Painting in black


Auteur : Jeremy Angel et Max Devil
Genre : Yaoi, shonen-ai, triste
Base : Angel Sanctuary


Chapitre 2 - Today isn't an ordinary day


9 heure du matin. Il fait chaud. Le léger vent se glissant par la fenêtre ne suffit pas à me rafraîchir. Je m'assoie sur une chaise près de celle-ci. J'allume une clope. J'attends. Que fait-il bon sang ? Un oiseau survole la rue. Il chante. Mais son chant est inaudible mélangé aux bruits que font les moteurs et les gens au-dehors. L'odeur d'essence se mélange aux souffles des humains en bas. Où es-tu Sétsuna ? Aurais-tu changé d'avis ? Soudain un visage familier apparaît à l'angle de la rue. C'est lui. Il rentre directement dans le hall de l'immeuble. Il me semble que quelque chose le trouble. Quoi ? Au bout de quelques minutes, j'entends enfin ses pas sortant de l'ascenseur. Il frappe à ma porte. Je ne vais pas ouvrir tout de suite. Faire comme si je ne l'attendais pas. Il frappe une deuxième puis une troisième fois. Je me dirige vers la porte. Un silence s'installe. Serait-il parti ? J'ouvre la porte. Il est là, la tête baissée, les poings serrés, son sac posé par terre à côté de lui. Aurais-je fait quelque chose de travers ? Je n'aurais pas dû.

« Sétsuna ? »

Il lève son regard et le pose sur moi. Ses yeux sont rouges et humides. Il se mord la lèvre inférieure. Il a pleuré...

« Sétsuna... »

Je n'aime pas ce silence. Il me trouble. Que faire ? J'aimerai tant le prendre dans mes bras mais je ne peux pas. Il faut attendre. Attendre qu'il dise un mot. Qu'il fasse un geste. Même s'il doit m'envoyer son poing dans la figure.

« Sempai...pourquoi a t-elle... »

Il se jette dans mes bras. Je me contente de lui poser une main sur l'épaule et de garder l'autre dans ma poche. J'aimerai tant le serrer fort... Je ne peux pas ! Il s'agrippe à ma chemise. Il la mouille de ses larmes. Il a bien dit « elle » ? Elle...Sara ? Est-ce Sara qui fait ainsi pleurer mon Sétsuna ? Elle n'en a pas le droit ! Elle ne le mérite pas !

« Viens Sétsuna... »

Je le fais s'asseoir sur le lit. Et pendant qu'il continue de sécher ses larmes, je prends son sac pour le poser près de lui. Puis, je viens m'asseoir sur une chaise devant lui. Il me fixe alors de ses beaux yeux cyans rougis par la tristesse. Il attend. Quoi ? Que je dise quelque chose. Mais je continue de le regarder sans mot dire. Il baisse la tête. Lui fais- je de la peine en restant silencieux ?

« Je dois t'ennuyer sempai... »

Comment peut-il croire une telle chose ? Lui ? M'ennuyer ? Il est bien la seule personne dont je ne me lasserai jamais.

« Pas du tout Sétsuna. »

Il relève le regard. Qu'il est beau. Il me sourit. A cet instant, je réalise combien je tiens à lui.

« Arrête de pleurer. Dis moi plutôt ce qu'il s'est passé... »

Sa tristesse redouble. Ses larmes recommencent à couler. Je n'ai jamais vu Sétsuna pleurer autant. J'ai envie de tuer le (ou la) responsable de ceci. Je me lève et m'assoie à sa gauche. Une fois de plus, il se jète dans mes bras.

« Pourquoi pleure-tu ? Parle moi ! »

« Elle m'a dit que si je partais, plus jamais elle ne voudrait me voir... »

« Elle ? »


« Sara m'a ensuite dit que je ne faisais que fuir les problèmes. Elle pleurait. »

Sétsuna...mon Sétsuna pleure pour cette fille ! Non, je ne veux pas qu'il souffre encore pour elle ! Je le serre fort contre moi en lui murmurant :

« C'est fini à présent. Plus jamais çà ne se reproduira. »

Sétsuna semble surpris. Un silence s'installe. Je n'aime pas du tout ces silences. Cela voulait dire qu'il était perplexe ou embarrassé et qu'il ne savait plus quoi dire. Et quand il avait enfin trouvé, c'était comme un coup de poignard dans mon coeur. Il se libére de mon étreinte et me regarde intensément avant de demander :

« Tu veux dire que plus jamais je ne la reverrai ? »

« Oui, et plus jamais elle ne te fera souffrir, crois moi. »

« Mais je ne veux pas ! Je l'aime ! »

Et voilà...le coup de poignard...

« Si tu l'aimes réellement, Sétsuna, oublies la ! »

« Non ! Je ne veux pas ! Je ne peux pas ! »

Il s'agite comme un veau qu'on emmène à l'abattoir. Je le saisis par les épaules et m'écrie :

« Bon sang ! C'est ta soeur ! ! ! »

Il me fixe droit dans les yeux. Aucune autre parole n'est prononcée. J'ai touché un point sensible. Il baisse de nouveau la tête. Il prononce enfin les paroles que j'ai tant espéré depuis si longtemps :

« Tu as raison Kira, je vais l'oublier. Cela vaut mieux pour elle comme pour moi. »


Il m'a appelé 'Kira'. Il a parlé sur un ton tellement glacial. Quelque chose ne va pas. Je le serre de nouveau dans mes bras. Je ne peux plus m'en empêcher. Il passe alors ces bras autour de ma taille. Je le serre encore plus fort contre moi. Je ferme les yeux profitant pleinement de ce moment d'intimité. Mes lèvres s'approchent de plus en plus de son cou, comme pour y poser un baiser. Mais la petite voix faible de Sétsuna m'arrête vite :

« Tu m'aideras à l'oublier ? »

Je ne réalise pas encore tout à fait ce qu'il vient de me dire. Peut être qu'elle est plus simple que je ne le pense. J'aimerai tant avoir bien compris, qu'il y est un sous-entendu comme 'Aime moi pour que j'oublie l'amour que me porte Sara'. Mais il a faut qu'il rajoute ceci :

« Je veux dire... tu ne m'en parleras plus, hein ? On fera comme si elle n'avait jamais existée ! Même si çà sera dur... »

« Oui, bien sûr Sétsuna... »

Dire qu'on passe tout ce temps dans les bras l'un de l'autre. Et voilà, je n'en peux plus. Je dépose un baiser dans son cou. Il sursaute mais ne desserre pas notre étreinte. Il ne dit rien. Mais bientôt, il dépose à son tour un baiser dans mon cou... Oh Sétsuna... Il reste longtemps la tête logée au creux de mon épaule. Que faire ? Je sens tout d'un coup son souffle chaud monter doucement de mon épaule à mon oreille. Sa petit voix me dit :

« Merci d'être toujours là sempai... »

« C'est normal. Je... »

Quel idiot ! J'étais sur le point de lui dire que je l'aimais. D'ailleurs, j'ai envie de le lui dire. J'ai envie de l'embrasser, de le renverser sur le lit...

« Tu quoi ? »

« Tu n'as pas faim ? »

A mon plus grand regret, je desserre notre étreinte et je me relève. Mais c'est là la seule solution.

« Si, un peu... »

« Je vais nous chercher de quoi manger. »

« Attends, je viens avec toi ! »

« Tu ferais mieux de rester ici te reposer. »

« Non, au contraire. Je préfère sortir un peu prendre l'air. »

« Alors attrape vite une veste et allons-y ! »

Et nous sortons de l'appartement. De notre appartement. Cà fait tellement bizarre de le dire. Mais, à présent, nous vivons ensemble. Aujourd'hui n'a vraiment pas été une journée ordinaire.


**** fin du chapitre 2 ****



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