Car le destin nous rattrape toujours
car le destin nous rattrpe tojours
Auteur : Wen
Genre : OOC pour heero !!! couple ben… aucun, je suis pas douée
Disclaimer : >_< sniiiiiiiiiiif les gundams boys y sont pas à moaaaaaa !!! c’est pôôô juste !!
Source : Gundam Wing et l’idée de la « 6 ° » pilote est à une copine (arf c’est bon je lui ai demandé avant !!!)
Note : les trucs entre crochets [ ] c’est mes commentaires persos… j’aime bien me moquer de ce que j’écris lol (je suis un brin tapée no stress…)
PROLOGUE
« - Heero ! Derrière-toi !
Le pilote du Wing se retourna et enfonça de justesse son épée thermique à travers la carcasse de tôle d’un Taurus.
Trowa jeta rapidement un regard circulaire sur la base.
- Tu peux y aller, 02.
- Mais, j’vous’en prie, à vous l’honneur, mon cher 03… »
Trowa fit quelques pas raides vers le hangar. Quatre frissonna doucement sur son siège. Un petit courant d’air frais lui glaça l’échine, du bas du dos jusqu’aux cheveux, atteignant sa moelle épinière. Mais d’où pouvait-il venir ? Un pressentiment pessimiste jaillit au fond de lui : et si tout cela tournait mal ?
Non, rien ne pouvait arriver. Tout se passerait bien. HeavyArms continua doucement sa marche mécanique vers le hangar où devait se trouver un nouveau prototype de gundam. Trowa s’arrêta à quelques mètres de la porte, et lentement, très lentement – comme pour profiter de ses derniers instants… - lança son poing d’acier sur la porte.
« - Allez Trowa, lança une voix chargée de parasites depuis la radio. On va pas y passer des heures, j’ai une partie de Max Payne à terminer, moi !
Wufei lança un acide regard oblique vers DeathScythe tout en songeant que décidément, ce type était un con de première. Heero fronça les sourcils en triangle et observait les moindres faits et gestes du gundam du pilote aux yeux verts. Quatre collait presque son nez contre la vitre qui le séparait de l’extérieur. Quelque chose n’allait pas. Mais quoi ?
La porte défoncée et des bouts de bois et de tôle éparpillés sur le sol, Trowa hésita quelques secondes à nouveau avant d’entrer prudemment dans le hangar. Cette fois, quelque chose clochait ici, il en était sûr à présent. Tout d’abord, c’était vide. Pas la moindre trace d’un quelconque gundam. Et… Un grand silence y régnait. Comme si on les attendait… Il se retourna, et lança aux autres, tous restés en retrait :
- On s’est fait avoir. Y’a rien ici. C’était un… »
Une lueur rouge éclatante… Un bruit de tôle froissée et une odeur entêtante de calciné… Duo détourna vivement le regard, ébloui lui aussi par tant de luminosité, et Quatre poussa un long hurlement, plié en deux sur son siège, tenaillé par une douleur déchirante qui lui broyait les entrailles de l’intérieur. Heero écarquilla les yeux de stupeur.
Oui, c’était un piège. Comment avait-il pu tomber dedans si facilement ?! Comment, lui, le soldat parfait, avait-il pu se faire avoir aussi aisément ? Pourquoi ne l’avait-il pas vu tout de suite ? Pourquoi avait-il entraîné les autres pilotes dans cette mission de routine qu’il aurait très bien pu réaliser tout seul ? Autant de questions qui restaient sans réponses…
Wufei n’en croyait pas ses yeux. Il secoua la tête, espérant se réveiller de ce mauvais rêve… Mais non, tel était là la vérité.
Trowa était mort.
ELLE était venue chercher celui qu’ELLE avait épargné de sa faux vengeresse durant tant d’années… Mais la mort est une fatalité… Vous y arrivez toujours, d’un moyen ou d’un autre… Quand elle vient, il est trop tard pour agir, on ne peut peux plus en réchapper… impossible d’y échapper… Elle vous entoure, vous sombrez dans sa noirceur ténébreuse et vous avez beau essayer de vous rattraper, de vous rattacher à un dernier doux rayon de lumière, vous sombrez de plus en plus… Vous sentez votre souffle se faire court, votre vie vous quitter, votre âme s’éteindre… Une intense douleur, une fraction de seconde.
Vous êtes mort. Et il est trop tard.
Un silence oppressant régnait autour de la table ce soir là. Même une délicieuse « pizza américaine Quatre Fromages » ne pouvait remettre un peu de gaieté dans les cœurs. Même Duo, qui s’était pourtant habitué à exposer à tous la recette complète de la pizza à chaque repas, ne soufflait mot et avalait son Coca Cola en silence. Quatre gardait tristement son nez dans son assiette et regardait fondre avec amertume le fromage sur sa pizza.
« - Elle va refroidir, tu devrais la manger.
Quatre leva les yeux vers Heero. Depuis que son meilleur ami était parti, Heero semblait faire plus attention à ses collègues. Quatre secoua la tête, faisant retomber ses mèches blondes sur son front, tout en songeant que le Perfect Soldier avait peut-être finalement un cœur.
- Je n’ai pas très faim.
Wufei soupira doucement, tête baissée.
- Moi non plus.
- J’crois que personne a très envie de manger, c’soir… commença Duo. Heero lui coupa la parole.
- Je monte. Bonne nuit. »
Heero racla bruyamment sa chaise sur le sol et posa son assiette dans l’évier sans dire un mot, avant de monter les escaliers du premier étage en traînant les pieds ; alors que Duo faisait de même avant de vaquer à son occupation favorite, autrement dit, la télévision, laissant ainsi Quatre et Wufei en tête à tête. Ces derniers se regardaient dans le blanc des yeux sans savoir quoi se dire pour réconforter l’autre. Quatre soupira. Même Duo semblait avoir perdu sa joie de vivre depuis ces cinq derniers jours. Il ressentait chez Heero et Wufei une grande douleur, celle d’avoir perdu un ami cher. Il espéra de tout son cœur que la situation s’arrangerait… avec le temps.
Wufei bascula sa chaise en arrière. Il ne savait vraiment que penser… Trowa était mort. Mais à qui la faute ? Duo, qui avait pressé Trowa ? Heero, qui les avait traîné jusqu’à ce piège ? Quatre, qui n’avait rien dit, malgré ses apparents pressentiments négatifs ? Lui, Wufei ? Ou bien, Trowa, tout simplement, par un manque d’attention de sa part ?
Heero claqua doucement la porte de sa chambre et alluma d’un mouvement brusque son ordinateur portable, puis retira ses baskets qu’il jeta à l’autre bout de la pièce. Elles atterrirent contre la porte de la penderie avec un bruit sourd.
Un long « beeeep » inhabituel provient de son ordinateur. Heero tourna les yeux vers l’écran plat où un message de « FATAL ERROR » apparaissait en grosses lettres jaunes sur un fond bleu. Il coupa rageusement l’alimentation, arrachant au passage la moitié de la prise, puis se jeta sur le lit bancal, qui s’affaissa encore de quelques centimètres sous son poids, en murmurant :
« - Toi aussi, tu m’as lâché… »
Heero ferma doucement les yeux, essayant de chasser cette dernière image de son esprit : celle du gundam de Trowa, calciné par l’explosion, abandonné sur le bitume au pied du bâtiment noirci par les flammes…
C’était de sa faute. Tout était de sa faute. Il avait perdu son meilleur ami, le seul qu’il avait jamais eu.
Il secoua la tête. Non, il se devait pas s’apitoyer sur son sort. Il devait être fort.
(« La faiblesse est une tare. »)
Car tel avait été son enseignement.
Il avait des objectifs à atteindre, des gens à protéger, des colonies à préserver, une mission à effectuer. La plus importante de sa carrière de pilote. Il devait défendre les colonies jusqu’au bout. Jusqu’à la mort s’il le fallait… Rien ne l’empêcherait d’écraser Oz. Pas même la perte de son meilleur ami. Et il ferait cette mission. Et il réussira. Même sans Trowa.
Il lui restait tout de même trois autres pilotes. Une équipe à mener. Des pilotes avec le moral à zéro et sans aucune motivation actuelle, mais des pilotes quand même. Des pilotes compétents. Redoutables et efficaces, par contre, moins sûr… Ils achèveraient l’entraînement et seront prêts.
Ils seront prêts. Il le fallait.
Gwen regarda sa feuille blanche, puis examina longuement son sujet.
« Racontez une expérience véridique de votre existence qui a eu sur votre vie un changement radical. »
Un grand vide se fit soudain dans son esprit, comme pratiquement à chaque fois qu’elle se retrouvait face à un sujet de rédaction embarrassant.
Après tout, son passé ne regardait qu’elle.
Et alors, des images lui revenaient. À chaque fois.
Des images lui revinrent, encore et toujours, pour l’énième fois… Comme des flashs-backs… des images horribles, de douleur… des images de mort et de sang…
- Gwen !
Elle se retourne et tire sur les quatre soldats d’Oz qui se précipitaient sur elle pour l’attraper… Elle reporte son attention sur son amie, gravement blessée à l’épaule, étendue sur le sol.
- Va-t-en, Gwen…
- Non !!
- Va-t-en, récupères les armes que O nous a demandées et tire-toi !
- T’es folle ! J’peux pas te laisser là !
- Écoutes, pour Sun et Julia, c’est terminé, elles sont mortes ! Quant à moi, je suis presque partie, Karine a disparu, il ne reste plus que toi… Tu dois y arriver ! Fuis ! Survis ! Tu en es capable, tu le mérites ! Et surtout…
La tête de Tya roule sur le côté, les exorbités par la douleur et la poitrine en sang… Elle n’a pas eu le temps d’achever sa dernière phrase… Des larmes plein la vue, les joues ruisselantes, Gwen récupère alors l’arme que portait sa défunte meilleure amie et court, court… Court à en perdre haleine, court à travers les soldats et leurs balles qui sifflent près de ses joues, ses jambes et sa tête... L’une d’elle l’atteint à l’épaule, mais la montée de l’adrénaline l’empêche de ressentir la douleur fulgurante qui lui traverse l’épaule et le bras et la fait courir plus vite encore…
Un petit effort… Le dernier… Elle y est presque… La sortie est juste là, tout près… Et son gundam aussi…
Elle grimpe, les balles sifflant la carlingue, raillant la peinture noire de son gundam où un immense K rouge y a été tracé en lettres de feu… Alors que la porte du cockpit se referme sur elle, Gwen « l’Immortelle » appuie sur un des nombreux boutons de son tableau de bord, actionne le manche de pilotage, et décolle précipitamment…
« - Mademoiselle Tya Roxford, à quoi pensez-vous ? À votre rédaction, je l’espère… »
Gwen revint subitement sur terre. Elle ne souvenait pas de la fin… Jamais elle ne pouvait s’en rappeler… Jamais elle ne revoyait la fin… Toujours ses flashs-backs étaient interrompus…
Elle ne se reconnu pas tout de suite, se demandant une fraction de seconde pourquoi la professeur la regardait ainsi. Elle avait encore du mal à s’habituer à sa vie civile et à son nouveau nom.
Tya… Comme sa meilleure amie.
Elle ne répondit pas, et attendit que le professeur de français soit partie pour enfouir son joli visage aux longs cheveux bruns dans ses mains frêles.
Elle ne voulait plus y penser… Tout ça, les gundams, les missions, c’était du passé… Seule la guerre subsistait… Mais sans elle, cette fois… Mais cette vie là, c’était fini, bien fini… Elle n’aurait jamais plus à tuer… Elle-ne-voulait-plus-y-penser…Terminée…
Une petite larme coula doucement le long de sa joue. On oublie pas les horreurs de la guerre mobile. Surtout lorsqu’on avait 12 ans.
Car c’était il y a 5 ans… La véritable Tya était morte il y a 5 ans lors d’une mission suicidaire pour le compte des professeurs. Et Gwen leur en voulait. Enormément. C’était de leur faute à eux. Jamais plus elle ne ferait rien pour eux. Son équipe avait été dissoute par leur faute.
NOUVELLE MISSION
« - Debout baka.
- Hein ?
La tête ensommeillée de Duo émergea du monticule de couvertures qui le recouvraient entièrement.
- Dekoi ?
- J et H nous attendent en bas.
- Hein ? J ? Ici ? H ?
Duo cligna plusieurs fois les yeux, ébloui par la lumière éclatante du mois de mai qui filtrait à travers les rideaux.
- Oui. Dépêches-toi. »
Heero sortit vivement de la pièce, laissant Duo en proie à une curiosité sans égale et un violent mal de crâne. Qu’est-ce que J venait faire ici ? Le jeune pilote passa une main sur son visage. Pour que J et H se déplacent jusqu’en Australie, c’est que la raison et l’évènement devaient être de taille. Même lorsque Trowa était mort, ils ne leur avaient même pas envoyé une petite carte de condoléances.
Duo se leva difficilement, la tête lourde et les jambes engourdies par la longue nuit qu’il avait passé. Pieds nus sur la moquette, encore en caleçon, il fit quelques pas avant de s’étirer et de bailler longuement. Il écarta les rideaux de satin de la fenêtre et jeta un coup d’œil sur le jardin : en effet, une voiture noire aux vitres teintées était garée à côté de la piscine. Duo jeta un regard circulaire sur l’immensité de la propriété : Quatre possédait plusieurs demeures du même style un peu partout dans le monde. Il espéra que son meilleur ami l’inviterait un jour dans son immense appartement, à Paris : il avait toujours rêvé d’aller dans cette ville, réputée magnifique. Paris, la ville lumière… Il se demanda si Quatre y était jamais allé. Sans doute que oui.
Il fit quelques pas en direction de la penderie, puis se ravisa : une bonne douche serait la bienvenue.
Quelques minutes plus tard, il descendit enfin dans le « salon », pièce qui ressemblait davantage, à son goût, à une salle de bal, qu’à un living room. J et H étaient confortablement installés dans de moelleux divans bleus, alors que Heero et Wufei étaient assis sur de simples tabourets de bois. Il s’étonna : on pouvait trouver ce genre d’objet chez Quatre ! Cette situation ridicule lui donna envie de pouffer de rire, mais il se contint devant J et H et se contenta d’une petite courbette hypocrite. Quatre faisait le service, et bientôt, une quantité impressionnante de petits gâteaux apéritifs et de bouteilles d’alcool avaient fait leur apparition sur la table basse en noyer de la salle de réception. Quatre réapparut à l’encadrement de la porte :
« - Tu veux boire quelque chose, Duo ? lança-t-il joyeusement.
Étonné, ce dernier demanda quelle heure il était. Avec une petite pointe d’agacement dans la voix, J lui répondit qu’il était midi moins le quart. Duo secoua la tête pour toute réponse à Quatre, et, voyant qu’il n’y avait plus de siège libre, s’assis tristement par terre. Mais la vue plongeante sur les minis pizzas que lui offrait sa posture avait vite fait de le consoler. Heero l’interpella sèchement :
- Il t’en aura fallu du temps.
- Figure-toi que MOI, au moins, j’me lave ! Pas comme certains ici présents que je ne nommerais pas parce que ça risquerait de faire de la peine… Et pis, en plus, j’me suis perdu sur le chemin qui allait de la penderie aux toilettes…
Heero souffla, exaspéré par le flot de paroles continues de Duo. Il y eu un petit rire depuis la cuisine. Quatre revint, les bras à nouveau chargés de bouteilles en tous genres.
- Alors, c’est quoi, le sujet du jour, doc ? lança Duo en baillant.
- Il faut que vous retrouviez quelqu’un, commença H.
- C’est une ancienne pilote, continua J. Elle remplacera Trowa dans la mission, dans 3 mois.
Ah oui, Duo l’avait presque oubliée, celle-là.
- C’est une fille ?
Tous les regards se tournèrent Wufei, qui se ratatina soudainement sur son siège de quelques centimètres, regrettant ses paroles.
- Oui, répondit H, conciliant. C’est une fille, et elle est très douée, et surtout très compétente. Elle a travaillé pour nous il y a, voilà aujourd’hui, 5 ans. Ses 3 collègues sont décédées en mission et une autre a disparu. Elle a donné sa démission peu de temps après. Il est nécessaire que vous la retrouviez. D’après ce que nous savons, elle serait retournée dans sa ville natale, à Bombay, où elle aurait intégré un riche lycée, et poursuivrait ses études sous un autre nom.
- À Bombay ? Vous voulez qu’on retrouve une fille dont vous ne connaissez même pas le nom dans une ville de 13 millions d’habitants ?! Vous plaisantez, j’espère ? s’ingurgita Heero, s’étouffant presque avec son jus de pomme. [quoi, me tapez pas >_< ils sont mineurs, je vous rappelle !!]
C’était bien la première fois que Wufei et les deux autres voyaient Heero contester un ordre de mission.
- Non.
Duo secoua la tête de résignation.
- Vous êtes complètement tapés. Dîtes, vous avez glissé dans votre baignoire, ce matin ? Vous vous êtes cogné la tête ? Et ensuite vous vous êtes dit : « Tiens ! On va les envoyé en circuit touristique en Inde ! »
- Non plus. Mais cela ne changera rien, dit J avec un petit rire mesquin. Elle est INDISPENSABLE. Nous n’avons pas le temps de former un autre pilote, et c’est l’unique survivante de vos prédécesseurs.
- Nos « prédécesseurs ? », s’étonna Quatre.
- Retrouvez-la. S’il vous plait, ajouta J, ne relevant la remarque de Quatre et ignorant son visible étonnement.
Heero et Wufei levèrent les yeux en même temps vers J, et leurs regards se croisèrent une fraction de seconde. C’était la première fois qu’ils entendaient un des savants leur dire « s’il vous plait. » Heero se leva brusquement, et lança, au plus grand étonnement de Duo :
- Très bien, la mission est acceptée. Quand part-on ? »
L’Américain ouvrit tout à coup des yeux grands comme des soucoupes, et fixait Heero avec insistance, qui ne lui rendit qu’un regard glacé.
Pourquoi les professeurs ne leur avaient jamais dit qu’il y avait eu d’autres pilotes, des filles, avant eux ? Cela n’avait rien de très surprenant, en soi. Non, la guerre mobile durait depuis un petit moment déjà. En réalité, ce qui choquait Duo et les autres, c’était le fait qu’ils n’en aient jamais parlé. Cependant, alors que les quatre pilotes présents se torturaient les méninges en quête d’une réponse à cette même question, aucun d’entre eux n’osa aborder le sujet.
Les savants leur donnèrent une fiche technique sur son gundam, évidemment totalement inutile, ainsi qu’une copie de la fiche d’immatriculation de la pilote recherchée, largement incomplète, où seuls figuraient son véritable nom et sa photo, ainsi que d’autres renseignements tel que poids et taille, tous périmés de 5 ans au moins. Puis ils repartirent comme ils étaient venus : avec discrétion.
Quatre bailla longuement et regarda sa montre, las. Plus qu’une petite heure et ils seraient enfin à Bombay !
Il jeta un coup d’œil au hublot de l’avion, et fut émerveillé par la beauté du spectacle qui s’offrait en cet instant à ses yeux : les nuages. Si simples… Si purs… Si beaux… Les nuages qui formaient une mer, un véritable océan de nuages… Cela lui faisait penser à du coton. Il posa sa main sur la vitre, avec la même expression qu’un petit garçon le matin de Noël. Il aurait tellement voulu pouvoir les toucher, les attraper… Il pensa avec une pointe de regret mais aussi de soulagement qu’il n’était plus le Quatre d’autrefois, le petit prince gâté et naïf qui pouvait s’offrir tout ce dont il désirait…
Il tourna les yeux vers Heero, qui dormait paisiblement à côté de lui, un petit sourire sur les lèvres. Quatre réalisa alors que c’était la première fois qu’il voyait Heero sourire ainsi. Même sourire tout court. Il sourit à son tour. Ça en était presque attendrissant. Qui aurait pu croire que l’adolescent assis en ce moment à côté de lui pouvait être un dangereux rebelle, un soldat hyper entraîné et redoutable, lorsqu’il était éveillé ? Certainement pas lui. Amusé, il souffla à Duo de venir voir. L’Américain eu la même réaction que lui. Curieux, Wufei se leva à son tour. Mais il se contenta de hausser les épaules d’un air dédaigneux avant de regagner son siège.
Quatre se pencha en avant et récupéra dans le sac à dos d’Heero les renseignements concernant la sixième pilote… Non. La cinquième, se corrigea Quatre avec amertume. Il n’y avait plus cinq pilotes de gundams actuels, mais bien quatre.
Alors qu’il examinait en détail la fiche sur une dénommée « Gwen », Duo s’était emparé de la fiche technique de son ancien gundam, appelé « Kali. » Intrigué, il demanda à Quatre ce que cela voulait dire.
« - Kali, c’est un nom de déesse. Celui de la déesse hindoue de la destruction et du mal. C’est amusant qu’elle lui ait donné ce nom.
- Elle s’y croit trop, la fille. Et c’est pas amusant du tout.
- Ton gundam s’appelle bien DeathScythe et tu te plais à t’appeler toi-même Shinigami, il me semble ? »
Duo, ne trouvant rien de valable à répondre, fronça les sourcils, se tut, et reprit sa lecture approfondie. Il constata avec étonnement que son gundam avait plutôt été élaboré pour la défense, et non pour l’attaque, comme les leurs. Ce fut encore Quatre qui l’éclaira sur ce point, lui expliquant qu’il y a encore cinq ans, les gundams défendaient les colonies plus qu’ils n’attaquaient Oz. Duo hocha pensivement la tête, trouvant cette idée totalement stupide, alors que Quatre l’approuvait ardemment. Selon lui, il était bien plus amusant d’attaquer, donc de détruire, que de défendre. Quatre eut, quant à lui, la surprise de voir que les anciennes pilotes n’avaient pas été spécialement entraînées au tir et au pilotage de gundam, comme eux, mais plutôt aux arts martiaux de combats, à l’espionnage et à l’infiltration de bases. Les missions qu’elles avaient alors à effectuer n’étaient pas du tout de l’ordre de destruction de bases ou de convois, mais surtout de repêchage d’informations, récupération de plans et autres. Gwen semblait être de loin la meilleure aux arts martiaux et au combat au corps à corps. Quatre songea avec regret qu’il aurait peut-être préféré faire partie de cette équipe… Mais il était tout de même heureux de faire partie des Gundam-Boys. C’était une belle expérience.
Il examina le visage de la jeune fille. Peau matte, cheveux bruns mi-longs attachés en queue de cheval sur la nuque, un sourire provocant sur les lèvres, un nez retroussé… Voilà telle qu’était Gwen à douze ans. Il lisait sur sa feuille qu’elle passait les trois-quarts de sa journée à l’entraînement aux arts martiaux, quand elle n’était pas en mission. Douze ans… Quatre eut de la peine pour ces jeunes filles mortes si jeunes, qui auront sacrifié leurs vies pour les professeurs, les missions et au combat, sans quasiment aucun plaisir. Elles étaient mortes. Mais, pour quoi, à la sortie ? Pour rien. Elles seront mortes en vain dans l’anonymat le plus complet. La preuve, même eux n’avaient pas été au courant ! Il se demanda subitement si Gwen accepterait de revenir avec eux. Sans doute que non. Elle ne voudrait pas revivre ça, la guerre, l’entraînement, les gundams… Et c’était compréhensible. Elle essayait sans aucun doute d’oublier tout ceci… Quatre chassa cette pénible idée de son esprit et se concentra à nouveau sur les données de Gwen.
Heero ouvrit difficilement les paupières. Il avait dormi tout le long du voyage. Et il avait encore rêvé de Trowa. Il soupira. Quand est-ce que ses cauchemars cesseront-ils enfin ? Il fronça soudain les sourcils.
« - Vous-avez-fouillé-dans-mes-affaires ?!
- Calmes-toi Heero, on n’a pas fouillé, on regardait juste les renseignements sur cette pilote, dit doucement le petit blondinet. Heero sembla se calmer quelque peu.
- Vous auriez pu demander.
- Tu dormais. On ne voulait pas te réveiller.
- Même que tu souriais ! lança joyeusement Duo, jaillissant du fauteuil de devant comme un diable de sa boite.
Wufei soupira dans son coin et leva les yeux au ciel. Qu’est-ce que ce baka avait eu besoin de lui dire ça, ce baka ? Heero répondit sèchement :
- Ça m’étonnerait. J’ai rêvé de Trowa.
- Et alors ?
- C’est ce qu’on appelle plutôt un cauchemar, chez moi.
Jugeant qu’il en avait largement assez dit, Heero se leva précipitamment.
- On va atterrir.
- Heero, dit Quatre en regardant sa montre, il reste encore une demi-heure de vol, tu sais !
Heero arracha des mains de Quatre et de Duo les fiches sur Gwen et son gundam et les remit rapidement dans son sac à dos.
- Je sais. Mais une demi-heure, ça passe vite. »
Quatre, en diplomate averti, haussa les épaules, ne répondant pas, alors que Duo soupira bruyamment. Il voulait toujours avoir raison, ce Jap’…
BOMBAY
« - Où sommes-nous ?
Duo consulta sa carte, puis plissa le nez.
- Euh… Ben, Heero… Donne-moi une boussole, une autre carte plus précise et une heure, et je te dirais ça…
- Ce baka nous a perdu !! s’exclama Wufei, hors de lui. Je rêve !!
Quatre sourit, attrapa la carte de Duo, la remit à l’endroit et la lui rendit, lui conseillant de faire plus attention la prochaine fois. Wufei grogna un « s’il y a une prochaine fois » alors que le pilote de la Faux de la Mort lui tirait la langue comme un petit morveux, faisant bouillonner de rage le jeune Chinois.
- Ah oui ! Je me disais bien qu’y’avait un truc qui collait pas aussi ! Merci Quatre ! On est… là ! lança-t-il joyeusement à Heero en pointant du doigt un point de la carte.
Le Japonais approcha son nez du bout de papier froissé et lui dit d’un ton sans réplique qu’il ne parlait pas l’hindou.
- C’est le moment de t’y mettre, mon vieux !
- C’est écrit « centre-ville », dit Quatre. Non, « vieille ville… » Aïe aïe aïe, mon hindou n’est plus ce qu’il était…
- Super, c’est jour de marché en plus ! »
Heero grogna un habituel « omaé o korosu » à l’adresse de Duo, avant de sortir de son sac à dos des photos de Gwen. Il en distribua un exemplaire à chacun, et Wufei lui demanda ce qu’ils allaient en faire. Il lui répliqua sèchement qu’ils allaient se séparer et récolter des informations chacun de leur côté. Rendez-vous ici dans deux heures.
Tous hochèrent silencieusement la tête, et Wufei se dirigea vers le port, Quatre vers les échoppes du marché, Duo vers le quartier d’affaires au nord, où buildings régnaient en main de maître sur la ville, et Heero vers les banlieues de l’est.
Tout en marchant, Quatre flânait devant les étalages de marchands d’épices et d’étoffes orientales, les charmeurs de serpents, et les prouesses des fakirs. Il resta éberlué devant la faculté que possédaient certains hommes à pouvoir se transpercer la main avec une aiguille brûlante, sans pour autant ressentir la moindre douleur. Il se promena ainsi en touriste, oubliant complètement sa mission pendant au moins une heure… Il passa devant un temple hindou, et jeta un bref coup d’œil à l’intérieur, piqué par la curiosité : une immense statue en pierre d’homme à tête d’éléphant trônait au fond de la salle. Des bougies et des offrandes avaient été déposées à ses pieds, des fleurs l’entouraient, des hommes et des femmes, priant pour la prospérité de leur pays, étaient rassemblés en cercle autour de lui. Quatre reconnut Ganesh, un dieu hindou très populaire en Inde.
Se rappelant ses ennuyeuses obligations, il continua sa route, abandonnant derrière lui, à contre cœur, le temple hindou et ses fidèles.
Heero leva un sourcil : loin derrière lui les mégapoles japonaises et ses buildings aux grandes baies vitrées ! Les « banlieues », bien trop grand mot, n’étaient que des immeubles décrépis, où la peinture rouge s’écaillait des murs ; de vieilles indiennes tissaient, assises sur des coussins au pied des marches des bâtisses sales, des gamins jouaient au ballon dans la rue jonchée d’ordures, des cordages rattachaient les immeubles ensemble et des pans d’étoffes pendaient lamentablement. Heero soupira et regarda avec détachement la misère qui l’entourait. Mais tout ceci ne lui faisait ni chaud, ni froid. Ce n’était pas son problème, après tout. Il sortit la photo de sa poche et l’examina un court instant : il serait peut-être bon de demander aux passants s’ils n’avaient jamais vu cette tête quelque part.
Il arrêta un homme qui transportait des tapis et des épices en tous genres et de toutes sortes, et lui montra sa photo, essayant de lui faire comprendre dans un anglais pitoyable s’il ne connaissait pas cette jeune fille. L’homme secoua négativement la tête, et reprit son chemin sans un mot.
Après de nombreuses tentatives qui échouèrent toutes, Heero commençait à sérieusement se demander si cette mission n’était pas vaine, et qu’ils ne feraient pas mieux de s’entraîner au tir en vue de cette fameuse mission dans quelques mois. Mais une vieille indienne l’interpella alors :
« - Je connais la fille que tu cherches, jeune homme.
Grognant contre la vieille qui aurait quand même pu le lui dire plus tôt, mais intrigué quand même, Heero s’assit à côté d’elle, et lui demanda de répéter ce qu’elle venait de dire. La femme se contenta de lui sourire et lui dit :
- Elle s’appelle Tya. Elle va au lycée du Rajahi, à l’ouest de la ville. De temps en temps, elle vient me voir, elle me ramène du poisson et des épices, pour mon souper… charmante jeune fille… »
Satisfait de sa trouvaille, Heero remercia froidement la vieille femme qui méritait bien plus qu’un regard un peu moins glacé que d’habitude, et repartit à vitesse grand V en direction de la vieille ville.
Wufei avançait prudemment à travers les caisses en bois, les cordages et les matelots revenant de la pêche, qui déchargeaient avec pertes et fracas leur poisson. Il esquissa une grimace. Il ne pouvait pas supporter cette odeur d’œuf pourri, caractéristique de bon nombre de ports. Il passa devant un immense cargo où des hommes baraqués chargeaient des caisses de toutes sortes et de toutes tailles.
Il se demanda si cela avait utile de venir ici. Il s’arrêta, et regarda une fois de plus la photo de la jeune pilote qu’il tenait toujours serrée dans son poing. En tous cas, pensa-t-il, pas de filles dans le coin. Les femmes étaient bien trop faibles pour s’occuper de ces tâches viriles.
Il se retourna brusquement. Des cris s’élevaient du cargo devant lequel il était passé. Une silhouette sombre se distingua du pont, poursuivie par les marins, et sauta gracieusement dans l’océan pollué, pour rejoindre le quai à la nage. La fille – car c’était une fille – passa devant le bac où des poisons frétillaient encore, en attrapa quelques-uns au vol, et dépassa Wufei en courant, qui se mit aussitôt en tête de rattraper la voleuse. Il la rattrapa rapidement, mais la jeune femme, voyant qu’elle était suivie, accéléra l’allure. Wufei avait du mal à la suivre, à présent, elle était très rapide. Ils quittaient les quais pour s’engager à travers le dédale des hangars. La fille bifurqua à gauche, Wufei aussi.
Mais il se retrouva dans un cul de sac. La voleuse avait disparu.
Un sifflement strident attira son attention au-dessus de sa tête. Il leva les yeux. Elle était assise sur un échafaudage et abordait un sourire moqueur.
« - Alors, on joue aux justiciers ? Viens te battre, minable, si t’es un homme !
- Descend, sale gamine, t’as peur du minable, ou quoi ?
- Moi ?! C’est moi, là, que tu traites de sale gamine ? J’ai 17 ans, tout de même !
La jeune femme sauta de son échafaudage et atterrit sur ses pieds devant un Wufei éberlué, qui n’hésita pourtant pas à la frapper sur l’épaule. À genoux, cette dernière profita de sa position pour lui faire un coup de pied balayé, que Wufei esquiva simplement en sautant. Surprise de rencontrer enfin un adversaire digne de son niveau, elle lui assena un double coup de pied dans la poitrine et un crochet du droit, espérant que cela suffirait à le calmer. Le Chinois recula de quelques mètres, sous le choc. Il leva les yeux vers la jeune fille.
- Alors, qui est la sale gamine, petit chinetoque ?
Le même regard… Le même sourire provocant… Les mêmes cheveux rebelles…
- Gwen ?!
La voleuse m’immobilisa soudain.
- Comment tu m’as appelée, toi ?
- Gwen ! Tu es Gwen, la pilote de…
Elle le gifla violemment, le réduisant au silence.
- Tais-toi ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Il n’y a plus de pilote Gwen ! Elle est morte il y a cinq ans ! Je m’appelle Tya !!
Wufei [qui n’avait pas DU TOUT apprécié la gifle de Gwen] se releva, et attrapa brutalement la jeune femme par le poignet.
- Suis-moi ! On a besoin de toi !
- Non ! Je ne veux pas y retourner ! »
Elle avait attrapé une planche de bois qui traînait par là et l’avait abattue de toutes ses forces sur le dos de Wufei, qui s’écroula durement sur le sol, à moitié assommé par le choc que lui avait administré l’ancienne pilote. La voleuse récupéra ses poissons et s’enfuit à toute vitesse sans demander son reste.
« - Wufei !
Quatre se précipita sur son ami, qui se redressa d’un bond sur ses pieds. Duo et Heero arrivèrent en courant précipitamment derrière lui.
- Qu’est-ce que tu cours vite, Quatre, quand t’es inquiet !
- Qu’est-ce qui t’es arrivé ?
- Tu t’es battu ?
- Mais laissez-le parler, enfin !
- C’était Gwen ! cria Wufei, visiblement à bout de nerfs.
Quatre et Heero se figèrent subitement dans un bel ensemble, alors que Duo semblait plus excité que jamais et continuait à poser ses questions avec sa même tchatche habituelle.
- C’est vrai ? T’as vu Gwen ? C’est trop cool ! Alors, comment elle est ? À quoi elle ressemble ? Elle est bien gaulée ? Mais tu t’es battu contre elle, alors ? Trop cool !! Tu t’es fait battre à plate couture à ce que je vois… Arf, tu vois, les filles sont de redoutables adversaires ! Quand je te dis qu’il faut faire vachement gaffe… J’espère que t’en aura pris conscience, maintenant, mon petit Wuffy… !
Heero ferma les yeux, jugeant préférable pour sa santé mentale de considérer le flot exaspérant de paroles de Duo comme un monotone fond sonore plutôt que comme une source d’énervement perpétuel.
- On fait quoi, alors ? demanda Quatre, tremblant et inquiet pour Wufei et Gwen.
- Elle ne veut pas venir, lança le pilote de Nataku, amère.
- C’est compréhensible.
Tous les regards se tournèrent vers Heero. Quatre et Duo n’en revenaient pas.
- Quoi ? Toi, comprendre ? lança Duo, moqueur. C’est une blague, là ? De l’humour japonais, je suppose ?
- Elle a perdu des collègues, des amies, lors d’une mission il y a cinq ans, vous n’espériez quand même pas qu’après tout ça, elle accepterait de reprendre du service ? Faut pas rêver ! continua Heero, glacial.
- J’y avais pensé aussi… murmura Quatre, franchement surpris par la réaction de son compagnon Japonais. Mais comment on va faire ? On ne peux pas la forcer, quand même ?!
- Si…
Duo releva la tête. Son expression avait changé du tout au tout : une lueur semi-psychopate brillait à présent dans ses yeux, et son habituel sourire joyeux avait fait place à un petit rictus machiavélique.
- On va la kidnapper.
Wufei et Heero sourirent en même temps, l’un satisfait, l’autre méchant.
- Enfin une bonne idée, Maxwell…
- Mais enfin, s’affola Quatre, on ne peux quand même pas kidnapper une jeune fille en plein cœur de Bombay et provoquer ainsi une émeute et un bazar monstre !
- Et pourquoi pas ? lança Duo, agressif. Et puis, pas en plein cœur de Bombay, dans son lycée… N’oubliez pas que Heero sait où c’est. Mais avant tout… Trouvons un fast-food ! hurla-t-il en levant les bras au ciel. Je crève la dalle, moi, pas vous ? J’en ai vu un pas loin, dans le quartier d’affaires, au nord ! Allez ! Sus aux hamburgers ! Miam miam ! Go go go boys ! »
L’air rieur avait repris le dessus sur l’expression méchante de tout à l’heure, expression que Quatre n’aimait pas du tout.
Mais Wufei restait malgré tout perplexe. Depuis quand Heero pouvait comprendre les sentiments d’une bête fille de dix-sept ans ? Quatre n’avait émis aucune objection, contrairement à Duo, mais était intrigué aussi. Le glaçon se décongèlerait-il ?
Malheureusement, il aura fallu que ce soit la mort de son meilleur ami qui l’oblige à s’ouvrir un peu plus aux autres…
« - Quatre ?
- Je suis derrière toi, Heero.
- Ah oui, tiens… Wufei ?
- Ouais, je suis en bas.
- Duo, t’es en place ?
- Viiiiiiii chef !
- Alors vas y, et n’oublie pas que c’est Tya son nom d’emprunt. »
Heero coupa le talkie-walkie et regarda Quatre, qui hocha la tête, comme pour le rassurer que tout se passerait bien, avant de suivre le parcours de Duo de ses grands yeux bleus.
« - Bonjour !
La porte branlante de la salle de classe s’ouvrit sur le jeune Américain. Gwen leva les yeux, et fut étonnée de constater que le jeune homme était bien plus jeune que la moyenne des élèves ici présents. Elle se demanda avec amusement s’il ne s’était pas trompé de salle, ou même d’établissement.
- Excusez-moi, le professeur voudrait voir Gw… Tya.
- Qui êtes-vous donc pour perturber ainsi le cours ? demanda sèchement le professeur à la longue barbe et au turban du haut de ses un mètre quatre-vingt.
- Euh… Je suis… Son nouvel assistant !
Gwen leva les sourcils, intriguée. N’avait-il pas failli l’appeler Gwen ? Non… Elle avait du rêver. Avec le chinetoque de tout à l’heure, elle croyait voir des ennemis partout, maintenant. Alors… Qu’avait-elle fait aujourd’hui ? Vandalisme, vol, insultes ? Elle se leva prudemment, et dit d’une voix hésitante:
- C’est moi.
- Suivez-moi, mademoiselle… » dit Duo avec une petite courbette.
Il sortit de la salle de classe, Gwen sur les talons, et le professeur de mathématiques se demandant dans sa petite tête si Duo était vraiment le nouvel assistant du directeur. [y serait peut-être temps de réagir en effet…!]
« - Qu’est-ce que tu fous, Duo !!? hurla Heero dans son micro émetteur. C’était pas ça du tout le plan ! Tu devais l’attraper et tirer sur tout ce qui bougeait pour t’en empêcher !
- Heero, commença Quatre dans un murmure avec beaucoup de prudence et d’hésitation, de peur de froisser son homologue Japonais, ça, c’était ce que TU avais décidé… Il a préféré faire ça calmement, limiter la casse, tu vois… »
Heero ne lui répondit pas, préférant lui adresser un regard noir, et coupa la communication d’un mouvement brusque.
Tout en marchant rapidement dans le couloir, Duo se contint de rire en entendant Heero hurler de fureur dans son oreillette. Il esquissa un mince sourire, puis se retourna, de nouveau sérieux, faisant face à Gwen, et lui annonça qu’il était désolé, mais qu’ils ne se rendaient pas dans le bureau du directeur. Le sang de Gwen ne fit qu’un tour : elle avait eu raison d’être méfiante, cette fois-ci ! Elle comprit immédiatement qu’il y avait un lien entre le Chinois et le prétendu « assistant. » Elle n’avait pas rêvé, il avait bien appelé Gwen.
Elle se retourna. Heero, suivi de Quatre, bloquait la porte au fond du couloir. Gwen envisagea alors de s’échapper par une salle de classe, mais se ravisa aussitôt : hors de question de mêler des civils à cette histoire de pilotes ! Elle jeta un coup d’œil à Duo : il n’était qu’à deux mètres d’elle, impossible de passer. Heero et Quatre bloquaient toujours la porte de l’autre côté. Une seule issue : la fenêtre du couloir. Encore fallait-il avoir le temps de l’ouvrir. Mais il fallait essayer. Heero hurla à l’Américain de l’attraper, ce qu’il essaya de faire. Mais ses bras se refermèrent sur le vide ; Gwen, tentant le tout pour le tout, se précipita en avant, ouvrit la fenêtre en deux temps trois mouvements, et sauta par la seule sortie possible. Quatre hurla à la fenêtre en voyant Gwen tenter un saut de l’ange du troisième étage. [arf mais non tous les pilotes n’ont pas des envies autodestructrices, voyons !! qu’allez-vous chercher là enfin…]
Lorsque ses pieds touchèrent le sol, un craquement sinistre retentit jusqu’aux oreilles de Duo, qui réprima un frisson glacé. Mais l’ancienne pilote se releva courageusement tout de même, contenant ses gémissements de douleur. Wufei surgit par derrière, et la plaqua prestement au sol.
Duo cria alors à la victoire depuis la fenêtre, et Heero soupira : ils allaient enfin quitter l’Inde, qu’il ne supportait plus, et retourner en Australie, où il taperait son rapport de mission. Pourquoi n’avait-il pas emporté son ordinateur portable avec lui ? Alors qu’un attroupement de badauds, curieux de savoir ce que faisait un Chinois assis sur une élève du lycée, commençait à se former autour de Wufei et de sa prisonnière, Quatre lui hurla par la fenêtre de ne surtout pas lui faire mal. Il ressentait la douleur écrasante de sa chute du pied de Gwen comme s’il avait été à sa place. Il se laissa glisser sur le sol, gémissant et se lamentant comme un petit garçon, qu’il était toujours, quelque part… Inquiet pour lui, Duo prit son ami dans ses bras et descendit [par les escaliers, je précise pour les esprits tordus qui auraient des envies auto-destructrices comme nos héros niark niark niark…] rejoindre le Chinois dans la cour, suivi de près par Heero, qui avait inutilement dégainé son pistolet. « Tu vois, finalement, y’a pas eu mort d’hommes ! » lança joyeusement Duo au glaçon, au congélateur, à l’iceberg ambulant, j’ai nommé… Ice-Man, Heero Yuy ! [clap clap clap clap… oups sorry je suis un tit peu fatiguée là je crois… c’est parce qu’il est 11h du soir en fait…] Heero ne répondit pas et hocha la tête, pensif.
Oui, le plan de ce baka été meilleur que le sien. Et alors ? N’était-il pas le Soldat Parfait ?
« Non, plus depuis que tu as laissé mourir ton ami, » songea-t-il, amère.
RETOUR AU BERCAIL
« - Toutes mes félicitations ! dit gaiement G. Vous avez réussi !
- Ce n’était pourtant pas très compliqué… » lança J, maussade.
Duo réprima un éclat de rire moqueur, alors qu’Heero leva à peine les yeux de son écran, comme à son habitude, alors qu’à côté de lui, Gwen, attachée à une chaise, braillait qu’elle voulait qu’on la laisse partir. Le Japonais n’avait aucune réaction notable et se contentait de soupirer, signe de son agacement. Quatre essayait désespérément de la calmer en essayant d’entamer la discussion avec elle sur sa vie à Bombay, mais il ne faisait qu’augmenter la fureur de l’ancienne pilote.
« - Vous n’avez pas le droit de me retenir ici prisonnière !
- Elle est toujours aussi désagréable, en tous cas… grogna S, exaspéré.
- Plaignez-vous, nous, on a du se la farcir comme ça pendant tout l’trajet… réfléchit Duo.
- GWEN, TAISEZ-VOUS !
J venait de se lever, furieux. Duo se recroquevilla sur lui-même, Wufei recula d’un pas et Quatre sursauta ; alors qu’Heero n’avait pas bougé d’un millimètre. Il avait souvent eu à essuyer les crises de mauvaises humeur de son professeur dans le temps. Il l’avait déjà vu dans cet état à de nombreuses reprises et savait parfaitement quelle attitude adopter dans ces cas-là : l’ignorer !
- La situation est catastrophique ! Vous êtes absolument nécessaire à cette mission de la plus haute importance !
- Pour me faire trouer la peau, comme Tya ? Comme Sun, Julia, Karine ? Vous n’êtes plus mon professeur, vous n’avez plus aucun droit sur moi ! Vous ne m’avez même pas expliqué pourquoi j’étais ici ! Vous les avez tuées ! C’est de votre faute à vous cinq si elles sont mortes… Il ne se serait jamais rien passé si vous nous aviez pas envoyé récupérer ces armes à la con ! Jamais, je ne ferais jamais rien pour vous ! Vous entendez ?! Jamais ! Vous êtes des… des… des monstres…
Elle fondit en larmes sous les yeux éberlués de Quatre. Il était réellement choqué par toute cette rancœur, cette haine, qu’elle nourrissait depuis des années à l’égard des professeurs. Sa tristesse et son désespoir lui brisaient le cœur en petits morceaux. H s’approcha doucement d’elle.
- Gwen, tu sais très bien que je n’aurais jamais laissé Julia mourir. Je l’aimais beaucoup. Elle était très gentille, et, qui plus est très douée. Je conçois que tu nous en veuilles énormément, mais sa mort a été un plus gros choc pour moi que tu ne peux l’imaginer. Nous allons t’expliquer la situation, et ensuite, nous te laisserons réfléchir. Nous ne te forcerons pas. Es-tu d’accord, Gwen ? »
Gwen releva la tête, les yeux rouges et les joues ruisselantes de larmes de ce chagrin que l’on ne console pas. Elle hocha doucement la tête, et H la détacha, puis la conduisit dans la pièce à côté, les autres savants sur les talons. Duo se retourna vers Quatre, un peu inquiet :
« - Tu crois que… ?
Quatre secoua négativement la tête.
- Je ne sais pas. Sa blessure est bien trop profonde. Même des années ne pourront pas soulager sa peine… Seul le temps nous l’apprendra. Un peu de patience, Duo… »
Heero ferma l’écran de son ordinateur portable et se prit la tête dans les mains, songeur. Il espérait sincèrement qu’elle allait accepter. Mais… Et si elle refusait ? Comment allaient-ils faire, alors ? Ils ne pouvaient faire cette mission à cinq, chaque avait un rôle bien défini et une tâche à remplir. Il se laissa glisser sur son siège et soupira, attendant comme les autres pilotes la décision capitale de Gwen.
LA DECISION DE GWEN
H sortit de la pièce, suivit de Gwen et des autres professeurs. Heero se jeta presque sur lui, lui réclamant vainement une réponse. H le repoussa avec un calme sourire, lui disant simplement qu’elle avait encore besoin de temps pour réfléchir. Il demanda à Quatre s’il n’avait pas une chambre pour Gwen, qu’elle s’installe ici pour quelques jours… Ou pour un peu plus de temps, peut-être, si cela ne le dérangeait pas. L’assurant que non, Quatre lui indiqua la chambre bleue, au premier étage, celle qui était à côté de la chambre d’Heero.
Gwen fila sans un mot au premier étage, trouva aisément la chambre bleue, et après rageusement claqué la porte, s’allongea sur le lit pour réfléchir un peu plus à ce que venaient de lui dévoiler H et J.
En bas, H et G reprochaient à J ses débordements d’humeur excessifs. Mine de rien et faisant semblant de grignoter un gâteau, Duo tendit l’oreille, aux aguets de la moindre information croustillante. [quelle commère lol]
« - Elle s’énervait. Il fallait la calmer un peu.
- Elle a des raisons d’être énervée, vous ne croyez pas, J ?
- À qui la faute, hein ?
- Allons, allons, dit H avec un petit rire, nous n’allons tout de même pas repartir dans cette vieille discussion… »
Le jeune Américain s’amusait beaucoup de cette petite dispute, mais Quatre s’en inquiétait plutôt : la « petite dispute » avait dégénéré et déclenché un véritable pugilat. Leurs cinq supérieurs commençaient à sérieusement s’énerver, S et J étaient à la limite d’en venir aux mains : la conversation avait dérivé sur Trowa. S, furieux, décida de se retirer. Duo ne riait plus du tout, à présent. Il ne pouvait qu’assister à cette violente querelle sans pouvoir rien faire pour y mettre un terme. Heero avait cessé de taper sur son clavier et observait avec attention la scène comme les autres, sans pour autant manifester le moindre signe d’inquiétude ou d’amusement. Mais les savants s’interrompirent soudain dans leurs élans de colère lorsque Gwen dévala les escaliers avec pertes et fracas.
« - Cessez donc de vous disputer ainsi, on dirait des enfants. Ma décision est prise.
- Tu restes ? demanda H, plein d’espoir.
- Je pars.
La réponse avait jeté comme un froid sur la salle. O, qui était resté jusqu’ici silencieux et méditatif [sur la réelle nécessité de se disputer ainsi…] pris la parole :
- Tu ne peux pas partir comme ça. On a besoin de…
- Non seulement je le peux, mais en plus, je le fais ! lança Gwen sur un ton hautain. Non, mais vous vous attendiez à quoi ? Je vous ferais la grâce de ma présence jusqu’à demain matin. »
Elle remonta dans sa chambre, laissant des professeurs effondrés et désespérés, un Wufei furieux, un Quatre étonné et un Duo impressionné. [Pourquoi j’ai pas mis Heero ? Arf, quelle question… je suis obligée de répondre ?]
Gwen claqua la porte, plus doucement cette fois-ci. Inutile de jouer les pimbêches une fois de plus. Avait-elle eu raison de prendre cet air hautain tout à l’heure ? Peut-être. Après tout, elle était la seule fille de la maison, il fallait bien qu’elle s’impose.
Elle s’assit mollement sur le lit, contemplant au passage le luxueux mobilier de la demeure. Un des pilotes était apparemment plein aux as… Quatre, le petit blond…
Mais bien sûr ! Cela lui revenait, à présent… Quatre Raberba Winner, le riche et jeune héritier de la famille qui gouvernait L4… Mais qu’est-ce qu’il fichait ici, lui ? Il était pilote, lui aussi ? Étrange, ça…
S’ennuyant tout de même un peu, Gwen décida de prendre une bonne douche. Histoire de se décrasser un peu de son voyage forcé… Mais même l’eau brûlante du jet ne pouvait apaiser cette féroce colère qu’elle avait ressentie tout à l’heure, dès qu’elle avait revu les Mads… Et surtout le professeur J. Rien que d’y penser, elle avait envie de taper dans quelque chose. Ou sur quelqu’un… La vision de ces quatre jeunes garçons, dévoués aux missions et à leurs supérieurs, et de ces blouses blanches avait réveillé quelque chose en elle, quelque chose d’enfoui, de caché, quelque chose qu’elle avait mis cinq ans à oublier… Si ces garçons persistaient dans leurs engagements, ils allaient eux aussi finir par mourir. Et seul le plus fort d’entre eux survivrait…
Oui, elle était la plus forte d’elles cinq. Gwen l’ « Immortelle… » Qui a fui devant la mort et y a réchappé… Elle était la plus forte… Sinon, pourquoi avait-elle survécu à cette mission ? Son amie s’était sacrifiée pour elle, pour la sauver. Pour qu’elle vive…
Vivre ! Un bien grand mot en temps de guerre et qu’on a 17 ans… Car après tout, qu’est-ce que de vivre ? Regarder passer les jours, qui se suivent inlassablement, tous différents, et pourtant, en même temps tous si semblables ?
Un claquement de porte la sortit brutalement de ses pensées. Intriguée, elle sortit de la douche, enfila un peignoir propre beaucoup trop grand pour elle, d’une blancheur presque immaculée, et sortit de sa salle de bain privée.
Heero se tenait au milieu de la pièce, le regard droit et fixe, les mains dans les poches.
Surprise, elle lui demanda ce qu’il faisait ici. Il lui rétorqua sèchement qu’il avait quelque chose d’important à lui dire. Elle s’assit à la coiffeuse, commença à se démêler soigneusement les cheveux, et lui demanda ce qu’il avait de si important à lui dire pour qu’elle interrompe sa douche pour lui.
« - C’est sur la décision que tu as prise.
- Il n’y a rien à ajouter. Je ne reviendrais pas dessus.
- Tu ne crois pas que c’est un peu rapide, alors ?
Agacée, la jeune fille posa la brosse, et se retourna de manière à faire face à Heero.
- Absolument pas. Ce qui a été dit est dit. Je reste sur mes positions.
Heero avança de quelques pas vers elle, presque menaçant. Pas impressionnée le moins du monde par ce petit gringalet, [c’est vrai qu’ils sont pas gros les GB… On devrait les faire grossir un peu !! Qu’ils reprennent du poil de la bête lol] elle se contenta de lever un sourcil.
- Mais je ne fais que ça, lui rétorqua-t-elle, moqueuse.
- Sérieusement, [ouh là… citez-moi un seul instant, un seul, où il ne l’est pas] écoutes attentivement ce que je vais te dire. Tu ne dois pas en vouloir à la terre entière parce que tes amies sont mortes en mission, et encore moins aux professeurs. Ce n’est pas leur faute si la mission a foirée à un moment où un autre. Ils n’y sont pour rien. Ils ne vous auraient pas envoyé là-bas s’ils savaient que vous n’en ressortiriez pas vivantes. Il y a encore quelques jours, une de mes missions a échoué aussi. Nous aurions pu tous y rester. Mais il a fallu que ce soit mon ami, Trowa, qui y passe. Le seul que je n’avais jamais eu. Alors dis-toi que je comprends parfaitement ce que tu ressens en ce moment. Pendant une fraction de seconde, je me demandé si tout ça, la guerre, les misions, les gundams… Si tout cela avait un sens. À mes yeux, oui… Je suis un soldat… Je suis né pour ça… Je n’ai connu que ça… Ensuite, j’ai voulu tuer les professeurs. Et puis, j’ai voulu arrêter. Arrêter complètement, ne plus entendre parler ni de gundams ni de guerre… Mais tu sais ce que je me suis dit ? Je me suis dit que c’était impossible. Je me suis dit qu’on avait besoin de moi. La galaxie, les colonies et leurs habitants avaient besoin de moi. Je me suis aussi dit que je ne pouvais me comporter en sale petit égoïste… Je ne devais pas décevoir mon père adoptif. Cela ne me ressemble pourtant pas. Et bien… Ce sont ces rares sentiments, inconnus de mon cœur, qui m’ont traversé pendant cette fraction de seconde… Stupeur, colère, découragement, détermination… Cette fraction de seconde où tout a basculé en moi. J’ai changé. Je ne suis plus tout à fait le petit soldat buté qui obéissait strictement aux ordres de ses supérieurs… Je sais bien ce que les autres pensent de moi. J’en suis conscient… Duo, Wufei, Quatre… Je me sens affreusement coupable. [respire, Hee-chan, respire…] Je culpabilise. Je me dit que c’est de ma faute, et entièrement de ma faute si Trowa est mort. Que j’ai failli causer la perte des trois autres pilotes. C’est moi qui aurait du mourir, pas plus… J’ai tué tellement de gens, je ne mérite plus de vivre… Je ne suis qu’un soldat parfait, après tout… Je n’aurais jamais du les emmener avec moi… Mais la vie continue, elle ne s’arrête pas brusquement parce qu’on a perdu quelqu’un de cher. Je continue de me battre pour les colonies… Pour Trowa… Car j’en ai fait le deuil…
Tout en parlant, Heero gardait la même expression calme et impassible que d’habitude, alors que Gwen affichait une mine de plus en plus déconfite. Alors que Heero marquait une pause, elle éclata presque en sanglots.
- Mais ça fait cinq ans ! lança-t-elle, au bord des larmes et effondrée, en se jetant presque sur le Japonais. Je ne pourrais oublier !
- Raison de plus… Et il ne s’agit pas d’oublier… Tu n’as toujours pas fait leur deuil. Il serait temps de jeter l’éponge et de passer à autre chose, tu ne crois pas ? Réfléchis à ce que je viens de te dire… Et ne perds pas de vue qu’à présent, tout dépend de toi. Tu connais la situation… Tu connais les enjeux… N’oublies pas que les colonies et les gens comptent sur toi. Et nous aussi, nous comptons sur toi… »
Sur ces bonnes paroles, Heero sortit de la pièce, laissant Gwen consternée par ces propos, et au bord des larmes.
[arf, navrée pour les puristes de Gundam Wing, Heero n’a pas vraiment l’habitude d’exprimer ainsi ce qu’il ressent, (quoique des fois… ça peut arriver !!) mais je voulais expliquer à tous et à toutes les sentiments d’Heero (si si ya bien marqué sentiments ce n’est pas une faute de frappe !!) vis à vis de Trowa et de Gwen, et ce qui se passait dans sa tite tête !! il était impensable (du – pour moi…) que Gwen reprenne du service par elle-même, il fallait quelqu’un pour la booster !! je voulais aussi souligner leurs points communs : même prof, même pt de vue sur la guerre, leur acharnement à l’entraînement, la perte d’un(e) ami(e) cher(e)… je vous rassure, Gwen n’est pas non + un Heero au féminin !! en fait, au début, je la voyais plutôt comme max, pour ceux qui regardent dark angel…]
AVANT LA MISSION
Gwen sourit en redécouvrant son ancien gundam, Kali. Non seulement les génies l’avaient conservé, mais en plus, ils l’avaient amélioré et s’étaient livrés à toutes sortes d’expériences farfelues dessus. Le petit boulier d’origine de la gigantesque armure mobile avait été remplacé par un immense pavois de gundarium, qui émanait une puissante énergie thermique dès qu’il rentrait en contact avec quelque chose. Il pouvait neutraliser ainsi les Mobiles Doll dans un rayon de 70 mètres. C’était peu, mais… très efficace. Une réplique exacte de la faux thermique du DeathScythe, mais plus petite et qui pouvait être tenue à une main, y avait été ajoutée, comme unique arme d’attaque. Les « épaules » carrées du gundam avaient été renforcées avec du gundarium et un alliage spécial qui le rendait invulnérable au feu. De plus, son gundam avait été équipé d’immenses ailes rétractables dans le dos : il pouvait voler ! Et pour finir, une couche supplémentaire d’épaisse peinture noir métallisé avait été repassée. Le grand K flamboyant du torse avait gardé le même éclat d’antan.
La pilote sourit à nouveau, mais ce fut un sourire plus crispé, cette fois-ci. Ça y’est, le grand jour était arrivé. La Mission, c’était aujourd’hui. Celle pour laquelle ils l’avaient fait venir de Bombay il y a trois mois de cela…
Gwen expira calmement. Oui, tout se passerait bien. Elle connaissait le plan qu’Heero avait mis au point et perfectionné, depuis des semaines déjà, sur le bout des doigts. Il était très simple, ce plan, après tout. Elle inspira une longue bouffée d’air, essayant de calmer les pulsations nerveuses de son cœur, et fit quelques pas en direction de son gundam. Saurait-elle encore le piloter ? Oui… C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, ce genre de chose.
Mais elle s’arrêta brusquement, sentant une présence familière dans son dos, et se retourna vivement. Duo venait d’entrer dans le hangar où avaient été « rangés » leurs cinq gundams, un vague sourire sur les lèvres.
« - Gwenny ? Je te cherchais. Qu’est-ce que tu fais là ? On y va pas encore, ma puce !
Gwen n’appréciait guère ce surnom à la fois ridicule et affectueux que lui avait attribué l’Américain. Mais elle se contenta de hausser les épaules.
- Je sais bien que tu es tout autant pressée que moi d’aller casser la gueule à ces Ozzies, mais il reste encore dix bonnes heures avant le grand départ ! T’allais quand même pas te tirer sans moi, non ?
Comme Gwen continuait de le regarder avec des yeux de merlan frit, Duo insista :
- Allô, il est neuf heures, Quatre est allé chercher des croissants encore tout chauds pour le p’tit déj’, viens !! »
Il attrapa le poignet de Gwen et le sortit de force du hangar.
[euh, en fait, ce passage ne présente aucun intérêt particulier, mis à part qu’il décrit un peu le gundam de Gwen, Kali, et montre la vague inquiétude de la pilote. Mais, à part ça…]
Duo fit exploser sa bulle de chewing-gum rose, qui se colla sur son nez et son menton. Son visage se tordit en une grimace alors que Gwen explosait de rire, avant d’elle-même faire éclater sa propre bulle sur ses lèvres, et de repartir dans un nouvel éclat de rire joyeux, accompagnée de Duo.
Quatre sourit, songeant pour lui-même que ces deux-là s’entendaient vraiment très bien… Gwen, en compagnie de Duo, redevenait une vraie gamine désinvolte, alors qu’au contact d’Heero, elle se durcissait comme un roc et devenait un vrai soldat : elle pouvait alors passer des heures à s’entraîner… Gwen semblait être le lien en Heero et Duo, le juste milieu, l’intermédiaire entre leurs deux personnalités… Ce qui était plutôt bon signe pour leurs relations futures. Le jeune Arabe espéra vivement qu’après cette mission, Gwen resterait avec eux… Mais il revint sur terre. Non, bien sur que non. Elle repartirait à Bombay sans demander son reste dès qu’elle en aurait la possibilité.
Quatre n’avait toujours pas compris pourquoi Gwen avait subitement changé d’avis, alors que les professeurs lui avaient en vain proposé cette mission. Elle avait d’abord catégoriquement refusé, ensuite Heero s’était entretenu avec elle, puis elle avait… « changé d’avis… » Gwen refusait de discuter de ça avec lui, sous prétexte que cela ne le regardait pas, et Heero restait égal à lui-même : un glaçon, comme toujours…
Cependant, Gwen et Heero étaient devenus proches l’un de l’autres, mais sans pour autant être les meilleurs amis du monde. Ils avaient confiance l’un en l’autre, et Heero était convaincu qu’elle était la perle rare, LA pilote dont ils avaient besoin…
Wufei, quant à lui, avait toujours été froid avec Gwen. L’idée qu’une fille pouvait prendre la place d’un garçon au sein d’une équipe le rebutait profondément… C’était sans doute contraire à tous ses principes. Il faut dire qu’elle n’arrangeait pas les choses et ne faisait aucun effort pour changer d’attitude : elle continuait obstinément de l’appeler le « chinetoque… » Mais il avait tout de même cessé de se montrer aussi distant et supérieur à elle que lorsque Gwen avait prouvé ce qu’elle valait réellement, il y a encore de ça quinze jours… Heero avait volontairement provoqué Gwen en combat au corps à corps : il s’était fait battre à plate couture alors qu’elle était furieuse. Dès lors, Wufei avait cessé de la regarder de haut.
Gwen arrêta un instant son petit jeu stupide et s’adressa à Heero, qui conduisait la voiture sans un mot :
« - Où on va, Yuy ?
- Chercher la bombe.
- Ah, oui… bonne idée, ça… et… euh…les profs n’auraient pas pu nous l’apporter, cette foutue bombe ?
- Bien sur que non, enfin, Gwen… C’était tellement plus rigolo de nous faire déplacer ! lança Duo, railleur.
- Allez, Duo… dit Quatre, 300 kilomètres en plein désert, c’est qu’une broutille, c’est rien, ça…
- En gundam, oui, en voiture, c’est autre chose ! s’écria l’Américain. Allez, Heero, à ce train-là, on aura plus vite fait d’y aller à dos de chameau ! Appuis sur le champignon, mon pote !! »
Heero grogna un « omaé o korosu » avant d’accélérer de dix petits malheureux kilomètres/heure, au plus grand désespoir de Wufei, qui partageait, pour une fois, l’avis de Duo.
[alors alors… étant donné que dans le prchain paragraphe le « mission » en elle-même va véritablement commencé, et que tout le monde, dans la fic, sait en quoi consiste cette mission, sauf TOI, cher lecteur… je me suis dit que vous expliquer, ça serait une ‘tain de bonne idée ! voici…
les services secrets des rebelles ont découvert une sixième colonie, la colonie alpha, La. Après maint et maint missions, ils ont découvert que sur cette colonie, il y avait un labo de recherche , une batterie de missiles nucléaires, un pôle important de décisions, et tt un tas de trucs zarbes…
Oz aurait (tjs d’après leurs renseignements) l’intention d’envoyer, depuis cette colonie, inconnue des civils, des missiles sur une ou deux colonies qui refuserait de se soumettre aux ordres d’Oz…
Considérant que c’est un grave danger pour les colonies, patati patata, les professeurs ont décidé d’envoyer les 5 GB placer une bombe atomique sur cette colonie pour la réduire à néant… (NIAH AH AH !! rire de malade) mais Trowa est mort…
La suite de l’histoire, vous la connaissez ^_^
Alors, maintenant, mesdames & messieurs, place à l’action (enfin !! oui oui je sais… ça tirait en longueur.) tAdAAAAAAA !! ]
LA MISSION
Duo commençait un peu à s’impatienter et regardait sa montre toutes les cinq secondes avec mauvaise humeur. Il s’étira de tout son long dans son gundam. Cela faisait déjà dix minutes qu’ils avaient atterri sur La. Ils ne s’étaient pas encore fait repérer, mais si Heero continuait à se faire languir comme ça, cela n’allait pas tarder ! Il activa sa radio :
« - Merde, Heero, tu fais c… on peut savoir ce que tu fous, là ?
Il n’eut aucune réponse : juste de la friture. Il s’inquiéta, pourtant, tout semblait normal à bord du Wing. Il plissa le front, et une voix lointaine et parasitée lui parvint alors :
- Heero… radio… a dit que… peut y aller… go… »
Il n’aurait pu reconnaître cette voix : Gwen ou Wufei ? Il tapa furieusement du poing sur son tableau de bord. Fichus radars ! Toutes les protections qui avaient été placées autour du centre créaient des interférences et brouillaient les radios de leurs gundams.
Ravi de pouvoir se dégourdir un peu et enfin passer à l’action, il profita du fait que seul le DeathScythe était un gundam furtif pour passer sans encombre l’enceinte surprotégée du bâtiment et détruire le générateur d’électricité ; situé au nord-est du bâtiment ; conformément au plan de bataille d’Heero. Les radars, les machines, les alarmes, l’électricité et tout le système du complexe étant directement reliés à cette machine et y puisant toute l’énergie nécessaire, il suffisait de le détruire pour franchir délibérément la lice protégée qui entourait le bâtiment et y pénétrer en toute sécurité. Enfin, presque… Ça devait encore grouiller de soldats, là-dedans…
Avec un petit sourire, Duo fit exploser le générateur d’un coup de faux thermique. Les lumières s’éteignirent d’un coup dans tout le complexe d’Oz, et de faibles cris s’élevaient à présent des bâtiments grisâtres.
Le jeune pilote ricana sadiquement, détourna les yeux pour regarder Wufei et Quatre unir leurs forces et tirer sur le corps principal du centre, alors que le Wing et le Kali s’étaient posé juste derrière les entrepôts. Il vit descendre Heero, armé jusqu’aux dents, puis Gwen, pour courir en direction de la porte arrière du gigantesque hangar. Duo prit son gun et ses couteaux et descendit à son tour : il devait les rejoindre dans la salle des missiles, les aider à amorcer la bombe, puis repartir à toute allure vers son gundam pour aider Quatre et Wufei à repousser les assauts répétés des MD. Jugeant que pour l’instant, les pilotes du Shenlong et SandRock s’en sortaient très bien, il entra dans le bâtiment, plongé dans l’obscurité de cette sombre nuit glacée, par l’ouverture béante qu’il avait créée lorsqu’il avait détruit le générateur.
Il se retrouva dans un couloir froid, où les murs peints en blanc ne faisaient qu’accentuer cette étrange ambiance qu’il y régnait. Il n’avait pourtant jamais ressenti quelque chose de semblable auparavant, et encore moins dans une base d’Oz.
Il jeta un coup d’œil à gauche : rien à l’horizon. Le long couloir sombre menait au centre de recherche. Il tourna la tête vers la droite : une patrouille un peu dispersée errait ici, apparemment en quête d’intrus. Réalisant alors que la salle de missiles se trouvait dans cette direction, il dégaina son gun et sortit ses petits poignards, alors que la patrouille l’avait [enfin…] repéré.
Gwen sauta prestement de son gundam, et rejoignit en courant Heero, qui était déjà descendu et l’attendait à la porte arrière de l’entrepôt. Adoptant la même technique que Duo, mais sans la même dextérité à l’ouvrage, elle sortit une épingle de sa poche gauche et commença à crocheter l’épaisse serrure sous les yeux écarquillés d’Heero, qui se demandait si elle allait réellement pouvoir y arriver.
Trente secondes plus tard, Gwen, agacée et jugeant qu’ils avaient perdu suffisamment de temps comme ça, tira plusieurs fois sur la porte, de manière à créer une ouverture juste assez grande pour sa main fine. Elle ouvrit la porte de l’intérieur et pénétra dans l’entrepôt, Heero sur les talons.
Quatre s’épongea le front avec sa manche en soupirant. Les Mobil Doll étaient déjà très nombreux, et une troupe d’Aries venaient d’arriver en renfort.
Il coupa un MD en deux, et jeta un coup d’œil à Wufei, qui faisait carboniser quelques MS au lance-flammes. Il s’en sortait pas trop mal, pour l’instant. Il espéra que Duo arriverait sans trop tarder. Ils n’allaient plus pouvoir tenir très longtemps, à ce rythme-là…
Duo regarda autour de lui. Il avait réussi à gagner la salle des missiles sans autre encombre que la patrouille de tout à l’heure. Heero et Gwen n’étaient toujours pas arrivé. « Sans doute ils ont eu un empêchement… » songea-t-il, vaguement inquiet. Il n’avait pas de doutes concernant les capacités des deux autres pilotes.
Il jeta un œil sur la salle, en quête d’un endroit sombre et discret où poser la bombe atomique, qu’Heero gardait précieusement avec lui. Il constata avec effarement que les missiles étaient vraiment énormes, et qu’ils pouvaient à eux seuls non seulement détruire les colonies, mais aussi la Terre ! Il chassa cette pénible idée de son esprit et secoua la tête pour lui-même.
Percevant un faible éclat de voix derrière lui, il se retourna. Une seconde patrouille se dirigeait droit vers lui. Il estima qu’ils devaient être une dizaine environ, cette fois-ci, vu le nombre de pas.
Il rechargea son pistolet. Autant qu’il s’en occupe avant que les deux autres n’arrivent.
Il se plaqua contre le mur, alerte et aux aguets. Car la moindre lui serait fatale… Ils étaient à présent à trois-quatre mètres de lui, tout au plus.
Il surgit brusquement devant eux et tira sur trois des soldats, qui s’écroulèrent par terre dans un bel ensemble. Un Ozzie un peu plus vif que les autres le frappa au poignet, faisant tomber son gun, puis l’empoigna par la tresse et le tira en arrière. Duo laissa échapper un cri de surprise et de douleur, mais se ressaisit aussitôt, et, furax [on a OSÉ touché à sa natte !!!] planta son poignard dans la main [rhôôô comme tu y vas Duo c’est pas très gentil !!] du soldat, qui tomba à genoux, le poing en sang contre sa poitrine. Un autre se jeta alors sur lui : Shinigami lui trancha sauvagement la gorge d’un coup sec, avant d’envoyer un de ses nombreux couteaux sur un soldat, qui se le reçut en plein dans le front.
Complètement désemparés, les cinq autres officier d’Oz, qui voyaient leur fin venir, tiraient au hasard dans les murs et sur le sol, n’arrivant pas à saisir le pilote et ses mouvements très rapides, ce qui leur fut fatal : Duo était passé derrière eux sans qu’ils s’en rendent compte. Il les acheva en déchargeant son gun, qu’il avait ramassé au passage, sur eux.
Satisfait et très content de lui, il regagna tranquillement la salle des missiles. Gwen était déjà en train d’amorcer la bombe alors qu’Heero montait la garde derrière elle. Il sondait la salle du regard tenait fermement sa mitraillette en main. Celui-ci, confondant Duo avec un agent Ozzie, lui tira dessus. Duo eut juste le temps de se planquer derrière un pilier, esquivant de justesse les balles, et montra sa tresse en signe d’amitié…[il en a de ces idées lui pff !!] Sans un mot d’excuse, Heero abaissa son arme. Gwen se retourna brusquement au son des détonations, mais, constatant que ce n’était que Duo, sourit, avant de se relever : la bombe avait été posée, il ne leur restait plus que quinze minutes pour sortir d’ici.
Le jeune Américain courut à travers les couloirs sans demander son reste, se retrouva rapidement à l’extérieur, et grimpa précipitamment à bort de son gundam. Il actionna le manche de pilotage pour voler au secours de Quatre et Wufei, qui se trouvaient en bien mauvaise posture, à présent : le Shenlong avait été très sérieusement endommagé, et le petit blond se retrouvait submergé par la nouvelle vague de Leos. L’arrivée du DeathScythe perturba quelque peu les MS, qui concentrèrent alors leurs efforts sur Duo et son gundam.
Heero et Gwen n’avaient pas fait de vieux os non plus ; ils sortirent en trombe de la salle d'arsenal pour tomber nez à nez avec une patrouille. Heero en descendit quatre à la mitraillette, alors que Gwen avait brisée, ou plutôt broyé, les genoux de plusieurs soldats : elle se refusait, s’interdisait même, de tuer gratuitement, pour le plaisir de détruire. D’après elle, ces sous-officiers ne pourraient plus les suivre, dans cet état : à quoi bon les tuer, dans ce cas ?
Heero leva son gun pour la cinquième fois pour tirer sur le jeune garçon debout en face de lui, sans regarder qui était-ce.
Des yeux verts… La même expression… Les mêmes cheveux… Trowa !
Ni une, ni deux, ne prenant même pas la peine de réfléchir davantage, il empoigna l’ancien pilote d’HeavyArms par son bras affreusement maigre, alors que Gwen fracturait les membres du dernier soldat. Surprise, cette dernière lança à Heero :
« - C’est qui, celui-là ?
- C’est Trowa : je t’expliquerai après, je vais aux gundams, dépêches un peu !
- Trowa ?! mais… il était pas MORT, lui ? Attends ! s’écria-t-elle soudain. Y’a une patrouille là-bas, je m’en charge !
- On a plus le temps, on dégage, là !!
- T’inquiètes, c’est comme si c’était fait ! »
Alors que Gwen s’éloignait en courant, avec un mystérieux petit sourire et une lueur étrange dans les yeux, Heero plissa le front et regarda Trowa plus longuement cette fois-ci.
Aucun doute possible. On avait coupé sa longue mèche et ses cheveux très courts, on avait revêtu son corps squelettique de vêtements d’un blanc éclatant, mais son regard restait toujours aussi inexpressif, voire même plus… Il observait calmement Heero comme s’il ne l’avait jamais vu de sa vie. Il semblait faible, vu la maigreur de ses bras et de ses jambes et l’éclat terne de ses yeux. Ils ne lui avaient pas beaucoup donné à manger, ces trois derniers mois… Trowa semblait dans l’incapacité aussi bien physique que morale de se battre, ou même de piloter un gundam. Avait-il subi un lavage de cerveau ? Oz s’était-il servi de lui comme cobaye humain ? Ou bien avaient-ils essayé de lui soutirer des informations ?
Cessant pour l’instant de se poser autant de questions, il courut jusqu’à l’entrepôt, d’où il sortit par la porte de derrière, tout comme il était entré.
Il monta à bord du Wing et referma précipitamment le cockpit derrière lui. Il fit asseoir Trowa dans un coin, où il pourrait se faire le moins mal possible, avant de s’installer à son tour aux commandes du gigantesque engin. Il trouvait étrange que Gwen ne revenait pas, elle aussi… Avait-elle eu des ennuis avec la patrouille ?
Gwen dégaina ses deux longs poignards. [comme ceux de la fille dans DareDevil, balèze !!] Cette fois-ci, il n’y aurait pas de quartiers : elle les descendrait tous, sans exception.
La pilote surgit devant les six soldats, qui se figèrent quelques instants de surprise.
Un des soldats n’eut pas le temps de crier « une reb… » que Gwen lui avait déjà tranché la gorge. Le sang gicla, l’éclaboussant sur le visage au passage, alors qu’elle enfonçait son second poignard à travers le corps du soldat le plus proche d’elle. Mais son poignard gauche lui échappa des doigts : un Ozzie lui avait tiré sur la main et avait visiblement très bien réussi son coup.
Duo appuya sur le bouton de sa radio et demanda vivement à Heero :
« - Elle fait quoi, Gwen ? Il reste plus que huit minutes !! On devrait se tirer de là, et vite !! »
Un cri de douleur fusa soudain du SandRock. Les Gundams-Boys allaient alors pouvoir suivre en direct la mort de Gwen.
Gwen releva lentement la tête. Le revolver fumant, un sourire aux lèvres, le soldat baraqué comme un mercenaire la fixait de son regard froid. Alors que la pilote esquissa une faible grimace de douleur, le soldat lui lança méchamment :
« - Et depuis les fillettes se battent-elles ? Tiens, ça t’apprendra à jouer les dures, gamine ! »
Une crosse s’abattit sur l’épaule de la jeune fille, qui tomba à genoux. Luttant contre la douleur, elle attrapa son poignard au sol de sa main blessée, et l’enfonça profondément dans la cuisse du soldat qui lui avait tiré dessus. L’officier se mit à hurler. Elle lança sa seconde lame sur une jeune recrue, qui se la reçut en pleine poitrine et s’écroula lentement au sol.
Elle se releva mais se reçut un second coup de crosse, dans le dos, cette fois-ci. Elle pivota sur ses genoux et envoya un coup de pied bien placé au soldat, qui se mit à marmonner et à gémir des insultes, plié en deux. Le dernier soldat, voyant son équipe se faire décimer, avait appelé du renfort, et ledit renfort ne tarda pas à arriver. Elle retira son poignard de la poitrine du jeune soldat et e releva courageusement, du sang sur les mains et sur le visage.
Gwen n’avait plus que ses deux poignards et se retrouvait encerclée par vingt-cinq soldats, qui l’attaquèrent tous d’un même mouvement.
Quatre gémit. Sa main le faisait davantage souffrir, et il ressentait une douleur lancinante sur l’épaule et dans le dos. Un message vidéo brouillé lui parvint alors du gundam de Wufei :
« - Winner, répond-nous, que se passe-t-il ?
- Gwen…
- On doit se replier ! On dégage ! lança Heero.
Quatre hoche négativement la tête. Il se sentait incapable de partir d’ici dans la cinquième pilote et son gundam. Le DeathScythe ne bougea pas non plus d’un centimètre.
- C‘EST UN ORDRE ! FAITES CE QUE JE VOUS DIT, MERDE ! TOUT VA EXPLOSER D’ICI QUATRE MINUTES ! » s’époumona Heero.
Le Wing décolla, presque aussitôt suivi du Shenlong. Duo du y consentir lui aussi à contre cœur, et Quatre, qui sanglotait doucement de douleur et de tristesse, suivi le mouvement.
Gwen trancha la gorge d’un soldat alors qu’un autre essayait de lui arracher son poignard gauche : elle le repoussa en lui faisant une méchante entaille, plutôt profonde, dans la main. Elle sentit une balle lui passer à travers la cheville, mais enfonça tout de même son poignard dans le ventre d’un autre soldat. Impossible pour elle de se défendre autrement qu’avec ses lames : sa cheville droite avait été fracturée par la balle.
Elle se figea soudain, se sentant pas la balle qui lui traversait le bras gauche…
Tout allait exploser, maintenant, et elle avec… Les quinze minutes étaient écoulées… le délai…
Une forte détonation, Gwen se retourna, connaissant pertinemment la suite des évènements… Les flammes dévoraient tout sur leur passage… Elles étaient si rapides… Mais pourtant, Gwen avait l’impression que tout se déroulait au ralenti, à présent que sa fin était proche…
Elle ne chercha pas à s’échapper, et resta plantée là, au milieu du couloir, alors que les agents d’Oz essayaient en vain de fuir… Mais fuir quoi, la mort ? Mais on ne peut pas fuir la Mort… La Toute Puissante… Il était trop tard, de toute manière. Elle allait périr ici, dévorée par les flammes – de l’enfer ? –
Elle avait échappé à son destin une première fois, mais la Mort ne fait jamais la même erreur deux fois, c’est bien connu… Elle était revenue pour elle, pour prendre ce qui lui appartenait, ce qui lui avait échapper il y a cinq ans, aujourd’hui… jour pour jour… Son corps, son être et son âme… !
Gwen ferma sereinement ses yeux brûlés par les flammes. Elle avait accompli sa dernière bonne action, sa dernière mission…
Maintenant, elle pouvait partir en paix, rejoindre ceux qu’elle aimait…
Car le destin nous rattrape toujours.
Fics Gundam Wing
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