Frères
Auteur : Setsu'
Email : dark.setsuna1@caramail.com
Base : GW plus un léger empreint ms vous verrez bien ^__________^
Genre : Yaoi
Disclaimer : Ni les bishos de GW ni mon autre bisho en guest star^^ ne m'appartiennent T___T
Note&Co : Voici enfin le chapitre 6 de Frères, c’est vrai que j’ai mis un peu de temps à l’écrire ms ça valait le coup lol ! Car pr une fois j’en suis entièrement satisfaite, j’ai eu le temps de choisir chacun de mot et je ne vois rien qui me choque ou me déplait à première vue. Bon il y a certaines scènes, je l’avoue qui sont là pour combler ms je ne peux pas tjs faire des scènes choc non plus ! J’aime bien le moment entre Duo et Heero ds la chambre de celui-ci, il n’a rien d’extraordinaire ms j’aime bien et ps j’aime bien la réflexion d’un Hee-chan insomniaque. Nan vrmt pr une fois je suis contente, je n’ai plus qu’à croiser les doigts et espérer que vous aussi ...
Ce chapitre est dédicacé à Shinhee qui ne va plus me parler pendant prêt de trois semaines lorsqu'elle l'aura lu en intégralité ^___________^ !
Et je le répète une nouvelle fois : SYAORAN N'EST PAS LE MECHANT DE L'HISTOIRE
Voici enfin le Chapitre VI de Frères et Bonne lecture ^______^ du moins
je l’espère ^^v
Chapitre 6
Plongeant son regard aigue-marine dans celui de son ancien compagnon d'arme, le jeune homme s'exclama d'une voix neutre :
- Syaoran, tu peux emmener ces plats dans la pièce d'à côté,
j'aimerais m'entretenir quelques minutes avec Duo s’il te plait, et dis
aux autres de ne pas nous attendre et de commencer à manger ...
- Euh … Oui, bien sûr ... Bafouilla l'adolescent en remontant le
haut de sa fermeture éclair et réattachant les boutons de sa
chemise.
Prenant d'une main un premier plat et le second de l'autre, le jeune homme ne tarda pas à sortir, mal à l'aise du fait de cette tension perceptible et du silence inaccoutumé du natté.
- Quatre, je ...
- Assied toi. Répliqua sans violence le jeune arabe mais sachant comme
toujours se faire respecter.
L’américain s'exécuta, plongeant son regard dans une des dalles ocre du sol et n'osant croiser le regard accusateur de son ami.
- Duo, je ne vais pas tourner par quatre chemins, saches que je désapprouve entièrement cette relation. Il est mineur et tu connais les risques encourus mais je crois que ce n'est pas la justice qui est le plus à craindre dans cette histoire mais bel et bien Heero ! As-tu seulement idée du mal que vous allez lui faire s'il venait à découvrir votre liaison ? As tu seulement idée, à quel point il est attaché à toi et combien ses liens avec Syaoran sont encore fragiles ? J'en doute sinon tu n'aurais jamais risqué de le perdre pour une simple aventure. Je n'ai qu'une chose à te dire : Arrête ce jeu de séduction pendant qu'il est encore temps car j'ai bien peur qu'après tu ne puisses plus revenir en arrière ... S'enquit le jeune arabe, ne quittant pas des yeux le natté bouleversé.
Le jeune homme resta silencieux, ne sachant que penser de cette situation inconcevable, que répondre à toutes ses accusations et demande légitime, ni comment se comporter face au désordre général de son esprit et de ses résolutions. Touché par la sensibilité et le mal être intérieur de son ami, Quatre attira l'américain dans ses bras, l'étreignant tendrement et essayant de le rassurer par son don.
- Je ne sais qu'une chose Kat', je ne veux pas lui faire de mal ... Murmura Duo, quelques larmes égarées glissant avec amertume le long de ses joues rougies.
L'ancien pilote de Sand Rock esquissa un sourire affectueux, essuyant les pleurs de son ancien frère d'arme puis déposant un baiser tendre sur le front du natté, il enlaça ses doigts aux siens, l'entraînant jusqu'à la sortie pour enfin rejoindre les autres qui finiraient tôt ou tard par s’interroger sur les raisons de leur absence prolongée.
- Je le sais Duo, je le sais bien ...
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Alors qu’il dégustait un morceau de fondant au chocolat soigneusement préparé par son meilleur ami, celui-ci demeurant sans conteste son dessert favori, Duo sentit soudain une agréable caresse se profiler à la base de sa cheville, devinant sans grande difficulté son origine et l’identité de son émetteur. Rencontrant aussitôt le regard brûlant du jeune homme qui semblait s’ennuyer à mourir au milieu de cette discussion retraçant les différents prototypes d’armures mobiles mis au point au cours de la guerre, l’adolescent n’avait rien trouvé de mieux que de flatter par de subtiles caresses le pied de son vis-à-vis, désirant un tout autre dessert et profitant du fait que son frère participe à un débat passionné et enthousiasme sur les valeurs de son Gundam.
Reposant sa cuillère à côté de son assiette et
fort de ses résolutions, l’étudiant détourna alors
son pied sous la table, intégrant la polémique en déclarant
ouvertement qu’aucun n’égalait Deathscythe. Déconcerté et
frustré par ce geste, le jeune homme sortit de table, préférant
nettement la compagnie de son ordinateur portable à l’énumération
des rapports techniques.
Consultant sa messagerie électronique avec désintérêt,
l’adolescent remarqua qu'il avait reçu un mail l'invitant à une
soirée, celle-ci étant organisée par un étudiant
qu'il avait rencontré un peu plus tôt dans la journée.
Baladant discrètement son regard sur le natté qui l'ignorait
avec grand soin, Syaoran reporta son attention sur la veste posée
sur le fauteuil pourpre face de lui, songeant à son dernier entretien avec le pilote dans la cuisine. Envahit par un violent sentiment de déception,
les éclats de rire du preventers résonnèrent à ses
oreilles, se mélangeant avec légèreté à ceux
de son demi-frère. Exaspéré, frustré et attristé par
ce rejet, l'adolescent ne réfléchit pas d'avantage, empoignant
assurément sa veste encore humide, il se dirigea vers la porte de
l'appartement, ignorant les rires de celui qui l'obsédait sans relâche.
- Syao, je peux savoir où tu vas ? Demanda le japonais alors que les
doigts du brun se refermaient autour de la poignée
- Dehors ... Répondit le jeune homme avant de claquer la porte derrière
lui et de dévaler les escaliers en courant.
Considérant encore quelques minutes la porte d'entrée, Heero détourna les yeux, intrigué par l'attitude singulière de son frère qui n'agissait certainement pas de la sorte sans une raison valable, cependant il ignorait laquelle. Il rencontra soudain le regard pétillant de son colocataire, celui-ci lui caressant doucement la main pour le réconforter. Ils échangèrent un rapide sourire, Heero ne pouvant dés lors se concentrer sur aucun autre point n’étant pas relatif de prêt ou de loin à son sourire ou à son regard violine, s’enivrant de ses rires et de sa bonne humeur continue .
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- C'est moi ou on a acheté deux lampes exactement identiques ? S'exclama le natté, considérant avec scepticisme la table de nuit du brun où reposait une unique lampe sculptée dans les tons aubergine.
Heero observa avec attention sa lampe de chevet, haussant un sourcil, déconcerté. Il avait lui aussi quelques peu abusé de la liqueur à la pêche présente durant la soirée seulement il parvenait à conserver les idées claires grâce à son entraînement avec J, ce qui toute évidence n'était pas le cas de son ancien coéquipier.
- J'crois que tu n'es pas dans ton état normal, Duo ... Murmura le pilote juste derrière lui, passant son bras autour de sa taille pour le soulever jusqu'à son lit et lui ôter ses chaussures avant de l'allonger sur le sommier ... J'te laisse te déshabiller
Heero passa ses bras au dessus de sa tête pour ôter son tee-shirt blanc avant de s'avancer vers la fenêtre de sa chambre pour la refermer, les températures s'étant rafraîchies au cour de la soirée, puis, retournant aux côtés de son ami, il commença à déboutonner le haut de son jean. Duo n'avait pas bougé d'un poil, les bras ballants et la bouche grande ouverte, affichant une expression des plus stupides en admirant la stature impeccable du brun. Heero releva les yeux, considérant le jeune homme avec surprise lorsqu'il comprit l'objet de son mutisme et de sa léthargie. Ses joues s'empourprant à une vitesse détonante, le preventers se dirigea vers la salle de bain pour se brosser les dents et se rafraîchir, lâchant au passage :
- Déshabille toi, tu ne vas pas dormir tout habillé ...
Le jeune homme ressortit quelques minutes après de la pièce, vêtu en tout et pour tout d'un unique bas de pyjama blanc faisant ressortir les nuances hâlées de sa peau satinée. Constatant sans surprise que le natté était encore habillé, il s'approcha du lit, devinant le nouvel objet de son hébétement.
- Bon j'suppose que je vais devoir m'en charger moi-même ... Se résigna le japonais, n'étant pas aussi résigné qu'il voulait bien le paraître et détaillant longuement la chemise noire de l'étudiant.
Duo esquissa un sourire, les yeux pétillant de malice alors que les doigts du brun s'aventuraient sur son torse pour déboutonner avec adresse sa chemise en soie. Conservant un sang froid extérieur à toute épreuve, l'asiatique poursuivit son action avec grand mal et ressentant tout de même les effets de l'alcool qui lui conseillaient opiniâtrement de le prendre là et sans prélude. S'égarant à présent sur la fermeture éclair de son jean et sur un premier bouton, le jeune homme croisa le regard brûlant du natté silencieux, trahissant sa retenue et son allure hermétique. Esquissant un sourire discret, Duo laissa glisser son pied le long du mollet du brun, le faisant chuter résolument sur lui et souhaitant de tout son être passer à l'étape supérieure.
N'ayant pas un instant anticipé ce geste, Heero se retint difficilement pour ne pas trébucher sur le jeune homme allongé, son bras tendu le long de sa hanche. Troublé par cette soudaine proximité qui n'avait clairement rien d'amicale, le japonais n'amorça aucun geste, désirant au plus profond de lui poursuivre dans cette lancée et tiraillé par les serments moralisateurs de sa conscience. Reposant ses prunelles intensément violacées sur le pilote, l'américain ancra son regard dans celui de son meilleur ami, déclarant d'un sérieux contrastant pleinement avec sa précédente désinvolture :
- J'me rappelle … au début de la guerre, j'étais complètement dingue de toi et tu sais quoi ? … Ce soir j'me souviens pourquoi ...
Accompagnant le geste à la parole, Duo se redressa pour venir à l'encontre des lèvres sucrées du brun, l'embrassant avec élan et ardeur. Trop surpris pour réfléchir, Heero se laissa tomber sur le corps offert du natté, répondant à l'échange passionnément alors que ses doigts effleuraient langoureusement les cuisses du pilote. Se cambrant contre le brun et remontant ses jambes de part et d'autre de lui, le jeune homme reprit son souffle quelques instants avant de sceller une nouvelle fois ses lèvres contre celles d'Heero, laissant libre court à ses pulsions et à ses bas instincts longtemps réfrénés.
Un violent bruit de brisure les interrompit dans leur dessein, retrouvant aussitôt ses esprits mis de côté sous le feu de l'action, Heero se redressa pour identifier l'origine de cet éclat, fuyant à tout prix le regard de son presque amant afin de ne pas sombrer à nouveau dans le désir de le faire sien. Avançant vers le salon d'un pas incertain, il distingua assez rapidement la silhouette élancée du chinois qui venait de rentrer et par la même occasion mettre fin aux vieilles années d'un vase égyptien. Pris en faute, Syaoran sursauta, rencontrant le regard impassible de son demi frère appuyé contre l'encadrement de la porte.
- Je suis désolé ... Murmura l'adolescent à voix basse,
rassemblant les morceaux s'amoncelant au sol
- Laisse, j'm'en occuperais demain et puis de toute façon ... Je l'ai
toujours trouvé horriblement laid ...
Syaoran se redressa, esquissant un sourire rassuré. Le pilote sourit en retour, heureux de constater que sa relation avec l'étudiant était en bonne voie d’amélioration.
- Allez va te coucher et dors bien
- Bonne nuit 'ro ...
Posant sa veste et ses chaussures sur les supports prévus à cet effet, l'adolescent alla se désaltérer dans la cuisine avant de reprendre le chemin de sa chambre, épuisé par sa soirée animée. Quelle ne fut pas sa stupeur lorsqu'il croisa le jeune homme responsable de sa fuite et de tous ses tourments, celui-ci même sortant de la chambre de son frère à pas de loup, sa natte désordonnée et ses joues encore rougie par l'effort, lui laissant deviner à loisir ce qui venait de se dérouler un peu plus tôt dans l’intimité de la pièce voisine. Rencontrant le regard du chinois, l'américain se retrouva incapable d'articuler le moindre mot, suffoqué. Ne souhaitant pas prolonger d'avantage cette situation sans équivoque, l'adolescent se retourna vers sa chambre et claqua la porte, sans aucune parole alors que plusieurs larmes acerbes roulaient le long de ses joues.
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Baladant son regard laconique sur le cadran luminescent de son réveil, Heero ne parvenait pas à trouver le sommeil, ressassant sans cesse ses derniers faits en date et songeant infatigablement à celui qui hantait chacune de ses nuits depuis déjà plusieurs années. Ils avaient été si prêt de … le jeune homme en ressentait encore des frissons à la simple pensée. Que serait-il advenu s’ils avaient écopé de quelques minutes supplémentaires ? L’inévitable irrémédiablement.
Combien de fois n’avait-il pas rêvé de ce jour ? Acquérir la liberté de le caresser, l’embrasser, le posséder … Il en brûlait de désir rien que par une simple projection chimérique. Cependant, une unique maxime lui revenait à l’esprit, le faisant languir de part une impuissance âcre, le don de son corps n’avait rien à voir avec le don de son cœur. Plus que sa silhouette mirifique, il le voulait lui, avec ses sautes d’humeur et ses névroses compulsives, ses promesses éternelles et ses engagements inviolables s’accordant sur un même lien passionnel et intouchable, quelques mots suaves murmurés au coin d’un oreiller, inaltérables et ne pouvant être dictés par un vulgaire verre de liqueur alcoolisée.
Remarquant alors l’heure avancée, le jeune homme réalisa que dans quelques heures il ne tarderait pas à partir pour une mission banale d’une matinée, infiltration succincte et désarmement relatif. Aujourd’hui, il allait faire sa première journée, sans doute le croisera-t-il au détour d’un couloir ou encore, affublé de dossiers à quelques pas de la machine à café, peut être … Peut être échangeront-ils quelques mots sur la bêtise du monde et la candeur des civilisations, se remémorant sans cesse l’époque où de majestueuses armures mobiles se devaient de régler leurs conflits.
Désormais il le verrait vingt quatre heures sur vingt quatre, matin, midi … et soir, pensant inconsciemment à chaque instant à ce regard pétillant de jubilation, cette natte capricieuse, serpentant son dos élancé et caressant voluptueusement le creux de ses reins doucement fuselés et ce sourire lumineux, un brin mutin et dangereusement ensorcelant. Il ne pourrait plus l’ignorer, ce sentiment le rendant dépendant de ses injonctions et esclave de son amour sans limite apparente, il ne l’aimerait que d’avantage, souffrant en silence de ne pouvoir le confesser librement.
Constatant qu’il était amplement temps pour lui de se lever malgré cette nuit blanche passée à rêvasser, Heero se redressa d’entre ses draps enchevêtrés, se dirigeant tel un automate vers la salle de bain juxtaposée pour une douche froide et une remise en place de ses idées, afin d’être de nouveau rationnel et opérationnel. Il ressortit quelques instants après, fin prêt et habillé simplement, un tee-shirt orangé et un pantalon léger, arpentant les couloirs sombre de l’appartement ensommeillé, il ne put s’empêcher d’avoir une attention supplémentaire pour lui, voulant tirer au clair leur nuit passée et sachant pertinemment qu’il n’était pas de ceux qui se levaient de bon pied après une soirée trop arrosée.
Griffonnant brièvement quelques mots sur un morceau de papier, il composa
un mélange de son invention, à l’aspect indigeste et verdoyant,
radical en cas de nausée et de maux de tête caractérisés.
Le preventers ajouta également une rose, sans vraiment s’en rendre
compte et soustraite d’un riche bouquet reposant un peu plus loin, celui-ci
récemment acheté par le jeune homme en question, à la
suite d’une impulsion momentanée. Réalisant alors qu’il était
grand temps pour lui de partir en mission, il termina d’écrire
ses derniers mots et empoigna les clés de l’appartement, une veste
sous le bras et un commutateur au mercure dans une première poche fermée.
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Entrouvrant les yeux, Duo esquissa une grimace, assommant son réveil agité et gesticulant, d’un violent coup de poing bien placé. Se redressant contre le mur de sa chambre violine, il se frotta les yeux en signe de mécontentement, constatant amèrement qu’il était déjà temps pour lui de se lever et de débuter sa première journée en tant que preventers mais avant il devait encore rendre une dernière visite à G, histoire de lui emprunter de ci de là quelques armes dés qu’il aurait le malheur de lui tourner le dos.
Rassemblant son courage à deux mains, l’ancien pilote de Deathscythe Hell se dirigea vers la salle de bain commune, s’interrogeant sur la présence du chinois dans l’appartement. Il ôta l’élastique noir entrelacé à la pointe de sa natte, dénouant patiemment ses trop nombreux nœuds et épis matinaux. Retirant rapidement son boxer, il ouvrit la première porte d’un meuble blanc, pour en sortir une longue serviette moelleuse et une autre de taille moyenne et attrapa au passage le premier shampoing lui tombant sous la main. Fredonnant un dernier air entendu, Duo passa une jambe de part et d’autre de la baignoire bientôt suivit de la seconde, saisissant la pomme de douche.
Se remémorant soudain sa nuit précédente, le jeune homme sentit rapidement un nœud se formant au creux de son estomac en songeant à l’adolescent qui l’avait surpris en position délicate, le fusillant du regard et s’imaginant encore une montagne de ce qu’il avait bien pu voir. Soupirant longuement, l’étudiant s’éclaboussa le visage avec le jet d’eau, résigné. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il rencontra le regard sidéré et colérique du loup en question qui par mégarde était rentré dans la salle de bain, ne s’imaginant pas un seul instant que l’américain était déjà levé.
N’ayant toujours pas décoléré depuis hier soir, l’adolescent lâcha un léger gomen d’avantage sur le ton du reproche que de l’excuse gratuite, refermant brusquement la porte derrière lui et jugeant préférable d’aller se laver dans la salle de bain de son frère. Duo resta quelques minutes à fixer la porte en question, déconnecté de la réalité puis soupirant une nouvelle fois, il ferma les yeux et retint sa respiration, glissant contre la surface blanche de la baignoire pour se laisser submerger par l’eau.
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Admirant l’écriture soignée et appliquée de son colocataire, le jeune homme esquissa un léger sourire devant cette attention, humant le doux parfum de la rose disposée et laissant couler le liquide âpre de la mixture le long de sa gorge, sceptique et incertain quant à sa fiabilité. Amusé par les quelques lignes du japonais, essayant de trouver une excuse rationnelle et purement hormonale à leur dérapage d’hier, Duo chiffonna le papier entre ses doigts élancés, se servant un grand verre de jus d’orange.
Syaoran ne tarda pas à entrer, vêtu d’une chemise brune et d’un jean délavé, l’adolescent n’accorda aucun regard au pilote, relisant pour la énième fois ses cours d’histoire et grignotant de temps à autre une quelconque tranche de pain aux céréales. Lui tendant un verre de lait sans trop s’égarer sur les traits glacés du lycéen levé du mauvais pied, Duo avala ses céréales multicolores rapidement, sans prononcer un mot, ne sachant comment s’adresser à lui sans d’avantage l’irriter.
Relevant les yeux vers le pilote, Syaoran resta quelques minutes troublé, ne pouvant s’empêcher d’admirer la tenue impeccable du jeune homme, vêtu pour l’occasion d’un costume noir porté de manière décontracté, ne faisant qu’ajouter à sa beauté originelle. Toutefois il ne lui pardonna pas pour autant sa faute, rancunier et impulsif, il attrapa le verre sans aucun remerciement le buvant d’une traite.
- Pourquoi tu t’es levé aussi tôt ce matin ? Tes cours
ne commencent qu’à huit et demi, nan ?
- T’es pas ma mère à ce que j’sache alors je n’ai
aucun compte à te rendre ! Rétorqua d’une voix rêche
le brun
Duo esquissa un sourire, reprenant ses attitudes shinigamiesques comme à chaque fois qu’il se sentait blessé ou affecté.
- Tu espérais sans doute pouvoir m’éviter ainsi, c’est
vraiment pas de bol ! Pas la peine de te donner autant de mal tu sais, je serais
partit bien avant que tu ne te lèves ! S’exclama l’étudiant
en souriant cruellement, déposant son bol vide dans le lave-vaisselle
et refermant la fenêtre entrebâillée de la cuisine.
- Va te faire’ … Répliqua le chinois en posant son verre
sur la table, quittant la pièce sans un mot de plus.
Baissant les yeux vers le sol carrelé, Duo contempla la surface ocre avec tristesse, déstabilisé et d’avantage bouleversé qu’il ne voulait y paraître.
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[ En fin d’après midi …]
Scannant de gauche à droite les lieux, à la recherche d’une quelconque présence non souhaitée, Syaoran sortit de sa chambre désordonnée, apaisé par le silence régnant dans l’ensemble de l’appartement, sans doute s’était-il s’absenter … Soulagé à cette idée, l’adolescent se dirigea vers la porte d’entrée, sa veste sous le bras et souhaitant aller rendre visite à une ancienne conquête, histoire de voir de se changer les idées.
- Tu comptes m’éviter longtemps comme ça ? Nan parce que là ça devient flagrant et je crois que nous avons dépassé le stade du simple jeu entre le chat et la souris persécutée … Rétorqua le jeune homme ne quittant pas des yeux ses notes et baladant son regard entre les lignes, en quête obstinée d’une notion essentielle.
L’interpellé s’immobilisa, accordant toute son attention au natté et songeant interminablement à sa rancœur trop longtemps entretenue, il répliqua à son tour par une pointe de sarcasme et un regard appuyé et incisif, formulant les premières pensées lui venant à l’esprit :
- Des amis ne ? Laisse moi rire, tu t’es bien foutu de moi depuis mon
arrivée … Et moi en imbécile que je suis, j’me suis
laisser prendre au jeu, n’imaginant pas un seul instant que tu ne faisais
que te divertir avec moi et comblais ainsi tes vices obscènes et licencieux.
- I run, I hide but I never lie … Chantonna l’ancien terroriste,
griffonnant de ci de là sur sa feuille en conservant une désinvolture
immuable.
- C’est quoi encore ça ? L’un des derniers génériques
de Tex Avery que tu ais vu ? Ça ne m’étonnerait pas, tes
seuls centres d’intérêts se résument à la
télévision et à quelques parties de jambes en l’air … Lâcha
le jeune homme avec amertume, contemplant par la même occasion l’écran
plasma à quelques pas de lui … Parfois je me demande comment tu
as pu être pilote, tu me sembles tout juste bon à traîner
en boxer dans cet appart’, errant de pièces en pièces à la
recherche d’un tee-shirt propre.
Sans relever les yeux de ses écrits, le pilote saisit entre ses doigts la pointe de son stylo plume, le lançant avec souplesse et conviction en direction du brun telle une lame aiguisée et frôlant la base de son cou pour venir se planter avec violence dans le mur de la pièce, tranchant sans hésitation une partie d’une affiche. Syao’ resta silencieux, ressentant encore la sensation du stylo lui caressant la nuque avec rapidité.
- Ne juge pas sans connaître … Entonna l’américain
acidement, refermant son classeur d’un même geste brusque.
- Garde tes sermons pour l’Eglise, j’sais même pas pourquoi
je perds mon temps à parler avec toi de toute façon ! Répliqua
le chinois, furieux de s’être fait autant abusé.
- Parce que tu es mort de jalousie … Commença Duo
- Pardon ? S’exclama le chinois troublé par ces paroles
- Ça t’obsède chaque nuit, dés la première
lueur du jours tu ne peux t’empêcher de te dire que ce n’est
pas comme ça que tu voulais que ça se termine. Tu sais pertinemment
qu’il n’y aura jamais rien entre moi et Heero mais rongé par
ta jalousie excessive et ton orgueil exacerbé, tu ne peux te résoudre à me
l’avouer, ça te mettrait aux rang de captif, de dépendant
et ça tu ne pourras jamais l’accepter, tu es bien trop fier pour
cela.
[Silence]
- Tu dérailles total’ man ! S’exclama l’adolescent troublé par la lucidité du pilote et ne sachant que répondre face à ces insinuations pour la plupart véridiques.
Duo esquissa un sourire, appuyant ses pieds contre le rebord de la table basse en bois clair et fixant résolument l’aquarium azuré face à lui, sans jamais détourner les yeux vers le brun de ses pensées, opiniâtre et déterminé.
- Tu peux dire ce que tu veux, je lis en toi comme dans un livre ouvert, tu sais ce que je veux, libre à toi de me l’accorder ou non, mais sache seulement que je ne t’ai jamais menti alors que je n’ai fait que lui mentir depuis le début. Je ne pourrais jamais t’apporter une plus grande preuve de ma fiabilité et de ma fidélité, maintenant à toi de voir ce que tu désires réellement et si tu es vraiment prêt à ne plus jouer … Déclara l’ancien pilote de Deathscythe Hell sans détour ni hésitation, ancrant enfin son regard intense dans celui perplexe de l’adolescent.
Se sentant faillir sous le regard brûlant du natté et l’impulsion omniprésente de ses envies et de sa frustration, le chinois esquissa finalement un mouvement, obsédé et préoccupé par cette situation qui n’avait que trop duré. Il s’avança vers le canapé où était établi le jeune homme, ne le quittant plus des yeux dés l’instant même où son regard se fixa sur le sien. Erigé face à lui, l’adolescent resta silencieux, attendant le moindre geste de la part du natté, ne sachant comment décrire ses sentiments présents et de quelle manière formuler sa demande implicite et sans farandoles.
Attirant le jeune homme d’une pression sur son poignet, Duo ne tarda pas à le renverser sous lui, le coinçant sans hésitation entre le tissu lisse de la banquette et son propre corps contracté. Il scella alors ses lèvres courtoises à celles du lycéen, s’enivrant de cette sensation exquise et du désir de pouvoir le posséder enfin sans interruption ni réclamation. Le pilote laissa courir ses doigts le long des flans abandonnés de l’étudiant, soulevant avec douceur et sensualité le tissus vaporeux de sa chemise brune et se fondant littéralement contre son corps frémissant alors que le chinois impétueux reprenait une nouvelle fois possession de ses lèvres pour un baiser enflammé.
Tout à leurs desseins et à leurs pulsions longtemps refoulées, les deux amants ne remarquèrent à aucun moment l’intruse présence d’un autre jeune homme au regard assombri, assistant à ce spectacle impuissant et bouleversé, une allure hermétique et glacée le définissant comme toujours. N’esquissant aucun son, aucun geste, aucune parole, le brun ne tenta rien pour les séparer, ne souhaitant pour rien au monde connaître la raison de cet acte sans équivoque et restant là, tel le stéréotype auquel on l’avait identifié, indifférent et sans sentiment apparent.
Aujourd’hui plus qu’aucun autre jour, il aurait tant aimé être Le Soldat Parfait …
Insensible …
Un déchirement lui vrilla les tempes violemment tandis qu’un sentiment de trahison et de souffrance lui lacérait l’intégralité du corps.
Ne réfléchissant pas d’avantage, il empoigna brusquement ses clés, souhaitant quitter cet enfer au plus vite et laisser tout cela derrière lui …
Tbc
Fin du chapitre IV
Je crois que j’ai irrémédiablement signé mon arrêt
de mort là nan ?
Désolé mais je reste dans mon idée de départ et
c’est ainsi que je l’imaginais …
Alors vous n’êtes pas trop déçu ?
Kiss