Nouvelle ère, nouvelle destinée


Série : Vision d'Escaflowne
Auteur : Lyrashin, la Mort incarnée
Genre : Suite de la série parce que la fin me plaisait pas, nouveau perso, Van va passer pour un salaud et pour une fois Hitomi ne sera pas courge ! Avis aux fans du couple Van/Hitomi : Pour une fois je ne ferai pas ce couple fétiche, j'ai eu envie de changer un peu…
Disclamer : Les persos sont pas à moi mais Lyra si ! Et Diana pareil ! Et que personne n'essaye de me la piquer sans ma permission ou ça va barder !
Note : Je vous remercie pour les reviews ! Ca fait toujours super plaisir !


Chapitre 4 : Fanélia, la cité des changements


Hitomi sourit en voyant sa fille, émerveillée, regarder de tous les côtés dès qu'elles arrivèrent en ville. C'était compréhensible : elle n'avait jamais eu l'occasion de voir de hommes avec une tête de dauphin, ou des marchants proposant des fruits qui ressemblaient à des papayes et qui avaient un goût à la fois piquant et rafraîchissant. Elle aussi avait été surprise en découvrant les nouveautés de cette superbe planète qu'était Gaïa. . . Elle s'en souvenait d'ailleurs encore, de cette magnifique journée en compagnie de Merle et de Mirana dans les rues d'Astria. . .

A l'entrée d'une boutique de vêtements, une femme, visiblement la tenancière, vêtue d'une longue robe rouge fanée observa la petite et, attirée par la vivacité, l'enthousiasme, et la curiosité de l'enfant, elle offrit à Hitomi une tenue bleue pour la fillette en lui disant de faire très attention au tissu plutôt cher. Cette dernière remercia la dame tandis que sa mère pliait le bel ensemble dans son sac à dos.

Les deux arrivantes de la Lune des Illusions flânèrent un long moment dans le marché, se rendant d'étal en étal, admirant les articles proposés, en achetant même certains : Lyra avait réussi à domestiquer son pouvoir de matérialisation qui était apparu alors qu'elle n'était âgée que d'une année, et il avait suffi de lui montrer une simple pièce de monnaie de Fanélia pour qu'elle en créé un nombre incalculable. Certes, ce n'était pas très honnête, mais Hitomi tenait néanmoins à ce que son enfant puisse manger lorsqu'elle avait faim, or c'était actuellement le cas et elle n'avait pas d'autre moyen de payer que de recourir aux pouvoirs de sa petite ange puisqu'elle doutait de la validité de sa carte bleue dans cette cité.

La jeune mère finit par prendre sa fille par la main et la guida vers le palais en espérant de tout son cœur que Van serait fier de sa descendante. Elle avait si souvent imaginé leurs retrouvailles lorsqu'elle était encore enceinte, créant des scénarios épiques où l'Atlante reconnaissait l'enfant comme la sienne et où il l'embrassait passionnément. Le temps avait passé depuis, et elle savait que Van n'avait plus de sentiments pour elle, mais elle pensait toujours qu'il pourrait apprécier d'apprendre qu'il avait une descendante qui contrôlait la puissance de ses ancêtres, qui le rendrait heureux. . .Mais arrivées devant le château, les gardes leur barrèrent la route en leur annonçant qu'il était impossible de rencontrer le roi puisqu'il ne donnait plus d'audience au peuple depuis déjà un certain temps.

_ Mais je dois voir Van !

Hitomi était désemparée : elle savait que le prince de Fanélia qu'elle avait connu n'éprouvait plus de sentiments amoureux pour elle, mais elle se devait de lui présenter tout de même sa fille ! Et pourquoi n'accordait-il plus d'entretient à ses citoyens ? C'était pourtant la meilleure façon d'être à l'écoute de son peuple !

L'un des gardes ricana :

_ Oh, mais vous allez le voir ma petite dame ! Dans une heure, le roi s'adressera à la foule pour célébrer le deuxième anniversaire de son fils, le prince Go, en compagnie de son épouse, la reine Mirana !

Son compagnon de tâche renchérit, grinçant des dents :

_ Une vraie garce celle là ! Et la plupart de la cour sait que l'enfant est le fils du chevalier Allen Schézar ! Jamais les conseillers n'accepteront un bâtard sur le trône de la cité ! Comment peut-elle oser tromper notre souverain dans son dos sans que cet imbécile ne s'en aperçoive ?! De toute façon, le gosse ressemble trop à son père pour qu'on ne s'en rende pas compte. . .

Un éclat de rire résonna dans la cour et Hitomi vit une petite fille brune jouer en poursuivant un papillon blanc avant d'être violemment tiré en arrière par les nattes par un enfant d'environ deux ans, très éveillé, arborant des cheveux blonds jusqu'aux oreilles et un air mauvais sur le visage. La petite se mit à pleurer tandis que le garçon ricanait en arrachant les ailes du papillon. . .

L'un des gardes fit une réflexion on ne peut plus brillante :

_ Voici le prince d'ailleurs !

Hitomi espéra un instant que tout ce qu'elle venait d'entendre n'était qu'une hallucination, une vision, mais la réalité était bel et bien assez cruelle pour avoir créé ce scénario. . .

_ Puis je voir Merle ? alors ?

Les deux soldats la regardèrent comme si elle avait perdu l'esprit.

_ Mais enfin ma petite dame ! Vous savez bien que le roi a banni de Fanélia toutes les créatures animales/humaines depuis que cette femme -chat s'est disputée avec la reine ! Et qu'il a ensuite ordonné la capture de toutes ces bêtes pour les vendre comme domestiques à d'autres pays ! Merle s'est enfuie dans la forêt pour retrouver ceux de sa race, il y a presque trois ans !

La fille de la Lune des Illusions n'en croyait plus ses oreilles : Van, son Van, était devenu l'un des pires monstres qu'il puisse exister ! Non, ça n'était pas possible !

Soudain, un cri résonna à côté d'elle, et elle tourna la tête pour voir sa fille sur le sol, parcourue de spasmes, hurler en se griffant la tête des mains. Elle se dépêcha d'attraper les deux petites menottes avant que l'enfant ne se fasse trop de dommages corporels. Depuis la naissance de Lyra, plusieurs crises comme celle ci s'étaient déjà produites, et elle savait comment procéder, mais aucune n'avait encore atteint ce stade de la douleur. . . Peut-être était ce du au fait qu'elle se trouve actuellement sur Gaïa ? La fillette voyait en ce moment même un massacre, ou un évènement très violent pour ne pas rester maîtresse de son corps, et il n'y avait pas d'autre alternative que celle d'attendre que la crise cesse.

Les gardes s'approchèrent, quittant leurs postes un instant, inquiets par l'attitude de la petite.

_ Qu'est ce qu'elle a ?

Hitomi réfléchit à toute allure, on ne devait pas savoir d'où elles venaient : Van avait banni Merle, alors elle n'osait même pas imaginer ce qu'il pouvait leur faire. . .

_ Ma fille a hérité de certains dons de voyance. Un prêtre que j'ai rencontré m'a conseillé de l'emmener à Flid pour que les moines nous examinent, il peut s'agir d'un facteur héréditaire !

Lyra arrêta soudain de crier, semblant perdre des forces sans pour autant regagner conscience. Elle s'agitait toujours, mais de faibles gémissements traversaient parfois sa gorge, quand ce n'était pas des pleurs ou des sanglots étouffés.

La jeune mère demanda aux soldats si l'un d'eux pouvait la mener chez un médecin pour voir si elle ne pouvait pas trouver de quoi soulager la crise de l'enfant. Les deux hommes se proposèrent, mais l'un d'eux finit par céder sa place à l'autre pour que la gamine puisse être soignée.

Le docteur resta très circonspect devant l'état de la fillette : il n'avait jamais vu un cas pareil. Hitomi, excédée par le comportement de cet homme qui ne faisait rien d'autre que tourner autour de la petite qui continuait de souffrir dans son inconscience, en marmonnant des ** intéressant, très intéressant. . . **, finit par attraper une bouteille de vinaigre dans une étagère pour en imbiber un chiffon sous les yeux horrifiés du médecin, puis elle plaça le tissu sur le visage de sa fille, veillant à ce qu'elle respire convenablement les vapeurs du liquide alors que l'infirmière hurlait au scandale. La fille de la Lune des Illusions s'en moquait : elle savait qu'il fallait procéder ainsi, cette méthode avait toujours fonctionné en cas de problème avec Lyra. . .

Effectivement, peu de temps plus tard, la dernière atlante de sang pur ouvrit les yeux, révélant à la lumière du jour ses pupilles dorées scintillantes sous la pellicule de larmes qui ne tardèrent pas à s'écouler le long de ses joues tandis qu'elle saisissait sa mère par la taille, se collant à elle pour pleurer en prononçant de vague paroles comme : * tous morts. . . tout brûlé. . . y avait la dame, elle criait de partir. . . et les enfants y sont morts aussi dans le feu. . . et y criaient tous et le bébé y pleurait. . . et la dame-chat, ils l'ont frappée. . . et elle criait à quelqu'un de s'en. . .fuir. . .* .

Hitomi serra son enfant de toutes ses forces, elle savait combien la fillette pouvait être déstabilisée chaque fois qu'elle avait ce genre de vision, elle aussi avait vécu ces horreurs auparavant. . . Et elle venait de voir le massacre d'une ville d'hommes-animaux, ceux que sa mère lui avait appris à considérer comme des amis, mais quand à savoir quand la scène s'était produite, alors là. . . La jeune devineresse avait bien vu des images des camps de concentration nazis alors qu'elles étaient encore sur Terre. . . Calmement, elle caressa les cheveux flamboyants de la descendante du peuple du Dieu Dragon jusqu'à ce que sa respiration redevienne normale. Après un quart d'heure, Lyra sembla sortir de sa transe post-crise et reprendre ses esprits. Elle suivit docilement sa mère jusqu'à l'extérieur du cabinet du médecin qui leur courut après en arguant qu'il n'était pas prudent pour une malade de sortir si tôt suite à une perte de conscience. . . Un regard noir de la mort qui tue d'Hitomi eut tôt fait de le refroidir plutôt rapidement.

La jeune femme ne savait pas quoi faire : elle avait prévu de retrouver Van, mais son ancien amant ne les recevrait pas, alors comment procéder ? Retourner dans la forêt ? Et si Lyra faisait une nouvelle crise. . .Se rendre à Flid pouvait être une solution, mais il faudrait alors se rendre à l'autre bout de la ville pour prendre un vaisseau navette pour Fortuna, et arrivées là-bas, il serait dangereux de dévoiler leur identité. . .

Un mouvement de sa fille mit fin à ses réflexions. Regardant son petit ange, Hitomi fut frappée de stupeur en constatant que la totalité du blanc de l'œil de l'enfant avait disparu, comme dévorée par l'iris or qui brillait bien plus qu'habituellement, le noir de sa pupille ne se distinguait même plus. La petite parla d'une voix grave, presque caverneuse, trop âgée pour une fillette de trois ans :

_ On m'appelle. Suis moi.

La fille de la Lune des Illusions obéit, stupéfaite et un peu inquiète, se demandant vaguement comment sa progéniture parvenait à savoir où elle se dirigeait à travers les ruelles sans fin de Fanélia, semblant les connaître comme si la ville était inscrite dans sa mémoire. . .

Après un long chemin dans le dédale de rues, Hitomi finit par percevoir de faibles sanglots. Au coin d'un porche sale, une petite silhouette en haillons se recroquevillait, espérant cacher ses pleurs et qu'on la laisserait tranquille. Les yeux de Lyra perdirent leur lueur dorée et elle s'agenouilla doucement auprès du corps de la personne en peine, cette dernière s'aperçut soudain de leur présence et se recula davantage contre le mur, révélant ainsi son visage aux deux inconnues.

La mère de la dernière Atlante remarqua en tout premier lieu les oreilles pointues, des oreilles de félins, dressées sur la tête de la fillette, puisqu'il s'agissait d'une fille de toute évidence, et encadrées de cheveux bleus coupés dans un carré juste au dessous des oreilles. Elle ressemblait beaucoup à Merle, cette petite fille-chat, elle n'avait pas cinq ans. . . Mais ses yeux marrons étaient emplis de terreur, et son regard passait rapidement de Lyra à elle comme si elle se demandait qui allait l'attaquer la première. . .

Hitomi se pencha doucement vers la petite qui émit un gémissement pitoyable en sentant le mur du porche, qu'elle avait pris pour un abri, lui couper toute retraite. L'enfant ferma les yeux en voyant la femme humaine devant elle lever une main vers son visage : on allait la frapper. . . Une douce caresse sur sa joue la fit sursauter : les humains ne pouvaient pas être gentils, alors pourquoi cette dame faisait-elle ça ?

_ Comment t'appelles-tu, Petite ?

La fillette hésita à répondre et lança un regard interrogateur à son interlocutrice qui lui sourit pour la rassurer. Restant tout de même sur ses gardes, elle finit par dire d'une voix faible, presque suppliante :

_ Di. . .Diana. . .

Lyra sourit et se présenta à son tour avant de le faire pour sa mère. Doucement, elle s'assit à côté de l'enfant-animal et appuya l'arrière de sa tête contre le mur pour écouter plus attentivement la conversation. La petite chatte demanda, tremblante :

_ Vous allez me faire comme les méchants messieurs ?

Hitomi nia de la tête et finit, à force de gentillesse et de persuasion, par convaincre l'enfant de lui raconter pourquoi elle se trouvait dans cette ruelle sombre et comment elle y était arrivée. La fillette commença son récit : sa maison et son village avaient été attaqués par des chasseurs de prime du roi de Fanélia, elle avait fuit quand sa mère le lui avait ordonné et pendant plusieurs jours, elle avait marché seule dans la forêt, battue par les humains, se nourrissant comme elle le pouvait, fouillant dans les poubelles ou volant parfois, pour s'échouer dans cette ville où tout le monde lui lançait des pierres ou lui courait après. . . Elle finit par s'effondrer en sanglots sur les genoux de la Fille des Illusions en appelant désespérément sa mère.

Hitomi se dit un instant qu'elle pourrait peut-être se servir de ses pouvoirs pour retrouver la mère de la petite, et elle la questionna :

_ Comment s'appelle ta Maman, petite puce ?

A sa grande surprise, ce ne fut pas l'enfant qui lui répondit mais sa propre fille dont les yeux étaient redevenus entièrement dorés et lumineux. Diana se serra contre elle, effrayée par ce phénomène, mais une petite caresse dans ses cheveux lui fit comprendre qu'il n'y avait rien à craindre.

_ Merle, c'est la fille de Merle.

Cela n'étonna Hitomi qu'à moitié : la petite chatte ressemblait à sa mère. Mais Lyra l'inquiétait sérieusement : elle lui faisait presque peur dans cet état. Cependant, il valait sans doute mieux demander à sa fille ce qu'elle préconisait comme marche à suivre. . .

_ Comment comptes tu la retrouver ma chérie ?

La descendante du peuple du Dieu Dragon lui offrit un sourire digne de Dilandau dans ses meilleurs moments de folie avant de déclarer :

_ Elle se trouve actuellement au marché aux esclaves à quarante kilomètres au Sud Est de Fanélia. La garde est assez renforcée et elle sera vendue dans moins d'une heure.
_ Mais comment sais tu ça ?

Lyra sourit et haussa les épaules : elle savait, c'était tout, pour le moment, sa mère n'avait pas à connaître sa source de renseignements, bien qu'ici elle en ait déjà plusieurs. . .

Elle adressa un geste de remerciement au fantôme d'un ange aux ailes blanches et dont la joue était marquée par une larme violette. Le mort sourit : sa nièce serait puissante, et puisque son frère refusait de veiller sur elle, il s'en chargerait. L'enfant l'était déjà naturellement, alors autant l'aider davantage. Folken fit une révérence amusée et se retira dans le monde des ombres en entendant la dernière réplique de la fillette alors que sa mère lui demandait comment elle comptait s'y prendre.

Hitomi, elle, regarda sa fille se lever, entourée d'une sorte d'aura dorée, et déclarer :

_Il est grand temps qu'Escaflowne sorte de son sommeil ! Aujourd'hui est venu pour lui, l'époque de l'héritière de Gaïa !


A suivre !

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