Illusio


Auteur : Durendal
Genre : Yaoi
Base : Kingdom Hearts
Titre : Illusio (prononcez Iludzio)


Le moment de vérité approche. A la fin de ce cours de Français aussi passionnant qu'un épisode de Derrick, je vais aller le lui dire.
Je cherche dans ma poche, et y trouve l'anneau, similaire à celui que j'ai au doigt.
Faites qu'il accepte ! Pitié !
Je me tourne vers Kairi. Elle me sourit et me fait un clin d'œil.
J'ai le trac !

Ca y est ! La cloche sonne. L'inspecteur Derrick (le prof pour ceux qu'ont pas suivis) nous file ses ordres de mission pour le lendemain. Grouille-toi ducon !
Enfin, on peut se tailler. Une fois de plus, il est parti avant moi. Comment peut-on ranger ses affaires aussi vite ?
Je cours pour le rattraper. Juste à temps, il passe la grille du Lycée.

· Riku !

Il se retourne ! Argh ! J'ai une boule dans le ventre !

· Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Allé, bouges toi…

· Ben, c'est ton anniversaire aujourd'hui non ?
· Oui ! Comment tu le sais ?
· Ben, je le sais c'est tout. ( J'ai piraté l'ordinateur du recensement pour trouver ta date de naissance, c'est pour ça…)
· Oui, et alors ? Demande t'il avec amusement.
· Ben, j'ai un cadeau pour toi…

Putain, je rougis comme une pucelle lors de sa première nuit d'amour, faut se calmer…

· Ha oui ?!
· Tend ta main, Lui intimais-je.

Il la tend, je la prends avec délicatesse et enfile l'anneau argenté autour de son auriculaire.
Il regarde la bague, puis mon visage écarlate, avec étonnement. Puis, il sourit.

· C'est…
· Tu n'es pas obligé de prendre ça comme une déclaration d'amour, tu peux prendre ça comme un simple cadeau d'anniversaire… Dis-je, honteusement.

Mais pourquoi j'ai honte ? Je ne fais que dire mes sentiments merde !
Gargl ! Il me sourit ! Ce n'est pas de l'amusement, ni de la moquerie, c'est affectueux !

· Tu veux bien qu'on rentre ensemble, ta maison est sur le même chemin que la mienne.
· Heu, oui ! Bien sur que j'veux ! M'emportais-je !

Il eut un rire amusé avant de commencer sa route, que je suis de ce pas.
On marche un petit moment, cotes à cotes, à parler de choses et d'autres.
Puis, on atteint la porte de ma maison. Je m'arrête, naturellement.

· Bon, je vais te laisser, Dis-je.
· Déjà ? Interroge t'il avec déception.
· Ben…
· Tu m'embrasses même pas avant de rentrer ?

OUT OF CONTROL ! OUT OF CONTROL ! MON DIEU ! IL M'INVITE A L'EMBRASSER !!!!!!!!!!
Mes jambes tremblent, mais je ne fais mine de rien. Après tout, c'est moi le dominant merde !
Remarque, j'en sais rien, j'ai encore jamais………
Je suis resté impassible, je continu.
Je le regarde fixement, droit des les yeux, avec le sourire en coin qui m'est si particulier. J'avance d'un pas vers lui. Mes bras tremblants s'avancent vers lui, puis entourent sa taille et se resserrent pour l'attirer à moi. Nos corps se touchent enfin, je sens sa chaleur contre la mienne. Comme c'est doux ! Nos visages se rapprochent, lentement, mes lèvres frôlent les siennes…

· VOUS ECOUTEZ CE QUE JE DIS OU PAS ?
· Quoi ?
· Monsieur Sora, écoutiez-vous ce que je disais ?

Pourquoi il s'énerve l'inspecteur Derrick ?

· Vous disiez que l'un des signes qui renforce le réalisme du Horla est aussi dut à la forme du Journal Intime qui est daté…
· Ha… Est-ce que vous pourriez aussi montrer que vous écoutez ?
· Oui monsieur.

Hé hé, t'as pas l'air con maintenant ! J'écoute toujours d'une oreille pendant que je pense à mon mamour ! Imbécile…
Et le voilà qui repart dans ces explications…
Voici les miennes.
Je m'appel Sora, j'ai 15 ans et je suis en Seconde Arts Plastiques. Kairi, c'est une fille que j'ai rencontré cette année, super gentille et trop mimi ! Je lui ai dit que je suis amoureux de Riku il y a 3 mois maintenant. Lui aussi je l'ai connu cette année. Depuis le jour de la rentrée, j'en suis amoureux ! Et comme d'habitude, il faut que je tombe amoureux d'un mec qui est hétéro… C'est tout moi ça.

Après avoir été rendu complètement fou et maniaco-dépressif par Tidus qui a joué avec moi pendant les 2 années où je l'ai aimé, je trouve rien de mieux à faire que de tomber amoureux d'un autre hétéro.

Parce qu'il est impossible que ce mec soit Homo.

Il passe ses journées à parler avec des filles, il y en a toujours une à coté de lui. Et comme il vit chez l'habitant et qu'il peut pas se faire à manger chez lui, il vient bouffer au bahut le soir avec l'internat de filles. Je dois avoir un truc avec les mecs inaccessibles.

Enfin, ce soir, j'en aurais le cœur net. Pour l'instant, cessons de rêver et écoutons le cour de monsieur Derrick.

*****************

Ca y est, c'est le soir. Je rentre par la grille fraîchement repeinte du lycée. La lune est pleine et éclair ma sombre route vers le moment de vérité.

Dans le self, toutes ces pétasses (désolé, je pense ça de toutes les filles qui se trouvent à moins de 1 km de mon doudou !) sont attablées, à pouffer et à faire des plans machiavéliques pour sortir avec lui (repeat). Parmit elles, ma p'tite chouchoute, Kairi, est entrain de parler avec mon amour, Riku. Le plan se met en marche dès qu'elle me voit à la fenêtre…

(Ce qui suit n'est plus vu par Sora, mais d'un point de vu Omniscient (pour ceux qui se sont pas encore tapés les joyeuses années de troisième, ça veut dire en gros le point de vu de Dieu, on voit tout et on sait tout)).

Kairi observa rapidement la fenêtre puis reporta son attention sur Riku. Ils parlaient de tout et de rien, de musique dernièrement, le sujet allait être difficile à aborder… La jeune fille tenta une approche discrète mais rondement menée.

· Et David Bowie, t'aime bien ?
· Ouai, y m'fait marrer ce mec ! Répond le jeune homme qui s'attend à rien (niark niark niark !)
· Tu crois que c'est vrai qu'il est gay ?
· Je sais pas, il a eu le style "folle" un moment…
· Tu es gay toi ?

Hmmm, un peu violent, mais bon…

· Hein ?
· Si j'te dis qu'y a un mec de la classe qui est amoureux de toi, tu en penses quoi ?
· Heu…

Elle y va fort quand même…

· Ben je sais pas… C'est valorisant quand même…
· Comment ça ?
· Ben ouai, ça veux dire que j'suis tellement beau que même les mecs sont fous de moi !
· Vantard va ! Rigole Kairi en le poussant amicalement. Nan, franchement, ça te fait quoi ?
· Y a vraiment un mec qui m'aime dans la classe ?
· Oui ! Insiste t'elle.
· Tu sais qui c'est ?
· J'te le dirais pas, ça te fait quoi ?
· Ben… je sais pas, ça fait bizarre…

Kairi jette en coup d'œil à la porte du self. Sora vient de rentrer, à pas de loups, et c'est glissé derrière Riku.

· Alors, à ton avis, qui est le mec qui est amoureux de toi ? Demande Kairi, un sourire aux lèvres.

Riku hésite un long moment…

· Sora ?

Kairi ne répond pas. Sora se baisse tel un félin sur l'épaule de Riku.

· Ca ce voit tant que ça ?

(Là, on retourne sous le point de vu de Sora)

J'ai réunis tout le courage que j'ai pus trouver en moi pour faire ça…
Il se retourne brusquement et me regarde avec de grands yeux. Qu'est-ce qu'il va faire ?

BATTERIE DE COURAGE : 20%

· Heu, salut Sora…
· Salut.

BATTERIE DE COURAGE : 50%

· Alors….. ça t'intéresserait de….. de…. de sortir avec… avec moi ? Dis-je enfin, peu assuré.

ALERTE ! ALERTE ! BATTERIE DE COURAGE AU NIVEAU CRITIQUE !

· Heu ben… Tu veux pas qu'on aille dehors ? Lâche t'il.

DRING ! DRING ! ALERTE ! ALEEEERTEEE !

· Oui, si tu veux…

Il faut pas que je tremble, il faut que j'ai l'air assuré ! Comme dans les histoires que je me fais ! Pitié mon cœur, arrête de battre aussi vite !

On sort du self, toutes les filles nous regardent, et Kairi semble tirer une certaine fierté du fait d'être la seule à savoir pourquoi on sort.

On descend les quelques marches qui se trouvent devant la porte, et il s'arrête.

Je fais de même.

Aucun de nous n'ose parler en premier.

Qu'est-ce que je peux bien lui dire ?

· Alors, est-ce que tu serais… d'accord ?
· Pourquoi tu es amoureux de moi ?

Alors celle là, j'm'y attendais vraiment pas…

· Ben… c'est…. Tu parles d'une question.

Il rit, mais il attend manifestement vraiment une réponse à sa requête…

· Je ne sais pas, je peux pas expliquer une chose comme celle là. Depuis le jour où je t'ai vu, assis au fond de la classe, mal à l'aise, sans repères… timide de la façon la plus touchante et cependant… virile… qui soit… Et puis, j'ai appris plus tard à te connaître… Tu as certains défauts, mais c'est avec eux aussi que je t'aime… enfin… ça répond à ta question ?
· Non…

On rit.

· Je sais pas comment ni pourquoi, mais je sais que je t'aime…

BATTERIE DE COURAGE : 75%

Apparemment, ça lui suffit. Il redevient timide, il ose pas trop me regarder, il scrute le sol, comme si le goudron était la chose la plus intéressante en ce monde. Je jette un œil vers le self et constate avec amusement que l'intérieur des fenêtres est couvert d'une épaisse couche de curieuses attentives à nos moindres gestes.

C'est pas le tout, mais le climat devient très froid. Pourquoi il dit plus rien ?

· Sora ?
· Oui ?
· … Montre moi… Comment tu me prendrais dans tes bras pour me consoler…

BATTERIE DE COURAGE : KO

· HEIN ?

Quelle nuit éprouvante, n'est-ce pas ?

· Je… je voudrais savoir à quoi m'attendre si je sors avec toi…
· Bon, d'accord, mais tu te laisses faire, hein ?
· Oui…

Ok, comme dans mes voeux. Reste calme, lentement pour pas le brusquer… Mes bras entourent sa taille, se resserrent et l'amènent tout contre moi. Sa chaleur est encore plus envoûtante que celle de mes songes. Doucement, pas de gestes brusques… Ma main droite remonte lentement le long de son dos tandis que ma main gauche avance vers le flan qui lui est opposé. Je l'incite à mettre sa tête contre moi. Il réagit et ses bras entourent mes épaules. Je sens sa respiration chaude dans mon coup, et amène ma tête près du sien.

BATTERIE DE COURAGE : OVERCLOCKING !!! 200%

Je crois entendre des plaintes venir du self. Tant pis pour vous conn***es ! C'est moi qui l'ait dans mes bras ! Contre moi ! Na na na na ! ^^

On reste enlacés un long moment, si délicieux… Si envoûtant.

Puis on se sépare un peu, sa tête n'est plus contre moi, la pression de ses bras autour de mes épaules diminue… Je regrette cet enlacement, mais l'avoir vécu me libère incroyablement l'esprit.

On se regarde, les yeux dans les yeux. Les miens doivent ressembler à ceux d'un drogué qui reçoit enfin la dose qu'on lui interdit depuis 3 mois, les siens cherchent encore des repères dans cette situation qu'il ne connais pas, car il ne l'a jamais même imaginé.

BATTERIE DE COURAGE : 100%

· Satisfait ?
· Oui… Répond t'il.
· Tu veux… savoir autre chose ?
· … Montre moi… Comment tu caresserais mon visage…

Décidément, pour un hétéro, il ne manque pas d'imagination…

Ma main droite quitte son dos et suis les courbes de son corps pour se poser sur sa joue. Le pouce la caresse délicatement tandis des les autres doigts restent à la base de sa nuque.

Je fixe son regard, intensément. Il semble totalement perdu. Je lui souris pour le rassurer, et il me rend mon sourire, y mêlant de la gène et de l'amusement.

Je caresse son front du bout des doigts puis l'arcade des sourcils avant de descendre sur la joue puis par le coup, caressant un des pectoraux avec de retourner dans son dos et de l'attirer plus vers moi.

BATTERIE DE COURAGE : 300% ( HIGH SCORE !)

· Y a t'il d'autres choses dont tu souhaiterais faire l'expérience ?

Il me sourit, en me regardant des les yeux, puis il fixe mes lèvres.

· Je voudrais que tu me montre comment se déroulerait notre premier baiser.

BATTERIE DE COURAGE : OUT OF CONTROL !!!!

Mon sang n'a fait qu'un tour, je suis tout bizarre. Mon corps vibre imperceptiblement, j'ai des montés de chaleurs…

Courage, c'est la chance de ta vie !!!

Je le fixe et penche légèrement la tête vers la droite, tandis que nous retrouvons l'entrelacement de tout à l'heure. Nos souffles se rencontrent, nos lèvres sont de plus en plus proches. Nous fermons lentement les yeux, et fusionnons enfin. Ces lèvres sont chaudes et moelleuses, délicates et fortes, emprisonnant les miennes qui les enferment à leur tour. Nos langues se rencontrent, s'entremêlent, se soudent, se caressent, nous procurant une sensation de bien être inégalée. Le froid autour de nous n'existe plus, le bahut n'existe plus, le self n'existe plus, les pouffiasses (désolé) n'existent plus, Kairi n'existe plus, l'inspecteur Derrick n'existe plus, le goudron auparavant si passionnant n'existe plus, il n'y a que nous, enlacés, fusionnant dans se magnifique baiser…

Celui-ci arrive finalement à son terme, les plaintes ont redoublés d'intensité dans l'enclos à pouffiasses (une fois encore, pardon). Je réouvre les yeux brumeux pour contempler mon aimé…

· Non…

CARDIOGRAMME : _____________________________________________________________________

· Hein ? Dis-je, incrédule.

Il se sépare de moi, faisant juste glisser plus lentement ses bras autour de mes épaules. Il me regarde droit dans les yeux, un sourire aux lèvres, plus compatissant que méchant.

· Je suis désolé, mais non, je ne souhaite pas sortir avec toi…
· Maismaismaismaismaismais Pourquoi ?
· Tout comme tu ne peux dire pourquoi tu es amoureux de moi, je ne peux expliquer pourquoi je ne veux pas sortir avec toi. Tu semble amoureux fou de moi, tes gestes étaient plein de passion maladroite, tu m'aimes et ça se voit, mais je n'ai pas ressenti la même passion en moi, et je ne sais pas pourquoi.
· Tu viens donc d'expliquer pourquoi tu ne veux pas sortir avec moi.
· Non, je ne l'ai pas fait.

Je comprends plus rien.

· Est-ce que j'ai mal fait quelque chose ?
· Non non non, tu es parfait, mais je ne souhaite pas continuer ce qu'on vient de commencer…

Le goudron redevient passionnant tout à coup. Je n'ose pas le regarder, j'ai peur d'avoir mal.

Il relève ma tête du bout des doigts, un sourire des plus amical aux lèvres.

· On se voit demain, d'accord ?
· … Oui !

C'est tout ce que je peux répondre.
Il augmente son sourire, puis s'approche et dépose un furtif baiser sur mes lèvres. Je l'ai à peine senti.

· A demain ! Dit-il en se précipitant à l'intérieur du self.

Et bien oui, c'est comme ça. Les histoires de la vraie vie ne se finissent jamais comme les histoires des yaoi. Ces histoires semblent être les rêves brisés de ceux et celles qui les écrivent, un purgatoire de leur fantasmes sentimentaux les plus secrets, maquillés et travestis à l'aide de personnages existants. Mais ils s'arrêtent aux fantasmes.


La vie est une suite de désillusion, jusqu'à ce qu'on s'y habitue et qu'on l'accepte.
Elle s'arrete lorsque l'Homme n'as plus l'espoir de rien accomplir.
Ne dit-on pas que l'espoir fait vivre ?
Et si l'espoir était une illusion, alors les illusions feraient elles vivre également ?


FIN




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