Allow and… to be continued
nouvelle
Auteur : Miki
Titre : Allow and… to be continued ( comprendre " Admettre et… aller plus loin ")
Genre : Nouvelle, non basée sur une quelconque histoire _ romance _ yaoï
Etat actuel : en cours, quatre chapitres écrits pour le moment
Résumé : vraiment, je ne peux pas ! O_o Trop dur ça… -_- Pis y a tout plein de persos en plus… En réalité tout se résume dans le titre ( que j'ai mis lgtps à trouver d'ailleurs… ) " Admettre et… aller plus loin " Mon histoire parle de l'acceptation de l'entourage face à l'homosexualité, et à l'inceste. C'est la base, et c'est vraiment ce que j'avais envie de traiter. Bien sur, ça ne s'arrête pas à là ! Je préviens, c'est pas du mélo tout le long, y a plusieurs passages marrants ( enfin j'espère ! ! ) que je me suis bien éclatée à écrire ^_-
Disclaimer, note de l'auteur : histoire écrire par une yaoïste accro au style ! Je tiens à prévenir les âmes sensibles que j'y évoque plusieurs sujets qui me tiennent beaucoup à cœur. L'homosexualité, son rejet, voir l'homophobie, et l'inceste en font partie. Je prend beaucoup de plaisir à écrire cette histoire, sans doute plus que pour l'écriture de n'importe quelle fanfic, car là je m'accroche véritablementt à mes personnages ^^ J'espère vraiment que vous aimerez ! N'hésitez surtout pas à me faire part de vos avis, ça m'aidera à poursuivre ! ! Par contre je n'accepte pas les critiques négatives uniquement motivées par un rejet de tel ou tel sujet que j'aborde ! Ou alors faut vraiment développer votre point de vue personnel ( ça par contre, je veux bien, tout à fait ! )
Note annexe : je tiens aussi à prévenir que j'ai la très très très facheuse habitude de trainer dans l'écriture de mes histoires, voir de les laisser en plan. Ce n'est même pas de la mauvaise volonté car j'adore écrire, mais bon… Mais je promets que celle-ci fera exception ! ! ( powa ! )
Warning spécial : je sais que je viens de le dire mais c'est important ( enfin, je suppose ) Mon histoire aborde une relation incestueuse entre deux personnages, et je sais que ça choque certaines personnes, même si elles apprécient le yaoï. Moi-même ça ne me pose strictement aucun problème et c'est véritablement un sujet que je souhaitais aborder. Si jamais l'inceste vous gêne de quelque manière que ce soit, je ne peux que vous conseiller de lire car peut-être que ça vous aidera à comprendre, je sais pas… Pour ma part c'est justement en lisant une fic sur le sujet que je me suis rendue compte que ça ne me choquait pas du tout ( vu que c'était la première fois que j'en lisais une… ) Bon, je n'ai jamais eu aucun témoignage à propos de l'inceste alors j'espère que ce que j'écris n'est pas trop " à côté de la plaque ", c'est pas facile d'abord !
Note: Je sais pas si vous avez déjà vu un chat agir comme Vladimir le fait ici, mais c'est tordant ! Moi c'est Filou, le chat ( l'énooorme chat ^^ ) de ma meilleure amie qui le fait, et à chaque fois je l'arrose exprès ( je suis une vraie bourreau des chats moa, j'adooore les matous vous voyez, lol - si je vous jure, j'en suis folle - )
Chapitre 2
Vladimir bondit sur l'évier d'un geste souple. Il attendit quelques secondes en fixant de ses yeux ronds le robinet d'eau puis, voyant que le simple fait de rester là ne le faisait pas arriver, il opta pour miauler son maïtre. Quelques secondes passèrent ainsi, puis bientôt une minute. Cela n'avait apparement rien donné du tout. Vladimir s'approcha du robinet, donnant de légers coup de museau afin d'obtenir ce qu'il souhaitait. Mais rien. Il miaula de nouveau, de manière plus prolongée et sans doute plus prononcée.
_ " Xavieeeer ! ! Donne à boire au chat ! ! "
Bien sûr, si Vladimir avait été un humain, il n'aurait pu s'empêcher de rire en attendant son 'maître' crier ainsi. Mais les chats ne riaient pas, du moins n'était-on pas encore parvenu à le prouver. Un grand bruit sourd suivi d'un nouveau cri fit sursauter le matou toujours immobile devant son robinet. Il tourna vaguement la tête en direction de la porte, la fixa une seconde, puis porta à nouveau son regard sur le robinet de l'évier. Au bout d'un moment, son maître fit irruption dans la cuisine, se massant frénétiquement la tête à travers ses cheveux châtains, et jurant. Heureusement pour son chat, les animaux ne retenaient pas, comme le faisaient les enfants, les jurons des adultes. Vladimir miaula faiblement, peut-être pour montrer que sa gorge était asséchée et qu'il était au bord de la déshydratation, peut-être encore pour apporter quelque réconfort au jeune homme entré là. Son attitude était, certes, énigmatique.
Arthur s'avança vers l'évier, tourna le robinet d'eau froide sur un jet fort et se détourna presque aussitôt en appelant son frère.
_ " Xavier ! T'es là ou quoi ? " N'obtenant pas de réponse, le jeune homme tenta de se calmer une seconde afin de mettre de l'ordre dans ses pensées, puis cessa de se masser le crâne. " Sorti. Bien entendu. " Il rejeta en arrière ses mèches qui lui tombaient sur les yeux puis retourna dans la cuisine où il baissa le débit d'eau afin que le chat puisse, sans craindre de se noyer, boire comme il entendait le faire.
_ " Fais-moi penser à t'apprendre à te servir d'un robinet la prochaine fois " fit-il à l'adresse de l'animal avec un petit sourire, avant de lui caresser le sommet du crâne. Vladimir s'arrêta un instant de boire et se mit à ronronner. " Les animaux sont totalement abrutis en fin de compte… " marmona Arthur. Puis il fixa le chat qui s'était mit à le regarder et jeta " Quoi ? " avant de sortir de la cuisine.
Lorsqu'il entra dans le salon, il entendit que la porte d'entrée s'ouvrait. Xavier apparut un instant après à l'entrebaillement de la porte vitrée et leva un sourcil en direction de son jumeau.
_ " C'est toi qui t'amuses à crier comme ça ?
_ Je viens de me fracasser la tête contre cette satanée armoire tout ça parce que ton chat avait soif ! " lâcha Arthur en montrant du doigt une bosse encore inexistante sur le sommet de son crâne.
_ " Mmh… enfin je te rappelle juste que ce n'est pas mon chat mais le tien… Et puis si ça ne tenait qu'à moi il ne serait même pas ici alors…
_ Si tu touches à Mel tu ne sais pas ce qui t'attends " marmonna le jeune homme en montrant les dents dans un sourire mauvais.
_ " Je vais prendre une douche ! " Son jumeau le planta là et Arthur étendit ses jambes sur la table basse devant le canapé où il était installé en soupirant.
_ " T'étais où au fait ? " demanda Arthur à voix haute. Celle de son frère lui répondit de la salle de bain.
_ " Je suppose que tu le sais. " Quel besoin avait-il de préciser qu'il était chez Eya. Depuis qu'ils s'étaient installés dans cet appartement, il y allait fréquement, aidant les parents de sa cousine dans la gestion de la ferme équestre. Cela, Arthur le savait parfaitement, et son frère n'appréciait pas lorsqu'il lui posait tout de même la question. C'était sans doute une occasion pour lui de parler d'Eya, et Xavier n'en avait aucune envie. Il savait trop bien ce que son frère dirait à ce propos. Cela devenait pesant tant les conversations revenaient souvent sur le même sujet.
Lorsqu'il sortit de la douche, une serviette autour de la taille et les mains se balladant dans ses cheveux mouillés, Xavier constata que son frère n'avait pas bougé du canapé. Il s'approcha de lui et lui tapota le dos.
_ " Hey, tu fais la tête ? "
Arthur ne répondit rien. Son frère savait pertinament ce qui le dérangeait mais ne voulait pas, une fois encore, en discuter. Pas maintenant en tous les cas.
_ " Stef m'a proposé de sortir avec lui et Kainz ce soir, tu nous accompagnes ? Je suppose que Val' sera là également. "
Etrangement, Xavier qui s'attendait à une réponse négative de la part de son frère, fut surprit de l'entendre murmurer " Ok " en se tournant vers lui, un petit sourire aux lèvres.
_ " Génial ! Je m'habille et on y va, d'accord ? Arrange un peu tes cheveux, c'est le bordel là-dedans tu sais…
_ Ah ! t'occupe pas de mes cheveux et inquiète-toi plutôt pour les tiens ! Tu t'es vraiment pas regardé en sortant de la douche !
_ Ce serait vraiment cool si tu pouvais parler un peu plus gentillement à ton frèrot adoré de temps en temps, tu crois pas ?… " Xavier lui tira la langue et se sauva dans la salle de bain.
***
Stefan se détourna de l'écran de son ordinateur lorsqu'il entendit quelqu'un frapper à la porte.
_ " C'est ouvert " fit-il sans détourner les yeux de l'appareil.
La tête brune de son ami passa à l'entrebaillement et Kainz appella doucement " Stef… je te dérange pas ? "
Le jeune homme acheva de taper sa phrase sur le clavier puis poussa sa chaise vers l'arrière avant de pencher la tête sur le côté et de tourner son regard vers le nouveau venu. " A ton avis ? " murmura t-il simplement dans un sourire.
Kainz pénétra dans la pièce et s'avança vers lui, les mains sur les hanches " Tu vas finir par te bousiller les yeux à mettre autant de lumière ici…
_ Tu oublies que je porte toujours mes super lunettes anti-aveuglement ! Et puis de toutes manières je n'arrive à rien dans le noir. "
_ " Ah oui ? " Kainz lui lança un petit regard malicieux avant de se poster sur ses genoux. " C'est étrange ce que tu dis là…
_ Je parlais pas de ça, espèce de pervers va ! " s'indigna Stefan avant de lui déposer un baiser dans le coup.
Son ami fit exprès de se pencher vers l'écran et demanda d'une voix très interessée " T'écris quoi ? "
_ " Un truc SM tu t'en doutes bien…
_ Mmh… ça m'a tout l'air d'être super romantique au contraire… Fais attention à ne pas virer dans le fleur bleue, ta popularité en prendrait un sacré coup !
_ Hey ! mais je t'interdis de lire ! " Stefan le poussa de la chaise et Kainz se retrouva par terre.
_ " Tu es méchant… " fit celui-ci à voix basse avec le ton d'un petit garçon à qui l'on aurait joué un vilain tour.
_ " Aller aller, laisse-moi travailler et retourne à tes cours. D'ailleurs tu devrais faire gaffe parce que tes gamins ont dangereusement tendance à te déteindre dessus mais… Hey ! ! Arrête ça ! ! "
Kainz lui tira d'un coup sec sur le vêtement ce qui fit à son tour basculer Stefan de sa chaise. Ce dernier se retrouva sur son ami, le corps coincé entre lui et le bureau.
_ " Ca t'apprendra à mettre des robes aussi longues, t'es pas du tout maître de tes mouvements mon pauvre vieux ! " Le visage de Kainz lui dessina l'un de ces sourires totalement adorables dont il avait le secret.
_ " Espèce de gamin ! " maugréa son ami. Puis sans prévenir il le bascula en arrière, lui rendant impossible toute tentative de mouvement pour se dégager.
_ " Et c'est toi qui te disais complètement incapable dans le noir, mmh ?… "
Stefan se pencha en avant, laissant ses longues mèches brunes effleurer le visage de son amant. Puis il ôta ses lunettes et prit possession de la bouche de Kainz, passant ses mains dans les cheveux courts et fins de ce dernier. Celui-ci répondit à son baiser pendant quelques secondes puis finit par tourner la tête sur le côté, causant chez l'autre homme un grognement de mécontentement.
_ " En fait… il nous reste très exactement 47 secondes et 5 dixièmes avant que Xavier ne débarque, donc je te conseille de vite te relever si tu ne veux pas qu'il nous découvre dans cette position très… compromettante ? "
Stefan se redressa d'un geste brusque et se cogna la tête au bureau. Avant qu'il n'ait le temps de sortir quelque chose de désagréable, Kainz saisit son visage entre ses mains et l'embrassa langoureusement avant de vite abandonner ses lèvres et de se remettre sur pied.
_ " Faux frère " marmonna son ami en lui lançant un regard réprobateur.
_ " Change toi vite ! " acheva le jeune homme en quittant la pièce avec de petits bonds tout à fait ridicules.
_ " En plus j'avais vraiment du boulooooot ! ! ! " lui cria Stefan quelques secondes plus tard avant de se redresser et de passer ses mains dans les cheveux pour leur rendre une forme à peu près présentable. " Je le hais ce mec, je le dé-teste… " siffla t-il entre ses dents alors qu'il refermait la porte du bureau derrière lui pour se diriger vers leur chambre.
Lorsqu'il pénétra dans la pièce, il vit que Kainz était en train de se changer, ayant déjà ôté sa chemise et s'attaquant maintenant au pentalon. Son ami l'observa un instant avant que le jeune homme se rende compte du regard qui pesait sur lui.
_ " Fraine tes instincts d'écrivain pervers et active-toi un peu, tu vas quand même pas rester en robe pour sortir !
_ Et pourquoi non ? " murmura l'autre en s'approchant du lit près duquel Kainz se tenait.
_ Primo, parce que la cravate à poids jaunes avec la robe de soirée noire ça le fait pas trop pour sortir. Deuxio, parce que dehors je te rappelle qu'il fait un froid de canard. Et tertio… " Le jeune homme se tourna vers son ami et lui adressa un superbe sourire. " Parce qu'il faut absolument que tu passes la tenue que je t'ai ramené ! "
Il fouilla dans le sac de sport posé sur leur lit. Stefan le regarda faire d'un œil douteux puis ouvrit de grands yeux à la vue de… l' " habit " que l'autre lui tendait, sans aucun doute très fier de lui.
_ " Tu aimes ? " demanda t-il toujours avec son immense sourire aux lèvres.
_ " Splendide… " lâcha Stefan d'un ton morne avant de se diriger vers l'armoire sans un autre regard à son ami.
_ " Steeeeph ne te dérobe pas ! ! ! Tu DOIS mettre ça et rien d'autre !
_ Et pourquoi donc devrais-je t'obéir dis-moi ? " Il considéra à nouveau d'un œil la chemise rose que tenait Kainz. Rose… Rose. Il détestait tout simplement le rose ! ! Et ça, cet espèce d'imbécile le savait pertinament !
_ " Et bien… "
Le jeune homme s'approcha de Stefan dans un déhanché douteux, faisant en même temps basculer d'un côté et de l'autre le vêtement.
_ " Disons que… "
Il stoppa son petit jeu à quelques centimètres à peine de son ami, postant son visage juste devant le sien, ses grands yeux marrons pétillant de cette malice dont Stephan se méfiait toujours…
_ " On pourrait bien… rentrer plus tôt que les autres ce soir ?… "
Il l'aurait parié. Ce profiteur voulait l'avoir par les sentiments ! Les yeux de Stefan se détachèrent du visage du jeune homme, descendirent jusqu'à la chemise, le visage, la chemise, le visage…
_ " D'accord t'as gagné ! ! Mais je te préviens que je la mettrai UNIQUEMENT ce soir et qu'ensuite elle ira direct à la poubelle !
_ Tu voudrais mettre ma superbe chemise à la poubelle ? ? Tu veux mourir Fayn dis-moi… "
Stefan sursauta et se retourna brusquement vers la porte.
_ " TA chemise ? T'as osé ! Je te… rhaaa ! ! "
Xavier venait de bondir du palier de la porte et s'était jeté au coup du jeune homme, sous les yeux amusés de Kainz. Il lui ébouriffa alors ses longs cheveux bruns, sachant pertinament que son ami détestait ça, avant de lui planter un bisou franc sur le frond.
_ " Géniale ta cravate ! "
Puis il se tourna vers Kainz qui était apparement entrain de réprimer un fou rire nerveux et lui tapota l'épaule en marmonant d'un ton faussement outré.
_ " Vraiment Kainy je te croyais pas capable de faire un sale coup pareil à ton petit copain ! Et en piquant ma chemise sans ma permission qui plus est ! T'as eu où mes clefs au fait ?
_ C'est Yuki qui s'est introduit dans votre appart' tout à l'heure et à marchandé avec ton chat. Dis, tu trouves pas que je suis super doué dans le dressage des animaux ? ? ! "
Le sourire de Kainz s'élargissait à mesure qu'il parlait, au point de lui faire vraiment mal aux joues, et il finit par éclater de rire, les mains croisées sur le ventre.
_ " J'en ai maaareee de vous deux vraiment ! ! Je demande le divorce, vous avez cas vous installer ensemble tiens ! !
Kainz essaya tant bien que mal d'arrêter son fou rire puis s'empara de la taille de son amant et appuya son visage dans son dos.
_ " Nan ! " fit-il simplement d'un ton boudeur.
_ " Kainy… tu m'aimes pas ? ? " laissa échapper Xavier le visage baissé. Il fit mine de se frotter les yeux avec la paume de ses mains.
_ " Comprends-moi, je suis tombé sur la perle rare qui trouve pas… enfin tu vois, quoi… qui le trouve pas affreux ! "
Xavier se redressa d'un geste vif et se remit à frotter les cheveux de Stefan vigoureusment en s'exclamant " Brave garçon va ! " avant de sortir précipitament de la chambre. Il s'arrêta soudain à l'entrebaillement et chuchota d'une voix un peu plus serieuse.
_ " Au fait… Arthur est là aussi ! " Puis il indiqua du doigt le salon et envoya à ses deux amis un petit clin-d'œil. " Soyez pas trop longs hein… " Il s'éloigna ensuite en chantant tout haut un magnifique " C'est le rat, rat, rat ! qui fait chat ! chat ! chat ! ".
Stefan resta là à fixer la porte d'un air totalement désabusé avant de marmoner.
_ " Je me demande franchement lequel à déteint sur l'autre… Ca devient carrément inquiétant… "
Kainz se contenta de lui répondre par un petit sourire boudeur puis s'attaqua au nœud de cravate de son ami.
***
_ " Tu sais, j'ai un peu parlé avec Lou tout à l'heure. Enfin, si on peut appeler ça une discution… Je me suis encore pris la tête avec elle… Je sais même plus depuis combien de temps on a pas eu une discution 'normale' ensemble. Je sais pas, c'est plus fort que moi, j'arrive pas à me maitriser quand je la vois dans cet état ! "
Alia se calla un peu plus contre le corps de Matthieu. Ils étaient tous deux plus ou moins affalés sur le lit du jeune homme, n'écoutant plus vraiment depuis quelques minutes la musique que celui-ci avait allumé.
Son amie en était venue à parler de sa sœur, comme cela lui arrivait souvent lorsqu'ils commençaient à discuter tous les deux. Matthieu l'écoutait déballer ce qu'elle avait sur le cœur sans vraiment répondre. Il songeait que cette situation lui était de plus en plus pénible. Bien sûr, il comprenait parfaitement l'opinion de sa petite-amie à propos de Lou, mais d'un autre côté, il ne pouvait s'empêcher, surtout intèrieurement, de prendre la défense de la jeune fille. De part l'amitié qui le liait depuis l'enfance à Nân, il avait très vite été proche de la sœur d'Alia. On avait toujours eut l'habitude de considérer la jeune fille et son frère comme des jumeaux, et si Alia était très liée à Jolan, lui passait le plus clair de son temps en compagnie des " jumeaux ". Un fort sentiment d'amour et de protection était né en Matthieu à l'égard de Lou depuis de nombreuses années, n'ayant rien à voir comme il avait su s'en rendre compte bien assez tôt, avec le fait d'en être amoureux. Il la considérait simplement comme sa petite sœur, à l'image de Nân. Le triplé de la bande en quelque sorte.
Matthieu soupira. Il ne parvenait pas à prendre un recul suffisant pour conseiller à la fois sa petite-amie, Nân, et leur sœur. Il voyait combien les trois souffraient de la situation familiale dans laquelle ils se trouvaient, mais le jeune homme la vivait d'une manière aussi impliquée qu'eux, du moins aussi impliquée que les deux jeunes filles. Pour Nân, c'était différent bien sûr. Nân avait coupé les ponts avec tout ça pour s'évader de la pression que cela lui mettait et qu'il ne supportait plus. Depuis le jour où Matthieu avait compris les sentiments qu'éprouvait son meilleur ami à l'égard de son frère, il s'était fait compréhensif et attentionné, lui conseillant, un peu comme Alia mais à sa manière à lui, de s'éloigner, de vivre comme il l'entendait, afin de faire en sorte de souffrir un peu moins. Matthieu était certain que le recul qu'avait pris Nân envers sa famille avait été une bonne chose. Et puis, bien sûr, il y avait Jolan.
_ " Jo me manque… " murmura Alia. Elle colla son visage contre le torse de son ami et Matthieu put sentir qu'elle s'était mise à pleurer. Ses lèvres dessinèrent un petit sourire triste.
_ " Et Nân alors, tu l'oublies ? " fit-il d'un ton mi-réprobateur, mi-amusé. Au fond de lui, il connaissait parfaitement les sentiments d'Alia envers son deuxième frère, mais il voulait la taquiner afin qu'elle retrouve un peu de sa gaieté naturelle. Le résultat ne se fit pas attendre.
_ " Arrête ! " Elle se redressa et lui envoya un oreiller à la figure, le visage barbouillé de larmes mais dessinant un clair sourire. " T'es trop nul " lâcha t-elle avant de se laisser retomber sur les jambes allongées du jeune homme. Celui-ci passa sa main dans ses longs cheveux bruns et en enroula une mèche autour de l'un de ses doigts.
Il ne savait pas trop à ce moment là s'il devait continuer à lui parler de son frère, ou " oser " revenir sur Lou en lui faisant comprendre que les réactions de celle-ci n'étaient pas dignes de n'être que méprisées. Alia savait, bien entendu, que son ami était extrèmement proche de sa sœur et qu'ainsi elle ne pouvait pas lui imposer de penser que Lou n'avait que des torts. D'ailleurs, elle ne le pensait pas elle-même. Elle les comprenait, ses sentiments, et ne les méprisait pas. Seulement elle lui en voulait énormément.
_ " J'aimerais bien qu'on soit tous à nouveau comme avant… " fit-elle à voix basse.
Matthieu s'empressa de renchérir d'un ton moqueur mais d'une voix très douce " Tu veux dire, que nous deux ne soyons pas ensemble ? "
Alia lui pinça le bras et réprima " Pourquoi tu réussis toujours ce genre de répliques !… Et puis… tu comprends, hein ?
_ Sûr. " Matthieu se pencha vers elle et lui déposa un baiser sur le frond. Puis il se redressa un peu, ce qui poussa la jeune fille à se réasseoir. Son ami alla éteindre le poste et sourit lorsqu'Alia s'exclama d'une voix plaintive " J'adorais cette chanson ! ! " Il s'avança vers elle, la prit dans ses bras et lui glissa à l'oreille au bout de quelques secondes.
_ " Nân m'a prevenu qu'il passerait ce soir. "
La jeune fille ne s'étonna pas de la nouvelle. Matthieu et Nân passaient beaucoup de temps ensemble, ce qui lui permettait à elle aussi de voir son frère assez régulièrement. Souvent, c'était Nân qui venait dans le studio de son meilleur ami, ou bien eux qui allaient le voir dans l'appartement qu'il partageait avec son frère. Même sans son petit-ami, Alia aimait aller leur rendre visite, particulièrement pour discuter avec son frère ainé, Jolan. Elle appréciait de pouvoir le voir seule, aussi, et ainsi ils se donnaient rendez-vous dans un petit bar de St Jean qu'ils affectionnaient beaucoup tous les deux.
La jeune fille souffrait de plus en plus du manque de son frère. Il n'y avait pas que le fait qu'il ait quitté leur domicile parental, puisqu'il aurait de toutes manières fini par le faire, même si ses rapports avec leur parents avaient été tout autres. Mais pour elle, c'était un peu comme s'ils se voyaient en cachette, à l'abri du regard des autres, et surtout du reste de la famille. Ils n'avaient pas la liberté de se rencontrer dans leur maison familiale, ils n'avaient plus cette opportunité qui rendait les liens filiaux si particuliers d'habitude. Malgré cela, Alia cherchait à voir son frère aussi souvent que possible, en ressentant ce désir plus fort que celui de voir Nân. Bien entendu, elle adorait le plus jeune, mais, tout comme Lou était extrêmement proche de lui, elle entretenait un lien étroit avec Jolan, depuis de nombreuses années maintenant.
Cela faisait bientôt un an et demi que ses deux frères avaient quitté la maison, suite à une violente dispute entre eux et leurs parents. Malgré ses seuls quinze ans, Alia avait parfaitement sût analyser de quoi il en retournait. Elle avait compris l'évolution de la relation entre Nân et Jolan depuis quelques temps déjà, avant même sa sœur Lou, pourtant d'un an son ainée. La proximité qu'elle avait avec Jo les avait poussé à toujours beaucoup discuter ensemble, et ce malgré leur différence d'âge. Il était vrai qu'Alia était un peu plus proche de ce côté là de Nân mais la jeune fille n'avait jamais vraiment été totalement complice avec lui. Elle supposait que cela était en majorité du au fait que Nân était un enfant très aimé et couvé par sa mère, tout comme Lou l'était, tout comme elle-même l'était également, et que Jolan, lui, justement, ne l'était pas. Elle avait compris cela assez tôt et avait un peu souhaité jouer le rôle de protectrice et confidante de son frère ainé, à la place de sa mère qui avait tendance à le délaisser. La jeunesse d'Alia ne lui permettait alors pas totalement de comprendre la raison de l'attitude de sa mère envers son frère et elle lui en avait beaucoup voulu, comme elle le faisait encore, mais pour une raison bien plus importante aujourd'hui.
_ " Al ? "
La voix de Matthieu sortit la jeune fille de ses pensées, les mêmes qui revenaient sans cesse à son esprit de façon récurante. Elle leva les yeux vers lui et s'aperçut que Nân se tenait à ses côtés. Elle considéra une seconde ses habits bien trop larges pour sa mince carrure et ses cheveux bruns un peu en bataille. Son frère posait sur elle de grands yeux interrogateurs.
_ " Nân… vraiment… tu ne t'arranges pas ! " lâcha la jeune fille en lui faisant une grimace. Puis elle laissa échapper un petit rire avant d'aller embrasser le jeune homme. " Ca va ?
_ A peu près comme tout à l'heure, oui, merci… Tu as déjà oublié que l'on s'est vu cette après midi ? "
Alia lui lança un petit sourire espiègle. " Mais non ! " Puis elle lui prit la main et l'entraina à sa suite vers la porte du studio. " Je t'emmene ! J'ai très envie d'un petit resto !
_ Et moi ? " demanda timidement Matthieu. " Tu m'emmenes pas, moi ? "
Alia se retourna vers son petit-ami et lui tira la langue en faisant " Toi, tu es puni ! " avant de tirer à nouveau son frère par la main. Celui-ci attrapa la manche de son ami au passage et l'entraina à leur suite sans rien dire. Matthieu soupira en esquissant finalement un petit sourire. Au bout du compte, il adorait vraiment la voir ainsi.
***
_ " Au fait Arthur… " Son jumeau se tourna vers lui avec un visage inquiet. " Tu as laissé de l'eau à Mir ? "
Le jeune homme répondit automatiquement d'une voix grave et appuyée " Arrête d'appeler mon chat comme ça, tu veux bien ? ! " Puis il s'interrompit quelques secondes avant de reprendre sur un ton un peu plus posé. " Depuis quand tu te soucis de Vladimir, toi ?
_ Arrête, ça me déprime mais depuis tout à l'heure j'ai dans la tête des images de chats et de rats et puis j'arrive pas à m'en débarasser et en plus ils sont tous énormes et miaulent très forts et font " scrouick scrouick " tout le temps et… "
Xavier fut stoppé dans son débit de paroles par le rire sonore de Kainz, assit sur le fauteuil passager juste devant lui. Arthur les regarda tous deux altérnativement d'un regard mauvais puis se renfrogna et calla son coude sur l'accoudoir en posant son regard sur le paysage nocturne qui défilait derrière sa fenêtre.
_ " Xav' t'es trop un cas toi ! ! Et dire que Stef ose me comparer à TOI ! " s'indigna Kainz en se marrant toujours. " T'es vraiment méchant au bout du compte… " finit t-il d'une voix encore plus indignée en se tournant vers le conducteur.
Stefan lâcha le levier de vitesse et vint plaquer sa main contre le visage de son petit-ami qui se rapprochait de lui avec un regard d'enfant triste. Xavier retomba dans son siège l'air renfrogné.
_ " Assit ! " fit son ami d'une voix ferme. " Tu vois pas que je conduis là ? Alors essayez de faire un peu moins de bruit, on dirait un troupeau de femmes lors du premier jour des soldes. Et… Aïe ! "
Xavier venait de lui donner un coup sur la tête avant de vite reprendre sa place à l'arrière.
_ " Toi… attends un peu qu'on soit arrivés… "
Kainz se tourna vers la banquette arrière et sourit à Xavier qui lui répondit en mimant les cornes d'un petit diable et en montrant des dents. Puis soudain il s'arrêta net et se retourna vers son jumeau, ses yeux clairs grands ouverts.
_ " Arthur ! ! Mais !… tu m'as toujours pas dit pour Mir ! ! "
Voyant bien que son frère faisait mine de ne pas l'entendre, il soupira et plaça les écouteurs de son walk-man à ses oreilles. Kainz le regarda faire l'air presque ahuri.
_ " Hey ! ! mais tu pourrais quand même nous en faire profiter ! Je te rappelle qu'il y a un auto-radio en option dans cette voiture ! "
Xavier marmonna quelque chose avant d'enlever l'un de ses écouteurs.
_ " Ca va vous saoûler…
_ Pourquoi, t'écoute quoi ?
_ Rock " lâcha le jeune homme avant de remettre l'oreillette.
Kainz détacha sa ceinture et s'empara d'un geste brusque du walk-man, dont les écouteurs sautèrent automatiquement des oreilles de son ami.
_ " Merci ! " fit-il avec un grand sourire.
Il avisa un regard au conducteur, qui ne semblait pas avoir bougé. " Bon, autant en profiter " songea son ami, un rictus aux lèvres. Et il inserra la cassette de Xavier dans le lecteur en montant un peu le volume avant même que la musique n'arrive.
_ " Ah ! " sursauta Stefan lorsque la voiture fut d'un coup envahit par un son digne d'un concert.
_ " Pardooooonnnnn ! ! " fit Kainz en s'empressant de baisser le son. " T'aurais pu me prévenir " marmonna t-il à l'adresse du jeune homme assis derrière et qui commençait à s'écrouler de rire.
Finalement, les quatre occupants de la voiture n'échangèrent plus la moindre parole tout le long de la route jusqu'à leur arrivée, une dizaine de minutes plus tard. Arthur demeurait calme, le regard toujours planté vers l'extérieur. Son jumeau se tremoussait sur son siège, dans la limite qu'une ceinture le permet, en chantant, plus pour lui que pour les autres, les paroles des chansons qui défilaient. Kainz avait l'air de s'être un peu calmé, retrouvant son attitude posée habituelle, du moins celle qu'il pensait avoir avant, car Stefan avait la fâcheuse manie depuis un certain temps de lui faire remarquer systématiquement qu'il avait toujours l'air d'une puce en cage.
Ce dernier restait concentré sur la route, roulant à une allure modérée en raison de la nuit qui était tombée et surtout de la circulation citadine. Il songeait interieurement qu'il avait été assez désagréable durant ce début de soirée, surtout envers son petit-ami, et commençait à le regretter. Stefan était d'ordinaire d'humeur assez joyeuse et taquine, mais les circonstances avaient fait que cette soirée avait à peu près " mal commencée ". Le jeune homme songea amèrement au coup violent que son bureau lui avait donné, au rose bonbon de la chemise qu'il avait été contraint de mettre ( il jeta un rapide coup d'œil à sa tenue avant de reposer les yeux sur la route en soupirant ), à l'attitude toujours aussi gamine de Xavier… Enfin, cela n'était pas si désagréable après tout. Il aimait beaucoup le caractère extraverti de son ami, qui tranchait assez avec celui de son jumeau, Arthur. Les quatre se connaissaient depuis un bon moment déjà, avant même que lui et Kainz ne commencent à sortir tous les deux, mais si eux et Xavier étaient souvent ensemble, Arthur ne se mélait que rarement à leurs soirées. Ca faisait d'ailleurs quelques semaines que Kainz et Stefan ne l'avaient plus vu et ils s'étaient tous deux un peu étonnés lorsque leur ami les avait informé que son frère l'accompagnait.
Stefan posa quelques secondes les yeux sur son petit-ami, assis tranquillement à côté de lui, puis saisit l'une des mains qu'il avait appuyé sur ses genoux dans la sienne. Kainz lui envoya un grand sourire charmeur et répondit à son étreinte en pressant plus fort sa main dans la sienne.
Le conducteur de la voiture stoppa leur véhicule non loin de l'Hôtel de ville. Bien que ce soit le soir, la circulation avait été encore assez concentrée et il leur avait fallu près d'une demie-heure pour venir de Ste Foy. Stefan et Kainz avaient l'habitude de cela puisqu'ils sortaient régulièrement en semaine, et aucun des deux n'appréciait le voyage en bus et en métro puisque les transports restaient très limités en soirée et que, de toutes manières, ils rentraient la plupart du temps bien après le passage du dernier métro.
Kainz stoppa la musique et ils purent ainsi tous entendre la voix basse de Xavier qui chantait, ce qui les fit sourire. Puis le jeune homme sortit en premier de la voiture, suivit par Arthur et son frère jumeau. Stefan, lui, finissait d'accrocher son anti-vol au volant de la voiture. Les deux frères commençèrent à marcher en avant dans la direction de la place des Terreaux tandis que Kainz attendait son ami, assis sur une borne près de leur place de parking. Stefan verrouilla les portes puis vint le rejoindre en s'assayant sur ses genoux. Ils avaient pu trouver une place assez rapidement, non loin de l'opéra et Stefan fit remarquer à son ami que ce genre de chose était vraiment très rare, surtout en semaine. Puis il se leva, tendant une main à Kainz qui l'accepta et se redressa à son tour.
_ " Ils ont commencés à avancer " fit-il, voyant que Stefan cherchait apparement des yeux les deux autres.
_ " Ok. On y va ?
_ Mmh. " Le jeune homme saisit le bras de son petit ami, ignorant complètement le regard oblique d'un couple hétéro qui passaient juste à côté d'eux et se mit à marcher sur les pas de leurs amis.
Ils les retrouvèrent assis sur la fontaine de la place que les chevaux de pierre, arrosés d'un immense jet d'eau, dominaient. Tous les quatre adoraient cet endroit, comme la plupart des habitants de la ville, puisqu'il était sans doute l'un des plus beaux quartiers de Lyon. C'était d'ailleurs souvent là que Kainz et Stefan sortaient en soirée. Le lieu était toujours très vivant, même de nuit, et les Terreaux se trouvaient continuellement très éclairés, tout comme le demeurait l'Hôtel de ville qui les bordait et l'opéra non loin de là.
Valentine devait les rejoindre vers vingt deux heures, comme elle l'avait précisé à Kainz dans l'après-midi. La rue où résidait la jeune femme était située un peu plus haut, sur le début des pentes de la Croix-Rousse et il lui suffisait donc de quelques minutes à peine pour parvenir jusqu'à la place. Mais Kainz savait très bien que leur amie était quasiment toujours en retard à un rendez-vous et il ne s'inquiétait donc pas du fait que les dix heures aient déjà sonné depuis cinq bonnes minutes.
_ " Je me demande qui elle va nous rammener cette fois-ci " fit Xavier en se levant du bord de la fontaine pour rejoindre ses deux amis.
En effet, la jeune femme avait toujours l'étrange manie de s'afficher avec un copain différent à chaque fois qu'ils la voyaient. Ils avaient même pris l'habitude de ne pas sympathiser particulièrement avec le jeune homme, sachant pertinament qu'ils n'auraient certainement plus l'occasion de le revoir par la suite.
_ " La dernière fois c'était un prof, non ? " demanda Kainz.
_ " Euh… surement oui, enfin… si tu le dis ! " répondit Xavier avec un petit sourire en coin. " Il a du nous le dire mais j'ai pas jugé nécessaire de faire attention, désolé… "
Finalement, la jeune femme les rejoint un petit quart d'heure plus tard, vêtue comme à son habitude d'une robe, ses longs cheveux châtains détachés dans le dos. Elle avait revêtue une petite veste en jean ainsi qu'un foulard violet foncé qui lui tombait dans le dos, assortie à sa robe violette et noire. De longues chaussettes montantes en laine noire protégeaient ses jambes du froid étant donné que sa robe venait s'arrêter au dessus de ses genoux. Lui tenant la main, un jeune homme qui devait avoir à peu près la vingtaine marchait près d'elle, son regard un peu ailleurs ne se posant pas vraiment sur les quatre amis. Valentine leur fit un petit signe de la main ainsi qu'un large sourire avant de se précipiter sur Stefan, lâchant au préalable la main de son ami, et de lui sauter au coup en s'exclamant.
_ " Hey ! tu me laisses toute seule en robe ce soir ? T'as pas honte ? Et puis c'est quoi d'abord cette chemise rose… "
Elle réprima un petit rire nerveux voyant que le jeune homme n'avait pas vraiment l'air d'apprécier sa remarque et se reprit.
_ " Au fait, t'es super mignon avec cette couleur ! "
Puis elle alla rejoindre son ami qui s'était arrêté à quelques pas d'eux et lui prit le bras en le bousculant un peu en avant.
_ " Lui, c'est Olivier ! Je ne vous en dis pas plus car il deteste qu'on raconte sa vie devant lui, hein ? " Elle lui déposa un petit bisou sur la joue avnt de se tourner à nouveaux vers ses amis et de les montrer du doigt un par un. " Stefan, Kainy, Xavier, Arthur. "
_ " Salut " firent à leur tour les interessés, et Kainz ajouta " Pourquoi il n'y a que moi qui ait droit à un surnom ?
_ Ah oui, c'est vrai, en fait lui c'est Kainz et tu vas voir il est super désagréable. Pourtant moi je trouve que Kainy c'est bien mieux que Kainz. Kainz… oh ! ne t'étonnes pas, c'est allemand en fait " poursuivit Valentine à l'adresse de son petit ami.
Kainz n'ajouta rien et s'empara du bras de Stefan pour le tirer derrière lui en déclarant " Moi j'ai soif, qui m'aime me suive ! ".
La jeune femme eut un petit rire et s'empressa de les imiter en faisant un léger clin d'œil à Xavier et Arthur. Ces derniers remarquèrent qu'Olivier n'avait pas réagit à la vue des deux amis se tenant le bras, ni même à la remarque de Valentine comme quoi Stefan n'avait pas mit de robe ce soir-là. Apparement, la jeune femme avait déjà parlé d'eux à son copain, et Xavier se demanda alors pourquoi elle prenait la peine de le renseigner à propos de la vie de ses amis alors qu'elle-même savait certainement bien que leur couple ne durerait pas plus de deux jours. " A moins que ça soit sérieux cette fois-ci " lâcha Xavier tout haut sans vraiment s'en rendre compte. Il sentit que son frère lui pinçait le bras et lui jeta un regard réprobateur.
_ " Garde tes commentaires pour toi, je te signale qu'ils marchent juste devant nous ! " fit Arthur à voix basse.
_ " C'est chiant quand même… " marmona Xavier
_ " Quoi ?
_ Ca ! " lâcha son frère en montrant à leur tour Valentine et son copain puis Kainz et Stefan. " Pourquoi y a que des couples ici ? !
_ T'avise pas de me prendre le bras toi aussi en tout cas… " répliqua Arthur avec un sourire forcé.
Son frère lui fit une petite grimace " Plutôt creuver… " et commença à s'éloigner en courant pour rejoindre leurs deux amis qui quittaient déjà la place.
***
Méline reposa délicatement le cadre-photo sur sa table de chevet et s'allongea sur son lit en plaçant ses bras croisés sous sa tête. Il devait être à peu près dix heures maintenant et elle songeait qu'elle n'avait pas rappelé Eya. Son amie avait essayé de la joindre plus tôt dans la soirée mais elle avait demandé à son père de lui transmettre qu'elle l'appelerait un peu plus tard. Elle ne se sentait simplement pas la force de tenir une conversation ce soir, elle avait besoin de réfléchir, seule, demeurer un peu immobile et se plonger dans le silence. Le médecin qu'elle voyait régulièrement depuis maintenant trois ans lui avait conseillé de se reserver ce genre de moment dès qu'elle en ressentait le besoin pressant. Il n'était pas bon pour elle d'être continuellement en compagnie de quelqu'un car cela ne l'aidait pas forcément à aller de l'avant, elle. Et c'était pourtant ce qu'elle devait faire. Bien sûr, pour réussir il lui fallait du soutien, et un soutien plus présent que son père qui n'arrivait pas forcément à l'aider. Eya était admirable en cela et ne refusait jamais de lui apporter la force dont elle avait besoin. Mais la jeune fille commençait à culpabiliser de tant s'approprier son amie bien que cette dernière la pousse à s'adresser à elle dès qu'elle le souhaite. Méline se trouvait égoïste, égoïste et faible et cela la dégoutait. Elle n'était bonne qu'à faire souffrir les gens autour d'elle en s'appuyant sur eux sans faire l'effort de s'assumer elle-même. Pourtant, elle souhaitait vraiment que cela change, elle souhaitait acquérir cette part d'indépendance, non pas celle que tous les jeunes de son âge désirait, mais une forme sans doute toute autre.
Elle tourna à nouveau son visage vers la photo de sa mère. Celle-ci était assise sur la balançoire du jardin, se balançant en riant aux éclats, ses longs cheveux blonds au vent et les yeux pétillants. Sa mère ressemblait beaucoup à Méline. Les mêmes cheveux, épais et ondulés et les mêmes yeux verts. Elle était par contre plus grande que sa fille, celle-ci ayant plutôt hérité de la taille relativement petite de sa grand-mère paternelle, puisque son père lui aussi avait une taille assez élancée. Méline se souvenait parfaitement de cette scène. Son père était occupé à pousser la balançoire où la jeune femme adorait se détendre, tandis que leur fille l'encourageait à aller toujours plus haut afin qu'elle puisse la prendre en photo et ainsi garder sur le papier l'image d'un ange volant dans sa longue robe blanche. Cette comparaison avait fait rire sa mère, pourtant Méline était alors persuadée que c'était bien le cas. Il s'agissait là de l'anniversaire de la jeune femme, qui fétait ses trente ans. Méline, du haut de ses 10 ans, était parvenue à prendre une photo quasi-parfaite et son père l'en avait longtemps félicitée, admirant son talent d'artiste. Méline avait l'œil, certes, de là son coup de crayon impécable lorsqu'elle se mettait à dessiner.
Méline sentit que les larmes lui montaient aux yeux, comme c'était le cas à chaque fois qu'elle contemplait cette photo. Cela faisait maintenant trois ans que sa mère les avait quitté, son père et elle. L'homme s'était très mal remis de la mort de sa femme et avait perdu son travail par manque d'assiduité et d'application, se retrouvant alors contraint à piocher sur l'héritage que leur avait laissé sa mère, la grand-mère de Méline. Mais malgré la somme assez importante de celui-ci, il était désormais quasiment épuisé. La jeune fille connaissait bien les difficultés financières au milieu desquelles se battaient son père. Il essayait de retrouver du travail, conscient que s'il n'y parvenait pas il leur faudrait vendre la maison et cela, il ne l'admettait pas. De plus, leur argent partait assez vite dans les frais que lui causaient la psychotérapie qu'il suivait depuis la mort de sa femme, ainsi que celle de Méline. Mais il n'avait pas le courage d'y mettre fin, cela l'aidant à aller de l'avant, et il savait qu'il en était de même pour sa fille.
La jeune fille entendit son père quitter le salon et se diriger dans son bureau. Il passait de plus en plus de temps dans cette pièce, cherchant sur internet un poste à pourvoir. Il devait cetainement y avoir une autre raison à ces mises à l'écard de plus en plus fréquentes mais Méline ne cherchait pas à l'interroger d'avantage. En réalité, tous les deux étaient de plus en plus distants, un fossé s'étant créé entre eux depuis la mort de sa mère, involontaire de la part de son père, cela Mélne le savait bien. Mais elle avait du mal à faire des efforts pour y remédier puisqu'elle même ne s'en sentait pas plus la force. Ainsi, elle ne lui avait jamais parler très en détail de sa relation avec Eya. L'homme était au courant que sa fille était amoureuse d'une autre jeune fille mais cela ne semblait pas le déranger outre-mesure. Il avait déjà rencontré sa petite amie puisque Méline avait tout de même tenu à la lui présenter, et son père s'était même montrer très aimable avec elle. Mais Méline sentait bien que cela lui était un peu égal. Il ne lui avait même jamais posé la question de savoir si elle n'aimait plus les garçons, étant donné qu'il avait également fait la connaissance du petit-ami de sa fille environ deux ans plus tôt. Sa réaction envers lui n'avait pas été vraiment différente de celle qu'il avait eut envers Eya. Aimable, mais distante et désinteressée, voilà ce qui résumait à peu près qu'elle avait été son attitude. D'un côté, Méline était heureuse que son père ne la juge pas de part son homosexualité, mais elle ne pouvait pas vraiment se contenter de penser ainsi, puisqu'il était clair que l'homme s'en désinteressait plus qu'autre chose. Même si elle ne lui en voulait pas, comprennant son attitude, cela en ajoutait encore à la souffrance qu'elle avait sur le cœur.
Méline se surpris ainsi à penser à ce petit-ami qu'elle avait eut à 15 ans. Il était alors de deux ans son ainé et se débattait dans une année de terminale qu'il n'arrivait plus à suivre alors que la jeune fille poursuivait sa seconde. Il avait été son premier copain, mais Méline l'avait plus fréquenté par 'dépit' que par amour. En réalité, elle s'était alors enfermée dans un cocon de solitude suite à la perte de sa mère, et c'était surtout sa psycothérapeute qui l'avait poussé à se faire des connaissances, amicales ou sentimentales. La jeune fille n'avait jamais vraiment réfléchi à ses préférences en matière d'amour et s'était, presque 'logiquement', tournée vers un garçon de son lycée qui lui coresspondait assez de part son attitude réservée et distante. Maintenant, Méline savait qu'elle avait fait une erreur, non pas de sortir avec un garçon alors qu'au fond d'elle elle savait préférer les filles, mais de sortir avec ce garçon sans éprouver le moindre sentiment pour lui. Elle ne le connaissait alors pas vraiment et s'était mise à penser que leur relation n'aurait aucune chance de durer et que cela n'aurait aucune conséquence par la suite. Mais la situation avait évoluée le jour où son petit ami lui avait présenté son oncle et sa tante, chez lesquels il passait beaucoup de temps étant un enfant de la Dass. Méline avait ainsi fait la connaissance du frère de son ami et de sa cousine, Eya. Celle-ci était alors en lycée privé et n'avait ainsi jamais vu ni cherché à voir la copine de son cousin, étant par ailleurs plus ou moins éloignée de celui-ci puisqu'elle passait beaucoup plus de temps en compagnie du frère jumeau de celui-ci, Xavier.
La jeune fille se redressa et s'assit en tailleur sur son lit, posant son regard à travers la fenêtre de sa chambre. Arthur. Elle savait maintenant parfaitement l'erreur qu'elle avait fait de le fréquenter et n'arrivait pas à s'ôter de l'esprit qu'elle était la seule résponsable de sa situation actuelle. Cela faisait plusieurs mois qu'elle ne l'avait plus revu afin de se protéger, elle et Eya, des sentiments que celui-ci éprouvait toujours pour son ancienne petite-amie. Elle ne s'était pas vraiment rendue compte que celui qu'elle considérait comme un simple copain de passage s'était accroché à elle et n'était pas parvenu à l'oublier depuis maintenant plus d'un an. De plus, elle savait pertinament que sa relation avec Eya avait renforcé l'éloignement que son amie avait avec son cousin puisqu'Arthur en voulait à la jeune fille de la relation qu'elles entretenaient. Eya ne lui parlait quasiment jamais d'Arthur, préférant s'interesser à son jumeau avec qui elle passait beaucoup de temps, notemment à la ferme de ses parents. Méline s'était pris d'amitié pour ce jeune homme qui, bien qu'il soit le jumeau d'Arthur, lui ressemblait dans le fond assez peu, si ce n'était physiquement.
Le téléphone sonna à nouveau dans le couloir. Méline releva la tête, stoppant court à ses pensées, et se décida à répondre, sachant parfaitement qui cela pouvait être. Elle essuya ses joues encore un peu humides et sortit de la pièce.
A suivre
J'ai pas précisé ce que c'était que le CD d'Arthur, bah, c'est volontaire ^^ Je sais, moi, ce que c'est mais bon… Vous avez une idée ? J'adooore le rock ! ! Et là c'est un groupe dont je suis folle, et le chanteur qu'il est… qu'il est… ( sentiment indescriptible ) et je l'ai vu en concert en octobre ouaaahhh ( d'ailleurs dans la suite de l'histoire y aura qqch à ce propos ^^ ) ( mais non je vais pas vous raconter mon concert tsss )
Sinon, la chanson de Xavier c'est du " made-in-me " je crois sincèrement pas qu'elle existe… Quand vous lisez ce passage faut imaginer une petite mélodie bien débile ^^ Ah ! pis je suppose que tout le monde connaît le manga dont Yuki le rat est tiré ( sauf que là c't'un VRAI rat ) et vous aurez remarqué que j'ai pas cédé à la tentation d'appeler le chat Kyô ! ( en fait j'adore Vladimir moi comme nom pour un gros matou hehe )
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