Les recrues du passé


Auteur : Kitsune
Adresse : a.kitsune@wanadoo.fr
Base: Gundam Wing
Genre : voyage dans le temps, het
Couples : DuoxHilde


Chapitre 14


Tous fixaient le paysage, droit devant eux, les oreilles bourdonnantes du hurlement de Trowa et Wufei, les yeux éblouis encore par l'explosion qui s'était produite et qui avait détruit le Gundam Escaflowne. Il n'en restait que des morceaux de tôle et une carcasse sans circuit. Plus rien. Des flammes jaillissaient des endroits où se trouvait auparavant tout ce qui était système électronique. Il y avait eu le même effet qu'une simple autodestruction. Tallgeese était parti, satisfait de ce qui venait de se passer. Les pilotes restant étaient toujours en train de contempler les débris au sol, quand Trowa, bientôt suivi de Wufei, sorti de son cockpit et se dirigea vers ce qu'il restait de la catastrophe. Il aperçut une large plaque de métal, sous laquelle se dessinait une masse noire, inerte, et se précipita vers elle. Il y découvrit Momigie, une plaie saignante au niveau de la tempe, une jambe brûlée par le souffle de l'explosion et quelques brûlures au visage sans une extrême gravité. Mais il était certain qu'elle était encore vivante, car elle respirait encore. Faiblement, mais elle respirait.

Wufei, lui, parcourait du regard le champ de bataille, à la recherche de la Française qu'il avait peur de perdre. Elle gisait là, à quelques dizaines de mètres des restes du Gundam. Alors qu'il approchait du corps, une personne se précipita vers la jeune fille et se mit à l'examiner. Le Chinois accéléra le pas, pour se retrouver face à face avec un garçon qui devait avoir l'âge de Shichi. L'adolescent avait l'air sérieux, ses grands yeux noisette pétillant d'anxiété.

-Il faut se dépêcher, déclara le nouvel arrivant. Elles ne vont pas pouvoir rester toutes les deux dans cet état pendant une éternité.

Et ce disant, il attrapa la jeune fille qui se trouvait à terre, et la transporta jusqu'à une moto garée à quelques mètres de là, à l'abri derrière un mur. Il l'adossa à ce mur, et attendit que les autres le rejoignent, ce qu'ils ne tardèrent pas à faire.

-Heero ! s'exclama Quatre en voyant le Japonais arriver en courant. Où étais-tu ?
-A l'intérieur avec Duo. Treize s'est échappé à bord de son avion personnel. Que s'est-t-il passé ici ?
-Une catastrophe, Heero. Tallgeese s'est attaqué au Gundam Escaflowne, et…Il a explosé.

Heero baissa la tête, signe qu'il avait compris, puis se tourna vers l'inconnu.

-Qui es-tu ?
-Eniko.

Quatre grimaça en sentant la jalousie qui s'emparait de Wufei et Kojirô en entendant ce nom. Les deux garçons n'avaient pas oublié ce que leur avait dit Shichi à son sujet, et un rival supplémentaire était arrivé pour leur mettre des bâtons dans les roues.

-Bien. Nous ferions mieux de partir, déclara Heero en remontant dans son Gundam. Eniko, tu monte avec moi, Quatre, avec Duo, Wufei, tu te chargeras de ramener Shichi à la base. Quant à Momigie, ajouta-t-il en jetant un coup d'œil à Trowa qui tenait la jeune fille dans ses bras. Je pense qu'elle est en de bonnes mains avec Trowa. En route ! Et dépêchons-nous !

Chacun remonta dans son appareil, et suivit Heero jusqu'à la base des Manganacs, deux des pilotes ramenant les blessés comme l'avait ordonné le Japonais. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, ils ne perdirent pas une minute et se dirigèrent à l'infirmerie où une surprise les attendait.

-Sally ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? s'exclama Wufei lorsque la jeune femme leur ouvrit la porte de la salle.
-Pas le temps. Mettez-les sur les lits, ordonna-t-elle.

Ils obéirent, se faisant ensuite mettre à la porte par la Chinoise.

-Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demanda Trowa quand la porte se referma.
-On attend, répondit Wufei d'un ton stressé en s'adossant contre le mur du couloir.
-Alors ça va être long, renchérit le Français en soupirant.
-Alors les amoureux déprimés, ça va ? demanda Duo en passant devant eux. Pas de bol, hein ? J'espère qu'elles vont s'en sortir.

Ses deux camarades se regardèrent d'un air las, visiblement agacés des bêtises de l'Américain.

-Duo…commença Trowa.
-Je sais, c'est pas le moment de parler. Ah ! Y'a Kojirô qui arrive. Trowa, tu pourras éviter que lui et Wufei ne s'entretuent ? Bon, à plus tard, moi je vais rejoindre Heero. Il fait passer un interrogatoire à Eniko. Faut quand même bien que quelqu'un sauve ce gosse des griffes de ce malade suicidaire, non ?

Il s'éclipsa, tandis que Kojirô les rejoignait. Le jeune garçon s'apprêtait à entrer dans la salle de l'infirmerie, quand Wufei l'attrapa par le col.

-Eeeeh ! Mais ça va pas toi ?
-Il est interdit d'entrer tant que Sally n'a pas donné d'autorisation.
-Bon. Tant pis.

Il s'appuya à son tour contre le mur, pensif.

-Chang ?
-Mm ?
-Tu sais, quand je t'ai dit que s'il arrivait quelque chose à Shichi tu aurais affaire à moi, je n'avais pas songé au retour de Eniko.
-Son retour ? Tu savais qu'il était ici ?
-Oui, il est parti en même temps que nous, mais à l'arrivée, il n'était pas là. Je n'ai pas voulu l'embêter avec ça. Je me demande bien où il était.
-Peut-être une autre mission, et qu'après en passant par ici il est tombé sur l'explosion, et il aura voulu nous aider.
-Probablement.
-Tu aime beaucoup Shichi, n'est-ce pas ?

Kojirô eut un fort rougissement en entendant la question directe du jeune homme, tout en détournant le regard de ce Chinois qui était de deux ans son aîné.

-Cela se voit tant que ça ?
-Comme le nez au milieu de la figure !
-Humph.

*****

-Donc, c'est toi Eniko, déclara Heero en regardant droit dans les yeux ce "gosse" qui était en face de lui.
-Vi, fit-il d'un ton enjoué malgré les circonstances.
-Tu m'as l'air bien heureux, pourquoi ?
-Je n'ai pas le droit d'être content ?
-En ce moment, c'est plutôt déplacé comme réaction. Qu'y a-t-il de si amusant ?
-Ben, même si je sais que les filles sont dans un état critique, je sais également qu'elles vont s'en sortir, comme elles l'ont toujours fait.
-Mouais.
-Et puis y'a la tête que tu fais qui n'est pas mal aussi.

A ce moment-là, la porte s'ouvrit à toute volée, livrant le passage à Duo prêt à empêcher Heero de tuer Eniko.

-Ca va ? Pas de morts ?
-Pas encore, mais tu risques d'être le prochain sur ma longue liste si tu continues à me prendre pour un demeuré qui tire sur tout ce qui bouge, répondit le Japonais en se retournant vers le visiteur.
-Bon, si vous permettez, je vais attendre avec les autres, prévint Eniko en sortant doucement de la pièce pour ne pas déranger ses deux compagnons.

Une fois hors de l'espèce de salle de torture dans laquelle il se trouvait quelques instants plus tôt, il soupira, heureux d'avoir pu échapper à Heero.

"Ces types sont complètement mabouls ! Je me demande bien où j'ai pu atterrir, moi ! Heureusement, Shichi pourra me renseigner quand elle ira mieux."

Il erra dans les couloirs quelques minutes, puis trouva enfin celui de l'infirmerie qu'il reconnut en voyant les trois garçons qui attendaient impatiemment devant la porte. Au moment où il approchait d'eux, la porte s'ouvrit, et Sally apparut, fatiguée, mais heureuse.

-Vous pouvez entrer. Elles vont bien. Seulement…
-Quel est le problème ?
-Elles sont encore dans les vapes. Mais vous pouvez toujours venir les voir.

Ils acquiescèrent, et pénétrèrent à la suite de la jeune femme dans la pièce blanche. Sur les lits se trouvaient Momigie et Shichi. La Japonaise avait une bande sur les yeux, la jambe recouverte d'un épais bandage, et quelques pansements ornant son visage. Quant à Shichi, elle avait le corps recouvert d'un bandage à partir du haut de la poitrine jusqu'au nombril, suite aux brûlures dû à l'explosion. Trowa s'installa près de Momigie, tandis que les trois autres s'avançaient vers le lit de la Française.

-Pourquoi ce linge sur ses yeux ? demanda Trowa en montrant le visage de Momigie.
-Il y a comme un petit problème, expliqua Sally. Ses yeux…Ont été soumis à une trop forte source de chaleur. Il peut y avoir des risques relativement importants. Mais je ne peux rien faire de plus tant qu'elle n'est pas réveillée.
-Je comprends.

Au bout de cinq minutes, Shichi commença à froncer les sourcils, les yeux toujours fermés. Elle finit par les ouvrir à demi, puis entièrement en voyant les trois garçons penchés au-dessus d'elle. Une expression de surprise prit place sur son visage lorsqu'elle vit Eniko.

-Eniko ?
-Quoi ?
-Mais qu'est-ce que tu fais là ?
-La même chose que toi, il me semble.
-Pff, c'est une des réponses qui me donne toujours mal à la tête. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-Le Gundam a explosé, lui répondit Wufei. Vous nous avez fait peur, Momigie et toi !
-Depuis quand tu as peur, toi ? ironisa-t-elle.
-Depuis que…

Il ne s'était jamais posé la question. Pourquoi avait-il eu peur? Peut-être tout simplement parce qu'il avait perdu assez de personnes comme ça. Il ne voulait plus que cela recommence. Il se souvenait encore comment Meiran avait perdu la vie, son armure mobile ayant explosé au combat.

-Non, rien, c'est compliqué.
-Pas grave.
-Comment te sens-tu, sinon ? demanda Eniko à la jeune fille.
-A part l'impression d'avoir essayé de traverser un mur ? Ca peut aller, assura-t-elle.
-J'en suis content, dirent les trois garçons dans un ensemble parfait avant de se jeter un regard froid.
-Quand vous aurez fini de vous entretuer, vous me ferez signe ?demanda-t-elle en s'asseyant.
-Oh ! Shichi, fit Sally, tu peux retourner à ton lit, tu es parfaitement capable de te tenir debout, mais si tu as besoin d'aide, je pense que tu auras assez de monde à ta disposition, d'après ce que je vois.
-Chouette ! J'avais peur de devoir rester ici toute la journée !
-Ca t'aurait embêté ?
-Ben, déjà que j'ai du mal à rester en place cinq minutes, je vous laisse imaginer toute une journée !
-Effectivement. Mais par contre, tu restes à la base. Tu pourrais avoir un accident, et dans ton état, ce n'est pas conseillé.
-Quoi mon état ?
-Je te signale que ton corps est à moitié brûlé. C'est pour cela que tu auras besoin de quelqu'un pour t'aider.
-D'accord, pas de problème. On y va ?

Elle commença à pivoter sur elle-même pour descendre de sa couchette, quand Eniko se précipita presque à ses côtés pour l'aider à se lever.

-Merci, Enou, mais je ne suis pas encore totalement handicapée !
-Je t'ai déjà dit cent fois de ne jamais m'appeler comme ça.
-Oh, ne sois pas aussi rabat-joie !Qu'est-ce qui t'arrive ? Je ne te reconnais pas ! D'habitude, tu es plus joyeux et boute-en-train que ça !
-Aujourd'hui, ce n'est pas comme d'habitude ! Vous auriez très bien pu mourir toutes les deux dans l'explosion !

Shichi se tut, terrassée par l'argument du jeune garçon. Il l'emmena jusqu'aux lits où ils s'étaient installés à leur arrivée, la soutenant par la taille en évitant de toucher ses blessures.

-Au fait, qu'est-ce que tu faisais sur le chantier ? lui demanda-t-elle quand il l'eut déposée sur sa couchette.
-Je revenais d'une mission, et en passant, j'ai assisté à l'explosion. Je suis allé voir s'il y avait des survivants, et…je t'ai trouvé. Tu m'as foutu les chtouilles ! C'est bien la première fois que tu me fais une peur pareille !
-C'est ma spécialité. Toujours faire plus peur.
-Ouais, mais là, tu t'es surpassée ! Mais promet-moi une chose.
-Quoi donc ?
-Ne recommence plus jamais ça !
-Promis, je vais essayer. Sinon, Duo serait capable de m'appeler ''la suicidaire n°2''.
-N°2 ?
-Le n°1 c'est Heero.
-Heero…Ce serait pas le type hyper musclé aux cheveux bruns et aux yeux bleus de Prusse avec un regard de tueur et un débardeur vert ?
-C'est bien lui, tu le connais ?
-Un peu oui, il m'a pratiquement torturé !
-Pauvre choux ! Tu dois être traumatisé !
-Arrête de me prendre pour un imbécile trop fragile.
-Je ne te prends pas pour un imbécile, mais tu n'as pas un physique qui a l'air très solide, je te rappelle.
-Je sais. Mais quand même ! Tu me connais, non ?
-C'est justement pour ça.

*****

Momigie se réveilla, ouvrant les yeux. Tout était noir. Elle sentit une main qui lui était familière se poser sur sa joue.

-Trowa ? Où est-ce qu'on est ?
-A l'infirmerie. Ne t'inquiète pas tout va bien.
-Mais le Gundam…Ca a explosé…Et Shichi était avec moi…Où est-elle ?
-Elle va bien, et elle est avec les autres. Ils s'occupent d'elles.

Momigie se calma, rassurée par les paroles du jeune homme, et par sa présence.

-Pourquoi tout est si noir ?
-Tu as quelque chose sur les yeux.
-Elle est réveillée ? demanda une voix venant du fond de la pièce.
-Oui.
-Bien, on peut donc vérifier sa vue. Mais j'ai peur que ce ne soit pas vraiment la peine.

Sally s'approcha du lit, et ôta la serviette des yeux de Momigie qui avait les yeux grands ouverts.

-Est-ce que tu vois quelque chose ?
-Non.

Sally lança un regard navré à Trowa. Cela s'annonçait mal. Très mal.

-Je ne suis tout de même pas…
-Aveugle ? Pour en être sûr, il faudrait que tu passes des examens. Mais ça ne m'étonnerait pas que tu le sois. Je pense plutôt que c'est temporaire, les nerfs optiques n'ayant pas étaient trop abîmés. Mais il faudra le temps de guérir, et tu risques de ne pas voir pendant un moment.
-Combien de temps ?
-Je dirais bien trois à quatre mois, vu les dommages occasionnés. Mais tu as tout de même quelqu'un qui pourra te guider. Je veux bien sûr parler de Quatre où Trowa, tu as le choix.
-Un choix qui n'est pas très compliqué.
-J'avais cru remarquer, ironisa Sally en voyant les joues de Trowa virer au rouge-rosé. Tu as trop chaud, Trowa? Tu es tout rouge!
-Euh, rien rien, c'est juste un coup de soleil.
-Faut faire attention à ça.
-Oh, ça va !

A suivre [Chapitre 15]


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