Le lien qui les unit
Partie I : Dancer in the Dark
le lien qui les unit
Auteur : Westerly
Grade : Yaoi, 'd'toutes façons, je ne fais que ça...
Couple(s) : Je sais pluuuuuus y_y ça tourne, ça vire...Je n'ai plus d'idées précises...
Disclaimer : Une procédure est en place, je les veux et je les aurais ! ...Mais pour l'instant tout est à Mrs Rowling, et c'est bien dommage...
Chapitre II : " J'ai tué Voldemort, Severus. "
Harry traversa le dédale de couloirs afin de rejoindre la salle de classe où il était certain de trouver le professeur Rogue. Et pendant son trajet devant les nombreux tableaux de l'école, la question de Hermione le taraudait : " Y a-t-il un rapport quelconque avec l'arrêt brutal de manifestations de Voldemort ? ", " l'arrêt brutal de manifestations de Voldemort ? "…
Pourquoi aurait-il cessé sa progression jusqu'au pouvoir si près du but? Et pourquoi personne n'était au courant ? Il était certain du fait qu'il était vivant : il n'avait pas rêvé ces yeux rouges et cette attitude sournoise qu'il adoptait pour le défier ! Il ne frappa pas à la porte de la salle de potions et ne prit pas la peine de la fermer, la laissant claquer contre le mur de pierre. Il s'avança prestement vers le bureau et y apposa ses mains, ne surprenant presque pas Severus, qui devait sans doute rêvasser - bien qu'il en doutait sérieusement ; malgré les apparences qui pouvaient, à l'extrême limite, suggérer le contraire, il était toujours le même professeur qui aimait torturer ce cher Harry Potter où qu'il se trouvait. Et ce n'était pas cette…Enfin bref.
Dans tous les cas, ce cher homme ne montra pas une once d'étonnement, ni son agacement d'ailleurs.
" Pourquoi ne me l'avez-vous pas dit ?? " Hurla quasiment Harry en se prenant le front de sa main qui était censée être invalide ; ce qu'il remarqua distraitement, trop préoccupé par le sujet qu'Hermione avait abordé sans en mesurer les conséquences.
" De quoi parlez-vous Monsieur Potter ? " Répliqua aussitôt Severus, ses lèvres se muant en un rictus exaspéré, croisant les bras sur son torse.
" Voldemort est toujours là ! Il est encore… " Commença Harry, s'arrêtant lorsqu'il sentit quelque chose le titiller derrière lui.
Il se retourna vivement, croisant le regard gris que ne manquait pas de posséder le descendant direct de l'homme qui se tenait assis sur un pupitre à deux mètres à peine de lui.
" Monsieur Malfoy ?! "
" Monsieur Potter, ravi de vous revoir si rapidement ", répondit Lucius, avec un sourire sarcastique, lançant un étrange regard victorieux au professeur Rogue.
" Monsieur Potter, si vous aviez l'amabilité de m'éclairer sur le sujet que vous vouliez aborder afin de déserter au plus vite Mon bureau et Ma salle de classe ".
" Je me suis toujours demandé pourquoi Severus avait fini par vous suivre Monsieur Potter…Ce n'était pas parce qu'il ressentait de tendres sentiments à votre égard, j'en suis à présent intimement persuadé ", railla le Mangemort, " et d'ailleurs, Voldemort lui-même veut s'emparer de vous, pourquoi sont-ils si intéressés par un si rachitique animal ? " Continua Malfoy, de suite dérangé par l'aura meurtrière que dégageait le jeune brun.
Harry serra les dents et se dirigea sur l'estrade où se trouvait Severus, ses pas rageurs martelant le bois usé, qui gémissait fortement, lui reprochant son attitude injustifiée. Severus haussa un sourcil, se redressant subitement, attendant avec anxiété qu'Harry eût cessé de fixer le blond arrogant qui leur faisait face. Un déchirement fracassant amena dans la pièce un calme pesant, tandis que Harry offrait la vue de la peau blanchâtre de son professeur de potions aux yeux de son ex-camarade Mangemort.
" Quoi ? " Demanda lentement Lucius. " Que suis-je censé voir sur le bras de Severus ? "
" Qu'êtes-vous censé ne point voir, serait la question la plus judicieuse à poser ".
Les deux demi-lunes de Lucius cillèrent avec étonnement.
La marque.
Plus de marque.
Disparue, envolée.
Les prunelles de Lucius rétrécirent jusqu'à ne former qu'un mince croissant.
Severus ôta pudiquement son bras de la poigne crispée de son élève et arrangea son vêtement d'un coup de baguette, étrangement troublé.
Harry…Harry resta Harry et soupira en s'adossant au tableau noir, semblant égaré.
" Comment ? " fut le seul mot que Lucius put articuler, hautement intéressé par le fait, éberlué par ce qu'il venait d'entrevoir ou plutôt, par ce dont il n'avait pas aperçu l'image.
**[S.C. : Gryffondor]**
Hermione jeta un coup d'œil par-dessus le livre qui reposait sur ses genoux. Ron, allongé par terre sur l'épaisse moquette couvrant la salle commune des Gryffondor, souriait méchamment, une lueur diabolique luisant dans le regard sombre qu'il portait vaguement sur les choses autour de lui. Mais quand il surprit l'inspection de sa petite amie, il redevint aussitôt le Ron qu'elle connaissait en usant de ce sourire d'excuse si typiquement Weasley.
Elle ferma son livre, lui souhaita une bonne nuit un peu froidement et prit le chemin qui menait au dortoir des filles, escortée par un regard sombre et suspicieux.
" Je ne pourrais rester encore bien longtemps dans cette école…Dépêchons-nous de trouver l'accès à sa chambre. Une chance qu'il la partage avec le fils de Lucius…Mais ce corps est gênant… "
**[Chambre des préfets de Serpentard]**
Draco quitta les Serpentard pour retourner dans sa chambre. Il apprécia de retrouver ce petit refuge agréable qu'il partageait avec un colocataire qui l'était légèrement moins de son point de vue. Pourtant, quand il y entra, une impression malsaine lui hérissa l'échine. Il se frotta le dos comme pour la faire disparaître ; ce qui sembla fonctionner puisqu'elle s'était alors complètement évaporée.
Il déposa sa cape sur le fauteuil devant son bureau et se passa la main dans les cheveux, les ébouriffant légèrement, appréciant leur souplesse et leur douceur, choses que ceux de Potter avait finalement réussi à trouver.
" Arrrgh !! Pourquoi tout élément me ramène-t-il à lui ? "
Il s'allongea confortablement sur son lit et entreprit de somnoler un moment ; en fait, jusqu'à ce que cette discussion avec son père, qui l'empêchait parfois de dormir ces derniers temps, revienne le harceler comme tant d'autres maux. Il s'en souvenait comme si elle s'était déroulée à l'instant même et qu'il venait, soucieux, de quitter son paternel.
Son souffle calme l'aida à reprendre le contrôle de ses pensées et il se décida à occuper cette journée du mieux qu'il le pourrait, et surtout, d'éviter Potter : é-vi-ter Potter.
**[S. de C. de Severus Rogue]**
" Comment, en effet ? " Répéta Harry d'un ton cynique, le feu de ses prunelles se perdant dans l'abysse de ses propres pensées.
" Je comprends mieux. "
Sur ses mots, Lucius ramena sa cape sur ses épaules en un geste qui pourrait passer pour nonchalant si effectué par toute autre personne, mais qui, chez les Malfoy, trouvait écho et résonance en les divers angles qu'il formait, qu'il caressait, qu'il prenait tant de temps à dessiner sans y penser outre mesure. Son fils d'ailleurs aimait à le répéter en usant de ce regard si profond, qu' Harry retrouva chez le père sans souffrir du moindre dépaysement. Il redescendit sur l'estrade, s'approchant du Mangemort toujours effectif qui le fixa sans révéler son tourment intérieur, les yeux réduits à deux fentes perçantes.
Harry déposa une main légère sur le bras gauche de l'homme blond.
-Il serait si aisé pour moi de la faire disparaître…Déclama-t-il d'une voix suave et ironique à la fois, offrant son regard le plus langoureux à Lucius qui fut estomaqué par le cran dont faisait preuve à présent le fils de James Potter. Il possédait la dextérité qui faisait défaut à bien des Serpentards, si sournois et si mesquins qu'ils fussent. Le brun s'écarta d'un mouvement fluide, certain de son effet, et s'en retourna devant le bureau de son professeur de potions qui l'observait avec amusement, mêlé…d'anxiété ? Non, probablement non, pas chez Severus Rogue.
" Professeur ? " Appela Harry d'un ton neutre.
" Cher élève ? " Répliqua Severus avec acidité.
" Voldemort est-il toujours en vie ? J'ai/ "
" C'est ce dont nous discutions calmement quand vous avez surgi en brayant à plein poumons, avec votre impolitesse coutumière de Gryffondor manqué ", le coupa Lucius en se réinstallant sur un pupitre. " D'ailleurs, je dois dire que les double-rôles n'ont plus de secret pour vous, n'est-ce pas, Monsieur Potter ? " Questionna Lucius sarcastiquement, sans attendre de répondre.
" Vous faites allusion à notre entrevue de jeudi je suppose ? "
" Vous supposez bien. "
" Je n'étais pas/ "
" vous-même ? "
" Je n'irais pas jusque là. Mais discutons-en plus tard, voulez-vous ? " Demanda Harry, visiblement ennuyé ou plutôt, préoccupé. Sans s'occuper du moindre préliminaire il lâcha d'un ton pressé : " J'ai tué Voldemort, Severus. "
**[POV]**
Etrange mécanique que le corps humain, ne trouvez-vous pas ?
Etre pathétique de chair et de sang que sont les hommes…Les moldus surtout.
Ils vivent leur petite vie bien tranquille, leur pathétique routine quotidienne, leurs ridicules sentiments bienheureux, sans penser plus loin, plus important, plus grand. Ils se cadrent parfaitement dans leur sphère domestique ; marionnettes malhabiles, ils suivent un roulement inaltérable jusqu'à ce que mort s'ensuive et leurs descendants leur succèdent, et ainsi de suite se poursuit la vie de ces pâles êtres.
Mais bien évidemment, toute vie ne se confond pas dans ce cycle machinal, non, bien sûr que non. Nous, sorciers, défions le quotidien. Depuis la nuit des temps, nous oeuvrons dans la partie cachée du monde ; Sangs Purs ou autres espèces magiques régissent le Monde Sorcier du bout de leurs baguettes, grâce à l'onde de leur pouvoir, puisqu'ils ne peuvent vivre que cacher en raison de l'aversion que ressentent les Moldus à leur encontre.
Mais parfois, de familles moldues naissent des sorciers qui se démarquent des autres par leur puissance. Quelques fois, de familles au Sang Pur naissent des enfants totalement dénués de pouvoir.
Le 31 juillet 1980 naquit d'une famille au sang souillé, un sorcier capable, dès sa naissance, de terrasser un Mage Noir aux pouvoirs et à la volonté phénoménaux, et qui…
" J'ai tué Voldemort, Severus."
Harry Potter. Ce brave garçon arrive et en un éclair les mages noirs disparaissent.
Il me sidère.
Comment peut-il allier lumière et obscurité aussi aisément ? Comment a-t-il pu tant changer en l'espace d'une année passée loin de Poudlard ? Et, où se trouvait-il donc, ce petit arrogant prétentieux qui ose aujourd'hui se payer ma tête ?
Dans un mouvement de colère, mon bras renverse la bouteille de scotch qui me tenait compagnie. Le verre à ses côtés suit son trépas de peu. Cette discussion ne cesse de se répéter dans mon esprit ; ce qui se révèle quelque peu lassant…Ce môme…
" Je l'ai anéanti. Il est impensable qu'il puisse subsister une seule parcelle de lui proprement dite. "
Le ricanement que j'ai laissé échapper s'est mû en une expression de peu similaire à celle de ce cher Severus devant le regard sombre et mortellement sérieux du garçon. Je remarquai seulement alors les changements opérés chez ledit 'Survivant'.
Ce n'est pas tant son physique terriblement attirant qui me marqua le plus : cette impression de malaise que je ressens en sa présence était apparue le jour où il est venu me voir, requérant mon fils. Stupide animal. Et moi qui n'avais pas deviné qui se cachait derrière cette capuche de bure noire… J'ai l'impression que la haine qui m'a submergée en cette instant n'est pas encore dissoute.
" Qui êtes-vous ?! Et que venez-vous faire ici ? " Me rappelai-je avoir grondé.
" Je vous prie d'excuser mon intrusion Monsieur Malfoy. Je viens parler…affaires avec vous. " Avais répondu l'être qui me faisait face, d'une voie doucement rauque, d'un ton légèrement amusé.
" Affaires ? " Avais-je répliqué narquoisement, les yeux brûlant sous la colère. " Je ne me souviens pas avoir demandé à négocier avec un vulgaire marchand de tapis. "
Je l'avais visiblement surpris si l'on considérait son tressautement. Il sembla décontenancé un moment puis je vis soudain deux mains nacrées aux longs doigts effilés apparaître des larges manches de tissu rêche. La capuche glissa sous la poussée qu'il lui donna. Je vis aussitôt un regard vert…si vert que je m'enfonçai dedans, prenant plaisir à plonger dans cette profondeur d'émeraude lumineuse. Mais je repris bien vite mes esprits quand il cilla, baissant la tête avec une lassitude dont je ne pouvais expliquer la provenance.
" Ne me dites pas que vous aussi… " L'entendis-je murmurer avec un soupir. Je voulus le presser froidement de continuer, mais un seul nom sortit de ma bouche, fusillant la silhouette frêle par sa froideur, par son mépris, par sa rudesse,…par son dégoût.
" Harry Potter ! "
Mes yeux venaient de rencontrer la cicatrice qui lui valut d'être connu dans le monde sorcier dans son entièreté. Cette marque qui, comme la mienne quand je dénude mon bras, lui rappelle incessamment son lien, involontaire celui-ci, avec Voldemort, l'homme qui fit et fait toujours de sa vie un cauchemar.
" Que venez-vous faire ici ? " Réitérai-je en me détendant considérablement. Que pouvait bien attendre ce gosse de ma part sur mon propre territoire ?
" Je vous l'ai déjà dit. " C'est ce qu'il m'a répondu en relevant la tête avec lenteur, sans croiser mon regard.
" Mauvaise réponse. " Je me préparai pour l'expulser du manoir et de mes terres quand il attrapa ma main de la sienne, froide et douce, et qu'il me pria de bien vouloir m'écouter.
" Cela concerne Voldemort. "
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Le garçon se dirigea vers le siège que l'adulte lui désigna d'un mouvement du poignet. Sa robe glissa sur le sol carrelé de noir dans un doux et lent frottement jusqu'à ce qu'il prenne place dans le confortable fauteuil, en face de Lucius Malfoy. Soudain intimidé, il rougit et baissa la tête pour rassembler le courage qui semblait lui faire défaut.
" Vous disiez que ce dont vous voulez traiter avec moi concerne Voldemort ? " Rappela ironiquement l'homme blond, insistant par-là sur le fait que sans le nom de son maître, jamais il ne se trouverait ici, à parler avec l'un de ses serviteurs.
" Effectivement ", répondit Harry en fixant son vis à vis droit dans les yeux.
Lucius put ainsi découvrir leur teinte froide et terne, leur absence certaine de vie. Il souleva un sourcil, quelque peu désappointé. Le feu vert lui manquait. Cette affirmation le fit frémir : jamais il ne deviendrait dépendant de quoique ce soit.
" Parlez alors ", ordonna-t-il sèchement, penché sur son meuble de travail, les lèvres frémissantes.
L'attention de Harry se dirigea instantanément vers ces dernières, légèrement entrouvertes et au dessin ferme.
" Compte tenu des récents évènements, je viens vous proposer un marché ", dit-il avec un soupçon de moquerie devant l'attitude " dominante " du maître de maison.
" Un marché ? " Se méfia de suite Lucius en basculant dans son fauteuil avec un bruit de tissu froissé. " Quel genre de marché ? " Questionna-t-il en nouant ses doigts devant lui.
" Etant donné que j'ai appris, d'une façon qu'il ne vous apporterait rien de connaître, que la cérémonie visant " l'initiation " de votre fils ne devrait plus tarder et que je ne doute pas qu'il y participera, puisque je suis également certain que vous le laisserez bêtement entrer dans Son univers/ "
" Surveillez votre langage ! " Le tança Malfoy avec mépris. " Les Malfoy n'ont jamais été, ne sont ni ne seront jamais " bêtes " ! ", cracha-t-il avec dégoût.
" Stupides et bouchés seulement ", répliqua le Survivant, toute trace de timidité envolée.
" Comment osez-vous ? " Menaça trop calmement Lucius, son regard gris plus coupant que l'acier, quelques formules de son crû prêtes à jaillir de ses lèvres.
" Permettez-moi d'en finir, cet entretien n'est pas éprouvant que pour vous. "
Ce petit impertinent osait insinuer que lui, Lucius Malfoy/
" Draco ne deviendra pas Mangemort ", le coupa fermement le brun.
" Tiens donc ? " Ricana Lucius avec un rictus moqueur. " Savez-vous ce qu'il en coûte aux élus de Voldemort de refuser de le servir ? "
Les deux émeraudes scintillèrent à nouveau, luisantes de pouvoir tandis qu'un élan de tristesse balayait la rougeur qu'avait prise les joues, à présent redevenues livides, au contact de la chaleur du fort brasier présent dans l'âtre de la pièce. Il ne bougea pas, attendant la réponse en un verdict qu'il connaissait déjà…
" La mort, répondit Lucius. Si Draco décline son offre, il le tuera ou bien, me demandera sans doute de le faire à sa place. "
Ce fut d'une voie neutre qu'il termina et d'un ton emprunt d'une profonde lassitude qu'il reprit.
" Et tout ceci pour tester ma fidélité, pour/ "
" Je le protégerai. "
Lucius tourna la tête pour apercevoir le sorcier qui n'avait pas bougé depuis son arrivée. Dissimulé par sa robe de bure, il n'avait pas esquissé le moindre geste même quand son ton avait laissé supposer qu'il pouvait passé à l'attaque d'une seconde à l'autre devant tant d'impertinence à son encontre. Harry lui-même s'étonnait du calme qui l'habitait : il aurait bien été incapable de se rappeler la dernière fois que cela lui était arrivé de ressentir pleinement cette sérénité paisible, dénuée de toute incommodité.
Puis Lucius ricana désagréablement, cassant le silence instauré quelques minutes auparavant, puis il fixa son interlocuteur avec flegme.
" Vous le protégerez ? Vous ? " Interrogea-t-il d'un ton qui signifiait clairement qu'il ne l'en croyait pas capable. " Vous arrivez à peine à sortir vivant des attaques de Tom Jedusor " se moqua-t-il ouvertement.
" J'en suis capable ", assura une voix rauque et un hochement ferme de la tête.
" Croyez-vous vraiment que j'ai abandonné mon fils en le négligeant d'un point de vue sentimental ? Pensez-vous que je lui ai laissé une seule seconde de répit en ayant conscience de son avenir ? Draco est formé à ce qui l'attend ! Il saura faire face et je serai à ses côtés ! "
" Je sais que vous aimez votre fils. "
Ce gosse était décidément on ne peut plus horripilant. N'avait-il donc pas écouté un traître mot de ce qu'il avait débité comme un imbécile pour la première fois de sa vie ?
Ou alors, sa bouche n'avait pas suivi le chemin de sa raison…
Harry se leva et se dégagea de l'espace entre le bureau et le fauteuil pour se rapprocher de la cheminée vers laquelle il tendit une main.
" Je vais le protéger, permettez-le-moi, je n'ai besoin que de votre accord ", supplia presque le jeune garçon.
Les flammes devinrent aussi vertes que ses prunelles et Lucius secoua la tête, éreinté de tant d'insistance.
" Je suis tout à fait capable de m'occuper de mon fils moi-même ; maintenant, quittez mon domaine Monsieur Potter ", ordonna-t-il sèchement, imprégnant sa voix de son venin habituel.
Le grondement de la voix offensive le surprit, comme les paroles glacées.
" Vous étiez sans aucun doute capable de détruire Voldemort, mais vous ne pourrez jamais rivaliser avec son fils ! Je vais avoir besoin de Draco à mes côtés, que vous le vouliez ou non, il s'y trouvera d'ici peu. A vous de choisir si vous préférez y venir de force ou en accord avec vous-même. A bientôt. "
Le gosse avait ensuite disparu par la porte et déserté son manoir d'une façon que Severus aurait applaudie : dans un tourbillon d'étoffe noirâtre.
" J'ai tué Voldemort Severus. "
Alors pourquoi la marque est-elle toujours là ? Je la sens qui me démange inlassablement, je l'entends presque ricaner sournoisement tandis que je frotte machinalement mon bras par-dessus ma chemise pour que cette impression de resserrement, d'inéluctabilité…pour que cette vérité implacable disparaissent.
" Je l'ai anéanti. Il est impensable qu'il puisse subsister une seule parcelle de lui proprement dite. "
Ahah…Jusqu'à quand ce dégoût me brisera l'échine alors que tant de sorts n'y parviennent pas ? J'ai fait honte à ma famille en croyant m'allier à un sorcier puissant, capable de faire honneur aux familles au Sang Pur. Je l'ai assumé il y a longtemps et je m'assure aujourd'hui en acceptant l'aide - que dis-je ! - en me servant de la naïveté de ce garçon qu'avec moi cessera ce châtiment.
" Rien de physique n'a subsisté de lui, mais… "
Mais son esprit a toujours été si obscur, comment vouliez-vous triompher de lui à vous seul Monsieur Potter ?
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" Rien de physique n'a subsisté de lui, mais son âme me poursuit encore, à l'intérieur du corps de son fils. "
Severus fronça les sourcils. Lucius resta muet, leurs réflexions s'agglutinant les unes aux autres, malaxant leurs données personnelles et celles entrant alors en eux, pour ressortir des idées, quelques thèses, de trop nombreuses conclusions…
" Pourquoi ne pas m'avoir averti plus tôt Monsieur Potter ? " Demanda Severus d'un ton grinçant, se repliant derrière sa carapace habituelle de cynisme. " Manque de confiance évident ? "
" Voldemort a donc pris possession du corps de son fils. Quel fils ? Jamais il ne nous aurait caché sa descendance ! " Protesta Lucius. " Il l'aurait exhibée comme tant d'autres de ces trophées ! " Continua-t-il, mettant ses informations en parallèle avec la dernière entrevue en date qu'il avait eu avec Harry.
" Il semble que le contraire se soit produit. Il l'a complètement négligé…Dédaigné comme un moins que rien, comme ma famille l'a fait avec moi ! " S'emporta Harry, ses prunelles brillantes de larmes. " Il se sert de lui ! Et tout ça pour quoi ? Pour nous briser, pour nous arracher l'un à l'autre ! " Eclata le jeune Serpentard pour se calmer aussitôt, se rendant compte de son comportement enfantin.
Il se déplaça dans la pièce, mouvant son bras dont le bandage ne servait plus à rien.
Il se retourna vers les deux hommes qui l'observaient avec un intérêt croissant, n'osant lui montrer leur avidité de détails.
" Ce que je sais ne nous est d'aucune utilité pour maîtriser Voldemort ", commença-t-il, hésitant sur la façon d'aborder le problème, décida Lucius.
Severus comprit aussitôt le manège du garçon. Il l'avait " héberger " pendant toute une année et avait donc eu le temps de l'étudier, et notamment de noter les changements opérés en lui.
" Commencez par énoncer ce que vous savez ", le devança Lucius, pris dans le vif du sujet, trop impliqué pour rester indifférent à la situation.
Harry se tritura les doigts comme s'il était gêné, mais son sourire ne trompa pas les deux ex-camarades.
" Il faut détruire l'âme de Voldemort, mais sans toucher son fils. Il est de notre côté. Et puisque que je n'ai rien senti, cela ne peut-être lui qui m'a… " Il secoua son bras auparavant inerte. Les deux hommes acquiescèrent.
" Il peut donc passer outre les protections établies autour de Poudlard ? " Avança Severus pointant le vif du sujet. Le hochement affirmatif lui fit l'effet d'un coup de foudre. " Donc Voldemort également. " Nouvel acquiescement.
" Et cela ne vous inquiète pas outre mesure ? ", demanda Lucius, plus par surprise que par réelle inquiétude pour ses habitants, contrairement à Severus.
L'expression de Harry se figea instantanément.
" Bien sûr que je m'inquiète, mais pour l'instant, il reste à distance et Armand ne manque pas de force pour le moment. Il saura m'avertir au moment où il ne pourra plus endiguer le pouvoir de Voldemort. "
Lucius se leva et poussa d'un doigt élégant une longue mèche blonde de son visage, son masque d'homme arrogant et froid remis parfaitement en place.
" Je suppose que ceci est la raison pour laquelle il n'a pas fait appel à nous depuis un moment. Je voudrais juste savoir deux choses, puisque nous marchons… "côté à côte" . "
Harry le regarda un moment et baissa la tête en signe d'assentiment.
" Je vous écoute. "
" Quand l'avez-vous défait ? "
" Il y a exactement seize jours, le 18 août. "
Severus fronça un sourcil mais ne dit mot. Ce marmot qui se prétendait adolescent ne lui procurait que maux de têtes et aigreurs d'estomac.
" Bien. Et enfin Monsieur Harry Potter, pour quelles raisons la vie du fils de votre pire ennemi vous importe-t-elle autant ? Soyez franc voulez-vous, nous embarquons pour quelques temps dans la même galère ", informa Malfoy, avec un regard curieux, et calculateur.
" Tout simplement parce qu'Armand est mon frère. "
A suivre.
Fics Harry Potter
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