Pendant ce temps



pendant ce temps -Auteur : Alake
-Source : Harry Potter
-Genre : Romance/un peu d'action.
-Résumé : Pendant que Harry se morfond chez les Dursleys après une quatrième année mouvementée, Sirius et Severus font chacun une rencontre qui va changer bien des choses...
-Rating : PG-13.
-Avertissements : Spoilers tome 5, torture, violence, un peu de lemon sur la fin.


CHAPITRE 1 : RENCONTRES ET RETROUVAILLES



Londres.

La jeune fille grimpa sur le parapet et regarda la sombre Tamise qui coulait tranquillement, quelques dizaines de mètres plus bas. Un petit vent nocturne fit voleter ses longs cheveux noirs et elle en écarta une mèche de ses yeux violets. Allez, un peu de courage. Qu’est-ce qui la retenait encore ? Tous, ils l’avaient tous abandonnée. Même lui, l’être auquel elle tenait le plus dans ce monde. Il l’avait quittée pour embrasser la cause de ce mage maudit, ce suppôt du Mal. Et avec lui, toute sa famille avait basculé dans l’ombre, la laissant seule et désespérée. Elle avait été tellement choquée, quand Ethan, son fiancé, lui avait annoncé ce qu’il appelait « la grande nouvelle »…
Tellement choquée…
Et à présent, il ne lui restait rien. Personne. Alors pourquoi était-ce si difficile de faire ce pas ?
Ce dernier pas…
Elle ferma les yeux, se préparant mentalement au grand plongeon.
Et alors qu’elle était enfin résolue à se jeter dans le vide, un bruit la perturba.
Un trottinement, doux sur l’asphalte du pont, s’approchait d’elle. Un gémissement à peine audible, comme pour ne pas lui faire peur, parvint à ses oreilles.
Elle se retourna, et ses yeux tombèrent sur la silhouette d’un grand chien noir. Celui-ci pencha la tête de côté et émit un nouveau gémissement, plus fort, suivi d’un aboiement sonore.

– Gentil chien, marmonna-t-elle. Va-t-en !… Allez ! Ouste ! ajouta-t-elle avec de grands gestes qui menacèrent de la déstabiliser.
– Tu vois ? J’ai failli tomber à cause de toi ! Allez, dégage !

Cependant le chien s’avança vers elle et planta ses crocs étincelants dans le bas de son jean. Puis il entreprit de tirer la jeune fille vers lui.

– Mais lâche-moi, sale clébard ! Bon sang, tu vas décamper, sac à puces ?

Finalement, la jeune fille fut forcée de redescendre sur le pont. L’animal s’assit en face d’elle et sortit sa langue rouge de sa gueule. Elle soupira.

– Par Merlin… Un suicide empêché par un chien… il n’y a qu’à moi que cela arrive… Tu es satisfait de toi, je présume ? fit-elle en s’adressant à l’ombre noire qui lui faisait face.

« Voilà que je me mets à parler aux animaux ! Je perds la tête, ma parole… »

Elle soupira à nouveau. Apparemment, sa vie ne se terminerait pas ce soir-là… Un peu dépitée, elle reprit le chemin de chez elle.
Après quelques pas, elle se retourna.

– Allez viens, le chien. Je crois que ce soir j’ai besoin de compagnie. Et il me semble avoir un reste de viande au frais…

A ces paroles, l’animal se leva et lui emboîta le pas, glissant sa tête sous la main de la jeune fille en quête d’une caresse qu’elle lui accorda, avec aux lèvres un sourire amer…

* * *

Repaire de Mangemorts. Lieu non précisé.

– Je pense qu’elle va rester tranquille pour un bout de temps à présent.
– Ouais ! Elle a son compte, cette sale garce !

La porte se referma avec bruit et fut verrouillée magiquement. Une puanteur sans nom assaillit les narines de la prisonnière étendue dans l’obscurité, contre le mur d’un cachot où les rats se disputaient les restes des derniers détenus. Les chaînes magiques qui l’entravaient la laissaient jouir d’une certaine liberté de mouvement, ce qui ne lui était d’aucune utilité puisqu’elle se trouvait dans l’incapacité de bouger le moindre muscle.
Stupéfixée.
Au bout d’un temps indéterminé, des pas résonnèrent à nouveau dans le couloir. La femme tenta encore de se retourner, sans plus de succès que la fois précédente. La porte s’ouvrit sur une silhouette sombre qui alluma quelques torches d’une formule magique et s’avança vers la prisonnière. Celle-ci vit le nouveau venu lever sa baguette et se raidit dans l’attente du sortilège Doloris… mais rien ne vint, rien d’autre que la détente de ses muscles ankylosés par la Stupéfixion. Surprise, la femme dévisagea celui qui venait de mettre fin au sortilège qui l’entravait. Il prit la parole :

– Bienvenue chez le Seigneur Noir, Sibelia. L’accueil te convient-il ?
– S… Severus ?!? s’écria-t-elle. Bon sang, que fais-tu ici ?

Il eut un sourire sardonique et releva sa manche gauche, découvrant la Marque des Ténèbres.

– Je suis ici chez moi, ma chère.

Elle le fixait, interdite.

– Comment est-ce possible ? Je veux dire, se reprit-elle, tu étais à Serpentard, d’accord. Mais tu n’était pas…
– Les gens changent, coupa-t-il en plantant ses prunelles sombres dans le regard bleu-vert de Sibelia. Maintenant, j’aimerais te poser quelques questions : sais-tu ce qu’est l’Ordre du Phœnix ?

Elle leva les yeux au plafond, réfléchissant.

– Heum, je crois que c’est le nom que se donnaient ceux qui luttaient contre… ton Maître, avant qu’il ne… qu’il ne disparaisse, finit-elle, une boule dans la gorge.

Un sourire mauvais déforma la bouche de Rogue.

– Avant qu’il ne tue cet arrogant de Potter et sa traînée Sang-de-Bourbe, tu veux dire ?
– Je t’interdis d’insulter Lily ! gronda-t-elle, ses yeux lançant des éclairs derrière les mèches sales de ses cheveux blonds.
– Crois-tu être en position de m’interdire quoi que ce soit, Sibelia ? demanda-t-il en s’accroupissant devant la prisonnière.

Heureusement pour lui, elle était solidement enchaînée ; sinon, elle lui aurait volontiers arraché les yeux. Incapable d’extérioriser de cette manière la haine qui l’étouffait, elle se contenta de le fusiller du regard. Il en profita pour lui prendre le menton entre ses longs doigts pâles et déclara :

– L’Ordre du Phœnix s’est reformé il y a peu, comme tu le sais. Où est situé son quartier général ?
– Je l’ignore, répondit-elle en tentant de détourner la tête, mais il l’en empêchait d’une poigne solide.
– Arrête de me mentir, menaça-t-il en serrant un peu plus fort. Tu le sais. Où est-ce ? Ou peut-être préfères-tu me décliner le nom de tous ses membres ?
– Jamais ! cracha-t-elle, les yeux humides de douleur, car il lui broyait la mâchoire.

C’était inutile de faire semblant : elle avait oublié combien il était fort en Légilimancie, capable de savoir d’un regard si on lui mentait. Cependant elle avait les moyens de se protéger, experte qu’elle était en Occlumancie – l’art jumeau et opposé de la Légilimancie. Tous deux étaient extrêmement doués dans ces deux disciplines.
Severus la relâcha et se leva, empoignant sa baguette.

– Tu ne me laisses pas le choix. Legilimens !

Elle s’y était préparée, mais il réussit tout de même à la prendre par surprise. Des images se mirent à tourner autour d’elle, noyant le décor du cachot. Sa famille, sa formation d’Auror, ses études à Poudlard, sa capture par les Mangemorts, puis de nouveau son enfance, sa première rencontre avec Lily… elle s’accrocha à ce souvenir pour empêcher Severus d’aller plus loin dans son esprit. Elle revit le jour où la petite Lily Evans, sa voisine – elles étaient alors âgées de six ans – avait désobéi à ses parents pour venir jouer avec elle dans le grand jardin du manoir familial. Oubliant presque Severus, elle se replongea dans cette journée, retrouvant avec bonheur les détails les plus infimes : les reflets du soleil dans les boucles rousses de Lily, son regard espiègle, les éclats de rire qu’elles avaient partagés… l’émerveillement de la petite Evans en découvrant la maison immense que cachait la façade délabrée…
Elles étaient restées amies depuis ce jour-là, Sibelia la sorcière et Lily la Moldue, chacune découvrant peu à peu le monde de l’autre. Jusqu’à cette belle journée d’été où elles avaient toutes deux reçu une lettre de Poudlard. La rouquine ne savait encore que peu de choses du monde magique ; Sibelia avait été son guide dans le Chemin de Traverse, jusque sur le quai 9 ¾. Là, elles avaient pris le Poudlard Express, à bord duquel elles avaient fait la connaissance de…
Rogue se rappela brusquement à son souvenir en poussant sa magie plus loin dans son esprit, à la recherche des secrets qu’elle gardait. Le défilé d’images reprit. Sibelia se força à se calmer, à contrôler sa mémoire, et le cachot se fit plus clair devant ses yeux. Le grand avantage de l’Occlumancie était qu’on pouvait la pratiquer sans baguette magique… Elle détacha un à un les liens entre l’esprit de Severus et le sien, le repoussa rudement. Elle le vit abaisser sa baguette sans cesser de la fixer.

– Je me doutais bien que cela ne serait pas facile. Mais par chance, je suis patient. Je sais attendre le bon moment… Tu ne pourras pas toujours te cacher derrière Lily, Sibelia.

L’Auror accusa le coup. Cette dernière phrase lui avait fait l’effet d’une gifle, et il sortit sans qu’elle ait pu répliquer.
La porte claqua avec bruit, soufflant d’un courant d’air les torches qui avaient été allumées par Severus. L’obscurité et le silence retombèrent dans le vieux cachot humide, mais pas dans le cœur de Sibelia. Le sort avait rappelé tous ses souvenirs et elle s’y replongea, heureuse d’échapper quelques instants à cet endroit, si ce n’est physiquement, du moins en pensée.

* * *

Flashback : Poudlard Express, 1e année

Elles parcouraient le couloir du Poudlard Express en quête d’un endroit où s’installer. Soudain, un jeune garçon tout de noir vêtu sortit d’un compartiment non loin d’elles et lança, en direction de ses occupants :

– Tu me le paieras, Potter ! Et toi aussi, Black !

Seuls des rires lui répondirent. Le garçon s’en fut alors, bousculant au passage les deux filles.

– Hé ! s’écria Lily. Tu pourrais t’excuser, au moins !

Il se retourna, toisa de bas en haut ses vêtements de Moldue et cracha :

– M’excuser ? Pour avoir bousculé une Sang-de-Bourbe ? Et puis quoi encore ?

Lily, perplexe, observa la tache verte et gluante qui s’étalait au milieu de son dos comme il s’en allait à grandes enjambées.

Sang-de-Bourbe ? Mais qu’est-ce que c’est que cette insulte à la noix ?

Elle se tourna vers Sibelia, pour constater que son amie avait l’air furieuse.

– Lia ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
– Ca veut dire que cet imbécile te méprise, répondit une voix venant du compartiment, parce que tu ne viens pas d’une famille de sorciers. Ne fais pas attention à lui. Il est énervé parce qu’on vient de lui jouer une petite farce, hein, James ?
– Ouais, répondit le dénommé James, et un éclair de malice passa dans ses yeux noisette. Mais rassure-toi : tous les sorciers ne sont pas comme lui. Ceci dit, nous manquons de politesse. Je suis James Potter, et voici Sirius Black.

Ce dernier adressa un sourire éclatant aux deux filles. A côté de lui se tenait un garçon plutôt enveloppé, qui dit d’une voix flûtée :

– Je m’appelle Peter Pettigrow.

Enfin, au fond du compartiment, un quatrième enfant baissa son livre pour dévisager Lily et Sibelia de ses grands yeux ambrés.

– Remus Lupin. Et vous, mesdemoiselles, qui êtes-vous ?
– Je suis Lily Evans.
– Moi, c’est Sibelia Fang. Et l’autre, qui c’était ?
– Je crois qu’il s’appelle Rogue, ou quelque chose comme ça, répondit James en haussant les épaules. Le sujet n’avait pas l’air de l’intéresser plus que cela.

Il proposa aux filles de se joindre à eux, ce qu’elles acceptèrent avec joie. Puis ils firent plus ample connaissance. Apparemment, James et Sirius étaient amis depuis leur plus jeune âge ; ils n’avaient rencontré Remus et Peter – et accessoirement Rogue – que quelques minutes auparavant. James était plutôt maigrichon, avec des yeux marron et rieurs, et une masse totalement incoiffable de cheveux bruns. Sirius, lui, possédait de superbes yeux d’un bleu soutenu, magnifiés par une chevelure de jais et un sourire ravageur. Ces deux-là étaient manifestement de joyeux drilles. Peter était un petit garçon pâle, dont le nez pointu et les petits yeux noirs faisaient immanquablement penser à une souris ; il aurait fait n’importe quoi pour s’intégrer au groupe et semblait plein d’astuce. Et le blond Remus aux prunelles d’or leur adressa un sourire timide par dessus son livre. D’apparence plus calme que les autres, il n’était cependant pas en reste question humour. Les quatre garçons qui seraient plus tard connus sous le nom de Maraudeurs accueillirent avec bonheur Lily et Sibelia parmi eux. Ils passèrent le reste du trajet à plaisanter et, à la descente du train, ils étaient déjà inséparables.


A suivre ~ ~ ~

NOTES : Tout d’abord, mettons-nous en règle avec la loi :

DISCLAIMER : Les personnages de Harry Potter appartiennent à leur auteur J. K. Rowling, ainsi que les lieux, termes et notions propres à cet univers. PAR CONTRE, Sibelia et la-jeune-fille-brune-qui-n’a-pas-encore-de-nom-mais-ça-ne-va-pas-tarder sont A MOI, alors PAS TOUCHE OU JE MORDS !!!! GRRRR !!!! (Naoooon, suis pas du tout possessive, moi… d’où vous vient cette idée saugrenue ?)

Comme vous avez pu vous en rendre compte, cette histoire sera assez compliquée à suivre, car elle raconte ce qui se passe entre le tome 4 et le tome 5 du côté de Sirius ET de celui de Severus. De plus, je suis obligée de mettre des flashbacks pour expliquer la relation entre Sibelia, Sevy et les Maraudeurs… Donc pour clarifier les choses, j’ai décidé d’indiquer où se passait l’action au début de chaque partie.

D’autre part, ces deux histoires semblent totalement indépendantes l’une de l’autre, mais je vais peu à peu tisser des liens entre elles… Niéhéhé… (Note pour plus tard : penser à changer de rire.)

Enfin, je pense que 4 semaines (c’est le temps que Harry passe chez les Dursleys et c’est ce que devrait durer ma fic) ça sera un peu trop court, alors je pars sur la base de 6 à 8 semaines (soit près du double) mais si je peux raccourcir je le ferai.

En ce qui concerne les fans de Sevy-presque-gentil-qui-risque-sa-vie-à-chaque-seconde-car-il-espionne-Voldemort-pour-le-compte-de-Dumbledore, ne vous inquiétez pas, il n’a pas (à nouveau) changé de bord, mais il faut tenir compte du contexte (ici, c’est marqué « repaire de Mangemorts », alors à vous d’en tirer les conclusions qui s’imposent)

Pour ceux qui n’auraient pas lu le tome 5 mais qui ont quand même lu cette fic malgré mes avertissements, ou pour ceux qui ont lu le tome 5 mais qui n’ont pas tout compris, je vais essayer de résumer ce que dit le bouquin sur la Légilimancie et l’Occlumancie. (les autres, vous pouvez zapper ce paragraphe…)

La Légilimancie est une discipline qui permet de « lire » dans les pensées des gens (Sevy : NAN ! L’esprit n’est pas un livre !! Dix points en moins !). Elle permet entre autres de déterminer si l’interlocuteur est en train de mentir : en effet, si c’est le cas, il y aura certainement dans l’esprit des souvenirs qui contrediront le mensonge. Le contact oculaire est important en Légilimancie.

L’Occlumancie est la discipline inverse de la Légilimancie. Elle permet de « fermer » son esprit à ceux qui veulent l’explorer, d’occulter ces souvenirs gênants. En principe, il suffit de se vider la tête de toute pensée et de toute émotion, mais ce n’est pas si facile, surtout si votre prof d’Occlumancie (Sevy !!!) s’évertue à vous provoquer par tous les moyens. (Pov’ Harry, va…)

Concernant le diminutif de Sibelia (c’est « Lia », je rappelle), ben je sais que ça ressemble un peu à Lily, mais j’avais le choix entre ça et Siby et je trouvais que Siby, ça faisait un peu « radio »… (comprend qui peut ou comprend qui veut…)

Bon je crois que c’est tout pour cette fois alors je vais arrêter de faire des NDA débiles et vous rappeler que j’apprécie toujours les reviews…

Alake.



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