Poupée de chiffon



poupée de chiffon Auteur : Westerly
Genre : heu…romance ^^
Grade : slash GeorgexHarryxFred avec un fond de SeverusxRemus et DracoxRon, mais vraiment en fond hein ? Lemon coupé de par les règles de ffnet, trouvable sur le groupe créé à cette issue, à voir sur ma page de présentation.
Résumé : Album photo tout en couleurs


°~Poupée de Chiffon~°



Salut, je m'appelle George, George Weasley.

En prenant la plume, je voulais en quelques sortes m'expliquer certains choix que j'ai pris dans ma vie ces dernières années, mais je ne suis plus tout à fait sûr de mon but à présent. Je ne pense pas que les regrets soient à l'origine de ma décision : je n'en ai aucun. Mon frère non plus d'ailleurs, nous sommes souvent solidaires, nous l'avons toujours été, d'autant plus lorsque cela le concernait, lui.

Vous savez, ce n'est pas simple d'être jumeaux. Quelques fois c'est totalement fabuleux : nous nous comprenons comme personne et ne nécessitons aucun mot pour communiquer, et quand nous le faisons, nous nous complétons admirablement, ce qui stupéfie à chaque fois tout le monde. Ca l'amusait au début, et toujours maintenant, bien qu'il partage ce privilège pour de mystérieuses raisons.

Nous nous sommes toujours tout confié, le meilleur, comme le pire. Le pire, c'est que ni l'un ni l'autre ne pouvions trouver quelqu'un qui nous allât à chacun. Chaque personne que je lui ai ramenée ne lui convenait pas, et vice versa quand il s'agissait de lui. Mais nous en avions envie. Nous voulions jouir d'une relation affective tranquille et aimer. Je le sais parce, c'est assez étrange mais, nous avons souvent envie des mêmes choses au même moment. Hier encore, en pleine nuit, je me suis levé pour boire un chocolat chaud ; quand je suis arrivé dans la cuisine, il était déjà là et il était sur ses genoux. Je leur ai souri. Je suis vraiment heureux aujourd'hui.

Fred et moi, nous tenons notre boutique de Farces et Attrapes : La Weasley's Co. Il aime bien venir nous y rendre visite, il nous adore tout simplement, c'est inscrit dans ses yeux à tous moments.

Je vais vous raconter notre 'rencontre' ou plutôt notre réalisation commune. Cela fait…six ans déjà, il me semble que c'était hier…



-George ?

Des prunelles bleutées s'ouvrirent et papillonnèrent une minute avant de se tourner vers l'origine de son réveil. Les pommettes de son frère étaient inexplicablement rouges, mais il comprit que quelque chose le chiffonnait lorsqu'il se rapprocha de lui dans le grand lit qu'ils partageaient.

-George ? Appela une fois encore la voix étranglée de son frère.
-Oui ? Qu'y a-t-il ? S'inquiéta-t-il, se tournant ouvertement vers lui, tâtant de sa main sur le matelas jusqu'à trouver le bras de son jumeau et de glisser jusqu'à sa main, qu'il amena contre son torse nu.
-Tu te souviens de ce que je t'ai demandé l'été dernier, pas vrai ? Vint son chuchotement gêné. George ? Appela-t-il après un moment de silence seulement perturbé par leurs respirations tranquilles.
-Je suis certain que l'on peut dépasser ça Fred, fut la réponse de son jumeau.
-Je…Je ne pense pas George. Et puis, j'en ai marre de toutes ces tentatives qui ont échouées à peine décidées. Crois-tu sincèrement qu'on pourra avoir un jour une relation affective normale ? Questionna Fred en chuchotant.
-J'en suis certain. Nous trouverons quelqu'un qui nous convienne et en qui nous pourrons avoir confiance. Ne pense plus à ça.
-Mais tu ressens la même chose n'est-ce pas George ?
-…

Un long silence pensif emplit la pièce où une légère brise faisait voleter le rideau blanchâtre.

-Dors maintenant, nous avons un invité spécial et je ne veux pas gâcher le temps que nous pouvons lui consacrer, Merlin seul sait à travers quoi il est passé.
-Tu t'écartes du sujet George…pourquoi ne me réponds-tu pas simplement ? Je croyais que rien ne valait le coup d'être tu entre nous ? S'emporta quelque peu Fred en haussant légèrement le ton.
-Fred…Gémit-il, se sentant rougir de honte.

Il se tourna vers le plafond et lâcha la main ferme de son frère.

-Tu sais que je ressens la même chose…Avoua-t-il tout bas, comme le méritait cette admission empreinte d'impureté qui, dès le commencement, n'aurait jamais du exister.

La porte de leur chambre s'ouvrit à cet instant et leurs regards convergèrent vers la frêle silhouette secouée de sanglots dont la main tenait toujours la poignée cuivrée. Elle semblait perdue et ailleurs…

-Harry ? Appela doucement George, conscient de l'état dans lequel se trouvait son cadet.
-Oh ! Je suis désolée, s'excusa-t-il d'une voix nasillarde, tentant de dissimuler les larmes qui coulaient sur ses joues de ses manches de pyjama. Je me suis trompé de porte…Soupira-t-il pitoyablement.

Il effectua un mouvement pour revenir sur ses pas quand une main douce se saisit de la sienne et l'attira à l'intérieur de la chambre obscure avant que le claquement de la porte ne retentisse derrière lui.

-Est-ce que tu vas bien Harry ? Demanda-t-il gentiment tandis que Fred murmurait un 'Lumos' du bout des lèvres, assis dans le lit.

Harry le regarda un moment, les yeux vagues et vitreux, et sans qu'il ne s'y attende, George reçut le jeune garçon sanglotant dans ses bras. Il sentait les larmes sur son torse et la caresse des cheveux ébouriffés du jeune sorcier. Il resta un moment en suspens mais se reprit bien vite et l'entoura de ses bras pour lui apporter un semblant de réconfort. Fred apparut à son côté et il enlaça Harry par l'arrière ; ce qui sembla faire redoubler les larmes de 'Celui-qui-avait-survécu'.

Ils restèrent un long moment ainsi, tous les trois, debout et serrés les uns contre les autres en une tendre étreinte. Au bout de nombreuses minutes, Fred tapota l'épaule de son frère et lui fit signe de se dégager de l'enlacement de Harry. George obéit et observa son frère emmener leur jeune ami au milieu de leur lit et s'allonger à ses côtés, le couvrant jusqu'au menton, ajustant l'oreiller sous la tête brune. Son jumeau rejoint le lit et s'y glissa ; la lumière s'éteignit d'un sort de Fred. Celui-ci retint un petit cri de surprise lorsque Harry se pelotonna contre lui, la joue sur sa poitrine, ses lèvres l'effleurant inconsciemment. George mit un doigt sur sa bouche pour lui enjoindre de laisser le brun où il était et de se reposer, puisqu'il était encore très tôt le matin.

Je me rappellerai toujours ce sentiment d'affection que j'ai ressenti ce soir là, en le tenant dans mes bras, chassant les souvenirs au profit de rêve sans couleur. George me regardait, et je voyais la lumière du levant se refléter dans ses prunelles bleutées, si totalement miennes. Toute la nuit il resta tout contre moi ; ce ne fut qu'au petit matin qu'il bougea légèrement et se retourna vers George qui m'avait tourné le dos pendant la nuit. J'ai vu sa petite main entourée la taille élancée de mon frère et étrangement, je n'ai ressenti aucun élan de jalousie comme cela arrivait souvent avec d'autres…sinon tout le temps.

-Bonjour Harry, sourit l'un des rouquins ; celui contre lequel il était agglutiné, comme une abeille après son miel.

Ses yeux s'ouvrirent sur un torse imberbe et musclé, comme il en avait souvent observé chez les joueurs de Quidditch. Il observa un long moment les deux petits boutons rosés qui l'ornaient et son visage se leva vers sa peluche vivante.

-Bonjour George…Pardon, s'excusa-t-il aussitôt en rougissant violemment.
-`Y a pas de mal Harry, le rassura le roux en prenant néanmoins de jolies couleurs, mais tu te trompes, je ne suis pas George, informa-t-il sérieusement.

Le garçon ramena vivement ses mains contre lui, laissant sa tête retomber juste à l'endroit qu'elle avait occupé à moitié sur l'oreiller de George, à moitié sur celui de Fred, dont il sentait le souffle sur sa nuque, et une des jambes, emmêlées aux siennes. Pas un instant cela lui sembla étrange, de se trouver là, entre deux frères jumeaux, comme s'ils venaient de passer la nuit ensemble. Tous les trois.

-Non, toi tu es George, affirma-t-il en fermant les yeux de sommeil.

Il bâilla délicatement, le bout des doigts sur la bouche, et relâcha toute tension, s'abandonna contre la peau chaude et douce de George.

-Comment en es-tu si sûr ? Questionna curieusement le roux en l'acceptant contre lui, s'adaptant à sa position du mieux qu'il le pouvait.

Les émeraudes profondes se rouvrirent lascivement et Harry murmura timidement.

-Il n'y a que toi qui insiste sur la fin de mon prénom de façon aussi…

George attendit la suite, étonné que le petit bonhomme adoré de Dumbledore remarque une quelconque différence de prononciation là où il n'en faisait pourtant aucune.

-Aussi ? Répéta-t-il dans l'espoir d'entendre la suite.

Mais un coup d'œil au brunet et il sourit sans pouvoir se retenir : les petits orbes verts s'étaient éteints pour le pays des songes.

Au début, nous n'avions pas pensé à ça…comme ça. Pour nous il était notre petit trésor, un petit frère câlin que Ron n'avait jamais été, trop masculin pour ça, et que Ginny ne serait jamais, trop jeune et trop féminine. Il était notre chaton coquin, rejoignant notre chambre tous les soirs quasiment cet été là assez tard le soir, alors que nous dormions. Nous nous réveillions toujours avec lui glissé entre nous deux, tenant dans chacune de ses mains graciles l'une des nôtres. Il ne parla pas beaucoup de jour cet été là, celui qui suivait sa cinquième année, celui qui suivait la mort de Sirius, son bien-aimé parrain. Il nous raconta ses cauchemars, ses craintes, ses peurs les plus profondes. Nous apprenions à le connaître à son rythme et il se plaignait de devoir lui au contraire faire un double effort pour nous connaître par cœur tous les deux. Et quand nous lui disions que de toutes façons nous étions identiques, il répondait que c'était faux, parce que nous étions Fred ET George. Il s'est mis à chercher toutes nos différences ; il s'est avéré que nous en avions beaucoup, contrairement à ce que la plupart des gens pensait.

-Stop Harry ! Stop !!

Le rire chaud de Fred se répandit encore un long moment dans la pièce, avant qu'il cesse progressivement, se terminant par une respiration saccadée et rauque, déteignant dans le silence paisible de la chambre. Quand il reprit tous ses esprits, il sentit le regard appuyé de Harry sur lui.

La maison était vide : ses occupants étaient partis près de la rivière pour se rafraîchir de la chaleur insupportable de la fin de cet été. Ron avait abandonné Harry aux soins de ses frères jumeaux avec un brin de suspicion.

Oui, je me souviens d'un de nos premiers réveils à trois. Il fut occasionné par les cris de peur de Ron assez tôt dans la matinée. Il avait ouvert notre porte en criant " Fred ! George ! Harry a disparu ! Je crois qu'il va... " Sa phrase s'était arrêtée nette lorsqu'il avait remarqué la tête brune de son meilleur ami reposé sur la poitrine de Fred. Ils dormaient encore tous les deux grâce à je ne sais quel miracle. Je lui avais fait signe de se taire, d'approcher silencieusement vers moi et de s'asseoir à mes côtés. " Il n'arrive pas à dormir à cause de ses cauchemars, alors il vient parler avec nous jusque tard dans la nuit, lui expliquai-je alors, il s'endort d'épuisement. " Il hocha la tête et observa le couple que formait mon jumeau et son ami d'un œil nouveau, soulagé. J'ai toujours su qu'il ne voulait que le meilleur pour Harry ; c'est sûrement pour ça qu'il a accepté beaucoup de choses par la suite.

-Qu'y a-t-il Harry ? Demanda Fred en se frottant l'estomac, Merlin qu'il était douloureux de rire quand on prenait de l'âge !

Harry le détailla sans s'en cacher. Il portait un pantalon de toile léger et une chemise de lin délicatement pourpre, comme son frère. Mais le tout avait été légèrement froissé lorsque Harry avait entrepris de le chatouiller en guise de punition pour une remarque indélicate de sa part sur sa sexualité.

-Tu es sensible au niveau des flancs et dans le dos, énonça-t-il rêveusement, avec un sourire enjôleur.
-Et alors ? Répondit-il, ne voyant pas vraiment où il voulait en venir.
-George est chatouilleux au niveau des côtes et des clavicules et il frissonne à chaque fois que je lui souffle dans l'oreille droite. Tandis que toi, ce serait plutôt l'oreille gauche.

Fred fronça les sourcils et sourit en secouant la tête, emportant d'un bras Harry dans sa chute sur le matelas. Il avait conscience de la chaleur de la personne à ses côtés, son corps tout entier réagissait à sa présence…comme il répondait à celle de son frère…

-Qu'est-ce que vous faites encore gros paresseux ? Leur parvint la voix amusée et faussement exaspérée de leur compagnon manquant.
-Si on faisait des crêpes ? Proposa Harry avec entrain. Il en restera quand les autres reviendront ce soir ?
-Ce n'est pas une mauvaise idée ça, mais je n'ai pas le courage avec cette température, gémit Fred en gardant le brun contre lui malgré la chaleur ambiante dont il se plaignait.
-Laisse-moi ! S'exclama Harry en remuant les jambes, la tête enfouie dans la chemise parfumée de son camarade de jeu.
-Pousse-toi un peu Harry, fais-moi de la place, demanda George en s'allongeant à côté d'eux, exténué sans n'avoir rien fait, lassé de ces semaines trop chaudes.

Ils se retrouvèrent là, allongé tous les trois, contemplant le plafond enchanté de la chambre qui leur montrait mille étoiles et une lune alors que le soleil brillait sans discontinuer au-dehors.

L'année scolaire a repris et notre chaton est parti, lui et ses belles émeraudes tendres. Fred et moi sommes retournés à Pré au Lard, pour travailler évidemment. Nous avons été très occupés au début de l'année scolaire à trouver un logement, que nous avons déniché dans le Londres moldu. Une grande maison à retaper où les gens disaient que des fantômes oeuvraient le soir venu…Rien de mieux pour nous ! Nous allions les rendrent un peu plus concrets ces mauvais esprits…Le problème, c'est que je me sentais mal. J'étais déprimé. J'avais un nœud là-dedans, à l'intérieur qui se resserrait chaque jour un peu plus, et j'avais l'impression que Fred ne me comprenait pas…Alors j'ai essayé de trouver quelqu'un en sortant en discothèque, dans des bras branchés et à quelques soirées organisées dans le but de rencontrer des gens. J'y ai trouvé un jeune garçon, élégant et de bonne famille, avec des manières aristocratiques qui me rappelaient ce que me racontait Harry à propos de Draco Malfoy. Il était brun, brun aux yeux bleu vert…Je l'ai courtisé quelques semaines et j'ai voulu le présenter à Fred, un soir de printemps. Quand je suis arrivé à la maison, j'ai tout de suite senti que quelque chose n'allait pas.

-Fred ? Tu es dans la cuisine ? Attends-moi dans le salon, veux-tu ? Demanda George en désignant la pièce à son petit-ami.

Il se dirigea vers la cuisine qui était la seule pièce allumée de la maison lorsqu'il entendit la voix de son jumeau provenir du salon.

-Fred ?! Que s'est-il passé ? Cria presque George en se ruant vers son frère.

Celui-ci était assis contre l'habillage de leur nouvelle cheminée, le feu était mourrant, les ampoules avaient éclaté et les fenêtres laissaient entrer un vent froid et mordant, annonciateur de malheur. Il saisit son frère sous les genoux et les épaules et le porta au sofa, protégé des travaux par un drap blanc. Fred avait bu, il n'y avait aucun doute possible : il puait le Scotch à plein nez. Mais Fred ne buvait jamais d'alcool, Fred ne tenait pas l'alcool, Fred détestait l'alcool !!

-Freddy, Freddy ? Regarde-moi dans les yeux ! Que s'est-il passé ? Cria-t-il au bord de l'hystérie, secouant son jumeau avec frénésie, ressentant la dévastation qui faisait rage dans le cœur de son frère, de son double, de sa moitié, de son tout…Enfin, c'est ce qu'il croyait. Car quand Fred reprit connaissance, plus sobre, mais toujours aussi anéanti, et qu'il lui raconta le tout par une simple phrase, mais tellement douloureuse, il se rendit compte que non, il n'était pas coupé en deux…
-Ils ont Harry.

Mais en trois.

Je me souviens de son cri désespéré quand Dumbledore avait réapparu dans notre cheminée plus tard le soir pour confirmer ce qui n'avait été que supposé depuis le début. Ca m'a fait mal, mais moins que la souffrance que je ressentais déjà. Petit chaton. Coquin et malingre. Si malheureux et triste. Tant aimé pourtant. Où étais-tu petit chaton ?

-Ils ont Harry ? Fut-il répété d'un ton neutre, d'une voix guidée par un cerveau qui ne voulait pas réaliser les informations qu'il assimilait.

Un hochement de tête misérable écrasa tous sentiments de gaieté liée au fait qu'il présentait son petit-ami à son frère et que peut-être, peut-être, il pourrait accepter ce garçon qui lui tenait la main, un peu perdu, mais conscient de la gravité de la situation.

-Qui est-ce ? Demanda Fred d'une voix morne et sans intérêt.
-Julian, mon compagnon, répondit George, par automatisme.

Plus rien de ceci n'importait. Il savait.

-Tu n'as toujours pas réalisé, n'est-ce pas ? Interrogea Fred avec un hoquet pathétique. Tu n'as toujours pas compris que quoique tu entreprennes avec qui que ce soit ça ne fonctionnera pas ? Continua-t-il en haussant le ton. Nous sommes jumeaux George ! Cria-t-il. Nous sommes jumeaux ! Nous ne sommes pas comme les autres ! Nous n'aimons pas comme les autres ! Insista-t-il comme s'il cherchait à bien l'imprimer dans la tête de son frère, comme s'il cherchait à s'en persuader lui-même. Je n'accepterai personne tu comprends ! Personne ! Et il en sera de même pour toi ! Tu les as déjà tous rejetés ! Tous ! Etrangers ou amis, c'était la même chose ! Et, finit-il, la voix enrouée et détournant son visage ravagé par les larmes, tu sais que jamais nous ne pourrons nous séparer : ça a toujours été trop dur, ça l'est encore plus aujourd'hui, imagine ce que cela sera plus tard…

George observa à travers un demi-brouillard son frère tenter de ravaler ses pleurs sans succès. Il le regarda longuement sangloter, assis contre le canapé blanc. Blanc, couleur de la pureté et de l'innocence. Couleur de ce qui n'a pas vécu et qui ne connaît pas. Couleur de ce qui doit apprendre tout du monde. Sa couleur à lui. Cet être si virginal qu'était Harry. Oui Harry juste Harry. Ils ne garderaient que lui.

J'ai quitté Julian sur des mots pas très doux, mais il a compris, je l'ai vu à ses yeux. Il m'a souhaité bonne chance et il m'a dit qu'il espérait vraiment que l'on retrouve ce Harry tant prisé. Il m'a dit que j'étais quelqu'un de bien et que je n'étais pas pour lui. Il m'a dit que c'était pas grave, qu'il pensait que ça ne durerait pas de toutes façons selon lui. Il m'a dit au revoir, et c'était fini.

-George ? Est-ce que ça va ? Tu dormais ?
-Je suis vraiment inquiet, gémit-il, enfoui sous ses couvertures. Je ne veux pas qu'ils lui fassent du mal, je ne veux pas qu'il disparaisse, je ne veux pas !!!

Fred le berça gentiment, lissant de ses doigts habiles les mèches mi-longues de son frère, refermant les draps par-dessus eux.

-Je me sens si inutile, se plaignit-il sur un timbre brisé.
-Ils ont promis de nous appeler dès qu'il y aura du nouveau. Nous ne servons à rien pour l'instant et nous ne ferions que les gêner, lui dit calmement Fred qui voyait plus positivement depuis que Remus Lupin et Severus Snape collaboraient à la recherche de leur compagnon disparu. Je suis sûr qu'il est vivant, je le sens.
-Mais dans quel état Fred ? Dans quel état ? Murmura George en enfouissant son visage humide dans le cou offert.

Nous étions rarement passés par des évènements aussi dramatiques depuis notre enfance. Aucune mort récente dans notre famille, aucune mauvaise nouvelle trop alarmante. Notre mère est venue nous rendre visite. Elle est repartie plus bouleversée encore en voyant notre état. George avait maigri, moi aussi. Nous nous acharnions sur notre petit cottage pour Harry. Nous nous disions que comme nous étions majeurs, nous pourrions facilement obtenir le droit de le garder avec nous pendant les vacances tandis qu'il étudierait à Poudlard. Nous faisions des projets sans queue ni tête dans lesquels tout tournait autour de lui. Quand une semaine passa, nous crûmes que tout était réellement terminé.

-George ? Appela Fred d'une petite voix, serré contre son frère dans leur nouveau canapé.
-Oui ? Répondit-il, presque mécaniquement.
-Tu crois que les Professeurs Snape et Lupin vont le ramener ? Demanda le premier rouquin avec angoisse.

Le silence seul lui répondit. Son cœur se serra en pensant que son frère n'y croyait plus.

-George ? Rappela-t-il, tremblant cette fois.
-Oui ? Répéta son frère, plus fermement alors, conscient de l'abattement de son besson.
-J'ai peur…Confessa Fred en se blottissant encore plus contre lui.
-Moi aussi.

Ils restèrent longtemps immobiles, sans doute une heure ou deux, voire plus. Ils s'assoupissaient lorsque le bruit de quelque chose qui s'écroule les fit sursauter uniformément et se dresser aussitôt sur la défensive.

George fut le premier à réagir : sa baguette en main il s'approcha de l'individu qui grognait sur le sol…pour se rendre compte qu'il s'agissait de deux personnes et que l'une d'entre elles était celle dont la disparition avait chamboulé son cœur. Rectification : leurs deux cœurs.

-Aide-moi Weasley, reste pas planté là, gémit une voix basse.

Il aida la personne qui se révéla être Draco Malfoy à se redresser de sa position agenouillée, portant un Harry endormi au creux de ses bras.

-HARRY !! Cria Fred en le prenant dans son giron, le soutenant d'un bras, caressant ses boucles brunes mouillées de sa main libre, embrassant le front pâle et les joues rosées.
-Il va bien. Severus m'avait préparé de quoi le soigner. Il est totalement hors de danger, rassura Draco, épuisé et soulagé : ils s'en étaient sortis vivants, et en un seul morceau. Enfin deux.

George saisit sa main, qui était frigorifiée, et lui ôta sa cape dégoulinante, lui jetant un sort qui le réchauffa rapidement. Il amena un plateau garni sur la petite table du salon et força Draco à s'asseoir, l'entourant d'une couverture chaude et douce.

-Merci, murmura-t-il en ébouriffant légèrement les mèches blondes.

Draco souleva un sourcil sous le geste mais hocha la tête, détournant son attention vers le brun qu'il avait ramené au bercail, chez ses deux camarades. Severus lui avait indiqué cet endroit vers lequel trans-planer, conseillé par le directeur de Poudlard.

-Harry ? Appela George tendrement, caressant de ses doigts les joues à présent chaudes de leur tiers.

Les longs cils papillonnèrent et les émeraudes apparurent, mais restèrent focalisées dans le vide pendant un petit moment. Harry tourna lentement la tête vers Fred qui le portait sur ses genoux et souffla son nom, puis vers George qui se vit attribuer le même privilège. Puis il sourit faiblement. Son attention dévia vers le blond qui contemplait le spectacle sans bruit, ses yeux cachant mal l'envie que tant d'amour éveillait en lui. Harry quitta les cuisses de Fred et se leva, chancelant au début puis plus solide sur ses jambes, les poings serrés. Il se dirigea vers Draco, heurta la table au passage et s'arrêta devant le blond qui le fixait droit dans les yeux. Le brun tomba à genou devant le jeune Malfoy qui écarquilla les yeux de surprise et rougit, gêné. Harry posa sa tête sur la cuisse droite du blond et observa les deux roux avec intensité.

-Merci Draco.
-Ce fut un plaisir.

Tout le monde avait été mis au courant de la délivrance du jeune Potter. Tout le monde savait que Voldemort n'était plus. J'avais été stupéfié, comme George, lorsque Draco avait félicité Harry pour ceci tout en câlinant sa chevelure rebelle. Harry avait quitté le giron du blond, à notre immense soulagement, et nous était revenu, souriant et heureux. Oui heureux…
Il nous a racontés. La torture. Et nous l'avons aidé à oublier.
Nous étions vraiment parfaitement unis. Et l'été est revenu.


-Harry !!

Le jeune brun les salua d'un grand mouvement de la main avant de se tourner vers un homme qui lui tendait ses bagages et sa chouette. Draco descendit alors du train et confia ses propres valises à l'homme qui accompagnait son père. Il salua ce dernier et repartit vers Harry qui embrassait Hermione et serrait la main de Ron avant de se tourner vers ses deux protecteurs en souriant paisiblement. Le blond les rejoignit à ce moment et l'attrapa par le cou par l'arrière et ébouriffa d'une main leste ses mèches allongées depuis la dernière fois que les jumeaux l'avaient vu.

-Hum, commença Malfoy en rougissant avec gêne, c'est d'accord si je vous rends visite pendant les vacances ? Demanda-t-il en regardant à moitié le sol et à moitié les jumeaux qui l'auraient mordu pour avoir toucher Harry aussi librement.
-Aucun problème Draco ! Offrit George en lui présentant sa main tandis que Fred grognait une réponse approximative.

Harry sourit d'autant plus et l'étreignit de toutes ses maigres forces ; visiblement, il faudrait qu'ils l'engraissent un peu pendant ces vacances qui s'annonçaient idylliques.

-Je vous conseille de prendre soin de lui, dit Ron d'un ton faussement ennuyé, sachant très bien ce qui se tramait entre l'étrange trio. Tu es un fou Harry ! Vouloir passer du temps avec ces deux-là ! Je n'arrive déjà pas à les différencier ! S'exclama-t-il en maugréant contre son père et sa mère qui s'y était pris un mauvais mois à la mauvaise date la mauvaise année.
-Ce n'est pas si difficile, s'amusa Harry en s'accrochant à la cape de Draco pour ne pas trébucher.
-Il est temps de partir Draco, leur parvint la voix nasillarde et impersonnelle de Lucius Malfoy.

Celui-ci fixa Harry de ses yeux perçants et lui attrapa la main, tandis que son fils lâchait son ami avec réluctance. Le brun se figea lorsque l'adulte embrassa la peau délicate du dos de sa main, s'inclinant pour ne pas indisposer le garçon.

-N'hésitez pas à vous laisser tenter par les invitations de Draco, vous êtes le bienvenu au manoir Malfoy, Harry.

Lucius le libéra gentiment et fit signe à son homme de main qui les précéda à l'extérieur de la gare sorcière.

-Allons-y Draco, ta mère est impatiente de te voir ! Informa-t-il en passant un bras autour des épaules carrées de son héritier. Merci monsieur Potter, lâcha-t-il avant de lui adresser un sourire sincère et de s'en aller, entraînant un Draco époustouflé avec lui.
-Ils ne sont pas si désagréables que ça après tout, ces blond platine, fit nonchalamment Ron en suivant sa mère et sa sœur qui s'éloignaient déjà, leur souhaitant de bonnes vacances et jetant des conseils de dernières minutes à ses jumeaux, qui soupirèrent dans un ensemble parfait. Depuis qu'ils étaient arrivés, elle n'avait cessé de s'inquiéter du bien-être de Harry dans leur maison. Elle leur avait demandé pourquoi ils tenaient tant que ça à ce qu'il vive avec eux, pourquoi c'était si important. Ils avaient contourné la question, ils avaient plaisanté : comment pourraient-ils révéler un jour la vérité ?

A la maison.
Les yeux de Harry étincelaient après ma question. Bien sûr qu'on rentrait à la maison ! Fred était si heureux de ramener notre joyau dans notre petit chez nous. Durant le trajet - j'avais tenu à apprendre à conduire une voiture - Harry nous raconta les derniers jours de fête à Poudlard. Sa victoire sur Tom Jedusor avait été dignement célébrée mais personne ne l'avait importuné. Il nous avoua que Severus Snape y était sûrement pour quelque chose : il lui avait tenu compagnie pendant la plus grosse partie de la célébration. Harry et son professeur s'entendaient beaucoup mieux selon lui. Il en parlait avec respect et une quasi-tendresse. Il nous révéla plus tard qu'il l'avait assisté lorsqu'il avait tué Voldemort. Remus à sa gauche, et Severus à sa droite. C'est lui encore qui l'avait ensuite confié à Draco pour qu'il le leur ramène ce soir-là, après le combat. J'ai toujours su qu'il ne détestait pas Harry comme il le laissait très visiblement paraître. Remus l'adorait tout autant et nous en sommes arrivés à adorer Remus nous aussi. Et Severus, dans une moindre mesure.


-Je suppose que le bassin devant la maison vous appartient, questionna un jour une voix qui provenait de la fenêtre de la cuisine.
-REMUS !!! S'écria Harry en se ruant vers la porte d'entrée, lâchant immédiatement les ustensiles qu'il maniait.

George salua le loup-garou d'un signe de tête reconnaissant et reprit la cuisine là où l'avait abandonnée Harry. Il entendit un rire qu'il ne connaissait pas et avisa son ancien professeur de potions devant l'actuel de Défense contre les Forces du Mal.

-Ne me dis pas que tu n'as pas remarqué le sort de dissimulation par-dessus la piscine Remus ? Questionna agréablement Severus en écartant une mèche mouillée du visage de son compagnon.

Harry les avait alors rejoints et étreints tous deux, à la grande surprise de Severus, puis guidés jusqu'à la salle de bain où il les laissa avant de revenir avec une grande serviette pour Remus qui s'était dévêtu, séchant ses vêtements un par un pour ne pas dépasser le taux de magie accordée dans le monde moldu.

-Re…Remus, bégaya Harry, visiblement troublé.
-Qui a-t-il bonhomme ? S'inquiéta son aîné, cessant de suite ses plaisanteries avec son l'autre professeur.

Harry fixait son avant-bras avec fascination et horreur mêlée. Il comprit aussitôt.

-N'y pense plus Harry, c'est terminé maintenant et ça n'a plus grande signification, expliqua Remus en haussant les épaules et en s'habillant. Severus posa ses prunelles sombres sur le fils de son ancienne Némésis. George arriva à ce moment, enlaçant Harry par l'arrière. Il le dépassait d'une bonne tête à cette époque. Harry leva son beau visage aux yeux brillants de larmes et lui sourit pitoyablement en recouvrant son bras par le sien. George sut grâce à un regard de Snape qu'il valait mieux clore le sujet et divertir le plus jeune sorcier.
-Viens m'aider Harry, je ne connais pas la recette que tu es en train de réaliser, demanda-t-il, acquiesçant à l'adresse de Severus. Remus, Severus, vous connaissez le chemin.
-Que fais-tu ?
-Un framboisier. Il semblerait que c'était une des pâtisseries préférées de mon père et de Sirius, révéla Harry en menant son doigt à sa bouche pour goûter la crème pâtissière.

Mais il fut arrêté et emprisonné par la main ferme de George qui le mena à ses lèvres. Il le débarrassa de l'onctueuse crème puis embrassa le bout de son doigt.

-Tu es un vrai cordon bleu, flatta-t-il en observant les rougeurs qui coloraient le teint pâle de son cadet.

Je n'ai pas pu m'en empêcher et il fallait que je sache. Que ressentait-il pour nous ?
Trop de gens l'admiraient et l'aimaient, comment aurait-il pu en être autrement ? Mais savait-il faire la différence entre les nombreuses significations du verbe aimer ?


-Je suis rentré !

La voix de Fred résonna dans le vestibule.

-Fred ! L'accueillit Harry en le débarrassant de sa veste.
-Ca va vous deux ? Je ne vous ai pas trop manqué ?! Plaisanta-t-il en ralliant aussitôt la cuisine d'où une bonne odeur s'échappait. Oh ! Bonjour Messieurs les professeurs ! Comment allez-vous ?
-Aussi bien que toi je suppose, répondit Remus en lui lançant une œillade explicite suite à un regard prononcé de sa part sur Harry qui fuyait celui, scrutateur, de son jumeau.

Nous avons passé une soirée très agréable en compagnie des deux gardiens de Harry, Remus et Sev' semblaient partager plus de choses que ce dernier ne l'aurait avoué devant nous. Mais toute la soirée, Harry évita George qui se sentait mal à l'aise devant son comportement. Il me tardait de l'interroger. Quand il me raconta ce qu'il s'était passé, j'en conclus qu'il avait choqué Harry et que nos espoirs étaient réduits à néant. Pourtant, Harry nous rejoignit aussi ce-soir là, un des derniers avant la rentrée scolaire.

-Je peux entrer ?

Il avait sa propre chambre, nous y avions veillé, mais notre lit avait été agrandi par magie pour plus de commodités. Nous avions également deux chambres séparées, mais nous ne supportions pas de dormir isolément…Cela était devenu difficile ensuite, lorsque Harry avait repris l'école : il nous manquait notre petite peluche…

-Bien sûr poussin, répondit aussitôt Fred, déjà enfoui sous les couvertures. Il sourit à la vue de la frimousse brune du jeune adolescent de seize ans déjà, vêtu d'un pyjama de soie verte, offert par son ami Draco. Qui aurait cru que ce garçon innocent, trop petit, aux grands yeux verts avides et aux tendances si affectives était le héros du monde sorcier ? Le triomphateur de la guerre ?

Harry monta au pied du lit et rejoignit sa tête à genou. Il se glissa timidement sous les draps et se blottit contre l'occupant du lit, s'ajustant pour la nuit sans déranger le roux. Ce dernier sentit sa raideur quand George grimpa à son tour dans le lit, éteignant la lumière pour la nuit.

-Tu n'arrives pas à dormir Harry ? Demanda George au bout de quelques minutes, se sentant coupable de l'état dans lequel se trouvait son petit compagnon.

Harry se tendit et arrêta de bouger, sachant que sa recherche de la position idéale pour dormir serait vaine tant qu'il ne parlerait pas avec le rouquin. Il se relâcha et se tourna vers lui, les yeux baissés cependant.

-J'ai de mauvaises pensées, avoua-t-il dans un murmure, honteux et confus.
-De mauvaises pensées ? Tout le monde en a Harry, ne t'inquiète pas, réconforta-t-il, soulagé et agacé que ce ne soit pas un autre sujet qui l'importune.
-Mais j'ai de mauvaises réactions aussi, confessa Harry d'une voix encore plus basse après un moment de silence.
-Comment ça ? Questionna le rouquin qui entrait dans le domaine de la confusion : qu'avait donc leur petit chaton ?

Harry rougit fortement, mais l'obscurité le cacha à George qui pourtant fixait le visage du jeune sorcier. Ce dernier se tortilla dans les draps, faisant bougonner Fred qui dormait d'un sommeil lourd après sa journée de travail solitaire dans l'inventaire de la boutique.

-Des réactions…venant du bas, expliqua Harry du mieux qu'il le pouvait, trop embarrassé pour trouver des mots plus subtils.
-Il n'y a rien de gênant à cela Harry, réconforta George qui commençait à devenir malade.

Si Harry lui avouait qu'il en pinçait pour Malfoy - c'était le seul qu'il avait vu la semaine passée - et si sa réaction de cette après-midi envers lui voulait bien dire ce qu'elle signifiait…

-Même si cela se passe quand je suis avec vous ? Demanda Harry, un brin sarcastique, passant au-delà de sa timidité pour parler à cœur ouvert. C'est vous qui me faites réagir George, affirma-t-il clairement, oubliant que Fred sommeillait dans son dos.

Et tandis que George prenait le temps de réaliser le pourquoi du comment, il fut attirer vers l'arrière contre le torse nu de Fred.

-Il était tant que ce soit ton tour, grommela-t-il en ouvrant à moitié les yeux. Maintenant dors Harry et toi aussi George, je suis fatigué moi.

Il se rendormit après son petit speech, inconscient des sourires goguenards de ses deux compagnons.

-Vous aussi ? Questionna Harry, plus pour être sûr d'avoir tout compris que par incompréhension totale.

Le sourire ravi de George le conforta et il lui tendit la main pour qu'il se rapproche de lui, puisque Fred semblait tenir à le garder à moins d'un millimètre de sa propre personne. Il s'endormit paisiblement et l'esprit reposé, entouré des deux hommes qu'il aimait.

Je me souviens de cette nuit là. Je n'étais pas aussi endormi qu'il le supposait puisque j'avais entendu toute leur conversation. Si j'avais écouté mon corps, je n'en serais pas resté là. Mais Harry avait besoin de temps pour réaliser que l'amour fraternel que nous croyions lui avoir offert n'était que le commencement d'une chose merveilleuse appelée amour.

-Bonjour.

De fines amandes vertes s'ouvrirent et un bâillement de leur propriétaire les fit se refermer automatiquement, tandis qu'il réveillait les muscles endormis de sa mâchoire et grattait sa nuque fine. Il se recroquevilla contre la source de chaleur devant lui et entreprit de replonger dans le sommeil lorsqu'une voix moqueuse trop bien connue le réveilla totalement, titillant une partie de son cerveau qui n'avait pas encore bien assimilé les informations qu'il avait obtenues en se confiant la nuit.

-Quel beau tableau vous formez ! Allez debout les amoureux, je vous ai apporté le petit déjeuner et ça va refroidir ! Je vous attends dans la cuisine…décents ! Prévint Draco en refermant la porte derrière lui en riant.
-Je vais lui botter le derrière à celui-là, il va apprendre la politesse, gronda George en se retournant sur le dos, emmenant son bras avec lui.
-Outch !
-Oh pardon Harry ! S'excusa-t-il aussitôt, se penchant vers le brun qui frottait maladroitement sa joue agressée.

George écarta la main gênante et examina la mâchoire rougie. Il y déposa un doux baiser et la caressa du bout des doigts ; ce qui rappela immédiatement à Harry ce qu'il avait oublié. Il rosit de plaisir et enlaça son bienfaiteur en ronronnant presque.

-Draco va s'impatienter, murmura Fred en embrassant sa nuque bouillante.
-Laissons-le se faire des idées, proposa George avec plaisir.
-Il n'a plus besoin de s'en faire maintenant, dit Harry sentencieusement.

Nous n'avons rien tenté sur lui, attendant qu'il fasse le premier pas. Nous ne voulions pas qu'il se sente agressé si nous nous y mettions tous les deux. Il comprit, il nous connaissait bien, et nous fûmes positivement ravis lorsque, la veille de son départ à Poudlard, il se montra incapable de partir pour le pays des rêves.

Impossible de s'endormir avec la pensée qu'il les quitterait le lendemain pour ne les revoir que lors des vacances de Noël ! Il se maudit pour être aussi gêné et timide vis à vis de…leur relation. Mais c'est qu'il avait peur. Ils se connaissaient par cœur pourtant, plus que n'importe quels frères ou sœurs. Il avait toute confiance en eux. Il ne voyait rien à l'horizon qui pourrait les empêcher d'être heureux. Sauf que…C'était la première fois pour lui.

Il observa Fred dormir. Sa vision déjà trouble gênée par la chevelure flamboyante l'obligea à écarter les mèches rousses qui tombaient sur le visage aux traits détendus puis il glissa ses doigts le long de la tempe douce avant de suivre la mâchoire marquée jusqu'à la commissure des lèvres roses et diablement tentantes…Son index trouva la texture soyeuse et la dessina tendrement, tandis qu'il se rapprochait imperceptiblement de l'objet de son attention. Il ôta sa main du visage de Fred et la posa sur la taille dénudée de son aîné, comme toujours, puis s'humidifia les lèvres et minimisa encore l'écart qui le séparait des lèvres fines et fermes. Il s'arrêta à quelques centimètres, mais à sa grande surprise, la distance fut éliminée par Fred qui captura ses lèvres entrouvertes pour les goûter du bout des siennes, taquin et joueur, les piquant délicatement sans jamais se poser. Il fut bientôt totalement pressé contre le corps adulte du roux puis, quelques secondes plus tard, son double moula son dos et il se sentit réagir au quart de tour, fiévreux, ce qui amena un sourire sur les lèvres de Fred tandis qu'il l'embrassait toujours aussi chastement.

Harry tenta de prendre du recul ; c'était sans compter la présence de George derrière lui, qui grignotait son épaule à coup de baisers. Il lâcha un gémissement lorsque ses mains remontèrent sur son torse, écartant prestement les boutons de sa chemise douce pour trouver les siens, de chairs et de peau, qui se raidirent sous les caresses torturantes. C'est à ce moment là que la langue de Fred franchit la barrière de ses lèvres et massa délicatement la sienne. L'enlaçant avec amour, elle l'entraîna dans un ballet dont elles seules connaissaient le rythme, tournant, virant, se séparant et se retrouvant rapidement pour combler le vide que créait leur absence. Harry hoqueta et abandonna le baiser quand des mains, qui devaient être celles de Fred, puisque celles de George agaçaient toujours ses tétons qui réclamaient délivrance, se posèrent sous ses fesses, leur chaleur transperçant l'étoffe légère de son pantalon.

-Qui eût cru que tu ne portais rien sous ton pyjama petit garnement, taquina Fred en caressant les courbes rondes et très agréables.

Le brun se cambra contre lui lors d'un pincement plus fort qu'un autre sur sa poitrine et tourna la tête vers le roux derrière lui, emprisonnant sa bouche dans un fougueux baiser. Son cambrement colla son bassin à celui de Fred qui grogna contre sa gorge, tandis qu'il criait presque dans la bouche de George, l'amenant à réagir à son tour ; ce qui ne passa pas inaperçu de son propre corps.

Il sentit une main glisser sur son ventre plat, atteindre l'élastique de son pantalon et dessiner sa limite d'un pouce, en attente. Il donna sa réponse en l'arrêtant d'une des siennes, se relaxant dans son cocon confortable, s'en voulant d'avoir attiser ses compagnons sans pouvoir les satisfaire pleinement. Il contrôla sa respiration saccadée et s'excusa en rougissant.

-Je…je ne suis pas prêt à ça, confia-t-il en s'empourprant jusqu'aux oreilles.
-Ce n'est rien Harry, n'est pas honte de ça, et surtout n'est pas peur de nous arrêter, dit George en flattant gentiment ses flancs.
-Nous ne te forcerons jamais chéri, c'est toi qui commande ici, ajouta Fred en lissant ses boucles brunes.

Harry sourit de contentement et embrassa tendrement ses deux bien-aimés.

J'ai toujours adoré ses étreintes passionnées et ses moments de très grandes tendresses…
Oh ! Oui, quand il a du partir, ça a été dur de le laisser nous échapper. La dernière fois que nous l'avions fait, il nous était revenu en bien piètre état…


-Ne vous inquiétez pas, Voldemort n'est plus là ! S'exaspéra Harry, marchant entre ses deux mères-poules. L'une portait sa valise et l'autre son sac de voyage et Hedwige, magiquement parlant bien entendu.
-Ca n'empêche pas que la forêt interdite est toujours là-bas et Hagrid aussi ! S'exclama Fred, décidé à devenir le borné des trois.

George éclata de rire aux paroles de son frère.

-Faites attention au monstre Hagrid qui veille au bord de la Forêt, en attente de chair fraîche et de Harry en petite tenue ! Se moqua-t-il tout en confiant les affaires de leur compagnon au contrôleur qui les monta dans le wagon.
-Geoooorge !!! Les images mentales ! Se plaignit Fred en saisissant Harry par la taille, tandis que son jumeau en faisant de même autour de ses épaules.
-LE TRAIN VA PARTIR !
-N'oublie pas de nous écrire et passe-nous voir à Pré au Lard hein ? Nous fermons boutique pour l'Allée de Traverse seulement fin octobre. Tu vas me manquer Harry, confia Fred avec un faible sourire.
-Toi aussi Fred, répondit le jeune brun en le regardant dans les yeux.

Il se haussa sur la pointe des pieds et embrassa son compagnon à moitié sur la joue, à moitié sur les lèvres. Il fit de même avec George qui lui ébouriffa les cheveux avec affection.

-Et que je n'apprenne pas que tu as passé du bon temps avec ce blondinet mal élevé, menaça faussement George qui n'appréciait toujours pas la relation plus qu'amicale selon lui qui se développait sans cesse entre les deux étudiants.
-Serait-ce de mon fils dont vous parlez jeune homme ? Questionna une voix sarcastique derrière eux.
-Il faut que j'y aille ! Je vous écris promis ! A bientôt ! S'écria Harry en courant vers le train, rejoignant Draco et Ron qui l'attendaient à la porte.
-J'ai de bonnes raisons de dire que votre fils a d'étranges manières cher Monsieur Malfoy, dit George d'un ton mi-sérieux, mi-rieur, tandis que Fred roulait des yeux. Ce n'est pas notre trésor adoré qui entre chez les gens de bon matin et se rend jusque dans leur chambre pour les réveiller en annonçant tout naturellement que le petit déjeuner est en train de refroidir !

Lucius eut un rictus amusé et suivit les deux jumeaux alors qu'ils quittaient la gare.

-J'en déduis que vous et le jeune Potter ?
-Vivons parfaitement tous les trois, finit Fred avec un sourire contenté.
-Oh. Fut la seule réponse du grand blond qui semblait s'amuser activement de tout ce que cela impliquait. Et si j'en crois votre frère, Draco aurait quelque influence sur le garçon ?
-Pas du tout, répondit narquoisement Fred, George est seulement très TRES possessif…Enfin, moi aussi d'ailleurs, mais je suis plus lucide que lui !
-Répète un peu ça espèce de faux frère !
-Non George je te l'ai déjà dit, vrais jumeaux pas faux frères !

Oh ! Hello !
J'ai enfin trouvé ce que cachait cet album ! Je ne savais pas que Fred et George tenait une sorte de journal récapitulatif de notre vie à trois. Je suis plutôt étonné de tout ce que j'ai appris. Enfin, en ce qui concerne leurs sentiments, parce que pour le reste, je les connais par cœur. Cela fait bientôt sept ans que nous sommes ensemble et mes sentiments n'ont pas changé depuis le premier jour. Je les aime follement. Je vais vous résumer ce qui s'est passé entre ce premier septembre à la gare de Kingcross et mon retour à la maison lors des vacances de Noël. Je ne pense pas qu'à part le mot frustration, mes deux amours pourront noter quoique ce soit. Alors…
Si je me souviens bien, j'ai commencé par m'imaginer des centaines de fois comment j'allais m'y prendre pour être prêt. Ce n'est pas quelque chose qu'on improvise et il fallait que je me renseigne : qui d'autre interroger si ce n'était mon cher ami le sexe-symbole de Serpentard ? J'appris énormément de choses grâce à lui, et notamment, mais à ses dépends, qu'il entretenait une étrange relation avec mon cher ami Ronald Weasley. Vous me croirez ultérieurement quand je vous dirai qu'ils sont vraiment dérangés dans cette famille…Mais c'est si tout bonnement agréable…


-Alors tu t'es enfin décidé ? Demanda Draco en observant son ami Gryffondor entrer dans sa chambre.
-Non. Enfin oui. Je crois que je vais laisser venir parce qu'y penser sans arrêt me rend fou !! Se lamenta Harry en se tirant pitoyablement les cheveux qui parsemaient sa nuque.
-Tu es exaspérant…
-Mais ce n'est pas comme si j'avais un problème avec UN petit-ami !! Ce sont MES compagnons ! Personne n'a écrit de livre expliquant comment réagir dans le cas où la première fois se déroulerait avec deux personnes !! D'autant plus que ce sont deux hommes !
-D'accord, je l'admets, mais avoue que c'est très excitant…Des jumeaux en plus…Et ils sont tout à fait délicieux…Taquina Draco en observant l'expression irritée sur le visage du brun se préciser à mesure qu'il parlait. Depuis qu'ils ont laissé grandir leurs cheveux, ça leur donne un côté sauvage, bandant…
-Tais-toi et avise-toi de ne jamais poser tes yeux plus bas que sur leurs cheveux ! C'est déjà beaucoup trop ! Grogna Harry en le cognant sans conviction dans le ventre et s'écroulant sur lui, utilisant son estomac comme oreiller.
-Mais c'est que tu mordrais, petit lion possessif que tu es !
-Tais-toi sinon le lion t'injecte son venin !
-Tss tss, toi et son serpentarisme…Reste Gryffondor, tu l'as choisi cette maison, gardes-y tes petites fesses, conseilla Draco en tortillant le vêtement qu'il tenait entre les doigts.
-Mais c'est l'écharpe de Ron ! Remarqua Harry avec une soudaine illumination.
-Qu'est-ce que tu racontes ? Contre-attaqua immédiatement Draco en se teintant d'un rouge coupable. Ce n'est pas parce que c'est effectivement une écharpe de Gryffy que c'est celle de ton rouquin d'ami ! Se défendit-il.
-Bien sûr Draco…Fit semblant d'accepter Harry, plutôt sarcastiquement. Mais comment expliques-tu ses quelques bouts de laine manquants à cette extrémité ? Questionna-t-il en saisissant l'étoffe entre ses doigts.

Draco sut qu'il était fini, le regard de son camarade était trop victorieux pour qu'il arrive à le convaincre du contraire.

-Hnn ? Et bien, c'est moi qui les ai arrachés par mégarde en tirant un peu trop vivement dessus lors d'une de nos batailles, expliqua-t-il en observant Draco, juché sur ses coudes.
-Quoi ?
-Oh Draco ! Ai-je vraiment besoin de poser la question ? Qu'y a-t-il entre Ron et toi ? Questionna Harry, vraiment curieux de connaître la réponse.
-Ecoute `Ry, je sais qu'on est devenu plus qu'amis, mais cela ne m'oblige pas à répondre à des questions aussi personnelles.
-Draco, Ron sort avec Hermione. Hermione est ma meilleure amie, alors je me préoccupe de son bien-être. Ron a une liaison avec toi, c'est ça ? Interrogea Harry d'un ton doux.
-Ecoute `Ry, ça ne s'est passé qu'une paire de fois, rien de bien grave, et c'est fini maintenant, répondit évasivement le blond en fixant le plafond.
-Et c'est pour cette raison que tu as gardé son écharpe bien entendu, se moqua Harry sans interruption.
-Oui, bien sûr ! Heu non ! Mais qu'est-ce que tu me fais dire ! Cette écharpe ne veut rien dire du tout ! Se récria Draco en se redressant sur son séant. C'est juste un souvenir ! Finit-il, visiblement fier de sa trouvaille.
-Très bien, continue tes petites affaires avec notre petit rouquin ; du moment que vous ne blessez pas Hermione, je vous laisse le champ libre. Mais ne serait-il pas plus simple qu'ils cassent tous les deux ? Cela fait un moment que je me demande quand ils vont se séparer, dit Harry, semblant se parler à lui-même. Mais c'est dommage, continua-t-il en se roulant sur le lit, se retrouvant sur le dos, ses cheveux d'ébène coupés en un carré plongeant éparpillés autour de son visage faisant ressortir son teint diaphane et la perfection de sa peau pourtant adolescente, ainsi que la rougeur de ses lèvres entrouvertes. Son ventre plat et contracté n'était plus caché par son maillot relevé avec coquinerie, révélant également la césure formée par sa ceinture de cuir aux chaînettes d'argent.
-Woaw, ne put s'empêcher Draco en le contemplant.
-Hnn ? Interrogea vaguement Harry, plongé dans ses pensées.
-Je me disais que si je ne savais pas tes deux rouquins aussi entichés de toi je te séduirai sans répit.
-Qu'est-ce que tu racontes ? Demanda Harry, croyant que son ami se moquait - encore - de lui.
-Tu n'aurais pas aimé être mon compagnon ? Je suis une figure de mode et je suis riche, mon nom est connu dans le monde entier et je suis célibataire, ne l'oublions pas. Ne suis-je donc pas un bon parti ?
-Il te faut un héritier Draco mon ami, et jusqu'à preuve du contraire je ne suis pas fertile, contra Harry, se joignant à ce qu'il croyait être un jeu.
-Quelques potions, et le tour est joué Harry chéri, tu n'es toujours pas bien calé sur le monde sorcier dis-moi, railla le blond en s'asseyant plus commodément, croisant ses jambes.
-Ce n'est pas comme si j'avais eu le temps de me consacrer à l'apprentissage de la vie sorcière avec Voldemort sur mes talons. Et bien que j'habite avec Fred et George, nous sommes dans le Londres moldu et vivons relativement en tant que tels ; ce qui est parfait pour moi, commenta-t-il en avisant le regard réprobateur de son camarade.
-Oui, c'est ce que tu dis maintenant, mais une fois que l'on goûte à la magie, il est dur de s'en passer…Vous feriez mieux de transférer votre maison dans une ville sorcière ou acheter un terrain qui se trouve sur des parcelles autorisées par le ministère. Enfin bref, tu as fait dévier le sujet.
-Tu y parviens très bien tout seul, tu sais.
-Tais-toi sale morveux, je voulais juste te dire que si tu changes d'avis à propos de tes amours, tu sais où trouver Draco Malfoy…tu es si diablement tentant, je comprends ce qu'ils voient en toi…Ajouta-t-il, ravi de voir le rouge affluer aux joues du brunet.
-Ca risque pas, grogna Harry avec un soupir frustré et gêné à la fois. Et toi, fais attention, ce n'est pas parce que Ron t'a autorisé à zieuter son postérieur que tu dois te croire permis de le faire sur les miens, j'espère que je suis assez clair ?
-J'en frissonnerais presque, refais-moi le coup du regard noir là…
-Dracoooooooo !!!

Je vois que notre petit moustique a trouvé le carnet. Il ne nous avait pas racontés ça. C'était sans doute pendant les vacances d'Halloween. Qu'il nous manquait alors…; nous ne l'avons pas vu à Pré au Lard. Il n'a pas voulu y venir. Il étudiait dur pour ses études en magie médicale et nous l'encouragions de loin. Il a même pris des heures de Potions en plus avec Monsieur Severus Snape qui se montrait ravi de son travail ; les gens changent comme on dit de par nos contrées.

Ce fut à la mi-novembre qu'un courrier nous alerta alors que nous finissions de plier bagages pour l'Allée de Traverse : nous avions toujours rêvé d'avoir notre enseigne là-bas, près de la banque Gringotts, et nous l'avions enfin obtenue après de dures années de labeur. Je vous assure que créer des bonnes conneries, c'est plus facile à dire qu'à faire. Les actuelles oreilles poilues de George en témoignent. Ce parchemin venait de Dumbledore qui nous expliquait que Harry était tombé malade et qu'il avait été conduit à St Mungo après que Madame Pomfresh se serait vue incapable de le soigner. Severus l'accompagnait.

Nous nous y sommes rendus à une vitesse incroyable, mais ils nous ont fait attendre un long moment parce que nous n'étions pas de sa famille. Snape est enfin apparu et il ne m'a jamais semblé aussi vieux. Je sens mon cœur se serrer à se souvenir : j'étais paniqué à l'idée que notre Harry…


-Tout va bien, je vous rassure, les accueillit Severus en modelant son masque d'impassibilité coutumier. Il est totalement hors de danger, venez.
-Qu'est-ce qui s'est passé Severus ? Demanda George en lui emboîtant automatiquement le pas. Sa queue de cheval fouettait sa veste de faux cuir et ses bottes résonnaient dans le couloir quasiment vide. A la gauche de Severus, Fred se taisait, légèrement en retrait. Il fut cependant le premier au chevet du brun et à embrasser sa joue maladivement pâle.

Le cœur de Harry avait loupé un battement…Quelque docteurs disaient que c'était une maladie de naissance, d'autre que Voldemort lui avait jeté un mauvais sort avant de mourir. Harry connaît la vérité, mais jamais ne l'a révélée. Je me demande s'il le fera un jour ?

-Il ne se réveillera pas avant quelques jours, les réparations que nous avons opérées sur son cœur ont été conséquentes malgré la résistance de son système immunitaire. Le plus incroyable qu'il m'a été donné d'étudier, commenta un médico-mage en arrivant dans la chambre.
-N'a-t-il donc pas assez souffert, raga Fred, les larmes aux yeux.

George resta plus contenu. Il réconforta son frère en posant une main ferme sur son épaule.

-Bien plus que la plupart des gens, acquiesça le sorcier avant de quitter la pièce.

Severus prit place dans le fauteuil au chevet de Harry où reposait le livre qu'il avait abandonné pour aller chercher les deux frères. Le lien qui les unissait tous les trois était indiscutable, les yeux humides de Fred et rien que leur seule présence signifiaient beaucoup. Pourquoi les frères jumeaux d'un des meilleurs amis du garçon viendraient-ils le voir à l'hôpital, alors que des gens officiellement plus proches de lui n'étaient pas encore arrivés ?

L'amour est un sentiment si étrange, n'est-ce pas professeur Snape ?

-Hello vous tous ! C'est que nous sommes en vraie réunion de famille ! Plaisanta Remus en refermant précautionneusement la porte derrière lui.

Il apportait un bouquet de roses blanches et plusieurs paquets. Avant de faire apparaître deux sièges en plus dans la chambrette et un vase pour les fleurs, il serra les mains des deux roux, souriant doucement devant le bouleversement de Fred. Qu'il était heureux de savoir son neveu - Merlin qu'il aimait cette appellation - entouré et choyé, même s'il était assez difficile d'accepter leur situation irrégulière.

-Alors, j'ai apporté quelques gâteries, commença Remus en saisissant le premier sac à sa portée. Tiens, c'est pour toi Sev', comme tu as presque fini celui-ci, fit-il en désignant le livre que le professeur tenait sur ses genoux, je t'ai pris la suite. J'ai amené quelques friandises aussi, continua-t-il en sortant un nombre affolant de paquets de bonbons de toutes sortes, sorciers et moldus confondus. J'ai pensé au rendez-vous chez le guérisseur, se souvint-il en se tournant vers Severus, mais ses services sont chers, dit-il avec un œil interrogateur vers le professeur de Potions.
-Tu l'as pris au moins ? Demanda-t-il, agacé.
-Bien sûr ! Répondit Remus avec empressement.
-Bien, alors le reste importe peu. C'est le meilleur, ajouta Severus en reportant son regard sur le jeune endormi.
-Bien. Nous allons rendre une vue parfaite à Harry, expliqua Remus à l'intention des jumeaux.
-Ah. Oui, il est d'une beauté époustouflante sans ses lunettes. Et quand il sourit, tout ce qu'il y a autour de lui disparaît, souffla Fred.

Il dirigea brusquement ses prunelles marines vers l'endroit où reposait la main de Harry, emprisonnée par la sienne. Les fins doigts serraient les siens fortement et il rendit l'étreinte. Le jeune convalescent toussa et toute l'attention fut orientée vers lui. Ses yeux papillonnèrent et ses yeux de jade s'ouvrirent alors sur un plafond blanc et une odeur désagréable emplit ses narines. Il soupira avec lassitude.

-Je crois que sur un total de deux, un de mes réveils se passe dans une infirmerie…Grommela-t-il en tournant sa tête vers l'être qui tenait sa main dans la sienne.
-Harry, prononça la voix étranglée de Fred.
-C'est moi qui te fais pleurer ? Chuchota Harry avec culpabilité. Je suis désolé mon bel amour, s'excusa-t-il en caressant les mèches rousses avec tendresse.

Il rit doucement quand les joues du rouquin s'enflammèrent.

-Nous ne sommes pas seuls Harry, prévint gentiment George, toujours debout derrière son frère.
-Peu importe vraiment, répondit Harry en le fixant droit dans les yeux après un regard furtif vers le couple de l'autre côté de son lit, je n'ai pas honte de mon amour pour vous, finit-il avec un élan de fierté. Et en parlant de ça, je crois que si je n'étais pas malade, je…réagirais rien qu'à ta vue George, confessa-t-il en s'ambrant légèrement.
-Ce crétin a voulu jouer au séducteur, railla Fred en s'installant plus confortablement aux côtés du brun, évitant de peu le revers de main que George destinait à sa nuque.
-Qui ? Demanda tout de suite Harry en fronçant les sourcils.
-Une jeune femme toute droite sortir de Serdaigle, raconta Fred en fixant attentivement le jeune homme aux yeux verts.

Les traits de Harry se décontractèrent considérablement et il baffa gentiment Fred et gloussa bêtement.

-George n'affectionne pas le gente féminine, contrairement à toi. Tu te crois futé ?
-Je vérifiais l'étendue de tes connaissances à notre propos, répliqua le roux avec sérieux.
-Je ne faillirai jamais, répondit posément et fermement Harry. Effet qui fut brisé par une toux rauque.
-Il est bien accroché, hein ? Fit Fred à l'intention de son jumeau.

Le sourire radieux que lui rendit George le contenta en toutes choses.

J'ai toujours été doué pour inquiéter les gens que j'aime. Pour les tuer aussi…Enfin, si je laisse ça écrit de cette façon, Fred risque de me sauter à la gorge ; pas que je refuse un peu de bestialité mais bon, cette façon n'est pas celle que je préfère. Que je cesse mes propos grivois ? Quels propos grivois ?
Je suis rentré à Poudlard ensuite, tout allait bien, mon cœur était plus vigoureux que jamais et empli d'un amour sans limite. J'écrivais souvent à mes deux bien-aimés et Hedwige ne s'en plaignait pas : elle s'était vite entichée elle aussi de ses deux grands benêts.
Et Noël est enfin arrivé.


Ah oui ! Noël finalement !
Fred et moi avions pris un temps fou pour trouver le meilleur cadeau qui fut pour Harry. Nous avons longuement hésité et nous nous sommes mis d'accord pour un voyage au bord de la mer. Nous nous rendrions plus tard vers la Grèce et l'arracherions même à Poudlard s'il le fallait.


-George !!!!

Harry courut vers son compagnon et le serra dans ses bras, quelque peu dérangé par son long manteau d'hiver. Ses joues étaient rouges et froides mais ses lèvres étaient douces, si douces…George lui rendit son baiser fiévreux et le lâcha, conscient que s'il restait ainsi, ils se feraient remarquer.

-Allons-y, Fred est à la maison, il a attrapé un rhume mais refuse de prendre une potion pour guérir, alors je l'ai cloué au lit. Mais ça n'a pas été facile puisque que tu arrivais aujourd'hui, il voulait absolument venir.

Notre relation n'a jamais rien eu de vraiment immorale. Ce n'est pas comme si nous étions tombés dans l'inceste et autre perversions. Nous étions gays et jumeaux. Ce que nous sommes encore à l'heure actuelle bien évidemment. Le problème ; c'est qu'en étant double, nos désirs se rejoignaient. Et cette fois, ils avaient convergé vers Harry. Pas que c'était un problème : il nous aimait tous deux l'un autant que l'autre, et se fichait pas mal d'avoir deux amants. C'était en fait un sacré chanceux, comme nous d'ailleurs.

-J'ai terminé la vaisselle, fit Harry en bâillant, s'installant sur le lit et observant fixement le sol.

N'obtenant aucune réponse, son regard fit le tour de la pièce vide et il fronça les sourcils.

-Fred ? Appela t-il en se redressant.
-Dans la salle de bain ! Lui fut-il répondu.

Il s'y dirigea et poussa la porte entrouverte. Ces deux amoureux le regardèrent et il sourit d'un air goguenard en les voyant tous deux dans la graaaande baignoire.

-Vous êtes incorrigibles, dit-il d'un ton faussement exaspéré.
-Et tu vas bientôt l'être avec nous ! Strip Harry ! Ordonna George avec un sourire ravi.
-Je pense pas que ce soit une bonne idée, dit-il en devenant carmin.

Fred lui tendit une main tentatrice qu'il ne put refuser.
Ses doigts rejoignirent sa taille où ils se saisirent du bas de son pull fin pour la faire passer au-delà de sa tête. Son maillot de corps au décolleté en V le suivit rapidement et deux rouquins en manque se retrouvèrent bavant devant cette charmante image.

-Je…Commença Harry, un peu embarrassé.

Il fut interrompu par la voix douce et rassurante de Fred.

-N'ai pas honte Harry, je t'aime comme tu es.
-Moi aussi chéri, habillé ou nu, il n'y a aucune différence, l'imita George d'un ton chaud. Ah non ! La ferme-toi ! Disputa-t-il en regardant vers sa taille, dissimulée par un écran de mousse.

Il lança une œillade ennuyée à ses deux compagnons.

-Je crois qu'il n'est pas d'accord, s'excusa-t-il en tirant la langue.

Fred sourit et Harry rit, secouant la tête. Ses mains tremblaient tandis qu'il ôtait sa ceinture et son pantalon, mais il acheva sa tâche résolument, rouge pivoine, mais tout de même. Cette fois il se saisit de la main tendue de Fred et se glissa dans l'eau chaude avec prudence, gémissant de surprise sous la caresse de l'eau bouillante. Il fut attirer contre l'un des roux qui nicha son menton sur son épaule, tirant la langue à son jumeau.

-C'est pas juste Fred ! Partage ! Bouda George sans toutefois bouger de l'endroit où il se prélassait.

Harry sentit son postérieur touché le bas du bassin, mais il n'eut pas le temps de réagir, les jambes de Fred se glissèrent autour de sa taille et le menèrent contre son torse. Il s'étonna de sentir le membre dur du roux contre ses reins. Ce dernier grogna cependant au contact de leur peau et ils furent pris d'un violent frisson.

-Tu es incroyable Harry, siffla-t-il en reprenant un souffle qu'il avait retenu sans s'en apercevoir.
-C'est un fait, amour, tu n'es pas mal dans ton genre tu sais, répondit Harry en le relançant d'un clin d'œil coquin, se frottant vicieusement contre l'homme qu'il aimait, le faisant hoqueter de surprise.
-Espèce de petit aguicheur, apprécia George en se mouvant jusqu'à eux avec des gestes sensuels et un regard de braise, le souffle aussi court que celui de son frère.

Harry le fixa dans les yeux pendant que son oreille se faisait grignoter par des canines gourmandes. Il cria lorsqu'une main s'enroula autour de son sexe, et le rictus satisfait de George activa ses battements de cœur avec l'appréhension. Elle bougea, glissant de bas en haut, puis s'arrêta, titillant son extrémité, ensuite elle reprit plus rapidement plus durement et ses gémissement devinrent grognements, ses grognement devinrent des cris et les deux mains qui écartèrent davantage ses cuisses en les caressant n'arrangeaient rien. Il sentit un doigt glisser sur l'orifice de son rectum, taquinant la chair plissée pour la détendre. Puis il s'y faufila, vicieux et mesquin. La tête de Harry partit vers l'arrière, sur l'épaule gauche de Fred dont la joue était posée sur la sienne, de l'autre côté. Les bras du brun se levèrent et ses mains trouvèrent la chevelure du roux derrière lui et s'y engouffrèrent, se crispant sur leur cuir. Tête renversée, bouche ouverte dirigée vers le haut, yeux fermés, Harry expérimentait pour la première des émotions telles que le plaisir et l'extase. Totalement abandonné entre les mains de ses deux amants, il lâchait cris, gémissement et plaintes, grognements, mots sans consonne, mots sans voyelles et répondait à la main attisant le bloc de son désir en suivant sa cadence de ses hanches et aux doigts canailles en lui par la contraction de ses muscles.

-Geor..George ! Cria-t-il, le souffle coupé. Stop ! Je…Je vais venir !

Le concerné ralentit alors ses caresses et flatta doucement l'objet de son attention tandis que son frère se relevait laissant Harry pantelant dans le bain, tentant de retenir son désir. Les yeux brillants, il observa les deux jumeaux se sécher d'un coup de baguette magique et vider le bassin de la même façon, enroulant une grande serviette de bain autour de lui, frictionnant doucement ses cheveux humides. Ce fut George qui le porta dans leur chambre et qui le déposa sur le grand lit avec mille précautions.

-Tu es magnifique, souffla Fred dans son oreille, caressant gentiment ses boucles de douce ébène.

Harry ouvrit sur lui des amandes vertes amoureuses et l'embrassa avec fougue, usant de sa langue dans sa bouche comme l'on s'en sert sur un doigt entouré de chocolat : sans pitié. Ils se séparèrent à bout de souffle et regardèrent George qui les contemplait rêveusement, les yeux emplis de convoitise. Fred s'agenouilla près de lui et posa une main sur le genou levé du brun.

-Est-ce que tu le prends ? Demanda-t-il à George, s'amusant du hoquet de Harry qui frissonna d'appréhension.

Son jumeau flatta la cuisse par-dessus la serviette qui cachait le corps diaphane pour le rassurer et lui sourit avec affection. Il eut une expression tentée.

-Non, vas-y, c'est sa première fois et je sais que tu es plus doux que moi avec tes amants, accorda-t-il. J'irai un peu plus durement, après, ajouta-t-il en se léchant la lèvre inférieure et se mordant sensuellement les lèvres, fixant le jeune sorcier comme un fauve salivant devant sa future proie.
-Très bien, accepta Fred sans protester, partant à la recherche de lubrifiant.

Harry suivit son fessier captivant s'en aller avant de reporter son attention sur George qui se coulait contre son flanc droit, sa main écartant les pans de la serviette mouillée, caressant la peau délicatement ambrée du ventre, puis du torse de son jeune amant. Ses doigts jouèrent un moment avec ses tétons et il plongea ses prunelles bleutées dans les émeraudes aux cils battants.

-Tu sais, ce n'est pas le désir qui me manque : je crève d'envie de te dépuceler, avoua-t-il d'une voix rauque.

Harry eut un rictus amusé et malgré son excitation, et sa frustration, il n'émit aucun son.

-Fred est un bien plus tendre amant que moi, admit George en jouant avec la pointe tendue d'un de ses mamelons, sa joue se pressa contre son torse et son souffle chaud se mêla à l'action de ses pouce et index. Il sera beaucoup plus à l'écoute de tes besoins, alors n'hésite pas à lui dire d'aller plus doucement, à l'arrêter si tu as trop mal. Mais ce sera douloureux quand même alors commence déjà à te relaxer et fais-nous confiance, je m'occuperai de toi pour que tu ne te concentres pas sur ce que te fera Fred au début, ok chéri ? Demanda-t-il en relevant la tête.

Il rencontra le regard vague de Harry qui gémit enfin, sans avoir pu se contenir.

-Que je suis maladroit, fit George d'un ton faussement coupable, remontant sa main de l'endroit où elle s'était à nouveau aventurée, attisant davantage si c'était possible la verge douloureusement tendue.

Harry roula des yeux et tourna la tête vers la porte où il vit Fred nu, en pleine contemplation.

-FRED ! Tu t'es perdu ? Appela George en tournant la tête lui aussi. Qu'est-ce que tu attends ? Demanda-t-il avec impatience. Tu ne vois pas qu'il agonise ? Fit-il en désignant Harry.
-Torturé par ton humble personne…Dramatisa Fred en remontant sur le lit. Pousse-toi. Harry, tu préfères que je te prenne sur le dos ou à genoux et sur tes mains ? Questionna-t-il en saisissant un petit coussin assez rembourré.
-Je veux te voir, répondit le brun en s'accoudant.
-D'accord, alors allonge-toi et soulève les hanches mon amour, conseilla-t-il en caressant ses cuisses et glissant le coussin sous lui.

Il ouvrit le tube de lubrifiant et en macula ses doigts.

George, comme promis, fit oublier l'étrange traitement à Harry et l'embrassa profondément tout en câlinant sa peau hyper sensible, apprenant ses courbes et recoins par cœur. Timide, mais également avide d'apprendre, les mains de Harry se rejoignirent sur l'érection du roux et l'étudièrent avec douceur et curiosité. Il sourit avec grand plaisir lorsqu'il entendit un sifflement s'échapper d'entre les dents serrés de George qui suçait son cou sans répit, le marquant comme sien. Et soudain il cria.

-Détends-toi Harry, tu es crispé, dit Fred en avançant doucement en lui.
-Ca fait mal, sanglota le brun en agrippant fermement les draps.
-Calme-toi chéri, murmura George en le cajolant. N'y pense pas et détends-toi, c'est primordial, détends-toi, répéta-t-il d'une voix paisible.
-Oh George ! Hoqueta Fred, ayant visiblement beaucoup de mal à se retenir, il est si étroit ! Finit-il dans un râle profond.

Il s'immobilisa enfin et Harry respira fortement, tentant de s'habituer à la présence chaude en lui, si imposante…Il bougea pour s'accommoder provoquant la sortie d'un grondement chez le roux en lui.

-Est-ce que ça va ? Demanda George qui combattait sa propre envie dévorante.
-Ca va, répondit Harry en écartant davantage les jambes et les nouant au creux des reins de Fred. Bouge, s'il te plaît, fit-il à l'intention du rouquin devant lui.

Et alors, il gémit, à chaque coup porté à sa prostate, action bien reproduite à intervalles réguliers, pour ensuite partir dans un tempo totalement déraisonné. George le massait en rythme avec les allées et venues de Fred et Harry se rendit bien avant que ce dernier ne s'abandonne en lui. Haletant, le roux s'écroula sur le brun, le regard fixé sur son frère qui lui caressa gentiment le visage. Harry reprenait lentement son souffle et il s'étonna de son érection déjà revenue. Mais la langue de George y était certainement pour quelque chose…Celui-ci lui accorda un moment de répit avant le second round.

Ca m'amusait, et la façon dont il appelle nos ébats m'amuse toujours autant. J'avais d'abord connu la douceur et l'attention de Fred, j'allais alors expérimenter la fougue de son jumeau. Mais étrangement je ne me sentais pas " utilisé ". C'est ainsi qu'on me posa souvent la question. " Tu n'as pas l'impression d'être un jouet sexuel ? " Non. Je les aime, ils m'aiment. Ce n'est pas comme si on pouvait faire autrement : il n'a jamais été question qu'eux-mêmes agissent entre eux comme deux dépravés. Ils le faisaient sur moi, et je n'y voyais aucun inconvénient. Ils s'accordaient quelques caresses, par pure compréhension - la frustration, ça créé des liens - aujourd'hui ils s'autorisent quelques baisers, mais rien de marqué : juste des smacks comme on appelle ça. Mais bon, au moment où j'écris, de nombreuses choses ont changé…

-Sur tes mains et genoux, ordonna George d'un ton ferme qui fit chavirer le cœur du jeune garçon.

Il tourna la tête pour voir Fred qui souriait avec amusement, bien que son souffle n'eût pas encore récupéré sa stabilité. Il embrassa le front humide de son amant et se positionna comme le lui demandait son autre bien-aimé. Il s'affala presque sur le matelas quand ses cuisses furent très largement écartées et son bassin relevé. George passa ses mains sur les fesses rondes et les parsema de baisers avant d'y glisser sa langue. Mais il ne put pas s'éterniser, l'attente avait déjà été assez longue selon lui. Son membre se pressa contre l'orifice détendu et s'y introduit entièrement d'une seule poussée : il hurla de son étroitesse. Souffle coupé, Harry enfonça ses ongles dans le matelas. Il vit à peine la tête de Fred disparaître sous lui, mais il sentit très bien la langue taquine qui jouait avec ses bourses. George ne bougeait toujours pas, et il se contracta, en attente. Puis il remarqua la partie inférieur du corps de son précédent partenaire. Il sourit et attira les hanches de Fred à lui ; celui-ci l'aida volontiers, toujours activement occupé. Harry se retrouva devant un dilemme qu'il résolut rapidement : jamais il n'avait fait ça à quelqu'un auparavant. Les coups de boutoirs commencèrent alors et ce n'était pas du tout la cadence assez tranquille et lascive de Fred mais une danse effrénée qui le vida de son énergie. Fred le prévint au moment où il fallait qu'il le laisse et George l'emplit alors de sa semence, les bras entourant ses cuisses galbées couvertes de sueur, la tête reposant sur son dos. Il l'attira contre son torse sans se défaire de lui et la tête de Harry tomba, inerte, contre son épaule. Ses jambes se coulèrent le long des siennes, ses pieds n'atteignant cependant pas ceux de son aîné. Les prunelles vertes se posèrent sur Fred qui se léchait les lèvres, les nettoyant indécemment de sa vicieuse langue.

-Pardon, s'excusa Harry. L'idée qu'il s'était laissé allée dans la bouche de son amant le rendait mal à l'aise.

Fred secoua la tête et s'approcha de lui pour l'embrasser avec faim. Ses lèvres ressortirent du baiser rouges et gonflées.

-Fred, tu es le plus en état, nettoie ce saccage, ordonna George en désignant les draps souillés.

Son frère obéit sans réserve et ils furent bientôt serrées les uns contre les autres, à l'abri des couvertures. Fred tenait Harry dos à lui et George était plaqué contre sa poitrine.

-C'était incroyable, murmura soudain Harry rêveusement. Je n'aurais jamais pensé que c'était aussi…
-…à couper le souffle ? Aida Fred en pouffant contre sa nuque.

Des frissons lui dressèrent l'échine et le roux en fut ravi.

-Oui, répondit-il avec bonheur.
-C'est toi qui est époustouflant mon chéri et tu apprends très vite, dit leur autre compagnon après un bref silence. J'ai hâte de pouvoir reprendre ton joli petit postérieur, taquina-t-il, mais en toute sincérité.

J'en ai eu des partenaires. Pas des centaines. Mais beaucoup quand même. Et jamais je n'ai ressenti pareille complétion, telle perfection. Et je sais que Fred ressent la même chose. Nous avions apprécié de faire l'amour avec l'homme que nous aimions à un tel point que cela devrait être censuré tellement c'était - et c'est toujours - profond. Oui, un tel sentiment d'allégresse devrait être interdit.
Oui, nous avions tellement adoré le prendre encore et encore que nous nous sommes trouvés incapable d'arrêter.


~Présent~

Les vacances…Oh divin bonheur suprême !

Le professeur Snape tourna à l'angle d'un couloir et s'engagea dans l'escalier qui menait à la Grande Salle. Mais celui-ci dériva et s'arrêta au première étage sans plus vouloir s'en retourner. Severus soupira mais se résigna avec calme. Rien ne pouvait plus l'énerver : plus de Potter ni de Longbottom dans ses robes…Ah la vie était d'un calme ! Peut-être un peu trop paisible …Remus était un amant doux et passionné, pouvant devenir sévèrement fougueux et bestial aux abords de la pleine lune ; ce dont il ne se plaignait aucunement. Ses élèves étaient attentifs et il n'y avait plus de têtes brûlées à Poudlard. Le monde tournait à merveille et les oiseaux chantaient, gémissaient quelques fois aussi…Gémissaient ?

A présent qu'il approchait de l'infirmerie, les sons se faisaient de plus en plus clairs…Parmi des " Encore ", des " plus vite " et autres merveilles créées par la gorge humaine, quelques " Oui Harry ! " résonnaient d'une voix rauque et cassé.

Le Médico-mage Harry Potter, infirmier de Poudlard, avait encore permis à ces deux amants de déranger son travail…

Severus poussa la porte et contempla le spectacle quelques minutes. Oui, vraiment réjouissant. L'un des deux roux, George, si l'on en croyait Harry, s'enfonçait en ce dernier avec frénésie tandis que le brun ravissait le corps offert de Fred qui lui faisait fasse, accroché à son cou, cambré et pantelant.

Le professeur arrêta là son voyeurisme et referma la porte en la verrouillant d'un sort. Il se tourna pour se trouver nez à nez avec Draco Malfoy et Ronald Weasley qui se tenaient la main, tous deux possédant un sourire sentencieux sur les lèvres, le regard rivé sur le pantalon de leur ancien professeur.

-Nous venions chercher Harry et les jumeaux, mais si j'en crois ceci, fit Draco d'un ton détaché en montrant la bosse évidente au bas du bassin de Snape d'un index lascif, ils sont occupés. Dommage.

Il entraîna son petit ami au loin avant de se retourner vers Severus.

-Oh ! Avant que j'oublie, le professeur Lupin m'a chargé de vous dire qu'il vous attend dans vos appartements. Vous devriez y aller professeur et imiter nos trois amis, ça pourrait vous détendre, fit-il avec un clin d'œil complice.

Il disparut ensuite suivi de la tête rousse de l'avant-dernier des Weasley et Severus roula des yeux. Un cri plus fort que les autres le fit plier bagages et rejoindre rapidement les cachots : il était rare qu'il suive les conseils de ses élèves, mais celui-ci n'était-il pas autrefois, son étudiant favori ? Il ne se demandait plus pourquoi.


Fin.


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