Pendant ce temps



pendant ce temps -Auteur : Alake
-Source : Harry Potter
-Genre : Romance/un peu d'action.
-Résumé : Pendant que Harry se morfond chez les Dursleys après une quatrième année mouvementée, Sirius et Severus font chacun une rencontre qui va changer bien des choses...
-Rating : PG-13.
-Avertissements : Spoilers tome 5, torture, violence, un peu de lemon sur la fin.


CHAPITRE 3 : LA MENACE SE PRECISE



Londres.

Sirius était assez satisfait de lui-même : sa mission était terminée, et il était plus tôt que ce qu'il ne l'espérait. Il se décida donc à passer devant chez Eryna - juste pour voir si tout allait bien - avant de revenir chez Remus où il logeait depuis le début de l'été.

Il descendit du trottoir et traversa la rue en direction du quartier où habitait la jeune fille. Soudain, alors qu'il était à mi-chemin, une voiture surgit de nulle part et, avant qu'il ait eu le temps de s'écarter, le percuta dans un horrible crissement de freins. Sirius sentit son corps s'envoler dans les airs et poussa un jappement suraigu. Il retomba lourdement sur l'asphalte. La voiture était repartie en trombe, sans doute son conducteur était-il soucieux de ne pas s'attirer d'ennuis.

Un peu étourdi, l'animagus se releva avec peine. Il avait le flanc en sang et sa patte arrière droite le faisait terriblement souffrir. Il était incapable de retourner ainsi chez Remus - le loup-garou habitait de l'autre côté de la ville - et se faire soigner dans un hôpital moldu était exclu, car il était toujours recherché par leur police. Il ne lui restait plus qu'à aller se réfugier chez Eryna, en attendant de trouver un moyen de prévenir Remus ou un autre membre de l'Ordre.

Il clopina jusque chez la jeune fille, laissant une trace sanguinolente derrière lui, et fut soulagé de voir que la lumière était allumée à l'intérieur de sa maison. Au moins, il n'aurait pas à la réveiller en aboyant de toutes ses forces, au risque de se faire lancer un pot de fleurs par les voisins. De plus, il avait perdu beaucoup de sang durant le trajet et des nuages noir voilaient de temps à autre sa vision : il devait économiser son énergie.

Il parvint à la porte et y gratta en gémissant. Eryna vint lui ouvrir quelques secondes plus tard.

- Ah, c'est toi ? On se fait désirer, maintenant ? le gronda-t-elle à demi.

Puis elle aperçut le sang qui dégouttait de son flanc et pâlit.

- Par Merlin, que t'est-il arrivé ?

Elle le fit entrer rapidement et referma derrière lui.

- Reste ici, fit-elle. Je vais m'occuper de toi.

Sirius s'assit et l'entendit fouiller dans l'armoire de sa chambre. Elle passa ensuite au salon, étala un drap blanc sur le sofa et l'appela. Il se releva avec difficulté, boitilla jusque là, grimpa lourdement les quelques pouces de hauteur du canapé et se laissa tomber sur son flanc valide. Elle se mit à examiner sa blessure en marmonnant :

- Tu as de la chance. Premièrement, tu n'as aucune côte cassée ; deuxièmement, les cours de Soins aux Créatures Magiques étaient mes préférés à Poudlard. Même si j'ai plus l'habitude de soigner des bébés dragons que des chiens errants…

Elle ouvrit une boite qui était posée sur la table et en sortit un linge, du désinfectant et des bandes de coton.

- Il y a plein de saletés là-dedans, murmura-t-elle comme pour elle-même. Il faut laver cette blessure. Je reviens, ajouta-t-elle un peu plus fort en lui caressant la tête, avant de se relever.

Sirius luttait depuis dix minutes pour garder les yeux ouverts. Il ne devait pas perdre conscience, les conséquences en seraient désastreuses… Il la vit disparaître dans un brouillard cotonneux et se sentit glisser dans l'inconscience… non… il ne fallait pas…

Eryna revint dans le salon et, de saisissement, faillit lâcher la bassine d'eau tiède qu'elle tenait. Sur le sofa était allongé, non pas un gros chien noir, mais un homme vêtu d'une robe de sorcier grise et déchirée au niveau du torse. Il avait l'air inconscient. Elle s'approcha avec circonspection. L'homme avait de longs cheveux noirs, le visage émacié et quelques cernes bleutés sous les yeux. Et, chose surprenante, il présentait exactement les mêmes blessures que le chien noir. Eryna secoua la tête, perplexe. Cet homme était-il un animagus ? C'était la seule explication possible, bien qu'elle n'eût jamais entendu parler d'un animagus-chien… En tous cas, il était blessé, et elle devait le soigner. Elle s'assit donc à côté de lui et se mit à nettoyer sa blessure, qu'elle désinfecta et banda ensuite. Elle pansa également sa cheville qui grossissait à vue d'œil, et y appliqua une compresse glacée.

Le visage de cet homme lui était vaguement familier, mais elle ne parvenait pas à se souvenir de son identité. Elle se pencha vers lui, l'observant avec attention. Il avait les traits tirés, comme quelqu'un qui a beaucoup de soucis, mais quelque chose lui disait qu'il avait dû être très séduisant autrefois - avant qu'un événement terrible ne le force à mûrir brusquement… Elle avança une main et ne put s'empêcher de glisser ses doigts dans la tignasse noire, comme elle le faisait si souvent avec le chien…

Eryna cligna des yeux, stupéfaite de s'être laissée aller à ce geste. Elle couvrit l'homme d'un drap, s'installa dans un fauteuil à côté de lui en priant pour que ses blessures ne s'infectent pas et ne tarda pas à s'endormir.

Malheureusement, elle fut réveillée au petit jour par les gémissements du blessé qui s'agitait. Il avait rejeté le drap. Son torse - elle l'avait débarrassé de sa robe pour panser ses plaies - était ruisselant de sueur et il marmonnait des mots sans suite. Eryna posa une main sur son front et le trouva brûlant. Elle partit en vitesse chercher de l'eau fraîche et lui passa un linge humide sur le visage. Cela le calma, et elle entreprit de défaire ses pansements tachés de sang. C'était bien ce qu'elle craignait : ses blessures s'étaient infectées. Elle soupira profondément. De toute évidence, la médecine moldue n'était pas sa spécialité, et elle n'était pas douée non plus en préparation de potions… Il ne lui restait qu'une chose à faire. Elle ouvrit un tiroir d'un meuble non loin d'elle et en tira une longue boite fine. Elle ferma les yeux un instant. Elle n'avait aucune envie de s'en resservir, mais une vie humaine était en jeu… Soulevant le couvercle, elle sortit de la boite une longue baguette d'ébène et l'agita un peu. Des étincelles dorées s'échappèrent du bout. L'air satisfait, elle se tourna vers le blessé, se concentra quelques secondes et murmura une incantation à mi-voix. Une dizaine de filaments orangés fusèrent de sa baguette et s'enroulèrent autour du torse de l'homme, se concentrant sur la blessure pour former un cataplasme brillant. Le sort avait l'air simple vu de l'extérieur, mais si on le maîtrisait mal, il pouvait entraîner la mort du blessé - ou celle du soignant.

La blessure absorba le cataplasme orangé en quelques minutes. Eryna continuait à rafraîchir l'homme fiévreux avec son linge humide. Soudain, il se raidit, comme traversé par une décharge électrique. Puis ses muscles se détendirent peu à peu, frémissant encore par moments, et la jeune fille se décontracta en même temps que lui. Il n'avait toujours pas ouvert les yeux, mais elle savait qu'il était à présent plongé dans un profond sommeil réparateur. Elle en profita pour manger un peu et faire un brin de toilette.

Lorsqu'elle revint de la salle de bain, le facteur était passé et elle déplia le journal en s'installant dans son fauteuil à côté du blessé. Elle passait sans grand intérêt les pages sportives et sociales, quand une photo attira son attention. Le titre de l'article était " Sirius Black court toujours " et le texte racontait l'histoire du criminel - ou du moins, sa version moldue. Elle se souvint alors de cette affaire, survenue lors de sa scolarité à Poudlard : Black avait livré James et Lily Potter à Voldemort, puis tué Peter Pettigrow et quelques Moldus, avant de se faire enfermer à Azkaban pendant douze ans. Et deux ans auparavant, pendant qu'Eryna étudiait les créatures aquatiques en Ecosse, avait éclatée la nouvelle de son évasion. Il n'avait pas été repris depuis. Elle regarda l'homme à côté d'elle, puis celui de la photo : de toute évidence, c'était le même. Cependant, quelque chose ne collait pas. S'il était ce fou sanguinaire que décrivait l'article, pourquoi ne l'avait-il pas agressée ? A moins… qu'il n'ait été envoyé par sa famille dans le but de faire d'elle une Mangemort ? A cette pensée, son visage se durcit, sa main se crispa sur le journal. Jamais. Elle ne se laisserait jamais entraîner sur cette voie-là.

Ce fut le moment que choisit Sirius pour s'éveiller. Il grogna et marmonna quelque chose d'incompréhensible. Eryna se jeta sur sa baguette magique et, la pointant sous sa gorge, attendit qu'il ouvre les yeux.

Sirius se sentait un peu groggy mais, quand il sentit la pointe d'une baguette s'appuyer sur sa glotte, ses vieux réflexes d'évadé reprirent le dessus. Il attendit d'être totalement alerte pour ouvrir les yeux et, éventuellement, surprendre son agresseur.

Lorsqu'il souleva les paupières, Eryna eut un choc. Cet homme avait les yeux les plus bleus qu'elle eût jamais vus. Elle eut envie de se noyer dans leur couleur si intense… Mais elle se ressaisit bien vite, et raffermit sa prise sur sa baguette magique.

Sirius, lui aussi, éprouva un choc en réalisant que c'était la jeune fille qui le menaçait. Il se rendit compte simultanément qu'il avait repris forme humaine, et que sa blessure au flanc était presque guérie. Puis il vit le journal posé sur la table, et comprit. A cet instant s'éleva la voix d'Eryna, froide comme il ne l'avait jamais entendue :

- Je vous conseille de ne rien tenter de stupide, M. Black.

* * *

Repaire de Mangemorts. Lieu non précisé.

Sibelia avala une perle de son bracelet et, immédiatement, son ventre cessa ses protestations. Elle soupira comme une sensation de satiété l'envahissait. D'après sa notion du temps pour le moins incertaine, Severus n'allait pas tarder à venir l'asticoter. A moins qu'il n'ait décidé de la laisser pourrir au fond de son cachot, découragé par son manque de coopération… Elle secoua la tête avec un sourire jaune : ce serait trop beau. Pourtant, elle ne s'expliquait pas pourquoi il ne l'avait pas encore torturée. D'habitude, les Mangemorts n'étaient pas aussi délicats… D'ailleurs, elle n'arrivait toujours pas à se faire à l'idée qu'il en fût un, même s'il lui avait montré sa Marque. A Poudlard, il était certes fasciné par les Arts Noirs, mais ce n'était pas un vaurien de la classe de Malefoy et sa clique… Et pourtant, dès sa première année, il connaissait plus de sorts que la plupart des septièmes années… Il n'avait cependant jamais fait montre de cruauté, ce trait que le Seigneur Noir recherchait plus que tout autre chez ses serviteurs… Sa vindicte se concentrait en général sur les Maraudeurs, mais il faut dire que ceux-ci le cherchaient bien ; avec les autres, il se contentait d'être froid et distant… Mais comme il le disait lui-même, les gens pouvaient changer…

- J'espère que je ne te dérange pas ?

La voix de Severus la fit sursauter. Comment avait-il fait pour entrer sans qu'elle l'entende ? Il ne lui laissa pas le temps de se poser plus de questions. Il s'insinua dans sa tête, pulvérisant les barrières qu'elle levait à la hâte devant lui. Elle tenta de le bloquer avec des souvenirs de leur adolescence, mais il les balaya avec facilité. Cependant, plus il s'avançait dans son esprit, plus il laissait le sien à découvert. Elle plongea son regard bleu-vert dans les yeux noirs comme des gouffres et sonda à son tour le cerveau qui s'offrait à elle. C'était à qui parviendrait le plus rapidement à trouver ce qu'il cherchait pour pouvoir ensuite se barricader dans son esprit avec le précieux souvenir de l'autre.

Severus y arriva en premier. Il rassembla dans la mémoire de la prisonnière toutes les images, les paroles, les personnes qui avaient trait à l'Ordre du Phénix. Mine de rien, elle avait appris beaucoup de choses en " espionnant " son grand-père. Celui-ci avait bien tenté - pour la protéger - de lui cacher l'existence de l'Ordre, mais l'esprit de l'Auror était vif et elle avait établi des relations entre tous les renseignements qu'elle avait grappillés de ci, de là.

Satisfait, Severus rompit le sortilège et constata que Sibelia ne lui opposait aucune résistance. Elle le regardait, hésitante.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? murmura-t-elle, encore sous le choc de ce qu'elle venait de découvrir.

Un frisson glacé parcourut le dos de Rogue. Concentré sur sa recherche, il n'avait pas fait attention aux zones qu'elle explorait. Grosse erreur. Le frisson repassa, deux fois plus fort, lorsqu'elle lui adressa ce message mental :

" Regarde ce que j'ai trouvé… "

Rogue se tenait dans le bureau de Dumbledore, face au Directeur de Poudlard. Celui-ci avait l'air plus pâle que Sibelia ne l'avait jamais vu.

- Enlevée ? En êtes-vous sûr, Severus ?
- Absolument, monsieur le Directeur. Le Seigneur Noir ne s'en est pas encore occupé, mais il voudra bientôt savoir ce qu'elle sait.
- Puis-je compter sur vous pour l'apprendre avant lui ?
- Je me suis déjà porté volontaire pour pratiquer la Légilimancie sur elle. Mais ce sera difficile : elle ne me fait pas confiance et, comme vous le savez, elle est très douée en Occlumancie.
- Severus, dit Dumbledore d'une voix grave, nous devons absolument savoir ce que nous risquons dans cette affaire, mais restez prudent et ne vous dévoilez pas.

Le professeur de Potions acquiesça et se préparait à sortir lorsque la voix du vieil homme l'interpella :

- Severus, je vous en prie… faites votre possible pour protéger ma petite-fille.

" Alors ? " demanda-t-elle.
" Alors, répondit-il en pensée, es-tu satisfaite de toi ? Ta curiosité a compromis le secret de l'Ordre du Phénix, secret sans lequel nous sommes tous condamnés ! As-tu la moindre idée de ce qu'il se passera si le Seigneur Noir décide de visiter ton esprit ? "

Horrifiée, elle ne répondit pas. Il continua :

" Le Seigneur Noir n'est pas aussi gentil que moi. Il a des moyens de persuasion très… persuasifs, si tu vois ce que je veux dire. "

Le feu de la torture s'ajouta à ses paroles, leur donnant plus de poids. Elle se mit à trembler mais releva la tête, les yeux brillants.

" Je suis une Auror. Je l'affronterai ! "

Severus eut un sourire sardonique.

" Quelle inconscience ! Tu aurais mérité d'être à Gryffondor… "

Elle lui répondit par un vrai sourire, son courage retrouvé.

- Il a longtemps hésité, fit-elle en se remémorant les paroles du Choixpeau lors de leur répartition.

Ton courage est grand, mais ton principal atout est ton intelligence… Tu iras à SERDAIGLE !

La phrase se répercuta dans le silence de son esprit, seul entre les murs du cachot.

Severus était parti.

* * *

Repaire de Mangemorts. Bureau de Voldemort.

- Alors, Severus, tes recherches avancent-elle ? demanda la voix froide et aiguë comme un morceau de verre brisé.
- Lentement, Seigneur, mais elles sont en bonne voie. Je vais chaque jour plus loin dans son esprit. Elle est très forte, cependant.
- Vraiment ?
- C'est la petite-fille de Dumbledore, comme vous le savez certainement, Seigneur. La magie est puissante dans sa famille.

Le Seigneur Noir fixa un instant le feu qui brûlait dans la cheminée - même en plein mois de juillet - puis répondit :

- Peut-être ne t'y prends-tu pas correctement. J'irai demain vérifier si tu dis vrai.

Severus prit soin d'ôter toute émotion de son regard avant de croiser celui de Voldemort.

- Bien, Seigneur.

Il attendit que le sorcier le congédie d'un geste et s'éclipsa. Une fois sorti du bureau, il parcourut rapidement les corridors en direction de l'extérieur.

Voldemort allait rendre visite à Sibelia.

Voldemort allait pratiquer la Légilimancie sur Sibelia, et certainement la torturer.

Serait-elle assez forte pour protéger les secrets qu'elle gardait ? Pour protéger l'Ordre ? Pour le protéger, lui ?

Il l'espérait vraiment. Car il ne pouvait rien faire pour elle.

* * *

Flashback : Poudlard, 5e année.

Assise à la table des Serdaigles, Sibelia touillait ses céréales avec un désintérêt profond. Elle n'avait jamais eu trop faim le matin. Elle en profita pour jeter un coup d'œil à la table des Gryffondors où Lily discutait avec les Maraudeurs. Les tables des deux Maisons étaient côte à côte et, en général, la jeune fille se plaçait près d'eux pour pouvoir profiter de leur bonne humeur. Mais aujourd'hui, elle ne se sentait pas encline à la plaisanterie. Son regard passa par-dessus la table de ses amis et alla vagabonder vers celle des Serpentards.

Isolé comme à son habitude, Severus déjeunait en lisant un livre - sans doute un recueil de mauvais sorts. Sibelia soupira profondément, le regard plongé dans son bol. Ses sentiments envers le sombre jeune homme étaient plus que confus. Il lui arrivait de le détester, lorsqu'il insultait Lily ou qu'il utilisait l'amitié qui la liait aux Maraudeurs pour les rabaisser. Néanmoins, depuis leur quatrième année où leur professeur d'Arithmancie les avait obligés à travailler ensemble, une certaine complicité les unissait par moments ; de telle sorte que cette année, quand le professeur de Runes leur avait demandé de composer des binômes, ils s'étaient spontanément rapprochés. Sibelia était totalement fascinée par ce garçon, et ne se l'expliquait pas. Il n'était pas beau, pas même mignon, mais il dégageait une sorte de magnétisme qui l'attirait irrésistiblement.

Non qu'il lui ait adressé un quelconque signe d'encouragement. Quand elle était là, il évitait simplement d'être trop désagréable envers elle - à moins que cet effort ne constitue pour lui une preuve d'affection ?

Sibelia sourit sombrement en réalisant qu'elle n'était peut-être pas loin de la vérité. Mais comment savoir ?

D'autre part, se posait le problème Sirius. Depuis l'année précédente, celui-ci ne cessait de lui envoyer des signaux auxquels elle n'avait pas répondu, n'ayant aucune envie de se retrouver accrochée au tableau de chasse du tombeur de Gryffondor. Cependant, elle avait quelques fois failli céder à ses avances et, s'il continuait ses assauts, elle doutait de pouvoir lui résister encore longtemps, surtout si le Serpentard s'obstinait à rester froid comme une pierre. Heureusement, elle trouvait Sirius trop sûr de lui ; son attitude l'agaçait parfois, notamment lorsque la jalousie et son amitié pour James le poussait à malmener Severus. Ils se disputaient souvent, car elle avait tendance à prendre la défense du Serpentard quand celui-ci n'était pas là pour veiller à ses propres intérêts, et les Maraudeurs lui reprochaient par moments d'être trop proche de leur ennemi. Même Lily, sa meilleure amie, était d'accord avec eux, mais Sibelia ne pouvait s'en empêcher.

Elle leva les yeux et son regard croisa celui de Severus, deux tables plus loin. Il lui sembla qu'un arc électrique jaillissait entre eux. Il rompit le charme quelques instants plus tard et se leva pour sortir du Grand Hall.

Une main se posa sur l'épaule de la jeune fille.

- Ca va ? demanda d'une voix douce Lupin, qui s'était assis à côté d'elle.

Elle se força à sourire.

- Oui, pourquoi ?
- Ca fait dix minutes que tu as le regard dans le vide, signala James.
- Et tu n'as presque rien mangé, ajouta Peter. Tu es sûre que ça va ?
- Mais oui ! répondit-elle, un peu énervée.

Elle consulta sa montre et dit :

- Bon je vous laisse, je vais être en retard en cours. Au fait, où est Lily ?

James s'ébouriffa les cheveux - comme toujours dès qu'il était question de Lily Evans - et haussa les épaules.

- Va savoir… Certainement partie se repoudrer le nez.

Sibelia lui adressa un sourire amusé, plus sincère que le précédent, et s'en fut.

Sirius, l'air sombre, la suivit des yeux. Etait-il le seul à avoir remarqué dans quelle direction elle regardait ? La table des Serpentards… La jalousie lui mordit les entrailles. Pourquoi s'intéressait-elle à ce cloporte ?

Décidément, il ne comprendrait jamais rien aux filles, en particulier à celle-là…

Severus avait remarqué que Sibelia le regardait. Il se décida à lever les yeux à son tour et le monde s'arrêta de tourner. Puis les Maraudeurs se groupèrent autour d'elle et il décida qu'il avait fini son petit déjeuner. Il sortit du Grand Hall sans un regard en arrière, hanté par les yeux de la jeune fille. Ce regard bleu-vert, si expressif, il suffisait qu'il se pose sur lui et plus rien autour n'existait. Bon sang, il était attiré par une fille qui était amie avec les Maraudeurs et cette Sang-de-Bourbe de Lily Evans ! Il était vraiment dérangé… Et pourtant…

Il suffisait à Sibelia d'apparaître à ses côtés pour qu'il se sente moins sombre, insignifiant et isolé. Il avait cru que personne ne pouvait le comprendre, mais elle y parvenait avec une facilité déconcertante. Sa présence le mettait à l'aise, avec elle il n'avait plus besoin de ce mur de glace dont il s'entourait au contact des autres… en théorie. Il se demanda si elle avait seulement remarqué les changements qui s'opéraient en lui lorsqu'elle était proche. Il faut dire qu'il avait fait son possible pour masquer son trouble. Malgré tout, elle devait être la seule personne de l'école à avoir vu un véritable sourire éclairer son visage…

Il secoua la tête, désabusé. Elle l'avait pris en pitié, et il ne le voulait pas. Mais il ne devait pas se leurrer : jamais elle ne s'intéresserait à lui d'une autre manière.

L'étoile et le cloporte…

A suivre...


NOTES : Wow ! Qu'est-ce qu'il est long, ce chapitre !!

DISCLAIMER : Aucun des persos de HP ne m'appartient, ils sont tous à J.K. Rowling. Par contre, je vous saurais gré de ne pas me piquer Sibelia et Eryna, sinon attention les mollets, je mords !!

Bon la partie qui concerne Sirius est la plus longue, je ne pensais pas qu'elle prendrait autant de place !! J'aurais pu la couper avant que Sirius ne se réveille, mais je voulais porter le suspens à son comble… Comment Eryna va-t-elle réagir ???
Le truc de la voiture est un peu bateau, mais comment vouliez-vous qu'elle apprenne qui il est en réalité ? En même temps, essayez de vous déplacer à pied dans une grande ville, c'est parfois assez dangereux de traverser la rue… (1 an à Montpellier, je n'ose même pas imaginer ce que c'est dans une ville plus grande…)
En fait je n'aime pas trop cette partie, jusqu'à ce que Sirius perde conscience. (Et même plus loin) La première moitié me paraît mièvre à souhait, c'est mort et sans relief… Je le réécrirait peut-être si je m'en sens le courage… Kesvous en pensez ? Review svp, vous pouvez au choix me remonter le moral ou bien me descendre en flèche… (pas trop quand même, j'ai tendance à pleurer quand on est méchant avec moi)
Et pour finir, un peu de calcul mental : on apprend qu'Eryna était à Poudlard il y a 14 ans de ça (12 ans d'Azkaban + 3e et 4e années de Harry) et je pense qu'elle était alors en 2e année, si je ne me suis pas gourrée elle a dans les 25-26 ans. Ca fait environ 10 ans de différence avec Sirius, ça… (dans le meilleur des cas) Boarf, de toute façon, ça peut pas être pire que le couple Minerva/Albus…

Parlons maintenant de Sibelia. Ne vous avais-je pas dit qu'elle était d'ascendance illustre ? Hein ?
Pour le flashback, ça fait peut-être un peu nunuche (et surtout très cliché) le pov' mec qui craque sur la fille super belle, l'amie de ses ennemis mais bon… Z'aime bien les clichés moa… Epi d'abord, c'est moi qui écris !! Na !
En tous cas c'est mal barré pour eux (d'abord Sibelia, mais si elle est cuite Voldy saura très vite que Sevy est un espion)… Parviendront-ils à s'en sortir ??

N'alors, en général, j'aime les histoires qui finissent bien ; je vais donc essayer d'en faire au moins une dans cette fic (laquelle ??? Mystère et boule de gomme…) mais sachez que dans l'épilogue, il y a un ENORME spoiler pour le tome 5. Donc avec un peu de réflexion, et surtout si vous avez lu ce fameux tome, vous pouvez déjà savoir quel est le couple qui va finir heureux… ou du moins pas en drame… snif.

A suivre, dans le chapitre 4 : Sirius avoue tout à Eryna, Voldemort va voir Sibelia et pour le flashback, je reprends un incident qui s'est passé à Poudlard à l'époque des Maraudeurs et qui est signalé dans les bouquins, mais à ma sauce. Ce chapitre sera intitulé : Pièges.

Allez, à +.

Alake.



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