Au bout du ponton



au bout du ponton Auteur : Niwa-himé
Genre : romance, yaoi, yuri (pas l’histoire principale)
Disclamer : l’histoire et les perso sont rien qu’à moi !!
Note importante à lire avant tout : cette histoire traite d’homosexualité, autant masculine que féminine (moins pour féminine mais quand même là), si cela vous dégoûte, gêne ou je ne sais trop quoi, faites demi-tour !! Voilà vous êtes prévenu ! ^__^
Et sur ce, bonne lecture ! (enfin on l’espère…)


Chapitre 4 : officialisation et déménagement



Cet étranger était vraiment bizarre, il n’avait pas l’air aveugle alors comment se faisait-il qu’il soit aussi aimable avec lui. Et puis c’était lui qui lui était rentré dedans. Ryuichi s’éloigna, troublé, mais fut retenu par une poigne sur son poignet. Il se retourna et vit l’inconnu lui sourire. Il devait attendre des excuses ou autre chose… Il prit une grande inspiration avant de se lancer mais fut coupé par l’autre homme.

_Ryuichi ?

_heu…oui

_comme ça me fait plaisir de te revoir, faut dire que je n’imaginais vraiment pas te voir ici

_heu…

_mais qu’est ce que tu faits là au fait ?

_heu …on se connaît ?

_ah ah, très drôle…bon alors qu’est ce que tu viens faire ici ?

_heu…

_attends, sérieux, tu ne me reconnais pas ?

_ben…

_ah d’accord…c’est vrai qu’on s’est pas vu depuis longtemps, mais je pensais que tu te souviendrais de moi, même un tout petit peu…

_heu…je suis désolé, je…

_t’es sûr que tu te rappelles pas ?

_heu...oui

_certain ?

_certain

_sûr et certain ?

_sûr et certain

_vraiment ?

_vraiment

_vrai de vr…

_bon ça suffit !

_hey t’énerves pas !

_je m’énerve pas !

_permets moi d’en douter…

_je suis très calme, ça se voit pas ?

_pas vraiment non…t’es sûr ?

_oui je suis…nan mais tu vas arrêter !

_qu’est ce que j’ai fait ?

_bon c’est pas grave, passons…et donc, tu es… ?

_Nathaniel !

_Nathaniel ?

_ben oui, mais tu peux m’appeler Nathe

_et…

_et quoi ?

_quoi d’autre ?

_je te suis pas là

_T’es Nathaniel ok, mais ça m’avance pas plus pour savoir exactement où on s’est connu et quand, tu comprends ?

_tu sais, t’es pas obligé de me parler comme à un gosse

_excuse moi, je croyais avoir à faire à un gamin

_ah ok…

_...

_hey !!

_on peut dire que t’es long à la détente toi…

_tu ne te rappelles pas de moi et tu te permets de me traiter comme ça, t’es un peu gonflé dis moi !

_désolé, c’est juste que ça m’énerve de pas savoir qui t’es

_ah ah !

_quoi ?

_’y a pas deux minutes tu me sors que t’es très zen…

_je suis toujours zen

_...et voilà que maintenant tu dis que t’es en colère !

_c’est même pas vrai

_si c’est vrai

_non c’est pas vrai

_si

_non

_si


_n…rraaaaaaaaa

_ben tu vois que j’avais raison quand j’ai dis que t’était énervé tout à l’heure

_... respire mon vieux ça va aller…bon, où est ce qu’on s’est rencontré et quand ?


_ça doit faire un peu moins de deux ans environ et c’était chez toi

_chez moi ?

_ben vi, je suis resté trois semaines

_trois semaines chez moi ?

_heu…oui…

_…j’y suis !

_hein ?

_c’était quand mon cousin logeait chez moi, et qu’il avait ramené un mec !

_un mec ? C’est tout ce que je suis ?


_oui…heu non ! Je veux dire…heu…

_tu te souviens ?

_oui, ça me reviens un peu…

_et comment tu vas ?

_bien…et toi ?

_pour l’instant c’est la grande forme, j’espère que ça va durer d’ailleurs, et avec Aran comment ça se passe ?

_on ne s’est plus vu depuis longtemps…

_ah bon, vous…

_et toi alors qu’est que tu racontes ?

_heu pas grand-chose…

_...

_...

_bon ben j’ai été ravi te revoir Nathaniel


_même si tu te rappelles pas vraiment de moi…

_heu oui

_…hey ! Où est ce que tu vas ?

_heu… chez moi

_ben pourquoi ?

_ben c’est normal que je rentre chez moi, non ?

_heu…on peut pas parler un peu ? On pourrait aller boire un verre, histoire de se rappeler quelques bon souvenir, qu’est ce que t’en penses ?

_...ok…de toute manière j’ai rien à faire

_super !!

_quel enthousiasme…

Ils se dirigèrent ainsi vers la terrasse d’un café. Accoudés à une table, ils se remémorèrent leur passé commun. Après quelques heures, ils durent se résoudre à se séparer, ne comprenant pas d’où était née l’envie de rester tranquillement ensemble. Ryuichi, toujours assis, regarda Nathe s’éloigner loin de lui avec un sentiment de regret. Ils s’étaient promis de se retrouver, mais le guitariste doutait fortement que cela arrive. Il soupira bruyamment et se plongea dans la contemplation de son verre de sirop de menthe.

Perdu dans ses pensées, il sursauta violemment lorsqu’une main se posa sur son épaule. Il pris enfin conscience de se qui l’entourait et vit avec étonnement Fuki et Izue face à lui, attendant patiemment qu’il retrouve ses esprits. Après un temps de silence où les deux jeunes femmes en avaient profité pour s’asseoir, il se décida enfin à leur demander ce qu’elles faisaient là. Souriantes, elles lui répondirent qu’elles étaient allées faire un tour en ville et puis qu’elles l’avaient aperçu et l’avaient donc rejoint, ne supportant pas de le voir seul. Tout le monde savait que Ryuichi avait besoin de compagnie constamment, alors ils se débrouillaient pour qu’il y ait toujours quelqu’un avec lui. Ils entamèrent une conversation mais elle fut vite coupée par Fuki qui commençait à s’énerver.

_Fuki qu’est ce qui se passe ? Questionna doucement Izue

_il m’énerve

_qui ?

_le mec là bas, il n’arrête pas de te regarder, et ça m’énerve !

_non Fuki, me dis pas que t’es jalouse !

_Ryu-chan ne dis pas n’importe veux-tu, de quoi je serai jalouse en plus…

_ben, il regarde ta petite Izue et tu n’aimes pas ça, et quand quelqu’un agit comme tu le fais, j’appelle ça être jaloux !

_pff, c’est même pas vrai…

_si c’est vrai

_non c’est pas vrai, et puis de toute manière en quoi il se permet de la regarder comme ça !

_Fuki, ma chère Fuki, Izue est mignonne, c’est un fait, donc c’est normal qu’il y ait des personnes qui la regardent comme ça, tu crois pas ?

_elle est belle, je suis d’accord avec toi, mais je refuse que quelqu’un la contemple comme ça !

_pourquoi ?

_’y a que moi qui ai le droit de la regarder avec ces yeux là, un point c’est tout !

Alors qu’ils continuaient tous les deux à débattre, ils ne remarquèrent nullement qu’Izue fût soudainement devenue très embarrassée. La brune, contrariée, ne se rendit pas compte qu’elle était clairement entrain d’avouer qu’Izue était avec elle, ou à elle, et que personne, mis à part elle, n’avait le droit de la fixer comme le faisait l’homme plus loin. Amusé par la situation, Ryuichi ne se priva pas pour les enfoncer et pousser Fuki à dire explicitement qu’elles sortaient ensemble. Il fut fortement déçu car à l’instant où elle allait enfin lâcher le morceau, Izue la coupa et la supplia de se taire. Ce qu’elle fit dans la seconde, sans toute fois comprendre ce qu’elle avait dit de mal, jusqu’à ce que ses propres paroles lui reviennent. Fuki se sentit alors perplexe. Tous ces mots lui avaient paru tellement naturel qu’elle n’avait pas vu l’ampleur que tout cela prenait. Gênée, elle observa la réaction de sa compagne du coin de l’œil. Elle fut rassurée lorsqu’elle vit le léger sourire qui étirait ses lèvres. Ryuichi ouvrit la bouche mais pas un son n’en sorti. En effet, l’arrivée de l’homme contre qui Fuki s’était énervée sans que celui-ci le sache, les amena dans un profond silence. L’inconnu fut surpris de ce soudain mutisme et le brisa presque timidement.

_excusez moi, accepteriez-vous de prendre un verre avec moi ? demanda-t-il doucement à Izue

_non, elle peut pas, elle est avec moi, c’est clair ! répondit alors Fuki sèchement et mettant ainsi l’homme mal à l’aise.

_ah heu, je suis désolé, je ne savais pas…et il s’éloigna sans ajouter le moindre mot, encore désorienté par la réponse obtenue.

_alors comme ça, vous êtes ensemble…

Les deux jeunes femmes rougirent et Fuki bégaya lamentablement. Ryuichi, lui, éclata de rire sans discrétion.

_c’est bon les filles, ’y a pas de problème, comme si personne était au courant de toute manière !

Elles s’enfoncèrent dans leurs sièges, disparaissant presque sous la table. Elles relevèrent leurs yeux en même temps et leurs prunelles noires se croisèrent. Elles se sourirent timidement avant de se redresser, et d’enlacer leurs doigts. Leur relation était très visible mais personne n’y avait fait d’allusion, sachant pertinemment qu’elles n’étaient pas prêtes à le confesser. Ils parlèrent encore un peu, et se décidèrent finalement à rentrer au chalet. Lorsqu’ils y arrivèrent Matsu et Tsukasa étaient tous les deux installés sur les marches du perron et discutaient tranquillement. Ryuichi se précipita vers Matsu et s’accrocha à lui.

_devine devine devine

_quoi quoi quoi ?

_c’est Fuki et Izue !

_mais vas-y, parles !

_elles l’ont dit !

_non !

_si si je t’assure !

_c’est…c’est terrible…comment avez-vous osez le dire sans que je ne sois là ! J’arrive pas à la croire !

_Qu’est-ce que t’arrives pas à croire Matsu ?

_Mon Tsuka ! Les filles se sont enfin décidées à dire qu’elles sont ensemble !

_oh…

_c’est tout ce que tu trouves à dire ?

_qu’est ce que tu veux que je dise ? Je le savais déjà qu’elles étaient ensembles, c’est pas un scoop…

_oui mais bon depuis le temps, elles auraient pu le dire plutôt !

_oui c’est vrai, il était temps, on commençait à s'impatienter… au fait, c’est qui le gagnant ? hein ? alors c’est qui ?

_c’est bon Ryu-chan, on sait que c’est toi, pas la peine de nous montrer que tu avais encore raison !

_hehe je sais, je suis la meilleur ! C’est Katsuo qui va en pleurer, il allait presque gagner ! Les filles vont…

_hey ! Vous pourriez pas arrêter de faire comme si on était pas là trente secondes ! s’exclama Fuki

_heu… excusez-nous ?

_Matsu, ce genre de chose ne se demande pas, si tu le penses tu le dis, sinon tu te tais

_oh Izue, c’est dingue, par moment on dirait ma mère qui parle

_Ryu ne prend pas Izue pour ta mère !

_mais quoi c’est vrai !

_non, elle n’a rien à voir avec ta mère

_hein ?

_rien, et c’est quoi cette histoire ? t’as gagné quoi ? Pourquoi Katsuo va pleurer ?

_je…euh…

_vous vous fâchez pas ?

_Matsu, selon ce que vous avez fait, nous vous torturerons en prenant bien soin de vous laisser vivant et conscient

_Fuki…nous nous énerverons pas, promis

_Fuki ?

_hn promis

_ben en fait avec Katsuo, Matsu et Tsukasa, nous avons parié sur le moment où vous le diriez enfin que vous êtes ensemble, et c’est moi qui a gagné… quant à Katsuo, il va pleurer parce que vous auriez attendu encore un peu et il aurait gagner…Matsu a été trop rapide, pour lui c’était pour le premier jour que nous sommes arrivés ici, pour Katsuo c’était dans environ deux semaines, Tsuka le prévoyait pour la fin des vacances, ‘y a que moi qui ai su et…Fuki ?

_Matsu, Tsukasa, Ryuichi, je vais vous tuer, tout comme Katsuo quand je le verrais, mais avant je vais vous attacher et vous torturer…

_Fuki je savais pas que t’avais des tendances au SM…signala tranquillement le guitariste, il ne pris pas conscience de la terrible erreur qu’il venait commettre.

L’aînée des deux jeunes femmes était à deux doigts de leur sauter dessus et de les achever sans aucune pitié. Mais un fin sourire amusé sur les lèvres de sa bien aimée la contraignait à ne pas les assassiner sur place. Fuki se jura intérieurement cependant de leurs faire payer ce qu’ils avaient fait. Ils allaient apprendre que personne ne pariait sur elle. Un rictus machiavélique prit forme sur son visage, et les garçons déglutirent difficilement à la pensée qu’elle allait probablement se venger, ils sentaient que ce qu’elle leur réservait n’allait pas tant leur plaire que ça. Oh non, Fuki ne comptait pas se laisser faire comme ça, et Ryuichi allait voir à quel point elle pouvait être sadique. Le musicien se sentit obligé de tenter quelque chose.

_on a rien fait de mal Fuki, je te promet, tu nous pardonnes hein ?

_Ryuichi, on demande pardon quand on a fait quelque chose de mal, si tu ne considères pas que ce que tu as fait est mal, tu n’as pas à demander pardon

_vi maman !

_mais arrêtez de la prendre pour votre mère ! et Izue n’a rien avoir avec ta mère

_ attend tu insinues quoi là ?

_j’ai faim ! Je vais préparer quelque chose, vous venez avec moi Izue…et heu Matsu, à moins que tu n’ai envie de te mettre dans leur dispute…

_non je te suis !

Pendant que Ryuichi et Fuki se chamaillaient encore, les autres partirent aux cuisines, ne voulant pas être présent quand ils demanderaient leur avis.

Non loin de là, Axel et Katsuo cheminaient le long d’un sentier au milieu de la forêt. Le roux parlait avec enthousiasme et l’aîné l’écoutait, amusé de le voir s’emporter pour de petites choses. Il appris qu’Axel s’était pris de passion pour la culture japonaise et qu’il adorait les mangas. Le rouquin lui déployait ses connaissances sur le Japon, lui donnant des détails et allant jusqu’à lui expliquer ce qu’était telle ou telle chose, sans s’apercevoir un seul instant du ridicule de la situation. Katsuo était lui-même japonais, il connaissait donc tout ce qu’Axel lui décrivait, mais il n’en fit pas la remarque, trop heureux de voir à quel point le plus jeune s’emballait et paraissait joyeux.

Katsuo devait se l’avouer, il l’appréciait beaucoup trop le roux. En seulement une semaine, il avait découvert qu’il était attiré par lui. Il aurait aimé que cela ne se passe pas ainsi, mais il n’était pas maître de ses sentiments, qui pouvait l’être d’ailleurs ? Cela l’effrayait, il ne savait pas comment il devait agir avec Axel. Bien qu’il aurait souhaité faire un pas vers celui-ci pour être sur des sentiments qui l’animaient, il ne s’en sentait pas capable pour autant, il avait peur de le blesser et ça, il ne le voulait pas. Il était en pleine réflexion, et n’entendit que bien après que le rouquin l’appelait.

_heu… excuses-moi, j’avais la tête ailleurs

_tu veux rentrer ?

_non non c’est bon

_tu es sûr ? Si tu ne te sens pas bien, on devrait…

_je t’assure que tout va bien Axel

_si tu le dis…

_dit moi Axel ?

_oui ?

_ça te dirait de passer quelques soirées avec nous ?

_vous ?

_oui, moi et tous les autres, ils t’aiment bien tu sais, et puis comme ça vous pourrez faire plus ample connaissance, tu crois pas ?

_ça serait génial, mais je sais pas si mes parents seraient d’accord…en fait ça m’étonnerait beaucoup qu’ils veuillent…

_...et si je venais avec toi leur demander peut être qu’ils accepteraient, non ?

_je sais pas…

_tu voudrais oui ou non ?

_oui !

_ok, alors on ira leur parler

_je ne crois pas que ce soit une bonne idée Katsuo…

_s’il te plait, laisse moi tenter le coup, si ça se trouve j’arriverai à les convaincre

_ok…et heu… quand ?

_ben…ce soir ?

_je ne sais pas trop…

_tu as prévu quelque chose de particulier ?

_non

_alors c’est partit pour ce soir !

Katsuo était confiant, il était certain de parvenir à avoir l’accord de ses parents. Il lui faudra seulement trouver les bons mots, mais il sentait étrangement que toute la chance était de son côté. Ce fut d’un pas assuré pour l’un, et hésitant pour l’autre, qu’ils se dirigèrent vers le chalet du roux.

Se rapprochant inexorablement de la demeure, Katsuo perçu les légers tremblements qui parcouraient son ami. Il le regarda, inquiet, et Axel lui fit un sourire forcé. Le brun voulu le questionner mais ce fut trop tard. Il apercevait déjà sa belle mère non loin. Celle-ci se redressa à leur arrivée et fixa le rouquin dédaigneusement, ce qui ne plut guère à Katsuo qui se contrôla bien malgré lui pour ne pas être irrespectueux. S’il voulait qu’Axel passe la soirée avec eux, il ne devait pas montrer toute la haine qu’il ressentait pour cette sorte de personnes qui n’avait aucun scrupule à faire souffrir un innocent. Se forçant à sourire, tout comme son ami à ses côtés, il s’adressa à elle le plus aimablement qu’il le pu. Après les amabilités d’usage, Katsuo, qui avait demandé la permission d’héberger Axel durant une nuit, s’était vu invité à l’intérieur du foyer de son compagnon afin de discuter plus amplement. Elle refusa cependant la présence du roux dans la pièce pendant qu’elle parlerait calmement avec le jeune homme. Katsuo en profita pour sortir les arguments qu’il avait remué durant le trajet. L’absence du rouquin était une aubaine, il doutait vraiment qu’Axel apprécie son raisonnement.

_alors pourquoi donc voudriez-vous que je vous laisse m’enlever ce cher Axel ?

_et bien toutes mes raisons ne suffiraient pas à vous convaincre donc je vais dire les choses clairement

_je vous écoute

_au plus Axel passera de temps avec moi, chez moi, au moins vous ne le verrez, et je sais précisément, d’après ce que l’on m’a dit et ce que j’ai pu voir, que vous le portez guère dans votre cœur, vous serez donc certainement ravie de ne plus l’avoir près de vous, ai-je tord ?

_... et bien, à vrai dire non, vous n’avez pas tord…mais vous devriez savoir plusieurs choses : d’abord même si j’exècre la seule présence de ce gamin, il m’est utile, il me sert de défouloir, ou de bonne à tout faire, selon mon humeur…

Katsuo bouillonnait, tentant de se calmer en respirant profondément, il attendit impatiemment la suite.

_...et puis, ce morveux n’est pas ce qu’il semble être

_pardon ? qu’est ce que vous voulez dire par là ?

_il est un bon à rien, faible, pleurnichard, maladroit, d’ailleurs pas plus tard qu’hier il a encore cassé un verre, à ce rythme il va falloir que je rachète un service à vaisselle une fois de plus, il est superficiel et arrogant, et …

_je crois que j’ai compris…mais je pense pouvoir juger ça de moi-même, coupa le brun, les dents serrées par la colère qui le subjuguait.

_si vous le dites… mais sur qui je vais passer mes nerfs moi, murmura-t-elle plus pour elle-même que pour son interlocuteur.

_sans vouloir vous offenser, je pense qu’il y a dans votre entourage au moins une personne, autre qu’Axel, qui est plus à même de recevoir vos foudres

_à qui pensez-vous ?

_votre mari

_mon mari ?

_n’est ce pas lui le responsable de la présence d’Axel ?

_hm, je vois où vous voulez en venir…

_bien, je crois que le problème est réglé. Quelle est votre décision ? Axel peut-il rester chez moi ?

_je ne suis pas sûre…je ne sais rien de vous après tout…

_...écoutez, je doute sincèrement de votre inquiétude pour Axel, vous vous foutez de ce qu’il peut faire ou avec qui il peut être du moment où cela ne vous concerne pas, ou ne terni pas votre image de famille parfaite, il est inutile de discuter de ça. Je crois que si vous voulez vraiment ne plus l’avoir sous vos yeux, vous n’avez qu’à le laisser avec moi. Il n’y a rien d’autre à dire, j’attend votre décision.

_…très bien, je veux bien tenter l’expérience de ne plus le voir, mais je ne veux vraiment plus le voir dans cette maison pour le reste des vacances, est-ce clair ?

_très clair…merci

_c’est moi qui vous remercie…AAAAXEEEEL !!!

_euh…oui, le rouquin entra timidement dans la pièce, craignant le pire.

_va faire ton sac, je veux plus voir une seule de tes affaires dans la maison, et ne discutes pas !

_oui…, hésitant et quelque peu perturbé par l’étrange comportement de sa marâtre, il fit ses bagages rapidement, il n’avait pas grand-chose de toute façon.

Sortant de la maudite demeure, Katsuo était fier de lui. Il avait toujours eu un don pour convaincre les gens et il ne s’attendait vraiment pas à ce qu’Axel finisse les vacances chez lui. En parlant du roux, celui-ci quittait ce qui était censé être son foyer, encore décontenancé et abasourdi, il n’avait rien compris, et ne comprenait toujours pas ce qui se passait. Le brun avait-il énervé sa belle-mère au point qu’elle veuille le mettre dehors ? Il n’aurait jamais cru cela possible. Aussitôt que ses prunelles océanes accrochèrent celles ténébreuses de Katsuo, l’anxiété le gagna, et il se mordit la lèvre lorsqu’il vit la mine profondément désolée de son ami.

_Axel, je suis vraiment navré…tu vas devoir me supporter beaucoup, beaucoup plus souvent que tu ne l’avais prévu, je suis désolé.

_comment ça ?

_ben…tu vas finir tes vacances chez moi...

Réalisant l’étendue des paroles du brun, Axel se jeta littéralement au cou de son aîné. Ce dernier ne s’attendant pas à un tel acte faillit en perdre l’équilibre, mais se rattrapa bien vite d’une main sur le mur. Il passa son bras libre autour de la taille du jeune homme qui se serrait contre lui, murmurant une litanie de merci. Il le repoussa doucement craignant de faire une idiotie qu’il regretterait sans doute par la suite.

_on y va ?

Axel acquiesça avec enthousiasme, saisissant la main de Katsuo, il l’entraîna loin du chalet. Le brun fut surpris de lire une joie sincère et très intense sur le visage de son ami. Il n’aurait jamais soupçonné que le fait de l’éloigner de sa famille puisse le réjouir à ce point. Finalement, ce qu’il redoutait sur le mode de vie du rouquin devait être bien pire que se qu’il s’imaginait. Chassant ses sombres pensées, il décida de profiter de cet instant d’euphorie pleinement.

Ils étaient tous assis à la terrasse bavardant calmement pour une fois, tout était paisible. Toutefois cela ne dura pas longtemps. En effet, un crie les fit brusquement tous sursauter et ils jetèrent un regard noir au responsable de leur frayeur.

_heu…désolé

_Ryu-chan, on peut savoir pourquoi tu as hurlé à nos oreilles ?

_heu, ben y a Katsuo qui arrive…

_c’était pas une raison pour crier comme tu l’as fait ! répliqua sévèrement Tsukasa qui essayait de se dégager de la prise de Matsu sur son bras.

_gnagnagna

_hey ! s’écria Katsuo en leur faisant un bref signe de la main.

_Katsu !

_oh Ryu-chan ! Je t’ai pas trop manqué ?

_si atrocement, snif …ils ont été méchant avec moi, surtout Fuki !

_Fuki, gronda alors Katsuo

_mais j’ai rien fait moi, c’est lui ! répliqua-t-elle, pointant du doigt Ryuichi

_salut Axel !

_salut… répondit timidement le roux

_Axel va passer le reste de ses vacances avec nous

_cool ! s’exclama le guitariste

_alors dis nous un peu, comment t’as fait pour que Katsu-kun soit soudainement accro à toi ?

_Matsu !

_ben quoi ? Je demande juste son secret, comme ça je l’exercerai sur mon Tsuka d’amour

_c’est n’importe quoi, il ne m’a rien fait !

_oh… alors c’est son charme naturel ! je croyais qu’il y avait autre chose pourtant…

_Matsu tu délires…

Tandis que Matsu, Katsuo et Ryuichi se chamaillaient comme à leur habitude, les autres emmenèrent Axel à l’intérieur, loin des trois irrécupérables. Ces derniers mirent fin à leur semblant de dispute au moment où Ryuichi annonça tranquillement à l’ignorant que les deux jeunes femmes avaient fini par dire qu’elles étaient ensemble. Katsuo se précipita alors à l’intérieur, bien vite suivit de ses deux acolytes, et serra Fuki et Izue dans ses bras en leur répétant qu’il était très heureux pour elles, bien que marmonnant quelque chose à propos du fait qu’elles auraient pu attendre encore un peu. Pas une ne compris ce qu’il se passait jusqu’à ce que Matsu les informe qu’il l’avait été prévenu pour l’officialisation de leur relation.

En fin de soirée, Ryuichi jugea qu’il devait peut-être parler de sa fameuse rencontre faite dans la journée à Katsuo, c’est pourquoi il le conduisit à l’écart des autres.

_j’ai vu Nathe aujourd’hui

_Nathe ? Qui c’est ?

_Katsu-kun tu te souviens pas de lui ? C’est le mec qui était avec mon cousin quand il logeait chez moi

_L’anglais ?

_oui c’est lui !

_oh oui je me rappelle…et alors ? raconte !

_et bien on s’est juste remémoré quelques trucs, on a dû parler deux heures environ… il devait retrouver des amis, et il était en retard donc il est partit assez précipitamment, mais il m’a dit qu’il aimerait me voir avant que je reparte.

_...avant que tu partes, c’est vague, ça peut être demain comme le dernier jour !

_ou bien jamais, je sais

_…et il t’a rien dit d’autre ?

_il a voulu parler d’Aran…

_ah…et ça va ?

_je…j’ai changé de sujet, mais je crois que je ne pourrais pas éviter la question la prochaine fois que je le verrais, enfin si je le revois…

_et s’il t’incite à sortir un de ces soirs, tu voudras ?

_je pense oui…

_peut être qu’avec…

_Katsuo, ne commence pas !

_quoi ?

_tu sais très bien de quoi je parle

_non pas vraiment…

_à tous les coups tu vas essayer de me caser avec lui

_ben si ça se trouve, ça collerait bien vous deux…

_Katsuo, tu es exaspérant, si ça ne tenait qu’à toi, tu essaierais de me mettre avec n‘importe quel mec avec qui j’aurais un peu parlé

_mais c’est toi aussi, tu fais rien pour te chercher quelqu’un !

_l’idée ne t’a jamais traversé l’esprit que si je ne tentais rien, c’était justement parce que je n’en ai pas envie

_...

_…je suis touché que tu fasses autant attention à moi, mais je peux me débrouiller seul…je t’ai parler de Nathaniel parce que je voulais que quelqu’un sache, c’est tout, tu es celui à qui j’avoue tout tôt ou tard, alors autant te le dire directement…et puis honnêtement, je ne me sens pas prêt à entamer une liaison sérieuse, alors s’il te plait, laisse moi faire, ok ?

_ok

_bien…maintenant parle moi un peu d’Axel

_’y a rien a dire

_à d’autres s’il te plait, tu lui fais les yeux doux, et ça se voit ! tu crois que c’est pourquoi que Matsu a dit tout ça quand vous êtes arrivés ?

_Ryuichi, mêles toi de ce qui te regarde

_c’est énervant hein ? Que quelqu’un s’occupe de ses affaires…je t’ai parlé moi, je te signale

_d’accord, d’accord…c’est compliqué, il est jeune, peut être trop, et en plus je ne sais même pas si il est homo ou hétéro, si ça se trouve c’est perdu d’avance, et puis il est vraiment jeune, tu sais…

_Katsu-kun, vous avez combien de différence, cinq ans, non ?

_oui…

_je connais un couple qui a dix ans d’écart, et ça marche très bien, alors n’utilise pas l’excuse du « trop jeune » avec moi…tu comptes faire quoi ?

_…je pense que je vais attendre pour mieux le connaître, et puis si ça se trouve c’est qu’une passade…
_Katsuo, tu es désespérant quand il s’agit de ton cas…

_je sais, je préfère garder mon optimisme pour les autres…on les rejoint ?

_oui va rejoindre ton petit rouquin

_Ryuichi…

_je dis plus rien, promis !

Ils regagnèrent le groupe et se mêlèrent à la conversation déjà bien débutée. Les heures s’écoulèrent sans qu’aucun d’eux n’en prennent vraiment conscience. Fuki et Izue furent les premières à aller dans leur chambre. Ce fut lorsque la nuit fut déjà bien avancée qu’il imitèrent les deux femmes, et ils furent sur le point de rejoindre leurs chambres respectives lorsqu’un dilemme s’imposa soudainement à Katsuo : où dormirait Axel ?

_je peux prendre le canapé Katsuo, c’est pas un problème

_non, tu es mon invité et ça se fait pas, c’est moi qui vais prendre le canapé

_non c’est bon, ça sera parfait pour moi

_je vous prête ma chambre si Tsukasa veut bien de moi dans la sienne

_il en est hors de question Matsu, tu restes dans ta chambre !

_bon, mon Tsuka d’amour a parlé, je peux plus rien pour vous… bonne nuit !

_bonne nuit Matsu…

_bon…je te propose de partager mon lit Axel…je te rassures, je ne bouges pas, enfin je crois pas, et je ronfles pas non plus… si tu ronfles, c’est pas grave, ça me dérange pas…et heu par contre, tu bouges beaucoup toi ? pas que je voudrais pas de toi dans mon lit si tu bouges beaucoup, mais bon je préfère être averti comme ça je me prépare psychologiquement à faire face à d’éventuels coups…

_je ne sais pas du tout, je n’ai encore jamais dormi avec personne alors va savoir si je ronfle et si je bouge durant mon sommeil…

_bon ben c’est pas grave je te le dirais demain alors…

_tu sais Katsuo, je ne veux pas m’imposer…

_qu’est ce que tu racontes ? tu ne t’imposes pas Axel, c’est un plaisir de t’avoir avec nous, ok ? Ne dis pas ce genre de chose ici, on est tous content que tu sois là, même Tsukasa, alors t’imagines pas à quel point tu es le bienvenu…on monte ?

_je te suis…

Ils gravirent les escaliers et entrèrent dans la chambre. Ils s‘allongèrent après avoir enfiler leur tenue pour la nuit, et restèrent droit sans oser faire le moindre mouvement, mal à l’aise. Les minutes passèrent et Katsuo sentit Axel remuer, il pivota la tête et vit le rouquin tourné vers lui, assoupi. Il se détendit et sombra lui aussi dans un profond sommeil, priant pour ne pas avoir de cauchemars qui pourraient réveiller son ami si paisiblement endormi. Cependant ses prières furent vaines puisqu’il s’éveilla en sursaut, poussant un misérable gémissement, à peine quatre heures après qu’il se soit endormi. Il tremblait de tous ses muscles mais se figea en sentant une main sur son épaule. Il suivit du regard cette main jusqu’à rencontrer deux océanes le fixer avec inquiétude. Il tenta de rassurer Axel d’un sourire malgré tout ce dernier le regarda plus intensément.

_Katsuo…est ce que ça va ?

_oui, ça va…désolé de t’avoir réveiller

_non c’est rien…

_...

_... tu veux en parler ?

Katsuo attendis, ne décrochant pas un mot. Il jeta un œil à Axel et comprit qu’il devrait tout expliquer, de toute manière il aurait bien fallu qu’il en parle tôt où tard. Et à cet instant, il avait l’occasion de se confesser, à lui de prendre la décision s’il le voulait ou pas. Il s’étendit sur le côté et incita silencieusement le roux à faire de même. Ils gardèrent leurs prunelles plongées dans celles de l’autre, jusqu’à ce qu’Axel pose enfin la question qui lui brûlait les lèvres depuis le réveil violent de son ami.

_Katsuo, qui est Miaka ?


à suivre…



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