Les endiablés du Japon



les endiables du japon Auteur : Westerly
Source : Gundam Wing
Genre : NC-17 U.A. , OOC, song ^__^, oui, on peut dire ça comme ça… shounen ai, yaoi, lime, lemon ou que dalle, ça dépend de mon humeur, viol pas très explicite et à mon grand dââm eau de rose OUINNNNNNN….J'ai fait ça……On peut pas appeler ça de l'eau de violette ? Parce que rose ^^o…
Disclaimer : Si je change de nom et que je m'appelle Sunrise, ils seront à moi vous croyez ?
Note : les paroles (et leurs traductions) de la chanson " Ore dake no kotoba de ", chantée par Heero Yuy, viennent du fabuleux site de Koji Nanjo, Yume no Naka. Je lui ai emprunté avec son consentement.
Pourquoi vous me regardez avec des yeux qui disent : " c'est pô vrai ??? " T__T


Les Endiablés du Japon



-Applaudissez-les, car ce soir, c'est uniquement pour vous qu'ils sont là !!!
Les JAAPPAAKKUUMMAAAAAAA !!!!!!!!!!!

Des tonnerres de cris, sifflets et applaudissements résonnèrent dans la salle de concerts.
Duo n'y fit pas attention et fendit la foule pour rejoindre son ami.
Allant sur ses vingt-cinq ans, Duo Maxwell était un chanteur exceptionnel, mais n'exprimait pas son talent en publique ; et il ne s'en portait pas plus mal. Il passa près d'une fille hurlante qui faillit lui percer les tympans et essaya d'apercevoir la silhouette de celui qu'il cherchait. Sa natte à la main pour que personne n'y touche, même par mégarde, il reconnut enfin le blond dans un lieu isolé.

-Salut Duo ! Tu as pu te libérer ?
-Comme tu peux le constater…Dis-donc, je croyais que c'était une fête entre amis ? Nargua le châtain, ironique sur les bords.
-C'était sensé l'être. Mais je n'allais pas payer un groupe si classe pour seulement dix personnes !
-Les Japakumas ? C'est qui encore ces crétins ?
-Duo !!! Tu ne les connais pas, c'est un groupe japonais, cela fait à peine quelques mois qu'ils ont commencé. Je les admire beaucoup, ils ont une fraîcheur et une classe qu'on ne trouve plus dans la chanson…Attends de les entendre !
-Je suis là pour ça de toutes façons…
-Que se passe-t-il ? Je vois bien que ça ne va très fort …C'est encore à cause de cette fille ? …Hilde ?
-Non, c'est juste que…Oh Zechs ! Regarde ta sœur te cherche là-bas !

Duo s'éclipsa, laissant le blond là, chercher sa sœur qu'il ne risquait pas de trouver.
Duo utilisait fréquemment ce moyen pour se débarrasser de son meilleur ami. Zechs était vraiment quelqu'un de bien, mais un peu mère poule sur les bords avec ses proches.
Il s'approcha d'une table et prit quelques toasts avant de s'approcher de la scène.
Les Japakumas avaient fait une brève apparition qu'il n'avait pas vue, à présent jouait un violoniste blond, aux yeux bleu azuré, à la tenue irrévocable. Les notes qui sortaient de son instrument semblaient danser autour de lui en une harmonie singulière et peu commune. Duo admira son charisme élégant.
Le blond s'arrêta et fut salué de toutes parts. Il rougit légèrement et Duo l'en admira d'autant plus. La voix du présentateur tonitrua dans le puissant microphone.

-QUATRE WINNER !!! MAINTENANT LAISSONS-LE REJOINDRE SES COMPAGNONS DES JAPAKUMAS QUI REVIENNENT DANS QUELQUES INSTANTS !!!!!!
-S'ils sont tous aussi intéressant que ce jeune blond, qui doit être de mon âge d'ailleurs…Zechs avait raison, je vais rester les mirer un moment…

Il enleva sa veste, d'un noir ténébreux. Son maillot, de la même couleur, comme le reste de ses vêtements, très près du corps, révélait son torse parfait et son pantalon de cuir semblait plus que désigné pour les circonstances. Ses rangers tintèrent sur le sol carrelé, tandis qu'il s'approchait le plus près de la scène, afin d'avoir un bon plan sur le groupe entier.

-ENFIN LES VOICI ! TOUT A VOUS !!! LES JAPAKUMAS !!!!!!!

Des fumées sortirent de l'arrière scène, des spots d'un bleu intense la fouillèrent à la recherche des musiciens. Un jeune homme enfin apparut, un chinois aux yeux d'onyx troublants, aux fins cheveux d'ébènes tombant à mi-épaule. Il portait un maillot blanc, parsemé d'écriture noire, débouchant sur un jean de la même couleur et des bottes noires assez pointues.
Le batteur sortit aussitôt de l'ombre, un spot dirigé sur lui, ce n'était autre que le violoniste blond. Mais difficilement reconnaissable. Ses cheveux, auparavant parfaitement coiffés et lissés avec soin, étaient maintenant ébouriffés et son visage semblait transporté par une émotion intense de plénitude. Un minuscule tatouage noir ornait sa tempe, un signe quelconque, que Duo ne connaissait pas. Il sourit au public et joua avec ses baguettes, jonglant comme un prince.
Un brun, plus grand que ses compagnons, apparut non loin de Quatre, comme l'avait appelé le présentateur. Il lui sourit tendrement et s'inclina, une main sur le ventre, balayant sa chemise verte entièrement déboutonnée, laissant voir sa peau nue. Une mèche cachait une partie de son regard, mais celui-ci brillait au travers d'un œil foncé et lumineux, rempli d'une passion indiscutable. A la droite du chinois, une silhouette se découpa dans l'épaisse fumée. Des rangers noires et lustrées, un pantalon de cuir noir empli de chaînettes, une ceinture à moitié passée par les passants du pantalon… Un débardeur flamboyant, d'un rouge sanguin affolant, laissait apercevoir des bras tatoués de chaînes rouges, les encerclant divinement. Un visage de dieu grec…Voici la première pensée qu'eut Duo quand le guitariste releva sa tête langoureusement, comme s'il lui en coûtait…Il ne vit pas la couleur de ses yeux, mais leur intensité le bouleversa. Ses lèvres esquissèrent un sourire légèrement méprisant, un peu excédé, mais personne dans la foule ne sembla le remarquer : ils criaient tous comme des déments…Il tourna ensuite la tête vers le grand brun et lui adressa un regard très amical, qu'il envoya également au blond avant de fixer le chanteur.
Le Chinois le fixa également et leva la main. Le public se tut brusquement, le bruit de baguettes qu'on frappe se fit entendre, et les cordes de la guitare firent frissonner les plus sensibles.

Duo observa la prestance de ces quatre jeunes hommes. Bien sûr, son regard retournait souvent au mignon guitariste, mais il analysa mentalement le manège du Chinois. Sa voix résonnait magnifiquement et son intonation était magique et sensuelle.
Il s'approcha du guitariste et effleura son épaule, s'échappant aussitôt, sur le rythme de la musique. Le grand brun jouait d'une étrange flûte, au son aigu et grave à la fois, comme si l'instrument était enroué. Il s'arrêta soudain sur une note suraiguë et se saisit d'une autre guitare électrique. Il se mit aux côtés de son camarade brun et l'accompagna.

Duo observa le guitariste. Celui-ci grattait son instrument avec humeur, vibrant, il en était certain, en même temps que ses cordes. Son regard l'accrocha enfin. Mais, à son grand dam, il partit aussitôt. A son immense soulagement, mais toute aussi grande gêne, il revint plonger dans ses yeux. La lumière l'empêchait toujours de les distinguer, mais ils n'étaient rien qu'à lui à présent. Le jeune homme lui lança un regard interrogatif, puis étonné. Il baissa la tête et la releva souriant malicieusement dans sa direction.
Duo sursauta. Si ça ne voulait rien dire ça !
Il recula légèrement, bousculant quelques personnes au passage. Au même moment la musique s'arrêta et le Chinois porta une dernière fois le micro à ses lèvres.

-Arigatou…Merci…

Le concert était fini…Le concert était fini…
Duo écarquilla des yeux grands comme des soucoupes…Pendant quatre heures…Quatre heures…Le temps lui filait entre les mains en ce moment…Pourtant, ça avait été très agréable d'écouter leur musique…De le voir…

La salle se vida de moitié au moins, l'ambiance devint plus calme.
Sans s'en rendre compte, Duo s'était approché d'un buffet et tendit la main pour se saisir du dernier verre de jus d'orange présent sur un plateau. Elle rencontra une concurrente…

-Oups, sorry !
-Gomen !

Les deux jeunes hommes relevèrent la tête uniformément, frémissant au contact de leur peau et à l'écoute de leurs voix…
Deux yeux bleu cobalt plongèrent une fois encore dans les améthystes profondes de Duo.
Ce dernier eut un de ses plus beaux sourires pour le jeune guitariste descendu de scène.
Il remarqua ses bras, vierges de tous tatouages…
L'autre intercepta son regard et expliqua :

-Ce sont justes des attires regards, il faut que je flashe paraît-il…

Le timbre de sa voix était rauque et doux, accordé en parfaite harmonie avec son corps.

-Ca marche, rit Duo, je me présente : Duo Maxwell, enchanté.
-Heero Yuy, moi de même Duo.

Leur accord tacite sur ce fait -se tutoyer et s'appeler par leurs prénoms- permit à Duo de s'intéresser encore plus à ce garçon, connu et pourtant si simple…
Celui-ci fixait le verre de jus d'orange avec envie, n'ayant bu pour la dernière fois qu'avant le concert.

-Prends-le. Je te le laisse.
-Non, ça va. Je t'en prie.

Le Japonais s'en saisit et le tendit à Duo qui l'accepta avec reconnaissance. Il trempa ses lèvres dans le jus velouté sans cesser de fixer le jeune brun qui scrutait la salle, à la recherche de quelqu'un apparemment…Il se retourna vers lui et lui prit le verre des mains, buvant une gorgée du liquide fruité, posant ses lèvres exactement au même endroit que celles de Duo. Celui-ci n'eut pas le temps de lever un sourcil qu'une petite tornade blonde se jeta littéralement sur la liqueur devenue sacrée.

-Laisse-m'en un peu Heerooo !!

S'en mettant un peu partout, renversant les trois quarts autre part que dans sa bouche, le blondinet sourit de toutes ses dents.

-Missi ! Je vais chercher Trowa…Où est-iiil ? Demanda-t-il à personne en particulier mais en le cherchant des yeux dans la salle.

Heero ébouriffa un peu plus les cheveux de son camarade qui ronchonna faiblement, concentré sur sa tâche. Duo se dit que ça devait être la mode chez eux, les cheveux ébouriffés, en observant distraitement ceux de Heero…Le deuxième guitariste apparut derrière Quatre et l'enlaça tendrement.

-Trowa ! Où étais-tu !? Je t'ai cherché partout ! Demanda Quatre en ronronnant dans ses bras.

Duo leur lança un regard surpris qui n'échappa pas à Heero, et sourit tout aussitôt. Quel beau couple il formait !…

-Heero ! On se fait une pizza avant de reprendre, tu viens ? C'est Zechs qui nous invite !
-Hum…

Le regard du brun passa de Duo à ses amis…

-Tu veux te joindre à nous ? On pourra discuter ?

Quatre et Trowa en restèrent comme deux ronds de flan…

-Heero ?? T'es sûr que ça va ? C'est pas la guitare qui t'est montée à la tête ? S'inquiéta Quatre en touchant son front et son poignet pour vérifier sa température et son pouls.
-Quaaatre…Elle n'a pas besoin d'y monter, elle y reste constamment…
-Rhôô….Tu peux pas changer d'expression ? Grommela le batteur en tirant la langue.
-Hn…Alors ? Demanda-t-il à Duo qui les observait en souriant.
-Je ne résiste pas à l'appel des pizzas ! Merci, je me joindrais à vous avec plaisir.
-Quatre, Trowa, je vous présente Duo Maxwell. Duo, Quatre Winner et Trowa Barton, mes meilleurs amis.
-C'est vrai Hee-chaaannn ?

Le blond lui sauta dans les bras et l'étreignit très fort.

-Quatre je vais être jaloux si tu continues à peloter Heero de la sorte…
-Trowa ! Je n'aime que toi ! Protesta la petite boule d'énergie à deux pattes en se rejetant dans ses bras, délaissant Heero, content de l'être.
-Maxwell ? Il y avait une chanteuse qui s'appelait Maxwell…Tatiana Maxwell non ? Demanda Trowa, une lueur étrange dans ses yeux verts.

Duo écarquilla les yeux et sourit.

-C'était ma mère.
-Ma mère s'appelait Catherine Barton, Son prénom de scène était Catia Barton. Elle a chanté avec ta mère. Elle m'en faisait mille éloges à chaque fois qu'elle rentrait à la maison entre ses voyages.
-Je me souviens. C'est une drôle de coïncidence…

-Quatre ! Touche pas à mes cheveux !
-Mais Hee-chaneuh !!!
-Je veux pas repasser sous les coiffeurs !!
-Alors je vais t'y emmener de force !
-Quaaatre ! Gronda Heero, faussement menaçant.
-Même pô peur ! Plaisanta le blond soudain soulevé dans les airs, recevant une tape sur les fesses.
-Trowa ! Laisse-moi par terre ! Trowa ?!! Où s'en va ma renommée ???!!!! Trowa !
-On vous attend ! J'emmène ce petit monstre…
-Trowa ! Je veux descendre ! Je serais gentil ! Mais laisse-moi descendre !!!

L'autre le bâillonna d'un fougueux baiser qui ne sembla pas lui déplaire…
Ils disparurent dans la porte menant au rez-de-chaussée de la maison de Zechs.

Heero dévia son regard sur Duo qui se tenait les côtes pour s'empêcher de rire aux éclats. C'était très difficile…Il rencontra le regard du guitariste et lui sourit.

-Je peux me déplacer seul…
-Hnn ? Demanda Heero ne comprenant pas le sous-entendu, avant d'en saisir le sens. Il esquissa un ravissant sourire qui paraissait déplacé chez un homme comme lui. Mais quand Duo l'examina de plus près, il se rendit compte que Heero ne laissait pas sur les gens l'image du mâle dominant. Pas très musclé, avec ses yeux doux et rieurs, bien que froids et indifférents par moment, il avait tout de la sensibilité et de la fragilité.

-Allons-y veux-tu ? Je meure de faim…Se plaignit-il faussement.
-Pardon, je te suis. S'excusa l'Américain, réellement navré, se sentant un peu égoïste.
-Pas grave…

Heero le guida jusqu'à la demeure de Zechs qu'il connaissait par cœur pourtant. Il adorait regarder le guitariste brun. Avec ses cheveux en batailles, ses vêtements moulants et sa démarche gracieuse, il était vraiment sexy. Autant que lui, sinon plus.

-Duo ! Content que tu sois là ! S'exclama Zechs, tellement surpris qu'il faillit laisser tomber les pizzas qu'il tenait. Mais Quatre les rattrapa au vol et déversa lentement sa bave dessus…
-Quaattree…Tu es bien endiablé ce soir chéri…
-C'est que toute cette musique, ça me donne des ailes, faim aussi !! Expliqua-t-il à son amant avant de reprendre son occupation de lessive de pizzas.
-Où est Wufei ? Demanda Zechs.
-On ne l'a pas revu depuis la fin du concert…Il s'est éclipsé.
-Une admiratrice…Proposa Duo, rencontrant ensuite des regards dirigés vers Heero qui démentit son affirmation. Alors Heero serait déjà avec ce Wufei ? Cette pensée lui fit l'effet d'un point dans l'estomac. Etrangement, il ne se posa même pas la question de son origine : il la connaissait déjà.

Ils s'installèrent autour d'une table basse et squattèrent les canapés du salon. Chacun se servit et il y eut un silence de quelques instants.

-Alors Duo ? Comment étaient-ils les crétins ?
-Magni…Zechs !

L'Américain rougit et soupira, apparemment excédé…
Les trois musiciens se regardèrent, amusés. Ils attendirent la suite, qui ne vint pas…

-Duo est très réservé en ce qui concerne la musique. Il fait ses choix avec beaucoup de précision quant aux voix et à la musique elle-même. Comment as-tu trouvée la leur ? Elle est magique n'est-ce pas ?
-Oh, Zechs, n'abuse pas, gémit Quatre, et puis, laisse donc Duo tranquille, on est pas là pour parler de nous.
-Elle était géniale. Sortit Duo, un peu en vrac. La musique, elle était magnifique…

Les quatre autres jeunes furent quelques peu étonnés d'une franchise aussi sincère, mais se reprirent bien vite.

-Arigatou, merci Duo. Heero lui sourit gentiment et s'installa plus confortablement à ses côtés, fermant légèrement les yeux.
-C'est gentil, remercia Trowa. Quatre acquiesça et sourit, les dents pleines des restes de pizzas…
-Je vous laisse les enfants, je vais voir mes autres invités, faites comme chez vous surtout.

Zechs s'éclipsa et Quatre pleurnicha.

-C'est pour moi qu'il a dit enfant ???
-A mon avis, c'était pour moi Quatre. Je commence à avoir vaguement l'habitude…
-Tu connais Zechs depuis longtemps ? Questionna le blond en arrêtant ses gamineries.
-Hum, Zechs, c'est le grand frère que je n'ai jamais eu. Ma mère est morte assez tôt et je n'ai jamais connu mon père. A cette époque, Zechs jouait du sax, ma mère le connaissait, et je m'amusais à lui faire des farces dans sa loge. C'est comme ça qu'on s'est connu. Je devais avoir trois ans, j'en ai vingt-cinq à présent…Mais je vous embête avec mes histoires, sorry !
-Nananan ! Ne dis pas ça ! Chaque histoire est intéressante, n'est-ce pas Trowa ?
-Oui, répondit le brun en caressant les cheveux ébouriffés qui chatouillaient son cou.
-Regarde, moi par exemple, avant de rencontrer Trowa et Heero, je vivais en Arabie. J'ai été conçu par fécondation artificielle, j'ai vingt-neuf sœurs plus vieilles que moi…Mon père voulait absolument un garçon qui assurait l'avenir de sa compagnie. Et me voici ! Je suis dans la musique jusqu'au cou et ce sont mes deux sœurs aînées qui dirigent la compagnie de mon paternel !
-Vous vous êtes rencontrés quand ? Demanda l'Américain.
-Il y a trois ans, depuis, on est toujours ensemble. Oh ! Il y a Wufei aussi, mais il est assez étrange, asocial et méprisant, il a déjà été cruel une fois…
-Quatre, le sermonna Trowa, un grain de reproche dans la voix.
-Pardon. Enfin, en tous cas, on s'éclate tous les trois. Bien sûr, Heero est un peu coincé, mais par rapport à Trowa c'est le plus sociable des asociales…
-Quaatre !
-Quaatre !
-Tu les entends ces grognons ? Et je te raconte pas comment ils sont le matin quand je joue de la bat' ^__^ ;; !!
-J'imagine facilement, sourit Duo en regardant Heero triturer un pauv'coussin qui passait par-là.

Il rougissait facilement lorsqu'on parlait de sentiments. Sa peau bronzée prenait une couleur halée des plus irrésistibles, selon Duo. Trowa prit la parole, décidant qu'il aimait bien ce garçon enjoué et souriant.

-Moi, j'ai vécu un long moment en Europe, et qui plus est, je pense que j'y suis né…
-Tu penses ? Reprit Duo, sans réfléchir plus avant.
-Je ne sais pas qui je suis, Trowa Barton n'est même pas ma vraie identité. J'ai été recueilli à ma naissance par un cirque itinérant. Dés que j'ai connu la musique, je m'y suis de suite intéressé. J'ai essayé divers instruments, dans la mesure de mes moyens : je n'ai jamais été très riche. J'ai donc adopté les flûtes. Puis, dés que mon chemin a croisé celui de Heero, il m'a appris la guitare, sèche d'abord, électrique ensuite. J'ai eu de la chance. Et puis, on ne s'est plus séparé et on a voyagé, jusqu'à ce qu'on rencontre Quatre, au Japon. Il venait de s'enfuir de chez lui et on l'a croisé sur l'autoroute faisant du stop…
-Ben pourquoi ta voix s'est faite réprobatrice mon chéri tout choubi ? Demanda Quatre en minaudant, l'air de rien.
-On a pris cet imbécile (coup de coussin) et on l'a engueulé (re coup de coussin), et on lui a mis la fessée (étouffement complet…)(débarrassage de p'tit blond gêneur)…Après quelques temps, quand on a appris à mieux le connaître bien sûr, on ne se le serait pas permis à peine remorqué…
-Normal, vous étiez de vraies huîtres…Alors pour peloter quelqu'un…--__--
-Quatre, ne joue pas avec les nerfs d'Heero, je le vois qui aimerait te faire subir le même sort qu'à ce pauvre coussin…Blagua Duo pour constater la réaction du jeune homme hyper nerveux.

Celui-ci écarquilla les yeux, sûrement surpris qu'il remarque sa nervosité…
Depuis que l'Américain était avec lui, sur le même canapé, il avait senti son pouls s'accélérer et avait perçu des frissons dans tout son corps à chacun de ses mouvements un peu trop amples.
Il se réveilla et assomma Duo de son coussin torturé, riant de son étonnement. Celui-ci en resta sur le cul un moment, puis sourit sadiquement au garçon qui frémit d'anticipation.

-Ah c'est comme ça ?! Yattaaaa!!! A l'attaaaaaaque !!!!!!!

Duo s'empara du " pauv'coussin " et essaya de lui faire avaler…Heero se débattit comme un diable, Duo au-dessus de lui. Celui-ci se fatiguait un peu mais ne voulant pas abandonner, il s'en prit aux flans libres d'Heero.

-Tu triches !! Cria celui-ci en se contorsionnant dans tous les sens pour éviter les mains baladeuses. Mais Duo était vraiment très malin et il finit par demander grâce.
-Pardon ? Je n'ai pas bien entendu ?! ^^
-S'il te plaît, arrête ! Je suis trop chatouilleux !!!
-Okay…Mais prends garde la prochaine fois je ne serais pas aussi gentil. S'amusa Duo en réalisant l'impact de ses dires.

La prochaine fois…Il souhaitait donc les revoir. Bien sûr qu'il le souhaitait !!! Ils étaient vraiment extraordinaires. Si unis…
Quatre et Trowa se prirent la tête dans une main.

-Dire que le meilleur moyen d'arrêter Heero, c'est de le chatouiller…Ca fait trois ans que je le connais et je ne l'ai jamais remarqué…Geignit Quatre en soupirant.
-Hnn…Approuva Trowa.

Heero sourit à cette remarque et se leva. Il s'étira en baillant, dévoilant son ventre plat et ferme, aussi bronzé que son visage. Duo détourna les yeux avant de faire une syncope, ça ferait déplacé, se dit-il intérieurement.

-Je vois que vous vous amusez bien sans moi, fit une voix sèche et froide, avec un léger accent Chinois.
-Wufei ! On t'a cherché partout ! S'exclama Quatre, en mentant juste un petit peu.
-Pas dans ma chambre…Répondit le Chinois avec arrogance.
-On ne pouvait pas deviner…Dit lentement Trowa, tendu à l'extrême.

Quatre le sentit et le rassura d'une caresse sur la main, bien qu'un peu incertain sur la conduite à tenir. Wufei l'aida en commençant à questionner Heero.

-Pourquoi n'as-tu pas joué ton jeu sur scène ? Je me suis fait passer pour un imbécile !
-Tu n'as pas besoin de moi pour ça, répondit Heero, toujours debout, de profil pour Wufei. Celui-ci le frappa durement, sans que personne ne put prévoir son geste. Trowa se redressa, près à défendre son ami, mais le regard noir de Wufei l'en dissuada.
-Ca suffit, fit une voix inconnue du Chinois. Celui-ci eut un mauvais rictus.
-Ah, je vois, tu te fais défendre par les petites frappes maintenant ? Et tu dis de moi…Tu échanges quelques mots et un verre avec un inconnu et tu l'emmènes dans ton lit l'instant d'après ?
-Tomaku…Demanda Heero en se tenant la mâchoire.
-Oui, j'arrête pour l'instant, mais il faut qu'on discute toi et moi…

Sur ce, il disparut de la pièce. Laissant derrière lui un courant d'air froid…

-Il soigne ses sorties cet enfoiré…S'exclama Duo en se saisissant machinalement de la mâchoire du guitariste. Il t'a fêlée la lèvre inférieur, rien de grave…Tiens. Il compressa sa blessure d'un mouchoir plié en triangle, sorti d'on ne sait où.
-Merci…Murmura Heero en le maintenant fermement sur sa bouche tuméfiée.
-Désolé Heero, s'excusa Trowa, un peu penaud.
-Ce n'est rien Trowa ; et puis je t'ai déjà demandé de ne pas intervenir. Je ne veux pas qu'il s'en prenne à vous. C'est une affaire entre lui et moi.
-Oui, mais ce sont tes amis, ils veulent simplement t'aider, intervint Duo en se rasseyant.

Quatre sourit de sa gentillesse. Ce garçon, pensa-t-il, était vraiment quelqu'un de bien.
Il formula sa pensée à voix haute sans le vouloir, pensant peut-être trop sincèrement…

-Thanks Quatre. C'est gentil de me dire ça. J'ai été à la bonne école : ma mère m'a appris à écouter les gens…
-De rien, j'étais sincère.
-Tu es toujours sincère, appuya Trowa en posant distraitement un baiser sur sa tempe.
On a oublié Acide !!! Elle doit être arrivée depuis une bonne heure !
-On vous laisse les garçons ! Heero tu te dépêches ! A plus tard Duo ! Balança Quatre.

Les deux jeunes gens s'échappèrent, main dans la main, les laissant dans un silence pesant.
Heero se rassit et grimaça en retirant le bout de tissu de ses lèvres.

-Qui est Acide ? Demanda Duo.
-Une chanteuse qui nous accompagne. Son avion a été retardé, on va finir notre registre maintenant. Cette chanson est ma préférée, j'ai insisté pour qu'elle vienne. Tu l'écouteras ? Demanda le brun en le suppliant silencieusement du regard.
-Bien sûr ! Répondit spontanément l'Américain. Il faut peut-être que tu y ailles, non ?
-Hum, oui…Heu, on se revoit après ? Je…Heu, tu pourras me rejoindre dans ma loge, heu chambre, enfin…Rougissant niveau fushia, il baissa la tête au sol pour se concentrer et retrouver son calme.
-Je viendrais dans ta chambre, et on parlera. Okay ?
-Oui, accepta Heero, le remerciant silencieusement de son aide et de sa compréhension. A toute à l'heure alors ! Je suis dans la dernière pièce, au fond du couloir, au premier étage !
-Good luck ! Souhaita Duo.
-Thanks ! Sourit le Guitariste en partant enfin.

Duo réprima un sourire. Zechs l'avait installé dans la chambre qu'il lui réservait en temps normal. Pure coïncidence ? Il en doutait fortement…
Il se redressa et retourna à la salle du sous-sol. Dés qu'il fit un pas à l'intérieur, une silhouette plus petite que lui l'arrêta dans son geste. Il reconnut Wufei et son sourire méprisant.

-Je te préviens, commença-t-il, ne t'approches pas de Heero, il est à moi.

Après cette menace, qui n'effraya pas le moins du monde Duo, il rejoint la demeure de Zechs, toujours de cette démarche féline et assurée.

-Heero appartient à quelqu'un ? Tiens donc…Commenta l'Américain, un sourire ravageur aux lèvres.

Il prit une chaise et l'approcha du coin de la scène, il enfila ensuite une paire de lunettes opaques et attendit patiemment le retour de son groupe préféré^^.
Celui-ci ne mit pas longtemps à refaire son apparition. Une fois les trois musiciens sur scène, un spot lumineux engloba Heero qui porta un micro à sa bouche.

-Bonsoir à tous, et merci d'être présent. Nous avons créé cette dernière œuvre avec l'aide d'une jeune femme encore inconnue des médias, mais qui fait petit à petit son entrée dans le domaine de la chanson, je vous prie de lui faire bon accueil. C'est moi qui l'ai forcée à venir en gagnant quelques coups au passage^^ ;;;.
C'est la première fois, ce soir, que nous interprétons notre mélodie et que j'en dédie une.
" A un ami que je viens de rencontrer " , je pense qu'il se reconnaîtra, merci.

Le tonnerre sembla résonner dans la pièce pendant un long moment. Les musiciens étaient beaucoup plus nombreux que pour les premières œuvres où chantait Wufei.
Duo remarqua qu'il était absent. Il souriait toujours, ne s'attendant pas à ce que le jeune garçon lui dédie, lors de sa première interprétation, sa chanson préférée.
Il se concentra sur la jeune femme japonaise qui entrait sur scène accompagnée de la mélodie d'une harpe. La musique s'affola en même temps que Quatre et Heero, qui, exultés, jouaient comme des déments…Trowa s'étaient mis au synthé, il avait l'air de bien s'amuser lui aussi…Saisir tous ces instruments : voilà qui étonnait Duo, mais étant donné qu'il en jouait depuis qu'il était enfant…
Heero regardait sans cesse dans sa direction. Ses cheveux en bataille battant le rythme de ses mouvements déchaînés, ses yeux brillant d'une joie non-contenue, et son corps bien balancé, devaient faire rêver la moitié de la salle. La chanteuse, Acide, était pas mal non plus. Ses cheveux étaient mi longs, auburn, ses yeux indiscernables, mais légèrement bridés, elle portait une robe typiquement japonaise, noire et rouge, assortie à Heero qui avait gardé sa tenue de départ.

Les gens, sortis à ce qu'on aurait pu appelé l'entracte, étaient revenus en force, et semblaient être encore plus nombreux.
Duo se leva au terme de la musique et quitta discrètement la pièce, retournant au salon où il avait oublié sa veste, avant de rejoindre Heero qui devait l'attendre.
Quand il arriva près de sa porte, des éclats de voix se répercutèrent dans le couloir.

-Laisse-moi tranquille ! Tu te permets d'insulter une personne que tu ne connais pas et beaucoup plus aimable que toi et tu crois que je vais t'excuser sous prétexte que je t'appartiens ???!!! Je n'appartiens qu'à moi !!
-Tu n'as pas le droit de me traiter comme ça Heero !! C'est de ta faute tout ça !! Si tu n'avais pas attendu aussi longtemps !!!
-Parce que c'est moi qui t'ai trompé peut-être ??!! C'est toi qui m'a retrouvé avec un autre homme dans ton lit ???!!! Réponds-moi !!! Hurla le jeune homme des larmes de rage aux yeux et la voix enrouée.
-C'est de ta faute !!! Tu passes tout ton temps avec tes deux amis et tu préfères jouer que penser à ta relation avec moi !!! En plus, tu flirtes sous mon nez !!!
-D'un ce n'était pas du flirt ! De deux de quelle relation parles-tu ? Tu n'as fait que me tromper depuis le début ! De trois, il n'y aura jamais plus rien entre nous !!!
Maintenant laisse-moi !!! Va-t'en !!
-Je…
-VA-T'EN !!!!! DEGAGE !!!! JE NE VEUX PLUS JAMAIS TE REVOIR !!! VA-T'EN !

Le Chinois recula avec effroi, le guitariste claqua la porte et se laissa glisser contre, pleurant à chaudes larmes : il avait tout gâché…Tout gâché…
Wufei passa à côté de Duo sans le voir, il entra dans sa chambre, se saisit de ses affaires et quitta la maison…
Duo attendit un moment, et quand il n'entendit plus que les sanglots d'Heero il se dirigea vers sa porte et toqua doucement.

-Va-t'en je t'ai dit…Je ne veux plus te voir…

Ces quelques mots étaient pour Wufei, Duo le savait, mais ils l'atteignirent tout droit au cœur. Il sut que jamais il ne voudrait que le jeune homme les utilise contre lui…

-Heero, c'est Duo, je peux entrer ? Demanda-t-il gentiment.
-D…Duo ? Bafouilla-t-il, un peu surpris.
-Oui. Tu te rappelles ? Tu m'as demandé de venir…
-Oui, excuse-moi, je ne m'adressais pas à toi, répondit Heero en se redressant et essuyant maladroitement ses larmes. Il ouvrit la porte quand Duo lui répondait.
-Je sais que ça ne m'était pas destiné. J'ai vu…

Il s'arrêta quand il aperçut le visage désespéré du musicien. Il ne réprima pas sa première impulsion, avança d'un pas et l'enlaça, réchauffant son cœur blessé.
C'est ce moment là qu'il découvrit un tas de chose sur lui et sur lui-même.
D'abord, qu'il était un peu plus grand et plus carré, qu'Heero était plus fin qu'il ne l'avait imaginé et plus doux aussi. Et encore, qu'il lui faisait confiance…Aussi non, il ne se serait jamais laissé aller ainsi dans ses bras, lui rendant son étreinte. Et il découvrit qu'il ne pourrait plus se passer de sa tendresse…

-Chut, c'est rien, je suis là, il est parti maintenant…

Ses sanglots se tarirent et Heero, bercés par ses bras rassurants, finit par se séparer de lui, à son grand mécontentement. Mais il n'en laissa rien paraître et lui sourit tendrement répondant à son sourire timide.

-Maintenant, tu devrais aller te débarbouiller.

Heero se regarda dans le miroir près de la porte et grimaça devant son reflet, son maquillage avait coulé en de longs sillons sur ses joues, les marquant de noir…

-Quel beau ramoneur, pensa-t-il trop haut…
-Je n'irais pas jusque là, mais c'est limite.

Le regard mi-vexé, mi-amusé qu'il reçut l'égaya beaucoup. Additionné au maquillage dégoulinant, il ne put s'empêcher d'avoir un fou rire.

-C'est ça, moque-toi de moi…Convia ironiquement Heero.
-Je suis désolé, mais c'est plus fort que moi.
-Je…Heero rougit en remarquant que Duo s'était de suite arrêté et l'écoutait attentivement. J'en ai pour quelques minutes…Mais…
-Je ne vais pas mourir en attendant quelques misérables instants ! Je t'attends.
-Je m'dépêche !
-Qu'est-ce que tu fais encore là ?! Vas-y ! Lança Duo, faussement excédé.

Heero détala, enfin presque. En tous cas, Wufei était sorti de sa tête…Il appréciait vraiment le châtain…Il était si _comment dire_ distrayant et rassurant…

Duo s'assit dans un fauteuil placé devant une table, sur laquelle se tenaient divers objets…Machinalement, il se saisit du portefeuille de Heero et l'ouvrit.
Une photo apparut. Sur la carte d'identité, Duo lut les quelques informations fournies :

Name : Aldin Odin Lowe Jr
Adress : Hokaido, Japon
Origin : Japonais (…)ç(fainéantise de l'auteur)

Son nom lui disait quelque chose…Déjà entendu…Mais il ne se souvint pas où…Ni quand…
Remettant l'objet en place, il posa son regard sur la guitare appuyée contre le bras de son siège. Il la saisit avec douceur, comme s'il hésitait à la rapprocher de lui…
Se rappelant un air que jouait son cousin autrefois, il adapta un chant qu'il avait créé sur le rythme entraînant.
Quel enchantement l'on ressent quand les doigts se mélangent aux cordes magiques d'une guitare ensorcelée par la musique…

Heero s'arrêta sur le pas de la porte. La voix de Duo le charma dés qu'il entendit le chant, accompagné d'un vague rythme.
Il posa silencieusement sa tête contre le chambranle et ferma les yeux, laissant la torpeur de ces quelques instants volés l'envahirent lentement.
Mais Duo stoppa sa musique quand il le vit. Il sourit, un peu gêné de s'être laissé prendre.

-Tu aurais pu me prévenir que tu étais là…Dit-il, un grain de reproche dans la voix.
-Je ne voulais pas t'interrompre. J'ai rarement entendu une si belle voie…

Heero rougit à sa phrase équivoque. Il passa une main dans ses cheveux encore mouillés et s'assit sur un sofa, où Duo vint le rejoindre.
Ils observèrent un moment de silence que Duo coupa avec tact.

-J'ai vu ton ami quitter la maison. Et j'ai entendu votre conversation, dispute plutôt. Tu veux en parler ?
-Iie, Wufei et moi ça a été fini avant d'avoir commencé. Je…

Heero hésita à lui dévoiler son histoire avec le Chinois. Bien qu'il l'appréciait vraiment beaucoup, il ne le connaissait que trop peu et…Il jeta un regard au châtain. Regard qui se perdit dans les profondes améthystes, d'où il retira sa décision.

-Il y a quelques mois, Quatre et Trowa ont rencontré Wufei lors d'un casting publicitaire. Wufei est parfois demandé dans des films ou pubs grâce à son physique avantageux et son père : celui-ci est un acteur très célèbre. Ils ont reconnu en sa voix une qualité exceptionnelle et lui ont demandé de nous accompagner : il a accepté. Au bout de quelques semaines, nous avons éprouvé une attirance réciproque et nous nous sommes donc rapprochés. Mais Wufei désirait toujours plus, jusqu'au jour où il a voulu franchir le cap : j'ai refusé. J'étais sûr de mes sentiments à son égards, mais son empressement me gênait, et il ne me démontrait que trop rarement sa tendresse.

Heero s'arrêta, le souvenir encore vivace dans sa mémoire tambourinait sa tête, lui demandant l'endroit de la porte de sortie. Il soupira longuement et continua :

-Une nuit où j'avais prévenu Wufei que je ne rentrerais que le lendemain _j'étais resté répéter avec Trowa et Quatre jusqu'assez tard le soir et l'hôtel où logeait Wu était éloigné de celui de mes deux amis_ j'ai pris un taxi et je suis tout de même rentré pour qu'on passe un moment tous les deux. Quand je suis arrivé, j'ai entendu des cris provenant de la chambre. Au début, je croyais qu'il cauchemardait, mais quand j'ai traversé le petit living, je les ai vu par la porte entrouverte. Je n'ai rien dit et je suis reparti. J'ai marché dehors toute la nuit, ressassant les images de leurs ébats…L'image de ce corps que, moi, je n'avais jamais vu que torse-nu…

Heero cessa de parler, ébranlé par ses propres mots…
Duo passa négligemment un bras derrière sa tête sur le fauteuil. Il se prit l'arrête du nez entre deux doigts et regarda le plafond. Il resta silencieux pendant quelques minutes.
Heero attendait une réaction de sa part, n'importe quoi. Comme s'il l'avait entendu, il lâcha :

-Tout ceci est vraiment très compliqué !

Heero releva des sourcils étonnés puis éclata d'un rire cristallin.

-C'est moi qui t'amuse autant ? Demanda Duo faussement vexé.
-Je…Chaque personne à qui j'ai raconté cette histoire m'a pris la main et pendant quelques minutes n'a pas arrêté de répéter : " Pauvre petit, quel goujat etc. "
Et toi, la seule chose que tu trouves à me dire c'est que c'est compliqué ?!!
-Je préfère te voir sourire qu'apercevoir des larmes glisser sur tes joues, avoua le châtain en mimant les dites larmes sur les joues hâlées du jeune Japonais.

Il se sentait grisé. Le parfum qui se dégageait des cheveux encore humides influençait ses actes. Il n'avait plus qu'une seule envie : étreindre encore une fois le mignon guitariste…Il se gifla mentalement et se redressa afin de s'écarter de l'objet de ses désirs. Mais avant, il se saisit de son menton et lui sourit :

-Et puis, je suis bien heureux que tu sois libre de toutes attaches. Bon, il se fait tard, je vais rentrer ! C'est pas tout ça, mais Deathy va faire la gueule si je lui donne pas sa bouffe à l'heure.
-Deathy ? Répéta le Japonais, ayant l'air d'avoir du mal à suivre le rythme de l'Américain, mais n'ayant rien perdu de sa première révélation.
-Mon chien ! Un gros toutou tout noir avec des grosses mâchoires et qui pèse au bas mot une petite centaine de kilos…Tout de muscle ! Mais il est affectueux comme un ange ! Plus qu'un ange même ! Je te le présenterais un jour. Zechs l'adore lui aussi, enfin Zechs adore tout le monde…

Heero observa le jeune s'emporter dans un récit ponctué de geste et mimiques significatives. Il rit de bon cœur comme rarement ces temps-ci…
La porte de sa chambre s'ouvrit sur deux silhouettes familières.

-On peut se joindre à vous ? Demanda timidement Quatre.
-J'allais partir, répondit Duo en faisant la grimace. Ce sera pour une autre fois…
-Nous restons deux mois ici. On aura le temps de se revoir, proposa indirectement Trowa, sentant la déception de son amant.
-Oui ! Je reviendrais et on pourra mieux apprendre à nous connaître. Et je te présenterais Deathy ! S'exclama Duo avec un clin d'œil pour Heero.
-Hai, okee. On va surtout répéter, enfin, se rattrapa Heero en voyant la désolation sur le visage de ses deux amis, je vais surtout bosser ici ! Expliqua-t-il avec une nuance de fausse accusation de fainéantise dans la voix.
-Heeeerooooo, commença Quatre, malicieux.
-Je dois y aller, je suis désolé. Alors à plus tard peut-être ! Tchao !

POV

Ca fait une semaine que j'ai rencontré Heero.
Qu'est-ce qu'il me manque ! Jamais je n'aurais cru devenir aussi rapidement dépendant d'un de ses sourires, de ses gestes précis et directs, de son corps doux et câlin…
Ce n'est pas vraiment que je n'ai pas le temps d'aller leur passer le bonjour. Mais entre les rares pauses que me propose mon boulot, je n'ai envie de rien sauf de dormir. Pourtant une envie bien plus forte l'a dépassée depuis un moment…Je veux voir Heero.
Il hante mes jours comme mes nuits, je ne peux plus me passer de sa voix…
Demain, c'est dimanche. Demain, je vais revoir mon mignon Japonais aux yeux cobalts…

-Ima hageshiku karada ni kanji aeru
Sorezore no himeta kodou
Tadoritsuita jounetsu dakishimeta tsubasa
Take off to the skyyy !!!
Modoru basho nado doko ni mo nakute
Samayoutta kono machi
Sunao ni narezu
Shinjirareru mono sae wakaranu mama
Only peace
Kimi no tashika na yasuragi...

-Ne t'arrête pas ! (bruit de pas)…Vous n'avez pas joué ce morceau au concert, non ? Demanda une voix connue du Japonais.

Il frémit de bonheur et releva la tête : il était là, toujours vêtu de noir, ses longs cheveux nattés naviguant autour de lui, son sourire joyeux sur les lèvres.

-Non, c'est une de mes compositions. Je…J'écris pendant mon temps libre, ça m'occupe.
Ca va ?
-Je suis crevé ! Je crois que je vais me faire chômeur à partir de maintenant…Soupira Duo en se laissant tomber sur le sofa près de Heero.

Ce dernier sourit devant la pose affalée qu'il prit, il posa son instrument et détailla le visage de l'Américain.
Le salon était vide, mais on entendait résonner une mélodie venant du sous-sol.

-Quatre et Trowa vont bien ? Demanda Duo en rouvrant les yeux.
-Tu leur demanderas toi-même, ils sont impatients de te revoir, répondit Heero légèrement agacé…
-Allons les voir, tu veux ?
-Oui.

Duo s'amusa grandement du ton énervé du Japonais. Il ne lui était pas indifférent : c'était bon à savoir…

-DDDDDUOOOOOOOO !!!!!!! Salut-comment-tu-vas ? Comment-ça-va-bien ? Tu-as-l'air-fatigué ! Pourquoi-t'es-tout-rouge ? Ca-va-pas ?
-Quatre, si tu le laissais respirer, il serait moins rouge et pourrais parler, non ? Soupira Trowa en attrapant le petit blond par le col.
-Oups ! Pardon…
-Heero n'est pas avec toi ? Demanda Trowa en fronçant les sourcils.
-Ben si ! répondit Duo en se retournant : mais nulle trace du Japonais…Ben…Il a du me fausser compagnie en route. Aussi non ça va vous ? Vous bossez pas trop ?

Les deux musiciens rougirent uniformément, ce qui amena un sourire significatif chez Duo. Ils bavardèrent ensuite un petit moment.

-Au fait, nous allons organiser une petite fête pour les 20 ans de Heero. Tu viendras ?
-20ans ? C'est bientôt son anniversaire ? Demanda Duo en écarquillant les sourcils, à vrai dire, il ne voyait pas le guitariste plus vieux, mais quand même…Cinq ans de moins que lui…
-Oui, et Zechs nous a proposé de le fêter en beauté. Alors ? Je suis sûr que ça lui fera plaisir !
-D'accord alors.
-Bonjour !!!!! Dites, vous n'auriez pas vu mon frère ???
-Bonjour Réléna ! Il est parti il y a une heure, mais il ne devrait pas tarder !
-Merci Quatre ! Salut ! Et la jeune fille disparut aussi vite qu'elle était arrivée.
-Sacrée Réléna…Sourit Duo, en montrant une rangée de dents blanches.
-Elle est marrante, renchérit Quatre en chassant la main qui chatouillait ses flancs.
-Bon, je vais voir Heero, je crois qu'il boude…Expliqua Duo, un sourire malicieux remplaçant l'habituel expression de ses lèvres. A toute à l'heure !

Duo prit le chemin de la chambre de Heero : il n'y était pas. Une légère panique lui fit serrer les dents. Il avait voulu s'assurer qu'il lui avait manqué et…Il ne voulait pas le perdre ! Ah ça non !!

-Heero ?!! HEERO ???!!!
-Hnn?
-Ah tu es là ! Soupira Duo, rassuré et ne le cachant pas.
-Où voulais-tu que j'aille ? Je loge ici…Dit le Japonais, debout devant la fenêtre, fixant le terrain de Zechs qui s'étendait sur des milles et des milles…Enfin, dans son esprit…

Il se retourna vers l'Américain et se retrouva à contre jour. Sa silhouette se découpait délicieusement dans la lumière et Duo sourit, visiblement ravi de l'opportunité que lui offrait le jeune homme.

-Je t'ai tant manqué que ça ?
-Que.. Qu'est-ce que tu racontes ? Bredouilla l'interrogé d'une voix incertaine.
-A tel point que ça t'agace que je fasse semblant de t'ignorer ?
-Je…C'est normal. Trowa et Quatre sont toujours ensembles et Wufei, il est hors de question d'en parler…Alors je suis toujours tout seul…
-Ah…Fit Duo, déçu. Et bien à moi, tu m'as manqué Heero. Vraiment manqué. Je voyais ton visage partout et j'entendais ta jolie voix résonner dans ma tête…
-Hmm…

Heero baissa vivement la tête et rougit, atteignant un niveau fuchsia, jusque là insoupçonné des chimistes les plus brillants, Duo en était certain !
Il réprima un sourire qui serait des plus malvenus et s'affala dans le premier fauteuil que ses fesses passèrent au radar.

-Kikoo les garçons ! Salut Duo ! Heu, Zechs n'est toujours pas rentré ??
-Non, mais il ne devrait plus tarder, répondit Heero en s'approchant de la jeune femme.
-Il m'avait promis de m'accompagner à un gala et rencontrer ma fiancée ! Il est tout de même culotté ! Si vous le voyez, dites lui que je l'attends dans ma chambre ! Merci !

Et elle repartit, laissant derrière elle, deux garçons, un peu, ahuris…

-Elle a bien dit " ma fiancée ", je me trompe ? Demanda Duo, la mâchoire proprement jetée sur ses genoux.
-Hnn…Je suis bien gay, c'est pas ça qui va me choquer…
-Ah oui je suis tout à fait d'accord…Mais là, tu parles de Réléna…
-Peux pas savoir, connais pas…Répondit le Japonais, à présent devant le fauteuil où se tenait Duo.

Celui-ci semblait batailler avec lui-même. Il baissa soudain la tête pour la relever avec un sourire mêlé de peur et de défi.

-Tu voudrais me faire chanter ? Demanda-il enfin, d'une voix trop forte, trahissant son appréhension.
-Tu veux que quoi ? Tu veux chanter avec moi ? Tu veux que, moi, je joues avec toi ? Hallucina Heero.
-Oui. Tu es d'accord ?
-Oui, bien sûr ! Je suis d'accord ! Ca va être génial, enfin, je veux dire…
-Ca sera chouette, oui. L'aida Duo, rasséréné et fier d'avoir pu lui faire par de son souhait.

Toute la semaine qu'il avait passé après avoir rencontré le Japonais, il avait beaucoup pensé au moyen de se rapprocher de lui le plus rapidement possible. Et le mieux possible. Il avait envisagé plusieurs solutions, celle-là conviendrait le mieux. Au travers de la musique Heero se sentait bien, il laissait libre cours à ses émotions, qu'il cachait, il en était certain la plupart du temps. Avec la plupart des personne il y parvenait, pas avec lui…Serait-ce une façon de lui dire qu'il était un cas spécial ? Qu'il ne le considérait pas comme les autres ?

-Je vais chercher ma guitare ! Je reviens de suite ! S'enthousiasma le jeune garçon en courant à la porte.
-…

Bien qu'un peu nerveux, Duo sourit. Heero lui plaisait vraiment beaucoup. Son caractère si pure et doux. Timide, intelligent, légèrement naïf : il était adorable !
Mais, était-ce une bonne idée ?
Les souvenirs de sa mère affluaient beaucoup plus facilement lorsqu'il chantait…

-Mais ce sacrifice vaut bien Heero…Heero…

Même son nom l'enivrait à lui seul…

-Konnichi Wa. Heero est là ? Demanda une voix masculine prononcée, familière à l'oreille de Duo.
-Il arrive.
-Est-ce qu'il est très en colère ? Redemanda la voix, à présent derrière Duo.
-Je ne pense pas. Mais déçu, et dégoûté, oui.
-Je…
-Tu ne t'y prends pas de la bonne manière avec lui. Il possède un caractère spécial, mais qui vaut le coup d'être respecter. Si tu veux mon avis, tu devrais te montrer moins possessif…Mais bon, ça ne me regarde pas. Encore un coup où j'aurais du fourrer ma langue dans ma poche ! Je suis en train de l'aider à récupérer Heero : ma convoitise !!

Wufei lui fit enfin face. Il paraissait fatigué. Duo ne pensait pas qu'il était un mauvais garçon, il ne savait sans doute pas régir ses sentiments contraires…

-Heero est quelqu'un de bien. De très bien même. Appuya Duo.
-Peut-être trop bien pour moi…Soupira le Chinois, désespéré.
-Peut-être. Alors donne-toi la peine de le mériter : il en vaut la peine. Assura l'Américain.
-Pourquoi fais-tu ça ? Je sais que tu as des vues sur lui. Ca se voit comme le nez au milieu de la figure !
-Et alors ? Demanda Duo en se redressant, dépassant alors le Chinois d'une tête.

Heero arriva alors, l'air essoufflé d'avoir couru. Mais Duo nota qu'il ne l'avait pas entendu courir, pourtant, le parquet, vieux de plusieurs années, grinçait comme une poulie mal graissée.

-Je l'ai ! Ah ! Wufei…Bonjour, salua-t-il froidement.
-Heero, il faut que je te parle ! Ne réussissant pas à croiser le regard fuyant de son ex-petit ami, il le supplia. S'il te plaît, je te demande seulement de m'écouter !
-Je vais peut-être vous laisser…Marmonna Duo en joignant le geste à la parole.
-Non, reste. Je n'en ai pas pour longtemps, enjoignit Wufei en se rapprochant de Heero, qui recula progressivement.
-Ecoute, je regrette mon geste agressif de samedi. Je…J'étais jaloux, je l'avoue. Je t'ai vu avec cet homme et ça ne m'a pas plus du tout !! Je sais très bien que nous sommes séparés, par ma faute ! Je sais, mais je souhaite que tu m'offres une nouvelle chance de rattraper mon erreur ! Je t'en voulais de consacrer plus de temps à tes amis qu'à moi ! Et je sais que là encore c'est ma faute ! J'étais trop empressé, pas assez attentif, pas tendre, non. Mais s'il te plaît, une dernière chance ! Juste une…S'il te reste encore un peu d'amour pour moi…Je t'aime tellement…Heero…
-Bien joué p'tit gars, Maxwell, t'es qu'un raté ! Y t'a grillé le blanc bec ! Et Heero va lui tomber dans les bras !! Ah ah ah…aaa…franchement, je devrais me recycler…Je me vois bien en sac plastique, ou en chaise de table, pourquoi pas ?

Wufei avait serré le Japonais dans ses bras : mais celui-ci n'avait pas réagi. Son corps imprimait un rejet évident, mais son esprit éprouvait de la compassion, et le reste d'amour qu'il vouait au garçon refit surface brièvement, jusqu'à ce que son regard croise la silhouette mince et parfaite de Duo…
Wufei sentit sa tension et le lâcha, conscient de son erreur…Heero était beaucoup plus fort que ça…Il releva la tête jusqu'à la sienne : de longs sillons de larmes humidifiaient ses joues, pourtant, son regard était froid et regardait en hauteur, perdu au loin.

-Heero ?

Le faible appel réveilla le Japonais qui s'écroula dans les bras du Chinois, tandis que Duo s'éclipsait discrètement…

-Pourquoi m'as-tu fais ça ? Tu savais que j'étais sincère envers toi…Ne refais jamais ça…Sanglota-il, enfoui contre le corps dur et musclé de Wufei.

POV

Ca fait mal à l'intérieur…Ca brûle. C'est très douloureux. J'ai l'impression d'avoir perdu une partie vitale de mon anatomie : j'ai perdu mon cœur…Quel sentiment étrange, je flotte en moi-même…Je sonde mon propre esprit…
Tout est vide et creux…
Oh, Heero tu serais tellement plus heureux avec moi ! Pourquoi ne t'es-tu pas tourné vers moi pour lui révéler : " C'est lui que je choisis ! " Ce serait trop facile ? Rien n'ai simple en amour…Même cette simple phrase… Pourtant mon cœur brûle d'un intense feu désespéré, un feu qui a perdu ses flammes, je ne peux plus brûler, je ne peux plus vivre…Je suis tellement vide, si noir…C'est peut-être pour cette raison que les enfants de mon enfance m'appelaient autrefois, Shinigami ? Petit Dieu de la Mort, si noir et vide dans son cœur…
Si noir…C'est noir…Tout au fond…

-Duo !!!

Quelle est cette couleur ? Cet éclat devant moi ? Cette lumière brillant de mille feux ? Une petite chaleur rougeoyante. Mes flammes !!!!

-Heero !!!! Attention !!!!!!

Il s'écrasa dans mes bras, faisant rebattre mon cœur, vif d'une nouvelle étincelle.
Merci ô caillou généreux qui fit trébucher mon Japonais adoré !

-Qui a-t-il ? Je te manque déjà ? Blaguais-je, rasséréné.
-Tu pars déjà ? Je croyais que tu voulais qu'on chante ? Non ? Demanda-t-il en reprenant sa position bipède.
-Tu étais occupé…Cela aurait fait un peu déplacé que je toussote discrètement pour vous rappeler ma présence, pas vraiment à sa place de plus…
-Voyons ! Tu viens à peine d'arriver ! Allons viens ! Wufei est parti ! Je lui ai demandé de patienter ! Je ne suis pas prêt à lui pardonner si vite…
Alors comme ça…

Quel bonheur ! Il m'a pris la main, m'entraîne gaiement vers la maison, gambadant presque comme un jeune bambin. Il me sourit sans cesse…Mon cœur rebat, Wufei, prépare-toi à te battre, car la lutte sera rude ! Je serais le vainqueur ! I promise, Heero…

**********


POV

65 rue des Casernes...Je trouve pas !!! Je suis perdu !! Au secours !!! Où est Trowa quand on a besoin de lui !!! Avec Quatre, quelle question….
Lâche-moi toi ! Sale bête ! Me dérange pas ! Je suis déjà assez énervé comme ça !
Un chien ? Je relève la tête pour la baisser de nouveau vers le gros chien qui me suit depuis quelques mètres. J'attrape son collier, mais il ne se laisse pas faire le bougre, il m'entraîne, et par bonheur, je ne m'écrase contre personne, ça va.

-Le comité d'accueil te plaît ? Me demande Duo, attablé devant une énorme glace au chocolat.
-Enchanté Deathy ! On se serre la patte ?

Et le chien de lever bien gentiment sa patte toute poilue. On se serre la pince et je m'installe devant Duo. Il me sourit tendrement. Chacun de ses sourires est différent, selon l'occasion à laquelle il se présente, selon le lieu, son état d'esprit…Il est si expressif avec moi, si attentionné…

-Mademoiselle ? La même chose pour ce jeune homme. Tu veux autre chose ?
-Non, merci.

Je l'observe sans en avoir l'air, il est si beau Duo avec ses yeux violets si attractifs, ses cheveux si longs et si soyeux, ses lèvres pulpeuses et rosées…

***********


Les deux jeunes garçons passèrent la journée ensemble, ils visitèrent la ville. Duo avoua n'avoir jamais pris le temps de le faire depuis qu'il vivait ici. Il était trop occupé selon lui.

-Voici mon entreprise, désigna-t-il, montrant l'insigne nommée " Maxwell compagnie ."

Heero leva les yeux vers une immense bâtisse, récente car très propre et d'une structure moderne.

-Tu en es le patron ? S'étonna Heero, la bouche entrouverte et les yeux écarquillés.
-Oui, ça t'étonne tant que ça ? J'ai peut-être l'air d'un gai luron, mais je me débrouille bien en affaires tu sais ?
-Je n'en doute pas. En fait, ça ne me surprend pas tant que ça. Ton charisme et ton éloquence en ferait plier plus d'un, de ses prétentieux directeurs qui se croient les maîtres du monde…
-Tu le penses vraiment ? Demanda Duo, ravi des sentiments positifs que lui vouait le Japonais.
-Bien sûr ! Assura-t-il, une moue sincère sur les lèvres.

Ainsi se passa la journée : souriante et joyeuse.
Evidemment, pour la silhouette qui les suivait depuis leur rencontre au café, il n'y avait plus de doute possible. Elle se crispa sous les sentiments violents qui l'assaillirent. Ses yeux avaient perdu tout espoir, toute compassion et compréhension.

-Duo ?
-Hmm ? Répondit celui-ci, admirant un feu d'artifice donné là pour quelques fêtes urbaines.
-Tu sais…Je…m'en vais bientôt…

Duo se retourna vers le jeune homme et fronça les sourcils.

-Déjà ? Si tôt ?
-Ca fait déjà deux mois que nous sommes chez Zechs. Notre engagement tire à sa fin…Nous retournons au Japon. Lâcha le Japonais d'une voix neutre.
-Ca va aller, rassura Duo avec un sourire peu assuré.

Heero sentit aussitôt une main chaude presser la sienne et la garder dans son étau de chaleur. Il essaya de résister aux sentiments qui l'envahirent alors, de garder sa neutralité. Mais ce fut trop pour lui : il se sentait si malheureux…Il saisit Duo à bras le corps et l'étreignit désespérément, surprenant l'Américain qui s'était retourné pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. Il resta saisi un moment mais se reprit et rendit son étreinte au Japonais. Celui-ci sanglotait contre son épaule.

-Je…ne veux pas te perdre Duo ! Je ne veux pas…
-Chut, je suis là, tu ne me perdras pas. Heero ? Regarde-moi.

Heero obéit à sa demande ferme. Il plongea dans les améthystes étincelantes, croisant la lueur d'amour et de désir au fond des pupilles offertes…

-Jamais je ne t'abandonnerais, jamais ! Tu es bien trop important pour moi.
-Mais…Essaya Heero avant qu'un regard le fasse taire pour de bon.
-Deathy, tu es témoin, s'adressa Duo à l'animal, qui s'assit et aboya. Heero, je te promets que je serais toujours là pour toi. Toujours, coupa l'Américain voyant qu'il voulait encore ajouter un " mais ".

Heero lui adressa ce qu'il croyait un pauvre sourire tout minable. Mais pour Duo, c'était le plus beau des sourires…On y lisait confiance et amour…
Il plongea dans les yeux cobalts rassurés, et descendit jusqu'aux lèvres fermes entrouvertes d'Heero. Il scella sa promesse d'un baiser. Ce simple contact les hérissèrent au plus profond d'eux mêmes. Heero répondit timidement à son baiser puis s'écarta ensuite pour juger de ses sentiments. Le vide qui l'envahit alors l'aida vite à comprendre. Il se ressaisit de la main de Duo et ils partirent, souriants, dans la nuit devenue leur amie intime…

-Trowa et Quatre vont se demander où nous sommes passés, non ? Ils vont croire que je t'ai enlevé…
-Iie, je les ai prévenu que je m'absentais toute la journée, ils ne seront pas surpris. Ils étaient même plutôt contents et ne cessaient de répéter : " Duo est un prince… etc. … "

Duo s'arrêta de marcher une fois arrivé devant la maison de son meilleur ami. Heero fut obliger de l'imiter puisqu'il tenait sa main prisonnière.

-Qu'y a-t-il Duo ? Ca ne va pas ?
-Heu…Hmm…Tu voudrais bien fermer les yeux s'il te plaît ? Demanda-t-il un peu gauchement. Puis devant le regard étonné de Heero, il s'expliqua plus clairement : je ne vais pas te faire de vacheries, promis, ni te blesser, encore moins. Fais-moi confiance. Demanda-t-il en murmurant presque, grisé par le spectacle de Heero, les rayons lumineux de la lune se reflétant dans ses yeux. Les cheveux voletant dans la brise fraîche de la nuit…Il dut baisser la tête pour cacher ses regard et sourire gourmands…
Quand il regarda à nouveau le Japonais, celui-ci avait fermé les yeux et attendait, le cœur battant.
Il sentit Duo se glisser derrière lui et écarter les mèches qui gênaient son oreille. Le contact du métal froid contre elle le fit frissonner, à moins que ce ne soit celui des mains de Duo effleurant sa peau brûlante…

-Voilà, fit une voix dans son cou. Deux bras encerclèrent son ventre et un baiser atterri sur son oreille nouvellement parée.
-Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-il avec un sourire.
-C'est un anneau avec la tête d'un phénix en pendentif. Il est en argent : j'ai remarqué que tu ne portais pas d'or…
-Merci…J'ai perdu le mien la semaine dernière…Mais pourquoi ce cadeau ?
-Tu ne sais pas quel jour on est aujourd'hui ?
-Heu, samedi pourquoi ? Demanda innocemment le Japonais.
-Hmm…Des pertes de mémoire à ton âge : c'est grave…
-J'aimerais en avoir plus souvent…Murmura Heero avec amertume.
-Heero ? Appela Duo un peu inquiet de ce soudain revirement de situation.

Mais celui-ci était parti ailleurs, et, sans s'en rendre compte, il serra fortement la main de l'Américain. Ce dernier l'entraîna dans la maison, sûr de l'effet bénéfique que lui procurerait la présence de ses amis.

-Joyeux anniversaire !!!!!!!!!

Heero reçut un petit blond excité dans les bras. Il sourit. Son anniversaire ! Bien sûr…
Trowa dégagea son amant et étreignit son ami en ébouriffant amicalement ses cheveux ; pour ce qu'ils étaient coiffés…Ca ne le dérangeait pas trop…

-Merci. Salut Acide !
-Bonsoir Heero…Alors comme ça monsieur fête ses 20 ans et néglige d'inviter sa meilleure chanteuse ? Blagua la jeune femme, souriante et très joyeuse apparemment.
-Hmm, disons que comme tu peux le constater, les fêtes et moi…
-Oui, cela fait plus que deux, c'est ça ?

Pour toute réponse, elle reçut un sourire significatif.

-Bonne anniversaire Heero.
-Wufei ! Arigatou, remercia Heero en l'étreignant comme les autres. Wufei écarquilla les yeux de surprise, étonné de son geste familier, mais cette fois, il décida de ne pas se laisser attendrir, mais ce fut difficile.

-Je dois partir ce soir, à cause d'un film à tourner avec mon père…Je tenais à t'offrir un petit quelque chose pour ton anniversaire.
-Merci. Ca me fait très plaisir…Avoua Heero, sincère.
-Je dois partir. On se retrouve au Japon ! Quatre, Trowa, à bientôt ! Duo, adieu.

Et il partit, sans autre forme de procès. Duo accusa sa dernière réplique, mais remarqua que le Japonais avait du mal à faire de même.

Deux minces fentes révélaient la haine dans les yeux de Wufei…Il ne resterait pas les bras croisés pendant que cet énergumène volerait l'amour de sa vie…Heero…

-Pourquoi suis-je ainsi ? Tout mon être rejette mon comportement, mais…C'est si simple de cette façon…Ca glisse doucement, " Et détruit tout sur son passage ! ". Ce qui est silencieux est dangereux, oui, merci Meiran…Pourtant, Duo va me voler Heero. Il me l'a déjà pris…Je n'ai trouvé aucun autre moyen pour récupérer ce qui m'est cher…Je vais passé pour un être cruel…Comme Quatre l'a si bien dit…Je suis mauvais…Oui, mauvais…Je peux changer ? C'est toi qui me dit ça Meiran ? Alors que ta mort repose sur ma conscience, plane sur elle tel ton fantôme sur la terre de tes ancêtres…Tel moi en cet instant…Je suis perdu dans un océan de bitume…

Wufei erra pendant un moment, conversant avec lui-même…
La douleur de la mort de Meiran, liée maintenant à la peur de perdre Heero pour de bon, l'anéantissait entièrement…Heero ne lui avait pas encore pardonné, il ne lui en voulait pas du tout et le comprenait parfaitement…Heero lui avait dit être dans le noir total au sujet de ses sentiments. Heero est si noble, si fier…Il respire pureté et innocence…Heero…

-Je t'aime Heero, murmura doucement le Chinois.

Sa promenade lui fit du bien…Son agressivité avait entièrement disparue…Il était à présent guidé par la même force qui guidait Duo dans sa quête d'amour…
Il lui fallut quelques minutes pour comprendre qu'il se trouvait devant son hôtel. Il demanda sa clé à l'accueil et monta les escaliers, négligeant l'ascenseur.
Il entra dans sa chambre et ouvrit volets et fenêtres en grand, désireux de s'aérer. Sa décision était prise : il retrouverait Heero, s'en ferait pardonner, et il changerait son attitude…Complètement. Il redeviendrait le Wufei de leur rencontre, mais il fallait d'abord qu'il s'excuse. Oui.

-Allô ?
-Heero ? C'est Wufei…
-Wufei !? Tu as un problème ??
-Non, pourquoi ?
-Eh bien, ça ne fait pas longtemps qu'on s'est quitté.
-On peut se parler seul à seul ? Maintenant ?
-Heu, oui, pas de problème. Je te rejoins où ?
-A mon hôtel, ookee ?
-D'accord. Hum, le temps de quitter la fête et d'arriver : je serais là dans une vingtaine de minutes.
-Ah oui la fête ! Excuse-moi. Non, ça peut attendre je ne vais pas te faire retirer de ta fête d'anniversaire…
-Wuuu…J'arrive. Je ne m'amuse pas vraiment. Et puis, je vois bien que tu es préoccupé. Et tu pars demain ne l'oublie pas. On aura pas le temps de parler. De plus, tu passes bien avant cette fête. Bon, à toute de suite.
-Hai, je t'attends.

-Heero ? Tu vas rejoindre Wufei ?
-Oui. Il a besoin de me parler. Je pense que c'est important.
-Je peux t'y emmener si tu le souhaites.
-Duo,…Je ne sais pas si c'est une bonne idée. J'ai dans l'idée que Wufei ne te porte pas dans son cœur…
-Il fait nuit et je ne fais que t'y emmener. Je ne vois quel mal il y a à ça !
-Oui, tu as raison. D'accord alors. Je vais prévenir Quatre et Trowa.
-Je t'attends dans ma voiture…

Duo sortit de la maison en claquant la porte. Il se dirigea à grands pas vers sa voiture et l'ouvrit plutôt violemment et frappa du point sur le volant…Wufei…
Il lui en voulait tellement…Pourquoi l'avait-il connu avant lui ? Pourquoi Heero l'aimait encore autant après ce qu'il avait osé lui faire ? Comment Wufei avait pu commettre l'abomination de le trahir ? Et Heero, oui Heero, semblait disposé à lui pardonner. Mais…

-On peut y aller. Duo ? Est-ce que tout va bien ? S'inquiéta le brun.
-Parfaitement. Hum, il est descendu à quel hôtel ? …

-Bon, tu n'as qu'à m'attendre quelques minutes. Si je ne reviens pas klaxonne, je saurais que tu pars. Ok ?
-Oui…

Heero entra dans le grand hôtel, analysant le comportement pour le moins étrange de Duo. Pourquoi donc Wufei voulait-il lui parler maintenant ? Ces deux garçons l'embrouillaient sérieusement…
La porte de la chambre que lui avait indiquée le réceptionniste était ouverte : il entra.

-Wufei ? Tu es là ?

Il avança silencieusement jusqu'à la chambre, traversant le luxueux living.
Wufei n'avait pas bougé depuis son appel. Il était assis à terre, épaules basses, le téléphone toujours dans la main.

-Wufei ? Murmura Heero, la voix légèrement tremblante.

Celui-ci se retourna vivement, laissant apercevoir un visage baigné de larmes.
Heero se précipita vers lui recevant Wufei de plein fouet. Ce dernier agrippa sa taille et blottit son visage contre son ventre, à genoux devant lui.

-Je te demande pardon…Je n'ai pas été un ami exemplaire. J'ai échoué en tant que petit-ami : j'avais tellement peur que tu me quittes…Je me sens si indigne à présent…Mais je suis prêt à faire n'importe quoi pour regagner la confiance que tu m'avais confiée et que j'ai perdue…Je t'aime tellement. Ô Heero !……..
-Wu…

Heero tressaillit intérieurement. Il était difficile pour lui d'harmoniser ses sentiments…Wufei le touchait trop parce qu'il l'aimait. Ou avait aimé ? Il ne savait plus…Il caressa la chevelure brune tristement, incapable de calmer les sanglots de son ami…

-Désolé de déranger, je suis venu te prévenir que je repartais. Mon klaxon est mort…

Le regard de l'Américain s'enflamma, son ton devint âpre à la vue du spectacle qui s'offrait à sa vue.

-Je te laisse à tes occupations…

Wufei s'écarta du Japonais et sécha son visage, ne lançant pas son habituel regard venimeux à Duo, qui s'en étonna d'ailleurs.
Il regarda tour à tour les deux jeunes gens, tous deux plus jeunes que lui et se dit en lui-même que sa place n'était pas ici…Il allait les laisser vivre leur vie sans lui…Sans doute seraient-ils heureux…Les ménages à trois, c'était pas son truc…
Wufei le fixa sans dire un mot. Puis saisissant la main de Heero, il s'adressa à lui, indirectement à l'Américain.

-Je suis désolé. Ta soirée d'anniversaire est gâchée par ma faute. Tu peux me laisser maintenant. Je sens déjà que ça va mieux…

Il sourit difficilement, le cœur déchiré. Il se détourna d'eux et lâcha avec douleur :

-Je préfère te savoir heureux, même si tu n'es pas avec moi…Ton bonheur est tout ce qui m'importe…

Heero baissa la tête. Celle-ci semblait prête à exploser. Wufei l'aimait et était prêt à changer pour qu'il l'aime à nouveau…Mais il préférait le savoir heureux, même si son bonheur se trouvait dans les bras de quelqu'un d'autre…Et Duo le regardait étrangement, lui en voulant pour quelque chose qu'il ignorait. Il l'observa et croisa son regard blessé. Et soudain il comprit : Duo l'aimait…Duo l'aimait lui. Ils l'aimaient tous deux…Pourquoi lui ? Qu'avait-il de spécial ? Il se sentait si sale pourtant, il n'avait pas le droit de vivre…Pas après ce qu'il lui avait fait…
Eclatant en sanglot, le visage crispé sous la douleur, il s'échappa de la pièce en courant.

-HEEROOO !!!!!!!!

Duo et Wufei s'époumonèrent après lui et coururent jusqu'au rez-de-chaussée : Heero avait disparu dans la nuit…

-Kuso !!!!!!!!
-Fucking shit !!!!!

Trouvant à sourire nerveusement de leur jurons, Duo et Wufei attendirent un moment dehors, pourtant, ils savaient tous deux que Heero ne reviendrait pas ici…
Ils remontèrent ensemble sans une parole, s'étant déjà pardonné leur attitude.
Où pouvait donc être aller Heero ?

" Le cœur lourd, l'espoir brisé,
L'ange déchu s'envole, les ailes souillées.
Les anges le rejettent tel un infâme,
N'ont point de compassion à l'égard de son âme. "

Heero marcha longtemps, pleurant à chaudes larmes…Il savait à présent…Pour les satisfaire l'un ou l'autre, il fallait qu'il choisisse…Choisir entre deux hommes : quel était ce choix horrible ? Lui qui n'avait jamais rien demandé à personne, lui qui était froid et distant pour éloigner les gens de lui et ne pas leur imposer de contraintes…Lui qui ne savait plus où était sa place…Son passé refaisait surface à des moments comme celui-ci, le tiraillant plus que nécessaire dans une voie où personne n'aime s'engager…La tristesse de n'être personne d'important…

" Trébuchant sur mille rochers escarpés,
A la recherche d'un avenir coloré,
Il se blesse, s'étrangle et s'enserre,
Dans la douleur héritée de son père. "

-Pourquoi l'aimaient-t-ils autant ? Il n'était que Heero. Heero, un jeune homme dure, froid et distant, mais pourtant fragile et doux, gentil et sensible : peut-être plus délicat que la plupart des personnes…
Jeune garçon au trait fin et au corps gracieux, intelligent et distingué…Fils d'une prostituée…Combien de fois fallait-il qu'il se le répète pour qu'il comprenne qu'il n'était pas au même niveau qu'eux ? Qu'il n'était rien ?!

Il trébucha sur le trottoir, se rattrapant à un poteau assez aimable pour le supporter. Il avait mal, si mal…

-MAUDIT SOIS-TU PERE INDIGNE !!!!!!!!! JE TE HAIS PLUS QUE TOUT !!!!!!!

Flashback

-Ah ah ah ! Espèce de bon à rien ! Tu crois que tu t'en tireras comme ça ! Je t'avais demandé de tout nettoyer ! Et tu as oublié une chemise ! Viens ici que je te punisse !

Le petit garçon obéit et posa son torse sur la table recevant coup de ceinture sur coup de ceinture. Le cuir entaillait ses habits en même temps que sa chair déjà maintes fois mutilée…Il criait mais n'en avait plus besoin, il savait que crier raccourcissait sa peine, c'était pour ça qu'il le faisait…Pourtant, cette fois-ci, son père le frappa avec modération, se gardant de trop le faire saigner…Le garçonnet s'en étonna : d'habitude, il ne se privait de rien.
Il fut d'autant plus surpris qu'il sentit son pantalon glisser et qu'il entendit le bruit de déchirement de sa chemise. Il se retrouva nu devant l'homme de son malheur. Odin Lowe n'était plus très jeune et déjà sa chevelure blanchissait et son ossature faiblissait. Mais il était tout de même encore très impressionnant. Il passa une langue grisâtre sur ses lèvres et attrapa le maigre garçon par l'épaule, l'entraînant dans sa chambre. Le petit bout de chou de 6 ans comprit aussitôt ce qui allait se passer : il essaya de s'enfuir. Mais le vieux, très vivace lui décocha un coup de poing sur la tempe qui l'empêcha de lutter physiquement.

-NAAAAAAANNNN !!!! LAISSE-MOI !!!!! NAAAAAAANNN !! MAMAAAN !!!!!!!
-Tais-toi sale gosse !!! Ta mère n'est pas là, et ce n'est pas elle qui va dire quoi que ce soit ! Ce n'est qu'une sale putain !!

Il jeta violemment le petit sur le lit et le maintint fermement sur le ventre…Il hurlait, sa douleur, sa peine…Les mains le touchaient, brutales, perverses et blessantes. Il pleura et cria jusqu'à ce qu'il sente un déchirement en lui-même, un liquide chaud se répandre sur ses cuisses, une teinte rouge inondée les draps…Puis tout devint noir…Le noir l'emportait sur tout…Le noir gagnait toujours…

Fin du Flashback

**********


-Deathy ? Où es-tu mon chien ?

L'énorme boule de poils arriva à l'entrée du salon et s'assit sagement devant son maître.

-Viens là bonhomme, demanda Duo en tapotant le canapé à ses côtés.

Le chien obéit et posa sa tête sur les genoux offerts. Duo enfouit sa tête dans les poils soyeux et s'accrocha à son animal comme à une bouée de secours.

-Oh Deathy ! Si tu savais comme les hommes sont compliqués ! Si tu savais comme je suis triste ! J'ai tellement mal au cœur ! J'aime Heero à en mourir ! Et il est parti, il m'a quitté ! Il est parti…Parti……

***********


-Wufei ? Entre je t'en prie…
-Merci Zechs. Heero est rentré ?
-Il était parti ? Demanda le blond en détaillant le Chinois. Il ne l'avait vu qu'une seule fois, et seulement au concert…Il le trouvait d'ailleurs très séduisant…
-Va voir dans sa chambre ou demande à Quatre et Trowa. Ils doivent être au courant…
Hum, Wufei ? Que se passe-t-il avec Heero ?
-Il s'est enfui, assez choqué émotionnellement. Pour le reste c'est assez compliqué. On en parlera une prochaine fois si tu veux bien…
-Bien sûr ! Reviens me voir, ma maison te sera toujours ouverte, invita Zechs, sincère.
-Hai, d'accord…

**********


Duo ferma la porte de son appartement. L'air était toujours aussi frais, malgré que ce soit le début du printemps. Il salua son chien et ouvrit le réfrigérateur, affamé. Son regard se posa sur la porte une fois celle-ci refermée. Le calendrier se balança de droite à gauche et il le fixa, les yeux dans le vide : il n'avait pas besoin de calculer le nombre de jours qui s'étaient écoulés depuis le départ de Heero. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait perdu assez de temps…
Pourtant…Décider d'un coup, comme ça, de courir à la recherche du Japonais, lui semblait une très, très mauvaise idée…
S'il le retrouvait dans les bras de Wufei ?
S'il ne pouvait le retrouver simplement ?
S'il était d'un coup paralysé, complètement bloqué et n'arrivait pas à lui adresser une simple parole de gentillesse ?
Si Heero le rejetait ?

-Trop compliqué pour moi…Murmura l'Américain…

Le téléphone sonna. Il sursauta perceptiblement et son chien se mit à aboyer après le combiné.

-Allô ?
-Duo ? C'est Chang Wufei à l'appareil. Tu te souviens de moi ?
Oh oui ! Ca je n'ai pas pu t'oublier Wu. Avec toi s'éveille cette douleur qui me prend au cœur à chaque fois que vous refaites surface en moi : toi, mais surtout Heero…Tu me manques terriblement…
-Duo ?
-Oui, excuse-moi…Tu voulais me parler ?
-On peut passer chez toi dans l'après-midi ? J'ai quelque chose d'important à te communiquer.
-Ok, d'accord. Pas de problème…A plus tard !
-Oui, à plus tard.

-On ? Avec qui donc ? Je n'ai même pas penser à lui demander ? …Avec Heero ?…Et ils viennent m'annoncer qu'ils vont se marier et vivre ensemble ??…Oh God ! Please !!! Don't worry me !!!

Il appela automatiquement son entreprise et décommanda ses quelques rendez-vous.
Ces temps-ci, il travaillait beaucoup, histoire de ne pas penser. Mais ça ne marchait plus...

**********


-Bonjour Duo !
-Zechs !!! Ca fait longtemps…Wufei ?? S'exclama l'Américain, réellement surpris de trouver le Chinois avec son meilleur ami.
-Salut. Répliqua Wufei avec une certaine gêne.
-Tu ne sais pas la nouvelle vu qu'on ne te voit plus sortir de ton trou ! Wufei et moi, on vit ensemble ! Réléna est parti avec une jeune fille dont elle s'est éprise, il faut dire qu'à présent j'ai un poids en moins sur le dos…
-Hum, vous voulez rester dehors ? C'est pas que ça me dérange, mais bon, c'est pour vous que je dis ça…
-Deathy ! Gros lourdaud ! Tu es encore plus gros qu'avant ! Ton maître ne sait vraiment
pas comment te nourrir, qu'est-ce que tu manges de bon mon vieux ? Tu veux un biscuit ? Non, tu préfères la glace, hein ?? On va voir ce que Duo a dans son congélateur…

Le chien suivit Zechs, habitué au traitement de faveur de celui-ci…Wufei regarda son amant partir avec un regard doux.
Duo le surprit et son cœur s'en brisa d'autant plus…

-Tu viens ? Je te sers quoi ?
-Un saké tu as ?
-Oui. Zechs trouvera son bonheur dans mon congélateur…Je ne m'en fais pas trop, blagua Duo en tendant son verre à Wufei.

Ils s'assirent et n'osèrent pas prendre la parole.

-J'ai revu Heero récemment. Il est au Japon avec Quatre et Trowa. Ils sont en pleine tournée…
-Et ça se passe bien pour eux ? Demanda Duo, nerveux et ne le cachant pas bien.
-Duo ! Voyons, pourquoi ne te rends-tu pas à Tokyo pour lui avouer tes sentiments ! Heero est vraiment très mal et toi aussi ! Il est complètement paumé, par ma faute, murmura le Chinois, audible pourtant…
-…
-Ecoute, ma relation avec Heero a été un véritable fiasco, mais j'aime Heero. Je l'aime toujours, c'est vrai, mais maintenant, j'ai trouvé Zechs.
Alors écoute-moi bien, je suis toujours l'ami de Heero et ne veut que son bonheur et il est avec toi, alors fonce Duo. Tu ne peux pas te permettre de perdre plus de temps…Pour l'amour d'un Japonais aux yeux bleu cobalt…

La porte d'entrée de l'appartement claqua en un bruit sec. Wufei se redressa d'un coup.

-ZECHS !

Il courut jusqu'à la porte et se retourna vivement.

-Et n'oublie pas Maxwell ! Il t'attend !

La porte claqua une seconde fois, laissant Duo, seul et déboussolé. Mais sa décision était prise.

**********


-/Zechs où es-tu ? Qu'as-tu compris de mes dires ? As-tu compris que j'aimais Heero comme un ami ? Ou plus que toi ? A présent, ça me paraît impossible…J'ai tellement mal en pensant que tu puisses me quitter pour une telle incompréhension…/

Wufei courut encore, rattrapant la chevelure cendrée qui s'échappait au détour des rues. Il arriva à une impasse et cru qu'il s'était trompé de chemin : une cathédrale se dressait devant lui.
Il entra, guidé par une force qu'il lui était inconnue…La lourde porte se referma en grinçant. De gigantesques statues tenaient lieu de piliers et supportaient les voûtes de vieille pierre. Un chœur résonnait sur les parois parées de vitraux représentant Dieu et ses anges…De l'endroit se dégageait une atmosphère chimérique, comme lorsqu'il était petit et qu'on lui contait des légendes où force et magie s'affrontaient. Le même sentiment l'habitait, l'impression de faire partie de l'histoire…

Il aperçut Zechs sur un banc, il s'approcha de lui et se tint debout devant lui. Il se saisit de son visage et le mira un moment. Zechs avait fermé les yeux, de fins sillons en glissaient.

-Je t'aime Zechs, n'en doute jamais, bien plus quiconque en ce monde…Ai shiteru…
-Wufei…

Le blond enfouit son visage contre le ventre de son amant et se redressa, le serrant contre lui. Wufei lui rendit son étreinte avec tendresse…Devant eux ne se dresserait jamais de barrière, et même si c'était le cas, ils les détruiraient toutes, les unes après les autres…

**********


Duo se fraya un chemin dans la foule vraiment dense. L'odeur des fumées agitait ses intestins qui menacèrent de révéler leur contenu au public…Pourtant, il entendait la musique…Sa musique…

Ore dake no kotoba de kimi ni tsutaetai
Kanashimi no mukou ni kagayaki ga mieru…
Dare datte hitotsu ya futatsu kizuato o kokoro ni kakaete iru

Seul dans mes mots je veux te parler
Depuis la tristesse on peut voir la brillance
Deux comme un, chacun porte une blessure dans son cœur

Heero était là, au milieu de la scène, entre ses camarades, fier et distant, comme la première fois qu'il l'avait vu ; pourtant, l'éclat de ses yeux s'était enfui…Ses yeux innocents…
Il fit demi tour cherchant à s'enfuir de la pièce, à s'enfuir de ses propres souvenirs, de sa propre conscience…Heero aimait Wufei…Non ? Il l'avait embrassé lui pourtant…Peut-être…Duo éclata d'un rire sinistre qui crispa son magnifique visage, mais le bruit de la salle couvrit son exclamation…
Il se faisait honte à pleurnicher ainsi…Il aimait Heero, il devait le savoir. Il lui dirait par n'importe quelle façon. Et la lumière se fit dans son esprit, quel crétin il avait été de se refermer autant, de changer tout simplement…Tout ce temps perdu…

Mou shinjinai mou aisanai
Sonna kotoba de kokoro tozashite
Nigeru na yo
Saa mou ichido saa hajimeyou
Wasurerarenai yume no tsuzuki o
Mitsukeyou
Hora kimi ni wa egao ga sugoku niau yo

Je ne croirai plus, je n'aimerai plus
J'ai enfermé mon cœur dans des mots
Echappons-nous !
Viens, encore une fois ! Viens, commençons !
Je n'ai pas oublié la suite du rêve
Allons la trouver !
Regarde, ce sourire semble si grand sur toi !

Il aurait pu le poursuivre, même le traquer si cela avait été nécessaire…Il était Duo Maxwell n'est-ce pas ? L'homme près à tout pour ses rêves…
La suite du rêve Heero ? La suite du rêve, de notre rêve, elle n'a pas lieu d'être sans toi…

Seishun tte kotoba wa sukoshi tereru kedo
Ichido dake no kyou o muda ni shitakunai
Furimuita hitomi no naka ni
Kimi dake no mirai ga kagayaiteru

Ces nouveaux mots sont un peu gênants
Seulement, aujourd'hui, encore une fois, ils ont fait un miracle
Tu apparais à travers ces yeux, toi seulement,
Dans un futur éclatant

Ses pas le rapprochèrent de la scène et il se rendit compte que leurs yeux étaient rivés, attachés comme s'ils ne s'étaient jamais séparés…
Et soudain, Heero sourit, il éclata en paroles harmonieuses, qui pour certaines n'avaient plus lieu d'exister…Et Duo lui répondit par le plus beau de ses sourires.

Mou maniawanai mou oitsukanai
Sonna kotoba de kata o subomete
Nigeru na yo Saa mou ichido saa nando demo
Doro ni mamirete ame ni utarete
Tsukamero
Hora yume mita ashita wa kitto hareru yo

Moetsukiru hoshi no kakera mo
Kagayaki o hanatte sora o kakeru
Mou shinjinai mou aisanai
Sonna kotoba de kokoro tozashite
Nigeru na yo
Saa mou ichido saa hajimeyou
Wasurerarenai yume no tsuzuki o
Mitsukeyou
Hora kimi ni wa egao ga sugoku niau yo

Je ne me joindrai plus, je n'aimerai plus
Je me suis résigné dans les mots
Echappons-nous !Viens, encore une fois, autant de fois qu'il le faudra
Souillés de boue et trempés par la pluie,
Emparez-vous-en !
Avancez-vous, le soleil brillera dans le lendemain de vos rêves.
Même les fragments d'étoiles brûlantes
Flash brillant, passent comme un éclair à travers le ciel
Je ne croirai plus, je n'aimerai plus
J'ai enfermé mon cœur dans des mots
Echappons-nous !
Viens, encore une fois ! Viens, commençons !
Je n'ai pas oublié la suite du rêve
Allons la trouver !Regarde, ce sourire semble si grand sur toi !

A la fin de la chanson, Heero sauta de la scène, manquant s'étaler sur le sol. La chance était avec lui, les gens ne l'agrippèrent pas pour lui manifester leur amour débordant…
Il se retrouva devant Duo, un peu gauche, ne sachant pas trop quoi lui dire. Alors il préféra se blottir contre lui, se plongea dans la chaleur de ses bras, dans la douceur de son étreinte. Alors Duo l'entraîna dans le slot que jouait alors Quatre…Une main sur la nuque du Japonais, l'autre dans son dos, Duo ferma les yeux, pour ne pas que le rêve se termine…Il sentait le souffle chaud dans son cou, les bras qui enserraient sa taille, le parfum envoûtant du guitariste…
Heero se sentit confus d'avoir forcé Duo à accepter cette étreinte…Mais ? Dansaient-ils à présent ? Oui, Duo l'avait enserré à son tour, posant ses mains à des points sensibles de son corps…Comme elle lui avait manquée cette longue tresse toujours joyeuse…Il la saisit et se sépara à regret de son prince charmant. Il eut peur de croiser son regard et fixa le sol, gêné.
Duo lui saisit la main et l'entraîna à sa suite, le guidant malgré la foule présente et qui acclamait encore les Japakumas qu'Heero avait désertés…Ce dernier le suivit avec difficulté, bousculé de parts et d'autres…A la sortie, des groupies le reconnurent et coururent à leur suite, mais ils s'éloignèrent rapidement, main dans la main, le vent les entraînant plus vite vers leur destination. Et Duo s'arrêta. Il pleuvait…

Heero s'émerveilla du marché de nuit qui n'était nullement gêné par les hordes de pluie…Il sourit et s'étonna de n'avoir jamais remarqué ces étalages de nourritures et d'autres merveilles…Duo l'observa, ravi de l'expression de bonheur qu'il lisait clairement sur ses traits enfantins…
Une pression sur sa main le réveilla : Heero voulait l'entraîner plus au loin dans la rue mais il le retint et le ramena brusquement à lui…Leur visage se touchaient presque…Les larmes inondaient les joues de l'Américain, s'il crut que le Japonais ne les différencierait pas de la pluie, il eut tort, ses pouces caressant la chair tendre de son visage lui prouvèrent…
Heero fronça soudain les sourcils et comme s'il venait de se rendre compte qu'ils étaient trempés, il entraîna l'Américain, achetant au passage quelques pâtisseries et autres provisions…
Ils coururent encore avant d'arriver devant l'immeuble abritant l'appartement d'Heero.
Quand ils rentrèrent, Duo tremblait de froid…

-Viens, il y a la salle de bain là-bas, tu vas prendre une douche et te réchauffer, d'accord ?
-Oui.

La voix du Japonais lui paraissait plus mûre, infiniment plus rauque et basse…Le fait qu'ils ne se soient pas parler jusqu'à ce moment lui semblait totalement naturel…Ils n'avaient pas besoin des mots pour se comprendre…
Tandis que l'eau tiédissait sa peau gelée, la porte s'ouvrit et se referma aussitôt, mais il vit des vêtements secs posés sur la petite table à l'angle de la porte.
Il sortit enfin, un peigne à la main. Il ne trouva pas Heero et décida donc de s'installer sur le sofa du salon où une musique d'ambiance adoucissait l'atmosphère.
Il peigna soigneusement ses mèches châtains…

-Voilà…Oups !

Heero rattrapa tant bien que mal le plateau qu'il avait failli renverser en trébuchant et le posa sur la table basse devant son ami…Celui-ci finissait de démêler ses longues mèches, une fois terminé, il ne les attacha pas, conférant ainsi une beauté surnaturelle à son visage angélique.
Le Japonais tomba à genoux devant le meuble bas et s'étira, fatigué…Son regard accrocha celui de Duo et il lui sourit, servant ensuite le café qui attendait sagement dans la cafetière.
Il se redressa ensuite.

-Je vais me doucher, j'en ai pour quelques minutes, tu fais comme chez toi, hein ? Normalement tu as tout à portée de main…Dit-il en vérifiant ses dires d'un regard panoramique dans la salle.
-Pas de problème, vas-y ! Je t'attends…

**********


Lorsqu'il sortit de sous la douche, Heero dédaigna le tee-shirt qui attendait d'être passé, il enfila rapidement un boxer et un jean et éteignit la lumière.
Dans le salon, la télé était allumée et Duo dormait, abandonné sur le sofa blanc…
Heero éteignit la télé et s'avança vers ce que son esprit nommait " ange ". Il le saisit telle une princesse, laquelle nicha son visage contre son torse parfumée, goûtant inconsciemment ( ?) sa peau de ses lèvres fraîches…
Il l'emmena dans sa chambre et ferma la porte d'un coup de talon bien placé. Quand il le déposa sur le lit afin de le recouvrir avant de partir, les bras puissants du châtain s'accrochèrent aux larges épaules hâlées et l'attirèrent à lui. Duo le fit rouler par-dessus lui et se maintint face à lui, le fixant de ses améthystes brillantes.
Les deux cœurs battaient rapidement, la proximité qu'ils s'imposaient leur devint bientôt insupportable et c'est Heero qui combla la distance qui les séparait.
Son nez effleura la joue humide de l'Américain, mais contrairement à ce qu'il croyait, c'était ces propres larmes qui mouillaient la peau tendre de Duo…

-Hee-chan…Souffla le châtain en le serrant contre lui, protecteur.
-J'avais peur de ne plus jamais te revoir…Je…

Soudain, comme s'il se rappelait quelque chose d'important, il s'écarta brusquement sans que Duo puisse le retenir…

-Heero que se passe-t-il ?!
-Rien, j'ai juste oublié…J'étais si bien que j'avais oublié de…
-Heero, calme-toi…Tu sais que tu peux avoir confiance en moi, n'est-ce pas ? Demanda Duo en s'approchant de lui et le surplombant d'une demi-tête. Heero s'était collé dos au mur et ne semblait pas vouloir s'en dégagé…

Duo tendit le bras pour appuyer sur l'interrupteur lumineux. La lumière se fit et la peur qu'affichait Heero, celle d'un animal traqué, fit se serrer son cœur et il le lâcha à regrets, à la grande surprise de son compagnon.

-Pars si tu veux, je comprendrais que tu ne sois pas sûr de toi, ni de moi…Murmura le jeune homme en retournant s'asseoir sur le lit. Il se prit la tête dans les mains et s'appuya des coudes sur ses cuisses…

Heero baissa le regard, honteux d'avoir déçu son ami, son amour…Mais, c'était si difficile de faire comme si rien n'existait de ses problèmes…
Il releva ses cobalts sur l'homme assis sur le lit. Cet homme qui était venu au Japon pour le voir lui…Il avança d'un pas et voulut tout de suite reculer, mais son envie de rassurer Duo prit le dessus et il avança lentement vers lui, étape par étape, se dégageant progressivement de ses barrières…Les franchissant sans peine, jusqu'à arriver à celui qu'il aimait…Oui, celui qu'il aimait…
Duo releva la tête et sourit, mais son sourire si enchanteur disparut quand Heero lui montra son dos…L'horreur se peignit sur ses traits et il se leva, furieux. Saisissant l'épaule d'Heero dans une main ferme, il le fit tourner le dos à la lumière.

-Qui a osé te faire ça ?!

Un tatouage ornait le milieu du dos du Japonais, ni petits, ni grands, les dessins étaient tout de même horribles…Sur une croix renversée, des chaînes maintenaient des corps sans vie, tandis que des roses noires poussaient sur leurs carcasses…
Duo sentit les épaules du Japonais trembler et il l'enserra par derrière, le rassurant de suite…

-Mon…Mon père s'appelait Odin Lowe, un tueur parmi les tueurs, impitoyable et inhumain…Ma mère, une prostituée comme les autres…Elle m'abandonné à mon père parce qu'il était très violent, sans pour autant alcoolique ou drogué : il aimait la vue du sang.
J'avais six ans quand c'est arrivé…Il m'a obligé à tuer un homme…Heero Yuy…En sa mémoire, j'ai repris son nom quand j'ai quitté mon père…Enfin, quand il est mort…Parce qu'il s'est fait tué par plus fort que lui…Mais juste avant que je tue cet homme, il m'a tatoué ce tatouage sur le dos. " Pour que tu m'oublies pas. " a-t-il dit… " Pour que tu n'oublies pas ce que tu vas faire… " Je ne voulais pas, mais il m'a forcé…

Heero pleura violemment, toujours enserré pas Duo, laissant sortir sa douleur et tristesse mélangée…

-Je ne voulais pas alors j'ai essayé de m'enfuir mais il m'a attrapé et il m'a dit " Si tu ne veux pas que je recommence, tu m'obéis sale gosse, aussi non, tu sonnais la suite… " Le soir même il était rentré…Et pour une raison grossière et fausse, il m'a puni…La torture ne me faisait plus rien, il allait tellement loin…Mais cette fois-ci, il ne m'avait pas entaillé la peau…D'habitude, je me retrouvais en sang, dans la baignoire, à essayer de faire taire ma douleur avec le jet d'eau froide…Mais là, il m'a déshabillé…

Duo frémit contre lui, sachant déjà la suite de son récit…Mais il le laissa continuer, le soutenant de toutes ses forces, le Japonais se laissant aller petit à petit…

-Il m'a déshabillé et entraîner dans sa chambre. J'ai tout de suite compris ce qu'il allait faire alors j'ai tenté de le fuir, mais il m'a frappé à la tête et j'ai vu trouble. Alors à ce moment j'ai appelé ma mère…Mais elle n'est pas venue…ET IL M'A VIOLE !!! IL M'A VOLE LE PEU DE DIGNITE QUE JE GARDAIS ENCORE !!!!!

Heero s'écroula contre le torse en face de lui…
Duo caressa doucement les mèches brunes en bataille…Il s'allongea en amenant le Japonais contre lui. Il le serra tout contre son corps et les recouvrit d'une couverture.
Les pleures d'Heero se turent…

-Comment voulais-tu que j'accepte que deux hommes se battent pour moi après être passé par ça ?
-Chhh, repose-toi mon amour…Je reste près de toi…Rassura Duo en le berçant légèrement.
-Mais…
-Heero, si je te disais que j'avais tué mon père parce qu'il battait ma mère, tu m'aurais détesté ? Demanda-t-il sérieusement.
-…non…
-Je t'aime Heero, et ce, malgré ton passé douloureux…Je t'aime, mon petit endiablé…Dés la première seconde où je t'ai vu je t'ai aimé, sur cette scène entouré de tes amis, ce léger sourire méprisant aux lèvres…
-Duo…Ne me quitte jamais…Murmura Heero avant de sombrer dans le sommeil, gardé par le protecteur de son cœur.

The end.



Note : Ben c'est pas trop tôt ! Après plusieurs essais infructueux visant la fin de cette fic one shot, je suis assez fière de ma fin ! Personne ne pourra plus dire que je suis obsédée par les lemons !
C'est quoi ces regards douteux ??? TT__TT



Fics Gundam Wing


Fanfics