Chute et fin d'un assassin



chute et fin d'un assassin Auteur : Tyris
Mail : mad_tyris@hotmail.com
Source : gundam et mon imagination (débordante ^^)
Genre : alors yaoi, lemon, viol, (heu y'a quoi encore ?!) ah oui song à la fin, deathfic... voila je crois que c'est tout...


Chapitre 2



Une semaine se passa. Ils durent changer de pays, et Heero, plus virulent que jamais, poursuivait toujours de ses assiduités le latino, qui s'y soustrayait à chaque fois, le plus souvent obligé de faire appel à ses dagues. Un soir, ils dormaient dans un hôtel très riche, en Autriche, et le brun et Heero dormaient dans la même chambre. Heero ferma la porte à clé, sous l'œil attentif de l'assassin. Le Japonais se tourna vers lui, les yeux brillants, comme fiévreux, un peu suppliant:

"Thanatos… s'il te plaît… ce soir…"

Les traits du latino se durcirent alors que ses yeux indiquaient un refus total. Il ne répondit pas, et détourna le regard, l'air sérieux. Le pilote eut le bon goût de ne rien ajouter, et le latino posa à nouveau le regard sur lui. Il sentit qu'il était allé bien trop loin, et que le jeune homme était à ses extrêmes limites de tension. Un soupir désabusé lui échappa alors que sa peau se hérissait en pensant qu'il lui faudrait emprunter une voie qui lui était peu agréable et qu'il haïssait par-dessus tout. Un nouveau coup d'œil sur Heero acheva de le décourager : le sentiment aigu que le concerné était brutal et animal quand il faisait l'amour lui traversa la poitrine comme une lame. Il allait pouvoir vérifier, mais il ne pensait pas trop se tromper. Il se leva, les lèvres pincées, se déshabilla rapidement, leva ses prunelles noires sur le pilote du Wing, lequel était méfiant, et haussa des épaules:

"Ben vas-y."

Le lendemain, Heero s'éveilla avec difficulté en se demandant si son souvenir était bien réel. Il tourna la tête et vit Thanatos, qui dormait pelotonné à l'autre bout du lit, en position de défense. Le Japonais ne le remarqua pas et l'attrapa par l'épaule, le secouant pour le réveiller. Les iris noirs s'ouvrirent et se refermèrent avec un grognement en apercevant Heero. Les doigts du latino se crispèrent avec haine sur son oreiller [30], ce que ne vit pas non plus le pilote. Le jeune mercenaire sortit rapidement du lit et ordonna sèchement:

"Ne me touche pas.
-T'as pas d'ordres à me donner, répliqua illico Heero.
-Va te faire foutre, siffla Thanatos entre ses dents en s'habillant.
-Pardon ?
-J'ai dit : va te faire foutre. Et je rajoute même derrière : petit connard de mes deux", reprit plus fort et sur un ton de défi l'assassin.

Heero se leva, l'air énervé, ce que le brun regarda avec une expression plus que mauvaise sur le visage. Le pilote se détourna, ignorant Thanatos, et se rhabilla. Il sut que son amant était sortit en entendant la porte claquer avec violence. Il attacha rapidement ses chaussures puis sortit à son tour, cherchant les autres garçons. Il en retrouva deux dans le hall de l'hôtel, Wufei et Quatre. Le Chinois le salua d'un signe de tête rapide et demanda:

"Où est passé Thanatos ?
-J'en sais rien, il est parti un peu énervé, tu le connais…
-Barton et Maxwell étaient au deuxième étage, ils ne devraient pas tarder à arriver."

Le Japonais croisa les bras, souriant intérieurement en pensant que Wufei, Trowa ou Duo n'avaient pu toucher le latino alors que lui… Ses pensées furent brusquement coupées par l'arrivée retentissante de Duo, qui venait de sauter sauvagement par-dessus la rambarde de l'escalier, avec la grâce d'un mammouth, imité quelques secondes plus tard par Trowa, un peu plus agile dans ce genre d'exercice néanmoins. Quatre demanda au Nippon, l'air hésitant:

"On attend Thanatos ou pas ?

Heero haussa des épaules:

-Il ne fait pas partie intégrante de l'équipe. Tant qu'il est là la nuit, c'est bon."

Les yeux émeraudes de Trowa le fixèrent avec une expression méfiante. Le pilote 01 eut un air triomphant, puis se détourna, ouvrit la porte, sortit, et la laissa retomber sur Duo, juste derrière lui. Celui-ci râla, et la claqua violemment avec mauvaise humeur, attirant les regards sur lui. Quatre commença à s'excuser auprès de la standardiste, mais n'eut pas le temps de terminer sa phrase, poussé dehors par Wufei. Trowa, le dernier, se glissa dehors le plus discrètement possible, estimant que ses "camarades" avaient fait suffisamment de bruit comme ça.

Vers trois heures du matin, la silhouette furtive de Thanatos se coula dans l'entrebâillement de la porte de la chambre qu'il partageait avec Heero. Il jeta ses dagues sur le parquet, s'agenouilla et commença à délacer ses rangers. Il releva la tête en entendant le plancher craquer sous les pas d'Heero.

"C'est bon, tu peux te recoucher, c'est que moi.
-Justement…" murmura le pilote.

Le latino ne prêta pas attention à ce qu'il venait de dire, se débarrassa de sa deuxième chaussure, et allait détacher sa ceinture, mais l'air qu'arborait le Nippon le fit franchement hésiter. Il fronça ses fins sourcils avec colère:

"Ah non, t'as déjà eu ce que tu voulais hier, là, tu me laisses tranquille."

Le Japonais ne prit pas la peine de répondre, lui attrapa brutalement les poignets et le jeta sur le lit. Il monta à son tour, mit ses genoux de chaque côté de Thanatos, le coinçant solidement. Quand ses doigts brutaux et pressés commencèrent à le déshabiller, le mercenaire opposa une résistance furieuse et inutile:

"Tu me prends pour qui ?! Je suis pas ta pute !!! LÂCHE MOI !!!"

Il lança un regard affolé vers le coin sombre où il avait jeté ses dagues. Ses débattements furent vains, le pilote étant beaucoup plus fort que lui. La bouche dure d'Heero le bâillonna sans douceur, et il dut se résigner à subir la loi du jeune homme encore une fois.

Le latino se réveilla difficilement, le lendemain vers 6h30. Il sentit qu'Heero était réveillé et qu'il essayait de l'attirer contre lui, ce qui déclencha une crise nerveuse:

"NE ME TOUCHES PAAAAAAAS !!"

Le pilote fut surpris et le lâcha immédiatement. Le brun bondit hors du lit précipitamment, ramassa ses fringues, jetées dans la pièce la veille par le Japonais et les serra contre lui, appuyé du dos contre le mur, tremblant de rage et de peur. Le Nippon soupira et lui tourna le dos, essayant de se rendormir. Thanatos profita du fait que le pilote ne pouvait pas le voir et s'habilla rapidement et silencieusement avant de sortir. Il faillit renverser Trowa dans le couloir, mais ne s'arrêta pas et descendit les escaliers sans lui accorder un regard. Les yeux verts de l'Européen suivirent la silhouette du latino pensivement, puis regardèrent la porte de la chambre où était encore Heero. Il avait tout compris mais n'avait pas encore décidé du comportement à adopter.

Thanatos ne revint pas. Il ne montra plus aucun signe de vie pendant plus d'un mois. Il finit par réapparaître pourtant, l'air fatigué mais encore plus orgueilleux qu'avant. Quand Heero essaya de l'approcher, il se fit rembarrer violemment à coups de couteaux violents. Le Nippon dut se résoudre à rester à l'écart. Trowa, Duo et Wufei avaient saisi le manège des deux bruns, mais n'intervenaient pas, craignant les réactions de l'un comme de l'autre. Le jeune mercenaire avait repris ses anciennes habitudes, comme si rien ne s'était passé, ayant simplement augmenté son agressivité. Quatre, innocent comme il était, n'avait rien soupçonné de ce qui s'était passé entre Thanatos et Heero.

La silhouette en uniforme d'un jeune ozzi apparut dans l'encadrement de la porte du bureau de Treize. Celui-ci fouillait dans ses papiers, l'air contrarié, et fronça des sourcils:

"Qui vous a permis d'entrer ?

Le soldat ne répondit pas, s'avança à l'intérieur de la pièce et reclaqua la porte avec son pied, négligemment. Le général, vraiment dérangé, lui jeta un regard sévère en commençant:

-Je vous préviens, je…

Là, il stoppa net, et ses traits tirés et tendus s'éclairèrent:

-Freki ! comment vas-tu, jeune dévergondé ?

Le latino s'approcha, sans sourire, laissant courir ses doigts fins sur le bois sombre du bureau [31]:

-Bien.

Le châtain se leva :

-Alors des nouvelles ?
-Si on veut. Un officier a capturé deux rebelles qui essayaient de saboter une usine de production de MD.

Les bras puissants de Treize s'étaient refermés autour de lui, et les lèvres du général parcouraient son cou.

-Si vous voulez, je peux aller les chercher, mon général.
-Hmm… ils sont loin ? murmura l'ozzi dans son oreille.
-En Europe. J'en ai pour… deux jours à tout casser.

Il n'obtint pas de réponse tout de suite mais dut arrêter les mains de Treize qui commençaient à essayer de le débarrasser de sa chemise. Le brun se dégagea de l'étreinte du général et se dirigea vers la sortie.

-Bon, j'y vais. A plus."

Il disparut, laissant le châtain planté là et frustré.

Thanatos débarqua de son avion, ses rangers claquant sur les dalles de béton de l'aéroport. Il chargea son sac sur sa mince épaule, et regarda autour de lui, ses mèches brunes et raides agitées par le vent. Un léger sourire énigmatique flotta sur ses lèvres alors qu'il repérait le soldat censé l'accueillir. Il avança vers lui, l'air dur et déterminé, et, arrivé près de lui, fit semblant de trébucher pour se coller dans ses bras. L'ozzi parut très embarrassé de recevoir aussi brutalement le jeune homme, surtout qu'il était le gigolo de son général en chef. Le mercenaire lui dédia son plus beau sourire:

"Oh pardon ! je suis vraiment très maladroit !

Il se redressa, tendit son sac sans un seul mot au soldat, qui l'attrapa immédiatement, et remit son T-shirt en place. Il reprit ses affaires, souriant de nouveau de manière provocatrice au militaire, qui en devenait plus que gêné. Il demanda, en regardant autour de lui:

-Où est garée la Jeep ?

L'ozzi, qui tâchait de reprendre contenance, déclara, sans réfléchir:

-Sur le parking de l'aéroport. [32]

Cette réponse lui valut un regard de travers:

-Non, sans blagues ? Je demandais si c'était loin, conn… hum. [33]

Le jeune mercenaire s'était repris juste à temps. C'était assez dur pour lui de ne pas oublier qu'il n'était qu'un simple caporal, qui ne commandait d'ailleurs personne, alors qu'il était en face d'un sergent, à qui il devait respect, mot et notion qu'il détestait, et qu'il n'était craint que parce qu'il avait les faveurs de Treize. Il tourna la tête en se mordillant la lèvre inférieure, et sentit son sang se glacer en voyant une silhouette lourde et massive qu'il connaissait trop bien : son boss. Il bredouilla une excuse incohérente au militaire puis rejoint rapidement son chef. Il essaya de se rassurer intérieurement : ok, il l'avait foirée cette mission dans le statioport, mais c'était pas entièrement sa faute ! A part une bonne mandale, il ne lui arriverait rien, il comptait toujours dans les meilleurs éléments des Chasseurs Gris, et cela suffisait à retenir les coups de Russ. Il se redressa légèrement, plus sûr de lui, sous le regard sévère et glacé de son boss. Sa voix dure et rocailleuse déclara:

"Toi, faut que je te parle."

Une main brutale et puissante lui attrapa le bras, ne lui laissant pas d'autre alternative que de suivre Leman sans discuter. Il l'emmena jusqu'à une salle crade et mal éclairée, qui ne disait rien qui vaille au jeune brun, et le poussa violemment à l'intérieur d'une main entre les omoplates. Il en fallait plus pour faire tomber Thanatos, et il se retourna vers son chef, très inquiet. En quelques enjambées, l'homme était devant son subordonné, qu'il frappa avec violence au visage, l'envoyant au sol. Le latino, un peu sonné par le coup, resta par terre, écoutant à moitié ce que criait son boss:

"TU TE RENDS COMPTE ?! TOUT UN SPACIOPORT T'A VU !! TU COMPTES FAIRE COMMENT POUR LES REDUIRE AU SILENCE, TOUS CES TEMOINS ?!

Il releva le jeune assassin en l'attrapant par le col de sa chemise. Sa voix baissa, devenant une sorte de grondement:

-Je t'ai jamais dit à quel point je peux être méchant ?

Thanatos se sentit plaqué contre un mur, et gémit:

-Boss… j'ai compris… arrêtez…

Seul un ricanement sadique lui répondit. Il ferma les yeux, s'attendant à une rafale de coups violents, et sentit son cœur manquer un battement lorsque Leman lui défit rapidement sa braguette. Avec ou sans ses couteaux meurtriers, son boss était bien trop fort pour qu'il puisse se défendre. Il grogna, en se débattant, affolé:

-Ah non, pas ça !!"

Cela ne gêna pas son chef pour le débarrasser entièrement de ses vêtements en quelques secondes. Russ défit précipitamment et à moitié son propre pantalon, plaqua une main sale et brutale sur la bouche de Thanatos et le pénétra violemment. Le latino voulut crier de douleur, mais son hurlement fut étouffé en un long gémissement, la main de son chef lui imposant le silence. Ce qui se passa ensuite fut un véritable enfer pour le brun, bien que très rapide. Quand il obtint ce qu'il voulait du corps de son subordonné, Leman s'écarta de lui, le laissant glisser au sol. L'assassin se pelotonna contre le mur, très choqué. Le mercenaire se rhabilla, et lança un regard maussade au garçon:

"Eh ben, t'es décevant. Très bien balancé, faut avouer, mais tu vaux pas un rond… trop tendu peut-être ?"

Il ouvrit la porte, s'apprêtant à sortir, et fit, sans regarder Thanatos, resté au sol:

"Tu sais quoi darling ? T'es une pute. Jolie et dotée de dagues… mais une putain. Mets-toi ça dans le crâne, ça vaut mieux."

Il sortit, laissant seul le brun, immobile et prostré [34]. Couché sur du béton, il commençait à avoir froid, sa peau nue se hérissant. Mais ça, il ne le ressentait pas, en état de choc. Il employait inconsciemment tout son esprit à refuser ce qui venait de lui arriver. Malheureusement, peine perdue, il n'était pas idiot et se rendait parfaitement compte des évènements. Il gémit en se roulant en boule, une larme coulant jusque dans son cou. Il laissa passer quelques minutes, trop traumatisé pour bouger. La pensée de l'ozzi qui l'attendait comme un con traversa son esprit embrumé et il se força à bouger pour se rhabiller lentement, une douleur au ventre tenace faisant son apparition, puis rejoignit le soldat. Celui-ci se demanda ce qui était arrivé au garçon provocateur qu'il avait vu arriver, maintenant transformé en un jeune homme au regard éteint, aux épaules tombantes, enfermé dans un mutisme peureux. Il l'amena jusqu'à sa Jeep, et lui jeta un rapide coup d'œil. Le latino s'était enfoncé dans son siège, les doigts crispés sur la bretelle de son sac, regardant par la vitre. Le militaire se désintéressa du cas de son jeune compagnon, trop compliqué pour lui, et se concentra sur son trajet, beaucoup plus facile.

Quand Thanatos présenta son papier signé de la main de Treize, il fut introduit directement dans la cellule où étaient solidement enfermés Quatre et Heero. Ces derniers le suivirent sans discuter, heureux de voir un "ami" [35] dans leur position plus que difficile, et il les emmena dans la Jeep, qu'il conduisait cette fois. Il n'avait pas desserré les dents, pas même pour leur lancer un commentaire acide, pourtant sa spécialité. Ils firent une pause, environ quatre heures plus tard, et Heero se proposa pour prendre le volant le lendemain, il était trop tard pour continuer à rouler aujourd'hui. Thanatos haussa des épaules pour toute réponse. Le Japonais observait attentivement le latino, d'un air satisfait [36]. Quant à Quatre, il se sentait mal à l'aise entre les deux taciturnes garçons [37]. Il préféra la mettre en veilleuse et regarder ses chaussures, ce qui explique le fait qu'il ne surprit aucun des regards gourmands du Japonais vers le latino [38]. Il ne réagit pas non plus quand Thanatos partit derrière un entrepôt ferrailleux, et qu'Heero le suivit sans explications [39]. Le jeune Arabe poussa un long soupir, puis alla s'installer dans la Jeep, pensant que les deux garçons qui l'accompagnaient étaient vraiment bizarres. Le Nippon rejoignit le brun, une lueur expressive au fond des yeux. Thanatos était appuyé des coudes à une rambarde rouillée et grinçante, la tête penchée en avant, une de ses jambes légèrement repliée, reportant son équilibre sur l'autre. Le pilote du Wing l'attrapa par derrière, le faisant sursauter violemment, et mata facilement la faible résistance qu'essaya d'opposer Thanatos. Heero avait trop envie de lui et le mercenaire était encore trop choqué pour vraiment réagir. Il gémit, obligé de se laisser faire:

"Non… arrête Heero… NON !!"

Mais cela ne suffit pas pour stopper le Japonais, qui ne faisait déjà plus attention à ce que disait le jeune homme. L'assassin de peur et de dégoût dans les bras d'Heero, qui ne le remarqua même pas.

Thanatos reprit conscience le lendemain, en battant des paupières douloureusement, la lumière agressant ses pupilles déshabituées. Il constata qu'il était rhabillé, pas entièrement et de travers, et se leva avec difficulté. Son mal de ventre avait empiré, coupant à présent tout autre sensation même celle du froid, pourtant mordant ce matin-là. Il vérifia mécaniquement la présence de ses dagues, qui étaient bien là, fidèles au poste, et serra les doigts autour du manche : ce Jap', il allait le tuer ! Le latino arriva à l'endroit où les deux pilotes avaient dormi. Un sourire méchant tordit ses lèvres, et il donna un grand coup de pied aux garçons couchés à même le sol pour les réveiller:

"Allez, debout bande de pédales, on a encore de la route à faire alors vous bougez vos culs !"

Quatre grogna de douleur, un peu après coup, et se replia sur lui-même, comme une araignée blessée. Le Nippon se leva, jeta un regard noir et étonné à l'assassin, qui avait allumé un réchaud avec un briquet sorti de sa poche et fumait à présent, tournant nerveusement sa cigarette entre ses doigts. L'Arabe s'assit et fronça du nez alors que la fumée acre de Thanatos lui arrivait dessus, poussée par le vent. Heero observait en coin le jeune mercenaire, et fut très surpris quand il se tourna vers lui, l'air mauvais:

"T'as un problème, Yuy ?

En quelques pas, il fut devant lui, les mains plantées sur les hanches et les yeux flamboyants d'une expression meurtrière et rancunière:

-Tu veux une mandale, c'est ça ?

Le pilote comprit immédiatement que Thanatos cherchait un moyen pour lui faire mal ou, au pire, le tuer, mais protesta, n'aimant pas trop se faire traiter de la sorte:

-Alors toi, tu vas te calmer…

Sa phrase n'était pas finie que le latino l'avait envoyé au sol d'un coup de poing. La colère était visible sur le visage fin de Thanatos:

-T'as pas d'ordres à me donner, connard.

Il se détourna et enleva du feu l'eau bouillante, après avoir écrasé ce qui restait de sa cigarette au sol, la versa dans deux tasses, prit du café en poudre sorti d'on ne sait où [40], et jeta les petits paquets longilignes au sol:

-Démerdez-vous avec ça, j'ai pas faim. A 9 heures, on est parti, il est 8 heure 45."

Il s'éloigna en direction de la Jeep "empruntée" aux ozzis et alluma une autre cigarette, très nerveux. Quatre se concentra sur son paquet de café en poudre, en se disant qu'il aurait préféré du thé, mit plus de cinq minutes à essayer de l'ouvrir, et quand il y parvint, un mouvement brusque envoya le tout par terre. Le Japonais, lui, avala rapidement sa tasse d'eau bouillante sans se rendre compte qu'il avait oublié d'y ajouter le café, occupé à regarder Thanatos, puis ramassa ses affaires éparses et chargea le tout dans la voiture, jetant au passage un coup d'œil assassin au brun, qui l'ignora superbement. Il jouait avec les nerfs d'Heero, et visiblement, il y prenait un malin plaisir. Dire que la veille même, il avait été obligé de se laisser sauter comme une gonzesse et que maintenant, il reprenait ses airs supérieurs du départ… Heero serra le poing rageusement : il serait bien forcé de lui obéir à nouveau, ce Thanatos [41] ! Quatre arriva, embarrassé dans toutes ses affaires, extrêmement maladroit et à la limite du burlesque. Cependant, aussi pitoyable qu'était le petit blond, aucun des deux garçons ne leva le petit doigt pour l'aider, de trop mauvaise humeur. Quand l'héritier des Winner réussit à charger ses affaires dans la Jeep, les deux autres montèrent, le latino au volant, et ils partirent rapidement. Au bout d'environ une demi-heure de route, Thanatos déclara, sans quitter des yeux le goudron:

"OZ découvert toutes vos caches… Il soupçonne les Winner d'être mêlés aux affaires de Quatre. Je vais vous planquer.

Son ton était une sorte de défi aux deux autres de contester, ce qu'aucun n'osa relever d'ailleurs. Maintenant sûr de son autorité, le brun continua:

-On passe chercher Duo, Tro et Wufei et je vous embarque. Faudrait les appeler, qu'ils soient prêts quand on arrive."

Quatre attrapa son portable et s'empressa de prévenir Wufei que lui, Trowa et Duo devaient préparer leur départ rapidement, heureux de pouvoir échapper à la lourde atmosphère qui s'était installée, à cause de Thanatos. Après son coup de fil, le jeune Arabe s'enfonça dans son siège, encore plus mal à l'aise que la veille. La tension avait monté d'un cran, Thanatos sifflotait entre ses dents, agaçant prodigieusement le Japonais, prêts tous les deux à se battre. Quatre adressa une courte prière à Allah pour qu'il n'y ait pas de mort avant leur arrivée à Boston. Il n'osa pas moufter de tout le voyage, regardant par la vitre prudemment. Thanatos avait quitté son attitude faussement désinvolte et jetait des regards haineux en coin à Heero, qui les évitait soigneusement, ayant bien compris que le latino sauterait sur le moindre prétexte pour lui faire la peau. Il était comme réveillé de sa torpeur par ce qui s'était passé la veille, et Heero ne laissa pas une occasion au mercenaire de lui adresser la parole. Cela mit encore plus sur les nerfs le brun, et Quatre se renfonça d'autant plus dans son siège. En fin d'après-midi, ils arrivèrent à leur destination, sans dommage [42]. Ils entrèrent tous trois dans le petit appartement loué par les autres pilotes, furent accueillis par l'Américain souriant, mais n'aperçurent pas les deux autres, l'un plongé en pleine méditation dans sa chambre, l'autre planqué quelque part dans l'appart [43]. Thanatos déclara:

"Je vais préparer la bagnole. Grouillez-vous.

Il claqua la porte derrière lui sans plus d'explications, et Duo fit:

-Il est même pas resté cinq minutes ! Y'a eu un problème ? demanda-t-il ensuite en regardant Heero d'un air inquisiteur.
-Non, non, répondit le Nippon un peu précipitamment et en manquant cruellement de naturel, il était de très mauvaise humeur aujourd'hui…
-Tu m'étonnes… murmura le pilote 02, trop bas pour que Quatre et Heero ne l'entende. Il alla prévenir Trowa et Wufei qu'ils partaient immédiatement, pendant que Heero et Quatre descendaient voir si Thanatos avait besoin d'aide [44]. Le latino avait le nez dans le moteur, les mains pleines de cambouis, et était de très mauvais poil.
-Qu'est ce que vous me voulez ? gronda-t-il en les voyant arriver.
-Rien, nous venions t'aider ! fit Quatre, étonné de la réaction violente du jeune mercenaire.
-Ben voyons… dit Thanatos en jetant à Heero un coup d'œil sombre.

Il retourna au moteur et fouilla bruyamment dans la mécanique de la Jeep:

-J'ai pas besoin de votre aide. Ils arrivent, les trois autres branleurs ?
-Ouais, ouais, ils sont là", dit Duo, qui venait de sortir de l'immeuble, suivi de Wufei et Trowa.

Thanatos n'ajouta rien, haussa des épaules, et monta dans la voiture, visiblement à la recherche de quelque chose. Les pilotes chargèrent leurs sacs dans la voiture, ne faisant pas attention au jeune homme brun, à quatre pattes sur la banquette arrière. Trowa jeta son sac le dernier, au moment où le mercenaire ressortait de la Jeep, glissant une de ses dagues dans sa ceinture, qu'il avait apparemment paumée la veille [45]. Il se tourna vers les pilotes, les mains sur les hanches:

"C'est moi qui conduis. Quatre, à côté de moi, Heero, tout au fond là-bas, fit-il en désignant la place négligemment. Les autres, c'est où vous voulez, je m'en fous."

Il s'installa derrière le volant, se pencha pour lacer ses rangers, puis se redressa et jeta un coup d'œil derrière lui. Les pilotes de gundam étaient tous installés et Wufei bouclait sa ceinture, ne faisant visiblement pas confiance à la conduite du latino, qui se contenta de lui jeter un regard lourd de mépris. Il démarra rapidement, donnant un léger coup de doigts dans la clé, gardant une de ses mains sur le volant. Il baissa le frein à main, la voiture reculant légèrement, et attrapa souplement le levier de vitesse. Le moteur gronda rageusement, faisant froncer des sourcils avec nervosité Quatre, et il passa vite la première. Trowa soupira discrètement en enfouissant son visage dans ses mains.

Thanatos stoppa le moteur. Il soupira légèrement, puis sortit de la voiture. Les autres regardaient de toutes parts, l'air un peu désemparés. Des immenses entrepôts au milieu d'une zone industrielle complètement abandonnée, c'est plutôt lugubre comme endroit pour se cacher… Le latino ne les attendit pas et tira sur une des lourdes portes de fer, serrant les dents sous l'effort. Il se coula dans la mince ouverture qu'il avait pu obtenir, et gronda à l'intention de Duo, juste derrière lui:

"Vous fermerez."

L'intérieur était très sombre, et une forte odeur d'alcool, de tabac, de drogue, de sexe et de mort vint les frapper dès leur entrée, presque physiquement. Quelques faibles spots tentaient de combattre l'obscurité, sans succès. Un gros rire éclata:

"Darling ! T'es revenu !! Allez, viens me faire un petit câlin…"

Thanatos, à qui était destiné le commentaire, se contenta de hausser des épaules, déclenchant une crise d'hilarité. Il se fraya un chemin parmi les mercenaires complètement bourrés et défoncés, suivi par les défenseurs des colonies, impressionnés par l'endroit et redoutant les remarques. Les blagues obscènes sur le compte du jeune homme qui les guidait pleuvaient, mais il ne paraissait pas les écouter et poursuivait son chemin sans desserrer les lèvres. Un homme un peu moins titubant que les autres l'attrapa par le bras et déclara:

"Allez chaton, tu me suis.
-Lâche-moi, se contenta de dire le latino, n'espérant pas impressionner son agresseur.
-Tu rêves. Tu vas me suivre gentiment, et te laisser faire, après tout c'est pas juste que le boss soit le seul à profiter de tout ça…

Tout ça désignait la plastique du latino, sur laquelle le mercenaire avait posé une main avide. Un frisson de dégoût courut le long de la colonne vertébrale de Thanatos. Duo jeta un rapide coup d'œil à Heero, qui avait les bras croisés et restait impassible. L'homme attirait le brun contre lui, balayant avec facilité sa résistance. Soudain, il se figea, les yeux grands ouverts. Il les baissa sur la dague plantée dans son ventre, une expression de haine intense marquant son faciès, et il rassembla ses ultimes forces pour gifler violemment l'assassin, l'envoyant contre un pied de table. Finalement, il tomba en avant, mort. Son meurtrier se releva, lança un regard furieux au cadavre, le retourna et arracha son arme de la plaie d'un coup sec. Les pilotes restèrent figés, complètement hébétés devant la violence fatale et soudaine dont faisait preuve le brun, mais pas pour longtemps, Thanatos venant de disparaître derrière une porte. La seconde salle était aussi enfumée que la première et encore plus sombre. Thanatos avançait en enjambant les corps des mercenaires endormis.

"Ou morts." se dit Duo, la gorge un peu serrée.

Le latino était visiblement habitué de longue date et ne bronchait toujours pas sous les remarques crues le concernant. Un homme moins baraqué que les autres mais déjà beaucoup plus costaud qu'eux, s'approcha:

"Hé darling, le boss veut te voir.

Thanatos avait légèrement pâli, sans répondre, mais fronça des sourcils en entendant la suite:

-Si tu veux je te les garde pendant que t'y seras…
-Je compte pas rester longtemps, répondit le brun, détournant la conversation en espagnol.
-Ah ? Il paraît que la dernière fois qu'il t'a vu, le boss t'a sauté… fit l'homme, employant la même langue que le jeune homme.
-Oui et alors ? gronda le latino en serrant les poings.
-Je m'y serais bien essayé aussi…"

Les pilotes ne suivaient plus rien à l'échange, ne comprenant pas cette belle langue qu'est l'espagnol [46]. Les traits du jeune assassin se durcirent et ses dents blanches apparurent dans une grimace méchante. Sa dague brilla et s'enfonça dans la cuisse du mercenaire alors qu'il articulait avec haine:

"Le boss m'est passé dessus, ok.

Son poignet joua lentement dans son articulation, tournant la lame dans la plaie, s'attaquant aux nerfs:

-Mais le boss… il est bien plus fort que moi. Toi, T'ES UNE MERDE !!"

Thanatos avait hurlé la fin de sa phrase, dégageant son couteau d'un coup, très douloureusement pour le mercenaire. Le brun se détourna de sa victime rageusement, rangea son arme, et entra chez son chef sans prévenir. Il fut accueilli d'un "tiens ! darling" faussement surpris. Le jeune latino ne répondit pas et s'appuya au mur, essayant de cacher sa nervosité. Un sourire pervers et satisfait apparut sur les lèvres de Russ alors que son regard se posait sur le corps de son subordonné. Celui-ci se tendit un peu plus et demanda:

"Vous aviez quelque chose à me dire ?

-Ouais… En fait, je ne te donne pas de missions dans les trois semaines qui vont suivre…
-Heu, oui, fit le jeune mercenaire, un peu surpris. Même pas des … euh, spéciales ?
-Du genre: tu fais le gigolo pour des vieux PDG ou des ministres croulants ? Non, pas cette fois. Bon je vais devoir te mettre dehors, on m'a demandé un commando de Leos, faut que je m'en occupe."

Thanatos sortit et retrouva les pilotes sans peine. Il rangea son ordre de mission, pensif. Quatre le regarda avec une expression d'attente un peu désespérée, avant de demander:

"On reste ici ce soir ?
-Oui, fit Thanatos, on restera le temps qu'il faudra. [47]

Ses yeux noirs parcouraient la salle sans ciller, à la recherche d'une place pour lui et les pilotes. Il se mordit légèrement la lèvre inférieure et fit, en désignant les endroits dont il parlait d'une main nonchalante:

-On va éviter [48] là-bas, c'est le bordel… Dans ce coin, les drogués, apparemment… on va y aller, ils sont trop défoncés pour bouger de toutes manières.

Il se dirigea vers la place, et regarda dans l'ensemble:

-Dans le petit coin, on va être tranquille… enfin…

Il ne termina pas sa phrase et jeta son sac, d'un geste large. Il tourna sur ses talons:

-Je vous conseille de rester ici, moi je vais voir quelque chose… Je vous laisse, finit-il avec un petit sourire.

Il partit rapidement et disparut bientôt dans l'obscurité fumeuse de la salle. Duo se laissa tomber au sol en soupirant d'un air agacé:

-Commence à en avoir marre, moi… Il nous plante là comme des cons, et maintenant, y'a un Thanatos en vadrouille quelque part…

Quatre sourit légèrement et s'assit à côté de l'Américain:

-Oh, c'est pas grave…"

Il frissonna légèrement alors qu'il voyait un mercenaire allongé de tout son long, les yeux entrouverts. Heero regarda brièvement autour de lui, cherchant la fine silhouette de Thanatos [49]. Il s'assit à son tour, en tailleur, imité par Wufei et Trowa. Il enfouit son visage dans ses mains et remit quelques mèches en arrière. Wufei le regardait avec attention, silencieux. Le Japonais ne dit rien et un lourd silence s'installa entre les cinq pilotes, mettant mal à l'aise Quatre et Duo. Trowa avait appuyé sa main sur son genou, l'autre étant posé au sol et regardait d'un air absent les mercenaires. Visiblement, le pilote 01 essayait de rester calme et détendu, exercice difficile alors qu'il était entouré de mercenaires ivres qui braillaient des chansons paillardes. Il rouvrit ses yeux cobalts, étincelants de rage presque palpable envers Thanatos, qui avait disparu de la circulation [50]. Duo ramena ses genoux contre son torse, posa son menton dessus et regarda autour de lui, fermant à demi les paupières. Wufei fit, brisant le silence ambiant:

"On ferait mieux de dormir. Tel qu'on connaît Ennea, il ne reviendra pas avant longtemps…

Il jeta un regard dans la salle puis murmura:

-S'il ne s'est pas fait choper par un de ceux-là…

Heero se détendit un peu et dit, avec une sorte de rancœur hargneuse:

-Oh, t'en fais pas pour lui, il sait très bien se défendre tout seul…

Duo le fixa, l'air révolté:

-Pas si sûr, grâce à toi.

C'était la première fois qu'ils parlaient de ce qui était arrivé entre Heero et Thanatos. Le Japonais se rebella violemment:

-C'est de sa faute !!
-Il a fait ça à tout le monde, sauf à Quatre ! Et ni moi, ni Wufei, ni Trowa, avons réagi comme toi ! s'emporta le pilote 02.

Quatre regardait les deux garçons s'énerver, une lueur [51] d'hésitation, de légère incompréhension et d'indignation au fond des yeux : il avait compris [52]. Heero continua, sur le même ton:

-Ca lui apprendra à se tenir tranquille !
-Aha ! cria Duo. Ta thérapie de choc n'a visiblement pas marché !! Parce que maintenant, il est encore pire qu'avant !!"

Trowa releva ses yeux verts sur eux, avec une expression très bizarre. Il pensait comme Duo, ça ne faisait aucun doute, mais voulait qu'on arrête de lui crier dans les oreilles. Cela stoppa net la dispute entre Duo et Heero, et fit râler les mercenaires qui s'étaient amassés autour d'eux dans l'espoir qu'ils en viennent aux mains. L'Américain se blottit dans un coin et rabattit sa casquette sur ses yeux, avec rage. Le jeune Arabe appuya ses épaules contre le mur, renonçant à dire quelque chose, et Wufei ferma les yeux. Bientôt, il ne resta plus que Trowa qui ne dormait pas et qui surveillait les environs attentivement malgré ses airs tranquilles.

Le lendemain, Thanatos était revenu, un foulard blanc noué sur ses cheveux, ayant jeté ses affaires dans un coin. Il s'affairait près de Trowa, sans le toucher, le réveillant à moitié, les sourcils froncés, et ne se releva que quelques minutes plus tard. Il regarda les pilotes dormir, fila un grand coup de pied dans les côtes à Heero, réveilla les autres en les secouant par l'épaule. Il lança un sourire ravageur à Trowa, qui ne manifesta aucun signe montrant qu'il l'avait vu, et fit:

"Pour bouffer, faut aller en ville. Je vais vous emmener, mais je n'ai pas faim."
"Encore un gros mensonge", se dit Duo tout en mettant sa veste.

En quelques minutes, tout le monde était prêt à y aller [53].Le latino les emmena dans un fast-food où il n'y avait pas beaucoup de mercenaires en raison de l'heure trop matinale [54]. Duo fit:

"C'est bizarre, y'a pratiquement personne…
-Oh, répondit Thanatos en remarquant que l'employée le matait, c'est encore trop tôt."

Quatre se dévoua pour aller commander les petits déjeuners des pilotes, l'assassin ayant assuré qu'il n'avait pas faim. Ils s'installèrent près d'une télévision, à l'initiative de Wufei, et attendirent que l'Arabe revienne. Heero lança un regard perçant au latino, puis fit:

"J'imagine qu'on ne peut plus compter sur les ressources de la famille Winner.

Un haussement d'épaule fut la seule manifestation de la part de Thanatos, qui ne parlait toujours pas au Japonais. Celui-ci continua donc, pas déstabilisé par le regard noir et rancunier que lui avait adressé le latino:

-Donc, nous allons devoir travailler.

Duo s'étira et bâilla:

-J'ai trop d'énergie pour travailler.

Wufei le regarda avec une expression méprisante. L'Américain ne sembla pas intimidé et fit:

-Quat-chan revient !

En effet, le jeune Arabe blond était de retour, un plateau entre les mains. Il le posa en disant:

-Il faut que quelqu'un aille chercher l'autre. J'ai quand même pris quelque chose pour toi, Thanatos…
-J'ai dit que j'avais pas faim, grogna le brun.
-Oh, on sait jamais, répliqua Quatre avec une gaîté un peu forcée.

Soudain, alors que Duo, parti chercher l'autre plateau, revenait dans son dos, les yeux bleus de Quatre s'arrondirent en fixant l'écran du téléviseur. Heero et Wufei relevèrent simultanément le regard, et Duo les imita peu de temps après, s'étant débarrassé du plateau. Thanatos, occupé à relacer ses rangers, ne s'en était pas rendu compte. Les cinq pilotes regardaient maintenant avec un air ébahi le reportage qui passait à ce moment-là : des corps sans vie, lardés de coups de couteaux, étaient allongés sur un carrelage étincelant, des taches de sang sombres s'étalant sous eux. Quatre murmura:

-Par Allah…"

Thanatos releva la tête et regarda aussi les images. La voix du présentateur les informa que cinq maisons d'un lotissement avaient été visitées et tous leurs habitants, y compris les animaux, assassinés à coups de couteaux. Le latino s'appuya sur le dossier de sa chaise et étendit ses longues jambes. Heero baissa le nez vers son petit déjeuner et commença à manger. Les autres détachèrent leurs yeux de l'écran, le reportage était terminé. Duo n'avait plus faim, et déclara, furieux:

"Y'a quand même des beaux salauds… on se casse les couilles à essayer de sauver les colonies et des tueurs en série déséquilibrés assassinent tout le monde !! si je tenais le mec qui a fait ça…"

Le geste qu'il fit après était suffisamment explicite pour que personne ne demande ce qui arriverait au type après que Duo l'ait entre les mains. Thanatos ne cilla pas, et Trowa allongea le bras pour attraper le jus d'orange. Quatre et Duo avaient l'appétit coupé, Wufei essayait visiblement de manger quand même, et Heero et Trowa ne paraissaient pas troublés pour si peu. Quelques minutes plus tard, ils repartirent vers les entrepôts enfumés, et Thanatos les laissa de nouveau seuls, leur recommandant comme à des gamins de ne pas bouger de l'endroit.

La fillette blonde ouvrit la porte:

"Maman ?

La vue de l'adolescent brun au teint hâlé moulé dans un pantalon en cuir qui dessinait très anatomiquement les formes de son corps lui arracha un cri de surprise:

-Vous êtes qui ?
-Le père Noël, répondit avec un sourire sardonique le garçon.
-C'est pas vrai, fit la gamine, très sûre d'elle et d'un ton savant. Le père Noël il est gros et il a un man…
-TA GUEULE !

L'éclat glacé d'une lame de couteau affûtée plongea dans le ventre de la petite fille, alors que son meurtrier tremblait de colère. Il arracha son arme et fit face à un garçon plus vieux que lui, lui fondit dessus comme un oiseau de proie, et le tua aussi. Ses avants bras étaient recouverts de sang, les manches de sa chemise relevées sur ses coudes. Il tomba à genoux devant le cadavre du jeune homme qu'il venait de tuer alors qu'il hurlait:

-QU'EST-CE QUE TU AS FAIT A MA SŒUR ?!

Il resta quelques instants dans cette position, puis un sanglot lui secoua la poitrine. Ses larmes se mêlaient au sang qui maculait ses mains, coulant en délavant la couleur rouge. Il resta là à pleurer un quart d'heure. Une voix de femme retentit, venant du jardin:

-Les enfants… AARGH !!

Le brun se releva, courut vers elle avant qu'elle ne se remette à crier, et la tua net d'un coup de dague dans la nuque. Son corps sans vie s'abattit sur la pelouse, et le jeune homme reprit contact avec le sol assez brutalement, un genou au sol. Il chassa du poignet les larmes qui avaient roulé sur ses joues, décorant son visage fin de sang. Il se releva, rentra dans la maison et trouva la salle de bains rapidement. Il jeta un rapide coup d'œil à son reflet et murmura:

-Oulà, j'ai une sale gueule, moi."

Ses cheveux étaient emmêlés et tachés de traces rouges qui commençaient à sécher, et ses doigts fins étaient encore serrés sur sa dague, couverts de sang. Il soupira, se débarrassa très rapidement de ses vêtements [55] et se doucha en cinq minutes. Il se sécha à moitié avec une serviette qui traînait, remit ses fringues, racla les croûtes de sang séché avec sa dague, puis sortit sans jeter un regard aux cadavres qui traînaient.

Duo se leva:

"Il est là.

Heero redressa la tête en se demandant si Duo ne se trompait pas [56] et vit Thanatos arriver vers eux d'un pas souple. Il fronça des sourcils et se leva à son tour:

-On reste ici combien de temps ?

Il paraissait très mécontent, et découvrait les dents dans un réflexe animal pour effrayer le latino [57]. Celui-ci se contenta de lui jeter un regard lourd de mépris et ne lui répondit pas. Le Nippon s'énerva d'un coup, comme de l'essence qui flambe, et lui attrapa le bras en hurlant:

-TU VAS ARRÊTER DE TE FOUTRE DE MA GUEULE ?!

Thanatos sortit vivement une dague en criant aussi fort qu'Heero [58]:

-NE ME TOUCHE PAS !!

Il était sur les nerfs et tremblait tellement fort que le seul fait d'atteindre Heero aurait été un véritable exploit. Néanmoins, la lame du couteau était dangereuse, surtout dans l'état psychologique instable dans lequel était plongé le latino et que le Japonais devinait. Il lâcha donc à contrecœur son bras, sous l'œil meurtrier de Thanatos. Il croisa les bras, se força à contrôler sa respiration, et fit, faussement calme:

-On part quand ?
-Quand OZ se sera calmé avec les Winner", répondit le brun sur un ton neutre et bas. Il tourna les talons sans ajouter un mot, soudain maussade et triste. Le Japonais faillit laisser exploser sa colère sur Duo, qui le regardait narquoisement, toujours assis, mais réussit à se contenir, de justesse. Il se contenta donc de lui jeter un regard noir, puis de se détourner à grands pas, furieux contre Thanatos. Le pilote du DeathScythe laissa échapper un petit soupir désappointé : le latino semblait déstabilisé, Heero enclin à se mettre en colère très rapidement et de nouveaux meurtres avaient été perpétrés, dans le même style que les précédents, selon le journal qu'il tenait. Quatre et Wufei n'avaient pas bougé de l'endroit où ils avaient élu domicile et discutaient à voix basse entre eux, Trowa assis à côté d'eux, ne paraissant pas intéressé par leur conversation. Les yeux émeraudes observaient tour à tour Thanatos et Heero, sans laisser deviner ses sentiments. Duo se leva et s'approcha de l'Européen. Il lui tendit le journal qu'il tenait, en faisant:

"Lis ça, Tro.

Le châtain parcourut rapidement un article sur des chiens qu'on avait retrouvés dans un labo, morts et couverts de diodes. Il jeta un coup d'œil interrogatif à Duo:

-Heu…

L'Américain lui montra obligeamment le passage intéressant. Après l'avoir lu, Trowa soupira. Le pilote 02 demanda:

-Tu crois que Than en serait capable ?
-Il est assez déstabilisé pour ça.
-Mais… comme ça ? sans raison ?
-Le génie de la mort est aveugle…
-Là c'est clair qu'il est aveuglé", ragea Duo en serrant le poing et les dents, ses mâchoires se contractant.

L'Européen n'ajouta rien, et ils sombrèrent tous deux dans leurs pensées, pendant qu'Heero jouait avec un couteau [59], le latino enfonçant son menton dans son col roulé noir, puis fermant ses yeux couleur d'encre.

Duo dormait, mais plus pour longtemps. Il avait assez dormi et n'allait pas tarder à se réveiller, que ça lui plaise ou non. Autant dire que ça ne le contentait pas du tout. Un bruit de chute l'aida à sortir de son sommeil, et il ouvrit ses améthystes embuées sur un spectacle bizarre. Thanatos était au sol, dos au mur, c'était visiblement lui qui venait de tomber, et ses yeux de ténèbres exprimaient de la terreur. Terreur à l'encontre d'Heero, qui lui faisait face, debout et l'air possédé. L'Américain mit quelques secondes à percuter, mais il réussit à rétablir une connection normale entre ses neurones, et se jeta sur le Japonais:

"Ca suffit !!!

Thanatos évita Heero qui faillit lui tomber dessus, et regarda Duo avec une expression perdue. Trowa eut la bonne idée d'intervenir au moment où le Nippon allait se ruer sur le pilote 02, le tirant en arrière. Le latino se releva, tremblant, et Duo chercha ce qu'on pouvait dire dans ces cas-là. Il fit, presque sans y penser:

-C'est fini. Je suis là maintenant.

Le corps du brun se détendit brutalement et il tomba dans les bras de Duo, en larmes. Cette phrase, ces quatre malheureux mots "je suis là maintenant", Thanatos les attendait depuis tellement longtemps… Son attente muette et désespérée parmi les mercenaires avait endurci son cœur et l'avait muré dans des sentiments violents et contradictoires. Il avait cherché ses limites sans jamais trouver d'obstacles, s'était soudainement rendu compte qu'il n'en existaient pas… que personne ne lui disait rien alors qu'il transgressait tous les interdits… il avait maquillé sa déception profonde et mordante en haine envers tout le monde… essayer de se persuader qu'il n'avait pas besoin d'aide… en gommant le fait réel que jamais personne ne lui proposerait son aide… Il avait dû faire face trop jeune à des problèmes qu'il ne pouvait pas amortir seul… qu'il aurait aimé ne pas gérer seul. Entrer chez les Lunar Wolves à 11 ans, en tant que Chasseur Gris spécialisé, se transformer en gigolo accompli auprès d'hommes qui avaient le double voire le triple de son âge, s'entraîner à tuer aux limites de l'humainement possible, s'enfoncer dans la haine et la colère encore plus, s'interdire de pleurer… De tout cela résultait un garçon exagérément fier, qui haïssait ses semblables plus que tout et qui ne semblait avoir besoin de personne. Et qui pleurait maintenant dans les bras de Duo [60]. Celui-ci resserra ses bras autour du brun, et se laissa glisser contre le mur, Thanatos serré contre sa poitrine, ses larmes détrempant sa chemise noire. Il lui chuchota des paroles qui se voulaient rassurantes:

-C'est bon… il te foutra la paix maintenant…

Mais cela ne calma pas les sanglots du latino, au désespoir de l'Américain. Après quelques minutes, l'assassin sombra immédiatement dans un sommeil profond. Le châtain à la tresse le coucha au sol, et rejoint les deux autres. Heero avait le nez qui saignait, et regardait avec haine Trowa, qui accueillit le pilote 02 avec un charmant sourire. Celui-ci s'assit au sol:

-On doit attendre les autres pour aller bouffer.

Ce qu'ils firent, Trowa jouant du bout des doigts avec une seringue, Heero le regardant faire, le désir qu'il se pique avec se lisant dans ses yeux, Duo essayant de se rendormir. Quatre arriva, et s'écria:

-Trowa !! Tu pourrais attraper le SIDA !! tu te rends pas compte !!

Puis il se retourna vers Duo, et l'informa:

-Wufei arrive.
-Ah bien. Et Than ?
-Heu… il n'est pas là…
-Merde mais il est où ??
-Parti ? fit Trowa, ayant lâché la seringue pour faire plaisir à Quatre.

L'Américain se retourna vers Heero, furieux:

-C'est malin, hein ?"

Le Nippon garda un silence total et diplomatique. Wufei arriva, et ils partirent tous les cinq manger.

Ils restèrent encore deux mois aux entrepôts des Lunar Wolves. Puis OZ laissa la famille de Quatre tranquille et ils firent leur rentrée dans une des maisons Winner. Thanatos ne fut pas prévenu, de toutes façons il les retrouvait toujours. Six mois passèrent là-dessus, et les cinq pilotes oublièrent peu à peu le latino. Leurs vies reprirent leur cours normaux avec gundam, missions, casernes à détruire… Puis, les ozzis, Treize en tête, annoncèrent la mort d'un de leur prisonnier, d'une brutale crise de maladie rare et incurable. Le concerné était un jeune latino d'une quinzaine d'années environ, dont ils ne connaissaient pas le nom exact. Ils n'avaient pas pu l'interroger, vu l'état psychologique désastreux dans lequel il se trouvait après une série de viols répétés selon leurs médecins. Le prisonnier mort était bien Thanatos Ennea, jeune assassin perdu dans une immense association de mercenaires, chose que n'avait pu découvrir les ozzis.


A suivre...


et les commentaires,toujours:

[28] sincèrement, si c'était moiqui serait à la place d'Heero, je me poserais même pas de questions… lol
[29] c'est la force des fous !!!>_ [30] Thanatos: TYRIIIIIIIIIIS!!!!
Tyris: je t'avais prévenu, bébé.Regarde le commentaire n°24….
Thanatos: t'as pas l'droit de faire ça!! c'est dégueulasse !!!
Tyris: ta ta ta. Je suis l'auteuse ettoi, t'es MON perso. Bon si ça te rassure au début t'étais pas censé faire ça…^_^
Thanatos: ouais, ben ça me rassure pasdu tout !!! *bouderie profonde*
[31] pas provoc, le mec…
[32] exactement le genre deréponse que me fait tout le temps tout le monde (en particulier un certainMathieu quand j'étais à côté de lui, c'est un spécialiste… grrrrr!!!)
[33] Tyris: la suite c'étaitconnard, c'est ça ?
Thanatos: pas tout à fait. Un trucplutôt dans le style "connard de mes deux d'enculé de con d'ozzi de pompe àchiottes, nom d'une pute borgne tu peux pas réfléchir avant de causer ??" maisça aurait aussi pu être…
Tyris: *lui coupe la parole* c'est bonon a compris !!!
[34] Thanatos: mais en plus turecommences ??
Tyris: bah… ouais.
Thanatos: t'as pas honte, non ? de tevenger sur moi ???
Tyris: me venger de quoi?
Thanatos: qu'il y ait pas de bombessexuelles mâles dans ta classe depuis la sixième.
Tyris: argh ! touchée…
[35] pour autant que Thanatospuisse être qualifié d'ami à leur égard…
[36] Thanatos: HEERO JE TEPREVIENS TU ME TOUCHE PLUS !!!
Heero: ah moi je fais ce qu'elle me dit,Tyris.
Thanatos: TYRIS DIS LUI DE NE PLUS METOUCHER !!
Tyris: euh… doucement Than, calme toi….
[37] hé hé !!! c'est dans cesmoments de silence lourds et de gros blancs pesants qui font chier tout le mondeque mon invention est GE-NI-ALE : le Ayamé de poche !!!! ptdr
[38] Thanatos: je le savais, jele savais, je le savais…. Espèce de bourrique sadique !!!!
Tyris: pardon ?? monsieur aurait-ilenvie d'une nouvelle petite entrevue avec son boss ???
Thanatos: euh… nan c'est bon, j'ai madose….
[39] Tyris: Thanatos Ennea,qu'est ce que vous alliez faire derrière cet entrepôt, "ferrailleux" selon mafic, une source digne de confiance, ce soir-là ?
Thanatos: vire cette lampe de là, tuveux ??
Tyris: REPONDS !!
Thanatos: j'allaispisser…
[40] Thanatos: dis plutôt quet'as pas d'idée d'où ils viennent…
Tyris: hé hé… coulée !!! t'es fort,Than…
[41] Thanatos: ouais, mais non enfait.
Heero: ah moi je fais ce que dit l'autrefolle…
Tyris: *envoie son poing dans la gueuleà Heero* ME DIS PAS QUE T'EN CREVAIS PAS D'ENVIE !!!!!
Thanatos: exactement. nous dis pas ça,s'il te plaît. nous ne te croirions pas…
[42] c'est ce qu'on appellecouramment un miracle…. lol
[43] devinez qui fait quoi !!!
[44] je précise (mais est-ilbesoin de préciser ?? lol) que c'est Quatre qui a eu cette idée…
[45] Thanatos: hé, je paumejamais mes dagues, moi !!! contrairement à d'autres qui perdent tout le tempsleurs affaires…
Tyris: c'est à moi que tu fais allusion???
Thanatos: bah, qui d'autre ?
Tyris: bon ta gueule, ou…
Thanatos: ou quoi ? tu vas me tuer ?
Tyris: naaaan… tu vois Heero ?
Thanatos: NAAAOOOON !!!!
Tyris: alors ta gueule.
[46] ah pas la tête Wen, pas latêêêêête…>_<
[47] commentaire de Wen: pauvreQuatre. lol
[48] Wen et Tyris en cours delatin, extrait:
Wen: *montre le mot sur lafeuille de la fic de Thanatos* t'as écrit quoi là ?
Tyris: *chope la feuille*euuuuuuuuuuuuuuuh… *fronce des sourcils, relit la phrase*
Prof: *pas contente le prof* vousécoutez ???
Wen: *distraite* ouais ouais…*voix basse* alors c'est quoi ?
Tyris: *triomphante* éviter!!!!
[49] commentaire de Wen,toujours: ben y peut toujours chercher.
[50] pas fou le gars, il s'estfait passer dessus trois fois par Hee-chan, il va pas rester à sa disposition…
[51] Tyris: j'ai une blague"comment fait-on pour allumer une lueur dans le regard d'un mec?"
Thanatos: aïe aïe aïe, le retour desféministes sexistes… je sais pas, dis…
Tyris: on lui éclaire l'oreille !!!*morte de rire*
Thanatos: je l'avais dit !
[52] Tyris: ah ben quand même.
Quatre: hé ho, c'est qui l'auteuse, tupeux me rappeler ??
Tyris: *lui tire la langue*baaaaaaaaaaaaaah !!
[53] en fait ils ont dormi touthabillés, ils ont eu peur de se faire agresser…
[54] tu penses, 11 heures etdemie, c'est beaucoup trop tôt !!!
[55] Thanatos: tu OSES mettre uneligne d'une quelconque description en dessous de la ceinture, je jureque…
Tyris: hé ho, c'est bon. J'ai déjà ditet répété que t'étais une vraie bombe sexuelle… alors, c'est bien aussi endessous de la ceinture. Et puis… je n'ai rien à redire…
[56] il est con lui. ConfondreThan avec un gros mercenaire ??
[57] inutile de préciser queThanatos n'a pas peur !!!
[58] là, il commence à avoir lesjetons… lol
[59] psychopathe the return lol!!
[60] soyez gentils, quand j'aiécrit ça j'étais malade… ^^



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