Le poids de la destinée
Auteur : Electra
Base : Harry Potter
Genre : violence, angst
Couple : non yaoi
Disclamer : les personnages appartiennent à leur
auteur et pis promis je les lave et les repasse avant de lui rendre
Note de l’auteur : j’ai écris
cette fic car je déteste Drago et que j’adore Rogue. Attention,
je spoile la fin du tome 5.
Les pensées des personnages et les lieux sont en italique
Chapitre 13 : Discussion
Après avoir libéré Edwige tôt le matin vers 7 heures
avec le message pour son amie, Harry alla aux nouvelles pour son entraînement.
Ce fut un trio de professeur qui l'accueillit dans sa salle de cours: Rogue,
MacGonagall et Dumbledore. La pièce avait été nettoyée
des signes de son explosion incontrôlée. Il se sentit légèrement
mal à l'aise.
Ces professeurs lui expliquèrent que les exercices d'aujourd'hui seraient
relativement simples. Il ne devait utiliser son pouvoir qu'à petite
dose afin d'apprendre à le maîtriser.
Les heures qui suivirent furent très éprouvantes. Il devait se
maîtriser de tout son être pour ne pas libérer le flot de
pouvoir qu'il sentait bouillonner à fond de lui.
Il parvint à canaliser de petite quantité d'énergie. Et
par la voix, il déplaça divers objets et réussit même à lancer
un sort d'expelliarmus.
La séance, qui ne dura pourtant que trois heures, le vida de toutes
ses forces. Il obtint la permission d'aller dormir.
Il se réveilla six heures plus tard. Sa pendule annonçait 18
heures. Une bonne odeur lui chatouilla les narines, il aperçut près
de lui quelques morceaux de poulet rôti.
Il s'empressa de les dévorer à pleines dents. Bien que physiquement
encore fatigué, il se sentait bien dans sa tête. Peut être
allait-il pouvoir se sortir de cette déprime et des sombres pensées
qui n'avaient fait qu'empirer depuis ces derniers temps ?
Repu, il allait commencer une petite sieste quand il aperçut un volatile
se diriger vers lui.
Edwige ? s'interrogea t'il.
En effet, il s'agissait bien de sa chouette qui revenait avec une enveloppe
aux couleurs chatoyantes entre les serres.
Harry décacheta la lettre rapidement. Il comprit pourquoi sa chouette était
déjà de retour en lisant la prose d'Hermione:
Harry,
Tu ne peux pas t'imaginer comme ta lettre m'a fait plaisir. Je m'empresse d'ailleurs
d'y répondre.
Je sais que Ron et toi avaient pris mon départ comme une fuite. Mais
crois-moi, vous restez mes plus chers amis.
Je suis si contente que tu ne me juges pas pour ce que j'ai fait. Les explications
viendront un jour.
Je te conjure aussi d'être très prudent pendant ces vacances.
Poudlard désert, c'est une bonne occasion pour t'attaquer.
Si ça ne te dérange pas, envoie-moi Edwige le plus rapidement
possible. Tous les hiboux de la maison sont malades et je voudrais que tu aies
ton cadeau de Noël en temps et en heure.
Hermione Granger
PS: mes parents te souhaitent aussi un joyeux Noël.
Effectivement, c'était bien l'Hermione qu'il connaissait depuis toujours
qui avait écrit cette lettre !
Il nettoya les plumes d'Edwige avant de composer sa réponse. Il ne l'enverrait
que le lendemain, le 23 décembre. Cela lui laisserait tout le temps
pour un aller-retour dans les meilleures conditions.
Il soupira.
Noël, la fête familiale par excellence. Et lui, il se trouvait tout
seul, sans famille pour l'accueillir. Pour des raisons de sécurité,
il n'avait pas pu accepter l'offre des Weasley de l'héberger pour ces
vacances.
Il eut soudain envie de parler de se confier.
Mais qui aller voir ?
Hagrid ? Son ami lui manquait tellement. Mais celui-ci semblait avoir trouvé le
bonheur ailleurs.
Dumbledore ? Il était bien trop occupé avec toutes les réponses
aux lettres qui demandaient son expulsion.
McGonagall ? Elle était partie faire les courses de Noël pour tout
le monde.
Rogue ? Il avait bien envie de lui parler. Mais il craignait que l'accident
de la salle de cours n'ait altéré leur relation.
Après tout, "qui ne tente rien n'a rien" disaient souvent
leurs professeurs. Il se dirigea donc vers le bureau de Rogue.
Il frappa timidement. N'entendant aucune réponse, il frappa plus fort.
Une sorte de spectre de forme rectangulaire apparut devant ses yeux. La forme
devint de moins en moins flou. Il put alors lire:
"
Le professeur Rogue est dans son appartement. Ne déranger qu'en cas
de besoin urgent."
Puis la forme disparut dans un plop sonore.
Son appartement ?
Il était bien sûr idiot de penser que les professeurs habitaient
dans leur bureau mais Harry n'avait jamais pensé qu'ils avaient des
appartements dans Poudlard.
Il demanda des renseignements au premier professeur qu'il croisa. Celui-ci
lui indiqua l'endroit en lui faisant promettre de ne jamais divulguer comment
s'y rendre. Harry jura et partit, empli d'une grande curiosité.
Après plusieurs minutes de découverte de couloirs de Poudlard
qu'il n'avait jamais vus, il arriva devant une grande porte en chêne
massif richement ornée de serpent. Une plaquette en cuivre indiquait "Severus
Rogue, professeur des potions."
Un serpent vivant était enroulé autour du heurtoir de la porte.
Voilà de quoi repousser toute personne voulant lui parler ! pensa Harry.
Mais il n'allait pas se laisser intimider, arrivé aussi près du but. Il réveilla le serpent d'une légère caresse sur la tête et lui parla en fourchelangue. Il lui demanda poliment de quitter leur heurtoir quelques instants. Le serpent obéit. Le jeune homme put alors frapper à la porte comme il convenait.
Il entendit son professeur maugréer. Il n'était pourtant pas
tard et il ne voyait en quoi il pourrait déranger. La porte s'ouvrit à la
volée. Rogue, qui s'attendait déjà à être
dérangé par l’un de ses collègues pour un conseil,
resta bouche bée en apercevant son visiteur.
"
Potter ? ! Que faites vous ici ? Il y a un problème ?"
Harry s'en voulut d'être venu. Son professeur avait été présent
surtout à cause de ses pouvoirs. De plus, celui-ci semblait être
fatigué. De légères cernes apparaissaient sous ses yeux.
Il marmonna un non et s'excusa. Il commença à faire demi-tour
pour aller s'enfermer dans sa chambre.
Il fut arrêté par la voix de Rogue: "Maintenant que vous êtes
là, autant rentrer !"
L'amabilité de Rogue était toujours quelque chose qui marquait
les gens quand ils y étaient confrontés.
Harry, sur invitation, pénétra dans les appartements de son professeur.
Il fut surpris. Inconsciemment, il s'était attendu à une décoration
en rapport avec l'aspect que Rogue montrait à tout le monde: austère
et lugubre.
Il n'en était rien. L'entrée et la pièce principale étaient
décorées avec goût.
Des meubles en chêne aux finitions impeccables se répartissaient
harmonieusement dans l'espace. De nombreuses lampes et une cheminée
donnaient une impression de confort et de chaleur très agréable.
Pénétrant dans une grande pièce, le regard de Harry fut
attiré par la bibliothèque. Elle était magnifique. Il
s'approcha afin de voir de plus près les ouvrages qu'elle contenait.
Comme il s'y attendait, il y trouva bon nombre de livres consacrés à la
magie noire, aux sorts et diverses potions.
Mais il ne s'attendait pas à ce qu'il découvrit sur les hauteurs
du meuble.
Il ne put d'ailleurs s'empêcher de le dire à voix haute: "Une
intégrale des œuvres de Poe ? !"
Rogue amorça l'esquisse d'un sourire: "Je ne peux pas croire que cet homme était un moldus. Ses récits prouvent qu'ils percevaient la magie du monde qui l'entourait. Toutefois, je préférerais que cela reste entre nous."
Harry comprit très bien. Si on apprenait que le représentant
de Serpentard lisait des livres de Moldus, cela ferait mauvais genre.
Conscient qu'il ne disait pas un mot, Harry continua à détailler
la pièce où il se trouvait. Il était étonné par
le goût dont faisait preuve Rogue. Une vitrine exposait des représentations
de symboles occultes. Ils étaient tous magnifiques, sculptés
dans l'ivoire, le jade ou l'onyx.
Une fois terminé son inspection, il se sentit obligé de dire
quelque chose.
"
J'aime beaucoup la bibliothèque."
Rogue eut un sourire crispé et une expression de peine apparut sur son
visage. Il se passa la langue sur les lèvres. Il détourna légèrement
son regard pour avouer.
"
Elle appartenait à ta mère. Dumbledore m'a donné l'autorisation
de la récupérer après…sa mort."
Le jeune homme fut complètement chamboulé par cette révélation.
Sans demander la permission, il s'effondra sur un des fauteuils moelleux qui
faisaient face à la cheminée.
Il oubliait souvent que ses parents avaient beaucoup côtoyé Rogue.
C'était pourtant pour cette raison que le professeur avait tant haï le
jeune homme. Il se rappela soudain de la scène qu'il avait aperçu
dans la pensine l'année dernière.
Rogue disparut dans une pièce que Harry n'avait pas encore visité.
Il en revint 10 minutes plus tard avec deux tasses fumantes.
"
Tiens, cela te fera du bien".
Harry huma le breuvage. Une délicieuse odeur de cacao fit frémir
ses narines.
Désireux de ne pas reparler de l'époque où il avait été la
tête de turc de James Potter, Rogue demanda à Harry la raison
de sa présence ici.
Voyant que son professeur ne semblait pas lui tenir rigueur pour son abus de
pouvoir magique, Harry lui confia l'énorme sentiment de solitude qui
l'habitait ainsi que la rage qui parfois en découlait.
Il vit un sourire amer se dessiner sur les lèvres de Rogue.
"La solitude…" prononça celui-ci à voix haute.
"
Tu t'adresses à un spécialiste, Harry." dit-il ironiquement.
Harry se rendit compte qu'il parlait de solitude à un homme que beaucoup
haïssait et dont les élèves, voir ses collègues se
moquaient constamment.
Le fait qu'il ait été un Mangemort l'avait mis au ban de la société.
Son physique ingrat et son mauvais caractère lui avaient fermé la
porte d'une vie sociale épanouissante.
"Je suis comme Rogue." pensa soudain Harry "Jugé sur l'apparence de mes actions et non sur leurs motivations. Vais-je finir comme lui ? "
Severus lisait clairement le raisonnement dans la tête du jeune homme.
"
Ne t'inquiètes pas Harry. Tu ne finiras comme moi. Tu es destiné à un
avenir brillant mais dangereux. Je ne t'envie absolument pas ! Tu peux venir
te confier à moi chaque fois que tu le désires. Je peux effectivement
comprendre une partie des sentiments qui trottent dans ta tête.
Tu dois te montrer plus fort qu'eux. Oh ! Je ne dis pas que tu ne subiras pas
des périodes de doutes. Mais tu dois absolument apprendre à te
connaître et à te faire confiance."
Harry fut étonné par ce discours.
Plus il apprenait à connaître Rogue, plus il le trouvait différent
de l’image que les gens en avaient mais également de l’image
que le professeur donnait de lui-même. Toujours des habits noirs, toujours
des remarques acerbes envers les élèves, un air revêche
et buté. Bref, tout ce qu’il fallait pour ne pas attirer la sympathie
ou l’amitié.
Rogue craignait-il tant que ça de partager ce genre de sentiments qu’il
s’était enfermé dans une telle carapace ?
Quelles épreuves terribles le maître des Potions avait-il subi
pour ne plus rien attendre des autres êtres humains ? !
Toutefois, depuis qu’il le côtoyait plus régulièrement
et que l’ombre de son père ne s’interposait plus entre eux,
il avait découvert un homme érudit, capable de patience et qui était
capable de sourire (enfin presque).
Harry ne devait pas se laisser perturber par ce genre de réflexions
pour le moment.
"Apprendre à me connaître moi-même ? " répéta-t-il en fronçant les sourcils.
" Oui ! Tu dois savoir tes faiblesses ainsi que tes qualités.
Tu pourras ainsi combattre tes failles et développer tes talents. Par
exemple, imagine que je te propose le marché suivant. Si tu laisses
ton ami Ron mourir sans rien faire, je te donne le moyen de te débarrasser
définitivement de Voldemort."
Harry s'emporta "Mais, c'est…"
Rogue le coupa immédiatement: "Première erreur, la précipitation.
Je te demande de réfléchir calmement. Cet exercice a pour but
de tester ton plus gros défaut. "
Harry l'interrogea du regard. Le professeur répondit: "Ta gentillesse.
Elle devint un défaut quand il y a du danger. Tes amis passent obligatoirement
avant le reste."
Sa voix devint plus grave. "Mais il faut parfois savoir faire des sacrifices."
Machinalement, Rogue empoigna son bras à l'endroit où apparaissait
la marque maudite à chaque appel du lord maléfique.
Le discours du sorcier rappela étrangement à Harry les paroles
du Phénix lors de sa première apparition dans le bureau de Dumbledore.
Il avait parlé de la faiblesse de Voldemort.
Il se mit à réfléchir sérieusement au dilemme soumis
: Ron ou se débarrasser d'un monstre sanguinaire. En sauvant la vie
de son ami, il permettait l'assassinat de beaucoup d'autres vies.
Il plongea son regard dans le chocolat chaud. Il devait essayer d'oublier ses
sentiments d'amitié pour Ron et de haine pour Voldemort afin de trouver
une solution.
Severus était très fier de Harry à ce moment précis. Le jeune homme se montrait capable d'écouter les conseils et de prendre au sérieux l'exercice auquel il était soumis. Cela contrastait tellement avec l'humeur sombre qu'il affichait quelque fois. Il pria intérieurement pour que le calme de son élève demeure. L'entraînement avec ses collègues au sort de blocage de pouvoirs le fatiguait grandement. Il ne se voyait pas affronter de nouveau une explosion des pouvoirs de Harry.
"La troisième solution ! ! "
Le cri de Harry interrompit les pensées de Rogue. « Quoi ? » demanda-t-il.
Harry souriait: "Dumbledore et Hermione me disent souvent qu'en cas de problème, il y a toujours une troisième solution. Donc, je vous réponds que je n'ai pas à sacrifier Ron. Si vous avez une solution pour éliminer Voldemort, je devrais trouver un moyen de vous la faire dire. "
Rogue sourit devant la réponse du jeune homme. Il s'était fait
avoir sur ce coup là.
"
Bravo pour cette troisième solution. Mais je crains que cela ne soit
pas toujours aussi facile."
Deux coups frappés à la porte d'entrée stoppèrent
leur discussion. Severus se leva et entrebâilla la porte.
Une voix que Harry reconnut comme celle d'Hestia Jones demanda au professeur
s'il était près pour l'entraînement. Rogue dit rapidement
quelques mots et la porte se referma.
"Harry, je suis vraiment désolé mais je dois aller à une réunion très importante. J'espère que j'ai pu t'être utile."
Le jeune sorcier remercia son professeur et repartit dans sa chambre. Il était
vraiment content d'avoir pu discuter ainsi avec Rogue. Dire qu'il avait été sa
bête noire pendant les cinq premières années de sa scolarité !
Il se promit d'essayer de faire découvrir à Ron et Hermione quel
homme intègre et intéressant pouvait être Severus Rogue.
Son plaisir avait été quand même un peu gâché par
l'interruption d'Hestia Jones. Harry avait eu l'impression qu'on lui cachait
quelque chose. Cette histoire de réunion semblait bizarre surtout qu’il
avait bien entendu le mot « entraînement ».
Il décida de ne pas s'embrouiller la tête avec ça. Après tout, on était le 22 au soir. Dans deux jours, il fêterait Noël.
A suivre...
[1] Edgar Allan Poe, poète et conteur américain, connu pour son imaginaire macabre