Frères
Auteur : Setsu'
Email : dark.setsuna1@caramail.com
Base : GW plus un léger empreint ms vous verrez bien ^__________^
Genre : Yaoi
Disclaimer : Ni les bishos de GW ni mon autre bisho en guest star^^ ne m'appartiennent T___T
Et pr ne pas s’arrêter en si bon chemin : Voici enfin le Chapitre VIII de Frères et Bonne lecture ^______^ du moins je l’espère ^^v
Chapitre 8
Traînant les pieds nonchalamment dans le hall d’entrée
du bâtiment, le jeune homme faillit tomber à la renverse suite à sa
rencontre avec un tapis sournois, rivant furieusement son regard vers la carpette
machiavélique et ne devant son maintient qu’à ses réflexes
sous-jacents et exercés.
Décidemment ce n’était vraiment pas sa journée …
Atteignant enfin les portes vitrées de l’ascenseur afin d’accéder
aux étages supérieurs, Heero s’avança dans la cabine
tel un automate, le regard alangui et ressassant sans cesse sa dispute avec
le jeune homme, encore fraîche à son esprit.
Comment en était il arrivé à ce point déjà ?
Il ne s’en souvenait même plus …
Le Frapper alors qu’il ne désirait qu’une chose : l’Embrasser
Le Haïr … et l’Aimer d’autant plus.
Prononcer des mots qui ne lui appartenaient pas tandis qu’il le désirait
plus que jamais …
Une volonté de le posséder intransigeante et insurmontable.
Baladant son regard impassible sur les chiffres mobiles et luminescents, le japonais arriva bientôt à l’étage le plus élevé de l’immeuble, traînant de nouveau les pieds en signe de lassitude. Cherchant du regard l’objet de sa fuite spontanée, il remarqua une ombre se faufilant dans un couloir parallèle, ne semblant en rien affecté par leur altercation. Irrité par sa désinvolture, le brun retourna à son bureau en toute accalmie apparente, sentant certains regards fureteurs se poser sur le haut de son dos.
- J’aurais besoin du dossier C-129, Tom … Déclara le pilote
d’une voix atone à l’intention de l’un de ses assistants
- Il m’semble qu’il a été rangé parmi les
archives, je vais te le chercher toute de suite … Répondit le
dénommé Tomas, troublé par le charisme du jeune homme
et son allure mystérieuse
- Nan reste là … j’y vais. Rétorqua le japonais,
réalisant seulement quelques minutes après, les conséquences
que cela impliquait.
Se rendant lui-même dans la salle où étaient stockées toutes les archives de ce secteur, le brun ne tarda pas ralentir ses pas à l’écoute de deux voix qu’il ne connaissait que trop bien. S’immobilisant devant la porte en question, le jeune homme resta stoïque, épiant consciemment la conversation de ses deux proches tandis qu’ils semblaient en pleine discorde. Heero ne put se retenir de sourire par simple égoïsme et satisfaction arbitraire devant la querelle des deux amants présents dans la pièce.
Xxx
- Qu’est ce que tu fais là ? Tu n’as pas cours normalement
? Demanda Duo suspicieux, bien qu’heureux de le voir
- Normalement, oui … Répondit le chinois en baissant les yeux,
n’osant affronter le regard intense de son compagnon
- Qu’est-ce qui c’est passé ? Reprit aussitôt le natté avec
un minimum de calme
- Rien de très grave seulement … Ils m’ont renvoyé pour
une semaine. Murmura Syaoran, honteux et préoccupé quand à la
réaction de son amant qui allait sans doute lui remonter les bretelles.
- Qu’est ce qui a bien pu se passer pour que tu sois renvoyé une
semaine ?! Tu ne te rends pas compte que cela va être inscrit dans ton
dossier et que ça peut te porter préjudice lors de l’inscription à plusieurs
universités ! Mais enfin qu’est-ce qui t’es passé par
la tête ? Ça ne t’a pas servit de leçon au Japon
? Tu veux re… Remarquant soudain que son amant ne semblait pas tout à fait
dans son état normal, Duo s’interrompit, surpris par l’attitude
silencieuse du brun et son regard résolument ancré vers le sol … Hey … Souffla
avec tendresse l’ancien pilote de Deathscythe Hell, frôlant les
contours de son visage pensif … Ce n’est pas si grave que ça
non plus, je suis désolé, je n’aurais jamais du te dire ça … Murmura
Duo en caressant amoureusement la joue du lycéen contemplatif.
Longeant avec tendresse ses traits fins et juvéniles, le natté admira la beauté de son compagnon, ne désirant qu’une chose : L’enlacer. Effleurant le haut de sa joue légèrement rosée, le preventers remarqua une discrète éraflure au sommet de ses pommettes, contrastant avec sa peau satinée. Surpris par cette subtile meurtrissure, Duo passa ses doigts sous le menton du jeune homme pour le regarder de plus prêt et en connaître l’explication.
- Si tu avais des problèmes au lycée, tu m’en parlerais n’est-ce pas ?
Esquissant un demi sourire en signe d’acquiescement, l’adolescent affirma la prise du natté autour de sa joue, s’avançant d’un pas.
- Je ne suis peut être pas Heero mais si tu as a un problème, je suis tout aussi à même de le régler … Déclara avec détermination le jeune homme, ses sens s’embrasant à la simple idée que l’on puisse lui faire du mal.
Relevant son regard ambré à hauteur de celui incandescent du pilote, Syaoran murmura subrepticement « Embrasse moi … » se fondant contre le torse contracté du natté et réduisant la distance les séparant, à quelques centimètres infimes. Accédant à sa requête aisément, Duo prit possession des lèvres entrouvertes de son compagnon, insinuant sa langue à l’intérieur de sa bouche sans difficulté apparente.
Xxx
- Qu’est ce que tu fais à attendre comme ça devant la
porte ? S’exclama un certain Edwards, contrariant le japonais dans son
indiscrétion
- Rien, je me souvenais plus du code c’est tout … Rétorqua
le brun, tournant la poignée pour entrer avec témérité dans
la pièce
Se dirigeant directement vers l’armoire contenant les dossiers similaires à celui qu’il recherchait, Heero ne leur adressa même pas l’ombre d’un regard, s’exclamant tout de même pour sauver les apparences :
- Faîtes comme si je n’étais pas là …
Une fois le dossier en main, le japonais revint sur ses pas, bien décidé à ne pas trop s’éterniser en ces lieux et à abréger ce nouveau supplice. Reconnaissant parmi des centaines, la voix grave et sentencieuse du brun, Duo détacha aussitôt ses lèvres de celles du lycéen, se retournant vers le responsable de ses troubles. S’avançant vers le brun avec empressement par peur qu’il ne lui échappe encore, le jeune homme se plaça en travers de son passage, exigeant une nouvelle mise au point malgré la présence de son petit ami dans la pièce. :
- Il faut que je te parle …
Relevant son regard glacé à hauteur de celui ardent du pilote, le preventers rétorqua de manière désinvolte, écartant d’un simple geste son ancien compagnon d’arme qui bloquait sciemment l’unique sortie :
- Et moi je n’en ai vraiment pas envie … Accompagnant ces mots par la fermeture de la porte suivant son passage et laissant à là, leur échange conflictuel.
Relâchant ses épaules en signe de déception et de plus en plus contrarié par leurs positions réciproques, l’étudiant échappa un soupir, perdu dans la contemplation de la porte opaque. S’approchant à son tour de son compagnon prudemment, Syaoran observa avec mélancolie le jeune homme méditatif, déclarant avec une pointe de tristesse dans sa voix tremblante :
- Alors ça sera toujours comme ça …
Duo se retourna aussitôt, surpris par ces mots et plus déboussolé qu’il ne voulait l’avouer en raison de tout cet échauffement inutile. Rejoignant alors l’adolescent au centre de la pièce, le natté croisa ses bras en travers de son abdomen, haussant un sourcil pour exprimer sa perplexité. Précisant sa pensée, le chinois détourna les yeux inconsciemment, observant une poussière tourbillonnant au sol.
- … tu m’abandonneras toujours pour aller le rejoindre … Murmura d’une voix enfantine le chinois, entortillant ses doigts autour des cordons dépassant de ses poches et ne détachant pas son regard du sol
Révolté par ces quelques mots, le pilote ignora grandement l’espace les séparant jusque là, l’étreignant amoureusement pour ensuite s’emparer de ses lèvres boudeuses, de manière enthousiasme et insouciante. L’attirant contre lui sans d’avantage de cérémonie, le jeune homme l’embrassa ardemment tandis que ses mains s’hasardaient le long de ses hanches, le soulevant légèrement. L’allongeant promptement sur le bureau à côté d’eux, Duo affirma de plus en plus chacun de ses baisers, se séparant quelques instants à peine du brun pour reprendre une bouffée d’oxygène :
- Si ça ne tenait qu’à moi, j’te jure que je te démontrerais le contraire … Murmura d’une voix rauque le preventers, déposant un dernier baiser sur les lèvres de son amant avant de se redresser.
Se relevant à son tour, l’adolescent en profita pour appuyer son front contre le haut de son buste, s’abandonnant contre lui sans crainte. Duo appuya ses mains sur le rebord du bureau, l’encerclant ainsi et caressant de son souffle ardent les quelques mèches à la base de sa nuque accompagnée parfois de baisers papillons. Laissant glisser ses doigts le long du torse contracté de son compagnon puis sur son bassin, Syaoran apprécia la douceur de sa chemise noire, effleurant du bout des doigts la poche de son jean pour s’emparer des clés de l’appartement.
- Qu’est-ce que tu fais ? S’exclama le jeune homme sans ciller,
reprenant ses réflexes de base
- C’était pour ça que je venais à l’origine … Répondit
le lycéen par un sourire en coin, enfouissant son visage entre les pans
de sa chemise sombre
Enlaçant tendrement son amant, Duo déposa un baiser sur son front avant de se détacher de lui, prétextant un furtif « Faut que j’y aille … » orientant son regard vers la sortie. Suite à un gémissement plaintif de son partenaire, le natté reporta violemment son regard vers lui, notant son trouble immédiatement et complètement pris au dépourvu. Se précipitant pour soutenir le jeune homme tremblant et fiévreux, Duo ne sut comment agir en de telles circonstances, ignorant l’origine de sa crise et comment l’endiguer. Heureusement un assistant, sans doute celui d’Heero, pénétra dans la pièce, un dossier entre les mains. Sautant sur l’occasion, Duo s’exclama d’une voix plutôt calme à l’intention du stagiaire :
- Appelle Heero …
- Euh t’es vraiment sûr ? S’exclama alors le dénommé Nick
en haussant un sourcil, en rien troublé par le malaise du lycée … Nan
parce que vu ce qui s’est passé tout à l’heure, autant éviter
les bains de sang, tu ne crois pas ? Poursuivit l’assistant, ignorant
la détresse de son supérieur hiérarchique
[Silence]
- Bouge ton cul et va me le chercher … C’est son frère,
pauv’con ! S’écria avec rage le natté, incendiant
du regard le blond qui découvrait alors qu’il ne valait mieux
pas dépasser les limites du natté, sous peine de se retrouver
en morceaux.
Posant son dossier sur le bureau, l’assistant du japonais se pressa vers la sortie, accélérant le pas jusqu’à la salle adjacente où travaillait sans doute l’ancien pilote d’Epyon, vérifiant les rapports de ses collègues. Comme prévu celui-ci était plongé dans sa lecture, ignorant grandement les cris et les gestes de son stagiaire affolé et ne souhaitant en rien recouvrir sa mauvaise humeur encore présente. Relevant finalement les yeux vers le prénommé Nick avec une immense exaspération, Heero plissa légèrement les yeux, témoignage de son irritation bouillonnante.
- Quoi ?!
- Il y a Duo qui te demande …
- Et bien dit lui que j’ai mieux à faire ! Rétorqua le
brun, reportant son attention sur les dernières lignes de sa feuille
et envahit d’un léger sentiment d’agacement
- J’crois que tu devrais y aller, c’est au sujet de ton frère,
il fait comme des spasmes on dirait …
Cassant soudain la mine de son critérium ponctué d’un faible « K’so », Heero se redressa aussitôt de son siège, ne réfléchissant pas d’avantage au sujet de sa rancœur encore assidue et se précipitant incessamment dans la pièce au fond du couloir. Trouvant alors son ancien meilleur ami à côté de lui semblant complètement paniqué, l’asiatique rassembla son courage à deux mains pour conserver une impassibilité et une quiétude apparentes, s’approchant à grands pas de son ancien colocataire.
- Heero … je … Mais enfin qu’est ce qu’il a ?! On parlait et puis … S’exclama le preventers pétrifié, à l’intention de l’ex-pilote 01
Examinant le corps de son demi-frère parcouru de spasmes et pris d’une sentiment indescriptible, Heero attira l’adolescent contre lui, le rassurant de part son action impulsive, tout en appuyant son menton contre le sommet de sa tête pour le calmer, tandis que le chinois se raccrochait à lui dans un geste désespéré, recherchant l’étreinte sécurisante de son frère. Observant sans un mot son ancien coéquipier qui semblait nettement plus habitué que lui, à ce genre de situation, Duo ne sut comment interpréter la sensation l’envahissant, ne s’étonnant que très peu du comportement protecteur de l’asiatique envers son frère. Daignant enfin répondre aux inquiétudes du natté par un discours entrecoupé, Heero murmura doucement, fixant un point dans le vide alors que les tremblements de Syaoran disparaissaient peu à peu :
- Ca lui arrive parfois. Il faut attendre que ça se passe tout seul. Il a sans doute oublié de prendre son traitement. Sorte de crise épileptique … Relâchant son frère, une fois que celui-ci semblait calmé et reprenait contact avec la réalité.
Sortant de la salle non sans croiser plusieurs impertinents trop curieux,
Heero retourna à son poste, ne comprenant toujours pas ce qui avait
bien pu le pousser à aller s’occuper de lui.
Refermant la porte derrière lui d'un geste courbaturé, le jeune homme appuya son dos contre la paroi rigide de l'entrée, contemplant l'obscurité régnant dans cet appartement impersonnel où il n'arrivait décidément pas à trouver ses marques. Se laissant aller jusqu'au sol glacé, le preventers ne quitta pas des yeux un même point imperceptible, tentant de se concentrer sur un exutoire qui lui ferait oublier l'injustice de son existence et ce sentiment asphyxiant l'étreignant douloureusement.
Songeant de nouveau au regard bouleversé de son ancien compagnon d'arme,
terrorisé à l'idée de le voir souffrir, Heero sentit une
série de lames acérées lui lacérer le coeur au
plus profond de son être, blessé par l'attention toute amoureuse
que semblait lui porté celui qu'il aimait à son tour par dessus
tout, et estimant que son amour aurait du lui revenir légitimement.
Passant sa main entre ses mèches hérissés, l'asiatique échappa
un soupir, ne parvenant pas à chasser de son esprit, l'image d'un natté abandonné à ses
caresses lors d'une soirée trop arrosée alors que celui-ci s'était
fait plus entreprenant que jamais à son égard.
Et dire qu'il l'avait aimé en secret durant toutes ces années
tandis qu’ils partageaient la même chambre ...
Alors que lui, pauvre imbécile, s'était laissé aveugler
par ses ambitions, se plongeant corps et âme dans ses obligations pour
ne pas avoir à faire face à son homosexualité dérangeante
et malvenue.
Se redressant pour se diriger vers la salle d'eau, le japonais traîna
des pieds paresseusement, de nouveau perdu dans ses pensées confuses
et se rappelant alors le comportement protecteur qu'il avait eu envers son
frère même s’il n'arrivait toujours pas à le reconnaître
comme étant vraiment le sien. En total désaccord avec ce qu'il
ressentait actuellement pour cet être abjecte qui avait voulu danser
avec Shinigami, lui dérobant ce qu'il considérait comme acquis
sous son nez et sous son propre toit.
Mais qu'est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour courir ainsi
au secours de ce pleurnichard ?
Un sentiment incontrôlable de le prendre dans ses bras, de le rassurer,
de le protéger du monde extérieur alors qu'il lui avait connu
des crises bien plus terribles encore, celle-ci n'étant certainement
du qu’au stress de sa journée. Passant sa tête sous le jet
d'eau pour s'éclaircir les idées, Heero mit ce geste sur le compte
de ces remords pour ne pas avoir été présent pour lui
durant la guerre, décidant d'évincer cette réaction de
ses préoccupations présentes pour se reconcentrer sur un certain
dieu de la mort, occupant ses réflexions plus que jamais.
Entrant entièrement dans la douche, le brun releva son visage vers le
jet d'eau qu'il avait immobilisé plus haut, se débarrassant de
toute la tension s'étant accumulée dans ses muscles et ne pouvant
lutter contre les bribes s'amoncelant dans son esprit, illustrant un certain
baka à la langue bien pendue et aux gestes sans équivoques.
1 Je parie que tu t'en es difficilement relevé
Que tu ne trouves pas le sommeil,
Et te repasses les différents épisodes de cette journée
en boucle
Comme moi ...
Je parie que la lune ne veut simplement plus resplendir
Ou alors peut être est-ce mon monde qui ne tourne plus rond ?
Quoi qu'il soit, ce n'est pas de mon ressort
Ni de mon intention ...
Je mets ma main au feu que je peux demeurer ici
Dans cette chambre qui n'est pas la mienne
Entre ses draps où tu n'es pas ...
Et je parie que tu as besoin de plus que tu ne le penses
Qu'il ne parviendra jamais à te convenir autant que moi 1
Entrouvrant la porte de sa chambre de substitution, le jeune homme laissa tomber ses affaires dans un coin de la pièce, s'abandonnant sur le sommier alors qu'il était encore ruisselant d'eau, partiellement épongée par une serviette fine enserrée autour de sa taille. Le visage plongé dans sa couette écarlate, le japonais ferma les yeux à la recherche d'une paix intérieure durant une nuit au moins, mais il ne trouva même pas l'ombre d'une accalmie.
Comment en était arrivé à se faire esclave de ses sentiments
? Alors qu'il n'y a pas si longtemps il en ignorait encore la signification
...
Comment pouvait-il rêver de l'enfermer dans une tour ? Pour que plus
jamais, quelqu'un vienne le lui arracher
Dépendant de ses sourires, de sa bonne humeur usuelle, de son corps
plaqué de toutes ses forces contre le sien à la recherche d'un
quelconque réconfort amical.
L'aimant en s'en damner, à tuer la terre entière pour ne l'avoir
que quelques minutes entre ses bras
L'aimant comme pas permis ...
A en perdre la tête et à ne plus jamais trouver le sommeil
1 Je pense que tu es un être tellement méprisable
Odieusement égoïste
Je pense que nous devrions essayer
Rien que pour voir ...
Je suis sûr que je parviendrais à lui ravir ton cœur …
Car on ne m'enlèvera pas de la tête que je t'ai dans la peau
Et inversement … 1
Enfouissant son nez dans son oreiller qu'il malmenait sans concession, Heero
se retenait de toute ses forces de ne pas les laisser sortir.
Preuves de sa faiblesse et de sa vulnérabilité
La preuve qu'il n'était pas aussi fort qu'il voulait le croire
Il les avait déjà laissées sortir une fois
Mais pas deux
Il essayait seulement de se convaincre
Que l'humidité sur son oreiller
N'était décemment du qu'à ses mèches encore trempées
Obligatoirement ...
1 Je pense
Je suis sûr
Que je pourrais avoir besoin – de ça dans ma vie
Et toi … de moi
Et je pense que je suis juste apeuré – que j’en sais trop
C'est notre première séparation
Réelle
Je suis juste déstabilisé, oui c'est sûrement ça
Ou désaccoutumé à la rigueur …
C'est envisageable
Mais certainement pas :
Révolté
Ni Agacé
Et encore moins : Désespéré ...
C'est juste que
Je n'ai plus rien à quoi me rattacher
Et c'est un problème que je ressentirais si tu pars définitivement,
De mes pensées et de mes préoccupations …
Je ne pourrais jamais me passer de toi
Et j'espère que tu le réaliseras de ton côté
Assez rapidement
Car tant que tu ne l'auras pas quitter
Je m'efforcerais de t'oublier et de
T'ignorer ... 1
Terrassé par le poids de ses trop nombreuses nuits blanches passées à méditer,
le jeune homme se laissa aller dans les bras de Morphée, satisfait d'avoir
trouvé une solution
Même s'il ne se leurrait pas pour autant sur sa longévité.
(Une semaine après)
La porte de l’ascenseur s’ouvrit soudainement, l’arrachant à sa contemplation du sol diaphane et opalin. Curieux de connaître l’identité de son perturbateur, Heero leva son regard ténébreux en direction du preventers, le transperçant de part sa véhémence contrastée d’indifférence. Cependant, cette fois, c’est lui qui fut contraint de baisser les yeux, son corps se contractant automatiquement alors que les courts cheveux à la base de sa nuque, s’hérissaient sensiblement.
Ne le quittant pas des yeux à l’inverse, le jeune homme fit un pas pour rentrer dans la cabine, détournant finalement le regard tristement. S’appuyant contre la paroi blanche de l’ascenseur, Duo méprisa le cruel silence régnant entre eux, les chiffres lumineux défilant sous ses yeux au fil de son élévation. Puis, admirant la tenue impeccable de son ancien compagnon d’arme, le natté balada son regard sur le brun, détaillant ses épaules droites et contractées, dénotant la tension imperceptible l’animant alors, celle-ci jusque là masquée sous ses grands airs flegmes et impassibles. Troublé par son mutisme inaccoutumé, Duo se décida finalement à engager la conversation, empruntant un ton détaché et enjoué :
- Alors, ta mission s’est-elle bien passée ?
Sa demande fut accueillit par un profond silence de la part de son destinataire, observant négligemment les fermetures de sécurité de la porte. Ne prononçant pas le moindre mot, Heero s’approcha de manière indifférente, conservant une démarche franche et assurée. Frôlant inconsciemment la hanche du jeune homme, il appuya sans douceur sur le bouton rouge clignotant, ne montrant toujours aucun signe de nervosité ou même d’attachement envers le natté. S’apprêtant à reprendre ses marques de l’autre côté de l’ascenseur, Duo l’interrompit dans son entreprise, glissant sa main sous son menton pour enfin rencontrer son regard irrépressible. Ils restèrent quelques minutes à se regarder dans le blanc des yeux, mesurant le silence et son impact essentiel dans leur relation actuelle, tandis que le fossé entre eux se creusait d’avantage, laissant un sentiment mortifiant sur son passage.
Repoussant la main du jeune homme sans violence mais avec détermination, Heero se déroba instinctivement, regagnant sa partie de l’ascenseur. Enserrant entre ses doigts alertes la barre métallique scellée contre les parois de la cabine, le japonais s’étira nonchalamment, détendant ses muscles courbaturés par l’effort et ne jugeant pas nécessaire de répondre à la question formulée précédemment. Concentrant son attention sur les chiffres mobiles de l’ascenseur, pour ne pas trop s’égarer sur la partie adverse, le jeune homme ignora soigneusement son ancien colocataire, méprisant ce sentiment astreignant l'incendiant depuis son entrée. Le brusquant dans sa quiétude toute calculée, l'élévateur se stoppa brutalement, accompagné dans son arrêt par l’extinction spontanée de la lumière, les laissant dans l’obscurité générale.
- K’so … Jura le japonais, à cran
Au cour de l’arrêt mouvementé de l’ascenseur, Heero avait inconsciemment placé sa main au dessus de celle du natté, plus pour s’assurer qu’il allait bien que pour s’empêcher réellement de déraper, tel un réflexe, quelque chose d’instinctif et d’incontrôlable, qui l’avait toujours incité à veiller sur lui depuis leur rencontre, preuve inaltérable de son attachement immuable. Retirant précipitamment sa main dés qu’il en prit conscience, Heero injuria mentalement tous les responsables de la sécurité, coupables de son isolement forcé avec lui, crime au combien intolérable et impardonnable à ses yeux. S’avançant furieusement vers le tableau de commande de la cabine, le preventers envoya sans hésitation son poing contre la paroi permettant le contrôle de l’ascenseur, après s’être longuement exercé sur tous les boutons éteints en vain. Perdant sa légendaire inflexibilité au fil des minutes, le brun décida de se charger lui-même de la réparation de l’appareil, jugeant qu’en cette heure tardive, tous les techniciens devaient déjà avoir les deux pieds dans leurs pantoufles roses. S’apprêtant à glisser ses doigts experts entre les fils multicolores de l’élévateur arrêté, Heero se vit stopper dans sa démarche par la main ferme de l’américain, plaquée contre le tableau de commande démonté, lui empêchant d’y accéder résolument.
- Il faut qu’on parle …
- Je n’ai pas envie de te parler. Rétorqua le brun, s’appuyant
contre la paroi libre de l’appareil, ses bras croisés en travers
son abdomen.
- Il le faudra quand même ! Tu ne pourras pas m’éviter éternellement
et cette situation ne dure que depuis trop longtemps ! Maintenant, que tu ne
peux plus fuir, je ferais tout mon possible pour que tout redevienne comme
avant …
- Moi cette situation me va très bien ! Rien ne sera plus jamais pareil
maintenant que tu m’as trahis. Assura le preventers d’une voix
grave, appuyant ses dires d’un regard acharné
- Mais enfin, tu ne m’as même pas laissé le temps de m’expliquer
! J’me suis retrouvé incapable de résister j’te le
jure ! Sinon crois-moi que j’aurais tout fait pour que cela n’arrive
jamais
- Tu n’as pas du faire tous les efforts que tu prétends sinon
tu n’aurais pas cédé aussi rapidement ! Dés le première
jour, tu as commencé à lui tourner autour alors ne viens pas
me dire que c’est lui qui t’a contraint à le sauter sur
le canapé ! S’enflamma le japonais, extériorisant toute
son amertume contenue depuis déjà plus d’une semaine.
- Je n’ai jamais dis ça, seulement je te jure que j’ai fait
tout mon possible pour résister mais la tentation était trop
grande ! J’éprouve de réels sentiments pour ton frère,
ce n’est pas qu’une aventure ! Sans ça, je ne me saurais
jamais permis de risquer notre amitié pour une séance de galipettes,
tu comptes beaucoup trop pour moi ! Tenta de se justifier le natté,
sentant les larmes affluer à la barrière de ses yeux ombragés
- Si c’était vraiment le cas, tu ne m’aurais jamais trahi
de la sorte, en me poignardant lâchement dans le dos ! Je croyais aussi
en notre amitié, j’avais une entière confiance en toi comme
je n’ai jamais eu confiance en personne de toute ma vie ! Et ça
c’est retourné contre moi. Ça m’apprendra à me
laisser attendrir par tes sourires minaudiers et tes belles paroles, je ne
ferais plus jamais cette erreur, ça tu peux en être certain !
Affirma le jeune homme d’une voix incisive et inflexible
- Comment peux-tu parler de notre amitié avec un tel mépris après
toutes les années qu’on a passé ensemble ? S’exclama
Duo, ne retenant plus ses larmes masquées par l’opacité régnant
dans l’ascenseur.
- Tu les as bien ignoré de ton côté lorsque tu t’es
tapé mon frère sur le divan de notre appartement ! Répliqua
violemment le japonais, les nerfs à vif
- Encore et toujours cette histoire, à t’écouter il n’y
a que le fait que j’ai couché avec lui qui semble te déranger,
je vais finir par croire que toute cette situation est née de ta propre
jalousie envers ton frère ! Attesta sans réfléchir l’étudiant,
bouleversé par la cruauté de son meilleur ami
- A l’heure qu’il est, tu peux bien croire ce que tu veux, c’est
le cadet de mes soucis ! Je t’ai définitivement raillé de
ma vie, toi et lui, même si je ne suis pas sûr qu’il en ait
fait partie un jour ! Termina le brun, estimant que cette conversation ne les
mènerait nulle part et qu’il ne pourrait pas aller plus loin sans
lui dévoiler clairement son attachement allant bien au-delà d’une
banale amitié avérée.
Retirant la main du natté appuyée contre le tableau de commande, d’un geste emprunt d’opiniâtreté, Heero commença à raccorder les différents fils, mettant à l’œuvre ses compétences édifiantes. Baissant les yeux vers le sol pour essuyer ses larmes douces-amères, Duo murmura faiblement dans l’obscurité de l’ascenseur, dévasté par les propos impitoyables du brun :
- Mais tu me manques …
Arrêtant quelques instants son action et troublé par cette déclaration éclatante de sincérité, Heero se retint difficilement de ne pas lui sauter dessus pour l’embrasser avidement, ignorant ses inhibitions et sa rancœur profonde. Recouvrant son masque d’impénétrabilité, il répondit d’une voix froide manquant fortement de crédibilité et ignorant les sanglots manifestes dans la voix du jeune homme à bout de nerf.
- Tu n’avais qu’à y penser avant … Tu as fait un choix, Duo, alors pour une fois, assumes-en les conséquences … Conclut l’ancien pilote d’Epyon, refermant le boîtier de contrôle après s’être rendu à l’évidence que cela n’était pas du à un mauvais fonctionnement de l’appareil mais à une coupure de courant généralisée.
Se retournant vers l’américain, Heero se laissa aller contre la paroi blanche de l’ascenseur, ses poignets croisés dans le bas de son dos et son regard sillonnant le sol cristallin.
- Tu sais, je suis amoureux …
Le japonais releva les yeux violemment, anéanti par ces quelques mots et une nouvelle fois, lacéré par un sentiment d’affliction irascible masqué sous son indifférence hermétique, toutes répliques mordantes se brisant à l’intérieur de sa gorge nouée.
- Mais malgré tout l’amour que j’éprouve pour lui, il ne sera jamais toi …
Secoué par ces deux déclarations contradictoires, Heero resta silencieux, ne sachant comment interpréter ses propos et ne pas céder à l’envie de le prendre dans ses bras. S’avançant vers le jeune homme taciturne, Duo s’arrêta devant lui, méditatif.
- Tu n’as peut être pas besoin de moi, mais moi … J’ai besoin de toi dans ma vie … Murmura faiblement le jeune homme, attendant sa sentence et espérant secrètement une rédemption.
Baissant les yeux pour ne pas croiser le regard désarmant du natté, le preventers répondit d’une voix quasi-inaudible, convaincu de la justesse de ses résolutions malgré toute la peine qui l’habitait :
- Je ne peux pas, Duo … Je suis désolé …
Esquissant un demi-sourire devant l’ironie de son excuse, Duo ancra son regard rougi dans celui incandescent du brun, inondé par un sentiment de déception intense. Maudissant plus que jamais le silence macabre établi entre eux, l’ancien pilote de Deathscythe Hell se força pour ne pas céder sous la pression de ses larmes, succombant finalement par un sentiment d’impuissance. S’effondrant aux pieds de l’asiatique brusquement, le jeune homme fondit en larme, se raccrochant au tissu ample de son costume noir et ne pouvant contenir plus longtemps sa tristesse et son désespoir, dévasté par ses paroles impersonnelles et désabusées. Levant les yeux vers le plafond, Heero masqua, à son tour, ses larmes douloureuses à la vue de celui qu’il aimait plus que tout, pareillement anéanti par cette situation.
Tbc
Et voilou la fin du chapitre huit
Alors pas trop déçu ? ^^
Bon je sais qu’ils st nul … ms un peu de indulgence SVP, je vous
garantis que les suivant seront beaucoup beaucoup mieux, enfin du points de
vue des idées parce que côté écriture c’est
pas gagné lol !
Je suis impatiente de connaître votre avis sur ces deux chaps …
Verdict ?
Et à bientôt (j’espère lol)