Pendant ce temps



pendant ce temps -Auteur : Alake
-Source : Harry Potter
-Genre : Romance/un peu d'action.
-Résumé : Pendant que Harry se morfond chez les Dursleys après une quatrième année mouvementée, Sirius et Severus font chacun une rencontre qui va changer bien des choses...
-Rating : PG-13.
-Avertissements : Spoilers tome 5, torture, violence, un peu de lemon sur la fin.


CHAPITRE 4 : PIEGES



Londres. Chez Eryna Muyl.

- Je vous conseille de ne rien tenter de stupide, M. Black.

Sirius ne tenta rien de stupide. Il ne tenta même rien du tout. Il resta totalement immobile, allongé sur le sofa, les yeux fixés sur celle qui le menaçait de sa baguette magique. Quelques instants de silence passèrent ainsi, puis Eryna parla :

- Pourquoi ?

Le sourcil levé et perplexe de Sirius l'encouragea à préciser sa pensée.

- Pourquoi m'avez-vous empêchée de sauter de ce pont, il y a deux semaines ?

L'animagus ne s'attendait certes pas à cette question. Pris de court, il réfléchit un moment et dit :

- Qu'auriez-vous fait à ma place ?
- La même chose que vous, très certainement. D'autant plus que cela vous a permis de vous rapprocher de moi…
- Comment cela ?
- Comme vous le savez déjà, toute ma famille est passée du côté du Seigneur des Ténèbres. Cela ne m'étonnerait pas qu'ils aient envoyé l'un des leurs pour me " convaincre " de me joindre à eux…

A ces paroles, Sirius eut l'impression de recevoir un coup de poing. Elle croyait vraiment que… ? Il la dévisagea, le regard étincelant, et répondit d'une voix forte :

- Je ne suis pas un Mangemort !
- Ah non ? fit-elle, l'air surpris.
- Non.
- Alors d'après vous, vendre les Potter à Vous-Savez-Qui, puis tuer une quinzaine de personnes, ne sont pas des actes dignes d'un Mangemort ?

Elle attendit de voir l'effet que produisaient ses paroles, et fut surprise de le voir poser une main sur ses yeux fatigués, visiblement bouleversé.

- Je suis responsable de la mort des Potter, il n'y a pas de doute. Mais je n'ai pas tué tous ces Moldus, ni Peter. (Puis il ajouta, dans un grondement féroce qui découvrit ses dents :) Pourtant, si j'avais pu le…
- Mais Peter Pettigrow est bel et bien mort ! On n'a retrouvé que son doigt !
- Qu'il s'est coupé lui-même pour faire croire à sa disparition ! C'est lui qui a lancé ce sort meurtrier en pleine rue…
- C'est facile d'accuser un mort, dit Eryna en étrécissant les yeux.

Elle avait presque failli le croire.

- Il n'est pas mort ! s'exclama-t-il. Je l'ai retrouvé l'an dernier. Il a passé douze ans dans la peau d'un rat avant de revenir ressusciter son Maître…

La jeune fille regarda Sirius comme si c'était un dément. Tout cela n'avait aucun sens pour elle. Voldemort ressuscité, elle était au courant… Mais le reste ? Un homme-rat auto-mutilé et mort-vivant, il y avait de quoi se poser des questions…

- Laissez-moi vous raconter ce qu'il s'est réellement passé.

La voix tira Eryna de ses pensées. Elle réalisa qu'il la fixait de ses yeux bleus, et que depuis un petit moment, sa propre main droite reposait sur son genou, tenant mollement sa baguette magique. Il aurait pu s'en emparer depuis fort longtemps, mais il n'en avait rien fait. Cela, et le fait qu'elle ne pouvait se détourner de son regard envoûtant, l'incita à écouter son récit.

Il lui raconta comment, à l'époque où Voldemort était au sommet de sa force, il avait craint pour la vie de James et Lily Potter, et pour leur fils Harry. Comment il avait convaincu le couple de prendre Peter à sa place comme Gardien du Secret. Comment il était arrivé sur les ruines de la maison de ses amis puis comment, aveuglé par la rage, il s'était fait duper par Peter. Il passa brièvement sur ses années à Azkaban et enchaîna avec la troisième année de Harry, durant laquelle il avait retrouvé son filleul, puis la quatrième où il s'était passé tellement de choses : le Tournoi des Trois Sorciers, le faux Maugrey, le retour de Voldemort…

Lorsqu'il se tut, le silence retomba entre eux. Eryna serra sa baguette dans sa main tremblante et murmura :

- C'était une très belle histoire, M. Black. Néanmoins, vous comprendrez que je ne peux laisser un homme considéré comme un dangereux criminel se promener en liberté. Je vais donc prévenir les autorités afin qu'elles se chargent de vous.

Sa voix s'était raffermie pendant ce discours. Elle se leva, décision prise.

Sirius serra les poings, désespéré. A quoi cela avait-il servi qu'il lui raconte la moitié de sa vie, si c'était pour se retrouver à nouveau à Azkaban… ou pire… vivant mais mort, son âme aspirée par le baiser d'un Détraqueur… au moment où Harry avait le plus besoin de lui ! Harry…

- Dumbledore ! s'écria-t-il.

Eryna était en train de composer le numéro de la police au téléphone. Elle leva les yeux vers lui, croisa son regard implorant.

- Dumbledore croit en mon innocence. Il saura vous convaincre. Laissez-moi vous conduire à lui !
- Qui me dit que vous n'allez pas me conduire à Vous-Savez-Qui ? demanda-t-elle, soupçonneuse.
- Voldemort logerait-il à Poudlard ? rétorqua Sirius en autorisant un petit sourire à jouer sur ses lèvres fines.

A cet instant, l'opératrice du poste de police décrocha.

" Police, j'écoute ?

Eryna ferma les yeux. Elle avait une demi-seconde pour se décider.

- … Veuillez m'excuser, répondit-elle. C'était une fausse alerte.

Elle raccrocha et dit à Sirius :

- En route.

Il se leva et reprit sa forme canine, puis lui emboîta le pas.

Ce n'était pas une si mauvaise idée après tout, se dit-elle. Dumbledore saurait quoi faire. Le cas échéant, il se chargerait de remettre Black à Azkaban.

Restait la possibilité que Poudlard soit devenu un fief de Voldemort pendant que la jeune fille s'était exilée du monde de la magie. Dans ce cas, c'était bel et bien un piège, mais peu importait : si l'école était tombée, aucun endroit ne pourrait protéger Eryna des griffes du Seigneur des Ténèbres.

* * *

Repaire de Mangemorts. Lieu non précisé.

Sibelia entendit la porte s'ouvrir et frissonna : une aura de magie glacée venait de l'envelopper. Ce n'était pas Severus… Elle leva les yeux et ravala un petit cri de frayeur. Voldemort se tenait en face d'elle, la fixant de ses yeux rouges.

- Mademoiselle Fang… murmura-t-il d'une voix sifflante. Quel plaisir de vous avoir parmi nous. Il paraît que vous avez des informations à me communiquer…
- Je ne vois pas… de quoi vous voulez parler, articula-t-elle avec difficulté, tétanisée par ce regard rouge et perçant.
- Voyons, réfléchissez. Ne savez-vous rien qui pourrait nous être utile ?

Elle sentit des pointes glacées s'introduire dans son esprit et espéra que ses souvenirs étaient bien à l'abri sous plusieurs couches de labyrinthe mnémonique.

Le Seigneur des Ténèbres soupira, l'air ennuyé.

- Vous ne m'aidez pas beaucoup, Sibelia. Je vais être obligé d'utiliser la manière forte. (Il leva sa baguette magique.) Endoloris !

Aussitôt, ce fut comme si une rivière empoisonnée se déversait dans les veines de la prisonnière, brûlant ses nerfs et tétanisant ses muscles. Sa peau se couvrit de sueurs froides et elle hurla sa douleur à pleins poumons.

La torture prit fin aussi brusquement que ce qu'elle avait commencé, laissant Sibelia pantelante.

- Allez-vous parler, demanda la voix sifflante, ou dois-je vous administrer une autre dose ?

L'Auror garda le silence, reprenant son souffle. Elle n'eut pas longtemps à attendre avant que la torture ne recommence. Elle cria tant qu'elle eut de la voix puis, lorsque celle-ci se brisa, continua de gémir en tirant sur ses chaînes dans l'espoir d'échapper à cette souffrance. Et tout le temps, la voix sifflait dans son esprit :

" Je ne vous demande pas grand-chose… quelques noms, un lieu… c'est si facile… vous n'avez même pas besoin de parler, il vous suffit d'y penser et je le saurais… aidez-moi… et la douleur cessera… c'est promis… "

- Aéou… èr… a…

Voldemort se rapprocha.

- Comment ? demanda-t-il.
- Allez vous… faire… voir ", articula-t-elle plus distinctement. Puis elle ajouta : " Je ne sais… rien.

Une fureur froide s'empara du Seigneur des Ténèbres.

- Savez-vous combien de temps cela prend de tuer quelqu'un avec ce sortilège ? Ou… de le rendre fou ?

Sibelia ne répondit pas, tête baissée, les yeux cachés par ses mèches sales. Il se rapprocha encore.

- Cela prend très longtemps, murmura-t-il. Des heures, des nuits entières de souffrances atroces… Vous n'imaginez pas la diversité que le corps humain offre en matière de douleur. Je peux briser vos os un par un, liquéfier vos entrailles, arracher vos ongles et votre peau… mais je peux aussi m'attaquer à votre esprit affaibli, hébété par mes soins…

Disant cela, il lança un sort de Légilimancie. Sibelia sentit son esprit se rebeller contre cette invasion. Elle tenta alors d'utiliser la même méthode qu'avec Severus : elle poussa à son tour sa magie dans l'esprit de son adversaire.

Ce qu'elle y découvrit la figea d'horreur : l'esprit du sorcier n'était qu'un bouillonnement de sentiments nauséabonds et de pensées haineuses, ordonnés par une intelligence démoniaque. Chaque parcelle de cerveau qu'elle explorait était plus noire que la précédente, emplie d'images de douleur, de mort et de sombre délectation. Car si Voldemort ressentait parfois du plaisir, c'était un plaisir vicié, né de la souffrance d'autrui ou de la terreur qu'il inspirait. Terrifiée, elle essaya de sortir, mais il l'attirait toujours plus avant, fouillant de son côté dans les souvenirs qui se découvraient devant lui.

Sibelia se rendit compte qu'elle ne s'en sortirait pas en paniquant. Elle prit une grande inspiration et ferma les yeux pour ne plus voir les souvenirs insupportables du Seigneur des Ténèbres. Celui-ci, s'apercevant que sa prise lui échappait, renforça son attaque. Elle le sentit alors s'approcher du souvenir qu'elle avait trouvé dans la mémoire de Severus, et hurla sans s'en rendre compte :

- NON !

De toutes ses forces, elle repoussa l'esprit de Voldemort et réussit à le rejeter hors du sien, juste à temps pour l'entendre crier :

- Endoloris !

A nouveau, la douleur se répandit en elle, cuisante et cruelle. A cet instant, on frappa à la porte du cachot et sa souffrance s'interrompit.

- Qu'y a-t-il ? siffla le Maître, de très mauvaise humeur.

Un murmure indistinct lui répondit, ou du moins c'est ce qu'il sembla aux oreilles bourdonnantes de Sibelia. Puis elle entendit le Seigneur des Ténèbres s'adresser à elle :

- Nous n'en avons pas fini, Mademoiselle Fang. Je reviendrai très bientôt et nous reprendrons notre… discussion.

Il sortit. Elle entendit la porte claquer et se retrouva seule dans l'obscurité, tremblant de tous ses membres comme des vagues de douleur la submergeaient encore par moments. Ses dents s'entrechoquaient, sa respiration était saccadée et des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Elle sursauta violemment lorsqu'une main se posa sur son bras.

- Calme-toi, murmura une voix connue. C'est fini, maintenant.

Sibelia éclata alors en sanglots.

- C'était… horrible, hoqueta-t-elle. Son esprit… son esprit est…
- Je sais… J'aurais dû te prévenir. Il a mis en avant ses pensées les plus sombres pour t'effrayer…
- Non ! Tu ne comprends pas, s'écria-t-elle. Son esprit… Tout son esprit est comme ça ! Il n'y a pas une seule pensée heureuse. C'était insupportable… on aurait dit qu'il… m'aspirait…

Un doigt se posa sur ses lèvres et Severus chuchota :

- Chhh… Parle moins fort, Sibelia, je t'en prie… Nous sommes entourés de Mangemorts…

L'Auror resta un instant silencieuse, puis reprit à mi-voix :

- J'ai peur, Severus… Peur qu'à cause de moi, l'Ordre soit en danger… que tu le sois, toi aussi… Mais je ne le laisserai pas recommencer. Je vais l'en empêcher.

Un soupçon se fit jour dans l'esprit de Rogue.

- Que vas-tu faire ?
- Je ne veux pas que tu sois découvert, répondit-elle. Sais-tu ce qu'ils te feront ?
- Ils me tueront, je présume, dit-il simplement.
- Cela n'arrivera pas. En tous cas, pas par ma faute.

Dans la pénombre, Severus aperçut l'éclat de sa bague qu'elle portait à sa bouche. Il la saisit à la gorge alors qu'elle allait avaler.

- Recrache ça !

Elle secoua la tête, obstinée, tenta de lui faire lâcher prise, mais il tint bon. Au bord de l'asphyxie, les larmes aux yeux, elle finit par recracher une poudre rougeâtre. Il dut fournir un effort notable pour garder sa voix au niveau d'un murmure.

- Crois-tu que le suicide soit une solution ? demanda-t-il, furieux.
- Je n'en vois pas d'autre ! rétorqua-t-elle sur le même ton. Ou peut-être penses-tu me faire sortir d'ici d'un coup de baguette magique ?
- Il y a d'autres moyens.
- Quoi donc ? Un sort d'Oubliette ? Tu sais aussi bien que moi qu'ils peuvent être brisés…
- Mais cela nous ferait gagner du temps. Je peux tenter de le faire ressembler à un auto-Oubliette, si tu n'es pas capable de le réaliser toi-même.
- C'est au-delà de mes compétences, en effet, répliqua-t-elle, acide. Gagner du temps pour quoi ?
- Tu verras. (Il se releva.) Il faut que j'y aille.

Une fois à la porte, il se retourna vers elle et elle vit ses yeux sombres briller. Simultanément, surgit dans l'esprit de Sibelia la dernière phrase du souvenir.

" Protégez ma petite-fille… "
Et Severus ajouta :
" Je le ferai. "

* * *

Flashback : Poudlard, début de 6e année.

Sibelia posa sa plume et relut sa lettre. Satisfaite, elle la cacheta et sortit de la salle commune de Serdaigle. Elle parcourut les couloirs de l'école jusqu'aux cachots où se trouvait la salle des Serpentard, s'arrêta devant la gargouille qui en gardait l'entrée et dit :

- Pourriez-vous transmettre ceci à Severus Rogue, s'il vous plait ?

La gargouille s'anima et tendit sa patte griffue pour prendre le pli.

- Je la poserai sur son lit, répondit-elle de sa voix caverneuse.

La jeune fille la remercia et s'en fut.

Sirius sortit du recoin sombre où il s'était caché, ses yeux bleus assombris de colère. Il fallait absolument qu'il se procure cette lettre. Il retourna à sa salle commune où il trouva Peter, penché sur un devoir de Métamorphoses plutôt ardu.

- Queudver, mon ami, j'ai besoin de ton aide.
- Maintenant ? hésita Peter. Mais j'ai un devoir à finir !
- Je m'en occupe. Peux-tu aller récupérer quelque chose pour moi chez les Serpentards ?

Le garçon pâlit.

- M… mais… je ne sais pas…
- Je t'en prie, Peter ! Il te suffira de t'introduire dans le dortoir des sixième années et de me ramener la lettre qui se trouve sur le lit de Rogue.
- Rien que ça ? s'étrangla Peter. Tu es fou, Patmol !
- Tu n'as qu'à te transformer en rat. Ce n'est pas compliqué…
- Et cette lettre, c'est quoi ?
- Une lettre de Sibelia.

Les yeux de Queudver étincelèrent et il dit :

- D'accord. J'y vais maintenant, pendant qu'ils sont encore en cours.

Il se leva et sortit. Sirius, un petit sourire aux lèvres, reprit la copie de Peter et se mit à la lire.

Il avait fini le devoir depuis quelque temps déjà lorsque le petit brun revint avec, à la main, un pli cacheté. Il le tendit à son ami, se plaça derrière lui et lut par-dessus son épaule :

Severus,

Je sais que les choses sont un peu étranges entre nous depuis quelques temps, c'est pourquoi j'aimerais te parler en privé. Rejoins-moi en haut de la Tour d'Astronomie, demain soir à 21h, nous pourrons discuter en toute tranquillité.

Sibelia.

P.S. : Ne crois pas que ce soit un piège des Maraudeurs. J'espère vraiment que tu viendras. A demain.

Les deux Gryffondors se regardèrent, éberlués.

- Je rêve, ou c'est un rendez-vous ? s'écria Peter.

Heureusement, ils étaient seuls dans leur salle commune.

- On dirait bien que oui, répondit Sirius en étrécissant les yeux. Mais que peut-elle bien trouver à ce cloporte ?
- Aucune idée…

Soudain, un petit sourire s'afficha sur le visage de Patmol.

- Tu as un plan, dit Peter.
- En effet. Nous allons modifier cette lettre.

Il prit sa plume, un parchemin et, d'une écriture élégante qui ressemblait fort à celle de Sibelia, traça ces mots :

Severus,

Je sais que tu cherches depuis longtemps à savoir ce que fait Remus tous les mois, et je peux t'aider à le découvrir.

Ce soir, rends-toi au pied du Saule Cogneur et, à l'aide d'une branche, appuie sur le nœud de la racine au nord-ouest de l'arbre. Celui-ci sera alors immobilisé et tu pourras te glisser dans le passage secret qu'il dissimule. Suis-le jusqu'au bout et tu trouveras Lupin.

Avec toute mon amitié,

Sibelia.

Peter émit un petit rire.

- Il va avoir une drôle de surprise… Et en ce qui concerne Sibelia ? Tu ne vas pas la laisser attendre toute la soirée en haut de la Tour, non ?

Sirius lui jeta un regard pénétrant.

- Ecoute, Queudver, je sais qu'elle te plait, et je ne veux pas qu'une fille mette notre amitié en péril…
- … Et c'est pour cette même raison que je te dis d'aller à la Tour demain. Bon sang, Sirius ! Je préfère mille fois qu'elle sorte avec toi plutôt qu'avec cet imbécile aux cheveux gras… De toute façon, tu sais aussi bien que moi que je n'aurais aucune chance avec elle. Elle te plaît aussi, et tu as une occasion de l'avoir, alors fonce ! Et donne-moi ça, que j'aille la remettre sur le lit de Rogue.

Sirius laissa son ami prendre la lettre et le regarda partir en se disant qu'il faudrait qu'il lui trouve une chouette petite amie pour le remercier de ce sacrifice.

Sibelia resserra son manteau autour d'elle. Cela faisait plus d'une heure qu'elle attendait Severus au sommet de cette stupide tour et elle commençait à avoir froid.

Elle leva la tête et admira le ciel sans nuage au-dessus d'elle. La Voie Lactée s'étendait d'un horizon à l'autre, traînée pâle dans le noir d'encre piqueté de diamants. Elle se tourna vers le sud et retrouva Orion, sa constellation préférée.

Soudain, la trappe qui permettait l'accès au sommet de la tour se souleva et une silhouette en émergea. Sibelia se rapprocha de lui et poussa une exclamation de surprise en découvrant qu'il s'agissait de Sirius. Celui-ci sursauta.

- Lia ? fit-il d'un air étonné. Qu'est-ce que tu fais ici ?

Elle hésita. Si elle lui disait qu'elle attendait quelqu'un, il voudrait certainement savoir qui c'était ; d'un autre côté, si elle prétendait qu'elle n'était venue que pour admirer les étoiles, il en profiterait pour rester avec elle.

Mais elle attendait Severus depuis plus d'une heure. Il ne viendrait certainement plus à présent. A cet instant, Sirius demanda d'un ton innocent :

- A moins que tu attendes quelqu'un ?

La jeune fille haussa les épaules. Patmol fronça les sourcils.

- Bon sang, Lia ! Ne me dis pas que tu as donné rendez-vous à Rogue…
- Et alors ? répliqua-t-elle, acide.
- Il ne te mérite pas, Sibelia.
- Qu'est-ce que tu en sais ? s'écria-t-elle, au bord de la crise de nerfs.
- Je l'ai vu, ce soir ! répondit-il brusquement. Il partait vers le parc, à l'opposé d'ici !

Sibelia accusa le coup. Elle avait pensé qu'il avait eu un empêchement… Mais là, c'était clair : il avait refusé de la voir.

Sirius d'approcha d'elle, essuya avec son pouce la larme qui coulait sur sa joue.

- Pourquoi t'obstines-tu ? dit-il d'une voix douce.

Elle leva les yeux et son regard bleu-vert croisa celui du jeune homme qui s'approchait lentement, pour la laisser reculer si elle voulait, mais elle n'en avait plus envie. Elle se haussa sur la pointe des pieds et enroula ses bras autour du cou de Sirius, pendant qu'il l'enlaçait par la taille et posait ses lèvres sur la bouche offerte de Sibelia.

Le baiser était doux et tendre. Elle reconnut qu'il était doué, surtout lorsqu'il s'introduisit avec art dans sa bouche pour caresser voluptueusement sa langue. Pas étonnant que toutes les filles de Poudlard se l'arrachent… Elle poussa un petit soupir et approfondit encore le baiser, initiative que Sirius accueillit en la serrant possessivement contre lui, le cœur prêt à exploser de joie. Enfin, il avait enfin réussi à l'avoir…

Seul point noir à l'horizon : James. Il n'avait pas approuvé le plan de Sirius et, lorsque celui-ci le lui avait raconté, il l'avait traité d'inconscient et était parti précipitamment sauver l'infortuné Serpentard des crocs de Lunard.

Mais il n'en avait cure. Sibelia était blottie dans ses bras, et son étoile gardienne brillait au-dessus de l'horizon.

Rien d'autre n'importait.

* * *

Poudlard.

Eryna s'arrêta devant les portes de l'école avec une certaine émotion. Elle n'était pas revenue ici depuis sept ans. Le gros chien noir qui l'accompagnait la poussa un peu, impatient de pénétrer dans le bâtiment. Ils entrèrent donc, traversèrent l'entrée monumentale et déserte, et se dirigèrent vers le bureau de Dumbledore.

Une vois claqua comme un coup de fouet, les figeant sur place.

- Les chiens sont interdits dans cet établissement !

Rogue s'approcha et, considérant Sirius d'un air méprisant, dit :

- Tiens ! On ne se cache plus, Black ?

Un grognement menaçant lui répondit. Le professeur daigna enfin dévisager la jeune fille et ordonna :

- Faites sortir cet animal, je vous prie, Mademoiselle Muyl.
- Mais euh… Je suis venue voir le Professeur Dumbledore, hésita Eryna. Elle n'était plus habituée à soutenir le feu qui couvait dans les prunelles sombres de Rogue. Aussi accueillit-elle avec soulagement la voix bienveillante qui s'éleva :
- Laissez, Severus. Je m'en charge.

Dumbledore observa le professeur de Potions qui s'éloignait à contre-cœur, non sans avoir jeté un regard venimeux à Sirius, qui montra les dents en retour. Puis il s'adressa à Eryna :

- Suivez-moi.

Ils pénétrèrent dans le bureau étrange du Directeur de Poudlard. Celui-ci prit place dans son fauteuil et désigna deux sièges à Eryna et Sirius, qui avait repris forme humaine.

- Je sais pourquoi vous êtes là, dit-il.

La jeune fille et l'animagus échangèrent un regard interloqué. Comment ?

- J'aurais préféré que vous preniez l'initiative de venir par vous-même, Eryna, mais il se trouve que le destin vous a placé sur la route de Sirius… Sachez tout d'abord que je suis absolument certain qu'il est innocent de tout ce dont on l'accuse. (Il eut un sourire indulgent.) J'admets qu'il a enfreint un certain nombre de règlements lors de sa scolarité à Poudlard, mais je le sais incapable de meurtre ou de trahison. Cela vous rassure-t-il ?

Eryna hocha lentement la tête. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais le fait que Dumbledore croie la version de Sirius la rendait de suite beaucoup plus crédible.

- Bien. Voilà un point éclairci. Passons maintenant au reste. Sirius, auriez-vous l'obligeance de nous laisser seuls ?

Le reste ? Eryna et Sirius se regardèrent à nouveau, puis ce dernier se leva et sortit lentement.

- Excusez-moi, Monsieur le Directeur, mais… de quoi parlez-vous ?
- Ne désirez-vous pas vous joindre à l'Ordre du Phénix, mon petit ? demanda-t-il, le regard perçant derrière ses lunettes en demi-lunes.

La jeune fille en eut le souffle coupé. Bien sûr, l'idée lui trottait dans la tête depuis un moment, mais elle n'avait pas… elle n'avait jamais osé… jusqu'à présent. En un instant, sa décision fut prise.

- Plus que tout au monde, Professeur.

Elle avait parlé avec une telle franchise que Dumbledore émit un petit rire, avant de faire entrer Patmol une nouvelle fois.

- Sirius, veuillez emmener cette demoiselle chez Remus Lupin et annoncer aux nôtres qu'elle fait à présent partie de l'Ordre.

L'animagus eut un sourire éclatant.

- Félicitations, Eryna, dit-il avec sincérité. Bienvenue parmi nous.

Il lui tendit la main. La jeune fille s'en saisit, tout soupçon envolé. L'Ordre du Phénix…
Ainsi, lui aussi en faisait partie…


A suivre...


NOTES : Et oui, on ne peut pas couper court au…

DISCLAIMER : Ni Severus, ni Sirius, ni aucun des persos de Harry Potter ne m'appartiennent, sinon je serais très riche - ce qui n'est manifestement pas le cas, vu l'état de mon compte en banque. Par contre, Eryna et Sibelia sont à moi et je suis très possessive alors gare à vous si vous me les piquez !!

Bon n'alors, y'a plein plein de choses qui se passent dans ce chapitre, alors allons-y avec méthode…

Du côté de Sibelia, ça s'annonce mal, et oui, Voldemort c'est pas un tendre. Je pense d'ailleurs que cette fic n'est pas à mettre entre toutes les mains, parce que c'est pire encore au chapitre suivant. Mah par contre, on aperçoit un coin de gentillesse chez Sevy-chou… (Rogue : Comment m'avez-vous appelé ? 50 points en moins !!!!) Miam… (100 points en moins !!!!!!!!!!) Et c'est pas fini : le chapitre 5 est assez gratiné… Niéhéhé… (200 pmffffmfmfmmmf !!! << Rogue baillônné par l'auteur qui en a marre de se prendre des points en moins.)

J'aime bien opposer les deux Sirius, celui du passé (le beau salaud) et celui du présent (monsieur ange-gardien-erreur-judiciaire-personne-ne-me-comprend-tout-le-monde-veut-m'enfermer-maieuh-pourquoi-moi-?). Mais oui, moi aussi je l'adore, ne vous y trompez pas… c'est juste qu'on a un aperçu de son attitude à l'époque des Maraudeurs dans le tome 5 et vous admettrez que c'était pas un gentil… surtout avec Rogue, il était même vachement méchant.

Parlant de ça (l'époque des Maraudeurs, j'entends), j'ai fait une petite entorse au bouquin. (c'est dans HP & le Prisonnier d'Azkaban) Gomen mais je ne pouvais pas faire autrement, toute l'histoire de Lia et Sevy tient là-dessus. Je l'expliquerai dans les notes du prochain chapitre…

D'autre part, je trouve que la lettre de Sibelia est franchement nulle mais j'ai beau me creuser la tête, je n'arrive pas à faire mieux. Alors tant pis.

Bon et puis j'ai décidé de faire intervenir Peter, parce que lui aussi faisait partie des Maraudeurs, quand même. Je ne critique pas les fictions qui le font disparaître du groupe (j'aurais eu tendance à faire pareil si je ne lui avais pas trouvé d'utilité) mais c'est vrai que c'est un sacré changement par rapport au scénar de base…

Ce qui nous amène à Eryna. (Euh, il est où le rapport, là ?) Dans ce chapitre, elle est un peu à la masse, je trouve… c'est vrai que les explications de Sirius sont assez incompréhensibles pour qui n'est pas au courant. J'ai bataillé pour trouver une formulation qui soit vraiment bizarre … Un homme-rat auto-mutilé et mort-vivant, c'est pas fun comme expression ? Un peu gore, mais bon…

Mais le summum, c'est quand même lorsque Dumbledore lui propose de se joindre à l'Ordre… Vous vous demandez peut-être pourquoi il le lui propose comme ça, alors qu'elle vient à peine de débarquer… Ben faut pas oublier qu'il est doué en Légilimancie, Dumbledore. Et quand il la sonde de son regard perçant derrière ses lunettes en demi-lunes, c'est qu'il est tout simplement en train de lire dans son esprit. Voilà.

Niéhéhé, je vois un autre petit couple se profiler à l'horizon, pas vous ??? Bon, j'admets que c'est gros comme une maison…Ca va être fun, quand Sibelia va revoir Sirius… (pétage de plomb en perspective)

A suivre : Retrouvailles chaleureuses entre Ethan et Eryna (expression à prendre au 12e degré), révélations, Sibelia amnésique qui panique, révélations bis et Sirius mûr pour l'asile.
Tout cela, et plus encore, dans le chapitre 5 : Tortures Mentales… et Autres.

Je devrais vraiment me trouver un job dans la pub, moi… Allez, à +.

Alake.



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