une rencontre sous un ciel orageux
une rencontre sous un ciel orageux
auteur : misao girl
E-mail : misaogirl@aol.com
Genre : romance, narration interne(histoire narrée par un perso)pour l'instant.
Chapitre 2
Souvent je le surprends dans cette chambre, la chambre où il m'a accueilli lors de notre première rencontre, la chambre de sa défunte femme.
Quelquefois, il s'arrête au centre de la pièce et reste immobile pendant de longues minutes dans ce grand lit, leur nid d'amour... J'aime le contempler dans ces moments-là, il arbore un air nostalgique absolument... irrésistible. Je vois sa silhouette élancée à travers le voile transparent qui entoure le contour du lit et je le trouve si beau, si désirable... Il reste allongé pendant des heures, les mains derrière la tête ; quand il y a trop de soleil, une main vient se poser sur le visage pour le protéger. La plupart du temps, il vient dans cette chambre en fin de soirée vers 21h30 ou 22h. Il doit ressentir le manque de sa femme quand il se retrouve seul dans un lit froid, désespérement vide depuis 5 ans... Oui 5 ans, c'est son majordome qu'il me l'a dit, il semble qu'il ai remarqué mon attirance pour son patron et qu'il n'a pas envie que ce dernier finisse par mourir de solitude. Son majordome, un british de la cinquantaine, est très gentil, on s'entend bien tous les deux même si quelquefois j'ai du mal à comprendre son accent.A vrai dire je m'entend bien avec tous les domestiques, ils me disent que je ressemble à Sarah, la défunte femme de Christian. D'après eux, j'ai sa beauté, une beauté naturelle qui ne nécessite aucun artifice pour se metttre en valeur, j'ai son énergie, son sourire. Comme elle j'ai été marquée par le destin. En effet, j'ai appris que Sarah était une jeune fille tout à fait banale, elle n'était pas issue de la haute société contrairement à ce que je croyais. Quand sa tante, unique parent qui lui restait, était morte, elle avait été obligée de trouver du travail et comme elle n'arrivait pas à s'en sortir ne pouvant payer le loyer, ayant des dettes importantes à régler et ne pouvant s'alimenter un minimum, elle en était venu à la prostitution. ça m'a fait un choc d'apprendre ça, Sarah, la femme d'un millionnaire dont le nom est connu de tous était une prostituée... Leur rencontre est encore plus surprenante : alors que Christian se rendait à un gala de bienfaisance, il est tombé en panne dans un quartier mal-famé et c'est là qu'il a rencontré sa future femme. Elle l'a accosté et lui a proposé de l'aide, visiblement elle était tombé immédiatement sous son charme. Il a accepté sa proposition et pendant qu'une des relations de la jeune fille réparait sa voiture, ils ont discutés tous les deux. Il est retourné la voir plusieurs fois mais sans jamais avoir de relation sexuelle avec elle, il payait pour pouvoir parler avec elle, pour pouvoir voir ce sourire angélique, ses longs cheveux blonds...
J'ai vu un portrait de Sarah, elle était vraiment différente de moi physiquement, ses cheveux lisses et blonds contrastant avec mes longs cheveux frisées couleur ébène, elle était très grande, environ 1m78, et svelte... un vrai mannequin. Alors que moi je fais 1m65 et j'ai les formes caractéristiques des filles du sud ce qui explique mon teint doré, encore une fois en contraste avec le teint porcelaine de Sarah. Je lui ressemble donc psychologiquement mais pas physiquement. Dire qu'elle est morte à 30 ans, Christian a perdu sa femme après seulement 5 ans de vie commune... Elle est morte si jeune... D'après ce que m'ont dit les employés de la maison, elle est morte dans son sommeil. Pendant des heures et des heures, Christian a tout fait pour la réveiller avant d'accepter l'inévitable, l'inconcevable... Tous étaient sous le choc à l'annonce de la nouvelle et pendant plus d'un an, Christian était totalement abattu, il ne mangeait quasiment rien, maigrissant à vue d'oeil, il est même resté 3 mois à l'hopital pour être nourri par intraveineuse. Puis du jour au lendemain, il s'était ressaissi, s'alimentant de nouveau et reprenant les affaires de la famille. A vrai dire dans un premier temps, il se noyait dans le travail pour oublier sa tristesse, son désespoir, l'injustice de la situation... Puis il avait trouvé un juste milieu et avait recommencé à vivre, sûrement avait-il adopté la philosophie de sa femme : "vivre à tout prix et rendre heureux les personnes qui nous entourent."
Bon je ferais mieux de partir de cette chambre avant qu'il ne se rende compte de ma présence mais aucun risque quand il pense à elle, plus rien n'existe.
-Angelina ?
*Oups j'ai parlé trop vite* Je me retourne vers lui sans dire un mot.
-Tu peux entrer tu sais.
-Je ne faisais que passer et je t'ai vu sans faire exprès.
-Tu m'as suivi ici comme toutes les autres fois.
*Oups grillé !*
-Pardon.
-Ne t'excuse pas, viens plutôt t'asseoir.
Je m'asseois sur un fauteuil de velours, assez éloigné du lit, histoire de ne pas être tenté. Christian représente le fruit défendu mais suis-je prête à subir les foudres de Dieu ?
-Tu as du le remarquer, ces derniers temps je viens de plus en plus dans cette chambre.
-Hn.
-C'est parce que nous sommes en hiver, sa chaleur me manque lors de ces nuits si froides...
-Je comprend.
-Mes domestiques ont du te parler d'elle, n'est ce pas?
-Oui.
-Que t'ont-ils dit ?
Bon au point où j'en suis autant jouer cartes sur table.
-Ils m'on quasiment tout dit, de votre rencontre particulière à sa mort...
-Ah notre rencontre... la qualifier de particulière est un euphémisme. Je n'aurais jamais cru trouver mon âme soeur dans un ghetto.
-Puis-je vous posez une question personnelle ?
-Bien sûr.
Je ne sais pas si c'est une bonne chose de la poser... je vais sûrement lui faire du mal... mais j'ai tellement envie de savoir et il m'a donné la permission...
-Comment un millionnaire comme vous a t-il pu se marier avec une ex-prostituée ?Après tout vous avez une réputation à tenir.
Je le vois froncer les sourcils... aïe ma question était visiblement très déplacée...
-Je l'aimais tout simplement et j'étais prêt à renoncer à ma fortune pour elle.
Je l'ai vexé... Bravo ma grande, t'as un don pour te foutre dans les emmerdes.
-Je suis désolée, j'ai été trop indiscrète.
-Je comprend ta curiosité, Sarah et moi ne formions pas un couple ordinaire... Je l'aimais tant... et elle est morte. Mais tu sais ce qui me rend heureux ?
-...
Il sourit et se redresse sur le lit puis se lève pour aller à la fenêtre.
-Je suis heureux qu'elle n'ai pas souffert en mourant, elle est morte paisiblement dans son sommeil. Elle avait un sourire aux lèvres, elle devait rêver... T'ont t-il parler du jour de notre mariage ?
-Non.
-Elle était si belle, elle avait des barrettes en forme de petit papillons sur ses beaux cheveux blonds. Elle était d'une pure beauté, un vrai ange... Nous avions commandé sa robe à un grand couturier... C'était une robe avec une longue traine, environ trois mètres de long, elle ressemblait à une princesse. Sa robe était simple mais belle, un corset qui était raccroché à une jupe bouffante digne des robes du moyen-âge... Son sourire était éblouissant, c'était le plus beau jour de notre vie... Je me rappelle que quand elle est arrivé à mon hauteur, elle m'a offert un sourire de pur bonheur destiné à moi seul et je lui ai rendu ce sourire, lui promettant ainsi de l'aimer toute ma vie. Quand je lui ai mis la bague au doigt, j'étais si ému que j'ai failli pleurer...
Il sourit en disant ces derniers mots, il était si beau ainsi... Sarah avait beaucoup de chance...
-Le jour de son enterrement, elle portait également cette robe, j'ai voulu l'enterrer avec cette robe pour lui prouver mon amour, mon dévouement éternel...
Puis il s'arrêta de parler et contempla cette journée d'hiver, la neige tombant sans interruption depuis plus d'une semaine. Le paysage était tellement beau...
J'étais vraiment émue à cause de ces dernières paroles... "dévouement éternel"... est-ce vraiment possible d'aimer quelqu'un ainsi ? Je sentis soudain un liquide salé parcourir mes joues... mes pleurs... dire que je m'étais promis de ne plus pleurer après la mort de mes parents et voilà qu'il me fait pleurer...
Soudain il se tourne vers moi et me regarde surpris en voyant mes larmes. Je deviens rouge tellement j'ai honte ! c'est pas possible d'être aussi sensible ! J'essuies rapidement mes larmes et bégaye des excuses. Il me sourit et s'avance vers moi essuyant du bout des doigts mes larmes et je baisse la tête pour ne pas affronter son regard, ce regard tendre, le regard d'un père envers sa fille. Ce regard me blesse, j'attend bien plus de lui...
-Je suis fatiguée... je vais dormir.
-Très bien bonne nuit alors.
-Bonne nuit.
Et je sors tête basse et me met à courir arrivé dans le couloir... J'ai si honte d'avoir pleuré devant lui... de m'être laisser aller devant lui... Je suis si sensible... mais l'amour qu'il ressent pour elle est si beau... comment ne pas être subjugué par de telles paroles...
Je m'allonge sur mon lit et continue de pleurer toutes les larmes de mon coeur...
A SUIVRE
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