Au bout du ponton
au bout du ponton
Auteur :Niwa-himé
Genre : romance, yaoi, yuri (pas l’histoire principale)
Disclamer : l’histoire et les perso sont rien qu’à moi !!
Note importante à lire avant tout : cette histoire traite d’homosexualité, autant masculine que féminine (moins pour féminine mais quand même là), si cela vous dégoûte, gêne ou je ne sais trop quoi, faites demi-tour !! Voilà vous êtes prévenu ! ^__^
Et sur ce, bonne lecture !
Chapitre 6
Les yeux de Matsu s’écarquillèrent de surprise sous le geste si imprévu de Tsukasa. La pression sur ses lèvres se fit moins forte, pour ensuite disparaître. Matsu dû prendre quelques minutes pour réaliser que Tsukasa lui avait donné un chaste baiser. Il posa ses yeux sur le blond, et croisa le regard sombre de son ami empli d’inquiétude, d’attente et d’espoir, qui se pinçait nerveusement les lèvres. Matsu demeura figé encore un instant, sans réellement comprendre ce qui venait d’arriver. Puis tout s’éclairci, et il constata avec horreur son manque de réaction évident. Alors qu’il s’était imaginé cette scène des milliers de fois, il venait, sans s’en rendre compte, de louper le coche. Mais Matsu se reprit bien vite, d’un mouvement simple et rapide, il plaqua Tsukasa contre lui et captura les lèvres du blond tout doucement, attendant la réponse de son vis-à-vis. Puis le brun glissa l’une de ses mains sur la nuque de Tsukasa, appuyant délicatement pour presser leurs bouches davantage l’une contre l’autre, et enroula son autre bras autour de la taille fine de son ami, le tenant ainsi contre lui. Tsukasa s’accrocha aux épaules de Matsu, alors que celui approfondit leur premier véritable baiser. Et les lèvres s’écartèrent enfin, laissant leurs langues s’effleurer pour la toute première fois, et ce fut ainsi qu’ils se goûtèrent tendrement, passionnément. Le baiser fut doux, langoureux, et la sensation fut électrisante pour chacun d’eux.
Matsu avait tant attendu ce moment qu’il en oublia le temps et l’espace. Il n’existait plus que Tsukasa et lui, enfin unis. Au début hésitant, il avait envoyé ses craintes loin de son esprit, afin de ne se consacrer qu’aux lèvres douces qu’il embrassait, avide de connaître tout de cette bouche qu’il avait tant désiré.
Tsukasa était complètement déconnecté, il venait de quitter la Terre pour rejoindre les étoiles. Jamais il n’avait ressenti avec autant de force de telles sensations. Il se sentait quelque peu dérouté tant il ressentait l’amour que Matsu lui influait à travers ce simple baiser. Cependant il n’avait plus aucun doute. Il avait pensé un instant avoir fait une erreur alors que le brun ne réagissait pas, mais Matsu avait fait voler en éclat ses craintes, lui montrant qu’il avait fait le bon choix grâce à leur échange des plus passionnés.
Ils se séparèrent le souffle court, soupirant d’aise. Matsu posa son front sur celui de Tsukasa, leurs lèvres s’effleurant délicatement comme la caresse que la brise prodiguait sur leurs corps enlacés. Le brun eut un doux rire heureux, voire euphorique, et il se mit à déposer une série de baisers prompts sur la bouche de son compagnon qui gloussa silencieusement de contentement. Puis Matsu enfoui son visage dans le creux du cou de Tsukasa, lui entourant la taille de ses deux bras. Il le serra férocement contre lui de peur de le voir s’échapper ou disparaître brusquement, tandis que le blond accentuait sa prise autour des épaules de son ami. Ils poussèrent plusieurs soupirs de bien être avant que Tsukasa ne ressente le besoin de parler.
_Matsu…
_je t’aime
_je…
_ne dis rien si tu n’en as pas envie
_non je… je crois que… que je t’aime aussi
_… Tsukasa…
_mais je… je ne suis pas tout à fait sûr, je…
_chut… c’est bon j’ai compris… on a fait un énorme pas ce soir, tu crois pas ? Je peux encore attendre le temps qu’il faudra pour que tu sois sûr de tes sentiments… ce soir je dois avouer que tu m’as plutôt étonné, je pensais devoir patienter encore un peu, j’ai même peur que peut-être on… tu es allé trop vite
_trop vite ? Tu ne veux pas qu’on…
_si, bien sûr que si !... C’est juste que je ne veux pas que tu te sentes obligé d’être avec moi seulement parce que moi je le veux. Je veux que tu fasses ce que tu as vraiment envi de faire… j’ai la désagréable impression que mon petit discours de la dernière fois t’es poussé à m’embrasser
_pourquoi penses-tu ça?
_je crains que mon attitude t’ais incité à sortir avec moi, mais est-ce que toi, tu le veux vraiment, sans t’en sentir obligé ?
_oui… Matsu j’ai envie d’être avec toi, tu sais… je suis bien quand je suis avec toi et je… je…
_ok… ok, c’est tout ce que je voulais savoir, alors dans ce cas tout va bien
_oui…
Après s’être rassurés, ils restèrent longtemps dans les bras l’un de l’autre. Matsu poussa de nombreux soupirs de satisfaction, et déposa de tendres baisers sur le visage du blond. Ce dernier réalisa avec incrédulité qu’il avait lui-même fait le premier pas. Leur relation avait considérablement évoluée, à présent ils formaient un couple. Tsukasa sentit sa respiration se couper à cette constatation. Comment devait-il agir avec Matsu après ce qui s’était passé ? Y avait-il un comportement précis à adopter avec son compagnon, ou devait-il être seulement lui, et continuer à agir comme il l’avait toujours fait ? Peut-être que le brun serait différent avec lui. Peut-être allait-il être moins amoureux maintenant qu’ils étaient ensembles. Matsu avait beau dire qu’il l’aimait éperdument, Tsukasa n’arrivait pas à se débarrasser de cette crainte. Il voulait que le brun reste tel qu’il avait toujours été avec lui : amoureux, attentionné et tendre. Tsukasa eu soudainement honte. Si son compagnon apprenait le genre de pensées qui traversait son esprit, il se mettrait probablement en colère, ou se vexerait. Il lui avait montré que ses doutes n’avaient pas lieu d’être, et lui, il persistait à en avoir. Il n’était vraiment pas digne de Matsu. Ce dernier lui caressa tendrement la joue, le faisant sortir de sa réflexion, et Tsukasa plongea dans les yeux verts sombres qui l’observaient avec amour. Le blond se sentit brusquement embarrassé et intimidé. Il baissa ses deux prunelles noires, rompant le contact visuel avec le brun, et rougit sous le regard intense que lui portait son vis-à-vis. Celui-ci n’avait d’ailleurs pas manqué la réaction du blond, et un sourire se forma sur ses lèvres devant cette soudaine timidité.
Depuis trois ans, Matsu marchait sur chemin brumeux et ne savait pas s’il avait ou non un avenir dans cette direction. Mais ce soir-là, en quelques minutes, la brume s’était dissipée, et à présent il voyait enfin un chemin se dessiner. Certes il y avait encore quelques embûches, mais Matsu affronterait tous les problèmes qui se dresseraient devant eux. Il n’autoriserait personne venir assombrir le chemin qui s’offrait à lui. Tsukasa avait encore des incertitudes, cela se lisait au font de ses yeux troublés, mais le brun les combattrait et lui prouverait par tous les moyens inimaginables qu’il l’aimait. Il déposa un baiser sur le front du blond, saisi sa main et l’entraîna à sa suite.
Ils empruntèrent alors la route les menant au chalet. Tsukasa garda la tête baissée, embarrassé face à Matsu qu’il n’osait pas regarder. Ce denier lui jeta des coups d’œil furtifs, amusé de le voir soudainement si timide. C’était pourtant lui qui lui avait sauté dessus sans aucune gêne, et le voilà maintenant aussi qu’un enfant qui rencontre le Père Noël pour la première fois. Matsu le trouvait mignon, très mignon. Il pencha sa tête sur le côté, et l’embrassa délicatement. Il ria devant la surprise de Tsukasa, et les pommettes du blond prirent une teinte écarlate. Ils poursuivirent leur route paisiblement.
Axel était assis sur la dernière marche des escaliers qui menait à la terrasse, le regard pensif. En peu de temps, sa vie avait été entièrement bouleversée. Pour commencer, ses retrouvailles avec Katsuo, auxquelles il ne s’attendait pas, l’avaient profondément troublé, et il devait l’avouer, il avait eu du mal à reconnaître son ami. Bien évidemment il ne l’avait pas oublié, comment l’aurait-il pu alors qu’il avait été l’une des rares personnes qui s’étaient intéressées à lui ? Mais il n’avait jamais prévu de le revoir, et avait longtemps cru que son aîné ne reviendrait jamais en ces lieux.
Le fait que le brun se souvienne de lui l’avait quelque peu étonné. Il avait toujours pensé qu’il passait inaperçu, qu’il ne laissait aucune trace dans la mémoire des gens, mais apparemment il s’était trompé puisque Katsuo l’avait reconnu, et avait, semble-t-il, pensé à lui à de nombreuses reprises, malgré tout le temps qui s’était écoulé depuis leur première rencontre. Cela lui avait fait vraiment plaisir.
Par la suite, il s’était senti gêné avec le brun, et plus encore avec tous ses amis. Axel ne se trouvait pas à sa place, même à cet instant, il ressentait cet embarras constant qui ne semblait pas décidé à le quitter. Ils se connaissaient tous depuis longtemps, et lui, il arrivait en s’imposant clairement à eux. Il n’avait même pas eu la délicatesse de venir au près d’eux doucement, à petits pas. Il avait fait de grandes enjambées, sautant toutes les étapes que l’on était sensé franchir dans ces cas là. Mais malgré ce malaise, il avait passé de bons moments. D’ailleurs, Axel espérait vivre un maximum d’instants identiques avant la fin de ces vacances, ainsi il aurait, pour une fois, des souvenirs agréables.
Cependant, ce qui l’avait le plus stupéfait avait été lorsque Katsuo lui avait proposé de passer une soirée avec eux. Il avait été touché que le brun lui demande une telle chose. Il avait accepté sans aucune hésitation, mais très vite cette vague d’enthousiasme s’était changée en déception. Il avait été persuadé que sa belle-mère refuserait. Elle avait toujours agi contre lui, elle l’éloignait de tout ce qui avait la chance de le rendre plus ou moins heureux. Alors quand Katsuo était parti sûr de lui pour demander à sa marâtre si le roux pouvait passer la nuit chez lui, Axel n’avait eu, lui, aucune assurance et aucun espoir quant à la possibilité d’une réponse positive. D’ailleurs, il avait été absolument ahuri lorsqu’elle l’avait prié rudement de rassembler toutes ses affaires. Il avait obéi sans un mot, mais n’avait absolument rien compris, et avait été totalement perdu et inquiet, du moins jusqu’à ce que le brun lui annonce la bonne nouvelle : sa marâtre avait accepté à son plus grand plaisir, et même plus : il finirait ses vacances en compagnie du brun. Il avait été tant heureux de se retournement de situation, mais quoique un peu hébété, qu’il n’avait pu s’empêcher de sauter au cou de Katsuo pour le remercier. Il n’avait pas pensé une seule minute qu’il allait changer de domicile pour ces vacances, et vivre ainsi auprès de son ami. Il n’avait réalisé son geste que bien après, et s’était senti énormément embarrassé. Aucun des amis de Katsuo n’avaient réprimandé celui-ci de l’avoir invité à finir son séjour dans leur chalet, cela l’avait beaucoup rassuré.
Bien qu’en y repensant, il se rendit soudainement compte, qu’il était fort possible qu’ils lui aient fait des reproches à l’écart, loin de lui. A cette pensée, il se sentit misérable et une vague de tristesse l’envahi. Il s’était imposé sans demander si cela ne dérangeait personne. Il était stupide, l’idée même de n’être pas le bienvenu ne lui avait pas effleuré l’esprit, mais maintenant qu’il était seul à ruminer toutes ses pensées, il se sentait vraiment stupide. Ils ne voulaient pas de lui, c’était certain, le roux ne voyait aucunes raisons qu’ils les auraient poussé à accepter gentiment sa présence à leurs côtés. Katsuo avait dû insister, et à force d’acharnement, ils l’avaient finalement toléré. Axel croisa ses bras sur ses genoux qu’il avait ramenés contre sa poitrine, et y appuya son front. Le brun était sûrement le seul à l’appréciait, enfin il espérait qu’au moins lui l'aimait bien. Et puis, quoi qu’il en soit, il avait envi d’avoir confiance en Katsuo.
Ce qui était arrivé la nuit dernière l’avait incité à poursuivre dans cette voie et de croire en Katsuo. Ce dernier s’était confié à lui, et peut-être que lui aussi arriverai à faire de même avec le brun. Son aîné lui avait raconté un bout de son passé, sûrement l’épisode le plus malheureux et douloureux de sa vie. Il avait énormément de peine pour cette femme, personne ne méritait un pareil sort. D’après Katsuo, le suicide de la jeune femme avait été interprété par ses parents comme un acte lâche. Beaucoup avait cette pensée au sujet du suicide : un acte lâche et méprisable qui montrait le peu d’importance qu’accordaient les suicidaires à la vie. Ils étaient considérés comme cela parce qu’ils fuyaient la réalité, la vie, en embrassant la mort. En y réfléchissant, Katsuo semblait considérer que le suicide était un acte plutôt courageux. Dans un sens c’était peut-être vrai, parce que pour regarder la mort en face et se jeter dans ses bras, il en fallait du courage. D’ailleurs le simple fait de décider la manière et l’heure de sa mort était tout autant courageux.
Axel avait pensée plus d’une fois au suicide. Mais après réflexion, il croyait n’avoir aucune raison valable de mettre fin à ses jours. Contrairement à ce que pensait la plus part des gens, pour lui le suicide n’était un acte ni un lâche, ni courageux. En effet, Axel voyait le suicide comme une démission à la vie. C’était un peu comme si le suicidaire en avait trop vu, qu’il avait déjà trop vécu, et qu’il ne vivrait rien de nouveau, rien qu’il ne connaisse préalablement. Il ne croyait plus en la vie, il n’espérait plus rien. C’était un peu comme lorsqu’on démissionne d’un emploi parce qu’il ne nous apporte plus rien. Il démissionnait de la vie parce qu’elle devenait trop insupportable. Et lui, il n’était pas près à donner sa démission. Il pensait qu’il avait encore beaucoup de choses à vivre. Quant à Miaka, peut être qu’elle avait cessé de croire aux bienfaits de la vie, étant donné qu’elle s’était vu obligée de se marier à un homosexuel qui ne l’aimerait jamais autrement que comme une amie, et donc de renoncer à l’amour, avait dû être pour elle comme un renoncement à une vie heureuse. Quel est donc l’intérêt de vivre si ce n’est pas pour rechercher le bonheur ? Il comprenait tout à fait Miaka. D’ailleurs Katsuo aurait très bien pu se suicidé lui aussi, et pour la même raison. Mais malgré cela, il ne l’avait pas fait, il était resté parmi les vivants, pas encore prêt à donner sa démission.
Axel se sentit brusquement ridicule, comment pouvait-il se permettre, lui, de trouver sa vie misérable, alors que d’autre en supportait bien plus. Il était égoïste, il s’apitoyait sur son sort alors qu’il n’avait pas raison de le faire, ses souffrances étaient vraiment minimes par rapport à d’autres, au moins lui ne mourrait pas de faim comme c’était le cas pour beaucoup d’enfants. Il poussa un profond soupir et ses yeux brillèrent un peu trop, il ne mourrait peut-être pas de faim mais c’était quand même dur.
Il pu entendre un cri venant de Fuki à l’intérieur, suivit de vives protestations émises bruyamment par Katsuo. Il eut un faible sourire, et ses pensées dérivèrent vers les deux jeunes femmes. Aux premiers abords, il avait été fortement étonné de les voir toutes les deux ensembles, en tant que couple. Jamais, jusqu’à ce jour, il n’avait connu d’homosexuelle. Au lycée, des élèves en parlaient avec plus ou moins de méchanceté, cela dépendait du point de vue de chacun, mais ils en parlaient seulement, jamais personne n’avait fait de coming-out. Axel n’avait jamais réellement compris le problème que posait l’homosexualité, ce n’était que de l’amour après tout.
Les comportements de Matsu et Tsukasa l’avait beaucoup intrigué la première fois. Ils semblaient si proches pour de simples amis que cela en était très déroutant. Il n’avait jamais pensé qu’une amitié pouvait être aussi forte. Mais la façon dont Matsu s’adressait à Tsukasa l’avait amené à douter de la nature de leur relation. Il avait compris par la suite ce qui les liait, et donc que ces deux là étaient eux aussi homosexuels. Il avait été troublé à cette constatation, pas sûr de bien saisir ce qui se passait autour de lui. Tsukasa et Matsu, étaient, comme Fuki et Izue, en couple, du moins c’était ce qu’il avait cru comprendre, mais sans en être tout à fait sûr en même temps. Puis certains propos qui avaient été faits à Ryuichi, et que ce dernier n’avait démentit à aucun moment, lui en avaient donc fait conclure que lui aussi devait être gay. Et enfin, Katsuo qui lui avait dit l’être au cours de la nuit dernière. Il fronça les sourcils alors qu’il se demanda soudain s’il devait continuer à dormir dans la même chambre, et surtout, dans le même lit du brun. Voilà que sa stupidité revenait au galop ! Le brun n’était pas un déséquilibré mental, enfin il n’en avait montré aucun signe. Il était sûr que Katsuo ne lui ferait jamais rien que lui ne veuille, il n’avait pas à avoir des pensées pareilles. Il se serait presque donné des claques pour n’y avoir ne serait-ce que penser.
Axel secoua légèrement la tête. Il n’avait jamais rencontré d’homo de sa vie, du moins qui l’affichait distinctement, et là, d’un seul coup, il en rencontrait six. Enfin, ils étaient normaux, et étaient tous des personnes sympathiques, donc il ne voyait aucune raison qui le pousserait à les fuir. Et puis, après toutes les attaques qu’ils devaient sûrement subir, le roux comprenait parfaitement qu’ils restent en groupe. Et si… et s’ils l’avaient accepté parce qu’ils croyaient que lui aussi était homosexuel ? Il n’en voyait pas le mal, ce n’était pas une insulte d’être pris pour un homosexuel, mais… l’était-il ? Il ne s’était jamais questionné sur sa sexualité.
Il était sortit une fois avec une fille, mais cela avait à peine durée une semaine. N’ayant pas la permission de sortir lorsqu’il n’avait pas cours, elle s’était vite lassée de ne le voir qu’au lycée. Pour ne plus subir ce genre d’humiliations, il avait décidé d’en arrêter là sur sa vie sentimentale, du moins jusqu’à son indépendance. Il avait alors cessé de s’y intéresser. Certes cela ne l’empêchait pas de trouver une fille belle. Et à bien y réfléchir, il avait aussi trouvé des garçons beaux. Cependant il avait toujours pensé que c’était naturel, puisque de toute façon ça n’irait jamais plus loin. Enfin il le croyait. Mais maintenant qu’il y méditait, est-ce qu’il serait sorti avec un garçon s’il en avait eu l’occasion ? Il n’en savait strictement rien.
Une question persistait dans sa tête, l’assaillant chaque seconde : qu’était-il ? hétérosexuel ? homosexuel ? Peut-être même les deux ? Quelles questions ! Voilà qu’à présent, il se mettait à chercher qu’elle était son orientation sexuelle. Quoiqu’il en soit, il ne devait pas se laisser influencer. Certains suivaient le troupeau comme des moutons. Et son troupeau à lui était actuellement peuplé d’homosexuels. Axel sentit une désagréable migraine lui vriller les tympans. Toutes ces questions auxquelles il ne trouvait pas de réponses lui donnaient un mal de tête atroce. Seul l’avenir le lui dirait.
Une main se posa sur son épaule, sursautant violement, il redressa la tête. Il fixa, les yeux écarquillés, la personne qui avait fait fuir ses questions et le fil de ses pensées. Pourquoi le regardait-il ainsi ? Il attendait sûrement qu’il dise quelque chose. Mais que devait-il dire ? Et pourquoi donc devait-il toujours se poser une multitude de questions sans importance ?
_ça va Axel ? demanda inquiet Matsu.
D’ailleurs, le roux se demanda pourquoi le brun avait l’air inquiet. Peut être que Tsukasa n’était pas bien. Non, définitivement non, puisque celui-ci était à ses côtés et en pleine forme. Que se passait-il donc ? Il réalisa, honteux, qu’il n’avait encore répondu à Matsu.
_heu… oui, oui ça va, merci… dit-il avec brin de gêne dans sa voix.
_tu rentres avec nous ? Questionna gentiment Matsu.
_je… non, je reste encore un peu là
_ok…
_à toute à l’heure, fit il avec un petit sourire.
Mais à sa plus grande surprise les deux jeunes hommes s’installèrent avec lui sur les marches. Il les fixa sans rien comprendre, et ce fut grâce à un regard de Tsukasa qu’il réalisa qu’il les dévisageait encore depuis quelques minutes déjà. Il marmonna, plus qu’il ne dit, un « désolé », et baissa ses deux prunelles océanes sur ses bras toujours croisés sur ses genoux. Il entendit la voix du blond qui n’avait alors encore pas prononcé un seul mot.
_tu n’as pas l’air d’aller bien Axel…
_hein ?… oh si, si ça va
_ce n’était pas une question, c’était plutôt une affirmation
_ah…
Pourquoi donc Tsukasa avait-il le don de le faire se sentir encore plus petit qu’il ne l’était déjà ? A n’en pas douter, le blond devait être celui qui l’aimait le moins ici. Il ne semblait pas vraiment l’apprécier et employait un ton cassant quand il s’adressait à lui. Soudainement, sans qu’il ne parvienne à les retenir, des larmes coulèrent silencieusement le long de ses joues. Furieux qu’il se laisse ainsi aller devant eux, mais surtout effrayé du regard qu’ils pourraient porter sur lui après cela, il reposa son front contre ses avant-bras, cachant du mieux qu’il le pouvait les rivières salées qui s’échappaient de ses yeux. Sentant toujours leur présence, il voulut leur demander s’ils allaient rester là encore longtemps, ou s’ils allaient rejoindre les autres à l’intérieur. Il se ravisa au dernier moment, ne voulant pas spécialement envenimer la situation. Il décida finalement de se taire et d’attendre que l’un d’eux agissent.
_tu sais Axel, on ne te connaît pas beaucoup, en fait on ne te connaît pas du tout, mais on voudrait vraiment y remédier…
Avait-il rêvé ? Avait-il bien entendu la voix de Matsu lui disant qu’il souhaitait en apprendre plus sur lui ?
_mais apparemment ça ne semble pas réciproque, lâcha sévèrement le blond après un temps de silence où ils avaient patiemment attendu que le roux parle.
Ils ne remarquèrent pas le léger tremblement d’Axel qui essayait tant bien que mal de retenir les hoquets bloqués dans sa gorge.
_Tsuka…
_quoi c’est vrai !
_Axel, tu sais, on fait souvent mauvaise impression au début, mais sinon je crois qu’on est des gens bien, enfin plutôt dans la norme…
_…
_Axel ?
_il ne nous écoute même pas !
_Tsukasa, sois moins agressif veux-tu… Axel ? Hé ho, fit Matsu, se plaçant devant le roux et tentant de lui faire relever la tête. Mais ce dernier la gardait obstinément baissée.
_quoi ? Il essaya de contrôler sa voix, espérant que ses pleurs ne se remarqueraient pas.
_ça t’arrive de répondre quand quelqu’un te parle ?
_je… je suis désolé, s’excusa alors le roux, la voix de plus en plus cassé et enroué.
Il allait éclater en sanglot, il le sentait à chaque mot qu’ils prononçaient, ce n’était pas blessant, mais leurs attitudes étaient agressives.
_de quoi ?
_de…
Il aurait souhaité dire « désolé d’être là » mais il s’était vite tu et avait préféré garder cette remarque pour lui.
_hey ! T’as vu Tsuka, j’ai déjà découvert un point commun entre vous deux !
_lequel ? demanda le blond
_il s’excuse sans savoir pourquoi, un peu comme il t’arrive de le faire quoi… t’as l’air de quelqu’un qui est fréquemment perdu dans ses pensées toi…
_tu veux que je te dise Axel ? Coupa le blond
_hm ?
Le roux s’étonna lui-même de réussir à ne pas montrer ses larmes à ses deux interlocuteurs.
_ton problème c’est que t’es trop timide et que t’as l’air d’avoir peur des autres
_tu peux parler Tsuka, c’est l’hôpital qui se fout de la charité là !
_pff n’importe quoi !
_tu rigoles, t’es constamment en train de montrer les crocs parce que t’as peur des autres
_tu sais quoi Matsu j’avais pensé que tu pourrais peut-être dormir dans ma chambre lors d’une nuit prochaine… et ben grâce à toi j’ai pris ma décision : de tout le restant du séjour, je t’interdit formellement de mettre un pied dans ma chambre !
Le brun pâlit à ces mots et sa mine se décomposa.
_mon Tsuka d’amour, tu sais que je t’aime…
_et tu crois que ça va marcher ? tu te fourres le doigt dans l’œil !
_on en reparlera en privé Tsuka, et je suis sûr que tu vas changer rapidement d’avis, j’ai des arguments infaillibles !
_ça, y a que toi qui le crois…
_tu sais ce que je crois Axel ?
_…
_Je crois que si tu ne viens pas nous parler, c’est à cause de l’agressivité de Tsukasa et de Fuki, et étant donné qu’il y a toujours quelqu’un avec l’un des deux, tu n’oses pas t’approcher, mais c’est pas spécialement toi, c’est leur caractère. Tsukasa met du temps avant d’accepter une personne, alors en attendant, il est…heu… un peu antipathique, mais il ne faut pas que tu t’en préoccupes parce que ce n’est pas de la véritable animosité… crois moi, si un jour tu le vois s’énerver pour de bon et devenir exécrable, là t’auras raison de flipper ! Fuki, elle, elle est comme ça, elle a toujours tendance à lancer des remarques un peu abjectes… enfin si je me trompe et que ce n’est pas la raison pour laquelle tu ne nous adresses pratiquement pas la parole, et bien j’aimerai bien la savoir, parce que je voudrais vraiment qu’on apprenne à ce connaître, et pour ça, on a besoin de crever l’abcès, alors autant le faire tout de suite, comme ça on perd pas de temps à tourner autour du pot… qu’est ce que t’en penses ?
_je… je suis désolé
_quoi ? Demanda alors Matsu l’incompréhension se lisant clairement dans sa voix.
_pardon…
Sans s’y attendre, les deux japonais virent avec une surprise non feinte le roux éclater en sanglot. Ils ne surent comment agir suite à cela. Il n’avait vraiment pas deviné qu’il pleurait, leurs paroles étaient-elles donc si cruelles ? Après un temps de silence, Matsu s’agenouilla devant Axel et posa une main qui se voulait réconfortante sur son bras.
_Axel… je suis désolé, on ne voulait pas être méchant, enfin on ne croyait pas l’être, je… je suis vraiment désolé…
_pardon… gémit une nouvelle fois le roux.
_on ne comprends pas Axel, pardon pourquoi ? Tu n’as rien fait, tu n’as rien dit, c’est plutôt à nous de s’excuser, on t’a sauté dessus et on t’a déballé tout ça sans rien savoir de si ça te touchait ou pas… dit Tsukasa d’une voix plus douce et en caressant, dans un mouvement régulier, le dos du roux, espérant par ce geste le consoler un peu.
_je suis désolé, je ne voulais pas m’imposer, pardon, je peux partir si vous voulez, je reviendrais pas, je suis tellement désolé… le roux continuait sa litanie d’excuses alors que les deux autres s’étaient figés sous les propos de leur cadet.
Ils avaient été aveugles. Généralement, les gens les critiquaient ou les rejetaient avant même de les connaître, mais Axel n’avait vraisemblablement aucune pensée de ce style. Il fallait à présent qu’ils réparent leurs idioties. Ils avaient fait l’erreur de juger avant de savoir : exactement ce qu’ils avaient l’habitude de subir. Le problème maintenant était de se rattraper. Et le seul moyen d’y parvenir serait peut-être de repartir à zéro, sans jugement cette fois, et d’apprendre à s’apprécier. Ils devraient transmettre le message aux autres, le roux n’était en aucun cas une menace. Ils espéraient que ce dernier ne leur en voudrait pas. D’ailleurs Katsuo allait sûrement hurler en apprenant qu’ils avaient fait pleurer Axel. Ils se ressaisirent, et tentèrent de calmer le rouquin.
_tu t’imposes pas Axel… Ecoutes, t’es un ami de Katsuo, et Katsuo est notre ami, et comme le dit le proverbe : « les amis de mes amis sont mes amis », ben là, ça s’applique aussi, ok ? On s’est tous montré un peu agressif et asocial avec toi, et on est vraiment désolé, on ne pensait pas que… que ça te faisait mal, on a toujours, ou presque, eu affaire à des gens assez odieux avec nous parce qu’on est homo, et puis notre passé n’est pas jolie jolie alors pour certains, ça les répugne un peu de nous parler, du coup on est comme ça avec les autres parce que comme ça la personne n’a pas le temps de nous agresser puisque c’est nous qui le faisons en premier… on a agi envers toi comme on le fait d’habitude, et on n’a pas pensé une seule seconde que tu sois différent…
_tu n’as vraiment pas à hésiter à venir nous voir, et ça vaut aussi pour les autres, tu peux venir nous parler dès que tu le souhaites, tu n’as plus rien à craindre de nous… tu veux que je te dise, moi je me suis véritablement imposé parmi eux
_vraiment ? demanda le roux en reniflant légèrement.
_ouais, ça a commencé avec ma rencontre avec Tsukasa. Je l’ai plus lâché. Au début je me foutais royalement des autres, je ne leur ai pas demandé leur avis, je suis resté accroché à Tsukasa, et quand ils étaient là, et ils l’étaient souvent, ben ils faisaient avec, ils n’avaient pas le choix, parce que de toute manière, qu’importe ce qu’ils auraient dit, je les aurais jamais écouté. J’étais là, point c’est tout. A eux de s’y faire, il était hors de question que je m’éloigne de Tsukasa…
_barge…
_oui mon Tsuka d’amour ? Tu peux répéter, j’ai pas entendu
_t’es barge Matsu
_ah, ça c’est pas un scoop, et puis tout le monde est un peu barge à sa façon, pas vrai Axel ?
_oui
_je te déconseille de lui donner raison, même si c’est le cas, parce qu’après, monsieur attrape la grosse tête !
Ils discutèrent encore un moment avant de rentrer tous les trois rejoindre leurs amis. Tsukasa et Matsu furent rassurés en voyant les joues sèches du plus petit. Ses yeux étaient encore rougis, mais il avait l’air d’aller mieux. Ils se promirent de parler aux autres de cette scène, et ils feraient tout pour qu’Axel se sente un peu plus comme chez lui. Le roux les avait profondément touché.
Axel se sentait un peu apaisé. Il avait pleuré devant Matsu et Tsukasa. Il était un peu embarrassé mais cela l’avait soulagé. Il avait, cependant, toujours des multitudes de questions qui se bousculaient dans sa tête, mais à présent il avait la certitude que tout ce passerait mieux avec les compagnons de Katsuo. Le roux serait sans doute encore un peu timide, mais peut-être pas pour longtemps.
*************
Ryuichi ralentit son allure, et soupira en se retournant, le chalet était suffisamment loin pour qu’il se permette de prendre une marche moins rapide. Tout à ses réflexions sur combien il l’avait échappé belle, il ne s’aperçut pas du regard interloqué et suspicieux qui était posé sur lui. Le musicien s’arrêta net en remarquant enfin le bras qu’il serrait fermement. Il leva ses deux prunelles noires vers celles de son vis-à-vis, et lâcha vivement son bras. Il se grata l’arrière de la tête, et eu un sourire plein d’embarras.
_c’était pourquoi ça ? Questionna Nathaniel
_ben… comment dire… mes amis sont très… curieux
_… et ?
_ils nous auraient retenu, ils t’auraient bombardé de questions, t’aurais rien peu faire pour t’en sortir ! Parce quand ils s’y mettent, ils ressemblent réellement à des sangsues, donc en gros, on serait resté là bas à papoter toute la nuit
_ben tu sais, on va faire ça aussi pendant la soirée…
_hein ?
_parler, toi et moi, on risque de le faire
_oui je sais ça, mais j’avais envi de te parler justement, avec eux ça aurait été impossible, ils auraient monopolisé toute ton attention sur eux !
_ah ok
_bon alors, maintenant on les oublie !
_d’acc ! J’avais prévu qu’on aille dans un petit restau et après…
_…
_mon idée n’est pas allé plus loin en fait… dit Nathaniel, et se fut son tour de se sentir embarrassé.
_on verra bien, c’est quel type de restau ?
_ah, ah, surprise !
_allez, dis !
_bon c’est déjà pas un restau asiatique, je me suis dis que t’étais habitué à la cuisine asiatique donc voilà quoi… tu n’en sauras pas plus mon cher ami !
_pff
_… bon changement de sujet, tu m’as pas dit ce que tu faisais de ta vie la dernière fois.
_hm
_…
_quoi ?
_j’attends que tu me le dises ! s’écria Nathaniel.
_et moi j’attends que tu me dises où on va !
_très bien, on fait un pacte alors, une question chacun son tour et aucun droit de se défiler
_seulement si on a droit à un joker !
_ok !
_alors ça marche
_ça court même !
_n’importe quoi…bon je commence ! Où est ce qu’on va ?
_pff… t’aurais pu demander autre chose… nous allons dans un restaurant italien.
_oh…
_tu as déjà mangé italien ?
_non…
_c’est cool je vais donc te le faire découvrir ! Alors, alors, ma question…
_non, non, fit Ryuichi en agitant son index sous le nez de Nathaniel.
_quoi ?
_t’as déjà posé une question donc ça reviens à moi !
_mais… c’est injuste, se plaignit le décoloré.
_la vie est injuste que veux-tu…
C’est sur cette dernière phrase qu’ils entrèrent dans le petit restaurant. Une serveuse les installa à une table et ils commandèrent rapidement un repas traditionnel italien.
_bon alors Nathe, que fais-tu dans la vie ?
_je bosse dans une société de sécurité
_sécurité ? Ryuichi arqua un sourcil, peu convaincu.
_ouais, c’est un job comme un autre. Je te retourne la question
_je… je suis musicien…
_sérieux ?
_hm
_c’est cool !
_tu trouves ?
_ouais, temps que ça te plait et ça doit être beaucoup plus marrant que mon travail…
_pourquoi tu es dans la sécurité ? Je ne veux pas te vexer, mais t’as pas vraiment la tête pour faire ça…
_à l’origine c’est la société de mon père, il a pris une retraite anticipée. Du coup avec mes deux frères aînés, on a repris les reines de l’entreprise… tu joues où?
_heu dans des bars ou boites de nuit, ça dépend… tu fais quoi exactement, tu vas protéger des gens ou un trucs comme ça ?
_non, non ça c’est plutôt le rôle de mes frères et d’autres employés… j’aime pas trop la violence alors je reste dans les bureaux, je m’occupe de toute la paperasse… tu es venu ici qu’avec les deux hommes que j’ai vu ou…
_non, tu en as vu que deux sur cinq… heu non sur six, j’avais oublié Axel
_Axel ?
_un ami de Katsuo qui vient juste de nous rejoindre… hey ! T’as triché, t’as posé deux questions !
_ça m’a échappé et puis tu y as répondu…
_je pose deux questions alors…
_n…
_tu es venu tout seul ou avec des amis ? Le coupa Ryuichi
_avec des amis
_comment ils s’appellent ?
_Cécile et Thomas
_vous êtes proches ?
_ouais pas mal
_vous vous êtes connus où ?
_Thomas au lycée et Cécile grâce à ma mère
_ta mère ? Pourquoi ?
_nos mères sont bénévoles dans une association pour enfants, elle m’y avait emmené quand j’étais gosse et j’y ai rencontré Cécile. Depuis on est resté ami
_ah d’accord
_Ryuichi
_oui ?
_t’es qu’un traître !
_hein ?
_tu m’as posé… 3… 5 questions !
_et alors ?
_tu dis que moi je triche mais toi t’es pas mieux, dit Nathaniel en croisant les bras sur sa poitrine et en affichant un air boudeur.
_c’est pas ma faute, tu y as répondu… rétorqua Ryuichi avec un grand sourire.
_pff… bon alors là je vais te bombarder de questions et tu me réponds ! T’as pas le choix de toute manière
_ok, ok, je t’écoute
_depuis que je te connais c’est la première fois que je te vois seul, sans… Aran, il était très sympathique, soit dit en passant… en fait j’y pense parce que toi et lui vous m’avez plutôt marqué, vous aviez l’air très proche, et je me demandais donc ce qu’il devenait, vu que vous aviez l’air inséparable…
_je ne l’ai pas revu depuis longtemps
_pourtant vo…
_écoutes Nathe, je n’ai vraiment pas envie de parler de lui… s’il te plait, ne demandes rien sur lui… je… j’utilise mon joker !
_d’accord…
Nathe se mordit la lèvre inférieure. Il avait fait une terrible erreur. Visiblement Aran était un sujet tabou. Il aurait aimé savoir ce qu’il s’était passé, mais la douleur qu’il avait lue dans les prunelles onyx de son vis-à-vis l’en avait dissuadé. Maintenant, le décoloré n’avait qu’a espérait qu’il n’avait pas gâché la soirée. Nathaniel était mal à l’aise et n’osait pas reprendre la parole, il attendait patiemment que le musicien lance un sujet de conversation. Mais il allait attendre longtemps. Ryuichi était perdu dans ses pensées et ne faisait plus attention à son entourage. Décidant de mettre à son calvaire, le décoloré se lança timidement.
_je…
_je…
Ryuichi était sortit de sa méditation et avait décidé de parler à nouveau, mais ce fut en même temps que son ami. D’un sourire embarrassé, il se retenta de prendre la parole.
_je suis désolé
_ce n’est rien, je… on oublie ce que j’ai dit ok ?
_ok
Le dîner se passa sans aucune autre anicroche. Ils sortirent du restaurant, déambulant dans les rues presque désertes. Ils discutèrent avec enthousiasme, ponctuant parfois leurs échanges par des éclats de rire. Mais à aucun moment ils ne remarquèrent la silhouette qui les suivait discrètement.
à suivre…
Fictions Originales