Au bout du ponton



au bout du ponton Auteur : Niwa-himé
Genre : romance, yaoi, yuri (pas l’histoire principale)
Disclamer : l’histoire et les perso sont rien qu’à moi !!
Note de l’auteur : Coucou tout le monde (y a du monde au moins ?) je me lance dans une fic à chapitres, l’histoire est un peu (beaucoup) classique mais j’avais envie de l’écrire. Je vais essayé de poster des chapitres assez régulièrement et rapidement (sennyo : quel engagement !) et j’espère que l’histoire vous plaira. ^__^° et n’oubliez pas un petit commentaire pour m’encourager à continuer mici ! (sennyo : comme ça au moins elle ne m’embêtera plus pour savoir si ça plait ou pas ! Ben ouais elle dit que mon avis compte pas parce que je suis sa sœur -__-) ^__^ pas ma faute si je veux être rassurée !!
Note importante à lire avant tout : cette histoire traite d’homosexualité, autant masculine que féminine (moins pour féminine mais quand même là), si cela vous dégoûte, gêne ou je ne sais trop quoi, faites demi-tour !! Voilà vous êtes prévenu, sur ce, bonne lecture !


~Chapitre 1 : départ et imprévus~



Ravi, un jeune homme sortit de son bureau un sourire plaqué sur les lèvres. Son employeur, qui se trouvait être son père, lui avait enfin accordé ce dont il rêvait depuis pas mal de temps : deux mois de congés. Lorsque son père l’avait engagé dans son entreprise, Katsuo lui avait fait part de son projet de partir deux mois entier en France. Son très cher père n’avait pas compris ses motivations. Il lui avait alors interdit de partir sous peine d’être renvoyé. Tous deux avaient longuement discuté, malgré le côté buté du père de Katsuo qui refusait d’entendre une quelconque explication aux choix de son fils, ils en avaient conclu que si Katsuo voulait réellement faire ce voyage, il devrait travailler sans prendre de congés durant un temps, et il accumulerait ainsi les jours et obtiendrait ses deux mois. Après deux ans de travail acharné, où le dirigeant avait cru pendant tout ce temps que son fils finirait par abandonner, il avait été surpris de voir Katsuo résister et approcher chaque jours de son but. Il avait été donc contraint de lui donner ses vacances, vu le travail effectué sans relâche durant ses deux années.

C’est ainsi que, heureux, il rangea tous ses papiers, refusant d’en toucher un seul pour les mois à venir. Il se rendit suite à cela chez sa tendre mère afin de pouvoir obtenir les clés du chalet dans lequel il voulait tant passer ses vacances. Il n’eut à sonner qu’une seule fois. La porte s’ouvrit sur une femme moyennement âgée souriant avec tendresse. Sa mère malgré les années n’avait en rien perdu toute sa beauté étant jeune. Le divorce de ses parents avait marqué sa mère physiquement, si avant elle paraissait avoir dix ans de moins que son âge, à présent ses traits étaient marqués par la fatigue et la peine, mais sa bonté et sa gentillesse faisaient d’elle une personne charmante. Elle avait perdu, la même année que son divorce, sa mère, morte d’une crise cardiaque, et en avait énormément souffert. Katsuo avait été présent pour la soutenir, même si par moment il avait manqué de délicatesse.

Sa mère et lui avaient conversé ensemble et après plusieurs heures d’explications, elle avait compris les raisons qui poussaient son fils à vouloir aller en France, ou plutôt à y retourner.

Lors de son enfance, Katsuo avait souvent voyagé avec ses parents jusqu’à ses sept ans. Par la suite, ils avaient voulu se stabiliser, et avaient alors investi dans un chalet en France. Katsuo avait huit ans lorsqu’il y passa quelques jours pour la première fois. Il avait d’ailleurs beaucoup aimé les paysages occidentaux, qui étaient très différents de ceux du Japon.

Katsuo avait particulièrement apprécié le calme et la tranquillité que dégageait cette région. Malheureusement pour lui, un camp de vacances pour jeunes avait été établi non loin. Mais pas le moindre des jeunes de 14-15 ans ne l’avaient intéressé, ils étaient tous d’une immaturité sans borne, et n’en supportait pas un. Sa mère trouvait d’ailleurs dommage qu’il ait appris ardemment le français si ce n’était pas pour communiquer avec eux.

Pour les vacances du nouvel an, Katsuo avait été surpris de ne plus voir, dans le chalet voisin, le couple habituel qui y habitait. Une grande famille y avait élu domicile à la place. En plus de devoir supporter les enfants du camp lorsqu’ils allaient au lac tout proche ou en forêt, tout aussi proche, il allait devoir endurer quatre autres jeunes. A sa grande déception, ils étaient tout aussi vulgaires et puérils que ceux qu’il avait déjà rencontré. Las, Katsuo s’était réfugié au bord du lac, et il avait vu une fine silhouette seule, assise face au lac. Persuadé de faire une erreur, il s’était quand même approché. Il s’agissait de l’un des quatre enfants, celui avec qui il n’avait pas encore eu l’occasion de parler. C’était un garçon de dix ans, soit cinq ans de moins que lui, il était roux, et avait de magnifiques et profonds yeux bleus, ainsi qu’un teint pâle, couleur neige, ses délicates pommettes étaient parsemées de quelques taches de rousseur. Katsuo l’avait trouvé adorable, extrêmement kawai. Il avait commencé à parler avec l’autre garçon et c’est timidement que celui-ci lui avait répondu. Ils s’étaient tout de suite entendu, Katsuo le trouvait vraiment différent des autres. Axel et lui s’étaient liés d’amitié. Katsuo considérait Axel comme son protégé, autant que ce dernier le considérait, lui comme son mentor. Mais malheureusement, les parents de Katsuo divorcèrent l’année suivante. Et même s’ils n’avaient pas eu le cœur de revendre le chalet, aucun des deux n’avait souhaité y remettre les pieds.

Katsuo s’était beaucoup morfondu pour cela. A cause de leur séparation, il n’avait plus eu la possibilité de revoir Axel, ce qui le rendait très mélancolique. Il n’avait pas pu le contacter non plus. Katsuo ignorait totalement où il aurait pu lui écrire ou encore moins lui téléphoner.

Maintenu dans l’ignorance durant cinq années, il avait eu l’espoir de retrouver Axel en France, au même endroit où ils s’étaient rencontrés la première fois. Axel était encore mineur, de ce fait il espérait que ses parents l’aient emmené avec eux pour les vacances au chalet. Katsuo espérait de toute son âme que cette hypothèse soit vrai. C’est le cœur gonflé d'espérance qu’il fit ses aux revoirs à sa mère avant de prendre la route pour se rendre à l’aéroport.

Il arriva deux heures avant que l’avion ne décolle. Il alla à la porte d’embarcation et soudain, face à la foule attendant l’embarquement, il resta figé, incapable de bouger le moindre muscle, même le plus petit.

Fuki, Izue, Tsukasa, Matsu, et Ryuichi étaient là. Il ne parvenait pas à le croire, même en se le répétant. Que faisaient-ils ici ? Peut-être étaient-ils venus lui souhaiter un bon voyage ? Bizarrement cette supposition paraissait impossible.

_Hey !! Katsuo !! S’écria Izue, le faisant sortir de ses pensées.

Elle s’approcha de lui en trottinant doucement. Izue était une fille gentille plutôt timide, il avait fait sa connaissance au cours du second cycle scolaire. Elle était plus jeune que lui de deux ans. Grâce à ses capacités intellectuelles, elle s’était retrouvée dans la même classe que Katsuo. La première fois qu’ils avaient parlé ensemble, elle avait bégayé pendant près d’une heure. En fait, en apparence on pouvait croire qu’elle était une fille qui ne pensait qu’aux études et ne sortait jamais de ses livres, du moins à l’époque de leur rencontre c’était l’impression de tous, cependant elle avait un côté sacrément jovial qu’elle cachait la plupart du temps. Mais la raison de cette apparence était en grande partie due à ses parents qui étaient toujours derrière elle à regarder le moindre de ses faits et gestes, à vouloir qu’elle soit la première en tout. Katsuo avait beaucoup parlé avec elle, et il avait appris à la connaître vraiment, et depuis il l’adorait. Avec le temps, et surtout en restant avec Fuki, elle avait changé. Elle se permettait et osait faire plus de choses. C’était une belle jeune femme. Il aurait sans doute porté un regard autre que fraternel sur elle, s’il n’avait pas eu un penchant pour la gente masculine.

_Izue, que faites vous tous ici ?

_Bonjour à toi aussi Katsuo.

Tsukasa, un garçon asocial, mais aimable quand on prenait le temps et la volonté de le connaître. Il avait eu une enfance très dure à cause de la mort de sa mère et l’ivresse de son père. Il avait dix-neuf ans, le même âge qu’Izue. Leur première rencontre n’avait pas été joyeuse, Tsukasa avait de nombreux problèmes avec les autres, et Katsuo avait surpris un jour un groupe de garçon, qui croyait faire trembler le monde de frayeur malgré leur dix ans, en train de rouer de coups un plus jeune qu’eux. Sans réfléchir, il s’était interposé entre eux et avait aidé le petit. Pour tout remerciement, il avait eu droit à un « occupes toi de tes affaires » dit sèchement. Katsuo s’était vexé et l’avait poursuivi pendant des jours. Finalement Tsukasa l’avait laissé l’approcher. Il avait par la suite découvert un être sensible et fragile, qui se protégeait en insultant les autres. C’est pourquoi Katsuo ne lui tenait pas rigueur de ses petites piques légèrement acides. En restant avec eux, il avait réussi à se socialiser un peu. Il était en complète confiance dans leur petit groupe, cependant il n’acceptait pas les étrangers et était très amer avec ces derniers, à part de rares exceptions.

_Non par pitié ne me dis pas que tu n’es pas heureux de nous voir, nous qui avons fait tout ce trajet exprès pour toi.

L’incontournable Ryuichi. Un jeune homme des plus excentriques qui avait juré enfant d’être la prochaine star la plus reconnue mondialement. D’ailleurs, il s’était avéré qu’il s’agissait d’un excellent chanteur et musicien. Katsuo et lui se connaissaient depuis toujours. C’est par le biais de leurs pères respectifs, qui étaient eux-mêmes amis, qu’ils s’étaient connus. Malheureusement, sa passion pour la musique n’avait pas été bien vue par ses parents qui lui avaient interdit de continuer dans la voie qu’il avait choisi. Mais borné comme il était, Ryuichi avait fait semblant de délaisser la musique jusqu’à sa majorité afin de ne pas attirer la foudre de son père, mais par chance sa mère, plus compréhensive, l’avait couvert lorsqu’il se trahissait. Son père ne lui parlait plus depuis qu’il avait officialisé son choix de carrière. Katsuo et lui se disputaient assez souvent mais jamais au point de briser leur profonde amitié. Ryuichi s’était construit cette image de gai luron suite à un brutal rejet. Il s’était épris d’un de ses camarades de classe qui avait eu la cruauté de lui faire croire à une possible relation entre eux durant 1 ans. Au moment où Ryuichi avait vu l’aboutissement de cette attente, l’autre l’avait carrément envoyé sur les roses. Il était tombé très amoureux de ce garçon et encore aujourd’hui il pensait à lui, malgré les 18 mois écoulés depuis cette mésaventure. Katsuo avait été présent pour le soutenir. Ils s’étaient rapprochés et étaient devenus inséparables.

_je vous avez dis de lui demander si on pouvait venir avant, j’ai pas envi de passer ces vacances avec un mec qui va m’en vouloir d’être là !

Fuki, une jeune femme marginale qui détestait se fondre dans la masse. Il n’était pas difficile de l’accoster pour discuter avec elle, mais elle était toujours sûre et certaine que si une personne venait la voir c’était dans un but bien précis. Alors quand Katsuo avait tenté de faire sa connaissance, lors d’un devoir qui devait être fait en groupe et que le professeur les avait mis ensemble avec Izue, elle leur avait parler calmement, mais elle ne s’était pas montrée telle qu’elle était, sûre qu’ils ne désireraient pas son amitié. Mais contre toute attente, Katsuo et Izue s’étaient mis à lui parler chaque jour au bahut et elle s’était laissée entraîner et était rentré dans leur petit groupe, sans jamais se dévoiler vraiment. Et puis elle les avait invité chez elle pour la première fois, ses parents étant absent, mais en milieu d’après midi sa mère et sa sœur étaient rentrées. Katsuo et les autres s’étaient vus confrontés à une mère qui ne se souciait pas de sa fille cadette et à une sœur égoïste qui snober, avec un plaisir non feint, Fuki. Ils avaient presque tous insistés pour avoir des détails sur sa vie familiale, mais elle avait refusé obstinément et puis avait fini par céder au regard suppliant d’Izue. Elle avait alors avoué que son père était parti lorsqu’elle avait à peine 5 ans, sa mère ne l’avait jamais voulu et lui faisait bien savoir. Elle avait également un frère plus vieux d’un an, qui était lui aussi parti. Elle avait eu alors l’impression d’être abandonné, son frère avait été la seule personne à prendre soin d’elle. Depuis elle préférait s’imaginer que personne ne voulait être ami ou autre parce qu’elle avait peur d’être à nouveau abandonnée. Ils lui avaient fait tous comprendre qu’ils tenaient à elle, surtout Izue, et que jamais, ils le jurèrent chacun sur leur honneur et leur amitié, ils l’abandonneraient, elle faisait parti des leurs et le resterait.

_allez fait pas la tête Katsuo, de toute manière même si t’es pas content c’est pareil, on a décidé de venir avec toi et tu n’as rien à dire !

Matsu, le don juan du groupe. C’était le dernier à être arriver parmi eux. Il courait toujours après tous les fessiers, aussi bien féminins que masculins. Il s’était enamouré de Tsukasa, au plus grand dam de celui-ci. Ils s’étaient rencontrés dans un restaurant, Matsu en tant que client et Tsukasa en tant que serveur. Dès que ses yeux s’étaient posés sur la fine et fragile silhouette de Tsukasa, il n’avait cessé de lui faire du gringue. Heureux de voir enfin quelqu’un lui résister, alors qu’il le désirait vraiment, il l’avait littéralement harcelé et ne le lâchait plus. Tsukasa leur avait présenté Matsu comme étant, selon ses mots « un crétin fini qui ne voulait pas lui foutre la paix ». Après cette déclaration et un long silence, tous avaient éclaté de rire. Il s’était très vite intégré et était devenu un membre officiel de leur petit groupe, au plus grand désespoir de Tsukasa qui l’avait toujours collé à lui. Malgré son air sûr de lui et son coté irréfléchi, qui lui donnait l’air de n’avoir jamais rien connu de dramatique dans sa vie, il cachait un passé assez douloureux. Il leur avait confié un jour être un orphelin. Et l’orphelinat dans lequel il avait été placé était très pauvre, il ne pouvait pas satisfaire les besoins de tous, alors généralement c’était les plus vieux qui manquaient de nombreuses choses. Quand il avait eu 16 ans, on l’avait envoyé travailler mais avec son jeune âge et en plus sans expérience, personne n’avait voulu lui donner du travail. Pour rapporter tout de même un petit quelque chose il s’était mis à voler. Il avait été arrêté peu de temps après et envoyé en maison de redressement jusqu’à sa majorité. Le comportement de certains avait changé en entendant son histoire, aucun d’entre eux ne se seraient doutés qu’il ait eu un tel passé. Contrarié de les voir changer vis-à-vis de lui, Matsu s’était alors éloigné d’eux. Mais Tsukasa avait recommencé à le traiter de baka, faisant ainsi revenir la situation comme avant. Et il était resté parmi eux.

_Donc si j’ai bien compris, vous avez pris la décision de partir en vacances avec moi, c’est pourquoi vous êtes là, à attendre l’avion que je dois prendre et que vous devez prendre vous aussi maintenant.

_C’est ça, t’as tout compris, répondit Ryuichi tout sourire.

_Et…heu, depuis quand exactement vous aviez l’intention de me suivre ?

_Depuis la première fois que tu nous as parlé de ton fameux projet

_Attend, Fuki, tu réalises ce que tu viens de dire ! ça fait deux ans que vous avez prévu de venir avec moi et vous ne m’en avez jamais touché deux mots !!

_Aïe, Katsuo ne cris pas si fort j’ai des oreilles sensibles moi.

_Ryuichi, je te signale, au cas où tu l’aurais pas remarqué, que j’essais d’avoir une conversation sérieuse.

_Qu’est ce que tu veux qu’on te dise, si on t’avait averti qu’on souhaitait t’accompagner tu aurais tout fait pour nous en empêcher. Alors on a préféré se taire et te faire la surprise.

_D’ailleurs t’es vraiment surpris, renchérit Ryuichi après que Fuki ait terminé

_Katsuo, imagine 30 secondes que ton Axel ne se trouve pas là-bas, bien sûr j’espère qu’il y soit, hein, mais s’il n’y est pas, tu passeras ces deux mois seul ! C’est franchement pas génial comme vacances, alors faut voir le côté positif, tu ne resteras pas seul puisqu’on sera là pour t’accompagner, dans le cas où il serait présent, on te promet tous de ne pas vous déranger.

_On vous laissera vous papouiller dans l’intimité.

_Matsu, Izue essaie de calmer la situation en lui exposant un point de vue qui pourrait l’arranger et toi tu enfonces les choses avec tes phrases stupides alors tais toi pour de bon.

_Oui Tsuka-d’amour !!

_t’es désespérant

_moi aussi je t’aime

_.....

_Qu’importe ce que je dise, puisque vous avez déjà les billets d’avion, et que vous ne pouvez pas vous faire rembourser, vous allez venir quoiqu’il en soit.

_Exact !! s’écria tout fier Ryuichi

_c’est gé.ni.al.

_surtout cache ta joie Katsuo !!

_Matsu a raison tu devrais arrêter de te montrer si heureux de pouvoir partir avec nous, on pourrait croire tu peux plus te passer de nous, lança ironiquement Fuki

_Je ne…

Katsuo fut interrompu par la demande d’embarcation pour leur vol. Sans plus de commentaires, ils montèrent chacun leur tour prendre place dans l’avion. Bien que tous contrariés par la réaction de Katsuo, ils recommencèrent à parler avec entrain. Ils avaient dix-sept heures de vol à faire, et il était hors de question qu’ils ne parlent pas durant tout ce temps, attendant patiemment que Katsuo s’excuse. Parce que s’il le voulait, Katsuo pouvait être aussi têtu que son père, et il était tout bonnement impossible qu’ils se taisent, enfin que Ryuichi et Matsu se taisent. Les autres avaient la capacité de ne pas dire un mot pendant plusieurs heures. Mais tous savaient qu’au final Izue aurait lancé une petite phrase et tout le monde se serait remis à parler gaiement.

A peine une heure et demi de vol plus tard, Tsukasa s’était réfugié au toilette une dizaine de fois. Tsukasa. Leur Tsukasa, qui détestait s’afficher comme faible, même si son physique le faisait paraître comme une personne fragile et délicate, était malade en avion. Cela les avaient fortement étonné. Mais le plus étonnant encore restait l’attitude de Matsu. Il n’était pas, habituellement, quelqu’un de calme et prévenant, pourtant c’est ainsi qu’il se montra envers son ami. Il lui avait fait boire un médicament et l’avait allongé en prenant bien soin de poser sa tête sur ses genoux. Il l’avait câliné durant le reste du voyage, sans une seule protestation du malade, ce qui était très bizarre pour le reste du groupe, peu habitué à voir un Tsukasa docile, s’affichant sans retenu et ouvert à l’affection que lui donnait Matsu, mais aussi peu habitué à voir un Matsu attentionné et tellement sérieux, avec un regard empli d’amour posé sur son cadet.

Izue, elle, avait fini par s’endormir doucement sur l’épaule de son aînée. Hésitante au début, elle n’avait pas osé poser sa tête sur l’épaule de Fuki mais celle-ci l’avait attiré à elle, et s’en plus d’inquiétudes, Izue avait plongé dans un doux sommeil, bercée par la main qui caressait tendrement sa longue chevelure noire. Fuki avait alors fermé les yeux et avait laissé un fin sourire jouer sur ses lèvres.


De leur côté, Ryuichi et Katsuo avaient entamé une conversation sur les deux couples présents.

_Tu trouves pas qu’ils sont mignons ?

_si, bien sur que si…en plus on vient d’avoir la confirmation que Matsu ne joue pas avec Tsukasa, ça me rassure.

_Pourquoi, tu en douté Ka-kun ?

_un peu, par moment on a l’impression qu’il se fiche complètement de Tsukasa et qu’il veut seulement le mettre dans son lit

_oui mais il y a des instants comme celui là où on voit clairement que Ma-kun est dingue de lui

_c’est vrai…J’ai du mal à le comprendre, Tsukasa a besoin de stabilité, et je suis sûr que Matsu peut lui apporter un certain équilibre s’il arrêtait de faire un peu le pitre, mais au lieu de se montrer protecteur pour le mettre en confiance, il joue les idiots et fait comme si séduire Tsukasa était un jeu

_je pense que tu trompes Ka-kun.

_vraiment ?

_Tsu-chan a beaucoup souffert et il a sans doute peur de souffrir encore. Ma-kun l’a compris et il sait que s’il s’approche de lui comme tu l’as dis, il va être effrayé parce que Tsu-chan a besoin de se sentir un peu fort et indépendant, alors s’il sent que Ma-kun le protège et le considère comme sien, il le rejettera de manière définitive, ce que Ma-kun ne peut tolérer. Ma-kun se montre donc irresponsable et gamin pour que Tsu-chan comprenne que s’il devient un jour dépendant de lui, chose que je soupçonne déjà, lui il sera tout autant dépendant de Tsu-chan. Contrairement à ce qu’on pourrait croire Ma-kun ressent quelque chose de très profond pour Tsu-chan.

_hum…tu as peut-être raison Ryu-chan

_pas peut être, j’ai raison !

_Bien sûr oui… et tu penses qu’ils vont se mettre réellement ensemble quand ?

_je sais qu’en ce moment, ils sont de plus en plus proches même si ça ne se voit pas, et honnêtement j’ai le pressentiment que s’ils doivent être ensemble, ça se fera sûrement pendant ces vacances.

_on verra bien, n’est ce pas ?

_mouais…

_......je trouve ça bien que Fuki et Izue se soient rapprochées, non ?

_si, elles ont besoin toutes les deux de tendresse et d’affection, et puis elles forment un beau couple. Il faut juste qu’Izue réussisse enfin à surmonter sa timidité pour laisser Fuki l’approcher suffisamment, et permettre ainsi à leur relation de devenir complète et de l’officialiser, parce que pour l’instant, elles savent toutes les deux ce qu’elles ressentent l’une pour l’autre sans l’avoir dit clairement, en fait c’est une relation en sous-entendus, reste plus qu’à l’expliciter

_.............

_quoi ?

_Ryu-chan, tu crois pas qu’au lieu de t’occuper des histoires de cœur des autres, tu devrais plutôt t’occuper de TES affaires de cœur ?

_c’est plus facile de prendre soin des autres, sans y être mêler personnellement, on ne souffre pas comme ça, et puis je ne m’occupe pas de leurs affaires, je les laisse se débrouiller seul, je me renseigne juste pour savoir où ils en sont.

_tu ne l’as toujours pas oublié pas vrai ?

_Aran…je l’aimais tant

_tu l’aimes encore

_non

_pas aussi intensément qu’avant mais tu ressens encore un petit quelque chose pour lui

_je sais, mais que veux tu, je n’y peux rien, 1 an et 6 mois après, je n’arrive toujours pas à l’oublier, à tourner la page.

_Ryu-chan, ça m’attriste tellement de te voir comme ça

_ça va, ne t’inquiète pas pour moi, pense à Axel

_ce n’est que de l’amitié, il n’avait que 11 ans et on ne s’est plus revu depuis 5 ans, je suis même pas sur qu’il se souvienne de moi, si ça se trouve je ne l’ai pas marqué comme lui a marqué mon esprit.

_ah Ka-kun t’es inoubliable toi, alors soit un peu optimiste pour une fois

_Ryuichi ?

_hum

_si tu veux parler de ce qui ne va pas pour toi, tu sais que je suis là pour t’écouter

_je sais oui, mais tu dois te lasser, parce que c’est la même chose à chaque fois

_Aran ?

_oui, j’en peux plus, je voudrai pouvoir l’oublier mais je n’y arrive pas quoi que je fasse… Ryuichi termina sa phrase dans un sanglot. Katsuo n’eut pas à réfléchir pour le prendre dans ses bras et le consoler doucement. Ryuichi détestait parler de ses problèmes, il avait l’impression d’être égoïste et il ne supportait pas cela. C’est pour cela qu’il ne parlait que très rarement de sa relation avec Aran qui avait été très complexe. Seul Katsuo avait eu l’occasion de tout savoir dans les moindres détails. Les autres ne savaient que les grandes lignes de l’histoire. Ryuichi s’endormi dans les bras consolateurs de Katsuo, qui le suivit assez rapidement au pays des songes.

Ce fut l’hôtesse qui les réveilla tous. L’avion allait bientôt atterrir et il fallait que les passagers attachent leur ceintures pour ne pas créer un quelconque accident. Somnolant encore il se redressèrent et mirent les sécurités demandées pour l’atterrissage, sans réellement prendre conscience qu’ils étaient enfin arrivés en France.

Ils se réveillaient petit à petit lorsqu’une voix se fit entendre dans le haut parleur, elle leur annonçait un atterrissage effectué parfaitement, et qu’ils pourraient sortir de l’avion calmement dans quelques minutes. Matsu et Ryuichi furent les premiers à réagir et crièrent joyeusement. Face à leur vague d’enthousiasme, les lèvres des autres s’étirèrent en un sourire amusé.

Pas du tout impatient de se rassoirent tout de suite, ils se dégourdissaient les jambes avant de faire encore trois heures de voiture pour se rendre au chalet. Ils firent toutes les boutiques de l’aéroport, qui n’étaient pas si nombreuses d’ailleurs…

Ils prirent deux voitures pour le trajet. Katsuo et Ryuichi dans la première, et Fuki, Izue, Tsukasa et Matsu dans l’autre. Le déplacement se passa sans aucun encombrement et ils arrivèrent à la tombée de la nuit.

Devant la beauté du lieu à laquelle ils ne s’attendaient pas, ils ne purent bouger un cil en sortant des voitures. Seul Katsuo marchait d’un pas lent, le regard empli d’émotions différentes. Cela faisait longtemps qu’il n’avait plus mis les pieds ici, et des souvenirs avaient jaillis à la surface lorsqu’il avait enfin réalisé qu’il ne s’agissait pas d’un rêve, mais bel et bien de la réalité. Ils rentrèrent silencieusement dans la demeure et admirèrent l’intérieur magnifiquement décoré à l’occidentale. Ils se seraient crus dans une de ces vielles maisons abandonnées depuis plusieurs années, ce qui était le cas, comme dans les films américains, seulement quelques petites babioles étaient entièrement japonaises.

Heureusement pour eux, il s’agissait d’un grand chalet qui leur permettait d’avoir presque chacun une chambre. Il n’y avait qu’Izue et Fuki qui allait devoir dormir dans la même chambre par manque de pièces. Les autres avaient refusé catégoriquement de se mettre avec qui que ce soit, sauf Matsu qui aurait aimé partager avec Tsukasa, ce dernier avait vivement protesté. De toute manière cette situation ne dérangeait aucune des deux principale concernées. Dès qu’ils eurent déposé leurs affaires respectives dans leurs chambres, et grignotaient un petit truc, Katsuo leur proposa d’aller voir le lac à quelques pas du chalet.

Katsuo en tête, ils se dirigèrent vers le lac. Ils restèrent sans voix face à l’étendue d’eau. Le soleil se couchant lentement, ils pouvaient apprécier comme il se doit les reflets orangers du ciel se propager sur la surface de l’eau. Le silence qui régnait n’était en rien pesant, bien au contraire. La végétation fraîche encadrait le lac. Ce paysage avait quelque chose d’incroyablement romantique.

Katsuo s’éloigna furtivement du groupe, et les laissa à leurs pensées respectives. Il marcha le long de la berge, et s’immobilisa soudain face au ponton. Une fine silhouette se découpait dans l’ombre de la nuit naissante. Avançant d’un pas incertain, il s’approcha, et son cœur augmenta d’avantage de rythme quand il aperçu une chevelure rousse. Il s’arrêta à quelques mètres de la personne assise au bout du ponton. Il demeura incapable de prononcer un mot. La personne se rendit enfin compte d’une présence dans son dos et se retourna lentement. Katsuo crut que son cœur allait exploser tant il battait vite. Puis son regard s’accrocha à deux prunelles bleues. Son souffle se suspendit jusqu’à ce qu’il murmure faiblement :

_Axel…


à suivre…


blabla inutile de l’auteur : pour le paysage je me suis inspirée de « dead like me », je sais pas si vous connaissez, mais pour ceux qui voient de quoi je parle, c’est l’épisode où l’héroïne repense à ses vacances avec sa famille. Voila c’est tout ^__^

sennyo (pour info, je suis la béta-lectrice hyper chiante selon l’auteur) : elle angoisse de pas arriver à vous décrire la plénitude que dégage l’endroit qu’elle a voulu vous montrer. Et vous inquiétez pas je vais la bouger pour qu’elle écrive la suite et vite ^__~



Fictions Originales