Coup de chance
Pseudo: Florinoir
Genre: POV, bizarre, un peu glauque, folie?
Connaîs-tu le goût du sang?
De ton sang?
Je suis sûr que tu ne l'a jamais bu.
Jamais léché une blessure.
Tu essuyais sans doute tes égratinures à l'aide d'un mouchoir
finement brodé.
Tu avais tord, tu sais?
Ce n'est pas délicieux.
C'est intense.
Âcre.
Un alcool si fort que l'on grimace en y trempant les lèvres.
Mais on en reprend, encore, et encore, à la recherche de l'îvresse...
Et je suis îvre, grisé par l'odeur cuivrée, la chaleur,
le goût puissant du flot qui se déverse langoureusement de ta
bouche dans ma gorge.
D'une façon plus sensuelle que tu ne me touchera jamais.
La caresse de ton essence vitale en moi...
N'est-ce pas le contact le plus intime qui puisse y avoir?
Savais-tu que tes larmes pouvaient brûler?
Me brûler?
Mes doigts qui les receuillent s'enflammes à leurs contacts.
Ces perles humides et salées s'écoulant de tes si beaux yeux
nuits écarquillées.
Ces yeux qui ne voient plus.
J'en suis heureux, tu sais.
Désormais je ne serais pas seul à passer inaperçu pour
toi.
Pas que tu me remarque plus qu'avant.
Mais j'aurai l'impression d'être au même rang que ceux qui attiraient
tes regards.
Loin des yeux, loin du coeur.
Tes pleurs me semblent si doux.
Les sillons tracent des dessins mystérieux dans la crasse sur tes joues
bronzées.
Exotiques et raffinés.
Comme toi.
As-tu la moindre idée de l'érotisme de tes gémissements?
Je sais qu'il s'agit sans doute de geignements de souffrance.
Mais ce n'est pas un gros effort de ma part que de les transformer en soupirs
de plaisir.
Il n'y a pas de petits profits.
Ta voix était grave, velouté, assurée.
Une voix de leader.
Tu n'as plus aucun contrôle sur tes petits cris plaintifs et légèrement
aigüs.
Je les étouffe parfois avec mes lèvres.
Quand je prends ton visage entre mes paumes, tel une coupe, tes larmes consumant
l'extrémité de mes doigts.
Que j'incline la tête afin de faire couler dans ma bouche ton sang si
goûteux.
Là non plus, peu d'efforts d'imagination de ma part que de penser que
tu me donne un baiser.
Même si c'est moi qui lèche l'intérieur de ta cavité buccale.
Entres deux plaintes incohérantes, tu ne cesse de supplier de me dire
qui je suis.
Peut-être devrais-je au moins t'accorder cette faveur.
Après tout, si on nous retrouve, tu le saura.
Mais chaque chose en son temps.
J'avoue éprouver un plaisir quelque peu pervers à te voir ainsi
contre moi.
Tremblant et démunis.
Tu étais si supérieur, si imposant.
De temps en temps il est bon de se sentir en position de force quand on ne
l'a jamais été, tu sais?
Alors nous allons rester un moment ainsi, tu veux?
Je ne te blâme pas de détester notre situation.
Je suis heureux pour deux.
Peut-être que nous serons sauvés.
Probable que nous le soyons, même.
Alors prends ton mal en patience, tu pourra me voir bientôt puni pour
avoir osé te toucher de la sorte.
Dans tous les cas je t'aurais marqué, non?
C'est pour cela que, oui, je ne peux que bénir cet accident.
Owari... Peut-être...
Notes à ne pas lire si vous voulez ne pas être influancé pour
vous faire votre propre version du contexte:
Voilà une explication plausible: Le narrateur est un homme qui côtoit
l'objet de son désir sans que ce dernier le sâche. Le désiré peut être
un jeune héritier en vue et le narrateur, un domestique ou un garde
du corps, ou encore un autre jeune homme de bonne famille fréquentant
les soirées mondaines, mais en tout cas, éffacé. Un jour
l'héritier part en yacht avec des amis et tout les domestiques. Il y
a une tempête, le bateau coule et le narrateur se retrouve échoué sur
une quelconque île. Suite au naufrage, l'héritier a perdu la vue
et a une hemorragie interne, d'où le saignement de la bouche.
Une autre: il peut s'agir d'un accident de la route, ou d'une expédition
montagnarde qui a mal tournée...
Si vous voulez rewiever, c'est vraiment pas de refus!^^