Pendant ce temps
pendant ce temps
-Auteur : Alake
-Source : Harry Potter
-Genre : Romance/un peu d'action.
-Résumé : Pendant que Harry se morfond chez les Dursleys après une quatrième année mouvementée, Sirius et Severus font chacun une rencontre qui va changer bien des choses...
-Rating : PG-13.
-Avertissements : Spoilers tome 5, torture, violence, un peu de lemon sur la fin.
CHAPITRE 2 : SOUVENIRS INDECIS
Londres. 21, Bloomsbury Street. Chez Remus Lupin.
Sirius sauta par-dessus le rebord de la fenêtre et, reprenant sa forme humaine, s’allongea sur son lit.
Cela faisait deux semaines qu’il allait voir la jeune fille tous les soirs – en tant que chien, bien entendu. Il avait d’abord craint qu’elle ne tente à nouveau de se suicider, mais elle semblait y avoir renoncé. Il avait même réussi à apprendre son nom en apercevant son courrier : Eryna Muyl. Elle vivait seule, comme une Moldue, cependant il savait qu’elle n’en était pas une : les Muyl étaient connus comme une des plus anciennes familles de sorciers et il n’y avait jamais eu de Cracmol parmi eux. D’autre part, sa façon de parler qui l’avait trahie : en effet, quel Moldu jurerait par Merlin ?…
Trois coups frappés à la porte de sa chambre, c’était Remus. Sirius lui cria d’entrer. Le loup-garou prit une chaise et s’assit en face du lit d’où son ami n’avait pas bougé.
– Patmol, mon ami, tu y es encore allé, n’est-ce pas ? demanda Lupin au bout de quelques minutes de silence.
Pour toute réponse, Sirius hocha la tête. Un fin sourire éclaira le visage du blond.
– Cette fille t’obsède, avoue-le.
– Ce n’est pas ce que tu crois, Lunard, protesta le brun. D’après ce que j’ai appris, son fiancé et toute sa famille se sont joints à Voldemort.
– Et bien sûr, loin de toi l’idée de profiter de la situation…
Le sourire de Remus s’évapora sous le regard noir de son ami.
– Même si elle me plaisait, je saurais me tenir.
Lunard ouvrit de grands yeux innocents.
– Elle ne te plait pas ?
Sirius soupira et s’assit sur son lit, dos au mur.
– Je ne sais pas. J’essaie de ne pas trop y penser… (Devant le regard dubitatif de Remus, il explosa :) Bon sang ! Bien sûr, qu’elle me plait ! Tu es content ?
Il se leva et se mit à faire les cent pas.
– Elle me plait, mais elle ne me connaît qu’en tant que Sniffle ! Je me vois mal sonner à sa porte et lui dire : « Salut, je suis Sirius, tu sais, le chien noir… » D’autant plus que je suis toujours recherché. Et puis, ajouta-t-il après quelques instants de silence, ce serait un trop grand choc. Elle est encore fragile.
– A toi de voir, répondit Lupin. Mais il faudra bien qu’elle l’apprenne un jour.
Il se leva et fit mine de partir, mais s’immobilisa à la porte.
– Au fait, j’étais venu te dire que si tu as faim, il reste un peu de gratin.
Sirius hocha distraitement la tête, tourné vers la fenêtre restée ouverte. Il s’y appuya en pensant que le lendemain, il ne pourrait pas aller voir Eryna : une mission d’espionnage pour l’Ordre lui prendrait toute la nuit. Soupirant, il repensa à la phrase qu’elle se plaisait à répéter à sa forme canine.
Le bruit court que l’Ordre du Phénix a été reformé… J’aimerais tellement en faire partie…
Tellement…
* * *
Repaire de Mangemorts. Lieu non précisé.
Sibelia soupira. Elle commençait à s’ennuyer au fond de son cachot obscur, et sa notion du temps s’émoussait de plus en plus. Seuls les grognements de son estomac lui rappelaient que cela faisait plus de vingt-quatre heures qu’elle n’avait rien mangé. Elle hésitait cependant à se servir de son bracelet, dont les perles contenaient une potion de survie. Chaque Auror possédait son propre « truc » lui permettant de surmonter certaines épreuves, entretenant ainsi la légende qui les auréolait. Elle avait choisi ce bracelet, plus un autre artefact qui la ferait sortir de n’importe quelle prison – pourvu qu’elle ait le courage d’y recourir.
Elle n’eut pas le temps de tester sa volonté, car la porte s’ouvrit à nouveau sur la silhouette de Severus. Il alluma les torches et, toisant la prisonnière, demanda :
– Alors, miss Fang, est-on décidée à parler aujourd’hui ?
– Pourquoi le serais-je plus qu’hier ?
– Ne dit-on pas « la nuit porte conseil » ?
– En effet. En l’occurrence, la nuit m’a conseillé de ne rien te dire.
– Très bien. Legilimens !
A nouveau, la ronde de images envahit le cachot. Cependant Sibelia avait eu le temps de préparer son esprit toute la nuit, aussi Severus se heurta-t-il à un mur de souvenirs insignifiants qui le déstabilisa un peu. Profitant de cela, elle entreprit de retourner la magie de Rogue contre lui-même. Il résista de toutes ses forces, mais elle était en meilleure condition ; il l’avait sous-estimée. Ses défenses psychiques cédèrent soudain. Elle put entrer dans ses souvenirs et une image l’interpella, sur laquelle elle se concentra.
Ils étaient dans la bibliothèque de Poudlard, entourés de montagnes de livres et de brouillons froissés. Sibelia se releva, poussa un petit soupir et posa sa plume. Puis elle jeta un coup d’œil à son compagnon et demanda à mi-voix :
– Fini ?
– Pas encore, répondit Severus.
Elle reprit sa copie et se mit à la relire en attendant que le Serpentard finisse sa partie de leur devoir d’Arithmancie.
Au bout de quelques instants, celui-ci se releva à son tour et, sans un mot, tendit son parchemin à Sibelia, qui lui donna le sien en échange. Plusieurs minutes de silence passèrent, puis la voix de Severus s’éleva :
– Tu as fait une erreur dans cette table.
La Serdaigle se leva et vint se pencher sur sa copie.
– Non, regarde : si tu additionnes cette colonne avec celle-là, tu tombes sur le même résultat.
– Oui, mais avec la méthode des carrés, le résultat est différent.
Sibelia réfléchit quelques instants, puis répondit :
– C’est pas faux. Donc on arrive à deux résultats distincts ?
– On dirait bien. Je vais le marquer.
Il ajouta une ligne de pattes de mouche au milieu de l’écriture élégante de la jeune fille. Elle revint à sa place et termina la lecture de la partie de Severus. Ils posèrent leurs parchemins en même temps et échangèrent une regard soulagé : il n’y avait rien à redire. Tous deux possédaient le même souci du détail et étaient également satisfaits du travail fourni par l’autre. Sibelia adressa un sourire radieux à Severus, qui lui répondit par un des siens, si rares et discrets. Puis elle regarda par la fenêtre.
– Il fait encore jour. Ca te dit, une petite promenade dans le parc ?
– Stop !
Sibelia ouvrit les yeux pour se retrouver dans le cachot, un Severus adulte et tremblant de rage en face d’elle.
– Pourquoi ? Pourquoi fais-tu ressurgir des souvenirs de cette époque maudite ?
– Pourquoi ? répéta-t-elle avec un petit sourire amusé. Pour te faire enrager, bien sûr…
– SILENCE ! hurla-t-il.
Il ferma les yeux un moment pour se calmer. Puis, les rouvrant à demi, il prononça d’une voix froide :
– J’y arriverai. Je parviendrai à briser ce mur dont tu entoures tes souvenirs… ceux que tu ne veux pas que je découvre. Et ce jour-là…
Il sortit sans ajouter un mot et elle ricana dans la pénombre :
– Si tu me laisses toute la nuit pour me préparer à chaque fois, Severus, tu risques d’y passer un bout de temps…
Et comme la veille, elle se plongea dans les souvenirs qui avaient ressurgi dans son esprit…
* * *
Flashback : Poudlard, 4e année.
Contre toute attente, Severus accepta la proposition de la Serdaigle. Ils descendirent et se dirigèrent vers le lac. Sibelia faisait la conversation, Rogue se contentant de glisser quelques mots de ci, de là, mais cela n’avait pas l’air de gêner la jeune fille. Le ciel sans nuage de cette fin de journée de printemps, l’air frais soufflant par-dessus l’étendue d’eau, l’herbe nouvelle sous leurs pas, tout cela contribuait à la rendre heureuse et loquace – d’autant plus que Severus semblait un peu moins renfrogné que d’habitude.
Soudain, le Serpentard aperçut une ombre noire bouger dans un bouquet d’arbres non loin du chemin. Instinctivement, il tendit un bras pour protéger la jeune fille de quoi que ce fût, et ils s’arrêtèrent. Quelques secondes plus tard émergèrent quatre silhouettes craintes et respectées dans toute l’école : les Maraudeurs. Sirius s’avança et gratifia Sibelia d’un sourire charmeur.
– Salut, Lia ! » fit-il joyeusement. Mais lorsqu’il se tourna vers Severus, son regard était dur comme l’acier. « Qu’est-ce que tu fais là, Rogue ? aboya-t-il.
L’interpellé arbora un petit sourire méprisant.
– Rien de mal, comme tu le vois, répondit-il d’une voix doucereuse. Par contre, en vous voyant tous les quatre sortir des buissons comme des voleurs, on aurait pu croire que vous… complotiez quelque nouveau méfait.
Sirius s’approcha du Serpentard, si près que leurs nez se seraient touchés si Patmol n’avait fait une demi-tête de plus que son antagoniste.
– Ne t’avise pas de poser tes sales pattes sur Lia, gronda-t-il.
Severus haussa les sourcils, narquois.
– Oh ! Serait-on jaloux, Black ? Ca te fait bizarre qu’une fille me préfère à toi, pas vrai ?
– CA SUFFIT !!
Tous se tournèrent vers Sibelia. Elle avait les yeux étincelants de rage et ses cheveux blonds étaient soulevés par le petit vent de crépuscule qui soufflait doucement.
– Non mais je rêve ! pour ta gouverne, Sirius Black, je me promène avec qui j’en ai envie, quand j’en ai envie, et ce n’est pas à toi de décider qui a le droit de me toucher ! Quant à toi, Severus, si tu te sers encore une seule fois de moi pour rabaisser Sirius, je te promets que tu le regretteras ! Et tu oses parler de préférences ? Par Merlin, je me demande lequel est le plus crétin des deux ! ET CESSE DE RICANER, JAMES POTTER !!
Ce dernier tentait de reprendre son souffle en essuyant les larmes qui ruisselaient sur ses joues. Lupin, derrière lequel se cachait à demi Peter, observait la scène avec un petit sourire aux lèvres et un intérêt non dissimulé.
Sirius revint de sa surprise et répondit :
– Je voulais seulement te débarrasser de ce cloporte.
Il jeta un regard mauvais à Rogue, qui glissa nonchalamment les mains dans ses poches, apparemment non affecté par ces propos.
– Est-ce que tu m’écoutes, quand je parle ? Si Severus est avec moi, c’est que je l’y ai invité !
Dans le même temps, elle adressa de toutes ses forces un message mental à Rogue : « Ne fais pas ça ! » Elle avait deviné qu’il s’apprêtait à sortir sa baguette magique. Elle fut surprise de sentir se former dans son esprit la question « Pourquoi ? » en réponse à sa muette supplication. Ainsi, il s’y connaissait en Légilimancie… Cependant elle n’avait pas le temps d’y penser, et répondit : « Je t’en prie ! Ils sont quatre ! », tout en lui disant de vive voix :
– On se verra en cours. A plus tard.
Quel ne fut pas son soulagement de le voir tourner les talons et, après avoir lancé un regard venimeux à Sirius et James – Sirius parce qu’il venait de l’agresser et James parce que c’était James – il partit vers le château.
– Bon débarras, grommela Sirius entre ses dents.
Sibelia ferma les yeux, dans l’espoir illusoire de se calmer les nerfs.
– Bon sang, Black ! Quand apprendras-tu à tenir compte de l’opinion d’autrui ? Ce n’est pas parce que tu n’aimes pas quelqu’un que tout le monde doit le détester !
– Mais c’est Rogue ! Personne ne l’aime !
– Et ça ne t’es jamais venu à l’idée que c’est peut-être pour ça qu’il est comme il est ?
James posa une main sur le front de Sibelia.
– Tu te sens bien, Lia ? demanda-t-il, l’air inquiet. C’est de Rogue dont tu parles, tu te souviens ?
La jeune fille chassa la main de Cornedrue d’un geste agacé.
– Le problème avec vous, c’est que vous n’essayez pas de comprendre ceux qui ne sont pas comme vous. Je vous laisse, j’ai faim.
Elle les planta là, marchant à grandes enjambées vers le château. La voix de Remus s’éleva alors pour la première fois :
– Elle a peut-être raison.
– Qu’est-ce que tu veux dire ? s’enquit Peter, qui avait cessé de se cacher derrière lui dès que Sibelia fut partie.
– Je ne sais pas, répondit le loup-garou en haussant les épaules.
– Faut pas rêver, fit Sirius. C’est Rogue.
Tous hochèrent la tête et ils prirent à leur tour le chemin du Grand Hall.
A suivre
~ ~ ~
NOTES :
DISCLAIMER : Aucun des persos de HP ne m’appartient, ils sont tous à J.K. Rowling. Par contre, je vous saurais gré de ne pas me piquer Sibelia et Eryna, sinon gare à vous !!
Bon voilà, c’est la folie, Sirius craque comme un collégien sur une fille beaucoup plus jeune que lui, Severus a beaucoup de mal à diriger son propre sort de Légilimancie (normal, Sibelia c’est pas n’importe qui, on va voir plus tard qu’elle aussi vient d’une famille puissante, et en plus c’est une Auror) et on a un aperçu de ce qu’étaient nos héros préférés à l’adolescence… bref, que du bonheur. J’ai beaucoup aimé écrire ce chapitre, et j’espère que vous avez eu autant de plaisir à le lire !!
En ce qui concerne l’adresse de Remus Lupin, elle est totalement inventée. Comme je ne suis jamais allée à Londres, je me suis procurée un plan de la ville, et qu’est-ce que je vois ? Bloomsbury Street ! Allez, banco. Piti clin d’œil aux lecteurs de la VO.
Ah voui, vous vous demandez peut-être pourquoi Sibelia et Severus doivent faire un devoir d’Arithmancie ensemble ? La réponse tient en 3 mots : cours en commun. Et comme leur prof est un enquiquineur, il a composé des binômes inter-Maisons, « pour renforcer l’unité de la classe ». (ou pour réduire les effectifs… Quoique Serdaigle et Serpentard ne sont pas sensés se haïr autant que Gryffondor et Serpentard…) Lesquels binômes s’appliquent à chaque devoir, bien entendu. C’est comme ça que Lia et Rogue ont eu plein de temps pour se connaître… De toute façon, j’en parle plus tard dans l’histoire. (Chap. 3, si je ne m’abuse…)
A suivre, donc, dans le chapitre 3 : la relation Sirius/Eryna évolue, Sibelia découvre certaines choses sur Severus et on aura droit à une petite explication sentimentale en flashback… Ce chapitre sera intitulé : La Menace se Précise. (On dirait du Star Wars, mais j’y peux rien…)
Bon j’arrête de faire de la self-pub et je vais me remettre à l’écriture du chapitre 4, moi. A +.
Alake.
Péesse : Si vous cherchez un rapport entre le titre et le contenu du chapitre, vous êtes mal barrés. C’était simplement que je voulais à la fois illustrer le fait que Sibelia et Severus déterrent de vieux souvenirs, et le fait que Sirius est totalement perdu (indécis) en ce qui concerne Eryna. Voilà. C’est tout pourri, je sais.
Fics Harry Potter
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