On ne badine pas avec la mort



on ne badine pas avec la mort Titre : On ne badine pas avec la mort ou Vivre et laissez mourir
Auteur : Blue Hélios
Disclamer : Ils sont tous à moi, mais apparemment ça ne leurs plait pas vraiment.
Résumé : Le rêve de tout homme, n'est pas vraiment le pouvoir ou la richesse, ni même la possibilité de voler. Non… le rêve de tout homme est lié à sa plus grande peur, celle de s'éteindre et de ne redevenir poussière. Jusqu'où peut-aller un homme pour vivre éternellement ?

Bonne Lecture !!


- Alors…
- Je suis désolé votre altesse… Le roi n'a pas survécut à ses blessures

La jeune reine était anéantit, plus que la mort de son mari, c'était la situation dans laquelle il les laissait, elle et le jeune prince héritier qui l'a chagrinait. Le pays souffrait d'une recrudescence des vols, le meurtre y était monnaie courant, sans parler des attaques continuelles de petit roitelet qui se croyait assez puissant pour ravir le trône. Mais quelle importance, relevant la tête la jeune femme décida de relever le défi. Qu'importe la taille de l'adversité, elle dirigerait le royaume ; pour son fils…pour le peuple.

En attendant, il fallait annoncer au futur roi, un enfant d'à peine neuf ans que son père était mort. Mais ne disait-on pas cette belle phrase " Le roi est mort !!! Vive le roi! "

Plus d'hésitation, le pas vif, la démarche assuré la belle reine se dirigea vers les appartements où elle savait trouver son fils. Près d'un mois que le pauvre petit restait enfermé là attendant impatiemment le réveil de son père.

- Alors Mère ! Comment va-il ? Vous êtes venu m'annoncer son réveil n'est-ce pas ? J'en était certain ! Père est beaucoup trop jeune pour mourir ! Alors ? Quand pourrais-je le voir ?
- Ecoutez Aimeric, je suis désolé de mettre un terme à tous vos espoirs… Si vous saviez mon pauvre ami. Votre père est mort. S'il vous plait ne pleurez pas ! Il va falloir être un petit garçon courageux afin d'en être le digne successeur.

Levant ses yeux mordorés vers sa mère, l'enfant secoua la tête comme pour nier l'information. Tout ceci n'était qu'un abominable mensonge, une de ces plaisanteries étranges que les adultes affectionnent particulièrement. Son père ne pouvait pas être mort, il n'en avait pas le droit !

Voyant le visage sérieux et fermé de sa mère, Aimeric finit par comprendre, tout ceci n'était que la triste vérité. C'est donc le visage déformé par une colère sans borne qu'il décida de dire le fond de sa pensée :

S'il est mort, c'est qu'il n'est pas digne d'être un roi. Un roi ne meurt pas Mère ! La mort c'est pour les faibles ! Ce sont les faibles qui meurent…

Aucun des deux protagonistes ne vit le coup partir. Ce fut pourtant une gifle magistrale qui claquât dans la pièce tel un coup de fouet, et frappa l'enfant au sommet de son discourt ;

- Taisez-vous immédiatement… Il est temps de cessez ces enfantillages! Je ne veux plus entendre de tels mots sortir de votre bouche! Est-ce clair!… Bien! Allez vous préparer, il va falloir recevoir les condoléances du peuple

Le jeune héritier fixa sa génitrice sans mot dire. C'était la première fois qu'elle levait la main sur lui. Pourtant il avait raison !!! Seul les faibles mourraient, le futur en témoignerait.

Lui, il n'était pas faible… non, il ne le serrait jamais

Dix ans plus tard

Maëliss se tordait les mains nerveuses, cette quinte de toux lui avait paru plus longue que les autres. Combien de temps son prince pourrait-il survivre avec cette maladie qui lui rongeait les entrailles ? Les médecins étaient formels, il ne lui restait que peu de temps, quel gâchis! Un homme si jeune. Mais bien sur, son cher fiancé ne semblait pas se rendre compte de la situation. Cela ne l'étonnait guère, Aimeric était de ces hommes qui défiait sans cesse la mort. Pour lui ce n'était qu'un jeu de plus… Enfin étant donné son état de faiblesse c'était sans doute la dernière fois qu'il bravait qui que se soit. Une voix faible l'interrompit dans ces pensées:

- Maëliss, ma douce. Vous savez à quel point votre présence m'est précieuse. Malheureusement, si vous continuez à tourner sans but dans cette pièce, je vais finir par vous demander de sortir.

Devant l'air peiné que pris sa promise, le moribond adoucit quelques peu ses propos.

- Ecoutez, Je suis touché par votre inquiétude à mon égard. Mais je n'ai pas l'intention de mourir tout de suite. Cela fait plus d'un mois que vous me veillez sans relâche. Sortez donc un peu prendre l'air. Je vous promets que demain à votre réveille je serrais là, bien vivant ;
- Vous en êtes sur murmura la princesse hésitante
- Oui! Filez maintenant, je ne veux plus vous voir avant demain

Après un dernier regard en direction de la frêle silhouette enfouit sous de chaudes couvertures, la jeune femme s'éloignât certaine de ne plus jamais revoir son souverain.

Resté seul, Aimeric fixa un long moment une zone d'ombre située entre la cheminée et une lourde tenture précieuse.

- Vous pouvez vous montrer maintenant, je vous attendais

La personne à qui était adressé ces mots, s'avança, souveraine. Le malade la dévisagea ravi de se trouvé face à une telle créature. La jeune femme possédait une taille fine, soulignée par une robe pourpre et or. Son visage fin et élégant était éclairé par deux perles grises. Ses longues boucles brunes cascadaient, soyeuses, sur ses épaules. L'apparition prit la parole sans hésitation ni malaise

- Vraiment ? Vous m'attendiez
- Vraiment…
- Il est pourtant rare que les êtres humains attendent patiemment le moment de leurs morts.
- Disons que je suis quelqu'un de particulier.
- C'est ce que j'ai cru remarqué, répondit la mort sans sourciller, Vous avez sans doute un dernier mot à dire avant de partir ?

Le prince jaugea la jeune femme avant de répondre:

- Je ne veux pas mourir
- Personne ne le souhaite… donnez-moi une seule raison de vous garder envie
- Je vous propose un pacte…

A ces mots la fossoyeuse éclata de rire

- Vous me confondez avec Belzébuth, Il n'y que lui pour avoir encore le mauvais goût de proposer une âme contre le pouvoir

Aimeric sembla dépité mais se reprit rapidement

- Le pacte dont je vous parle serait tout à votre avantage
- Je suis curieuse de voir cela
- Voilà, je vous offre la vie de quelques bagnards en échange de la vie éternelle

Le sourire de la mort se durcit :

- Vous accordez bien peu d'importance à l'éternité

Elle s'arrêta, semblant réfléchir pendant plusieurs minutes avant de reprendre d'une voix doucereuse.

- Bien, Je suis sur que nous arriverons à un accord. Ecoutez attentivement, si pendant cent jours et cent nuits vous m'apporter la vie d'un innocent tuer de vos propres mains, je vous donnerais ce que vous souhaitez. Sinon, vous apprendrez à vos dépends ce qu'il en coûte de vouloir jouer avec la mort… Qu'en pensez-vous ?

Pour Aimeric, c'était évident, il ferait tout pour éviter sa mort. Son invité lui adressa un sourire carnassier, elle connaissait la réponse. Tout était bien trop facile avec les mortels.
Remplissant la première part du contrat, la créature posa une main froide sur la joue de son client. Le geste presque tendre fit s'évanouir toutes douleurs du pauvre corps brisé.

- Alors nous nous reverrons bientôt.

Un léger baisé échangé et la mort repartit comme elle était venue

Ce matin là, le prince fut réveillé par toute une série de chuchotements provenant du fond de la pièce.

- Alors…
- Il est mort…
- J'espère… Plus d'un mois que l'on doit supporter ses caprices...

Aimeric sourit, reconnaissant les conseillers royaux, ces rapaces apprivoisés qui n'attendait que sa chute. Rien d'exceptionnel à ce que se soient eux qui viennent constater sa mort. Ils allaient avoir une très mauvaise surprise. Mais comme il se le répétait souvent: Rien de mieux qu'embêter les conseillers royaux pour commencer une nouvelle journée! C'est donc D'une voix gutturale, ravit du mauvais tour qu'il s'apprêtait à jouer, que le prince déclara :

- Je ne suis pas encore Mort
- Votre Majesté… bredouilla Monseigneur d'Ormes digne conseiller aux affaires publiques
- Monseigneur d'Ormes, répliqua Aimeric légèrement moqueur
- Vous semblez vous portez mieux… Sachez que nous en sommes tous heureux
- Vous m'en voyer bien aises
- Dois-je faire venir les médecins ?
- Non, c'est inutile je me sens parfaitement bien

Les cinq hommes se dandinaient gênés, finalement ce fut le chambellan, homme calme et modéré qui prit la parole :

- Madame d'Alépine attend à la porte Sire, cela fait plus d'une heure qu'elle a demandé audience, elle souhaiterai vous voir
- Maëliss murmura Aimeric pensif

Bien sur il avait promis de la recevoir, de plus il avait tant de chose à lui confié au sujet de sa rédemption miracle et d'autre chose plus plaisante encore. Mais il fallait se faire une raison, les affaires pressaient, la mort ne tarderait pas elle. Le prince était certain que sa tendre fiancé comprendrai :

- Non, dites à Madame d'Alépine que ne puis la recevoir immédiatement. Rassuré-la de mon rétablissement et présentez-lui toutes mais excuses.
- Bien votre Altesse! Est-ce tout?
- Non, j'allais oublier… Dites à Jacques que je désire le rencontrer pour une affaire de la plus haute importance.

Monseigneur d'Ormes fronça les sourcils. Qu'est-ce que le roi pouvait bien vouloir au sinistre bourreau? Tout cela flairait la révolution et foi de dévot les têtes allaient tomber.

Quelques instant plus tard, Jacques, le bourreau tant redouté se présenta devant son souverain. Aimeric l'observa d'un air critique, l'homme avait toujours eut toute sa confiance. C'était un personnage imposant, doté d'une musculature impressionnante. Son visage était caché par un loup de velours. Par les temps qui courraient, les trancheurs de tête n'avait pas la vie facile. Ils leurs fallaient prendre de menue précaution pour protéger leurs chefs de la vindicte populaire. Quoiqu'il en soit, c'est sans la moindre hésitation que le prince conta son histoire, omettant cependant de parler de pacte ou de mort. La confiance chez les souverains est une denrée rare.

Jacques écouta les ordres royaux sans sourciller, il n'était pas payer pour réfléchir. Si son souverain voulait massacré deux cent innocents dans l'heure, grand bien lui fasse, Ce n'était pas cela qui l'empêcherait de dormir. Et puis n'était-ce pas un vieil adage du peuple qui répétait sagement: " Ce que le roi désire, Dieu le veut. "

Sur ces pensées pleines de philosophie, l'homme partit à la recherche de sa première victime.

Le prince marchait de long en large à travers le cachot transformé pour l'occasion en salle d'exécution. L'angélus venait de retentir et son bourreau n'était toujours pas de retour.

Il était inquiet…pas questions de mourir, alors là non… Jamais. Aimeric fit tourner une fois de plus, d'un geste leste du poignet, la hache qui lui servirait à tuer l'innocent. Sa patience commençait à atteindre ses limites… peut-être pourrait-il se faire la main sur un des gardes. Le jeune homme lança un sourire sardonique aux hommes chargés de sa sécurité… Les imbéciles… S'ils savaient… bientôt la vie éternelle, l'essence même du pouvoir.

Un bruissement léger attira son attention, le tirant pour un instant de ses pensées malsaines, les sanglots d'un enfant. Le voilà donc l'innocent tant attendu, c'était un petit fermier âgé d'environ quatre ans. Aimeric hésita une seconde, tout cela était si triste, presque pathétique. Pauvre être candide sacrifié pour une cause qui n'était pas la sienne. C'était encore un fait qui différenciait les faibles des puissants, aujourd'hui cet enfant mourrait alors que lui…

C'est donc sans une once de pitié, que le jeune roi fit agenouillé l'innocent, la tête sur le billot de bois. Un dernier regard fut échangé entre ces deux créatures antithétiques, tout avait été dit.

La hache s'abattit, brisant net le crane enfantin, le sang gicla, un murmure d'horreur gronda dans la salle. Personne n'avait vu la main royale trembler, la vie n'était pas simple. Avec ce premier meurtre, le jeune homme venait de perdre une part de lui-même.

- La prochaine fois, murmura Aimeric, La prochaine fois, je veux que l'innocent que tu m'apportes soit encagoulé. Je ne veux pas savoir qui est la personne que je vais tuer. Ai-je été clair
- Vous avez été limpide sire, répondit le bourreau d'une voix posé
- Bien

Pendant plus d'un mois, le même manège continuât. A chaque fois que les cloches de la basilique appelait à la prière et au recueillement, une vie était enlevée, sans pitié. Voir le souverain se commettre dans des crimes si vils était devenu un phénomène de mode. Certain membre de l'aristocratie assistait donc, le visage couvert, à ce qui n'était en fait qu'un signe irrépressible de folie.

Tout cela était impossible, Aimeric, le doux prince de ses rêves ne pouvait pas être l'auteur de tant de crime. Toute cette histoire n'était rien d'autre qu'une de ces affreuses rumeurs visant à discréditer le roi.

Voilà ce que Maëliss se répétait encore la veille, mais c'était avant d'avoir pu assister à une de ces infamies. Il avait bien fallut se rendre à l'évidence, même si son cœur penchait pour une quelquonque réponse capable d'innocenter son fiancé, sa raison connaissait déjà la vérité. Le prince était un assassin qu'elle se devait de résonner. C'est don d'un pas décidé, légèrement rageur que la jeune princesse entra dans les appartements royaux. Elle retrouva son futur époux allongé lascivement sur une pile de coussin rouge, carmin. Le prince leva vers elle ses grands yeux mordorés, l'air légèrement ennuyé.

- Qu'y a-t-il donc ma mie ? Quel est donc le sujet nécessitant une telle intrusion céans ?
- Il y longtemps que nous ne nous sommes vus mon prince, répondit Maëliss d'une voix apaisante… Je m'inquiétais pour votre sort. Votre rétablissement fut certes miraculeux, mais nul n'est à l'abri d'une rechute.
- Comme vous pouvez le constater, il n'y a aucune raison de vous inquiéter. Dieu a eut l'infime bonté de me faire grâce de quelques jours parmi les vivants, mon mal a mystérieusement disparu. Il me serait d'ailleurs très malvenu de m'en plaindre…
- Vous avez sans doute raison. Sachez que je suis ravi de vous voir sur pieds. Malheureusement ces mots n'étaient pas l'unique raison de ma visite.
- Je n'en suis pas le moins du monde étonné… Alors, dites-moi ma douce quel est but de votre visite.
- Voyez-vous mon cher, j'essaie de comprendre le dessein qui anime vos actes. Vous évitez ma présence, sauf pour les cérémonies officielles de la cours, des bruits circulent selon lesquelles vous égorgez sans pitié de pauvre ères sans défense. Et voilà que pas plus tard qu'hier, j'assiste à un de ces méfaits. Que suis-je sensé faire ?

Le roi resta silencieux, il avait l'impression amère d'avoir été trahi. Jamais sa belle Maëliss ne le comprendrait, le mieux était certainement de la rassurer et de la tenir le plus à l'écart possible de toute cette affaire. Un jour proche, ils pourraient parler sans heurt de ces événements, mais pour l'instant, l'ignorance était certainement l'unique remède aux questions qui rongeaient sa princesse.

- N'ayez crainte ma douce, faîtes moi juste confiance. Vous verrez rapidement que toutes vos peurs n'étaient pas fondées, si j'agis ainsi c'est pour le bien du peuple, pour notre bien à tous
- Pour le bien de tous!!! Ne vous moquez pas! Je vous en supplie arrêtez tous cela, si vous ne le faîtes pas pour vous, faites le par amour pour moi…
- Si vous y tenez tant que cela, je ferais selon votre désire. Vous avez ma promesse, dans très peu de temps tout ira de nouveau comme avant.
- Merci mon Prince

Certainement satisfaite de la réponse, Maëliss sortit sans remarquer le regard légèrement agacé que lui jetait son ami. Aimeric n'avait pas l'intention d'interrompre ces activités, pas si près du but.

C'est donc ainsi que le doux prince devint parjure, chaque journée amenait son lot de mort et de famille éplorée. Les paysans saisies par la folie de leur maître, cachaient leurs enfants. Il était de plus en plus compliqué de trouver de vrai innocent. C'est pourquoi le bourreau se mit à ramener des victimes plus âgées, nul n'était épargné, les prêtes, les bonnes sœurs, les adolescents. Tous unis dans la mort par la folie d'un homme. Le royaume semblait être pris d'un déséquilibre inexplicable.

Finalement, la centième nuit arriva. Le prince était satisfait, il avait réussi à respecter les délais et prochainement lui et sa belle Maëliss pourrait enfin retrouver le bonheur.

La victime du jour approcha tremblante. A première vue, on pouvait facilement deviner que c'était une jeune fille de la haute noblesse de part sa mise et son port de tête. Aimeric l'observa, curieux, la démarche lui était familière. Qu'importe qu'il la connaisse ou pas, cette jeune personne représentait sa délivrance.

Le douzième coup de minuit retentit, couvrant le craquement sinistre de la hache sur le cou gracile.

Enfin, il avait vaincu la mort. Evidemment cela n'avait pas été simple, le sang qui maculait le sol en était la preuve. Mais maintenant qu'il avait l'immortalité, plus rien n'avait d'intérêt. Le prince secoua la tête encore sous le coup d'une immense euphorie, il devait absolument retrouver sa fiancée. Il fallait qu'il lui explique son comportement distant et les faits qui avaient motivé tout ceci.

C'est donc d'un pas vif de conquérant, qu'Aimeric partit à la recherche de sa bien aimée. Il lui fallut plusieurs minutes pour se rendre compte qu'on le suivait. La mort était venu respecter sa part du contrat.

- On peut dire que vous avez bien mérité votre immortalité, fit-elle d'une voix moqueuse
- Que voulez-vous dire par là ?
- Eh Bien voyons mon prince !…Il vous faudra bien une éternité pour expier vos crimes envers le peuple et envers ta douce promise.
- Comment cela? Qu'est-il arrivé à Maëliss?
- Je ne sais pas exactement, la belle a dut se rendre compte de ton mensonge. Elle a voulu racheter tes fautes et c'est sacrifiée à la place d'un innocent.
- Non c'est impossible… Elle n'aurait pas fait cela… Vous l'avez tué
- Non, c'est vous qui l'avez tué. D'ailleurs c'était votre dernière victime. Tout est sous votre entière responsabilité. Maintenant, vous allez vieillir lentement, seul, sans jamais connaître la rémission qu'est la mort.
- Je ne comprends pas, murmura le prince, Que faites-vous de notre pacte, Je ne devrais pas vieillir.
- Détrompez-vous, je vous ai promis la vie éternelle, il n'a jamais été question de jeunesse entre nous. Et comme vous l'apprenez à vos dépends, on ne joue pas avec la mort. Personne n'est assez puissant pour me vaincre, surtout pas toi petit.

Le prince déchu tomba à genoux, il avait tout perdu, sa vie, son humanité, son amour. A toujours en vouloir plus, il se retrouvait sans rien. Un terrible hurlement déchira le ciel, cri d'une âme abandonnée qui demande de l'aide. Mais qui voudrait réellement aider un meurtrier… il était seul.

Quelques siècles plus tard

- Allez les enfants! Restez calme! Je vous veux tous en rang deux par deux.

Madame Sallisburg, jeune institutrice de province s'épongea le front en soupirant. Il y avait vraiment des jours où elle se demandait pourquoi elle avait choisi cette profession. Bon, il fallait encore compter ces petits monstres. Alors voyons voir… Dix… Vingt… Vingt-trois… Vingt-quatre avec le petit qui trouvait intelligent de se cacher derrière le bus. Parfais, tout le monde était présent.

Une voix douce la tira de ses pensées, c'était leur guide, une jeune femme vêtu d'un tailleur strict mais doté d'un visage avenant qui plaisait déjà aux enfants.

- Bonjour à tous, dit l'apparition, je suis votre guide pour la journée. Je m'appelle Mademoiselle Callot mais tout le monde m'appelle Eliane.
- Bonjour Eliane, s'écrièrent les enfants en chœur
- Bien, comme vous l'a dit votre maîtresse, ce château est celui de la famille royale de L. Pendant des générations, il a abrité d'important personnage historique. Qui peut me citer le nom de quelqu'un ayant vécu ici… Oui, toi la petite fille à la casquette nous t'écoutons.

La visite se déroula sans la moindre anicroche. Pour finir le petit groupe se dirigea vers les caveaux royaux. La guide prit alors la parole d'une voix basse et mystérieuse:

- Connaissez-vous la légende du roi Aimeric?
- Non!!! Répondirent d'une seule voix les élèves pressés d'en apprendre plus.
- Voyez-vous les enfants, nous sommes devant la tombe de cet homme. C'est là qu'il a été enterré, il y a très longtemps. Il paraîtrait que ce beau prince craignait tant la mort, qu'il passât un pacte avec la faucheuse. Il lui donnait la vie de deux cent innocents en échange de l'immortalité. Malheureusement, il n'avait pas prévu que sa fiancée se sacrifie. Et même s'il obtint ce qu'il désirait, il perdit la seule personne qui comptait pour lui. On raconte qu'ayant reconnu ses erreurs, le prince reprit le pouvoir et dirigea le royaume avec sagesse et fermeté durant plus d'un siècle. Mais il semblerait que ses neveux jaloux de sa longévité l'arrêtèrent et le firent enfermer vivant dans le tombeau que voici. La légende raconte aussi que, certain soir, les gens qui passent devant les caveaux entendent la voix du roi supplier " Pitié, laissez moi mourir " … Mais après tout, ceci n'est peut-être rien d'autre qu'une fable pour enfant…


Fin


C'est une histoire qui m'a trotté dans la tête pendant de longue semaine jusqu'à ce que je me décide à la mettre sur papier (euh… dans mon ordi en fait…). J'espère qu'elle ne vous a pas paru trop rébarbative ?
Je serais heureuse d'avoir votre avis…



Fictions Originales