spécialiste
es ordinateur, Heero en l’occurrence, quand Sally prit la parole d’un
ton anodin :
- Dis-moi Quatre, comment va ta santé ? Tu as habilement détourné la
conversation tout à l’heure quand on t’a demandé comment
tu allais.
-C’est vrai ça, ajouta Zechs. Tu t’es contenté de
nous préciser que tu venais encore d’être tonton.
-Excusez-moi. Je vais très bien, répondit-il avec un sourire
qu’il espérait convaincant.
Sally le fixa quelques secondes avant de continuer :
-Tu n’es pas passé me voir en consultation depuis plus de trois mois et tu sais mieux que quiconque que chaque employé de la Winner Corps doit s’y soumettre une fois par mois.
Quatre soupira ouvertement cette fois et répliqua d’un ton plus
dur, inhabituel chez lui.
- Je le sais, c’est moi qui ai instauré cette règle.
Mais …
- Techniquement, l’interrompit Duo, notre Quat-chan n’est pas
un employé mais plutôt notre employeur. Alors n’oubliez
pas la règle d’or : ne jamais contrarier son patron, c’est
le meilleur moyen de garder son boulot.
Cette plaisanterie avait pour but de faire baisser la pression, montée subitement à cause de la question de Sally. De toute évidence, Quatre ne tenait absolument pas à ce que ce sujet soit au centre de la conversation. Duo en parfait joker tentait habillement de la détourner. Mission accomplie comme aurait dit Heero car sa phrase eut pour effet de provoquer une crise de rire générale. Mais alors que tout le monde reprenait tranquillement son souffle, Quatre fut pris d’une quinte de toux. Trowa, à ses cotés, lui tendit un verre d’eau bénéfique pour sa toux mais il eut quand même du mal à réprimer une douleur fulgurante à la poitrine. Tout le monde s’en rendit compte mais personne ne fit de remarque jusqu’à ce que Wufei demande un soupçon d’inquiétude dans la voix :
-Quatre, tu es sûr…
-Oui, gronda-t-il d’une voix tranchante, je suis sûr que ça
va.
Voyant qu’il avait choqué ses amis en parlant ainsi, il s’empressa d’ajouter d’un ton radouci :
- Désolé je dois être un peu fatigué, c’est tout.
Ce qui en soit n’était qu’une demi vérité, au vu de son état de fatigue plus qu’inquiétant mais qu’il cherchait toujours à cacher. Mais il s’aperçut que malgré ses efforts, ses amis avaient des doutes sur son état de santé. La comédie qu’il jouait avait fait illusion jusque là. Cependant il pouvait lire dans leurs yeux qui n’en seraient pas dupes encore longtemps. Il devait de nouveau les rassurer et changer le cours de la conversation. A son grand damne, il n’en eut pas le loisir car Sally reprit la parole.
- Raison de plus, je veux t’examiner le plus tôt possible. Tu
as des responsabilités et étant ton médecin, je me dois…
- Elle a raison, coupa Trowa. Quatre, tu ne peux pas te permettre de n’en
faire qu’à ta tête.
- Sans vouloir te vexer Quat-chan, ajouta Duo, tu ne sembles pas posséder
une forme olympique aujourd’hui.
- Et, continua Wufei, le mieux serait que tu…
- Laisse Sally t’ausculter, finit Heero.
- Je n’en aurait pas pour très longtemps, avança la jeune
femme.
Ils s’étaient mis à parler chacun leur tour, ne laissant pas Quatre en placer une et espérant ainsi le convaincre d’accepter l’examen. Ils avaient tous fini par constater que quelque chose n’allait pas et avaient enfin décider de rentrer dans le vif du sujet. Ils voulaient juste s’assurer que le jeune homme allait bien mais celui-ci prit ces marques de sollicitudes encore plus mal que les remarques précédentes et explosa littéralement.
- Vous n’avez plus aucun ordre à me donner, aucun d’entre vous n’en a le droit. J’ai dit que j’étais juste fatigué. Point final, la discussion est close. Si ça pose un problème à quelqu’un, on peut très vite y trouver une solution. La porte est ouverte à qui veut la prendre.
Le silence suivit cette remarque, un silence lourd où chacun se sentit anormalement mal à l’aise. Réalisant la portée de ses propos, Quatre comprit catastrophé qu’il avait encore perdu le contrôle de son esprit et de ses actes, et ce, en présence de ses amis. Il tenta de s’excuser. Mais c’était sans compter sur la douleur, qui, profitant de la faille qu’il avait ouverte, revint immédiatement prendre possession de sa cage thoracique, plus puissante que tout ce qu’elle avait pu être jusqu’à présent. Il se sentit submergé, incapable de la maîtriser comme il l’avait fait plus tôt. Tout son corps se crispa, il porta une main tremblante à son cœur où elle se serra convulsivement. Il haleta, cherchant en vain à reprendre son souffle et leva vers ses amis un regard totalement paniqué avant de s’écrouler inconscient sous leur regard médusé.
A SUIVRE
Que cache Quatre à ses amis ? Une idée, un commentaire, une réclamation
? Dites-le moi.