Prend ton en-vol

 

Auteur : Nyonoshii (nyo91@voila.fr)
Genre : slash (yaoi) Harry/Drago, PG-13 (donc pas de lemon ^^)
Base : Harry Potter ...
Disclaimer : Les persos ne sont pas à moi, ils appartiennent tous à J.K. Rowling (malheureusement...). Juste cette fic est de mon cru...

Chapitre 4 : Sentence

J’ouvre les yeux. Péniblement, je jette un regard autour de moi.
Des souvenirs un peu flous apparaissent. J’essaye de me lever, mais je me rends compte que j’ai des bleus partout. Même mes mains sont pleines de taches bleuâtres.
Je tourne la tête et voit un autre lit. Sur ce lit, repose Malefoy. Il a l’air aussi amoché que moi.
Soudain, tout me revient.
Dans un geste ultime de bonté, j’avais rendu la baguette à Malefoy... Et celui-ci, vert de rage, m’avait collé son poing dans la figure... S’était ensuit une longue bataille, on l’on se rendait coup pour coup, d’abord au poing, puis, voyant que je n’avais aucune chance, j’avais rappliqué à la baguette. Jusqu’à ce que Pomfresh nous jette un sort de silence. C’est l’arrêt.
Après, je ne me souviens de rien. Je me suis écroulé, à bout de forces.
Je sais que nous allons être sévèrement punis. Jamais nous n’étions allés aussi loin dans la colère. C’était sept ans de haine qui explosait.
J’appréhendais surtout la réaction de Rogue. Bien que celle de Mc Gonagall devrait être terrible, je suis sûr que .... Enfin, j’avais un pressentiment.
Il n’oserait quand même pas me renvoyer ?!
Je frémis doucement. Non... Ils ne me renvoieraient pas, impossible. On ne renvoie pas un élève pour une simple dispute ! ... Mais ce n’était pas une simple dispute. Je le savais. Je ne pouvais qu’attendre. Mais je savais que je n’allais pas être épargné.
J’entends un léger froissement de draps. J’analyse que ce froissement de draps provient du lit d’à côté. Je tourne la tête et voit mon ennemi n°1 ouvrir les yeux, avant de regarder autour de lui, réprimant une grimace quant à la douleur que cela a dû lui prendre.
Lui non plus n’est pas particulièrement beau à voir. Il avait plusieurs croûtes sur le visage, mais je ne me souviens du moment où j’avais frappé avec tant de forces... Et de haine.
Il a sûrement dû sentir mon regard car celui-ci se retourne vivement.

- Potter... ! Crache-t-il.

Il a l’air surpris. Il n’y a pas vraiment de quoi, au fond.

- Que... Qu’est-ce que tu fous ici ?

Il a récupéré sa voix désagréable. Cela vaut mieux que celle où l’on sent bouillir sa haine. Maintenant, ça y est, c’est terminé. Je ne ressens plus ce « sentiment ». Désormais, nous nous détestons, mais nous ne nous haïssons pas. C’est difficile à comprendre, pourtant c’est la vérité.
Je soupire.
N’a-t-il pas remarqué mes bosses et mes bleus, qui doivent pourtant être nombreux ? ... Bien sûr que si. Mais que peut-il dire d’autres ?

- Tu le fais exprès ? Je demande, indifférent.
- Si je te pose la question, Super-Potter, c’est que je ne le fais pas exprès... Rétorque-t-il, nullement vexé.

Je ne réponds pas sur le moment. A vrai dire, je n’ai aucune envie de parler. J’essaye de réfléchir calmement à ce qui va nous arriver.
Je me décide enfin à répondre.

- Tu es vraiment un imbécile, Malefoy. L’infirmerie ne t’appartient pas à toi tout seul. D’ailleurs, c’est bien à cause d’une personne dont je ne citerais pas le nom que je me retrouve ci, non ?...
- Peut-être, Le Balafré... Mais je crois bien que c’est une certaine personne de ma connaissance qui a commencé...
- Tu crois vraiment ?...
- Saint-Potter n’est pas d’accord ?

Je me tais. Cela ne sert à rien de répondre à ses provocations. Lui aussi l’a compris, et il se tait également.
Le lourd silence qui s’ensuit m’oppresse. Je sens que ce qui va suivre ne va pas être particulièrement drôle. J’ai peur d’être renvoyé...

*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*_*

(Une heure plus tôt, Drago encore dans les pommes)

« Père... »
Une silhouette noire ou grise, recroquevillée dans un coin sombre. Il est sale, affreusement sale. Ses longs cheveux blonds sont souillés par la crasse, cette même saleté les rendant collants et poisseux. Sa robe argentée est en lambeaux, déchirée par morceaux entiers.
« Père... »
Il a du mal à réagir, mais je sais qu’il m’a entendu. Je m’approche doucement, me contrefichant de la souillure du sol. Je m’accroupis et je murmure à nouveau.
« Père... »
Péniblement, il relève lentement la tête. Mon dieu !... Mère m’avait prévenu de son état, mais... Le voir ainsi... Son visage émacié ne reflète rien. De longues marques restent imprégnées sur ses joues, creusant d’énormes creux. Sans parler de ses cernes. Son visage est presque noir.
Mais ses yeux...
Ses yeux....
Ses yeux...
Aucune lueur... Aucune couleur... Aucune expression...
Avec une infinie douleur, il ouvre la bouche. Aucun son ne sort. J’attends patiemment. Il essaye plusieurs fois. Un long râle rauque sort alors. Il y est presque. Il réessaye... Mais abandonne.
« Père... Continue... »
Je l’encourage doucement.
Il se racle difficilement la gorge et enfin, j’entends sa voix. Une longue plainte, une voix presque éteinte, mêlée à un râle rauque. Alors il me murmure, d’un ton presque inaudible.
« Drago... »
Une larme apparaît au coin de mon œil. Mais je ne veux pas que Père s’en aperçoive. Je m’essuie la joue de la main.
J’entends Mère.
« Il est temps d’y aller, Drago. »
Il est déjà temps de partir. Les Détraqueurs s’approchent de nous, intrigués. Ils s’impatientent.
Je sais que je ne Le verrais plus pendant de longs mois. Alors, je fis quelque chose que je n’ai jamais fait. Il n’aurait jamais pu me le permettre.
Je serrais Père dans mes bras. Il se raidit à ce contact soudain. Une larme rebelle coule doucement et tombe sur son épaule. Je ne sais pas si il l’a remarquée.
« Au revoir, Père... »
Je le quitte délicatement et je sors de sa minuscule cellule. Alors que nous nous éloignons, Mère et moi, j’entends de nouveau sa voix.
« Drago... »
Je me sens tressaillir. Je me retourne et lui jette un dernier regard, avant d’être contraint de partir.

*********

Je me réveille brusquement. J’ai encore rêvé de notre dernière visite. C’était le 24 août dernier. Nous nous étions battus, Mère et moi, pour recevoir l’autorisation d’aller Le voir. C’était la deuxième fois que je le voyais, depuis la chute de...
Je frémis silencieusement.

Je tourne la tête, ce qui provoque une légère douleur au niveau du cou.
Je suis toujours à l’infirmerie, et qui je vois ?


-Potter !

Mais... Pourquoi est-il là ?

- Que... Qu’est-ce que tu fous ici ?

Je n’aime pas ce petit air qu’il prend.

- Tu le fais exprès ? Demande-t-il finalement après un soupir.
- Si je te pose la question, Super-Potter, c’est que je ne le fais pas exprès... Je rétorque, nullement vexé.

Il se tait un moment, avant de répondre.

- Tu es vraiment un imbécile, Malefoy. L’infirmerie ne t’appartient pas à toi tout seul. D’ailleurs, c’est bien à cause d’une personne dont je ne citerais pas le nomque je me retrouve ci, non ?...

Je me sens blessé. C’est bien lui qui a commencé, en faisant une remarque désagréable sur... Sur Père.

- Peut-être, Le Balafré... Mais je crois bien que c’est une certaine personne de ma connaissance qui a commencé... Je réponds du tac au tac.
- Tu crois vraiment ?...
- Saint-Potter n’est pas d’accord ?

Il se tait. Je ne dis plus rien moi non plus.
Il semble avoir l’air contrarié. Je ne le suis pas plus que ça. Je me fiche des sentences et des punitions débiles.

J’entends un claquement de portes, qui me sortent instantanément de ma torpeur.
Pomfresh est de retour, accompagnée de Mc Gonagall et de Rogue. Ces deux-là semblent verts de rage. C’est Mc Gonagall qui hurle la première.

- MAIS QU’EST-CE QUI VOUS AVEZ FAIT !?!

J’avais une grande envie de lui répondre quelque chose du genre « on buvait du thé, Madame... ..... A VOTRE AVIS, BOR*** ?!? » On n’avait pas suffisamment de bosses, Potter et moi ?
Elle continua.

- VOUS ME FAITES HONTE !!! COMMENT OSEZ-VOUS... ? EN PLEINE INFIRMERIE !
- C’est ce que je leur ai dit, ajouta Pomfresh.

Même pas le courage de riposter... Après, bien sûr, après.
Elle jette un regard furieux à Rogue, qui acquiesce d’un hochement de tête. La vieille folle se tourne alors vers moi.

- MR MALEFOY ! JE NE PEUX PLUS SUPPORTER VOTRE CONDUITE ! VOUS AVEZ FAIT PREUVE D’UNE INSOLENCE AFFREUSE ENVERS MME POMFRESH !!!

Et d’ailleurs, comment elle pouvait le savoir ? Pomfresh leur a raconté à son avantage ! Alors que c’est elle qui me disait « de prendre des calmants... Que je suis dans un état second... Et patati... Et patata... » La s.... !
Rogue se tourna vers Potter.

- Quant à vous, Mr. Potter... Vous avez fait preuve, vous aussi, d’un irrespect certain, en ignorant totalement les ordres de Mme. Pomfresh, et en plus, en la poussant violemment... Avant de venir vous bagarrer avec Mr. Malefoy.
- Mais c’est lui qui...
- SILENCE ! s’égosilla Mc Gonagall.

Je ne pus m’empêcher de sourire en voyant l’air furieux du Balafré. Rogue lui adressa un sourire mauvais avant de reprendre.

- C’est pourquoi vous êtes tous les deux renvoyés partiellement de Poudlard. Dit-il dans un rictus horrible.

Renvoyé... Partiellement?... Qu’est-ce que ça voulait dire, au juste ?

- C’est une grande première dans l’histoire de Poudlard, dit Mc Gonagall. Jamais des élèves m’ont autant fait honte.

Nous nous jetons un regard effaré, Potter et moi. Je me décide à ouvrir la bouche.

- Renvoyé partiellement... ça ne veut pas dire renvoyé... Pour toujours ?
- Je vois que vous comprenez vite, Mr. Malefoy.

C’est à Potter de parler.

- Dans ce cas-là... Combien de temps ?

Il a l’air horrifié.

- Oh... On verra bien. Vous ne rentrerez sûrement pas avant trois mois, je peux vous l’assurer, dit simplement Mg Gonagall.

Trois mois... Minimum... ? Mais nos révisions ? Nos examens ?.... On allait sûrement devoir redoubler ?!

- Nous vous laissons une journée pour préparer vos affaires et dire au revoir à vos... Amis. Dit Rogue.

Sur ce, il s’en va, bientôt suivi de Mc Gonagall, tandis que Pomfresh nous demande de quitter l’infirmerie.

Ce n’était pas possible...
Je me sens me lever, ne ressentant plus mes bleus.
Je vais lentement en direction de la salle commune des Serpentards.

Pansy, Zabini, Crabbe et Goyle me regardent avec horreur lorsque je leur annonce la « nouvelle ».

Je vais à mon dortoir, et me couche sur mon lit.
C’est incroyable... Je vais être renvoyé..... Je n’ai qu’une maigre consolation : Potter le sera aussi. Et... Avec un peu de chance... D’ici deux mois, je serais de retour à Poudlard...

Je reste plusieurs minutes, comme ça. Mes « amis » ne viennent pas. Je leur aie dit de me laisser seul.

Alors, je me lève, et sors une malle en velours. Au ralenti ou presque, je range mes affaires.

Deux heures plus tard, je suis assis sur un banc du parc qui entoure le château.

Je vais être renvoyé. Partiellement, mais renvoyé tout de même. J’attends ici la fin de la journée. Deux heures plus tard, je vois Potter arriver, traînant avec peine sa grosse valise. Il s’assit à l’autre extrémité du banc.
Il a l’air aussi hébété que moi.

- J’ai peine à y croire, finit-il par dire.
- Moi aussi.

Silence. Bientôt brisé par Potter.

- Je reconnais que nous y sommes allés un peu fort. Mais l’exclusion... C’est un peu fort aussi.

J’acquiesce en silence.

Je me fous de savoir que je « discute » (si on peut appeler ça une discussion) avec mon pire ennemi. Qu’importe, maintenant ?
Je vais être renvoyé.

Nous allons être renvoyés.

 

A suivre...

 

Bon, et bah, valà, si vous avez aimé, ça serait gentil de me laisser un pitit mot ^^ D’ailleurs, si vous n’avez pas aimé, vous pouvez m’en laisser un, je ne mord pas non plus !