Repas incestueux



repas incestueusx Auteur : Westouille la fripouille
Genre/Pairing : slash DracoXHarry : z'aimez pas lisez pas ! Pas vraiment U.A., mais peu de correspondance en ce qui concerne les relations entre les personnages.
J'ai pas lu le tome cinq encore, donc ne prenez pas en compte les bizarreries du genre : Snape à cinq sœurs et est hermaphrodite.
Résumé : "Why did you kiss me Draco ?" "Because I love you Harry" "Please don't...Draco, you're my brother ! Don't..." "You know you're not and you love me as well."


Chapitre 7



Draco s'éveilla lentement, légèrement entravé dans ses mouvements par un poids sur son côté gauche. Il sourit en reconnaissant l'odeur épicée de son frère ; ce mélange résultant de sa journée passée à peindre avant de partir du manoir. Même après plusieurs jours, cette senteur marquerait sa peau avec résistance ; ce qui n'était certes pas gênant : cela ajoutait au charme mystérieux de son petit frère.
Soudain il sembla réaliser où il se trouvait précisément. Très précisément. Tout d'abord, et non pas l'un des moindres, Poudlard, l'école, remplie de délicieux élèves eux mêmes remplis de conneries. Surtout lorsque le sujet menait à des rumeurs plus 'croustillantes' les unes que les autres. Ensuite, son dortoir, où dormait ses 'camarades' dont Blaise…

-Harry ? Appela-t-il, amusé bien malgré lui par les petites mèches noires et blanches qui dépassaient de dessous les couvertures.

-'Core sommeil, bougonna une petite voix des tréfonds du lit.

-Je m'en doute bébé, mais n'oublie pas qu'on a école aujourd'hui et que si je suis en retard, Tonton Severus saura qui est le véritable coupable, menaça-t-il avec plaisir.
Harry apparut alors, éméché, de dessous les couettes, et se leva en trébuchant. Ses vêtements étaient 'légèrement' froissés, ses cheveux, subtilement coiffés et ses yeux réduits à deux amandes vertes embrumées.

-Je le dirai à Oncle Remus, bouda-t-il en croisa maladroitement les bras.
Draco sourit mais son expression amusée se fana quand il sentit quelque chose onduler le long de ses jambes. Il cessa tout mouvement et se jeta courageusement en bas du lit.

-{Bonjour Little boy ! }Salua gaiement Spirel en sortant lascivement de l'entremêlement des draps, visiblement bon matinal.

-{Bonjour Spirel, bien dormi ?} Demanda Harry en se gaussant de la couardise de son frère.

Celui grogna pour la forme et se redressa, uniquement en caleçon, et lissa pensivement sa chevelure ébouriffée.

-Tu es bien matinal Draco, marmonna une voix ensommeillée. Oh ! Bonjour Harry ! Tel frère...tel frère ? Tenta de se rattraper Blaise en laissant sa tête retomber sur l'oreiller en gémissant.

-Je compatis, informa gentiment Draco avec un sourire qui déniait son inspiration du moment.

Le rire amusé du brun les fit se retourner en même temps vers lui. La vision était enchanteresse.

-{Rose ? Tu es certain ?} Demandait Harry, les joues rosies, les mèches rebelles et ses grands yeux verts brillant.

Draco laissa échapper un petit soupir bienheureux et l'autre blond ne fit que boire la vue qui lui était offerte. Un bref regard à Draco l'avertit des risques et périls qu'il gagnerait en séduisant le garçon comme il le faisait avec tout le monde. Il se demanda…Oui, il se demanda s'il pouvait alors essayer d'enfin trouver quelqu'un pour une relation stable. Harry en valait la peine. Oui, cette délicieuse frimousse en valait définitivement toutes les peines du monde.

- - -

Harry se promenait avec plaisir dans la roseraie. Un sac ballottait contre ses reins, doucement, en cadence, tandis que l'air semi-nocturne libérait les mèches d'albâtre et d'ébène de la tresse lâche et les menait dans une danse douce et caressante. Les pétales des roses se fermaient doucement et dissimulaient leurs cœurs de pollen à la nuit. Rares étaient ceux dont les pas les menaient en cet endroit paisible ; les amoureux peut-être et sans doute quelques romantiques, voire les amoureux des plantes…

-Neville ! S'écria le brun en courant vers le septième année agenouillé devant un plan de fleurs petites et mauves qui avait mauvaise allure.

-Harry ! Répondit Neville en souriant avec surprise et ravissement. Qu'est-ce que tu fais de beau par ici ? Demanda-t-il en époussetant ses genoux salis et essuyant ensuite ses mains sur sa robe terreuse.

-Je cherche un endroit où m'installer pour peindre ! Je préfère rester au dehors : entouré par la nature l'imagination me vient plus fertile. Et tu t'occupes des plantes, n'est-ce pas ? Questionna-t-il à son tour, gêné de parler de lui-même.

-Oui, c'est ma passion : le professeur Chourave et moi-même prenons soin des serres : je compte la remplacer dès qu'elle partira, en tant que professeur, ajouta Neville en rangeant soigneusement ses outils de jardinage. Tu rentres avec moi ? Proposa-t-il en souriant.

-Avec plaisir !

Ils amorcèrent le chemin du retour vers le château en discutant légèrement, de la rentrée, de Poudlard, des professeurs…

-Tu as bien de la chance d'être le neveu du professeur Snape, soupira le châtain en le menant vers les portes.

-Je t'assure qu'il n'y a aucun avantage scolaire à l'être ! Enfin, pas pour moi en tous cas ! Plaisanta Harry avec malice. Il faut dire que nous entretenons une relation plutôt épicée…C'est Draco là-bas ? Demanda-t-il en rétrécissant les yeux pour passer outre les derniers rayons du couchant.

Draco se tenait face à une jeune fille aussi grande que lui, aux longs cheveux auburn ondulés et une autre était accrochée à son bras tandis qu'un rouquin et Blaise se tenaient à leurs côtés, des expressions plutôt hostiles sur le visage.

-Qui ? Demanda Harry d'une toute petite voix, ses yeux rivés à l'élève pendue au bras gauche de son frère.

-C'est pas vrai…il faut déjà qu'ils remettent ça ! Se plaignit Neville en grognant sa désapprobation. Ne t'inquiète pas, c'est Hermione, ma cousine, à côté d'elle Ron, tous deux à Gryffondor. Ensuite ben, je crois que tu connais non ? Demanda Neville en observant sa mine chagrinée.

-La fille collée à mon frère, c'est qui ? Souffla Harry, d'un ton décontenancé.

-Oh ! S'exclama Neville avec compréhension, ne t'inquiète pas, elle n'a rien à voir avec lui. Elle le suit de ses assiduités depuis leur première année, mais jamais il ne lui a adressé un seul regard. J'ai dans l'idée qu'il préfère les garçons moi…Ajouta-t-il mine de rien.

-Ca c'est vrai, admit Harry en retrouvant de légères couleurs. Ses yeux brillèrent tandis qu'il se mit à courir vers le blond sur les marches de l'entrée.

-Harry…Souffla Neville en souriant…

- - -

-Ecoute Malfoy, si tu faisais en sorte de retenir ta langue lorsqu'on se croise, tout le monde passerait une agréable année !

-Ecoute Granger, si vous évitiez de me lancer vos regards sous-entendus et accusateurs, peut-être daignerais-je cesser mes propos intempestifs à votre encontre.

-DRACO !!!

Le blond se tourna brusquement vers la voix de son cadet et se dégagea de l'emprise de la brunette qui le collait depuis une bonne heure. Cela faisait deux jours qu'il n'avait pas vu Harry, et il commençait à s'inquiéter. Il ouvrit les bras pour recevoir son petit frère qu'il étreignit avec forces émotions. Blaise secoua légèrement la tête tandis que Pansy pinçait les lèvres.

-Tu vas bien Harry ? Demanda-t-il en inspectant sa petite créature adorée, occasionnant son petit rire doux et combien plaisant !

-Oui Draco. Tu me cherchais ? Demanda-t-il d'une voix mutine, n'ayant de yeux que pour les orbes gris qui le dévoraient sans répit, jusqu'à la dernière miette.

-Sans doute, lui fut-il répondit sur un ton amusé.

-Neville ! Je croyais que tu devais nous rejoindre à la bibliothèque pour travailler le devoir de Défense Contre Les Forces du Mal ! S'exclama Hermione en frottant quelques tâches sur le devant de la robe de son cousin.

-Laisse-moi `Mione ! Du reste, j'étais occupé avec les plantes, il y a plusieurs plans d'orchidées malades et madame Chourave n'a pas le temps de tout coordonner entre ses cours et les serres, expliqua Neville avec un brin de lassitude, comme s'il répétait son explication.

-Je sais bien, mais tu ne dois pas négliger ton travail ! Nous passons nos examens cette année ! Rabâcha Hermione avec détermination.

-Lâche-le un peu Granger, laisse-le respirer et faire ce qui lui plaît ! Je suis certain que notre ami Neville sait très bien gérer ses activités tout seul ! Sermonna Draco, sous l'admiration de son frère et l'ébahissement total du reste du petit comité.
-Je suis d'accord avec Malfoy `Mione, ajouta Ron avec une grimace, bien que ça me coûte d'avouer ça.

-Je pourrais t'aider Neville si tu as des problèmes en Défense, proposa Harry avec un sourire timide et les joues délicatement rosées. Je ne suis pas peu doué moi-même, ajouta-t-il avec un air ravageur.

-Avec plaisir Harry, répondit-il à la surprise de sa cousine.

Celle-ci fixa le petit brun récemment intégré à Poudlard. Elle n'oubliait pas qu'il avait tué Voldemort…Bien que les circonstances et les moyens avaient été tus par la famille Malfoy, il n'y avait aucun doute quant à la personne qui l'avait décimé. Le garçonnet calme et tranquille cachait sans nul doute une puissance dévastatrice.

-Harry, voici Hermione Granger et Ronald Weasley, présenta civilement Draco au grand étonnement des deux présentés.

Hermione rappelait à Harry le professeur McGonagall, son air sévère peut-être, où cette gentillesse cachée derrière les grand yeux bruns. Ronald, et bien, les chevelures rousses étaient bien peu présentes dans le monde sorcier, et Merlin savait que sa rencontre avec les jumeaux l'avait marqué.
Il saisit la main de son aînée à gryffondor et y souffla un baiser, la faisant rosir.

-Je suis ravi de te connaître, Merlin sait combien de fois j'ai entendu parler de toi, avoua-t-il avec un clin d'œil complice.

-Pas en bien, je pense, se permit-elle avec un sourire résigné.

-Et bien, en un sens ça l'était, Tonton Severus parle rarement de ses élèves…Il parle souvent de Neville, et je me suis rendu compte que sa vision des choses était quelque peu erronée par son jugement officiel. Il en est sûrement de même pour toi, je me trompe ? Demanda-t-il en penchant légèrement la tête.

Draco attrapa sa natte et s'amusa avec distraitement, discutant avec Blaise sans déranger son frère.

-Seul le temps te le dira Harry, répondit-elle avec un hochement de tête entendu.

La main de Harry se tendit vers Ron qui la serra avec amusement.

-J'ai eu le plaisir de rencontrer Fred et George, époustouflants ces deux là, content de te connaître Ron.

-Et encore, tu n'as rien vu, j'en suis certain, lui assura-t-il en serrant vigoureusement la main gracile.

-Tu veux dire, à part les regards graveleux qu'ils lançaient au professeur Snape ? Questionna
Draco sur le ton de la plaisanterie.

Ron pouffa et Hermione sourit avec indulgence, ravie des changements opérés chez le blond aristocratique.

-Ton influence sur Malfoy est épatante Harry, laissa-t-elle glisser en ramenant les pans de sa robe sorcière sur sa poitrine.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? Demanda-t-il. Il est toujours comme ça, rajouta-t-il avec un sourire positivement ravi.

Le rire de la jeune fille le fit lui-même sourire et il se tourna vers Neville dont il agrippa la manche. Le garçon mesurait facilement une tête de plus que lui et sa carrure contrastait fortement avec sa silhouette frêle, mais il se sentait en sécurité à ses côtés et non menacé.

-Allons dîner, je suis affamé !

Et il entraîna la joyeuse troupe qui marcha à l'unisson vers la Grande Salle, suivant l'étrange couple qui les guidait. Draco glissa son bras autour des épaules de son frère et embrassa sa tempe parsemée de fines mèches avant de recevoir à son tour un petit baiser sur le menton.
Il se sentait si bien en compagnie de son frère que rien ne l'atteignait plus des bruits alentours et des regards dédaigneux ou au contraire concupiscents. Seuls l'odeur épicée, le velouté de peau et la voix riche de Harry atteignait ses narines enchantées, faisait frémir ses doigts avides et charmait son oreille appréciative.
Harry joignit les Serpentard au repas et ceux-ci lui firent très bon accueil. Il était assis entre Blaise et Draco qui tentait désespérément de faire taire le bourdon qui en avait après son ouïe.

-Pansy la ferme.

Pas la plus polie des façons de s'en débarrasser, mais de loin la plus expéditive. Enfin…Vite dit. Harry soupira de lassitude en lâchant sa fourchette. Il n'avait plus faim, l'appétit le fuyait. Le sommeil l'évitait sournoisement, il n'avait plus goût à rien…
Il fallait qu'il se fasse une raison : Poudlard ne lui convenait pas du tout. Il s'ennuyait en cours : les connaissances qu'on lui distribuait avaient été assimilées des années auparavant, il dépassait de loin la plupart des élèves et professeurs en matière de magie et l'atmosphère de l'école l'indisposait : trop de monde, trop de bruits…trop de tout. De plus, il ne voyait pas beaucoup Draco. Et plus que tout, son père lui manquait et il s'inquiétait beaucoup pour lui. Il était certain que s'il lui arrivait quelque chose, personne ne lui viendrait en aide alors qu'il avait été élu à l'unanimité par le ministère pour remplir la fonction de ministre.

-Harry, tout va bien chéri ? Demanda Draco dans le creux de son oreille.

" Tout va bien chaton ? "

-Ca va, répondit-il d'une voix étranglée.

Les intonations de Draco ressemblaient tant à celle de Lucius que c'en était décourageant. Il avait besoin du senior pour vivre, pour être mené, pour qu'on lui montre la voix à suivre…

" Tu n'as plus besoin de moi pour évoluer dans ta vie, pour guider chacun de tes pas. "

Mais c'était si difficile de ne pas voir son beau visage à demi souriant le matin en descendant dans le petit salon, de ne pas se serrer dans les bras forts et réconfortants, de ne pas se lâcher de toute frustration en hurlant de colère et de terreur face à la vie qui attend…

Un cri effrayant retentit dans le halle et tous les regards se tournèrent vers la fenêtre magique qui laissait entrer les chouettes le matin. Une paire d'ailes noirâtres claquèrent dans le vide et une boule de plume se dirigea rapidement vers les portes de la salle. Harry se leva d'un bond, courant rapidement vers les énormes pans de bois et dressa son bras vers le haut. Sa manche glissa tandis que ses robes terminèrent de tournoyer sous l'effet de rotation qu'il leur avait inspirées. Un jeune aigle s'agrippa de ses serres au gant de cuir recouvrant son avant-bras et il flatta l'animal gentiment mais peu, dégrafant le parchemin de son emprise ferme. Ensuite il dirigea son bras derrière lui et offrit une impulsion à l'animal qui s'envola au dehors, laissant l'ensemble pédagogique muet de surprise.
Indifférent aux murmures curieux, Harry déplia la missive et fronça les sourcils. Rares étaient les fois où Opale lui livrait le courrier, le plus souvent, Hedwige s'en chargeait.

" Cher Monsieur Potter,
Etant donné vos hauts faits et votre puissance, votre présence est nécessaire à la tête de notre groupe. Devenez notre meneur. "

… ?
- - -

-Harry ! Quelle bonne surprise ! Comment vas-tu depuis la dernière fois ?

Harry coula lentement son regard vers la silhouette de Neville qui s'affairait autour des orchidées malades, encore. Cinq jours plus tôt déjà il s'occupait de maintenir les pauvres plantes en vie. Il semblait être dans son élément à s'agiter comme ça autour des petits pieds verts aux cœurs noirs.

-Harry ?

Neville observa le visage pâle éclairé par les lanternes blafardes de la serre. Envolés le teint habituellement rosé aux pommettes et l'étincelle dans les grands orbes verts. Il ne faisait qu'entrevoir le jeune Serdaigle lorsqu'ils avaient cours et il le voyait toujours seul, fuyant la compagnie des garçons et surtout des filles de son âge.
L'attention du châtain revint sur le brun qui passa une main lasse dans sa chevelure ébouriffée, les yeux hagards. Ses pas le rapprochèrent de l'amoureux des plantes et Neville n'eut que le temps d'ouvrir les bras pour rattraper la forme frêle qui y tombait, abandonnée de toute volonté propre.
Harry sanglota longtemps dans l'étreinte de ses bras. Ils se trouvaient là, l'un contre l'autre, et Neville se rendit compte qu'en quelque sorte, ils se complétaient. C'était abstrait bien sûr, mais leurs magies semblaient s'apprivoiser l'une et l'autre et s'aimer comme deux sœurs…

-Harry ? Appela-t-il doucement en le sentant se relaxer progressivement.

Aucune réponse ne lui parvint et il sourit imperceptiblement. Jetant un regard d'excuse aux fleurs dont il prenait soin avant l'arrivée de son ami, il chassa d'un doigt sa frange trop longue et cala le petit corps chaud contre lui avant de sortir de la maison verte.
Au dehors, ses pas s'imprégnèrent de la jeune rosée : il était tard, ou très tôt. Novembre approchait et bientôt la neige recouvrirait le dos voûté de Poudlard. La vieille bâtisse hurlait sous le vent d'un presque hiver et les ombres générées par les arbres mouvants auraient effrayés des égarés.
Neville referma doucement la porte du château et affermit sa prise sur Harry, le menant d'un pas lent vers le dortoir des Gryffondor. Il ne voyait personne à qui il aurait pu laisser le petit Serdaigle.

-Monsieur Longbottom, l'appela une voix sardonique à souhait, puis-je…Harry ?

Neville avisa l'expression inquiète de son professeur et se rapprocha de lui d'un pas assuré. Il se sentait prêt à faire des miracles afin de protéger la petite vie qui était venue chercher asile au creux de ses bras.
Severus baissa son regard vers les joues livides et les longues mèches éparses. Son cœur se serra fortement et son souffle se bloqua dans sa gorge.

-S'est-il évanoui ? Demanda-t-il avec angoisse, craignant une crise magique de la part de son protégé.

-Non, il s'est endormi, répondit tranquillement le Gryffondor. Mais il ne va pas bien du tout, ajouta-t-il d'un ton désapprobateur. J'ai dans l'idée que Poudlard ne lui sied guère.

-Je vais m'occuper de lui, dit Severus en tendant les bras vers Harry.

Mais celui-ci se raccrocha désespérément à la robe de Neville qui écarquilla les yeux de surprise. Severus fronça les sourcils mais se résigna rapidement.

-Suivez-moi Monsieur Longbottom.

Et ses robes tournoyèrent alors qu'il détournait ses pas vers les cachots. Son élève, docile, lui emboîta le pas, nullement gêné par le poids qu'il supportait. Ses yeux se perdirent plusieurs fois sur le visage inconscient de sa beauté quasi sépulcrale. Cette pensée le fit frémir et il rattrapa rapidement son professeur qui l'avait distancé. Un tableau pivota et ils entrèrent dans ce qu'il semblait être des appartements privés.

-Installez-vous. Du thé ? Proposa Snape en se dirigeant vers une étagère aux portes de verre.

-S'il vous plaît.

Le mobilier de la pièce avait été créé par un artiste de renom si l'on jugeait les sculptures détaillées et très nettes, d'une vivacité merveilleuse. L'âtre diffusait des rayons orangés sur son habillage de pierre et un tapis aux motifs bleutés se trouvait entouré par quelques fauteuils de cuir sombre ni bleu ni noir, mais d'une subtile teinte entre les deux. La pièce était séparée d'une autre située à trois marches en contre-bas par des étagères couvertes de livres et de bibelots de toutes sortes.

-Vos appartements sont décorés avec beaucoup de goût, merci, offrit sincèrement Neville en saisissant la tasse de thé que lui tendait son professeur.

Snape haussa un sourcil perplexe mais le remercia en s'asseyant en face de lui.

-Que faisiez-vous si tard en dehors de votre dortoir ?

-Je soigne les orchidées de la roseraie. Il faut changer les plans de place et comme je n'aime pas travailler de jour avec les élèves autour de moi, j'ai profité de samedi matin pour me reposer pour terminer avant demain matin, expliqua-t-il.

-C'est très généreux de votre part, remarqua Severus avec une légère surprise, mais veillez à ne pas perturber vos périodes de repos trop souvent, vos études en pâtiraient, prévint-il presque aimablement si ce n'était l'accentuation quelque peu amère sur le mot 'étude'.

-J'y veillerai, merci professeur…Qu'est-ce que vous allez faire à propos de Harry ? Questionna Neville après un moment de silence.

Le maître des potions parut réfléchir quelques secondes et soupira.

-J'ai remarqué que ses études ne lui apportent rien et c'était à prévoir : on ne pouvait battre Voldemort sans en retirer un certain savoir. Harry semble avoir absorbé l'entière connaissance du feu Seigneur Sombre en même temps que ses pouvoirs. Sachant que Tom Jedusor fut un des meilleurs élèves de Poudlard, il est évident que Monsieur Potter ne nécessite pas l'enseignement qu'il lui est prodigué. Je suppose qu'il va falloir le renvoyer auprès de son père, avec son accord bien entendu.

-Je suis d'accord, murmura une petite voix triste.

Neville fut brusquement libéré de l'emprise de Harry qui se leva et se blottit contre son oncle.

-Je veux rentrer à la maison, je veux voir père, sanglota-t-il contre le cou de Severus.

-Nous lui écrirons dès demain alors, le rassura-t-il en le berçant gentiment, caressant les mèches d'ébène avec tendresse. Tu aurais du m'en parler avant Harry, tu sais qu'il ne résulte que de mauvaises choses lorsque tu te renfermes sur toi-même. Pourquoi n'en as-tu pas parlé avec Draco ? Demanda-t-il avec confusion.

-J'ai essayé, répondit-il Harry, sa voix s'étranglant dans sa gorge, mais il…avec un garçon…

Ses sanglots se transformèrent en hoquets et il se recula, misérable.

-Il ne m'aime pas Oncle Severus, Draco ne m'aime pas, révéla-t-il comme s'il prenait conscience d'un fait inéluctable.

-Qu'est-ce que tu racontes microbe, ton frère est en totale admiration devant toi. Et encore je fais dans l'euphémisme, ironisa Snape.

-Le professeur a raison Harry, ce n'est pas parce Draco a des relations…sexuelles avec d'autres personnes qu'il ne t'aime pas, tenta Neville en se maudissant d'avoir buter.

Severus avait adopté son rictus favori à son hésitation.

-Toujours quelque peu prude sur la question Monsieur Longbottom ? Attisa-t-il avec malice.

-Oh s'il vous plaît professeur Snape, rougit Neville en tournant sa tête vers le plafond.

Harry rit doucement et imita le rictus Snapien.

-Et où donc se trouve le professeur Lupin Oncle Severus ?

-Lu…Lupin ? Bafouilla-t-il d'un air coupable.

Le clin d'œil qu'échangea Harry avec Neville lui attira un regard noir et un soupir exaspéré.

-Peut-être que si nous poussions la porte qui mène à votre chambre…, minauda Harry en imitant le geste.

-Tu ne trouverais plus personne Harry, le coupa une voix ensommeillée qu'il adorait d'entre toutes.

-Remus !

Celui-ci lui sourit et s'assit à ses côtés, l'accueillant affectueusement sur ses genoux. Harry se réfugia avec plaisir contre le pyjama doux qu'il portait, se rassasiant de l'odeur naturelle du loup-garou.

Severus le fusilla du regard et reporta son attention vers leur invité. Neville souriait chaleureusement et même l'expression terrible de son professeur n'y changea rien.

-Ecoute-moi bien Harry, dit Remus en faisant une coupelle de ses mains, y recueillant le visage fin de son neveu. Je veux que tu me dises ce qu'il ne va pas, précisément. Tu as cette tendance à te replier sur toi-même, cachant ton aura, tes sentiments à tout le monde et ce n'est pas bon, pas bon du tout, insista-t-il en lissant les longues mèches de ses doigts effilés. Ton père a déjà du te le dire, alors écoute-le sagement et confies-toi mon ange, tu mérites d'être heureux, alors laisse-nous t'aider, d'accord ? Demanda le loup-garou avec toute la conviction qu'il pouvait insuffler à sa voix.

Harry hocha la tête mais aussitôt ses yeux s'emplirent de larmes.

-Je l'aime, sanglota-t-il, je l'aime…

Ses barrières émotionnelles s'effondrèrent et aussitôt Remus gémit, le serrant contre sa poitrine, désespéré de parvenir un jour à combler ce cœur brisé de toutes parts. La pression magique dans la pièce devint quasiment insupportable et Neville s'empressa de conforter son ami de la sienne, calme, paisible et apaisante.
Qui aurait cru qu'un jeune homme aussi pétillant de vie que Harry cachait autant de craquelures intérieures ? L'insécurité qui l'entourait été telle que celle qu'il ressentait lui-même lors de ses jeunes années à Poudlard en cours de Potions ressemblaient à de l'héroïsme pur. Sa force cachait des faiblesses aux noms d'Appréhension, de Désillusion et de Peur…toujours cette angoisse d'être rejeté des autres, comme il l'avait été par sa deuxième famille, celle-là même qui partageait son sang.

Neville ne sut pas comment il fut capable de comprendre tout ceci en un espace temporel si court qu'un battement de cœur semblait y correspondre. Mais Harry s'était calmé et au-dessus de sa silhouette effondrée, Remus et Severus se regardaient de l'air de ceux qui savent et qui ne savent pas comment mettre à profit leur savoir.
Ils connaissaient tous deux les sentiments de Draco envers son frère. Tout le monde les connaissait. Mais répondaient-ils à ceux de Harry ? Tous avaient conscience de la réputation de l'héritier des Malfoy et du nombre incalculable de ses conquêtes…Etait-il digne de l'innocence et de la pureté du jeune Potter ?

- - -

Un cygne s'esquissa parmi les nombreuses diagonales qui structuraient l'étendue ocre du lac. L'huile colorée coula lascivement du soleil couchant jusqu'au dos rond de la noble tête et du port fier. Un geste vague l'arrêta et fit disparaître cette goutte importune avant qu'elle ne dérange l'équilibre des plumes nacrées. Les nuages orangés apparurent et dérangèrent l'uniformité du rougeoiement du bas soleil. Ces adieux au jour soulevaient maints rayons dorés et les déposaient sur les êtres et les choses, ainsi que sur ce beau damoiseau qui lui lançait une œillade langoureuse en guise d'au revoir. L'extrémité des ailes déployées envoyaient des gouttelettes autour de lui et l'on entendait presque leur retombée sur l'eau paisible. Les jeunes arbustes surplombant l'immensité verdâtre s'y penchèrent un peu plus, comme pour y déposer le rebord de leur feuille et goûter à la liqueur si étrangement colorée…

-Harry…

Le jeune sorcier à la chevelure d'ébène ferma un instant ses prunelles d'émeraude, savourant la richesse et la préciosité de cette voix qu'il chérissait tant. Il déposa son pinceau avec un dernier regard pour son oiseau à demi tracé et se tourna gracieusement vers le blond qui attendait patiemment derrière lui, les yeux posés sur son récent travail.
Il était descendu près du lac pour penser, et le couchant l'avait inspiré, comme cela lui arrivait très souvent.

-{Ca sent bizarre.}

-{N'y touche pas ! C'est toxique ! C'est un liquide créé pour peindre, pour dessiner.} Prévint Harry en avisant le musant curieux de son petit ami près de ses huiles.

-{Je n'y touche pas, je renifle.} Répondit-il d'un air supérieur.

-{Tu renifles ? Et où sont donc tes naseaux ?} Se moqua gentiment Harry, remerciant son camarade pour le soutenir de sa façon à lui.

Spirel lui tira la langue et repartit vers les feuillages et les pierres du bord du lac.
Draco n'avait pas bougé et avait la grâce de paraître embarrassé. Harry lui rendit son regard, se trouvant mal quand les orbes lunaires plongèrent au tréfonds de son âme, le dénudant totalement. Il souleva un sourcil inquisiteur et Draco soupira, visiblement mal à l'aise.

-Harry…Commença-t-il maladroitement, tentant de regarder le brun dans les yeux sans y parvenir plus de quelques secondes filées.

Le soleil, triste de si peu d'attention disparut à l'horizon dans une mare de sang. La vie se prépara à la nuit fraîche qui se préparait. Harry se détourna vers sa toile et abaissa un voile pour la protéger des éléments extérieurs. Il rangea calmement ses outils et sortit son catalyseur pour, d'un sort, mener son équipement de parfait peintre dans son dortoir. Après ceci, il accorda toute son attention à Draco dont les mèches se détachaient les unes des autres pour fouetter sa mâchoire.

-ECOUTE ! JE SUIS DE-SO-LE ! Je n'ai jamais voulu que tu nous voies comme ça ! Explosa Draco, hors de lui, ne sachant pas par quel bout s'y prendre.

-Moi non plus.

La voix mesurée, posée ne coïncidait pas avec celle du Harry qu'il connaissait, si riche d'émotions, si adorable et tendre…

-Je…pardon…

Misérable…Il était misérable. Mais qu'y pouvait-il ? Approcher le fruit défendu et ne pas pouvoir y toucher n'était pas au-dessus de ses moyens…Mais les conséquences étaient inévitables : il avait fallu qu'il ait recours à la méthode effective puisque rien ne savait apaiser mieux que ça ce refoulement de sentiments. Savoir qu'il ne pourrait jamais toucher cette belle pomme d'or qui brillait de mille feux devant lui…

-Tu n'as pas à t'excuser.

La voix blanche de Harry le sortit de sa transe et il écarquilla les yeux face à ses paroles.

-Après tout, pour toi, je ne suis qu'un frère.

-Je…Non ! Que…Bafouilla-t-il, confus au plus haut point.

-Je t'aime, c'est aussi simple que ça, confessa Harry. Cela explique ma tristesse, ma peur, ma jalousie. Le problème c'est que je suis également très possessif et je répugne à partager mes biens. Te voir avec ce garçon m'a fait péter les plombs, simplifia Harry en le fixant profondément et pensivement ?

-Harry…Murmura Draco, n'en croyant pas ses oreilles. Avait-il tout gâché ?

-Je ne suis pas ton frère Draco. Mon nom est Harry James Potter et je suis celui qui vainquit Tom Jedusor, le menant à la mort. Je suis un meurtrier,…

-Non, tu…le coupa Draco avant d'être coupé son tour par un regard noir que même leur oncle adoré aurait applaudi.

-J'ai tué, et je tuerai encore sans y réfléchir à deux fois si j'y étais obligé, si quelqu'un venait à menacer ceux qui me sont chers. Je suis une tête de mule, lunatique réservé et pas bavard. Je déteste la foule, je suis claustrophobe et j'apprécie moyennement le noir. J'ai peur du vide, mais ça ne m'empêche de vouloir m'y jeter quand j'ai mal au cœur…Continua Harry de plus en plus doucement. Je vais quitter Poudlard.

-Quoi !!! S'écria Draco, fronçant les sourcils et se redressant de toute sa hauteur, carrant involontairement les épaules.

Il surplomba alors facilement Harry qui perdit son ton assuré, toujours aussi impressionné par tout de qui se dégageait du grand blond. Cette aristocratique arrogance, ce majestueux port de tête et cette mâchoire volontaire…

-Le ministère de l'éducation a accepté mes qualifications comme étant de loin supérieures à tous ici à Poudlard…Dit-il après un court silence.

-A tous ici bas tu veux dire ! Reprit Draco avec flamme.

Dame Fierté envahit son cœur. Son frère était le meilleur.

-Je n'ai rien à faire ici, et je m'inquiète pour père. Ces lettres ne font qu'aggraver mes inquiétudes, ajouta le brun en cachant sa gorge dénudé du froid devenant mordant.

-Quelles lettres ? Le pressa aussitôt Draco en plissant les yeux.

-Rien d'important…Je pense qu'elles viennent d'anciens Mangemorts qui rêvent de revanche et qui regrettent la perte de Voldemort. Ils disent me vouloir à leur tête comme le fut autrefois Tom Jedusor, raconta Harry d'un ton qui ne semblait pas du tout inquiet par la situation.

-En as-tu parlé avec Dumbledore ? Demanda Draco avec angoisse.

-C'est inutile. J'agirai quand ils se montreront. Et ils vont le faire bientôt, j'en suis persuadé, révéla-t-il mystérieusement en avançant lentement vers le château, obligeant Draco à le suivre.

Celui-ci obtempéra et resta légèrement retrait, contemplant une fois encore la beauté surnaturelle de Harry. Il lui sembla un instant que son destin était voué à le regarder de loin sans jamais lui prouver combien il chérissait le pli de lèvres boudeur, le nez taquin légèrement froncé et cette fine trace au niveau des mâchoires…

A moitié du chemin, Harry virevolta et se planta fermement devant lui et l'observa longuement, semblant le jauger. Son œil vif ne reflétait aucun courage naturel mais une détermination sans faille. Et tandis que le vent cinglait ses robes avec violence, ces paroles ne manquèrent pas leur but.

-Je t'aime Draco. Mon cœur n'appartient qu'à toi. Libre à toi de le chérir avec amour ou de le piétiner sans pitié. Sache que je ne me contenterai jamais de demi-mesure, sois à moi entièrement ou ne le sois pas du tout. Maintenant, je t'offre tout le temps dont tu nécessiteras pour te décider, tout en sachant que je pars la semaine prochaine et que je ne veux pas ta réponse avant notre prochaine rencontre à la fin de tes études : il est important que tu sois libre de toute pression quelle qu'elle soit pour tes examens. Bon…voilà, finit Harry avec finalement une petite rougeur au niveau des pommettes.

Draco sourit à sa vue et soupira de bonheur. La tête lui tournait. Il n'avait jamais été ivre, mais là, il devait sûrement l'être de joie. Sa décision était déjà prise et bien fermement. Rien ne l'en ferait jamais dévier. Il étreignit son frère avec amour, ivresse, emportement, se sentant danser dans les limbes de son âme.

-Où as-tu trouvé ce courage mon chéri ? Je suis si fier de toi ! Gratifia-t-il en souriant sans fin au jeune brun qui lui sourit en retour, rosissant de plaisir.

Il n'avait pas perdu son frère finalement. Peut-être avait-il trouvé un amant ?

- - -

Severus avait été heureux de parler avec Draco et découvrir que le sujet était bien à plat entre ses deux neveux et que seul le temps arrangerait les choses à présent. Néanmoins, il avait été préoccupé par cette histoire de lettres. Le pire peut-être résidait dans le fait que Harry refusait d'en parler. " Je m'en occupe, " avait-il dit.
Remus le rassura quelque peu en lui rappelant que Harry savait ce qui était dangereux et ce qui ne l'était pas.
Il n'empêcha pas que personne ne s'était préparé à ce qui survint quelques jours après la 'réconciliation' des deux 'frères'.

La Grande Salle était remplie, comme chaque soir. Une atmosphère bonne-enfant imprégnait les murs du vieux château et les élèves savouraient un repas spécial et les professeurs discutaient catastrophes de la journée avec enthousiasme, surveillant de temps en temps les gosses du coin de l'œil. Draco mangeait tranquillement à la table des Serpentards, son regard couvant la petite silhouette à la tunique sombre qui dînait peu et sifflait discrètement à l'intention de son serpent, glisser quelque part sous ses vêtements, contre sa peau douce et chaude. Y avait-il une bête plus chanceuse que ce sale petit reptile pervers et profiteur ?!

-{Mange plus, tu es maigre comme un clou.}
-{Je n'ai pas faim.}
-{Harry…} Menaça Spirel en chatouillant ses flancs sensibles du bout de la queue.
-{C'est de la triche !} Se plaignit l'attaqué en se contorsionnant pour échapper à son ennemi.
-{Je suis un serpent.} Lui parvint la réponse simple et précise de son familier.
-{Niah niah…}Répondit très intelligemment le brun en se raidissant soudainement; une curieuse sensation l'ayant envahi, lui hérissant le poil et l'échine.

Spirel s'enroula autour de son bras, coulant rapidement son corps brun contre sa peau en une étreinte ferme. C'est alors que les portes s'ouvrirent en grand et qu'apparurent quelques silhouettes masquées, recouvertes d'une capuche noirâtre. En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, Albus Dumbledore, Severus Snape et le reste du staff de Poudlard se dressa entre les élèves et les nouveaux arrivants.

-Qui êtes-vous ? Demanda le directeur avec acidité.

-Si vous ne le savez, c'est que vous n'êtes pas la personne avec qui nous interagissons. Poussez-vous de notre chemin vieil homme, nous ne voulons blesser personne, lui répondit une voix masculine grave.

-Allez-vous en.

Tous se tournèrent vers le petit garçon de treize ans qui se dressait à présent entre professeurs et hommes masqués. Sa voix était empreinte de lassitude.

-Vous…

-Allez-vous en, répéta-t-il toujours aussi calmement.

-HARRY !! S'écria Draco qui se rua vers lui.

Il fut intercepté par des liens invisibles et son regard rencontra les iris enflammés du brun, et son bras levé. Quand il le baissa, les liens disparurent mais Draco resta tranquille, observant la scène comme les autres qui s'étaient rassemblés derrière les professeurs.

-Je ne répèterai pas, continua-t-il de son ton agréable, un sourcil levé en guise de point d'interrogation.

-Nous ne partirons pas sans vous, insista ce qui semblait être le meneur du groupe.

-Je n'en attendais pas moins de vous, répondit alors tout simplement Harry en faisant signe à ceux qui se tenaient derrière lui de reculer.

Ils s'exécutèrent tous rapidement. Il y eut un moment d'anxiété chez les intrus. Un frisson furtif.

-Harry, si tu as besoin d'aide, tu n'as qu'à faire signe, dit Dumbledore d'un ton qui trahissait son inquiétude, mais empli de compréhension.

Harry hocha la tête et sortit lentement sa baguette de cristal de son étui de cuir, jouant délicatement avec la basse résonance qu'elle lui offrait. Ce son typique du cristal lorsqu'il fendait le vent…

-Vous êtes ce qu'il reste des suivants de Tom Jedusor, commença Harry avec calme. Vous vous attendez à ce que moi, Harry Potter, celui dont les parents ont été tués par feu Voldemort, celui dont Voldemort a tenté de tuer la deuxième véritable famille, celui qui a subi la présence de Voldemort plus cruellement que tous les habitants de cette terre réunis, celui qui a tué ce brave Tom Jedusor qui tua lui-même des milliers d'innocents pour des raisons si stupides et si irraisonnées que je le ne les énoncerai pas ? C'est bien de celui-là dont vous parler ? Demanda-t-il méchamment, arrogance et mépris se bousculant sur ses lèvres et au fond de gorge.

-Nous avons besoin d'un meneur digne de notre puissance, lui répondit la figure de tête en face de lui, d'un ton moins assuré que précédemment.

Visiblement, le nom de Voldemort heurtait toujours les esprits…

-Puissance, murmura Harry, si bas que même les plus proches de lui eurent du ma à l'entendre. Que savez-vous de la puissance ? Questionna-t-il, laissant à ses interlocuteurs le temps de réaliser leur ignorance.

-Nous détenons quelqu'un qui vous est cher, menaça une autre silhouette sombre, alors suivez-nous sans discuter plus avant ! S'énerva-t-elle, retrouvant une morgue qui était loin de valoir la moins bonne de ce cher Severus.

-Mauvaise réponse, murmura ce dernier, s'attirant un regard angoissé de la part de son amant.

-Vous n'avez pas osé ? Siffla Harry en s'empourprant violemment.

Apparemment, ce n'était pas la réaction escomptée par les anciens Mangemorts qui se rétractèrent uniformément. Harry s'avança, furieux, la magie se faufilant par chacune de ses pores…Une aura verte s'esquissa autour de lui, l'entourant de sa chaleur. Spirel siffla de colère, prenant la rage de son maître pour sienne. Le jeune sorcier était terrifiant.

-Vous avez osé toucher à mon père ? Demanda-t-il calmement, les mots glissant bien trop facilement sur sa langue. J'espère pour vous qu'il va bien, dit-il, et sa voix comportait une menace réelle, tout le monde en était conscient.

A ce moment, les Mangemorts comprirent leur erreur. Leur plus grosse erreur.

-Vous venez ici, m'ôter les personnes qui me sont chères et me sortirent des sornettes telles que vous êtes dignes de MA puissance ? Que savez vous de la force magique ? Que savez-vous de ce flux enivrant qui aguiche vos sens et les endort ? De cette eau apparemment calme qui abat vos résistances mentales comme neige au soleil ? Qui détruit vos moindres moyens de repli ? Vos moindres espérances de vaincre ? Que pensez-vous connaître d'une puissance qu'il faut endiguer chaque jour avec plus de force pour ne pas se faire engloutir par son entièreté et sa vigueur ? QUE SAVEZ VOUS DONC DE LA PUISSANCE ? Hurla Harry en projetant vers eux sa seule aura.

Les baguettes de bois s'embrasèrent et les capuches brûlèrent également, cependant, la peau ne fut pas touchée.
Des cris de stupeurs s'envolèrent et Severus s'approcha de son neveu. Il observa le visage fatigué et les traits désespérés.

-Où détenez-vous Lucius Malfoy ? Demanda-t-il à Lance Unsort, Mangemort de renom parmi ses anciens pairs.

-Nous l'y conduirons, répondit-il avec effroi en désignant Harry.

-Bien, répondit ce dernier en s'avançant d'un pas vers eux.

Mais Lucius devrait attendre car ses jambes lâchèrent lâchement et il s'écrasa tête contre terre, passant de l'autre côté de la barrière.


A suivre…



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